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Environnement en Allemagne

L'environnement en Allemagne est l'environnement (ensemble des Ă©lĂ©ments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espĂšce et dont certains contribuent directement Ă  subvenir Ă  ses besoins) du pays Allemagne. SeiziĂšme pays le plus peuplĂ© au monde, sur une surface relativement petite (63e pays par la surface), l'Allemagne est un pays qui prĂ©serve des espaces naturels importants. Le territoire compte 30 % de forĂȘts. C'est par ailleurs l'un des pays les plus urbanisĂ©s au monde, avec beaucoup de constructions collectives, de transports en commun et d'espaces verts.

QuatriÚme pays au PIB le plus élevé au monde, l'Allemagne a exploité et exploite de nombreuses ressources naturelles. Le secteur industriel (notamment automobile) et les transports sont trÚs développés, et les pollutions sont importantes. L'Allemagne est le 6e pays le plus émetteur en gaz à effet de serre au monde. L'agriculture est globalement assez intensive.

L'empreinte écologique par personne de l'Allemagne était en 2012 de 5,2 hag, ce qui est trÚs supérieur à la moyenne mondiale (2,6 hag). La biocapacité par personne était de 2 hag, de sorte que l'Allemagne est en déficit écologique. Du fait que l'empreinte écologique a diminué depuis les années 1970, et que la biocapacité a légÚrement augmenté, le déficit écologique de l'Allemagne décroßt depuis les années 1970[1].

Les Allemands sont sensibilisĂ©s Ă  l'Ă©cologie ; ils consomment des produits issus de l'agriculture biologique et le recyclage est Ă©levĂ©. Le parti Les Verts a une place importante dans la politique allemande. L'Allemagne a engagĂ© une transition Ă©cologique, avec des constructions passives, le dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables, une limitation des pollutions automobiles, des Ă©coquartiers comme le quartier Vauban Ă  Fribourg. Elle s'est engagĂ©e Ă  arrĂȘter de produire de l'Ă©nergie nuclĂ©aire (mais importe de l'Ă©lectricitĂ© de France, dĂ©pend du gaz naturel et consomme du charbon issu de son sol et importĂ©).

L’Allemagne est en 2014 le principal pollueur d'Europe, Ă©mettant Ă  elle seule prĂšs de 23 % de l'ensemble des Ă©missions de CO2 de l'Union europĂ©enne[2].

Biodiversité

Le point culminant de l'Allemagne : le Zugspitze dans les Alpes bavaroises
TourbiĂšre prĂšs de Bad SĂŒlze en Mecklembourg-PomĂ©ranie-Occidentale (Allemagne du nord-est)

Milieux, faune et flore

Le Rhin en Allemagne

On distingue en Allemagne plusieurs grands espaces : la grande plaine du Nord, les montagnes moyennes du centre, le plateau bavarois et la vallĂ©e du Danube au sud. L'altitude maximale est de 2 963 m. 30 % du territoire allemand est couvert par la forĂȘt (feuillus ou conifĂšres)[3]. Les landes et les tourbiĂšres occupent une partie du nord du pays.

On dĂ©nombre 48 000 espĂšces animales et environ 24 000 espĂšces de plantes, mousses, champignons et algues sur le territoire allemand[4].

On compte 311 espĂšces d'oiseaux connues en 2019[5].

Le loup est revenu de Pologne, on compte environ 25 meutes ; il y a des renards dans toutes les villes, des sangliers[6].

On dénombre deux millions de chats sauvages ; des campagnes de stérilisation sont nécessaires. Par ailleurs, des écrevisses de Louisiane provenant d'élevages, espÚce invasive et nuisible, prolifÚrent à Berlin en 2017[7].

Une étude parue en 2017 indique que les populations d'insectes vivant dans les zones protégées d'Allemagne ont chuté de 76 % en 27 ans[8]. Pour Dave Goulson (en), « Les Allemands ont eu la prévoyance de commencer à surveiller leurs insectes, alors que le reste d'entre nous ne le faisait pas »[9].

Zones protégées

Calluna vulgaris en cours de floraison, un matin, dans la réserve naturelle de Westruper Heide, commune de Haltern am See, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, marque l'environnement en Allemagne. Septembre 2021.

En Allemagne, le terme de Parc naturel est nĂ© lors d'un congrĂšs d'une importante association de protection de la nature et du paysage, en 1956[10]. L’Allemagne compte 16 parcs nationaux, 14 rĂ©serves naturelles et 80 parcs rĂ©gionaux, soit au total au moins 104 parcs naturels. Ils occupent plus d'un quart de la superficie de l'Allemagne. TERRA Vita a Ă©tĂ© en 2001 le premier parc naturel allemand Ă  se voir attribuer la distinction de parc gĂ©ologique[11]. En 2004 et 2005, 5 Parcs ont Ă©tĂ© inclus Ă  la liste des gĂ©oparcs reconnus par l'UNESCO.

Réseau européen Natura 2000

Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.

En dĂ©cembre 2018, l'Allemagne comptait 5 200 sites dont :

La superficie totale est de 80 816 km2, ce qui reprĂ©sente 15,5 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Allemagne[12].

Cartographie des sites Natura 2000 de l'Allemagne

Artificialisation des sols

Vue de Berlin

Avec 87 % de citadins, l’Allemagne est l’un des pays les plus urbanisĂ©s de la planĂšte. Quatre villes comptent plus d'un million d'habitants (Berlin, Cologne, Francfort-sur-le-Main et Hambourg). En 2016, 14 % des espaces sont artificialisĂ©s.

L'Histoire a conduit l'Allemagne a une politique de reconstruction : reconstruction en Allemagne aprÚs la Seconde Guerre mondiale, renouvellement urbain à Berlin depuis la chute du mur ou dans les zones industrielles... La reconstruction des années 1960 a privilégié les bùtiments collectifs, en béton.

Par ailleurs, de grands espaces verts ont été préservés dans certaines villes allemandes, comme Berlin. La ville a été précurseur dans l'instauration d'un coefficient de biotope afin de maintenir une biodiversité en ville[13].

Depuis la chute du mur, l'Allemagne de l'Est a perdu 3 millions d'habitants. La vacance de logement a augmentĂ©, conduisant Ă  une politique de rĂ©utilisation des friches et de recentralisation de l'urbanisation[6].

Impacts sur les milieux naturels

Activités humaines

Carte d'Allemagne

L'impact de l'activitĂ© humaine sur le territoire est extrĂȘmement ancienne. Des nĂ©andertaliens auraient modifiĂ© leur environnement il y a 125 000 ans, au bord d'un lac, sur le site de Neumark-Nord, dans le Land de Saxe-Anhalt. la disparition de la forĂȘt de feuillus et l’augmentation de la vĂ©gĂ©tation herbeuse, ainsi que des traces de charbon, indiquent que des incendies rĂ©pĂ©tĂ©s ont eu lieu sur les rives du lac[14].

Transports

Toutes les autoroutes d'Allemagne

Le rĂ©seau ferrĂ© est bien dĂ©veloppĂ©. Le rĂ©seau routier est trĂšs dĂ©veloppĂ©, dont celui des autoroutes. Des militants Ă©cologistes veulent empĂȘcher la construction d'une nouvelle autoroute entre Gießen et Kassel[15], dans la Hesse. En raison du rĂ©chauffement climatique, l'Allemagne doit rĂ©duire son assuĂ©tude Ă  la voiture: « de plus en plus d'experts en transport, d'entrepreneurs et d'Ă©cologistes allemands affirment que la solution pour rendre le secteur des transports du pays plus Ă©cologique doit aller au-delĂ  du remplacement des voitures Ă  essence par des voitures Ă©lectriques »[16]. Dans ces conditions, l'absence systĂ©matique de limitation de vitesse sur autoroute paraĂźt « [absurde] en France et Ă  raison »[17]. Le pays compte par ailleurs 7 500 km de voies navigables. Les Ă©missions de CO2 dues aux transports continuent d'augmenter[18].

Quatorze villes sont dotĂ©es de mĂ©tros et 20 agglomĂ©rations de tramways. La pratique du vĂ©lo est trĂšs rĂ©pandue, avec 70 000 km de pistes cyclables et une part modale du vĂ©lo de 10 % des dĂ©placements. Dans la Ruhr, des voies ferrĂ©es ont Ă©tĂ© transformĂ©es en autoroutes cyclables, reliĂ©es au rĂ©seau des pistes cyclables des villes[6].

Le FPD, qui reprĂ©sente 5 % des voix et dont fait partie Volker Wissing, ministre fĂ©dĂ©ral des Transports, risque de compromettre les objectifs climatiques de l'Allemagne en matiĂšre de transport, en s'opposant Ă  la sortie des moteurs thermiques, et en privilĂ©giant les autoroutes au dĂ©triment des transports en commun[19] - [20] - [21]. Le gouvernement allemand prend le risque de faire Ă©chouer le projet de l’UE d'atteindre la neutralitĂ© climatique en 2050[22] : il mise sur les e-carburants[23] - [24] - [25] - [26].

La « décarbonation du secteur des transports en Allemagne n'est pas en bonne voie », selon l'OCDE[27] : la mise en place de limitations de vitesse ou de péages urbains tarde, comme l'augmentation des tarifs de stationnement ; la part des véhicules électriques dans le parc automobile total, malgré une forte augmentation, reste trop faible[28].

Industries

L'Allemagne a un passé industriel important. Au XIXe siÚcle, la Ruhr a fondé son développement sur l'exploitation des mines de charbon.

L'industrie automobile est trĂšs dĂ©veloppĂ©e. Elle est consommatrice en ressources pour la fabrication, et elle engendre des comportements individuels de mobilitĂ©, polluants (voiture individuelle). L'Allemagne a produit plus de 6 millions de voitures en 2007. Le groupe Volkswagen avait le 2e chiffre d'affaires le plus Ă©levĂ© de l'industrie automobile au niveau mondial en 2008. En 2015, l'affaire Volkswagen rĂ©vĂšle une fraude massive visant Ă  rĂ©duire artificiellement les Ă©missions polluantes des vĂ©hicules neufs soumis Ă  un contrĂŽle anti-pollution.

Depuis les annĂ©es 1980, 90 % de la forĂȘt de Hambach ont Ă©tĂ© dĂ©truits par l'industrie miniĂšre[29].

Productions

L'Allemagne a dĂ©veloppĂ© une agriculture intensive (GĂ©nĂ©ralisation des fermes usines sur le territoire depuis 50 ans[30] ; recherche, production et utilisation massive de pesticides et insecticides...), et une filiĂšre agroalimentaire industrielle fondĂ©e sur le rendement au dĂ©triment du bien-ĂȘtre animal (Ă©levage intensif avec enfermement des bĂȘtes aux surfaces minimales - par exemple m2 par porc[30], Ă©limination des jeunes, pollutions... ; abattoirs...). La firme pharmaceutique allemande Bayer est un acteur allemand historique du dĂ©veloppement international d'une agriculture intensive et trĂšs impactante pour l'environnement.

55 % du territoire allemand est utilisĂ© pour l'Ă©levage (environ 20 %) et les cultures (environ 35 %). L'Allemagne est le 3e producteur mondial de betterave Ă  sucre, orge et seigle. elle est Ă©galement le 4e producteur mondial de porc avec un cheptel de 26,5 millions de bĂȘtes. C'est Ă©galement le premier producteur europĂ©en de lait de vache, avec 4,3 millions de tonnes collectĂ©es en 2014[31]. L'Europe produisant trop de lait Ă  la suite de la fin des quotas laitiers, le prix du lait conventionnel baisse, avec des consĂ©quences sur la viabilitĂ© des exploitations. Il existe Ă©galement des vignes en Allemagne, sur les coteaux des fleuves, sur les rives sud bien exposĂ©es.

Si les AMAP sont peu nombreuses (144 fin 2014 contre plus de 1 600 en France[32]), l'agriculture biologique, qui s'est dĂ©veloppĂ©e en Allemagne dans les annĂ©es 1960[33], a longtemps concernĂ© une part plus importante de surface qu'en France. Les consommateurs allemands plĂ©biscitent les produits biologiques[33]. NĂ©anmoins, au dĂ©but des annĂ©es 2010, environ 5 % des agriculteurs biologiques repassent en conventionnel (sur un total de 23 000 agriculteurs biologiques[34]), en raison de la concurrence sur les produits bio par la Pologne ou les pays hors UE (pays baltes...)[34].

Le prix de l'abattage étant moins cher en Allemagne, une partie du cheptel français est abattu en Allemagne, avec des conséquences en matiÚre de transport et d'impact environnemental lié.

Importations

L'Allemagne importe un certain nombre de fruits exotiques. Elle a quasiment doublĂ© sa consommation d'avocats de 2010 (28 000 tonnes) Ă  2015 (45 000 tonnes). Or il faut 1 000 L d'eau pour faire pousser kg d'avocat. Et l'Afrique du Sud, pays producteur et exportateur, manque d'eau pour ses propres cultures. Par ailleurs, l'exportation en Europe nĂ©cessite des centaines de kilomĂštres en camion puis une rĂ©frigĂ©ration Ă  6 °C durant les 26 jours de transport en bateau : un transport Ă©nergivore, nĂ©cessitant Ă©galement beaucoup d’emballage, comme le fruit est fragile. À l'arrivĂ©e, il est parfois stockĂ© dans une mĂ»risserie, oĂč de l'Ă©thylĂšne est soufflĂ© pour faire mĂ»rir les fruits[35].

Chasse

En 2017, de nombreux landers permettent la chasse aux animaux domestiques ayant un comportement sauvage.

Expérimentation sur les animaux

En octobre 2019, l’association allemande de dĂ©fense des animaux Soko Tierschutz publie une vidĂ©o montrant des scĂšnes de maltraitance sĂ©vĂšre sur des chiens, des chats et des singes dans un laboratoire d’analyses pharmaceutiques et toxicologiques de Hambourg[36].

Le journal L'Obs dĂ©crit une vidĂ©o dans laquelle « on voit notamment des singes Ă©quipĂ©s de colliers mĂ©talliques autour du cou, se dĂ©battant dans leur cage pour s’en dĂ©barrasser. Dans une autre scĂšne, ils sont alignĂ©s contre un mur, sanglĂ©s Ă  des fauteuils par le cou et les membres supĂ©rieurs. D’autres sĂ©quences montrent un beagle dans une cage maculĂ©e de sang, ou encore un chat aux pattes dĂ©garnies de poils, laissant imaginer les sĂ©vices qu’il a dĂ» subir. »

Selon l'auteur de la vidĂ©o, les animaux sont dĂ©tenus « dans d’atroces conditions » et « traitĂ©s avec violence ». « Le pire traitement est rĂ©servĂ© aux singes. Les macaques sont de petites espĂšces de singes, pas trĂšs forts, sur lesquels des expĂ©riences sont frĂ©quemment menĂ©es. Ils sont dĂ©tenus dans d’horribles conditions, dans de petites cages. Beaucoup d’entre eux ont dĂ©veloppĂ© des tendances compulsives et gesticulent sans arrĂȘt dans leur cage »."

Friedrich MĂŒlln, un des responsables de l’association, souligne que la lĂ©gislation allemande n'encadre que trĂšs peu les expĂ©rimentations sur les animaux.

Pression sur les ressources non renouvelables

Carte du tracé du gazoduc géant Nord Stream.

Pays autrefois riche en ressources notamment en charbon (dans l'ancienne CommunautĂ© europĂ©enne du charbon et de l'acier), il est aujourd'hui appauvri. L’Allemagne fait donc pression sur les ressources mondiales, et reçoit par exemple 41 % de son gaz naturel, 34 % de son pĂ©trole et 21 % de son charbon de la Russie[37]. Un chantier de gazoduc gĂ©ant Nord Stream entre l'Allemagne et la Russie est dĂ©marrĂ© en 2019. L'Allemagne a fermĂ© 28 centrales au gaz, Ă  la suite du dĂ©veloppement de l'Ă©nergie renouvelable ; mais la sortie du nuclĂ©aire laisse dans les annĂ©es 2010 et 2020 une dĂ©pendance au gaz[38] et au charbon.

En 2020, l'Allemagne exploite encore du charbon de son sol. Garzweiler est ainsi une immense mine de lignite Ă  ciel ouvert. En 2020, une feuille de route est Ă©tablie pour une sortie du charbon en 2038[39].

L'utilisation massive du béton pendant la reconstruction a utilisé beaucoup de sable. De plus, une partie du béton utilisé ultérieurement pour des autoroutes, contenant des hydroxydes, s'est vite détérioré, nécessitant des réparations.

Pollutions

Centrale thermique fonctionnant au charbon en Allemagne

Pollution de l'air

L'intense circulation automobile (les autoroutes n'ayant pas de vitesse limitĂ©e hors agglomĂ©ration ou travaux) et l'industrie dĂ©veloppĂ©e gĂ©nĂšrent une importante pollution atmosphĂ©rique. L’Allemagne est le 25e pays ayant la plus forte concentration annuelle de particules. Celle-ci dĂ©passe lĂ©gĂšrement le seuil recommandĂ© par l’OMS[40].

Pollution de l'eau

Dans l'ensemble, les eaux de surface (lacs et riviÚres) d'Allemagne sont en mauvais état écologique. C'est le pays d'Europe ayant les plus mauvaises qualités d'eaux de surface, notamment dans sa partie nord[41]. L'Elbe est le fleuve le plus pollué d'Allemagne, alors que la qualité des eaux du Rhin s'est améliorée. Les rejets de l'agriculture (nitrates) mais surtout de l'industrie sont en cause.

Gestion des déchets

PremiĂšre usine allemande d’incinĂ©ration des dĂ©chets (Hamburg-Hammerbrook), ici, en 1895.

L'Allemagne est un des pays d'Europe en surcapacité en termes d'incinération des déchets[42] - [43]. Les REFIOM constituent des déchets toxiques, et les mùchefers sont utilisés pour la construction routiÚre[44].

L'Allemagne est en tĂȘte du recyclage en Europe, avec un taux de recyclage des dĂ©chets de 62 % en 2014 (63 % pour l'Autriche)[45]. La consigne des bouteilles est mise en place depuis 2003 ; nĂ©anmoins, seulement 30 % des bouteilles sont recyclĂ©es en 2014, contre 50 % en 2008[46].

Gestion des déchets chimiques

L'Allemagne dispose de quatre décharges souterraines, toutes creusées dans le sel, permettant d'accueillir les déchets chimiques hautement toxiques produits dans le pays (parmi lesquels figurent les REFIOM[47]):

DĂ©charge souterraine[48] - [49]
- En activité depuis Capacité
DĂ©charge souterraine d'Herfa-Neurode 1972 200 000 t/a
Kaliwerk Zielitz 1995 70 000 t/a
SĂŒdwestdeutsche Salzwerke 1987 jusqu'Ă  9 millions de m3
Kaliwerk GlĂŒckauf Sondershausen 2006 jusqu'Ă  1,6 million de m3

Les dĂ©chets servent Ă  remplir, et donc Ă  renforcer mĂ©caniquement les cavitĂ©s laissĂ©es vides par l'exploitation des mines. Et cela permet Ă  l'Allemagne de tenir Ă  l'Ă©cart de la biosphĂšre des dĂ©chets chimiques qui restent Ă©ternellement dangereux[48]. Une enquĂȘte de tĂ©lĂ©vision allemande a dĂ©signĂ© Heilbronn (avec SĂŒdwestdeutsche Salzwerke) et Herfa-Neurode comme les deux lieux les plus polluĂ©s d'Allemagne[50].

Gestion des déchets nucléaires

La France et l'Allemagne ont trouvĂ© un accord permettant le retour en Allemagne d’ici fin 2024 des dĂ©chets nuclĂ©aires allemands traitĂ©s Ă  l'usine de traitement de la Hague : au lieu de 17 convois, il n'y en aura qu'un seul, mais avec des dĂ©chets de plus haute activitĂ©[51].

Les déchets faiblement et moyennement radioactifs sont regroupés dans les points de collecte des déchets radioactifs des LÀnder. Ils sont ensuite stockés dans l'un des centres de stockage souterrains :

Centre de stockage souterrain
-
Centre de stockage de Morsleben
Mine d'Asse
Mine Konrad

Par ailleurs, l'Allemagne est actuellement Ă  la recherche d'un site destinĂ© au stockage en couche gĂ©ologique profonde de ses dĂ©chets hautement radioactifs[52]. La Bundesgesellschaft fĂŒr Endlagerung (en) est chargĂ©e de retenir un site idoine.

Émissions de gaz à effet de serre (GES)

Émissions de CO2 en Europe et en Allemagne[53]
En millions de tonnes de CO2[Note 1] 1990 % 1990 2005 2006 2007 2009 2010 % 2010 % var.
2010/1990
Drapeau de l’Union europĂ©enne Union europĂ©enne Ă  27 4050 19,3 3979 3988 3926 3571 3660 12,1 -9,6
dont : ex-Union européenne à 15 3081 14,7 3270 3264 3200 2912 2972 9,8 +3,6
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 950 4,5 811 823 798 747 762 2,5 -19,8

En 2007, l'Allemagne Ă©tait le 6e plus gros Ă©metteur de CO2 au monde, avec environ 2,7 % du total des Ă©missions.

AidĂ©e par l'effondrement Ă©conomique de l'ex-RDA, l'Allemagne est passĂ©e de 1 246 Mt en 1990 Ă  936 Mt en 2010, une baisse de 25 %[54].

L'Allemagne est moins bien placée que les autres grands pays européens aussi bien en matiÚre d'émission territoriales de gaz à effet de serre que de leur taux de réduction[55].

Exposition aux risques

Risques naturels

Inondations Ă  Dresde en 2002

L'Allemagne est exposĂ©e Ă  de multiples alĂ©as naturels : inondations, tempĂȘtes, incendies, glissements de terrain, sĂ©ismes...

TempĂȘtes, submersion marines et inondations

Le littoral est soumis Ă  de violentes tempĂȘtes en hiver et le pays doit faire face Ă  des inondations rĂ©currentes comme celles d'aoĂ»t 2002 Ă  Dresde et d'aoĂ»t 2005 en BaviĂšre.

Les inondations de 1962 avaient fait 315 morts Ă  Hambourg, Ă  la suite d'une crue de la mer du Nord ayant dĂ©truit des digues. Dans l'ensemble, 120 kilomĂštres carrĂ©s, soit un sixiĂšme de la ville de Hambourg, ont Ă©tĂ© inondĂ©s et les maisons d'environ 60 000 personnes ont Ă©tĂ© dĂ©truites.

Lors des inondations de juillet 2021 en Europe, plus de 119 personnes sont mortes, dont 103 en Allemagne (principalement la région d'Ahrweiler), 15 en Belgique et une en Italie (bilan provisoire).

SĂ©cheresses et canicules

En 2018, le pays fait face Ă  une vague d'incendies et de sĂ©cheresses. L'Europe du Nord connaĂźt alors une canicule avec des feux de forĂȘt sans prĂ©cĂ©dent. 1 593 ha ont brĂ»lĂ© en Allemagne en 2018, contre 40 ha en moyenne de 2008 Ă  2017[56]. 70 % des sols ont Ă©tĂ© affectĂ©s par la sĂ©cheresse, ce qui a entraĂźnĂ© une perte agricole de trois milliards d'euros. Cette canicule aurait causĂ© la mort de 1 234 personnes.

Risques industriels

Il existe Ă©galement un risque industriel. Jusqu'en 2016 (deux morts Ă  Ludwigshafen), BASF, plus grande entreprise chimique d'Allemagne, n’a pas connu d’accidents graves durant des dĂ©cennies. Les drames les plus graves ont eu lieu en 1921 et en 1948 dans la ville de Ludwigshafen. Le premier (en 1921) a vu 585 personnes mourir aprĂšs une explosion dans une usine d’ammoniaque. L'explosion d'Oppau dĂ©truisit une grande partie de la ville qui l'entourait. Le second accident, en 1948, a fait 207 morts et quelque 3 800 blessĂ©s[57].

Politique environnementale en Allemagne

DĂšs le XIXe siĂšcle, les scientifiques allemands contribuent largement Ă  l'amĂ©lioration de la connaissance du vivant, Ă  commencer par Ernst Haeckel, qui inventa le terme Ă©cologie en 1866, et Karl Möbius, zoologiste et Ă©cologue, qui inventa le terme de biocĂ©nose en 1877. August Friedrich Thienemann, fondateur de la limnologie, publie dĂšs 1914 des Ă©tudes sur les interactions entre les diffĂ©rentes communautĂ©s d'ĂȘtres vivants et les conditions environnementales. Il anticipe en cela le concept d'Ă©cosystĂšme.

Beaucoup d'Allemands sont sensibles à l'écologie, et l'Alliance 90 / Les Verts tient une place importante dans la politique allemande. Des ONG et des médias sont également des acteurs de l'environnement[58]. En revanche, le parti de droite radicale Alternative pour l'Allemagne est climatosceptique et déclare vouloir mettre un terme aux politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Le parti s'engage par ailleurs en faveur du diesel et de l'exploitation du charbon[59].

La COP1 (ConfĂ©rence des parties) s'est tenue Ă  Berlin en 1995. L'Allemagne a instaurĂ© en 1999 une rĂ©forme fiscale Ă©cologique : elle a diminuĂ© les prĂ©lĂšvements sur les salaires et augmentĂ© d’autant les taxes sur les Ă©nergies polluantes. Le pays a signĂ© le protocole de Kyoto le et l'a ratifiĂ© le 31 mai 2002. Celui-ci est entrĂ© en vigueur en 2005 avec la ratification de la Russie. Les engagements de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre ont Ă©tĂ© dĂ©passĂ©s par l'Allemagne, la diminution Ă©tant significative (- 25 %[54]).

Chaque annĂ©e, le collectif Ă©cologiste Ende Gelande bloque durant une journĂ©e l'immense mine de lignite Ă  ciel ouvert de Garzweiler. AprĂšs avoir rĂ©uni 1 500 personnes lors de sa premiĂšre mobilisation, en 2015, le mouvement en a rassemblĂ© entre 5 000 et 6 000 en 2019, bloquant le site pendant deux jours[60].

Énergie

L'Allemagne a été jusqu'en 2007 le leader mondial de production d'énergie éolienne.
Parcs éoliens en mer dans la baie allemande (ZEE allemande en mer du Nord). Les parcs éoliens en fonctionnement sont en vert, les parcs en construction en orange, les parcs autorisés en jaune et les parcs prévus en gris.

La loi sur les Ă©nergies renouvelables a fait passer la part de ces Ă©nergies dans la consommation d'Ă©nergie primaire de 6 Ă  15 % de 2000 Ă  2009[58]. L'Allemagne a renoncĂ© en 2011 Ă  l'Ă©nergie nuclĂ©aire civile (la derniĂšre centrale devant ĂȘtre arrĂȘtĂ©e au plus tard en 2022)[4]. L'Allemagne est l'un des principaux producteurs d'Ă©nergie Ă©olienne et a Ă©galement bien dĂ©veloppĂ© l'Ă©nergie solaire, thermique comme photovoltaĂŻque.

Selon Bernard Laponche, « la production d’origine renouvelable a plus que compensĂ©, et de loin, la baisse de la production Ă©lectronuclĂ©aire »[61]. Pour Jean-Marc Jancovici, les Ă©nergies renouvelables Ă©lectriques viennent bien remplacer le nuclĂ©aire, mais pas le fossile : « la production Ă©lectrique faite avec des combustibles fossiles n’a quasiment pas baissĂ© en valeur absolue depuis 20 ans ». De plus, les exportations allemandes d'Ă©lectricitĂ© sont plus Ă©levĂ©es quand la production renouvelable intermittente est plus forte, l'Allemagne s'appuyant sur les pays voisins pour assurer l'ajustement offre-demande d'Ă©lectricitĂ©[62].

L'Agence internationale de l'Ă©nergie invite l'Allemagne Ă  concentrer ses efforts sur le chauffage et les transports[63]. L'Allemagne a rendu la rĂ©novation thermique des bĂątiments obligatoire, Ă  raison de 265 000 logements par an[64]. L'Allemagne ne sait pas comment tenir ses objectifs climatiques. Elle mise trĂšs fortement sur l'Ă©olien en mer[65] - [66] (en dĂ©pit d'une demande accrue de minerai[67] et d'une plus grande empreinte territoriale des rĂ©seaux[68]). La question de l'acceptabilitĂ© sociale des rĂ©seaux Ă©lectriques est posĂ©e[69]. La SociĂ©tĂ© allemande pour l'Ă©nergie solaire (de) brosse un tableau prĂ©occupant de la transition Ă©nergĂ©tique en Allemagne. Selon elle, aucune baisse de l'Ă©nergie finale n'est constatĂ©e (la part des Ă©nergies renouvelables dans l'Ă©nergie primaire n'est que de 15 % en 2020, chiffre plus faible qu'en France[70]). Les volumes de transport croissent ; l'industrie, qui consomme Ă©normĂ©ment d'Ă©nergie, mise sur l'hydrogĂšne vert. La chaleur n'est pas assez renouvelable, mĂȘme si les grandes installations solaires thermiques progressent[71]. L'Allemagne entend dĂ©velopper l'hydrogĂšne vert[72]. Eu Ă©gard Ă  la grande quantitĂ© d'Ă©nergie requise, le pays va devoir importer cet hydrogĂšne[73] - [74] - [71]. Un atlas de l'Afrique est d'ores et dĂ©jĂ  Ă©laborĂ© Ă  cet effet[75].

La mise en service en mai 2020 (avec neuf ans de retard) de la centrale Ă  charbon Datteln 4 (de) sĂšme le trouble chez les Ă©cologistes du pays[39]. Le mouvement Ende GelĂ€nde entend mettre un terme Ă  l'exploitation du charbon[76] et souligner l'hypocrisie qui entoure l'importation de gaz naturel[77]. La coalition gouvernementale formĂ©e en , composĂ©e du Parti social-dĂ©mocrate, du Parti libĂ©ral-dĂ©mocrate et des Verts, confirme la sortie du nuclĂ©aire, compte fortement dĂ©velopper les Ă©nergies renouvelables (rĂ©server 2 % du territoire pour l'Ă©olien terrestre, plus que tripler l'Ă©olien en mer Ă  30 GW et quadrupler le solaire photovoltaĂŻque Ă  200 GW), et miser sur le gaz naturel en tant qu'Ă©nergie de transition. En effet, la sortie du charbon, annoncĂ©e « idĂ©alement » pour 2030, nĂ©cessite « le dĂ©veloppement massif des Ă©nergies renouvelables et la construction de centrales Ă  gaz modernes ». Ces centrales Ă  gaz doivent ĂȘtre construites dans l'optique d'une « compatibilitĂ© avec l'hydrogĂšne »[78]. La taxonomie verte, avec l'intĂ©gration ou non du nuclĂ©aire, rĂ©vĂšle dĂ©jĂ  de fortes dissensions Ă  l'intĂ©rieur mĂȘme du gouvernement allemand[79].

Opposition Ă  la mine de Garzweiler. Traduction : « 1,5 °C signifie : LĂŒtzerath reste ! ».

La politique allemande de Wandel durch Handel (« changement par le commerce ») ayant montrĂ© ses limites, le Gouvernement allemand dĂ©cide en 2022 de suspendre l'autorisation du gazoduc Nord Stream[80]. Le ministre fĂ©dĂ©ral vert de l’Économie et du Climat Robert Habeck « ne « s'opposera pas idĂ©ologiquement » Ă  la poursuite de l'utilisation de l'Ă©nergie nuclĂ©aire en RĂ©publique fĂ©dĂ©rale ». En raison des ruptures d'approvisionnement en gaz russe, l'Allemagne entend recourir davantage aux centrales Ă  charbon et dĂ©fend l'extension de la mine de Garzweiler[81] - [82]. Le mouvement Ende GelĂ€nde proteste contre les projets de terminaux de gaz naturel liquĂ©fiĂ©[83] - [84], le GNL importĂ© des États-Unis Ă©tant presque aussi Ă©metteur que le charbon[85]. Le dĂ©bat sur le gaz de schiste en Allemagne est rouvert[86]. La mine de Hambach et celle de Garzweiler font partie des « bombes climatiques » mondiales selon un article paru dans Energy Policy[87]. Le gouvernement allemand fait feu de tout bois en matiĂšre d'Ă©nergie, quitte Ă  mettre en danger ses objectifs climatiques[88] - [89].

Selon l'Institut français des relations internationales, la « capacitĂ© actuelle faible des Ă©nergies renouvelables » ne suffit pas encore Ă  satisfaire les besoins Ă©nergĂ©tiques importants de l’industrie manufacturiĂšre allemande[90]. D'aprĂšs l'Oxford Institute for Energy Studies (en), de l'universitĂ© d'Oxford, la dĂ©carbonation de l'Ă©conomie allemande passera nĂ©cessairement par la sĂ©questration gĂ©ologique du dioxyde de carbone[91] - [92].

Villes durables

Écoquartier Vauban dans la ville verte de Fribourg

Fribourg-en-Brisgau s'inscrit dans une démarche de ville durable avec l'écoquartier Vauban complÚtement piéton et adoptant des principes de recyclage des eaux et des déchets innovants[93]. La ville a également mis en place un réseau express métropolitain[94]. Les normes de construction ont évolué assez tÎt vers des constructions passives avec le label Passivhaus. L'Allemagne a adopté un objectif ambitieux et souhaite diviser par trois l'évolution de l'artificialisation de ses sols d'ici 2020.

À TĂŒbingen, le « quartier français », ancienne base militaire de l’armĂ©e française aprĂšs la Seconde Guerre mondiale devenue friche industrielle, a Ă©tĂ© dĂ©contaminĂ© puis rĂ©habilitĂ© progressivement par la ville depuis 1993. 75 Ă  85 % des logements neufs du quartier obĂ©issent aux principes de l’habitat participatif[95].

Hambourg a été élue capitale verte européenne en 2011. Beaucoup de toitures végétales y ont été construites[96].

Évaluation environnementale globale

En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que l'Allemagne a un déficit en écologique. La biocapacité par personne s'élÚve à environ 2,06 hag (hectare global par habitant), l'empreinte écologique par personne à 4,37 hag. C'est notamment le bilan carbone qui est plus de trois fois supérieur à la capacité forestiÚre[97].

Le jour du dĂ©passement (date de l’annĂ©e, calculĂ©e par l'ONG amĂ©ricaine Global Footprint Network, Ă  partir de laquelle l’humanitĂ© est supposĂ©e avoir consommĂ© l’ensemble des ressources que la planĂšte est capable de rĂ©gĂ©nĂ©rer en un an) du pays[Note 2] est le 3 mai[98]. L'Allemagne est l'un des pays dont la consommation dĂ©passe le plus les capacitĂ©s de la planĂšte.

En revanche, l'index global d'adaptation est le 5e meilleur au monde, la vulnérabilité du territoire au changement climatique étant faible, et le niveau de préparation élevé[99].

Notes et références

Notes

  1. et non en T Eq.Carbone
  2. Le jour du dĂ©passement calculĂ© par pays est le jour oĂč le dĂ©passement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.

Références

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Voir Ă©galement

Articles connexes

  • CoĂ»ts de l'Ă©ternitĂ© (de)

Bibliographie

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