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Opéra de Vichy

L'opĂ©ra de Vichy est un opĂ©ra situĂ© Ă  Vichy dans le dĂ©partement de l'Allier. Unique en France avec son architecture Art nouveau, il prĂ©sente une dĂ©coration dĂ©clinĂ©e dans une harmonie d'or, d'ivoire et de jaune. La salle peut accueillir 1 482 spectateurs.

Opéra de Vichy
Description de cette image, également commentée ci-après
Façade du palais des congrès en 2014. L'opéra est visible à droite.
Type Opéra
Lieu Vichy, Drapeau de la France France
CoordonnĂ©es 46° 07′ 24″ nord, 3° 25′ 12″ est
Architecte Charles Le CĹ“ur
Lucien Woog
Inauguration
CapacitĂ© Plus de 1 450
Gestionnaire Ville de Vichy
Direction artistique Martin Kubich
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1991, partiellement)
Logo monument historique ClassĂ© MH (1996, partiellement)
Site web opera-vichy.com

L'opéra de Vichy propose une programmation à l'année : la Saison (de septembre à mai) présente un programme pluridisciplinaire : théâtre, danse, opéra, humour, concerts, etc. Depuis 2018, une programmation estivale[1] en juillet et août aux consonances lyriques, symphoniques, jazz, danse, pop rock, musiques du monde se déroule dans la salle de l'opéra de Vichy, dans les communes de Vichy Communauté, dans les rues de Vichy, au kiosque à musique et même au bord de l'eau.

Depuis , Martin Kubich est directeur de la Culture de la ville de Vichy et de Vichy Culture qui regroupe l'opéra, le centre culturel de Vichy et le service des expositions ; il prend ainsi la succession de Diane Polya-Zeitline.

Situation

Deuxième étage de la salle de l'opéra
Le 2e étage de la salle de l'opéra.
Loges de l'opéra
Les loges de l'opéra.

L'ensemble - Palais des Congrès et Opéra - se trouve entre le quartier thermal et le centre-ville et marque, avec le Grand Café, l'extrémité sud du parc des Sources, parc central de la ville.

Histoire

Le premier casino fut construit à la demande de Napoléon III en 1864-1865 par l'architecte Charles Badger[2], architecte de la Compagnie fermière de Vichy. Il est inauguré le . Il dispose alors d'une salle de théâtre. Mais son aspect démodé et l'insuffisance des services qu'il peut proposer font qu'il est étendu au début du XXe siècle[3], à l'emplacement du kiosque à musique de 1866, celui est déplacé sur la place de la République (il sera détruit en 1935 pour la construction de la Poste). L'ancien théâtre est alors converti en salle de jeu[3] (aujourd'hui transformé en grand auditorium du palais des Congrès).

Aïda, de Verdi, était le premier opéra donné en inauguration du théâtre. Inauguré d'abord le , l'intégralité de cet édifice ne le sera que le , après l'achèvement des décorations intérieures de l'opéra, avec l'appui des architectes français Charles Le Cœur et belge Lucien Woog.

La salle, de style Art nouveau a une capacitĂ© de 1 482 sièges avec une scène de 11 Ă— 9 mètres pour 15 de profondeur[3]. C'est alors la plus grande salle de France après l'opĂ©ra Garnier[3].

Elle est décorée par le peintre polonais Léon Rudnicki[4]. La voûte de la coupole du dôme est ornée de visages d'artistes : Sarah Bernhardt, Réjane, Coquelin, Cléo de Mérode, Mounet-Sully. Les ferronneries, les trois portes, balustrades et rampes, sont d'Émile Robert[4]. Les masques sont du sculpteur Pierre Seguin[4] - [Note 1].

L'édifice est inscrit aux monuments historiques le , notamment pour le hall d'entrée et la grande galerie[2] et classé le pour la salle du théâtre avec les galeries et le vestibule, les salles et les déambulatoires de l'ancienne salle de jeux[2]. Ce monument est le seul théâtre de style « Art nouveau » en France.

Vichy Ă©tait connue entre 1901 et 1964 sous le nom de « capitale d'Ă©tĂ© de la musique ». Dans les annĂ©es 1930, plus de 90 reprĂ©sentations Ă©taient donnĂ©es chaque Ă©tĂ©. En juillet 1940, après la dĂ©faite française au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement PĂ©tain s'installe Ă  Vichy et la salle de l'opĂ©ra est le théâtre du vote des pleins pouvoirs au marĂ©chal PĂ©tain par les parlementaires, inaugurant le rĂ©gime collaborationniste dit « de Vichy ».

Dans la seconde moitié du XXe siècle, outre le déclin du thermalisme et donc des visiteurs, l'activité de l'opéra va aussi diminuer, avec la disparition des orchestres et des troupes en résidence.

Un incendie ravage l'opéra en 1986. La ville de Vichy acquiert l'édifice l'année suivante et le restaure en 1995, profitant des travaux pour installer le chauffage dans l'opéra et ainsi permettre d'ouvrir une saison d'hiver.

Palais des Congrès

Un palais des Congrès est amĂ©nagĂ© Ă  la place de l'ancien casino. Il est inaugurĂ© le . S'Ă©tendant sur 18 000 m2, de nouvelles salles sont creusĂ©es dans les sous-sols : la salle Albert-Londres[Note 2] avec un mur de lumière de MickaĂ«l Prentice et l'espace SĂ©vignĂ©[Note 3] de 1 200 m2 et 1 000 couverts s'avançant sous la terrasse. Le théâtre d'origine, qui avait Ă©tĂ© transformĂ© en salle de jeux, est reconstruit en auditorium (496 places) nommĂ© EugĂ©nie[Note 4] Le salon Berlioz (verrière de Francis Chigot) peut recevoir 400 couverts et le salon NapolĂ©on 270 couverts. La construction a durĂ© dix mois, avec 150 Ă  210 ouvriers sur le chantier. PropriĂ©taire des lieux depuis 1987, la municipalitĂ© donne le nom « Palais des Congrès-OpĂ©ra » Ă  l'ensemble.

L'office de tourisme organise, depuis 2005, des visites guidées et l'opéra est souvent ouvert au public pour des visites simples non guidées.

Musée de l'Opéra

Le musée de l'Opéra de Vichy conserve les archives de l'opéra ainsi que les collections de partitions, de décors et de costumes. Il a été créé en 2002 grâce à la fondation Noëlle et Gabriel Péronnet. Le musée, seul de son genre en dehors de l'Île-de-France, propose chaque année une exposition thématique différente. Il accueille également de nombreux étudiants et chercheurs dans le cadre de son centre d'études et de recherches.

Le musée met un accent particulier sur la sensibilisation des publics scolaires. Les enseignants, éducateurs et responsables pédagogiques sont les bienvenus afin de réaliser leurs projets artistiques et culturels. Les actions pédagogiques permettent la découverte des archives du musée, la visite des expositions et le la salle de l'Opéra, elles permettent également à ces jeunes publics d'assister à des représentations ou à des répétitions générales. Dans une démarche de médiation culturelle auprès des jeunes publics, l'accès à l'Opéra est gratuit pour les moins de 12 ans[5] et des tarifs réduits sont proposés, notamment aux étudiants.

Direction

De 1990 à 2017, Diane Polya-Zeitline était la directrice de l'Opéra de Vichy. Martin Kubich lui succède en ; il est également directeur artistique du centre culturel Valery-Larbaud et de sa salle d'exposition[6] — réunis depuis le dans l'établissement public de coopération culturelle Vichy Culture[7] — ainsi que de la médiathèque[6].

Genres et spectacles

Les spectacles sont de genres variés : opéra, chanson, humour, concert-déjeuner, danse, spectacle musical, duo, ballet, concert.

Environ une vingtaine de spectacles sont proposés par saison. En septembre et octobre, certains spectacles entrent dans le cadre des Rencontres Lyriques Européennes. L’opéra a organisé la dixième édition en 2013[8].

Notes et références

Notes

  1. Pierre Seguin a été l'élève de Woog à l'École des arts décoratifs, puis lui-même professeur. Il a exécuté de nombreux décors pour des immeubles parisiens, des chapiteaux pour le Sacré-Cœur et il est considéré comme un des plus grands ornementistes de son temps.
  2. Albert Londres est né à Vichy et sa maison natale est aujourd'hui un lieu de rencontres journalistiques.
  3. Madame de Sévigné venait en cure à Vichy. Une maison où elle aurait séjourné, prit ensuite le nom de Pavillon Sévigné.
  4. L'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, était venue en cure à Vichy avec son mari.

Références

  1. « Festival d'été de l'Opéra de Vichy, du 14 juillet au 15 août », sur le site de la ville de Vichy (consulté le 22 août 2018).
  2. « Théâtre et grand Casino », notice no PA00093344, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Collectif, Il était une fois la reine des villes d'eaux, Vichy, . Livre souvenir de l'exposition « Il était une fois la Reine des villes d'eaux ».
  4. Josette Millet-Alviset, « Patrimoine Musical de Vichy », Fontes Artis Musicae, International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres, vol. 37, no 3,‎ , p. 236-238 (lire en ligne Inscription nécessaire, consulté le ).
  5. Site du musée.
  6. « Martin Kubich, chef d'orchestre de la Culture », sur ville-vichy.fr, (consulté le ).
  7. Fabienne Faurie (texte), Dominique Parat et Emeric Enaud (photographies), « Une naissance marquante, celle de Vichy Culture, Établissement public de coopération culturelle (EPCC) » Accès libre, sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
  8. Brochure publiée chaque saison, disponible sur le site internet de la ville de Vichy.

Voir aussi

Bibliographie

  • Josette Alviset, Fabien Noble, Antoine Paillet, L'OpĂ©ra de Vichy, scène fastueuse de la reine des villes d'eaux, prĂ©face de Jean Lebrun, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 2019, 256 p.
  • Anne Bourges, « Attractif, l'opĂ©ra de Vichy : Ils aiment la scène et son Ă©crin », La Montagne,‎ .
  • Josette Alviset, « Vichy : Musique et thermalisme », Monuments historiques, no 175,‎ .
  • Fabien Noble, Les dĂ©cors de scène de l’OpĂ©ra de Vichy. Atelier de dĂ©cors du Grand Casino de Vichy 1900-1967. Catalogue raisonnĂ©, 2 vol., 416 + 328 p., 1300 ill., MusĂ©e de l'OpĂ©ra de Vichy.

Liens externes

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