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Synchronie et diachronie

La synchronie et la diachronie sont deux dimensions d’un mĂȘme objet d’étude. La premiĂšre est son Ă©tat Ă  un moment donnĂ© du temps, tandis que la seconde intĂšgre les Ă©volutions de son Ă©tat dans le temps. Cette distinction nĂ©e en linguistique a aussi Ă©tĂ© appliquĂ©e Ă  d’autres domaines, comme la critique textuelle, la gĂ©opolitique, la philosophie, la sociologie ou la psychanalyse.

En linguistique

« Synchronie » et « diachronie », introduites dans la linguistique par le linguiste suisse Ferdinand de Saussure, fondateur du structuralisme, et traitĂ©es dans son Cours de linguistique gĂ©nĂ©rale publiĂ© aprĂšs sa mort, en 1916[1], se rĂ©fĂšrent Ă  deux dimensions d’une langue. La synchronie est l’état d’une langue Ă  un moment donnĂ©, et son Ă©tude synchronique se rĂ©fĂšre Ă  tous ses aspects Ă  ce moment-lĂ , effectuĂ©e par la linguistique descriptive. Son Ă©tude diachronique est pratiquement l’histoire de la langue, l’étude diachronique faisant l’objet de la linguistique historique[2] - [3] - [4] - [5] - [6] - [7] - [8] - [9].

La synchronie

L’étude synchronique de la langue suppose une perspective statique Ă  son Ă©gard, la langue Ă©tant conçue comme un systĂšme fermĂ©, supposĂ© immobile, qu’on peut Ă©tudier en elle-mĂȘme, sans rĂ©fĂ©rence Ă  l’évolution qui l’a amenĂ©e Ă  son stade au moment oĂč elle est dĂ©crite. Dans cette perspective, la langue est vue comme un axe horizontal de simultanĂ©itĂ© qui implique une multitude d’aspects coexistants et sur lequel la valeur d’un Ă©lĂ©ment individuel rĂ©sulte du contexte relationnel de toutes les valeurs du systĂšme, c’est-Ă -dire on Ă©tudie la relation entre les Ă©lĂ©ments individuels et un systĂšme Ă©quilibrĂ© dont ils font partie. La description synchronique se propose d’énoncer clairement et systĂ©matiquement l’ensemble des rĂšgles de la langue telle qu’elle fonctionne Ă  un certain moment[2] - [3] - [4] - [5] - [7] - [8] - [9].

La perspective synchronique est fondĂ©e sur la constatation que les locuteurs, Ă  peu d’exceptions prĂšs, peuvent apprendre leur langue maternelle sans avoir la conscience de son histoire, c’est-Ă -dire le modĂšle du code qu’ils utilisent est dĂ©pourvu d’aspects historiques[9]. Quant aux membres peu nombreux d’une communautĂ© linguistique qui ont des connaissances sur les Ă©tats antĂ©rieurs de la langue, soit celles-ci modifient leur comportement verbal, et alors leur variĂ©tĂ© de langue est diffĂ©rente de celles de la majoritĂ©, et doit ĂȘtre Ă©tudiĂ©e en tant que telle, soit elles n’ont aucune incidence, et alors elles n’ont aucun intĂ©rĂȘt pour l’étude synchronique[2].

L’étude synchronique est la plus importante pour dĂ©crire la langue contemporaine au linguiste, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne peut concerner mĂȘme des moments trĂšs Ă©loignĂ©s dans le passĂ©. Ainsi, on peut faire une description synchronique du latin, du grec ancien, de l’anglais de Geoffrey Chaucer ou de celui du XVIe siĂšcle, etc., sous la rĂ©serve que le chercheur n’a pas les compĂ©tences linguistiques des locuteurs de l’époque en cause, et que les hypothĂšses formulĂ©es sont invĂ©rifiables, faute de pouvoir les confronter Ă  l’usage de locuteurs natifs[3] - [2] - [5].

Il est Ă  noter que le moment auquel se rĂ©fĂšre l’étude synchronique est thĂ©orique[5]. Si, par exemple, on Ă©tudie le latin du Ier siĂšcle av. J.-C., le stade de la langue peut ĂȘtre dĂ©limitĂ© comme celui correspondant aux textes de la pĂ©riode de trente ans entre les annĂ©es 60 et 30 av. J.-C., en partant de la supposition que dans cette pĂ©riode il n’y a pas eu de variations dignes d’intĂ©rĂȘt. L’étude est dans ce cas synchronique par le fait que le linguiste minimise et ne prend pas en compte les changements de l’une des annĂ©es Ă  l’autre[2].

Variation synchronique

Les aspects de la langue étudiée en synchronie sont multiples. Il y a ses aspects généraux, phonologiques, phonétiques, prosodiques, grammaticaux et lexicaux, ainsi que les variations intra-linguistiques de ces aspects et celles qui sont déterminées par divers facteurs extra-linguistiques, dans les diverses variétés de langue[10].

Le facteur gĂ©ographique dĂ©termine les variĂ©tĂ©s rĂ©gionales de la langue, les dialectes. Par exemple, alors que dans le Midi de la France on prononce systĂ©matiquement la voyelle [ə] noyau de syllabe ouverte (Elle m’a dit qu’elle viendrait le lendemain Ă  sept heures [ɛləmadikɛləvjɛndʁeləlandəmɛƋasɛtĆ“ÊÉ™]), dans les variĂ©tĂ©s du Nord de la France on ne la prononce pas d’ordinaire: Il est debout devant la petite fenĂȘtre [iledbudvɑ̃laptitfnɛtʁ][11].

Les facteurs socioculturels ont pour effet des diffĂ©rences linguistiques selon les degrĂ©s d’instruction et de culture, les sexes, les gĂ©nĂ©rations, les milieux urbain ou rural, etc., dĂ©terminant des variĂ©tĂ©s telles que les sociolectes. Par exemple, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, on utilisait en Corse trois termes pour le « porte-plume » : les mots corses pinna, porta-pinna et le mot français. Les grands-parents employaient le premier, les parents le premier et le deuxiĂšme (en donnant au premier une valeur mĂ©liorative), et les enfants le deuxiĂšme et le troisiĂšme, en donnant au second une valeur mĂ©liorative[3].

Les facteurs pragmatiques dĂ©terminent des diffĂ©rences linguistiques en fonction des situations de communication, ainsi que de l’intention du locuteur et de l’effet visĂ© sur le destinataire. Ainsi, on s’adresse Ă  celui-ci avec des appellations diffĂ©rentes selon son sexe, son Ăąge, son statut, sa profession, sa position hiĂ©rarchique par rapport au locuteur, etc. : Madame, Monsieur, MaĂźtre, Docteur, Votre MajestĂ©, etc.[12].

Les registres de langue, dont un mĂȘme locuteur peut maĂźtriser plusieurs, sont en rapport aussi bien avec le degrĂ© d’instruction du locuteur, qu’avec la situation de communication[13]. Ainsi, ils peuvent, par exemple, dĂ©terminer des variations lexicales telles que clamser (familier) – mourir (courant) – trĂ©passer (littĂ©raire)[14].

Cartes diachroniques de l'évolution géomorphologique du site du Muséum national d'histoire naturelle de Paris depuis 3000 ans.

Les facteurs d’expressivitĂ© ont pour effet les variations Ă  fonction expressive, qui dĂ©terminent une variĂ©tĂ© comme le langage poĂ©tique. De telles variations sont les licences poĂ©tiques, des erreurs par rapport au standard. Dans le vers J’irai [z] aux quatre vents..., par exemple, il y a une liaison aprĂšs un verbe au futur simple, premiĂšre personne du singulier, incorrecte en français standard[15].

La diachronie

L’étude diachronique de la langue se rĂ©fĂšre Ă  sa formation et Ă  l’évolution au cours de son histoire de l’ensemble des faits qui la constituent, comme une succession des Ă©tapes de son dĂ©veloppement. À la diffĂ©rence de la synchronie, la diachronie implique la diversification d’aspects mutuellement exclusifs, reprĂ©sentable sur un axe vertical de succession[3] - [4] - [6] - [8] - [9].

La caractĂ©ristique principale de la langue en diachronie est sa dynamique, ses variations dans le temps, ses transformations successives dĂ©terminĂ©es aussi bien par son Ă©volution interne, c’est-Ă -dire de son propre systĂšme linguistique, que par des facteurs externes, historiques et culturels, tels que l’unitĂ© ou le dĂ©membrement de son territoire, le contact entre langues (direct ou indirect), la contribution expresse de certaines personnalitĂ©s culturelles, dans des circonstances historiques donnĂ©es, Ă  l’imposition d’une norme linguistique, etc.[10].

La perspective diachronique peut dĂ©passer les limites d’une seule langue, la recherche concernant dans ce cas l’évolution de langues apparentĂ©es, ce qui fait l’objet de la linguistique historique comparĂ©e[16] - [17].

Conceptions sur le rapport entre synchronie et diachronie

Jusqu’à la fin du XIXe siĂšcle, la linguistique a Ă©tĂ© dominĂ©e par la vision historiciste, dans la terminologie de Saussure, diachronique, des nĂ©ogrammairiens. Cette vision Ă©tait due Ă  ce que l’étude de l’évolution des langues Ă©tait vue comme un moyen de connaĂźtre l’histoire des peuples. Saussure critiquait surtout le fait que les nĂ©ogrammairiens Ă©tudiaient les faits de langue isolĂ©s les uns des autres, par exemple le dĂ©veloppement des sons ou des formes sans avoir en vue le caractĂšre de systĂšme de la langue[3] - [18].

La conception de Saussure a Ă©tĂ© une rĂ©action Ă©nergique Ă  cette approche. Il a affirmĂ© l’exclusivitĂ© de la synchronie pour la comprĂ©hension du fonctionnement de la langue, qu’il voyait comme un systĂšme. Selon lui, si l’on veut modeler ce que sait le locuteur qui connaĂźt une langue en tant que langue maternelle, alors il faut Ă©liminer des descriptions et des explications toute rĂ©fĂ©rence Ă  l’état de la langue d’avant celui qu’on Ă©tudie, c’est-Ă -dire le passĂ© n’a aucune importance pour comprendre le systĂšme[2] - [9]. Selon Saussure, l’approche historiciste n’est pas adĂ©quate pour la comprĂ©hension de l’évolution de la langue non plus, parce ce qu’elle se rĂ©fĂšre seulement au remplacement d’élĂ©ments individuels avec d’autres Ă©lĂ©ments, or la langue est un systĂšme Ă  chaque moment de son histoire. Par consĂ©quent, la diachronie est la somme de synchronies successives, chaque fait d’évolution fonctionnant dans le cadre du systĂšme. Ainsi, selon Saussure, l’étude synchronique doit prĂ©cĂ©der l’étude diachronique[3] - [7] - [4] - [5].

Pour Saussure, entre synchronie et diachronie il y a une antinomie radicale, la synchronie étant prioritaire, conception suivie par la linguistique dominée par le courant structuraliste jusque dans les années 1960[3] - [7] - [18].

Dans la linguistique moderne, reprĂ©sentĂ©e par Walther von Wartburg, Roman Jakobson, AndrĂ© Martinet, Eugen Coșeriu, William Labov etc., cette dĂ©valuation de la recherche historique a Ă©tĂ© critiquĂ©e Ă  son tour, considĂ©rant que l’opposition entre synchronie et diachronie n’a aucune base dans la rĂ©alitĂ© de la langue, mais qu’il s’agit seulement d’une opposition mĂ©thodologique. On y fait seulement la distinction entre fonctionnement de la langue (en synchronie) et sa constitution (en diachronie), le linguiste Ă©tant celui qui Ă©tablit ou non une relation temporelle entre phĂ©nomĂšnes. Il y a en fait diachronie dans la synchronie, dans un rapport d’antinomie dialectique spĂ©cifique. À tout moment de l’histoire de la langue il coexiste des faits caractĂ©ristiques pour son stade prĂ©cĂ©dent, des faits actuels et des faits qui tendent Ă  devenir caractĂ©ristiques pour son stade suivant. Le passage d’une Ă©tape Ă  une autre de l’évolution de la langue est continu, chaque phĂ©nomĂšne linguistique prĂ©sentant dans son Ă©volution des pĂ©riodes de transition plus ou moins longues. Dans ces pĂ©riodes, la forme linguistique ancienne coexiste avec la nouvelle, sa frĂ©quence penchant vers l’ancienne ou vers la nouvelle en fonction de la variĂ©tĂ© de langue dans laquelle elle est utilisĂ©e. La variation synchronique est donc en relation avec la variation diachronique. Par consĂ©quent, Ă  un moment donnĂ© il n’y a pas un seul mais plusieurs systĂšmes en concurrence, il y a interpĂ©nĂ©tration de plusieurs synchronies, de la diachronie dans la synchronie. Le mĂȘme phĂ©nomĂšne de variation, au mĂȘme moment historique peut ĂȘtre suivi dans ses relations synchroniques avec d’autres phĂ©nomĂšnes, mais aussi dans ses tendances. La simple utilisation d’une langue, diversifiĂ©e dans ses variĂ©tĂ©s, crĂ©e des prĂ©misses pour sa modification dans le temps[3] - [4] - [19] - [8] - [10].

Dans la conception conciliatrice entre perspectives synchronique et diachroniques on considĂšre qu’elles sont complĂ©mentaires. La linguistique synchronique apporte sa contribution Ă  la linguistique diachronique[17] et, contrairement Ă  l’opinion de Saussure, de nombreux linguistes pensent que la comprĂ©hension des caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales des systĂšmes langagiers n’est possible que par la comprĂ©hension des lois de la variation diachronique[20].

Variation diachronique dans la synchronie

Dans la langue il y a un processus continu de vieillissement et de disparition de faits de langue, et un autre d’apparition de faits nouveaux. Ceux des deux catĂ©gories coexistent du moins pendant un certain temps avec leurs correspondants actuels, sauf les Ă©lĂ©ments lexicaux nouveaux qui correspondent Ă  des rĂ©alitĂ©s nouvelles.

Du stade de la langue antĂ©rieur Ă  l’actuel il subsiste des archaĂŻsmes. Ils sont utilisĂ©s seulement dans le cadre de diverses limitations. Certains se conservent seulement dans des variĂ©tĂ©s rĂ©gionales, comme le genre masculin du mot horloge Ă  Rouen (un horloge vs une horloge), la construction aller Ă  messe en Wallonie et parfois au QuĂ©bec vs aller Ă  la messe[21], ou le mot souper en Suisse, en Belgique, au QuĂ©bec, etc. vs dĂźner[22]. D’autres archaĂŻsmes ne vivent plus que dans des locutions figĂ©es, ex. le verbe fĂ©rir « frapper » dans sans coup fĂ©rir « sans avoir Ă  combattre, sans rencontrer de rĂ©sistance ». Des archaĂŻsmes sont sciemment utilisĂ©s dans un but stylistique, par exemple dans le registre soutenu, avec une intention ironique ou badine, ex. moult « beaucoup de », occire « tuer »[21].

Les faits de langue nouveaux consistent en emprunts, en mots nouvellement formés, en changements de formes et de constructions grammaticales, etc. On peut évoquer à ce sujet la tendance à utiliser le futur périphrastique, qui en principe est un futur proche, à la place du futur simple, surtout à la forme affirmative, ex. Si la crise se prolonge encore plusieurs années, elle va donner bien des difficultés au gouvernement[23].

En critique textuelle

Les principes de diachronie/synchronie sont aussi utilisĂ©s en critique textuelle. Pour expliquer ces approches, Kropp compare un texte ancien, en l’occurrence le Coran, Ă  une architecture fabriquĂ©e de pierres anciennes rĂ©utilisĂ©es[24] :

« On peut contempler un tel bĂątiment en s’intĂ©ressant Ă  l’harmonie finale – la beautĂ© de l’édifice, tel qu’il est Ă  prĂ©sent, la cohĂ©rence de l’ensemble, la fonction et l’utilitĂ© des Ă©lĂ©ments actuels, les intentions des maĂźtres d’Ɠuvre qui ont prĂ©sidĂ© Ă  la version finale ; mais l’observateur peut aussi se concentrer sur les Ă©lĂ©ments constitutifs de l’édifice, et ainsi dĂ©couvrir l’origine et l’ñge des Ă©lĂ©ments divers qui constituent le bĂątiment, ainsi que les changements et les modifications auxquels ils ont Ă©tĂ© soumis Ă  travers le temps. »

Ainsi, l'approche diachronique Ă©tudie les diffĂ©rentes pierres sĂ©parĂ©ment pour connaĂźtre l’histoire de la fabrication de l’édifice, tandis que l’approche synchronique Ă©tudie l’aspect final[24]. L’analyse rhĂ©torique, nĂ©e dans le domaine biblique, est ainsi une approche synchronique qui part du prĂ©supposĂ© que le texte est composĂ©, tandis que l’approche diachronique, qui peut aussi ĂȘtre appelĂ©e « historico-critique », part du prĂ©supposĂ© qu'il est composite[25], un texte pouvant, pour Cuypers, ĂȘtre "composĂ© et composite"[24].

Ces approches diffĂ©rentes ne sont pas contradictoires, mais complĂ©mentaires. La connaissance des deux aspects est importante pour comprendre un texte ancien, mĂȘme s'il s’agit rarement des mĂȘmes chercheurs[24]. Ainsi, Cuypers, qui se spĂ©cialise dans l’étude rhĂ©torique, donc synchronique du Coran, reconnaĂźt dans ces Ă©tudes avoir « Ă©tĂ© le plus souvent discret » sur l’approche diachronique, cette approche n’appartenant pas Ă  son champ d’étude[24], mĂȘme si, pour lui, « il est hautement vraisemblable que bien des sourates soient composĂ©es de fragments initialement indĂ©pendants, rĂ©unis ensuite en un ensemble textuel. »[26]. Parfois, ces Ă©tudes se rejoignent et permettent des ajustements rĂ©ciproques. Ainsi, l’analyse rhĂ©torique peut valider ou, au contraire, proposer d’autres coupures que celles proposĂ©es par la critique diachronique[24].

En géopolitique

En gĂ©opolitique, l’étude de la diachronie est l’analyse des Ă©volutions d’une situation, d’un territoire, d’une culture ou d’une population Ă  travers le temps, y compris sur des temps longs (plusieurs Ă©poques). Exemple : l’évolution d’un toponyme comme « Bessarabie » ou « Indes » Ă  travers le temps et l’espace. Dans ses nombreux ouvrages, Yves Lacoste dĂ©veloppe trois concepts clefs permettant de conduire une analyse gĂ©opolitique[27] : l’étude de la diachronie (Ă©volution Ă  travers le temps), de la diatopie (Ă©volution Ă  travers l’espace) et des reprĂ©sentations, ce qui touche au domaine de la psychologie du dĂ©veloppement, oĂč cette opposition « synchronie » – « diachronie » renvoie respectivement Ă  une analyse d’approche microdĂ©veloppementale (moderne, plus ou moins wallonienne) ou macrodĂ©veloppementale (thĂ©ories piagĂ©tiennes).

Dans d’autres domaines

L’opposition synchronie vs diachronie est fructueuse Ă©galement en philosophie et en sociologie, oĂč elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e entre autres par Roland Barthes et Jean-Paul Sartre[28].

Jacques Lacan a aussi utilisé cette opposition en psychanalyse[29].

Références

  1. Texte intégral : Cours de linguistique générale, publié par C. Bally et A. Sechehaye avec la collaboration de A. Riedlinger, Paris, Payot, 1971.
  2. Dubois 2002, p. 462-464.
  3. Dubois 2002, p. 141-142.
  4. Bussmann 1998, p. 1161.
  5. Crystal 2008, p. 469.
  6. Crystal 2008, p. 142.
  7. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 454.
  8. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 161-162.
  9. KĂĄlmĂĄn et TrĂłn 2007, p. 10-11.
  10. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 171.
  11. Kalmbach 2013, §§ 6.8.-6.10.
  12. TLFi, articles madame, monsieur, maßtre, docteur, majesté
  13. Stourdzé 1971, p. 39-43.
  14. Le Robert, articles clamser, mourir, trépasser.
  15. DĂšs que le vent soufflera, chanson de Renaud.
  16. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 112.
  17. A. JĂĄszĂł 2007, p. 61.
  18. Bussmann 1998, p. 305.
  19. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 135.
  20. Cf. KĂĄlmĂĄn et TrĂłn 2007, p. 11, sans nommer des linguistes.
  21. Grevisse et Goosse 2007, p. 154-155.
  22. Grevisse et Goosse 2007, p. 22.
  23. Grevisse et Goosse 2007, p. 1042.
  24. Michel Cuypers, « Analyse rhĂ©torique et critique historique. RĂ©ponse Ă  Guillaume Dye », MIDÉO. MĂ©langes de l'Institut dominicain d'Ă©tudes orientales, no 31,‎ , p. 55–82 (ISSN 0575-1330, lire en ligne, consultĂ© le )
  25. « La rhĂ©torique sĂ©mitique dans le Coran – Michel Cuypers », sur www.retoricabiblicaesemitica.org (consultĂ© le )
  26. M. Cuypers et G. Gobillot, Idées reçues sur le Coran : Entre tradition islamique et lecture moderne, p. 56.
  27. Yves Lacoste, La géopolitique et le géographe, Paris, Choiseul, (ISBN 978-2-36159-001-7)
  28. Roland Barthes, ÉlĂ©ments de sĂ©miologie, Communications, no 4, 1964. Recherches sĂ©miologiques. p. 91-135
  29. Robert Samacher, « Synchronie et diachronie dans la psychose », Bulletin de psychologie, no 2,‎ , p. 159-166 (ISSN 0007-4403 et 1968-3766, DOI 10.3917/bupsy.494.0159, lire en ligne, consultĂ© le )

Sources bibliographiques

  • (hu) A. JĂĄszĂł, Anna, « ÁltalĂĄnos ismeretek a nyelvrƑl Ă©s a nyelvtudomĂĄnyrĂłl », dans A. JĂĄszĂł, Anna (dir.), A magyar nyelv könyve [« Le livre de la langue hongroise »], Budapest, Trezor, , 8e Ă©d. (ISBN 978-963-8144-19-5, lire en ligne), p. 11-72
  • (ro) Bidu-Vrănceanu, Angela et al., Dicționar general de științe. Științe ale limbii [« Dictionnaire gĂ©nĂ©ral des sciences. Sciences de la langue »], Bucarest, Editura științifică, (ISBN 973-44-0229-3, lire en ligne)
  • (en) Bussmann, Hadumod (dir.), Dictionary of Language and Linguistics [« Dictionnaire de la langue et de la linguistique »], Londres – New York, Routledge, (ISBN 0-203-98005-0, lire en ligne)
  • (en) Crystal, David, A Dictionary of Linguistics and Phonetics [« Dictionnaire de linguistique et de phonĂ©tique »], Oxford, Blackwell Publishing, , 4e Ă©d., 529 p. (ISBN 978-1-4051-5296-9, lire en ligne)
  • Dubois, Jean et al., Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse-Bordas/VUEF, (lire en ligne)
  • Grevisse, Maurice et Goosse, AndrĂ©, Le Bon Usage : grammaire française, Bruxelles, De Boeck UniversitĂ©, , 14e Ă©d., 1600 p. (ISBN 978-2-8011-1404-9, lire en ligne)
  • (hu) KĂĄlmĂĄn, LĂĄszlĂł et TrĂłn, Viktor, BevezetĂ©s a nyelvtudomĂĄnyba [« Introduction Ă  la linguistique »], Budapest, Tinta, , 2e Ă©d. (ISBN 978-963-7094-65-1, lire en ligne)
  • Kalmbach, Jean-Michel, PhonĂ©tique et prononciation du français pour apprenants finnophones (version 1.1.9.), JyvĂ€skylĂ€ (Finlande), UniversitĂ© de JyvĂ€skylĂ€, (ISBN 978-951-39-4424-7, lire en ligne)
  • « Le Robert. Dico en ligne » (consultĂ© le )
  • StourdzĂ©, Colette, « Les niveaux de langue », dans Reboullet, AndrĂ© (dir.), Guide pĂ©dagogique pour le professeur de français langue Ă©trangĂšre, Paris, Hachette, , p. 37-44
  • « TrĂ©sor de la langue française informatisĂ© (TLFi) » (consultĂ© le )

Bibliographie supplémentaire

  • Astrid Guillaume, « Diachronie et Synchronie : Passerelles (Ă©tymo)logiques. La dynamique des savoirs millĂ©naires », texto! Textes & Cultures, vol. 14, no 2,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Paul-Éric Langevin, « Une Ă©tude du français prĂ©classique: Ă©volution de l’utilisation des pronoms dĂ©monstratifs et des dĂ©terminants », Laboratoire LATTICE,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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