Centre chorégraphique national
Les Centres chorégraphiques nationaux (CCN) sont des institutions culturelles françaises créées au début des années 1980 à l'initiative du Ministère de la Culture et de son ministre de l'époque Jack Lang[1]. Les CCN ont été essentiels à l'expansion du mouvement de la Nouvelle danse française dans les années 1980[2].
Création
En 1984, souhaitant favoriser la décentralisation et atténuer les écarts entre les différentes pratiques artistiques dans le domaine de la danse et de la musique, Jack Lang annonce dix nouvelles mesures visant notamment à favoriser l'essor de la danse, classique comme contemporaine, dans toute la France[3]. Parmi ces mesures figure la création de Centres chorégraphiques nationaux, structures culturelles dédiées à la danse et qui devront être dirigées par des artistes chorégraphiques assimilés à des courants artistiques variés[4], des ballets de répertoire aux compagnies contemporaines. Onze compagnies présentes en région et le CNDC d'Angers vont dès lors être choisis pour former les premiers CCN[5].
Depuis 1984, neuf autres CCN ont été créés, les derniers à avoir vu le jour étant ceux de Biarritz et de Rillieux-la-Pape, en 1998[4]. Il n'en reste aujourd'hui plus que 19, répartis dans 15 régions françaises[6] et gérés par les Directions régionales des Affaires culturelles.
Missions
Véritables centres ressources pour la danse, les CCN partagent les mêmes missions, qui leur sont confiées par l'État et les collectivités territoriales[7]:
- La création d'œuvres chorégraphiques par les compagnies ou ballets dirigeants ;
- La diffusion de ces œuvres, au niveau local, régional, national et international ;
- La sensibilisation des publics à l'art de la danse ;
- La formation ;
- L’accueil de compagnies : depuis 1998, afin de faire partager leurs outils et moyens, les CCN sont chargés d'accueillir des compagnies dans leurs studios, de soutenir leurs projets de production et de diffusion[8].
Chaque CCN doit assurer au moins trois des quatre missions de création, diffusion, accueil et formation. Cependant, les actions de chacun de ces centres doivent s'intégrer dans les activités culturelles de leurs régions et l'identité de chaque CCN dépend directement de la personnalité et des projets artistiques des directeurs[7].
Association des Centres chorégraphiques nationaux
Dix-neuf CCN sont aujourd’hui réunis au sein de l’Association des Centres chorégraphiques nationaux (ACCN), fondée en 1995 par les directeurs de ces centres et actuellement présidée par la chorégraphe Emmanuelle Vo-Dinh. Cette association vise à favoriser les échanges entre les CCN, et à mener une réflexion autour de leurs missions, de la création, de l'économie ou encore des publics de la danse aujourd'hui[9].
En 2004, l'ACCN s'est donné trois grands axes de réflexion : faire un état des lieux de la diversité des CCN et amener la réflexion sur les difficultés que cela pose quant à l'écriture de leur histoire et leur évolution ; étudier les moyens avec lesquels élargir les publics de la danse ; questionner la place des CCN dans l’économie actuelle de la danse, en termes de production, de diffusion, et d’emplois artistiques[10].
Dix-neuf Centres chorégraphiques nationaux
Notes et références
- Le CCN dans Libération du 11 février 1995
- La Nouvelle Danse française - présentation du livre de Muriel Guigou, Marie Buscatto, Revue française de sociologie, vol.47, no 1 (Jan. - Mar., 2006), pp. 195-198
- L'Art en présence. Les centres chorégraphiques nationaux, lieux ressources pour la danse, ouvrage collectif sous la direction de Dominique Orvoine, éditions ACCN, 2006, p.12
- 50 ans de danse : Site officiel du cinquantenaire du Ministère de la culture
- Dominique Orvoine, ibid, p.10
- Dominique Orvoine, ibid, p.11
- Dominique Orvoine, ibid, p.13
- Site officiel de l'Opéra national du Rhin
- [PDF] Communiqué de presse de l'ACCN du 7 mars 2008
- Dominique Orvoine, ibid, p.6-7