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Fonction syntaxique

En grammaire, on appelle fonction syntaxique la fonction remplie par un mot ou un groupe de mots dans une phrase simple ou complexe, dans ses relations sur le plan syntagmatique avec les mots ou groupes de mots remplissant d’autres fonctions ou la mĂȘme[1].

Le groupe de mots en question, lorsqu’il appartient Ă  une phrase simple, peut ĂȘtre de plusieurs sortes :

Pour un mot ou un groupe de mot de ce genre, on trouve les appellations « terme »[2], « constituant »[3], « élément »[4], « élément » à cÎté de « terme »[5], « élément » à cÎté de « fonction »[4] ou seulement « fonction »[6].

Un syntagme peut aussi constituer une phrase simple, d’ordinaire s’il contient un verbe Ă  un mode personnel. Plusieurs syntagmes ayant la structure d’une phrase simple peuvent ĂȘtre unis dans une phrase complexe. Grevisse et Goosse 2007 appelle un tel syntagme « phrase simple » si elle n’est pas subordonnĂ©e Ă  une autre, et « proposition » dans le cas contraire[7]. Chaque fonction syntaxique peut ĂȘtre remplie par un Ă©lĂ©ment de phrase simple ou par une proposition subordonnĂ©e dans une phrase complexe[8] - [9] - [10].

Hiérarchie des fonctions syntaxiques

On considĂšre que la phrase simple du type le plus frĂ©quent, la phrase verbale Ă©nonciative, doit comporter au moins deux mots (ex. Jean rougit[5]), l’un remplissant la fonction syntaxique de sujet, l’autre – celle de prĂ©dicat[11]. C’est pourquoi ces deux Ă©lĂ©ments sont considĂ©rĂ©s comme essentiels[12], fondamentaux[5] - [13] ou principaux[14] - [15] - [16]. Dans cette perspective, le rapport entre sujet et prĂ©dicat serait d’interdĂ©pendance, appelĂ© aussi de prĂ©dication[5]. Par voie de consĂ©quence, les mots de la phrase qui ont d’autres fonctions sont des Ă©lĂ©ments secondaires, subordonnĂ©s[15].

Selon certains grammairiens[17], le prĂ©dicat est le seul Ă©lĂ©ment principal, Ă©tant donnĂ© qu’il peut constituer tout seul une phrase verbale. Il y a ainsi des phrases sans sujet, par exemple celles dont le prĂ©dicat exprime des phĂ©nomĂšnes naturels, comme Il pleut, oĂč il est simplement un indicateur de la troisiĂšme personne[18]. Un autre argument en faveur de cette opinion est que dans certaines langues, si le sujet n’est pas mis en relief, il n’est normalement exprimĂ© que par la dĂ©sinence du prĂ©dicat, et non seulement Ă  l’impĂ©ratif : (ro) Nu trăim ca să mĂąncăm, ci mĂąncăm ca să trăim « On ne vit pas pour manger mais on mange pour vivre »[19], (sr) Sutra dolazim kod tebe « Demain je viens chez toi »[20], (hu) Jössz? « Tu viens ? »[21].

Le prédicat

La notion de prédicat est interprétée de plusieurs façons en grammaire.

En considĂ©rant qu’une phrase simple est formĂ©e d’un syntagme nominal Ă©tant son sujet et d’un syntagme verbal, selon l’une des interprĂ©tations, le prĂ©dicat est le syntagme verbal, qu’il soit constituĂ© d’un verbe seul, ou de celui-ci et d’un ou plusieurs Ă©lĂ©ments qui lui sont subordonnĂ©s. Par exemple, dans la phrase Pierre Ă©crit une lettre Ă  sa mĂšre, le prĂ©dicat serait toute la partie de la phrase qui suit le sujet Pierre. Dans cette interprĂ©tation, dans une phrase isolĂ©e comme celle-ci, le prĂ©dicat est Ă©quivalent, du point de vue logique, Ă  la partie d’une phrase appelĂ©e rhĂšme, commentaire ou propos, c’est-Ă -dire ce qu’on dit du sujet, qui est, dans ce cas, le thĂšme, c’est-Ă -dire ce dont on parle[22] - [23] - [24].

Dans une autre interprĂ©tation, dans le cas d’un syntagme verbal dont le verbe est une copule (ĂȘtre, rester, paraĂźtre, etc.), on appelle prĂ©dicat l’adjectif, le syntagme nominal ou le syntagme prĂ©positionnel constituant du syntagme verbal. Ainsi, dans les phrases Pierre est heureux, Pierre est devenu un ingĂ©nieur, les prĂ©dicats seraient heureux, respectivement un ingĂ©nieur. Parfois, dans le cas d’une telle phrase, on rĂ©duit la notion de prĂ©dicat Ă  la propriĂ©tĂ© qui est confĂ©rĂ©e au sujet par la copule, c’est-Ă -dire il ne pourrait ĂȘtre exprimĂ© que par un adjectif[22] - [25].

Pour Grevisse et Goosse 2007, des types de prĂ©dicats sont aussi bien un Ă©lĂ©ment adjectival ou nominal appelĂ© « attribut du sujet », uni Ă  celui-ci par l’intermĂ©diaire d’un verbe copule (ex. L’enfant paraĂźt malade, Mon mari est mĂ©decin), que n’importe quel verbe : Le moineau pĂ©pie[26]. Cette interprĂ©tation et l’appellation « prĂ©dicat » ou sa traduction se retrouvent dans des grammaires scolaires d’autres langues aussi : (en) predicate[27], (ro) predicat[28], (sr) predikat[29], (hu) ĂĄllĂ­tmĂĄny[30]. Dans ces grammaires, on parle de prĂ©dicat nominal (constituĂ© de la copule et de l’attribut du sujet pris ensemble) et de prĂ©dicat verbal (l’autre type de prĂ©dicat selon Grevisse et Goosse 2007).

Le sujet

Grevisse et Goosse 2007 constate qu’il est impossible de donner au sujet une dĂ©finition satisfaisante[31]. Traditionnellement, il est dĂ©fini comme l’élĂ©ment de la phrase dont le locuteur dit quelque chose Ă  l’aide du prĂ©dicat[32] - [33], c’est-Ă -dire que le sujet existe, qu’il fait quelque chose, qu’il lui arrive quelque chose, qu’il subit quelque chose, qu’il est dans un certain Ă©tat, qu’il possĂšde quelque chose, qu’il a une certaine caractĂ©ristique qualitative ou quantitative, etc.[34]

Grevisse et Goosse 2007 recommande, pour le français, de considĂ©rer la notion de sujet, vu l’impossibilitĂ© de le dĂ©finir de façon satisfaisante, comme une sorte de postulat, et de se contenter de l’identifier par les questions commençant par qui est-ce qui ? et qu’est-ce qui ?[31].

ÉlĂ©ments ayant d’autres fonctions syntaxiques que celle de prĂ©dicat et de sujet

La typologie de ces Ă©lĂ©ments, appelĂ©s secondaires, parce qu’il peut y avoir phrase verbale sans eux, dĂ©pend de la vision des grammairiens. Cette vision peut diffĂ©rer dans les diverses grammaires de la mĂȘme langue, et d’autant plus d’une langue Ă  l’autre.

Grevisse et Goosse 2007, par exemple, prend en compte, d’un cĂŽtĂ©, le complĂ©ment d'objet direct, le complĂ©ment d'objet indirect, le complĂ©ment adverbial, le complĂ©ment d'agent, subordonnĂ©s au verbe ; d’un autre cĂŽtĂ©, l’épithĂšte, l’apposition et le complĂ©ment dit « dĂ©terminatif », subordonnĂ©s au nom. Dans d’autres grammaires scolaires, au lieu de complĂ©ment adverbial il s’agit de complĂ©ment circonstanciel, et au lieu de complĂ©ment dĂ©terminatif – de complĂ©ment du nom (ou « de nom »)[35].

Dans des grammaires d’autres langues, on trouve pour l’essentiel les mĂȘmes Ă©lĂ©ments secondaires, avec certaines diffĂ©rences. Dans les grammaires du roumain, par exemple, on prend en compte, en plus des Ă©lĂ©ments ci-dessus, un « Ă©lĂ©ment prĂ©dicatif supplĂ©mentaire », subordonnĂ© en mĂȘme temps au prĂ©dicat et Ă  un autre Ă©lĂ©ment de la phrase. Quand celui-ci est un complĂ©ment d’objet, l’élĂ©ment prĂ©dicatif supplĂ©mentaire correspond Ă  l’attribut de l’objet des grammaires françaises (ex. L-am văzut supărat « Je l’ai vu fĂąchĂ© ») mais il peut aussi ĂȘtre subordonnĂ© Ă  d’autres Ă©lĂ©ments, par exemple au sujet (Ion a venit supărat « Ion est venu fĂąchĂ© »)[36].

Dans Klajn 2005 (grammaire du serbe), on trouve cet Ă©lĂ©ment sous le nom d’« attribut provisoire », « attribut prĂ©dicatif », « prĂ©dicatif » ou « qualificatif actuel » : NaĆĄi su prvi stigli na cilj « Les nĂŽtres sont arrivĂ©s les premiers au but », Nikad te nisam video ovakvog « Je ne t’ai jamais vu dans cet Ă©tat »[37].

Si un Ă©lĂ©ment a une fonction secondaire, il n’en est pas moins nĂ©cessaire dans certains cas. C’est le sens lexical de l’élĂ©ment subordonnant qui dĂ©termine le degrĂ© de nĂ©cessitĂ© de l’élĂ©ment subordonnĂ©, ce trait de l’élĂ©ment subordonnant pouvant diffĂ©rer d’une langue Ă  l’autre. Ainsi, l’élĂ©ment secondaire peut ĂȘtre :

obligatoire, si sans lui il ne peut pas y avoir de syntagme ou de phrase correcte :

  • complĂ©ment d’objet direct :
    • (fr) Maman prĂ©pare un gĂąteau[38] ;
    • (ro) Atunci el spuse o prostie « Alors il dit une bĂȘtise »[39];
  • autre complĂ©ment du verbe :
    • (fr) J’habite rue Danton[40] ;
    • (hu) JĂĄrtas a biolĂłgiĂĄban « Il/Elle s’y connaĂźt en biologie »[41] ;
  • Ă©lĂ©ment prĂ©dicatif supplĂ©mentaire : (ro) Ea se numește Puica « Elle s’appelle Puica »[36] ;
  • Ă©pithĂšte : (cnr) Radimo u nemogućim okolnostima « Nous travaillons dans des conditions impossibles »[42].

reprĂ©sentable, si dans certaines circonstances il peut ĂȘtre omis, mais il est toujours sous-entendu :

  • COD :
    • (fr) On connaĂźt (ça)[38] ;
    • (ro) Am terminat (de scris) « J’ai fini (d’écrire) »[43] ;
  • autre complĂ©ment du verbe :
    • (ro) N-am fost (la mare) « Je ne suis pas allĂ©(e) Ă  la mer »[44] ;
    • (hu) HozzĂĄfog (valamihez) « Il/Elle se met Ă  faire quelque chose »[45] ;

facultatif, s’il n’est mĂȘme pas nĂ©cessaire qu’il soit sous-entendu pour que le syntagme ou la phrase soit correcte :

  • COD :
    • (fr) Pierre mange (une pomme)[46] ;
    • (ro) Citesc (un articol) « Je lis (un article) »[47] ;
    • (hu) A kislĂĄny (leckĂ©t) Ă­r « La fillette Ă©crit (un devoir) »[41] ;
  • autre complĂ©ment du verbe :
    • (fr) J’ai dĂ©jeunĂ© (d’une tranche de jambon)[48] ;
    • (ro) Scriu (părinților) « J’écris Ă  mes parents »[49] ;
    • (hu) (A fƱben) fekszik « Il/Elle est couchĂ©(e) (dans l’herbe) »[45] ;
  • Ă©pithĂšte :
    • (fr) La voiture (Ă©lectrique) ne pollue pas l’air[50] ;
    • (ro) Și-a pus pantofii (cei noi) « Il/Elle a mis ses chaussures (neuves)[51] ;
    • (hu) (SĂŒlt) kenyeret vettem « J’ai achetĂ© du pain (cuit) »[52].

Structure des éléments de la phrase

Dans certaines grammaires, on considĂšre qu’il y a des Ă©lĂ©ments de phrase simples, constituĂ©s d’un seul mot nominal (Ă©ventuellement accompagnĂ© d’un mot-outil) ou d’un verbe (Ă©ventuellement Ă  une forme composĂ©e ou constituant une pĂ©riphrase), et des Ă©lĂ©ments de phrase formĂ©s de plusieurs mots dont certains ne sont pas dĂ©limitĂ©s du point de vue syntaxique, mĂȘme s’ils ne sont pas des mots-outils ni des verbes auxiliaires ou semi-auxiliaires.

Dans certaines grammaires du hongrois, on prend en compte des Ă©lĂ©ments doubles. Le prĂ©dicat double serait, par exemple, celui formĂ© du verbe impersonnel kell « il faut » et un verbe Ă  un mode personnel, ex. Be kellene vedd az orvossĂĄgot « Il faudrait que tu prennes ton mĂ©dicament »[21]. Dans d’autres grammaires, il s’agit lĂ  d’une phrase complexe avec une proposition subordonnĂ©e sujet : Il faut que vous rĂ©pondiez[53]. Le sujet double serait celui formĂ© d’un mot de nature nominale et d’un verbe Ă  l’infinitif, le prĂ©dicat Ă©tant un verbe exprimant la perception : Az autĂł közeledni lĂĄtszik « On voit la voiture approcher »[54]. Il y aurait aussi un COD double avec la mĂȘme structure : LĂĄttam a delfineket cicĂĄzni « J’ai vu les dauphins jouer »[55]. Selon Grevisse et Goosse 2007, dans une telle phrase (ex. J’entends les oiseaux chanter), le nom et l’infinitif constituent une proposition infinitive ayant la fonction de complĂ©ment d’objet direct[56]. Il y aurait aussi des complĂ©ments circonstanciels doubles, se rĂ©fĂ©rant Ă  un point initial et un point final : ĂĄgrĂłl ĂĄgra « de branche en branche », Ă©vrƑl Ă©vre « d’annĂ©e en annĂ©e »[57].

Dans certaines grammaires roumaines, on parle d’élĂ©ment complexe, formĂ© d’un mot Ă  sens lexical suffisant, accompagnĂ© d’un mot appelĂ© adverbe, sans fonction syntaxique, qui peut ĂȘtre de prĂ©cision, de renforcement, d’exclusion ou d’approximation. Tels peuvent ĂȘtre le sujet, l’épithĂšte, les complĂ©ments, l’élĂ©ment prĂ©dicatif supplĂ©mentaire et l’apposition. Exemple de complĂ©ment circonstanciel : Sosește tocmai vineri « Il/Elle arrive vendredi justement »[58].

Dans certaines grammaires hongroises, on trouve la notion d’élĂ©ment composĂ©. Le prĂ©dicat composĂ© serait celui formĂ© d’une copule et de l’attribut du sujet (ex. SzĂ©p vagy « Tu es beau/belle »), par opposition au prĂ©dicat simple constituĂ© d’un verbe[21]. Le sujet composĂ© serait un mot nominal uni Ă  un infinitif : JĂł volna gazdag lenni « Ce serait bien d’ĂȘtre riche »[54]. Le complĂ©ment d’objet direct composĂ© aurait la mĂȘme structure : SzeretnĂ©k tanĂĄr lenni « Je voudrais ĂȘtre professeur »[55].

On trouve la notion d’élĂ©ment multiple dans des grammaires du français, du roumain ou du hongrois, par exemple. Il est formĂ© de deux ou plusieurs mots coordonnĂ©s entre eux :

  • sujet : (fr) La douceur ou la violence en viendra Ă  bout[59] ;
  • Ă©pithĂšte : (ro) Cele trei bărci, lungi, negre și Ăźnguste au Ăźnceput a pluti [
] « Les trois barques longues, noires et Ă©troites se mirent Ă  flotter [
] »[60] ;
  • complĂ©ment : (hu) Az utcĂĄkon vagy a tereken jĂĄtszanak « Ils/Elles jouent dans les rues ou sur les places »[61].

Un syntagme subordonné qui a dans son ensemble une fonction syntaxique, et dans le cadre duquel il y a un rapport de subordination, est appelé par certains grammairiens :

  • « partie dĂ©veloppĂ©e de phrase » : (ro) Devenind arhitect, se afla mereu pe șantier « Étant devenu architecte, il se trouvait toujours sur le chantier »[62] (complĂ©ment circonstanciel) ou
  • « partie plurielle de phrase » : (hu) a fekete kalapos fĂ©rfi « l’homme au chapeau noir » (complĂ©ment du nom)[63].

Dans certaines langues, comme le français ou le roumain, il y a des fonctions deux ou plusieurs fois exprimĂ©es, une fois par un mot Ă  sens lexical plein ou un groupe de mots ayant un tel noyau, l’autre/les autres fois par un pronom s’y rĂ©fĂ©rant, qui l’anticipe ou le reprend. Il y a des cas oĂč cette construction est facultative, mais dans d’autres cas, elle est obligatoire :

  • (fr) Moi, je le sais (sujet facultativement repris), Cette loi sainte, il faut s’y conformer (COI obligatoirement repris)[64] ;
  • (ro) L-am văzut pe Ion « J’ai vu Ion » (COD obligatoirement anticipĂ©), Pe Ion l-am văzut ieri « Ion, je l’ai vu hier » (COD obligatoirement repris)[62].

Rapports syntaxiques dans la phrase

Dans la phrase simple, il peut y avoir trois types de rapports syntaxiques : de prĂ©dication, de subordination et de coordination. Dans la phrase complexe, il n’y a que les deux derniers.

Le rapport de prédication

Entre le prĂ©dicat et le sujet il y a un rapport appelĂ© « de prĂ©dication » ou « prĂ©dicatif », qui est un rapport de solidaritĂ© rĂ©ciproque[5] - [65] - [66]. Ce rapport est aussi appelĂ© « d’interdĂ©pendance »[67]. En prenant pour exemple la phrase La fille lit, on constate que, du point de vue logique, le prĂ©dicat et le sujet rĂ©duisent rĂ©ciproquent leurs sphĂšres sĂ©mantiques respectives. Beaucoup de personnes peuvent effectuer l’action exprimĂ©e par ce prĂ©dicat, mais par le sujet de cette phrase, on rĂ©duit leur sphĂšre Ă  une certaine personne. On peut aussi dire beaucoup de choses sur ce sujet, mais ici, le prĂ©dicat rĂ©duit ses nombreuses actions possibles Ă  une seule. Il y a donc rĂ©ciprocitĂ© du point de vue logique entre les deux Ă©lĂ©ments. Il y a entre eux rĂ©ciprocitĂ© du point de vue structurel aussi. Dans les langues flexionnelles et dans les langues agglutinantes, ils changent gĂ©nĂ©ralement de forme par des affixes diffĂ©rents, en fonction de leur nature, mais ils s’accordent l’un Ă  l’autre au moins en nombre et en personne, se rĂ©fĂ©rant ainsi l’un Ă  l’autre. Du point de vue de l’accord, c’est le sujet qui rĂ©git le prĂ©dicat, tandis que celui-ci rĂ©git le sujet conformĂ©ment Ă  la valence du verbe. Il n’y a pas d’élĂ©ment qui les rĂ©gisse eux-mĂȘmes, au contraire, tous les autres Ă©lĂ©ments de la phrase leur sont directement ou indirectement subordonnĂ©s[66].

Selon Grevisse et Goosse 2007, il y a rapport de prĂ©dication dans deux autres cas aussi : entre un complĂ©ment d’objet et son attribut [Je la (COD) crois intelligente (attribut)][68] et dans certains syntagmes prĂ©positionnels formĂ©s d’un nom et d’un participe passĂ©, ex. aprĂšs ces mesures prises = aprĂšs que ces mesures eurent Ă©tĂ© prises[5].

La subordination

Un deuxiĂšme type de relation syntaxique est la subordination, qui concerne les Ă©lĂ©ments secondaires par rapport au prĂ©dicat, au sujet ou Ă  un autre Ă©lĂ©ment secondaire. Par exemple, le complĂ©ment d’objet direct la de l’exemple prĂ©cĂ©dent est directement subordonnĂ© au prĂ©dicat crois. Dans la phrase La sƓur de Jean rougit, le complĂ©ment du nom de Jean est directement subordonnĂ© au sujet la sƓur[5]. Dans une phrase comme (hu) Friss kenyeret eszik « Il/Elle mange du pain frais », l’épithĂšte frais est directement subordonnĂ©e au complĂ©ment d’objet direct « du pain » et indirectement au prĂ©dicat mange, le syntagme « du pain frais » Ă©tant dans son ensemble subordonnĂ© au prĂ©dicat[69].

La coordination

Le troisiĂšme type de rapport syntaxique est la coordination. Elle s’établit entre Ă©lĂ©ments ayant la mĂȘme fonction, ex. Jean et Marie rougissent (deux mots en fonction de sujet)[5], (hu) Kenyeret Ă©s tĂșrĂłt eszik « Il/Elle mange du pain et du fromage » (deux mots en fonction de COD)[69]. Certains grammairiens considĂšrent ces mots coordonnĂ©s comme un sujet multiple et un COD multiple, respectivement[15] - [66].

Notes et références

  1. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 352.
  2. Par exemple dans Grevisse 1964 (p. 128) ou dans Mauger 1971 (p. 298).
  3. Par exemple dans Bescherelle 1990 (p. 265) ou dans Eifring et Theil 2005 (en anglais, chap. 2, p. 34).
  4. Par exemple dans Chevalier et al. 1964 (p. 62).
  5. Par exemple dans Grevisse et Goosse 2007 (p. 245-246).
  6. Par exemple dans Delatour 2004 (p. 73, etc.).
  7. Grevisse et Goosse 2007, p. 1428.
  8. Avram 1997, p. 417.
  9. KirĂĄly et A. JĂĄszĂł 2007, p. 443.
  10. Klajn 2005, p. 240.
  11. Appellation utilisĂ©e par Grevisse et Goosse 2007, par exemple (p. 245), qui est adoptĂ© dans cet article, Ă  la place de l’appellation traditionnelle « verbe ».
  12. Chevalier et al. 1964, p. 62)
  13. Klajn 2005, p. 225
  14. Bussmann 1998, article subject, p. 1138.
  15. Constantinescu-Dobridor 1998, article parte de propoziție « partie de proposition ».
  16. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 362.
  17. Par exemple Lengyel 2000.
  18. Grevisse et Goosse 2007 p. 248.
  19. Avram 1997, p. 328.
  20. Klajn 2005, p. 120.
  21. Lengyel 2000.
  22. Dubois 2002, p. 376.
  23. Grevisse et Goosse 2007, p. 246-247.
  24. Crystal 2008, p. 381
  25. Eifring et Theil 2005, chap. 2, p. 22.
  26. Grevisse et Goosse 2007, p. 259-260.
  27. Bussmann 1998, p. 929.
  28. Constantinescu-Dobridor 1998, article predicat.
  29. Klajn 2005, p. 227.
  30. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 364.
  31. Grevisse et Goosse 2007, p. 247-248.
  32. Dubois 2002, p. 455.
  33. Constantinescu-Dobridor 1998, article subiect.
  34. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 364 et 370.
  35. Par exemple dans Chevalier et al. 1964, p. 75 et 78.
  36. Avram 1997, p. 346.
  37. Klajn 2005, p. 233.
  38. Karakai 2013, p. 20.
  39. Avram 1997, p. 404.
  40. Karakai 2013, p. 31.
  41. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 353.
  42. Čirgić 2010, p. 282.
  43. Avram 1997, p. 367.
  44. Avram 1997, p. 382.
  45. Cs. Nagy 2007, p. 336.
  46. Karakai 2013, p. 21.
  47. Avram 1997, p. 366.
  48. Karakai 2013, p. 22.
  49. Avram 1997, p. 376.
  50. Karakai 2013, p. 35.
  51. Avram 1997, p. 352.
  52. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 412.
  53. Grevisse et Goosse 2007, p. 1451.
  54. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 374.
  55. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 381.
  56. Grevisse et Goosse 2007, p. 1112.
  57. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 386.
  58. Constantinescu-Dobridor 1998, article complement.
  59. Grevisse et Goosse 2007, p. 566.
  60. Constantinescu-Dobridor 1998, article atribut.
  61. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 385.
  62. Constantinescu-Dobridor 1998, article complement.
  63. Kålmånné Bors és A. Jåszó 2007, p. 413.
  64. Grevisse et Goosse 2007, p. 376.
  65. Bussmann 1998, article predication 3, p. 931.
  66. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 354.
  67. Par exemple par Bussmann 1998 (p. 1143) ou par Constantinescu-Dobridor 1998 (article parte de propoziție).
  68. Grevisse et Goosse 2007, p. 378.
  69. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 358.

Sources bibliographiques

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