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Changement linguistique

L'expression changement linguistique dĂ©signe la modification continue dans le temps des Ă©lĂ©ments et des structures de tous les domaines d’une langue. Il y a deux grandes catĂ©gories : des changements internes Ă  une langue donnĂ©e et des changements externes. Les changements consistent en transformations, en ajouts et en Ă©liminations d’élĂ©ments et de structures[1] - [2] - [3] - [4].

Le changement linguistique est Ă©tudiĂ© par la linguistique historique, qui Ă©tudie la formation et l’évolution des langues en tant que processus qui se dĂ©roulent par des changements. La sociolinguistique s’en occupe Ă©galement, en se concentrant sur les changements qui ont eu lieu et qui sont en cours en raison de phĂ©nomĂšnes de sociĂ©tĂ©[5].

Certains linguistes distinguent nettement, au sujet du changement, le lexique d’un cĂŽtĂ© et les systĂšmes grammatical et phonĂ©mique/phonĂ©tique de l’autre, en insistant sur le fait que seuls les changements dans ces derniers sont linguistiques Ă  proprement parler, Ă©tant des changements systĂ©miques. Si, par exemple, dans une langue sont apparus les articles dans l’emploi des noms, la dĂ©termination par ceux-ci se fait conformĂ©ment Ă  des rĂšgles et des exceptions appliquĂ©es Ă  tous les noms. Par contre, dans le lexique, les changements concernent des Ă©lĂ©ments individuels que, par consĂ©quent, on ne peut pas encadrer dans des rĂšgles, sauf celles de la formation des mots, qui tiennent de la morphologie aussi. Une autre diffĂ©rence entre le lexique et les autres domaines est que les changements du premier sont relativement rapides et facilement observables, alors que ceux des derniers sont lents et, de ce fait, pratiquement imperceptibles pour les locuteurs[6].

Motivations du changement linguistique

Au sujet du changement du phonĂ©tisme et du systĂšme grammatical en gĂ©nĂ©ral, certains linguistes se sont posĂ© la question s’il a ou non une finalitĂ© concernant la langue dans son ensemble, et ils sont arrivĂ©s Ă  la conclusion qu’il n’en a pas[6].

L’une des motivations serait la tendance Ă  la simplification. Certains changements constituent effectivement des simplifications, par exemple la disparition de la dĂ©clinaison en français[7], mais d’autres ont pour rĂ©sultat une complexification. Ainsi, le latin avait trois formes de passĂ© Ă  l’indicatif, dont le français a hĂ©ritĂ© deux, a refait le troisiĂšme (le plus-que-parfait) et a dĂ©veloppĂ© sept formes de plus : le passĂ© composĂ©, le passĂ© surcomposĂ©, le plus-que-parfait surcomposĂ©, le passĂ© antĂ©rieur[8] et deux formes avec le verbe semi-auxiliaire venir[9]. En revanche, le hongrois avait cinq formes de passĂ© au XVIe siĂšcle[10], dont il reste une seule dans la langue actuelle[11], mais sa dĂ©clinaison est toujours complexe[12]. L’idĂ©e que les changements visent la simplification de la langue dans son ensemble est erronĂ©e, parce qu’elle suppose qu’à ses dĂ©buts la langue Ă©tait trĂšs complexe et qu’au cours de son histoire elle n’a fait que se simplifier, ce qui ne correspond pas Ă  la rĂ©alitĂ©. En fait, les deux tendances s’équilibrent, par consĂ©quent, la langue ne se simplifie pas et ne se complexifie pas non plus[6].

Une autre motivation serait l’évitement de l’ambiguĂŻtĂ©. En effet, il y a des cas oĂč le changement a ce but. Par exemple, en roumain, le verbe a acorda « accorder » a deux sens, dans des syntagmes comme a acorda ajutor « accorder de l’aide » et a acorda un pian « accorder un piano ». Dans le but de la dĂ©sambiguĂŻsation, du moins au temps prĂ©sent de certains modes, il s’est produit un changement morphologique, l’ajout d’un suffixe dans le deuxiĂšme sens : acordă ajutor « il/elle accorde de l’aide » vs acordează un pian « il/elle accorde un piano »[13]. En revanche, certains changements au cours de l’histoire de la langue ont abouti Ă  des cas d’ambiguĂŻtĂ©. En roumain Ă©galement, les formes de la premiĂšre personne du singulier et du pluriel du verbe a avea « avoir » auxiliaire du passĂ© composĂ© sont devenues identiques, et l’expression du sujet par un mot Ă  part n’est pas obligatoire, ex. Am plecat la facultate « Je suis allĂ©(e) / Nous sommes allĂ©(e)s Ă  la facultĂ© »[13]. La dĂ©sambiguĂŻsation exige une complexification de l’expression.

L’une des motivations des changements phonĂ©tiques est de faciliter la prononciation. Il Ă©tait peut-ĂȘtre difficile aux locuteurs de l’ancien français de prononcer le son [ts] et ils l’ont rĂ©duit Ă  [s], mais par ailleurs cela a produit des cas d’ambiguĂŻtĂ© lexicale par homonymie, ex. cire – sire [si:r][14].

En conclusion, mĂȘme si dans certains cas on peut motiver le changement, on ne peut pas expliquer pourquoi dans des cas semblables il se produit dans certains mais pas dans d’autres, ou pourquoi c’est mĂȘme un changement contraire qui se produit dans ces derniers. De toutes façons, chaque langue accomplit bien sa fonction de communication dans sa communautĂ© linguistique, indiffĂ©remment des changements qui s’y produisent ou non[6].

Cependant, les changements lexicaux ont une motivation, principalement la nĂ©cessitĂ© d’adapter la communication aux changements de la sociĂ©tĂ©, comme la nĂ©cessitĂ© de nommer des objets et des concepts nouveaux. Il peut aussi s’agir de la volontĂ© de l’utilisateur de la langue d’ĂȘtre le plus expressif possible[15].

MĂ©canisme du changement linguistique

Le changement de la langue est une manifestation de sa variation en diachronie, c’est-Ă -dire dans son Ă©volution d’une Ă©tape historique Ă  une autre. Cette variation est en relation avec la variation en synchronie, c’est-Ă -dire Ă  chaque moment de l’histoire de la langue. Chaque locuteur a sa propre variĂ©tĂ© de langue (son idiolecte) qui diffĂšre plus ou moins des variĂ©tĂ©s de tous les autres locuteurs. Par exemple, la prononciation est diffĂ©rente non seulement d’un locuteur Ă  l’autre, mais aussi le mĂȘme son est prononcĂ© diffĂ©remment d’une fois Ă  l’autre par le mĂȘme locuteur[16]. L’idiolecte change au cours de la vie de son locuteur aussi. De mĂȘme, la langue que les parents transmettent Ă  leurs enfants est dĂ©jĂ  lĂ©gĂšrement diffĂ©rente dans l’usage de ceux-ci[3].

Dans les idiolectes, des innovations ont lieu et il se produit ainsi des variantes d’élĂ©ments et de structures qui coexistent en synchronie. Le processus diachronique se manifeste par la concurrence entre variantes. Parfois la nouvelle variante disparaĂźt, mais d’autres fois elle se gĂ©nĂ©ralise graduellement en parallĂšle avec la diminution de l’emploi de l’autre, jusqu’à la disparition de celle-ci, le changement Ă©tant ainsi accompli[17]. Par exemple, en français, le verbe envoyer avait deux variantes de futur. La forme envoi(e)rai Ă©tait encore frĂ©quente au XVIIe siĂšcle, Ă©tant attestĂ©e au XVIIIe siĂšcle aussi, et la forme enverrai est attestĂ©e dĂšs le XIVe siĂšcle. Les deux variantes ont donc coexistĂ© pendant plusieurs siĂšcles, pour qu’au XXe siĂšcle il n’en reste qu’une, enverrai[18].

Si les innovations se gĂ©nĂ©ralisent seulement dans des catĂ©gories de locuteurs dĂ©terminĂ©es rĂ©gionalement ou socialement, la langue se diffĂ©rencie en variĂ©tĂ©s rĂ©gionales (dialectes) et sociales (sociolectes)[19] - [20]. Les faits de langue communs font que celle-ci existe en tant que telle, et elle continue d’évoluer par des changements, en se maintenant en tant que telle du moins pendant une certaine pĂ©riode. En mĂȘme temps, les faits de langue spĂ©cifiques des dialectes se multiplient et Ă©voluent eux aussi, pouvant devenir majoritaires par rapport aux faits communs, les dialectes se transformant ainsi, dans certaines conditions, en de nouvelles langues, diffĂ©rentes l’une de l’autre et de la langue d’origine, souvent en parallĂšle avec la disparition de celle-ci. C’est ainsi que se sont formĂ©es les langues romanes, par exemple, Ă  partir des dialectes du latin vulgaire parlĂ© dans divers territoires europĂ©ens conquis par les Romains[21].

Il y a diffusion d’élĂ©ments et de structures d’une langue Ă  une autre aussi, qui cause des changements sous forme d’emprunts du type adstrat, Ă  la suite du contact linguistique populaire entre communautĂ©s linguistiques voisines[22]. Des changements se produisent Ă©galement par contact linguistique savant[23]. C’est ainsi, par exemple, que de nombreux mots des langues romanes occidentales ont Ă©tĂ© empruntĂ©s par le roumain[24]. Il y a surtout des emprunts lexicaux, mais aussi appartenant Ă  tous les autres domaines de la langue. Les emprunts aussi se diffusent Ă  partir d’individus et se transforment de faits d’intĂ©gration passive en faits d’usage[25].

En prenant pour rĂ©fĂ©rence la variĂ©tĂ© commune d’une langue, celle-ci subit des changements par adoption de faits de langue des dialectes et des sociolectes aussi. Dans la terminologie du linguiste amĂ©ricain William Labov il y a « changement d’en bas » (change from below) et « changement d’en haut » (change from above)[26]. Le premier a lieu dans les variĂ©tĂ©s de langue standard par adoption d’élĂ©ments des variĂ©tĂ©s non standard. Par exemple, de l’argot français des dĂ©linquants, des mots passent d’abord dans le registre de langue populaire, puis dans le registre familier ou directement dans celui-ci, certains de ces mots aboutissant dans le registre courant, tels maquiller ou mĂ©got[27]. Au XXIe siĂšcle, le langage des mĂ©dias est un facteur important du changement d’en bas, en prenant des Ă©lĂ©ments de sociolectes non standard et pouvant les rĂ©pandre en raison de son prestige social[28].

Le changement d’en haut prend le sens inverse, des locuteurs de variĂ©tĂ©s non standard cherchant Ă  introduire dans leur usage des traits de variĂ©tĂ©s plus prestigieuses Ă  leurs yeux que la leur[26]. Le changement d’en haut est un phĂ©nomĂšne gĂ©nĂ©ral dans le cas des locuteurs dont la variĂ©tĂ© de langue maternelle est non standard (dialecte, registre populaire), et qui acquiĂšrent la variĂ©tĂ© standard dans le systĂšme scolaire[29].

Le changement dans les divers domaines de la langue

Changements lexicaux

Les changements du lexique sont les plus rapides et les plus Ă©vidents.

Une partie des mots d’une langue sont hĂ©ritĂ©s de leur langue mĂšre et d’un Ă©ventuel substrat, en français chĂȘne, mouton, etc. (gaulois), chanter, tĂȘte, vert, etc. (latins)[30]. Une autre partie est constituĂ©e de mots crĂ©Ă©s par des moyens internes Ă  la langue, c’est-Ă -dire aprĂšs que celle-ci peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une langue distincte. Certains de ces mots sont des crĂ©ations spontanĂ©es, par exemple les onomatopĂ©es (glouglou, tic-tac[31], etc.).

Les changements internes ont pour point de dĂ©part de tels mots, qui servent de base pour former de nouveaux mots. En français il y a des procĂ©dĂ©s de formation comme la dĂ©rivation par des suffixes (ex. glouglou > glouglouter), la dĂ©rivation par des prĂ©fixes (ex. chanter > dĂ©chanter), la dĂ©rivation par des prĂ©fixes et des suffixes Ă  la fois (ex. tĂȘte > s’entĂȘter), la composition (ex. chĂȘne-liĂšge) ou la conversion lexicale, ex. tic-tac onomatopĂ©e > tic-tac nom[32].

D’autres changements du lexique sont d’origine externe, à savoir les emprunts lexicaux, plus ou moins nombreux selon les langues. Il s’agit principalement de mots mais d’affixes lexicaux aussi, comme les suffixes -ade et -esque fournis au français par l’italien[33].

Une combinaison de source externe de changement et de procĂ©dĂ© interne de formation est le calque, c’est-Ă -dire la crĂ©ation de mots par traduction littĂ©rale de mots composĂ©s Ă©trangers, par exemple surhomme (< (de) Übermensch) ou gratte-ciel (< (en) skyscraper)[34].

Les unitĂ©s lexicales d’origine Ă©trangĂšre peuvent subir elles aussi des changements par les procĂ©dĂ©s internes de formation des mots.

Aussi bien les mots autochtones, que les emprunts subissent des changements sémantiques, comme panier, initialement corbeille à pain devenu corbeille en général[35], ou building, en anglais bùtiment quelconque, en français bùtiment à nombreux étages[34].

Les changements lexicaux peuvent ĂȘtre spontanĂ©s ou des innovations conscientes. Parmi ces derniers il y a les sigles et les acronymes, ex. H.L.M., OTAN[36].

Les changements lexicaux peuvent consister en Ă©liminations aussi. Certains mots sortent de l’usage avec les rĂ©alitĂ©s disparues qu’ils dĂ©nommaient et ne sont pas remplacĂ©s, ex. tromblon (le nom d’une arme)[37]. D’autres, qui ont des rĂ©fĂ©rents actuels, sont remplacĂ©s. Par exemple, en roumain, on a substituĂ© de nombreux mots d’origine turque et slave par des mots des langues romanes occidentales, ex. polcovnic « colonel » (du russe) a cĂ©dĂ© sa place Ă  colonel[38]. Dans d’autres cas il n’y a qu’un sens ou des sens d’un mot qui sont Ă©liminĂ©s, par exemple navrĂ© a perdu le sens propre « blessĂ© »[37].

Changements phonétiques, phonémiques et prosodiques

Certains changements phonĂ©tiques sont directement observables dans la parole de quiconque, ayant lieu dans certains contextes phonĂ©tiques mais non dans d’autres. Un exemple en est l’assimilation, par laquelle un son communique une ou plusieurs de ses caractĂ©ristiques Ă  un son du voisinage. En anglais, par exemple, les mots ten « dix » et mice « souris » se prononcent [ten] et [maÉȘs] respectivement s’ils ne sont pas voisins mais dans le cas contraire ils forment un seul mot phonĂ©tique prononcĂ© [ˈtemmaÉȘs], avec changement de [n] assimilĂ© par [m][39]. Un autre phĂ©nomĂšne synchronique est l’existence de mots Ă  variantes, l’une avec, l’autre sans un certain changement phonĂ©tique, prĂ©sentes dans des variĂ©tĂ©s de langue diffĂ©rentes ou dans la mĂȘme variĂ©tĂ©. Par exemple le mot roumain adăuga « ajouter » a la variante adăoga, avec assimilation de [u] par ă [ə], les deux dans la variĂ©tĂ© standard de la langue[40]. Il y a aussi des changements individuels, ex. la mĂ©tathĂšse (permutation de sons) dans infractus (< infarctus)[41].

Comme d’autres changements, un changement phonĂ©tique individuel aussi peut se diffuser et se gĂ©nĂ©raliser, devenant un phĂ©nomĂšne diachronique, et participant donc Ă  la transformation dans le temps de certains mots, leur forme changĂ©e arrivant Ă  ĂȘtre intĂ©grĂ©e mĂȘme par le standard de la langue, si elle en a un. Par exemple, la mĂ©tathĂšse a contribuĂ© Ă  l’évolution du mot latin formaticum au français fromage[42].

Les changements phonĂ©tiques sont relativement nombreux. Telles sont, Ă  part l’assimilation et la mĂ©tathĂšse, la dissimilation, la prothĂšse l’épenthĂšse, l’épithĂšse, l’aphĂ©rĂšse, la syncope, l’apocope, la synĂ©rĂšse, la diĂ©rĂšse, la diphtongaison, la monophtongaison, etc.

Les changements phonĂ©tiques ont Ă©tĂ© les premiers changements linguistiques Ă©tudiĂ©s de maniĂšre systĂ©matique, Ă  partir de la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, concernant l’histoire des langues indo-europĂ©ennes. Ces recherches ont abouti au XXe siĂšcle Ă  la conclusion qu’en diachronie il se produit des changements phonĂ©tiques systĂ©matiques. Certains sont les mĂȘmes dans toutes les langues qui ont la mĂȘme langue mĂšre, Ă©tant des ressemblances systĂ©matiques, par exemple la disparition du phonĂšme /h/ du latin dans toutes les langues romanes. D’autres partent d’un son ou d’un groupe de sons dans un certain contexte dans la langue mĂšre et se produisent diffĂ©remment dans chaque langue mais, dans chacune, dans tous les mots qui remplissent les conditions originaires. Par exemple le groupe /kt/ du latin (ex. octo) a donnĂ© (es) /tʃ/ (ocho), (it) /tt/ (otto), (pt) /jt/ (oito), (ro) /pt/ (opt). Ce sont des diffĂ©rences systĂ©matiques qui, avec les ressemblances systĂ©matiques constituent des correspondances systĂ©matiques sur la base desquelles la phonĂ©tique historique et comparative contribue Ă  Ă©tablir la parentĂ© entre langues et Ă  reconstituer des langues mĂšres non attestĂ©es[3].

Les linguistes ont proposĂ© certaines motivations des changements phonĂ©tiques. L’une est la tendance Ă  rĂ©duire l’effort articulatoire, par exemple en simplifiant les sĂ©quences de sons, comme dans le cas de l’assimilation. Une autre est l’analogie, qui se manifeste par l’influence rĂ©ciproque entre mots appartenant aux mĂȘme champ sĂ©mantique. En roumain, par exemple, l’introduction d’un [m] non Ă©tymologique (Ă©penthĂšse) dans le mot octombrie « octobre » s’explique par la prĂ©sence de la mĂȘme consonne dans le nom d’autres mois : septembrie « septembre », noiembrie « novembre », decembrie « dĂ©cembre »[43]. Une motivation extra-linguistique pourrait ĂȘtre la tendance Ă  s’adapter Ă  un certain groupe social en adoptant des caractĂ©ristiques d’une variĂ©tĂ© de langue de celui-ci, plus prestigieuse que celle du locuteur, ce qui peut mener Ă  des changements d’en haut, parfois des phĂ©nomĂšnes d’hypercorrection, comme la prononciation [toˈmaːtoː] par certains AmĂ©ricains du mot tomato « tomate » au lieu de la prononciation amĂ©ricaine standard [təˈmeÉȘtoʊ], en vertu d’une prononciation britannique imaginĂ©e, alors qu’en rĂ©alitĂ©, la prononciation britannique standard est [təˈmɑːtəʊ][44].

À cĂŽtĂ© des changements phonĂ©tiques il y a des changements phonĂ©miques, qui consistent en la disparition de certains phonĂšmes et l’apparition d’autres au cours de l’histoire de la langue. Ainsi, les phonĂšmes /ts/ et /dz/ de l’ancien français ont disparu par leur changement en /s/ et /z/, respectivement, qui existaient dĂ©jĂ [14].

Il y a aussi des changements phonĂ©tiques, ainsi que prosodiques dus au contact linguistique et aux interfĂ©rences qu’il provoque.

Les traits prosodiques sont empruntĂ©s plus facilement que les phonĂ©tiques. Le systĂšme des tons, par exemple, s’est dĂ©veloppĂ© Ă  peu prĂšs de la mĂȘme façon dans une grande partie des langues de l’Asie du Sud-Est, probablement sous l’influence du chinois[45].

Certaines langues empruntent des mots avec leur phonĂ©tisme. Ainsi, le tagalog des Philippines n’avait que les voyelles /i/, /u/ et /a/, mais a pris Ă  l’espagnol, langue des anciens colonisateurs, les voyelles /e/ et /o/, ex. regiĂłn > rehiyon « rĂ©gion »[45].

Un autre exemple d’influence prosodique et phonĂ©tique est la ressemblance des langues hongroise et slovaque quant Ă  l’accentuation sur la premiĂšre syllabe des mots et Ă  leurs systĂšmes phonĂ©miques[46].

Changements grammaticaux

Ces changements affectent aussi bien la morphologie que la syntaxe, les deux types de changement étant souvent corrélés.

Certains changements morphologiques se produisent par analogie. Dans certains cas, le changement vise la régularisation. En français, par exemple, certains locuteurs régularisent le pluriel du mot cheval sous la forme chevals. Il y a cependant des exceptions aussi qui sont créées par analogie, certaines devenant standards, comme la forme de futur enverrai évoqué plus haut, créée par analogie avec le futur de voir, verrai[47].

Un changement trĂšs important dans certaines langues a Ă©tĂ© la rĂ©duction du degrĂ© de synthĂ©tisme en faveur de l’analytisme. En anglais, par exemple, la flexion, c’est-Ă -dire le marquage des genres, de la personne du verbe et des cas grammaticaux par des dĂ©sinences s’est beaucoup rĂ©duite. Ces changements morphologiques sont en relation avec l’apocope, changement phonĂ©tique qui consiste en la chute d’un segment de la fin d’un mot, ex. (ic) singe (vieil anglais) > (I) sing (anglais moderne) « je chante »[48], nama [nama] (vieil anglais) > name [nΔmə] (moyen anglais) > name [neÉȘm] (anglais moderne) « nom ». La consĂ©quence en a Ă©tĂ© l’entrĂ©e en fonction de procĂ©dĂ©s analytiques dans le domaine morphologique : les genres ne sont exprimĂ©s que parfois, par les pronoms personnels de la troisiĂšme personne du singulier, et la personne du verbe par les pronoms personnels Ă©galement. Les consĂ©quences sont morphologiques et syntaxiques Ă  la fois quant Ă  l’expression des fonctions syntaxiques sujet, attribut et complĂ©ments, qui n’est plus assurĂ©e par des dĂ©sinences casuelles mais par des prĂ©positions, respectivement leur absence, ainsi que par la position de ces termes dans la phrase, l’ordre des mots devenant moins libre qu’en vieil anglais[1].

Un changement qui a eu lieu dans une sĂ©rie de langues, parmi lesquelles certaines non apparentĂ©es aux autres, a Ă©tĂ© l’apparition de l’article dĂ©fini. Le latin n’en avait pas, mais toutes les langues romanes en ont dĂ©veloppĂ© plusieurs formes Ă  partir des pronoms dĂ©monstratifs[49]. En anglais, l’unique article dĂ©fini (the) provient de la forme de masculin singulier nominatif (ĂŸe) du pronom dĂ©monstratif du vieil anglais[50]. Le vieux-slave et les langues slaves actuelles n’ont pas d’articles, mais en bulgare il s’est formĂ© des articles dĂ©finis Ă  partir de dĂ©monstratifs Ă©galement[51]. Le hongrois non plus n’avait pas d’articles, mais depuis le XVe siĂšcle, le pronom dĂ©monstratif d’éloignement az est utilisĂ© comme article dĂ©fini aussi[6].

Le contact des langues et les interfĂ©rences qu’il provoque par la pratique du bilinguisme et du multilinguisme occasionne des emprunts grammaticaux aussi. Ils se produisent par calque, pouvant ĂȘtre morphologiques, comme la construction se remercier pour quelque chose en Alsace, oĂč le verbe devient pronominal sous l’influence de la construction germanique correspondante, cf. (de) sich bedanken fĂŒr etwas[52]. Des cas d’emprunts syntaxiques sont, en français du Canada, des constructions avec des prĂ©positions traduites exactement de l’anglais, comme ĂȘtre sur l’avion < to be on the plane vs ĂȘtre dans l’avion[53].

On connaĂźt aussi des cas d’emprunt d’ordre des mots, comme dans les langues karens de Birmanie. Celles-ci font partie de la famille des langues tibĂ©to-birmanes, caractĂ©risĂ©es en gĂ©nĂ©ral par l’ordre SOV, mais ont empruntĂ© aux langues voisines l’ordre SVO[45].

Facteurs s’opposant au changement

Du point de vue de la linguistique purement descriptive, non normative, non prescriptive et non corrective, la langue ne s’amĂ©liore ni ne se dĂ©tĂ©riore, ne devient ni plus belle ni plus laide par les changements des systĂšmes phonĂ©mique/phonĂ©tique et grammatical, qui ne sont ni positifs ni nĂ©gatifs. En revanche, ils sont inhĂ©rents, dĂ©terminant des variantes d’élĂ©ments et de structures, ainsi que des variĂ©tĂ©s de langue. Dans cette conception, aucun fait de langue dans l’usage de sa langue maternelle par tout locuteur natif adulte et qui ne souffre d’aucune maladie affectant la parole, dans des conditions normales, ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme incorrect[54], sauf si c’est une erreur accidentelle. Sont des erreurs seulement les Ă©carts par rapport aux rĂšgles de la langue en gĂ©nĂ©ral, par exemple *Le mur est trois mĂštres haut au lieu de Le mur a trois mĂštres de haut[55].

Le standard de la langue est lui aussi une variĂ©tĂ©, Ă©laborĂ©e par des activitĂ©s conscientes de codification, avec des motivations extra-linguistiques, entre autres la nĂ©cessitĂ© d’avoir un moyen de communication commun aux utilisateurs de la langue en cause, qui utilisent Ă©ventuellement d’autres variĂ©tĂ©s aussi[56]. Dans ce but, la variĂ©tĂ© standard sert dans l’enseignement de la langue maternelle, est utilisĂ©e dans le systĂšme scolaire en gĂ©nĂ©ral, dans les institutions de l’État, dans la justice, dans les relations officielles, dans les mĂ©dias, etc.[57]. C’est Ă©galement la variĂ©tĂ© standard qui est enseignĂ©e en tant que langue Ă©trangĂšre[58].

Une partie des utilisateurs de la langue, parmi lesquels les spĂ©cialistes qui pratiquent une linguistique normative, prescriptive, corrective, considĂšrent comme une erreur tout Ă©cart par rapport Ă  la variĂ©tĂ© standard, mĂȘme s’ils admettent certaines variantes[59], c’est pourquoi ils sont rĂ©ticents Ă  l’égard de changements que les locuteurs ordinaires acceptent. Ainsi, la variĂ©tĂ© standard est un facteur de conservation de la langue dans son Ă©tat actuel[60]. Cela ne veut pas dire que le standard ne subit pas de changements, mais il le fait avec un certain retard par rapport Ă  l’usage rĂ©el, et sans les accepter tous[61].

L’écriture et, a fortiori, l’orthographe en tant que partie du standard, contribue elle aussi Ă  la conservation de l’état actuel de la langue, bien qu’elle change aussi, mais elle est toujours Ă  la traĂźne[62]. C’est particuliĂšrement Ă©vident dans les langues ayant une tradition de la culture Ă©crite relativement ancienne, comme le français, l’anglais, le grec, l’allemand[63], etc.

L’un des aspects du conservatisme linguistique est l’attitude Ă  l’égard des emprunts. Les locuteurs ordinaires adoptent spontanĂ©ment des mots Ă©trangers, plus ou moins facilement, en fonction de divers facteurs, mais les emprunts peuvent faire l’objet d’une politique linguistique, qui prĂ©sente une large gamme d’attitudes, allant du libĂ©ralisme au purisme, en fonction de la langue donnĂ©e, de son stade considĂ©rĂ© Ă  un certain moment historique et mĂȘme de certains facteurs politiques. Par exemple, depuis le milieu du XXe siĂšcle, Ă  mesure que l’influence amĂ©ricaine dans le monde s’accroĂźt, la politique linguistique des pays francophones cherche Ă  limiter l’entrĂ©e d’anglicismes en français. Des organismes officiels s’occupent du standard de la langue, y compris en recommandant l’emploi de termes autochtones existants ou de termes nouvellement formĂ©s en français, Ă  la place de termes Ă©trangers. On a mĂȘme adoptĂ© des mesures lĂ©gislatives en faveur du français[64].

Références

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  31. TLFi, articles glouglou, tic(-)tac,(tic tac, tic-tac).
  32. TLFi, articles glouglouter, dĂ©chanter, entĂȘter, chĂȘne-liĂšge, tic(-)tac,(tic tac, tic-tac).
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