Prédicat (linguistique)
En grammaire, le prédicat est une partie de la phrase simple. Sa notion connaßt plusieurs interprétations, toutes prenant en compte son rapport avec une autre partie de la phrase simple, le sujet.
Selon lâune des interprĂ©tations, le prĂ©dicat est un syntagme verbal, quâil soit constituĂ© dâun verbe seul, ou de celui-ci et dâun ou plusieurs Ă©lĂ©ments qui lui sont subordonnĂ©s. Par exemple, dans la phrase Pierre Ă©crit une lettre Ă sa mĂšre, le prĂ©dicat serait toute la partie de la phrase qui suit le sujet Pierre. Dans cette interprĂ©tation, dans une phrase isolĂ©e comme celle-ci, le prĂ©dicat est Ă©quivalent, du point de vue logique, Ă la partie dâune phrase appelĂ©e rhĂšme, commentaire ou propos, câest-Ă -dire ce quâon dit du sujet, qui est, dans ce cas, le thĂšme, câest-Ă -dire ce dont on parle[1] - [2] - [3].
Dans une autre interprĂ©tation, dans le cas dâun syntagme verbal dont le verbe est une copule (ĂȘtre, rester, paraĂźtre, etc.), on appelle prĂ©dicat lâadjectif, le nom, etc. qui font partie du syntagme verbal. Ainsi, dans les phrases Pierre est heureux, Pierre est devenu un ingĂ©nieur, les prĂ©dicats seraient heureux et un ingĂ©nieur. Parfois, dans le cas dâune telle phrase, on rĂ©duit la notion de prĂ©dicat Ă la propriĂ©tĂ© qui est confĂ©rĂ©e au sujet par la copule, ce qui veut dire quâil ne pourrait ĂȘtre exprimĂ© que par un adjectif[1] - [4].
Pour Grevisse et Goosse 2007, des types de prĂ©dicats sont aussi bien un Ă©lĂ©ment adjectival ou nominal appelĂ© « attribut du sujet », uni Ă celui-ci par lâintermĂ©diaire dâun verbe copule (ex. Lâenfant paraĂźt malade, Mon mari est mĂ©decin), que nâimporte quel verbe : Le moineau pĂ©pie[5]. Cette interprĂ©tation et lâappellation « prĂ©dicat » ou sa traduction se retrouvent dans des grammaires scolaires dâautres langues aussi : (en) predicate[6], (ro) predicat[7], (sr) predikat[8], (hu) ĂĄllĂtmĂĄny[9]. Dans ces grammaires, on parle de « prĂ©dicat nominal » (constituĂ© de la copule et de lâattribut du sujet pris ensemble) et de « prĂ©dicat verbal » (lâautre type de prĂ©dicat selon Grevisse et Goosse 2007). Ce sont ces appellations qui sont utilisĂ©es ci-aprĂšs.
Essai de définition du prédicat
Dans cet article, câest la derniĂšre interprĂ©tation ci-dessus, celle des grammaires scolaires, qui est adoptĂ©e. Sans tenir compte des Ă©lĂ©ments du syntagme verbal autres que le verbe et la copule + lâattribut du sujet, le prĂ©dicat est une entitĂ© de la phrase simple appelĂ©e « terme »[10], « constituant »[11], « Ă©lĂ©ment »[12], « Ă©lĂ©ment » Ă cĂŽtĂ© de « terme »[13], « Ă©lĂ©ment » Ă cĂŽtĂ© de « fonction »[12] ou seulement « fonction »[14], dont Grevisse et Goosse 2007 constate quâaucune de ses dĂ©finitions nâest pleinement satisfaisante, puisque chacune de ses caractĂ©ristiques a ses limites[15] :
- Le prĂ©dicat est ce quâon dit du sujet mais le rhĂšme de la phrase est dĂ©fini de la mĂȘme façon lorsque son thĂšme coĂŻncide avec le sujet. Cependant, le rhĂšme est parfois diffĂ©rent du prĂ©dicat.
- Le prĂ©dicat est en gĂ©nĂ©ral un verbe, mais il peut aussi ĂȘtre un mot dâune autre nature. En mĂȘme temps, il y a aussi des phrases sans prĂ©dicat, non-analysables.
- Le prĂ©dicat est lâĂ©lĂ©ment de la phrase auquel le sujet confĂšre les catĂ©gories de personne et de nombre, dans certains cas et, dans certaines langues, de genre aussi, mais ce nâest valable que pour les langues flexionnelles et les langues agglutinantes. De toutes façons, le prĂ©dicat peut exprimer :
- une action effectuée par le sujet : (fr) ''Le moineau pépie[5] ;
- une action quâil subit : (en) The cat was chased by the dog « Le chat Ă©tait poursuivi par le chien »[16] ;
- le fait quâil lui arrive quelque chose : (ro) MÄ doare capul « Jâai mal Ă la tĂȘte »[17] ;
- le fait quâil existe : (fr) Il y a du bruit[18] ;
- le fait quâil possĂšde quelque chose ou quelquâun : (hr) Svi mi imamo posebne zadatke « Nous avons tous diffĂ©rentes tĂąches »[19] ;
- son Ă©tat : (hu) A gyerek rosszul van « Lâenfant a un malaise »[20] ;
- son identification : (hu) Az a fiĂș a testvĂ©rem « Ce garçon-lĂ est mon frĂšre »[21] ;
- son rangement dans une catĂ©gorie : (sr) Moj brat je inĆŸenjer « Mon frĂšre est ingĂ©nieur »[8] ;
- sa qualification : (ro) Ei sunt veseli « Ils sont gais »[17] ;
- le fait quâil se caractĂ©rise par une quantitĂ© : (hu) Az erdĆben sok gomba van « Dans la forĂȘt il y a beaucoup de champignons »[20].
Statut du prédicat par rapport aux autres éléments à fonction syntaxique
Il est gĂ©nĂ©ralement acceptĂ© que, dans la phrase simple du type le plus frĂ©quent, la phrase verbale Ă©nonciative, le prĂ©dicat est lâun des Ă©lĂ©ments appelĂ©s essentiels[22], fondamentaux[13] - [23] ou principaux[24] - [25] - [26], lâautre Ă©tant le sujet.
Selon certains grammairiens[27], le prĂ©dicat est le seul Ă©lĂ©ment principal, Ă©tant donnĂ© quâil peut constituer tout seul une phrase verbale. Il y a ainsi des phrases sans sujet, par exemple celles dont le prĂ©dicat exprime des phĂ©nomĂšnes naturels, comme Il pleut, oĂč il est simplement un indicateur de la troisiĂšme personne[28]. Un autre argument en faveur de cette opinion est que le prĂ©dicat peut fonctionner sans sujet exprimĂ© par un mot Ă part, mais seulement par sa dĂ©sinence (sujet appelĂ© « inclus »), comme au mode impĂ©ratif, en français. Dans dâautres langues, câest son fonctionnement ordinaire Ă tous les modes personnels si le sujet nâest pas mis en relief : (ro) Nu trÄim ca sÄ mĂąncÄm, ci mĂąncÄm ca sÄ trÄim « On ne vit pas pour manger mais on mange pour vivre »[29], (sr) Sutra dolazim kod tebe « Demain je viens chez toi »[30], (hu) Jössz? « Tu viens ? »[21].
Ă part le sujet et les Ă©lĂ©ments que celui-ci peut subordonner (Ă©pithĂšte, apposition, complĂ©ment du nom ou du pronom), les autres Ă©lĂ©ments Ă©ventuels de la phrase sont subordonnĂ©s au prĂ©dicat. Ce sont des complĂ©ments du verbe et des propositions subordonnĂ©es correspondant Ă ceux-ci, dont le type dĂ©pend du sens lexical du prĂ©dicat. Du moins dans les langues mentionnĂ©es dans cet article, il peut sâagir principalement dâun :
- complĂ©ment dâobjet direct (COD) : (fr) Jâaime ma sĆur[31] ;
- complĂ©ment dâobjet indirect (COI) : (sr) Sve zavisi od rezultata « Tout dĂ©pend du rĂ©sultat »[32] ;
- complĂ©ment circonstanciel (CC)[33] : (hu) Gyakran kapok hĂrt felĆle « Je reçois souvent de ses nouvelles »[34] ;
- complĂ©ment dâagent (CA) : (ro) CondiÈiile sunt stabilite de participanÈi « Les conditions sont Ă©tablies par les participants »[35].
En plus de ces Ă©lĂ©ments, dans certaines grammaires il peut y en avoir dâautres considĂ©rĂ©s comme subordonnĂ©s au prĂ©dicat.
Dans les grammaires du roumain, on parle dâ« Ă©lĂ©ment prĂ©dicatif supplĂ©mentaire », subordonnĂ© en mĂȘme temps au prĂ©dicat et Ă un autre Ă©lĂ©ment de la phrase, ex. Ea se numeÈte Puica « Elle sâappelle Puica » (considĂ©rĂ© comme subordonnĂ© au prĂ©dicat et au sujet), L-am vÄzut supÄrat « Je lâai vu fĂąchĂ© » (considĂ©rĂ© comme subordonnĂ© au prĂ©dicat et au complĂ©ment dâobjet direct)[36]. Dans ce dernier cas, lâĂ©lĂ©ment prĂ©dicatif supplĂ©mentaire correspond dans Grevisse et Goosse 2007 Ă lâattribut de lâobjet (ex. On lâa nommĂ© prĂ©sident). Quand il est en relation avec le sujet, certaines grammaires françaises y voient un attribut du sujet, ex. Il se conduit en chef[37], mais Grevisse et Goosse 2007 y voit une Ă©pithĂšte dĂ©tachĂ©e (si câest un adjectif) ou une apposition dĂ©tachĂ©e (si câest un nom)[38].
Une grammaire du serbe voit aussi dans lâĂ©lĂ©ment correspondant Ă celui ci-dessus un subordonnĂ© du prĂ©dicat, quâelle appelle « attribut provisoire », « attribut prĂ©dicatif », « prĂ©dicatif » ou « qualificatif actuel » : NaĆĄi su prvi stigli na cilj « Les nĂŽtres sont arrivĂ©s les premiers au but », Nikad te nisam video ovakvog « Je ne tâai jamais vu dans cet Ă©tat »[39].
Les grammaires du hongrois prennent en compte un complĂ©ment appelĂ© « dâĂ©tat », dont un type correspond au mĂȘme Ă©lĂ©ment ci-dessus : A gyerek betegen fekszik « Lâenfant est couchĂ©, malade », ApĂĄm sebĂ©szkĂ©nt dolgozik a klinikĂĄn « Mon pĂšre travaille Ă la clinique en tant que chirurgien »[40].
Certains verbes ont un sens qui leur permet dâavoir, en tant que prĂ©dicats, plusieurs espĂšces de complĂ©ments Ă la fois, ex. (en) Yesterday (CC) John gave the money (COD) to Peter (COI) « Hier, John a donnĂ© lâargent Ă Peter »[41].
Bien que beaucoup de prĂ©dicats puissent fonctionner sans complĂ©ment, il y en a aussi qui, Ă cause de leur sens, ne peuvent pas se priver dâun complĂ©ment au moins. Exemples :
Types de prédicats
Les types de prĂ©dicats sont Ă©tablis selon la nature des mots qui peuvent les exprimer. Selon certaines grammaires il nây en a que deux : exprimĂ© par un verbe seul (prĂ©dicat verbal) et exprimĂ© par une copule + un attribut du sujet (prĂ©dicat nominal). Certaines grammaires du roumain traitent Ă cĂŽtĂ© de ceux-ci, dâun prĂ©dicat quâelles appellent adverbial et dâun autre, appelĂ© interjectionnel[45]. Il y en a qui distinguent un quatriĂšme type Ă©galement, appelĂ© « verbal-nominal »[46].
Le prédicat verbal
Le prĂ©dicat verbal est tout dâabord celui exprimĂ© par un verbe proprement-dit Ă un mode personnel. Dans certaines grammaires, câest le seul considĂ©rĂ© comme un tel prĂ©dicat[47].
Selon dâautres grammaires, la locution verbale constitue Ă©galement un prĂ©dicat verbal :
- (fr) Ils ont pris la fuite[48] ;
- (ro) âCÄci singura mea rugÄ-i uitÄrii sÄ mÄ daiâ « Car ma seule priĂšre est que tu mâoublies » (littĂ©ralement « ⊠à lâoubli que tu me donnes ») (Mihai Eminescu)[49] ;
- (en) John gave the roses a prune « John a taillé les rosiers » (litt. « ⊠a donné au rosiers une taille »)[50].
Dans certaines grammaires, on considĂšre que le prĂ©dicat verbal peut ĂȘtre Ă un mode non personnel (une forme nominale du verbe) aussi.
ExprimĂ© par un verbe Ă lâinfinitif
- Ă la place de lâimpĂ©ratif :
- dans des avertissements et des interdictions :
- dans des modes dâemploi :
-
- dans des recettes culinaires : (fr) Ajouter le jaune dâĆuf,âŠ[51] ;
- pour exprimer un sujet indéterminé :
Selon des grammaires françaises, lâinfinitif est prĂ©dicat dans une proposition subordonnĂ©e si son sujet est diffĂ©rent de celui de son verbe rĂ©gent, quand celui-ci :
- exprime une recommandation, un conseil, une disposition, un ordre : Je dis Ă Pierre de sortir[54] ;
- exprime une perception : Jâentends les oiseaux chanter[55] ;
- est le verbe faire : Jâai fait entrer les Ă©tudiants[56] ;
- est le verbe laisser : Laissez passer la voiture[56].
Dans des grammaires roumaines aussi, on trouve lâinfinitif en tant que prĂ©dicat : PĂąnÄ a nu se aduna toÈi, ÈedinÈa nu putea fi ĂźnceputÄ Â« La rĂ©union ne pouvaient pas commencer jusquâĂ ce que tous se soient rassemblĂ©s »[49].
Exprimé par un verbe à un autre mode non personnel
Ă la mĂȘme condition que ci-dessus, dans des grammaires françaises et roumaines, on considĂšre que le prĂ©dicat peut aussi ĂȘtre aux modes :
- (fr) participe : La patience aidant, vous réussirez, Le chat parti, les souris dansent[57] ;
- (ro) :
- gerunziu (correspondant au participe prĂ©sent français) : CÄci voi murind Ăźn sĂąnge, ei pot sÄ fie mari « Car vous, mourant dans le sang, ils peuvent ĂȘtre grands » (M. Eminescu)[49] ;
- participe (correspondant au participe passĂ© français) : PÄrÄsit de toÈi, copilul a Ăźnceput sÄ plĂąngÄ Â« QuittĂ© par tous, lâenfant sâest mis Ă pleurer »[49] ;
- supin (correspondant Ă lâinfinitif français prĂ©cĂ©dĂ© de la prĂ©position Ă ) : De reÈinut acest lucru « Ă retenir cela »[58].
Le prĂ©dicat verbal peut ĂȘtre omis et sous-entendu pour des raisons stylistiques, y compris lorsquâil se rĂ©pĂ©terait dans des phrases voisines :
- (fr) â Iras-tu Ă la rĂ©union ? â Avec plaisir[52] ;
- (ro) â SÄ aducÄ volumele? â Cine? « â Quâil apporte les volumes ? â Qui ça ? », Èi iepurele alerga nebuneÈte la vale. Mingea â dupÄ el! « Et le lapin descendait la pente en courant comme un fou. Le ballon â aprĂšs lui ! »[7] ;
- (hu) HĂĄta mögött farkas, feje fölött hollĂł « Loup derriĂšre lui, corbeau au-dessus de lui » (SĂĄndor PetĆfi)[59].
Le prédicat interjectionnel
Selon les grammaires roumaines, lâinterjection prĂ©dicative peut ĂȘtre un mot-phrase tel (ro) Na! « Tiens ! », Poftim! « Tenez ! » (accompagnant un geste pour remettre quelque chose) ou Hai! « Allez ! », « Viens ! ». Ce dernier peut avoir deux dĂ©sinences verbales : Haidem! « Allons-y ! », HaideÈi! « Venez ! » Il peut aussi sâagir dâune interjection par laquelle on appelle, on chasse ou on mĂšne des animaux : MarÈ! (pour chasser un chien), Ho! (pour arrĂȘter un animal de traction)[60], ainsi que des onomatopĂ©es. De tels mots peuvent aussi avoir des complĂ©ments :
- un COD et un COI : (ro) Na-Èi cartea! « Tiens le livre ! »[61] ;
- un CC : PupÄza zbĂąrr! pe-o dugheanÄ Â« La huppe (onomatopĂ©e) sur une Ă©choppe » (Ion CreangÄ)[60].
Dans des grammaires BCMS[62] aussi on traite dâun tel type de prĂ©dicat, ex. (hr) ZatrÄao se i hop preko plota « Il a pris son Ă©lan et hop ! par-dessus la clĂŽture »[63].
Le prédicat adverbial
Dans certaines grammaires du roumain, on considÚre comme des adverbes prédicatifs trois espÚces de mots[64].
Certains mots et locutions constituent dans dâautres grammaires[65] une classe Ă part, celle des modalisateurs, qui nâont pas de fonction syntaxique dans la phrase mais peuvent ĂȘtre des mots-phrases, y compris en tant que propositions principales : (ro) BineĂźnÈeles cÄ va veni « Bien sĂ»r quâil/elle viendra ».
Dâautres adverbes seraient prĂ©dicatifs par omission de la copule : RÄu cÄ nu ne-am putut ĂźntĂąlni « Câest mal que nous nâayons pas pu nous rencontrer ».
Enfin, un adverbe proprement dit comme repede « vite », dâordinaire CC de maniĂšre, pourrait ĂȘtre prĂ©dicat : Repede acasÄ! « Vite Ă la maison ! »
Le prédicat nominal
Selon Grevisse et Goosse 2007, ce prĂ©dicat est celui formĂ© dâun Ă©lĂ©ment adjectival ou nominal appelĂ© « attribut du sujet », uni au sujet par un Ă©lĂ©ment verbal appelĂ© « copule »[5]. Dans dâautres grammaires, ce sont les deux Ă©lĂ©ments pris ensemble qui sont considĂ©rĂ©s comme le prĂ©dicat nominal.
La copule exprime les catĂ©gories grammaticales du verbe de la mĂȘme façon que le prĂ©dicat verbal. La copule par excellence est le verbe ĂȘtre et ses correspondants dans toutes les langues mentionnĂ©es dans cet article, lorsquâil nâa pas le sens exister et quâil nâest pas lâauxiliaire des verbes Ă la voix passive. Le hongrois est une langue dans laquelle cette copule est obligatoirement omise Ă la 3e personne de lâindicatif prĂ©sent (Az apĂĄm kovĂĄcs « Mon pĂšre est forgeron »), mais elle est prĂ©sente aux autres formes verbales : A fiĂș okos volt « Lâenfant Ă©tait intelligent »[66].
On considĂšre comme des copules dâautres verbes aussi, en nombre diffĂ©rent selon divers grammairiens. Concernant des grammaires françaises, Dubois 2002 mentionne en tant que copules les verbes ĂȘtre, devenir, sembler, paraĂźtre et rester[67].
Pour lâanglais, Bussmann 1998 donne comme copules les verbes be « ĂȘtre », become « devenir », seem « sembler, paraĂźtre », get « devenir » et affirme quâon en considĂšre comme tels dâautres verbes aussi[68]. Crystal 2008 leur ajoute (exemples en phrases) : She feels angry « Elle se sent furieuse », That looks nice « Ăa a lâair sympathique », He fell ill « Il est tombĂ© malade »[69].
Pour Avram 1997, en roumain, en dehors de a fi « ĂȘtre », il y a comme copules a deveni « devenir » et, occasionnellement, a Ăźnsemna « signifier, vouloir dire » : ĂnvÄÈÄtura ĂźnseamnÄ muncÄ Â« Lâapprentissage veut dire travail »[70]. BÄrbuÈÄ 2000 mentionne dâautres verbes aussi, qui ajoutent au prĂ©dicat une nuance sĂ©mantique supplĂ©mentaire, en les appelant semi-copules : a ajunge « arriver Ă ĂȘtre », a se face « se faire, devenir », a rÄmĂąne « rester », a pÄrea « sembler, paraĂźtre »[71].
Dans certaines grammaires du hongrois, trois verbes seulement sont considĂ©rĂ©s comme des copules (exemples en phrases) : ĂrĂł vagyok « Je suis Ă©crivain », Tiszta maradtĂĄl « Tu es restĂ©(e) propre », HĂșszĂ©ves mĂșltĂĄl « Tu as plus de vingt ans » (litt. « De vingt ans tu as passĂ© »)[21].
Lâattribut du sujet peut ĂȘtre exprimĂ© par :
- un nom : (fr) Il est avocat[72] ;
- un pronom : (ro) Ce sunt ei? « Que sont-ils ? »[73] ;
- un adjectif (hu) Még zöld a cseresznye « Les cerises sont encore vertes »[21] ;
- une locution adjectivale : (fr) Il est à couteaux tirés avec elle[37] ;
- un numĂ©ral : (sr) Äetiri i tri su sedam « Quatre et trois font sept » (litt. « ⊠sont sept »)[8] ;
- un adverbe employĂ© adjectivement : (ro) Ea nu e aÈa « Elle nâest pas comme ça »[73] ;
- un participe : (fr) Je suis hésitant, Le marché paraissait conclu[74] ;
- un infinitif : (ro) Datoria noastrÄ este a munci « Notre devoir est de travailler »[73] ;
- un supin (ro) El era de invidiat « Il était à envier »[73].
Lâattribut du sujet a son correspondant dans la phrase complexe sous la forme dâune proposition conjonctive : Le malheur, câest quâil est tombĂ© Ă dix mĂštres de lâarrivĂ©e[37].
Structure du prédicat
Dans certaines grammaires, le prédicat est traité du point de vue de sa complexité aussi, en relation avec son type.
Selon Lengyel 2000, le prĂ©dicat verbal peut ĂȘtre simple, lorsquâil est formĂ© dâun seul verbe Ă un mode personnel, y compris quand il est a une forme composĂ©e, ou double, quand il est formĂ© du verbe impersonnel (hu) kell « il faut » + un verbe au subjonctif : El kellett olvassunk nĂ©hĂĄny könyvet « Il a fallu que nous lisions quelques livres[21].
Le prĂ©dicat complexe serait tout dâabord le prĂ©dicat verbal ayant la structure verbe semi-auxiliaire + infinitif ou infinitif + semi-auxiliaire. Dans les grammaires hongroises, on admet trois tels verbes, de trois types diffĂ©rents[75] :
- talĂĄl â au sens lexical « trouver », employĂ© en tant que semi-auxiliaire de modalitĂ© pour exprimer le caractĂšre Ă©ventuel de lâaction : De ha farkas talĂĄl jönni? « Et sâil arrivait quâun loup vienne ? »
- szokott â uniquement semi-auxiliaire dâaspect, utilisĂ© seulement avec cette forme (de passĂ©, y compris se rĂ©fĂ©rant au prĂ©sent), pour exprimer le caractĂšre rĂ©pĂ©tĂ© de lâaction (aspect itĂ©ratif) : Kati gyakran szokott uszodĂĄba jĂĄrni « Kati va souvent Ă la piscine » ;
- tetszik â au sens lexical « plaire », employĂ© comme semi-auxiliaire pragmatique dans des formules polies pour sâadresser : Holnap tetszik feleltetni? « Est-ce que vous allez nous questionner demain ? », litt. « Demain vous aimez questionner ? » (Ă©lĂšve Ă un professeur).
Une espĂšce de prĂ©dicat complexe serait aussi le prĂ©dicat nominal formĂ© de lâun des trois verbes semi-auxiliaires ci-dessus + attribut du sujet (ou attribut + semiauxiliaire) + copule Ă lâinfinitif. Exemples en hongrois[21] :
- BĂĄnatos talĂĄl lenni « Il arrive quâil/elle soit triste » ;
- MĂĄrton szokott leggyorsabb lenni a terĂtĂ©snĂ©l « Dâhabitude câest MĂĄrton qui est le plus rapide pour mettre la table » ;
- Csak nem tetszik ålmos lenni? « Ne me dites pas que vous avez sommeil ! »
BÄrbuÈÄ 2000 aussi prend en compte une variĂ©tĂ© complexe de prĂ©dicat nominal, lâappelant « prĂ©dicat verbal-nominal ». Exemples en roumain[76] :
- avec un semi-auxiliaire modal : El poate sÄ fie calm « Il peut ĂȘtre calme » ;
- avec un semi-auxiliaire dâaspect : El Ăźncepe sÄ fie ĂźncÄpÄÈĂąnat « Il commence Ă ĂȘtre entĂȘtĂ© ».
Accord du prédicat
Le fait que le sujet confĂšre au prĂ©dicat certaines de ses catĂ©gories grammaticales signifie que dâordinaire il sâaccorde avec le sujet. Il y a des rĂšgles gĂ©nĂ©rales et certaines rĂšgles spĂ©ciales qui concernent cet accord.
RÚgles générales
Dans les langues mentionnĂ©es dans cet article, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, le prĂ©dicat verbal et la copule du prĂ©dicat nominal sâaccordent en personne et en nombre avec le sujet, dâordinaire si celui-ci est simple et exprimĂ© par un mot de nature nominale. Dans certaines langues et dans certains cas, lâaccord se fait en genre aussi. Lâaccord de lâattribut se fait en gĂ©nĂ©ral quand il est exprimĂ© par un adjectif, si le sujet est un mot de nature nominale, en nombre et, dans certaines langues, en genre. Lâaccord est marquĂ© de maniĂšre morphologique, dans la mesure plus ou moins grande dont dispose la langue en cause de morphĂšmes pour le faire. Exemples dâaccord ou de manque dâaccord en personne et en nombre :
- (fr) Nous dormons (accord à la 1re personne du pluriel, marquée par la désinence -ons)[77] ;
- (en) The cat bit the dog (manque dâaccord faute de morphĂšme verbal adĂ©quat) « Le chat a mordu le chien »[16] ;
- (ro) El s-a ascuns Ăźn casÄ (3e personne du singulier â la forme a du verbe auxiliaire) « Il sâest cachĂ© dans la maison »[70] ;
- (hr) Autobus Äe stiÄi za pola sata (3e personne du singulier â la forme Äe du verbe auxiliaire) « Lâautobus va arriver dans une demi-heure »[78] ;
- (hu) Ki kopog? (3e personne du singulier â dĂ©sinence Ăž du verbe) « Qui frappe Ă la porte ? »[79].
Lâaccord du prĂ©dicat verbal se fait aussi en genre si la langue en question dispose de cette catĂ©gorie, et dans la mesure oĂč celle-ci est reprĂ©sentĂ©e. Câest le cas lorsque le verbe auxiliaire est « ĂȘtre », lâaccord se manifestant par la forme du participe du verbe Ă sens lexical. En français, cet accord est saisissable plutĂŽt Ă lâĂ©crit que dans la parole.
Le participe sâaccorde notamment quand le prĂ©dicat est Ă la voix passive :
- (fr) Le voleur a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par le policier (accord au masculin singulier marquĂ© par la terminaison -Ă© du participe)[77] ;
- (ro) CondiÈiile sunt stabilite de participanÈi (fĂ©minin pluriel â terminason -e) « Les conditions sont Ă©tablies par les participants »[35] ;
- (sr) Ć kola je otvorena 1932. godine (fĂ©minin singulier â terminaison -a) « LâĂ©cole a Ă©tĂ© ouverte en 1932 »[80].
En français ou en BCMS, lâaccord en genre se fait Ă la forme pronominale aussi, dans le cas des verbes transitifs directs, aux formes temporelles composĂ©es avec le participe. Exemples :
- (fr) Ils se sont affirmĂ©s plus travailleurs quâintelligents (masculin pluriel marquĂ© seulement Ă lâĂ©crit â terminaison -s)[38] ;
- (hr) Opet ste se potukli! (masculin pluriel â terminaison -li) « Vous vous ĂȘtes encore battus ! »[81].
Le participe sâaccorde en genre avec le sujet Ă la voix active aussi, aux temps composĂ©s avec lâauxiliaire « ĂȘtre ». En français, câest exceptionnel (Les marchandises sont arrivĂ©es[77]), mais en BCMS, câest gĂ©nĂ©ral : (sr) Da li ste videle ovo? « Avez-vous vu cela ? » (fĂ©minin pluriel du sujet marquĂ© par la terminaison du participe)[82].
RÚgles spéciales
Si le sujet est simple mais exprimĂ© par un nom collectif au singulier, lâaccord peut ĂȘtre grammatical (formel), câest-Ă -dire le prĂ©dicat aussi est au singulier, mais lâaccord peut aussi ĂȘtre sĂ©mantique (selon le sens), donc au pluriel. Dans une langue comme le hongrois, lâaccord est dâordinaire grammatical dans ce cas[83], mais en français ou en roumain, il peut ĂȘtre des deux sortes avec certains noms :
- (fr) Parmi les personnes infectées, un tiers a entre 15 et 24 ans[84] vs La plupart sont venus[85] ;
- (ro) Majoritatea a (singulier) venit ou Majoritatea au (pluriel) venit « La plupart sont venus »[86].
En cas de sujet multiple exprimĂ© par des mots de la 3e personne, en français, en roumain ou en BCMS, lâaccord en nombre se fait dâordinaire au pluriel, mais dans certaines situations il est possible au singulier :
- (fr) Jeanne et Marianne se sont tues[87] vs Leur condition et lâĂ©tat du monde les força dâĂȘtre toujours en armes (Anatole France)[88] ;
- (ro) Premierul Èi ministrul de externe vor sosi [âŠ] « Le premier ministre et le ministre des affaires Ă©trangĂšres arriveront [âŠ] »[89] vs Le iese Ăźnainte ĂźmpÄratul Verde, fetele sale, [âŠ] (litt. « Leur sort devant lâempereur Vert, ses filles [âŠ] ») (Ion CreangÄ)[90] ;
- (hr) Sad su ga oblaÄile Draga i Vojvotkinja « Maintenant câĂ©taient Draga et Vojvotkinja qui lâhabillaient » vs Ove godine poharala je (singulier) tuÄa i suĆĄa silno vinograde « Cette annĂ©e, la grĂȘle et la sĂšcheresse ont gravement endommagĂ© les vignobles »[91].
En hongrois, câest lâinverse ; lâaccord se fait dâordinaire au singulier et exceptionnellement au pluriel : TanĂĄr Ă©s diĂĄk egyĂŒtt pakol (singulier) ou, plus rarement, pakolnak (pluriel) a szertĂĄrban « Le professeur et lâĂ©lĂšve font ensemble des paquets dans le laboratoire »[21].
Si les sujets sont de personnes diffĂ©rentes, lâaccord en nombre se fait au pluriel et celui en personne comme suit :
- 1re et 2e personnes ; 1re et 3e ; 1re, 2e et 3e â 1re personne :
- (fr) Ni moi, ni lui, ni ses amis, ni ses ennemis ne lâoublierons (HonorĂ© de Balzac)[92] ;
- (ro) Eu Èi tu / Eu Èi el / Eu, tu Èi el plecÄm la teatru « Moi et toi / Moi et lui / Moi, toi et lui, nous allons au thĂ©Ăątre »[93] ;
- (hr) Pogledali smo se Draga i ja « Moi et Draga, nous nous sommes regardé(e)s »[91] ;
- (hu) Ăn Ă©s te szeretjĂŒk egymĂĄst « Moi et toi, nous nous aimons »[21].
- 2e et 3e personnes :
- dans certaines langues â 2e personne, y compris de politesse :
- (fr) Je serais désolé que vous ou Souza ne fussiez pas des nÎtres (André Gide)[92] ;
- (ro) Tu Èi ei veÈi veni mĂąine dimineaÈÄ Â« Toi et eux, vous viendrez demain matin »[93] ;
- dans dâautres langues, par exemple en hongrois[21] :
- en relation de tutoiement â 2e personne : Ti Ă©s Ćk mikor ismerkedtetek meg? « Toi et eux, quand vous vous ĂȘtes connus ? » ;
- en relation de non-tutoiement, marquĂ©e par la 3e personne dans cette langue â 3e personne : Ăn, Pista bĂĄcsi Ă©s te, JĂłska, ĂŒljenek ide! « Vous, pĂšre Pista, et toi, JĂłska, asseyez-vous là ».
- dans certaines langues â 2e personne, y compris de politesse :
Avec des sujets de genres diffĂ©rents, lâaccord se fait dâordinaire au masculin pluriel :
Notes et références
- Dubois 2002, p. 376.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 246-247.
- Crystal 2008, p. 381
- Eifring et Theil 2005, chap. 2, p. 22.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 259-260.
- Bussmann 1998, p. 929.
- Constantinescu-Dobridor 1998, article predicat.
- Klajn 2005, p. 227.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 364.
- Par exemple dans Grevisse 1964 (p. 128) ou dans Mauger 1971 (p. 298).
- Par exemple dans Bescherelle 1990 (p. 265) ou dans Eifring et Theil 2005 (en anglais, chap. 2, p. 34).
- Par exemple dans Chevalier et al. 1964 (p. 62).
- Par exemple dans Grevisse et Goosse 2007 (p. 245-246).
- Par exemple dans Delatour 2004 (p. 73, etc.).
- Grevisse et Goosse 2007, p. 245 et 259.
- Crystal 2008, p. 461.
- Avram 1997, p. 327.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 249.
- BariÄ 1997, p. 594.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 365.
- Lengyel 2000.
- Chevalier et al. 1964, p. 62.
- Klajn 2005, p. 225
- Bussmann 1998, article subject, p. 1138.
- Constantinescu-Dobridor 1998, article parte de propoziÈie « partie de proposition ».
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 362.
- Par exemple Lengyel 2000.
- Grevisse et Goosse 2007 p. 248.
- Avram 1997, p. 328.
- Klajn 2005, p. 120.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 321.
- Klajn 2005, p. 230.
- Appelé « complément adverbial » par Grevisse et Goosse 2007 (p. 390).
- Szende et Kassai 2007, p. 391.
- Avram 1997, p. 379.
- Avram 1997, p. 346.
- Dubois 2002, p. 58.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 265.
- Klajn 2005, p. 233.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 400.
- Eifring et Theil 2005, chap. 2, p. 41.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 391.
- Avram 1997, p. 404.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 353.
- Par exemple Constantinescu-Dobridor 1998 (article predicat).
- Par exemple BÄrbuÈÄ 2000 (p. 241).
- Par exemple dans les grammaires du hongrois (cf. Lengyel 2000).
- Gledhill 2009, p. 94.
- BÄrbuÈÄ 2000, p. 241.
- Kearns 1989, cité par Gledhill 2009, p. 95.
- Kalmbach 2017, p. 463.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 514.
- Szende et Kassai 2001, p. 395.
- Dubois 2002, p. 247.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 1112.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 1113.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 1146.
- Avram 1997, p. 331.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 366.
- BÄrbuÈÄ 2000, p. 244.
- Avram 1997, p. 294.
- Bosnien, croate, monténégrin et serbe.
- BariÄ 1997, p. 284.
- Section dâaprĂšs BÄrbuÈÄ 2000, p. 244.
- Par exemple celles du hongrois.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 367.
- Dubois 2002, p. 122.
- Bussmann 1998, p. 257.
- Crystal 2008, p. 116.
- Avram 1997, p. 332.
- BÄrbuÈÄ 2000, p. 242.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 271.
- Avram 1997, p. 333.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 272.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 370.
- BÄrbuÈÄ 2000, p. 243.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 247.
- BariÄ 1997, p. 401.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 371.
- Klajn 2005, p. 136.
- BariÄ 1997, p. 231.
- Klajn 2005, p. 118.
- Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 376.
- Gravisse et Goosse 2007, p. 547.
- Grevisse et Goosse 2007, p. 1162.
- Avram 1997, p. 338.
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- Grevisse et Goosse 2007, p. 556.
- Avram 1997, p. 340.
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