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Copule (linguistique)

En syntaxe de la phrase simple, une copule est un mot qui, dans la phrase, relie le sujet Ă  son attribut. Dans des langues comme les langues indo-europĂ©ennes, la copule est un verbe et l’attribut est un mot de nature nominale (nom, pronom, adjectif, numĂ©ral) ou employĂ© avec une valeur nominale (verbe au participe ou Ă  l’infinitif, adverbe). Avec celui-ci, le verbe copulatif Ă  un mode personnel forme le prĂ©dicat de la phrase[1] - [2] - [3] - [4].

À une forme nominale (un mode impersonnel), comme l’infinitif et le participe, le verbe copulatif forme avec l’attribut une construction nominale[5], ex. Si je pouvais ĂȘtre riche ![6], N’étant pas intelligent, il a ratĂ© son examen[7].

En syntaxe de la phrase complexe, l’attribut tel que prĂ©sentĂ© plus haut est remplacĂ© par une proposition subordonnĂ©e complĂ©tive attribut : L’essentiel est que le client soit satisfait[8].

Certains auteurs Ă©tendent la notion de copule au verbe ĂȘtre lorsqu’il relie le sujet Ă  un terme de la phrase considĂ©rĂ© par d’autres comme un complĂ©ment circonstanciel. Pour Dubois 2002, par exemple, dans Pierre Ă©tait Ă  la maison, ĂȘtre est une copule au mĂȘme titre que dans Pierre est heureux ou dans Pierre sera un ingĂ©nieur[1]. Eastwood 1994 a la mĂȘme opinion du verbe anglais be « ĂȘtre » : The conference is every year « La confĂ©rence a lieu tous les ans »[9]. Pour les grammairiens qui ne partagent pas cette vision, ĂȘtre est copulatif quand il n’a pas de sens lexical, et ne l’est pas mais constitue seul le prĂ©dicat lorsqu’il est utilisĂ© avec un sens lexical, Ă©tant, par exemple, l’équivalent de se trouver (Il est Ă  la campagne) ou d’avoir lieu[10], (en) The conference is every year.

Dans la suite de cet article, le verbe copulatif est traitĂ© dans le sens de verbe suivi par l’attribut du sujet.

Dans certaines langues, comme les langues romanes, on peut omettre facultativement le verbe copulatif « ĂȘtre » dans certaines situations. Dans d’autres il est obligatoirement absent dans des situations donnĂ©es, comme en hongrois, dans certaines de ces langues, entre autres l’arabe, pouvant ĂȘtre remplacĂ© par un autre mot, par exemple un pronom. Dans certaines langues, tel le japonais, il n’y a pas de verbe copulatif mais des particules copulatives. Dans d’autres, comme le turc, il existe des suffixes copulatifs.

Caractéristiques générales et emplois du verbe copulatif

Du point de vue morphologique, c’est le verbe copulatif qui exprime les traits grammaticaux que le prĂ©dicat peut avoir dans une langue donnĂ©e : personne, nombre, temps, mode, genre, aspect.

Du point de vue syntaxique, un tel verbe s’oppose par son contexte Ă  ceux qui constituent seuls le prĂ©dicat, demandant obligatoirement la prĂ©sence d’un mot qui peut exprimer l’attribut, et en mĂȘme temps, la prĂ©sence du sujet exprimĂ© par un mot ou un groupe nominal, ou seulement par la dĂ©sinence du verbe copulatif[4] - [11].

Du point de vue sĂ©mantique, le sens lexical du verbe copulatif est nul (celui du verbe ĂȘtre) ou faible (celui d’autres verbes), Ă©tant tout d’abord un mot-outil[3]. L’information sĂ©mantique est portĂ©e surtout par l’attribut. La copule contribue Ă  Ă©tablir plusieurs types de relations entre sujet et attribut :

  • Ă©quivalence :
(fr) Partir c’est mourir un peu[12] ;
(ro) Munca Ăźnseamnă satisfacție « Travail veut dire satisfaction »[4] ;
(BCMS)[13] Rat je danas nauka « La guerre est de nos jours une science »[14] ;
  • identitĂ© :
(fr) Ce chien est MĂ©dor[15] ;
(en) Jo is the leader « C’est Jo le chef »[16] ;
(ro) El este directorul « C’est lui le directeur »[4] ;
(hu) Az lesz a te ajåndékod, ami a kis dobozban van « Ton cadeau sera ce qui est dans la petite boßte »[17] ;
  • qualification (par un adjectif ou un nom) :
(fr) Cette fille est charmante, Jean est professeur[15] ;
(en) He has become very handsome « Il est devenu trÚs beau », She is a dancer « Elle est danseuse »[2] ;
(ro) El este inteligent « Il est intelligent »[4], Inelul ei este de aur « Sa bague est en or »[18] ;
(hu) A villamos sĂĄrga lehet « Le tramway peut ĂȘtre jaune », PĂ©ter tanĂĄr volt « PĂ©ter Ă©tait professeur »[19] ;
(BCMS) Takav je bio « Il était comme ça », Ja jesam vjeƥtac « Je suis vraiment un sorcier »[14] ;
  • possession :
(fr) Ce livre est Ă  Jean[20] ;
(en) This book is John's « Ce livre est à John »[20] ;
(ro) Cartea este a ei « Le livre est à elle »[21] ;
(BCMS) On je naƥ « Il est à nous »[14].

Du point de vue de l’aspect il y a des verbes copulatifs statiques (ĂȘtre et ses synonymes) et progressifs (ou dynamiques) : devenir et ses synonymes[4].

Du point de vue stylistique, le verbe copulatif participe Ă  la formation d’un type de mĂ©taphore explicite, selon la formule A est B[22], ex. Cet homme est un renard[23].

Verbes considérés comme copulatifs

Le verbe copulatif par excellence est ĂȘtre. Certains grammairiens n’appellent copulatif que ce verbe, qu’ils opposent aux autres verbes introduisant un attribut du sujet, nommĂ©s verbes attributifs[24]. D’autres appellent ces derniers verbes semi-copulatifs, pseudo-copulatifs ou copules lexico-grammaticales, puisqu’à la diffĂ©rence de ĂȘtre, qui n’a pas de sens lexical, ils gardent intĂ©gralement ou partiellement le leur, en participant Ă  la sĂ©mantique globale du prĂ©dicat[25] - [26] - [27].

Selon Grevisse et Goosse 2007, le verbe constituer a une valeur de copule proche de ĂȘtre dans les contextes oĂč il ne peut pas subir la transformation passive : ex. DĂ©tourner un seul centime constitue un vol (Guy de Maupassant). D’autres verbes qui unissent l’attribut au sujet sont (en gras dans les exemples)[28] :

Je suis devenu un grand avocat d’assises (François Mauriac) ;
Les bonnes occasions se font rares ;
Mme ÉlĂ©onore tomba malade dangereusement (Gustave Flaubert) ;
Rodolphe était resté muet (Flaubert) ;
Cette surface demeure impénétrable à la vue (Paul Claudel) ;
Au milieu de tant de morts, ces deux exécutions passÚrent inaperçues (Albert Camus) ;
Sa voix affaiblie / semble le rĂąle Ă©pais d’un blessĂ© qu’on oublie (Charles Baudelaire) ;
Tout ce qui est triste me paraĂźt suspect (Julien Green) ;
Ces propositions ont l’air sĂ©rieuses ;
Vue d’en haut, la place [du village] faisait encore plus Ă©triquĂ©e (HervĂ© Bazin) ;
Les documents s’annoncĂšrent plus nombreux que ne l’avait d’abord fait espĂ©rer son maĂźtre (AndrĂ© Gide) ;
La fille passait pour coquette (Alphonse Daudet) ;
Les faits qu’elle cite m’apparaissent insignifiants (Mauriac) ;
La mĂ©decine s’était montrĂ©e impuissante ;
Les rues se trouvÚrent trop étroites pour les éléphants (Flaubert) ;
Le marchĂ© s’avĂ©ra fructueux (Romain Rolland) ;
Il s’affirme grand comĂ©dien ;
Le rÚglement de ces importations se révÚle difficile ou impossible ;
Il a été nommé président ;
L’accusĂ© est prĂ©sumĂ© innocent ;
Elle est considĂ©rĂ©e comme incapable d’une telle action ;
Il fut choisi pour chef ;
Il fut pris pour juge ;
Bossuet fut surnommĂ© l’Aigle de Meaux ;
Celui qui est trouvé avec les coupables est censé complice ;
Cette riviùre s’appelle le Loir ;
Ce pays jadis prospĂšre s’est changĂ© en dĂ©sert.

Dans d’autres grammaires que celles du français on trouve en gĂ©nĂ©ral en tant que copulatifs certains verbes Ă©quivalents aux français et d’autres, qui, Ă  cĂŽtĂ© d’un sens en contexte sans attribut, ont aussi un sens attributif. Exemples :

(en) She feels angry « Elle se sent en colÚre »[3] ;
(ro)
Învățătura Ăźnseamnă muncă « Apprendre c’est travailler » (littĂ©ralement « L’apprentissage signifie travail »)[29] ;
Numai să dea Dumnezeu să iasă cum cred eu « Dieu fasse que ce soit finalement comme je pense » (litt. « 
 que sorte
 ») (Liviu Rebreanu)[30] ;
(hu) ElmĂșltam hĂșszĂ©ves « J’ai plus de 20 ans » (litt. « J’ai passĂ© (l’ñge) de 20 ans »[31].
(BCMS)[27] :
Oƛeća se prevarenim « Il se sent trompĂ© » ;
Ne pravi se lud « Ne fais pas semblant d’ĂȘtre fou ».

Particularités de la copule dans quelques langues

En français

En français, la copule est souvent omise en phrase dite averbale. Elle peut ĂȘtre une phrase simple Ă©nonciative (ex. À vous la parole) ou exclamative : DĂ©licieux, vos gĂąteaux !, DrĂŽle de type !, Magnifique !, ImbĂ©cile ![32].

En phrase complexe, on trouve des attributs sans copule :

  • complĂ©tĂ©s par une proposition relative, ex. Heureux qui frissonne aux miracles de cette poĂ©sie (Anatole France)[33] ;
  • suivis d’une proposition sujet : Inutile que vous en parliez lĂ -bas ! (Flaubert)[34] ;
  • en proposition de concession : Quoique malade, Lucie a voulu nous accompagner[35].

En roumain

En roumain on peut omettre la copule pour Ă©viter sa rĂ©pĂ©tition dans un dialogue : – Era trist? – Trist (litt. « – Il Ă©tait triste ? – Triste »). Pour la mĂȘme raison, on peut l’omettre dans une phrase coordonnĂ©e : El era vesel, iar ea tristă « Il Ă©tait gai et elle – triste »[21].

L’omission est frĂ©quente Ă©galement dans des phrases appelĂ©es « nominales qualificatives »[36] :

Vorba lungă sărăcia omului (litt. « Parole longue pauvretĂ© de l’homme ») (proverbe) ;
El savant? « Lui, savant ? » ;
Bine că ai venit « Il est bon que tu sois venu(e) » (litt. « Bien que
 ») ;
Bucuroși de oaspeți? (litt. « Joyeux des hĂŽtes ? ») – formule de salut de locuteurs qui arrivent chez d’autres personnes.

Comme en français, des phrases exclamatives aussi peuvent ĂȘtre dĂ©pourvues de copule (ex. Năprasnic ger! « Terrible gel ! »)[37], ainsi que la proposition de concession : Deși sărac, e optimist « Quoique pauvre, il est optimiste »[38].

En espagnol

L’une des particularitĂ©s de l’espagnol est qu’il a deux verbes correspondant Ă  « ĂȘtre ». Les deux sont utilisĂ©s en tant que copules aussi[39].

L’un de ces verbes est ser. En gĂ©nĂ©ral, il est utilisĂ© quand l’identitĂ© ou la qualitĂ© sont vues comme permanentes:

  • avec un nom : Soy arquitecto « Je suis architecte » ;
  • avec un infinitif : Eso es sufrir « Cela est souffrir » ;
  • avec une proposition subordonnĂ©e : La dificultad es que no tenemos dinero « La difficultĂ© est que nous n’avons pas d’argent » ;
  • avec un adjectif considĂ©rĂ© comme exprimant une propriĂ©tĂ© inhĂ©rente au sujet : Este libro es triste « Ce livre est triste ».

Le verbe estar est employĂ© surtout avec des adjectifs, lorsqu’ils expriment :

  • une propriĂ©tĂ© provisoire ou vue comme telle par le locuteur : La sopa estĂĄ caliente « La soupe est chaude », EstĂĄ muy optimista « Il/Elle est trĂšs optimiste » ;
  • une propriĂ©tĂ© Ă©noncĂ©e par le locuteur comme impliquant son impression subjective : Elena estĂĄ muy guapa « Elena est trĂšs belle (Ă  mon avis) ».

En russe

Le russe est une langue oĂč, Ă  la diffĂ©rence d’autres langues slaves, le verbe Đ±Ń‹Ń‚ŃŒ (byt') correspondant Ă  « ĂȘtre » n’a plus au prĂ©sent de l’indicatif que la forme de 3e personne du singulier, et celle-ci non plus n’est pas utilisĂ©e en tant que copule, ex. ĐžĐœĐ° ŃĐ”ĐłĐŸĐŽĐœŃ ĐœĐ°Ń€ŃĐŽĐœĐ°Ń (Ona sevodnia nariadnaĂŻa) « Elle est Ă©lĂ©gante aujourd’hui ». Toutefois, aux autres modes et temps verbaux, ce verbe est utilisĂ© Ă  toutes les personnes : ĐžĐœ был ĐœĐ°Ń‡Đ°Đ»ŃŒĐœĐžĐșĐŸĐŒ (On byl natchal'n'ikom) « Il Ă©tait (le) chef », Маша Đ±ŃƒĐŽĐ”Ń‚ ĐœĐ°Ń€ŃĐŽĐœĐ°Ń (Macha boud'et nariadnaĂŻa) « Macha sera Ă©lĂ©gante », БуЮь ĐČĐ”ŃŃ‘Đ»ĐŸĐč! (Boud' vesioloĂŻ!) « Sois gaie ! », Đ±ŃƒĐŽŃƒŃ‡Đž Đ±ĐŸĐ»ŃŒĐœŃ‹ĐŒ (boudoutchi bol'nym) « Ă©tant malade ». Ces diverses situations demandent deux cas diffĂ©rents pour l’attribut. Sans copule et avec la copule au futur, il est au cas nominatif, mais avec la copule au passĂ©, Ă  l’impĂ©ratif et au participe, il est Ă  l’instrumental[40].

En hongrois

En hongrois, le verbe van « ĂȘtre » a toutes les formes personnelles En tant que verbe copulatif il est omis seulement Ă  la 3e personne du singulier et du pluriel du prĂ©sent de l’indicatif, en phrase canonique : Attila tanĂĄr « Attila est professeur », A könyvek rĂ©giek « Les livres sont anciens »[41]. Il est utilisĂ© Ă  cette forme si seulement il est mis en relief par une accentuation plus forte : GĂ©za van olyan jĂł matematikus, mint MiklĂłs « GĂ©za est largement aussi bon mathĂ©maticien que MiklĂłs »[19]. Aux autres personnes, modes et temps, ce verbe n’est pas omis (voir plus haut).

Dans les grammaires de cette langue on ne considĂšre comme copulatifs que les verbes van, lesz « devenir », marad « rester » et mĂșlik « passer » (Ă  sens temporel), l’attribut Ă©tant au nominatif. D’autres verbes correspondant Ă  ceux appelĂ©s plus haut pseudo-copulatifs exigent des complĂ©ments Ă  d’autres cas, c’est pourquoi ils ne sont pas considĂ©rĂ©s comme copulatifs[42].

En hébreu moderne

En hĂ©breu, la situation est semblable Ă  celle du russe pour ce qui est du verbe correspondant Ă  « ĂȘtre ». Au prĂ©sent de l’indicatif, il est absent (ex. yoram ayef « Yoram est fatiguĂ© »), mais la fonction de copule peut ĂȘtre remplie par le pronom personnel correspondant au sujet : sarah ĆĄelanu hi ayefa « Notre Sarah est fatiguĂ©e » (litt. « Sarah notre elle fatiguĂ©e »). Le pronom personnel est en gĂ©nĂ©ral exigĂ© si l’attribut est un nom : yoram hu rav « Yoram est rabbin » (litt. « Yoram lui rabbin »)[43]. La copule peut ĂȘtre un pronom dĂ©monstratif avec un attribut nom d’inanimĂ©, quand le sujet est indĂ©fini : iton eáž„ad zeh me‘at me’od dapim « Un journal, c’est trĂšs peu de feuilles » (litt. « Journal un cela peu trĂšs feuilles »)[44]. Le verbe copulatif est prĂ©sent aux autres formes : hu haya ketzat lo na‘im « Il a Ă©tĂ©/Ă©tait un peu dĂ©sagrĂ©able »[45], hu yihye gavoah miĆĄear eáž„av « Il sera plus grand que ses frĂšres »[46].

En arabe

En arabe non plus il n’y a pas de copule dans la phrase nominale au prĂ©sent, forme affirmative, l’attribut Ă©tant au nominatif, ex. al-Tariiq-u Tawiil-un « La route (est) longue », ’anti Sadiiqat-ii « Tu (es) mon amie ». On peut utiliser au prĂ©sent en arabe aussi un pronom personnel copule : al-muhimm-u huwa l-‘iamal-u « L’important c’est le travail » (litt. « L’important lui le travail »). Une telle phrase est niĂ©e avec un verbe signifiant « ne pas ĂȘtre » placĂ©e Ă  son dĂ©but, l’attribut Ă©tant au cas accusatif : lays-a xabiir-an « Il n’est pas un expert ». Au passĂ© et au futur, on utilise le verbe signifiant « ĂȘtre », Ă©galement placĂ© en dĂ©but de phrase, l’attribut Ă©tant lĂ  encore Ă  l’accusatif : kaan-a l-Tariiq-u Tawiil-an « La route a Ă©tĂ© longue », sa-ta-kuun-u zawjat-ii Tabiibat-an « Ma femme sera mĂ©decin »[47].

En japonais

En japonais, ce qui est pris en compte dans d’autres langues en tant qu’attribut peut former seul le prĂ©dicat dans le registre de langue familier, par exemple[48] :

Watashi wa Kyoto no shusshin « Je suis de Kyoto » (litt. « Moi THÈME Kyoto POSSESSEUR lieu d’origine »)[49] ;
Minako wa kawaii « Minako est jolie » (litt. « Minako THÈME jolie »).

Dans le registre courant, Ă  la fin de telles phrases neutres on ajoute la particule da qui est en gĂ©nĂ©ral interprĂ©tĂ©e par les linguistes comme une copule, bien qu’elle n’ait pas la mĂȘme valeur que le verbe « ĂȘtre » copulatif, ex. Watashi wa Kyoto no shusshin da. Le locuteur qui exprime en mĂȘme temps sa politesse, remplace la particule da par la particule desu : Watashi wa Kyoto no shusshin desu.

En turc

En turc non plus il n’y a pas de copule au prĂ©sent, dans des phrases non marquĂ©es pour l’aspect ou pour la modalitĂ©, Ă  la 3e personne du singulier, ex. Necla Ă¶ÄŸretmen « Necla est professeur »[50]. La copule manque dans certains cas Ă  la 3e personne du pluriel aussi: Öğretmenler « Ils/Elles sont professeurs » (litt. « Professeurs », avec accent sur l’avant-derniĂšre syllabe, alors qu’accentuĂ© sur la derniĂšre syllabe c’est simplement un nom au pluriel)[51]. Dans d’autres situations, la copule est un suffixe avec des formes diffĂ©rentes selon le temps, le mode etc. D’autres suffixes sont ajoutĂ©s Ă  la copule, le dernier Ă©tant la dĂ©sinence personnelle, qui est nulle Ă  la 3e personne du singulier : Necla Ă¶ÄŸretmendi « Necla Ă©tait/a Ă©tĂ© professeur » (litt. « Necla professeur-COPULE AU PASSÉ »), Biraz yorgundum « J’étais plutĂŽt fatiguĂ©(e) » (litt. « PlutĂŽt fatiguĂ©(e)-COPULE AU PASSÉ-DÉSINENCE DE 1re PERS. SG. »)[50], Öğrenciydiler « Ils/Elles Ă©taient Ă©tudiant(e)s » (litt. « Étudiant-COPULE AU PASSÉ-DÉSINENCE DE 3e PERS. PL. »)[51].

Notes et références

  1. Dubois 2002, p. 121-122.
  2. Bussmann 1998, p. 257.
  3. Crystal 2008, p. 116.
  4. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 139.
  5. Constantinescu-Dobridor 1998, article verb.
  6. Grevisse et Goosse 2007, p. 1511.
  7. Kalmbach 2013, p. 487.
  8. Kalmbach 2013, p. 675.
  9. Eastwood 1994, p. 6.
  10. Grevisse et Goosse 2007, p. 391.
  11. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 536.
  12. Grevisse et Goosse 2007, p. 463.
  13. Bosnien, croate, monténégrin et serbe.
  14. Barić 1997, p. 401-403 (grammaire croate).
  15. Dubois 2002, p. 238.
  16. Crystal 2008, p. 171-172.
  17. ErdƑs 2001, page F. Az összetett mondat (F. La phrase complexe).
  18. Avram 1997, p. 67.
  19. Szende et Kassai 2007, p. 382-385.
  20. Dubois 2002, p. 373.
  21. Avram 1997, p. 332-333.
  22. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 290.
  23. Dictionnaire de l’AcadĂ©mie française, 8e Ă©dition, article renard.
  24. Grevisse et Goosse 2007, p. 261, sans nommer des auteurs.
  25. Dubois 2002, p. 389.
  26. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 438.
  27. Čirgić 2010, p. 261 (grammaire montĂ©nĂ©grine).
  28. Grevisse et Goosse 2007, p. 261-265.
  29. Avram 1997, p. 424.
  30. Dexonline, article ieși.
  31. Kålmånné Bors et A. Jåszó 2007, p. 369.
  32. Grevisse et Goosse 2007, p. 515-516.
  33. Grevisse et Goosse 2007, p. 1430.
  34. Grevisse et Goosse 2007, p. 1463.
  35. Grevisse et Goosse 2007, p. 224.
  36. Avram 1997, p. 319.
  37. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 326.
  38. Bidu-Vrănceanu 1997, p. 124.
  39. Section d’aprùs Kattán-Ibarra et Pountain 2003, p. 103-106.
  40. Timberlake 2004, p. 281-282.
  41. Rounds 2001, p. 268.
  42. Bokor 2007, p. 243.
  43. Glinert 2005, p. 3-4.
  44. Glinert 1989, p. 173.
  45. Glinert 2005, p. 157.
  46. Glinert 2005, p. 148.
  47. Ryding 2005, p. 59-63.
  48. Section d’aprùs Kusutani 2006, p. 11-12.
  49. Wa est une particule qui exprime le fait que le mot qui la précÚde est le thÚme de la phrase, et no une particule qui marque la qualité de possesseur du mot la précédant.
  50. Göksel et Kerslake 2005, p. 110-111.
  51. Göksel et Kerslake 2005, p. 81-82.

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