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DĂ©terminant (grammaire)

En grammaire, conformĂ©ment Ă  une dĂ©finition gĂ©nĂ©rale, un dĂ©terminant est un terme subordonnĂ© Ă  un autre terme, appelĂ© « dĂ©terminĂ© » ou « rĂ©gissant », dans le cadre d’un rapport syntaxique. Le dĂ©terminant prĂ©cise, Ă©claire ou restreint le sens du dĂ©terminĂ©, autrement dit il l’actualise, contribuant Ă  sa rĂ©alisation dans la phrase[1] - [2] - [3].

Quant aux classes de mots qu’il comprend, le terme a un sens restreint, un sens plus large et un sens encore plus large[4].

Dans le premier sens, les dĂ©terminants sont des mots comme les articles, les adjectifs pronominaux et les numĂ©raux cardinaux qui participent avec un nom Ă  la formation d’un groupe nominal[5] - [2] - [6]. Ils peuvent substantiver toute entitĂ© linguistique pour crĂ©er un groupe nominal. Des exemples pour illustrer cette caractĂ©ristique sont[2] :

On a comptĂ© les peut-ĂȘtre de Renan ;
Vos g ressemblent Ă  des tĂȘtards ;
Trois que dans une petite phrase, c’est trop ;
Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.

Dans le deuxiĂšme sens, dans la classe des dĂ©terminants on fait entrer tout terme subordonnĂ© au nom (Ă©pithĂšte, complĂ©ment du nom)[7] et, dans le troisiĂšme, il s’agit de tout terme subordonnĂ© dans la phrase simple et dans la proposition membre d’une phrase complexe[3].

Pour les auteurs qui dĂ©finissent le dĂ©terminant au sens le plus large, celui exprimĂ© par un nom, un adjectif qualificatif, un pronom, un verbe, un adverbe ou une interjection, est un dĂ©terminant concret, vu qu’il se caractĂ©rise par un contenu lexical prĂ©cis. Un autre type de dĂ©terminant est appelĂ© abstrait, qui n’a pas de contenu lexical, mais seulement un sens grammatical. Ce sont les dĂ©terminants considĂ©rĂ©s dans le sens le plus restreint[3].

Cet article traite seulement des dĂ©terminants abstraits, appelĂ©s simplement « dĂ©terminants » par les auteurs qui n’emploient pas ce terme pour ceux qualifiĂ©s de concrets.

On classe d’habitude les dĂ©terminants en deux catĂ©gories : dĂ©finis et indĂ©finis[8] - [6].

Il y a des dĂ©terminants dans chaque langue mais, selon les langues, ils diffĂšrent quant Ă  leur nombre, Ă  leurs caractĂ©ristiques et aux cas oĂč on les utilise. Certaines langues diffĂšrent aussi quant Ă  la possibilitĂ© ou l’impossibilitĂ© d’utiliser tel ou tel type de dĂ©terminant avec la mĂȘme forme en tant que pronom.

EspÚces de déterminants

L’article

L’article a plusieurs dĂ©finitions. Selon l’une d’elles, c’est une partie du discours Ă  fonction grammaticale, qui accompagne le nom dans certaines langues, indiquant dans quelle mesure ce que celui-ci dĂ©nomme est connu des participants Ă  une situation de communication donnĂ©e[9].

D’aprĂšs une autre dĂ©finition, l’article est « le dĂ©terminant minimal, le mot qui permet au nom de s’actualiser, de se rĂ©aliser dans une phrase, si le sens ne rend pas nĂ©cessaire le choix d’un autre dĂ©terminant »[10].

ConformĂ©ment Ă  une autre dĂ©finition encore, l’article est un mot qui, du point de vue logique, individualise ou gĂ©nĂ©ralise le nom qu’il accompagne[11].

Il y a des diffĂ©rences entre certaines langues quant aux espĂšces d’articles qu’ils possĂšdent, ou entre grammaires de diverses langues concernant les espĂšces d’articles qu’elles dĂ©limitent.

L’article dĂ©fini

L’article dĂ©fini indique le fait que le nom auquel il est associĂ© est connu des participants Ă  la situation de communication, qu’il est individualisĂ© Ă  un haut degrĂ©, qu’il est exactement dĂ©fini, qu’il dĂ©nomme une certaine chose ou un certain ĂȘtre[10] - [9] - [11]. La connaissance du nom peut dĂ©couler du contexte oral ou Ă©crit, ou bien des connaissances que les participants ont du monde en gĂ©nĂ©ral[11].

Toutes les langues ne possĂšdent pas d’article dĂ©fini. Telles sont, par exemple, le latin et la plupart des langues slaves[12].

L’article indĂ©fini

L’article indĂ©fini exprime le fait que le nom auquel il est associĂ© dĂ©nomme une chose ou un ĂȘtre vivant inconnu des participants Ă  la communication, au sens qu’il n’en a pas encore Ă©tĂ© question au cours de celle-ci. Il indique Ă©galement que ce qui est dĂ©nommĂ© n’est pas individualisĂ© par rapport Ă  la classe dont il fait partie, et l’article ne fait qu’orienter l’attention sur la chose ou l’ĂȘtre dĂ©nommĂ©, sans le dĂ©terminer exactement[9] - [13] - [14] - [11].

Le déterminant démonstratif

Le dĂ©terminant ou adjectif dĂ©monstratif dĂ©termine un nom de façon dĂ©finie, en indiquant en gĂ©nĂ©ral sa proximitĂ© ou son Ă©loignement par rapport au locuteur (parfois au destinataire de l’énoncĂ© aussi), dans l’espace ou dans le temps. Les entitĂ©s dĂ©nommĂ©es par le nom peuvent ĂȘtre concrĂštes (choses, personnes, autres ĂȘtres), que le locuteur montre dans l’espace, mais peuvent aussi ĂȘtre abstraites (des noms de notions, d’actions). Dans certaines langues il y a aussi des dĂ©terminants dĂ©monstratifs qui se rĂ©fĂšrent Ă  des caractĂ©ristiques qualitatives, quantitatives ou autres des entitĂ©s dĂ©signĂ©es par les noms dĂ©terminĂ©s (voir plus bas les sections En BCMS et En hongrois). À part le cas de celles qu’il montre, le locuteur indique Ă  propos des entitĂ©s en cause qu’elles sont connues parce qu’il en a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© question ou que pour diverses autres raisons elles sont prĂ©sentes dans l’esprit du destinataire[15] - [16] - [17].

Il y a des différences entre certaines langues quant à la distinction de deux ou de plus de deux degrés de proximité/éloignement.

Le déterminant possessif

Le dĂ©terminant ou adjectif possessif dĂ©termine un nom de façon dĂ©finie en se rĂ©fĂ©rant en mĂȘme temps au possesseur de la chose, de l’ĂȘtre ou de la notion (appelĂ©s par un terme commun « objet possĂ©dĂ© ») dĂ©nommĂ©s par ce nom. Dans plusieurs langues, comme le français, le dĂ©terminant possessif exprime la personne grammaticale du possesseur (1re, 2e ou 3e), le fait qu’il y a un seul ou plusieurs possesseurs, ainsi que le nombre et le genre de l’objet possĂ©dĂ©[18].

Le déterminant numéral

Le dĂ©terminant numĂ©ral ou adjectif numĂ©ral cardinal exprime d’une façon prĂ©cise le nombre des ĂȘtres ou des choses dĂ©signĂ©s par le nom[19].

Le déterminant interrogatif

Le dĂ©terminant ou adjectif interrogatif est employĂ© en gĂ©nĂ©ral pour demander une information concernant une caractĂ©ristique de ce que dĂ©signe le nom qu’il dĂ©termine, ou de l’identifier par une caractĂ©ristique[20] - [21].

Certains dĂ©terminants interrogatifs sont utilisĂ©s comme exclamatifs, pour exprimer un sentiment vif (admiration, Ă©tonnement, indignation, etc.) Ă  propos des entitĂ©s dĂ©signĂ©es par les noms qu’ils dĂ©terminent[20].

Le déterminant relatif

« Le dĂ©terminant relatif dĂ©termine le nom en indiquant que la proposition qui suit est mise en relation avec ce mĂȘme nom dĂ©jĂ  exprimĂ© ou suggĂ©rĂ© dans la phrase[22]. »

Le déterminant indéfini

Les dĂ©terminants ou adjectifs indĂ©finis font partie d’une classe hĂ©tĂ©rogĂšne de mots qui indiquent une quantitĂ© non chiffrĂ©e, une identification imprĂ©cise ou un refus d’identification[23].

Les déterminants dans quelques langues

En français

En français, les déterminants sont les articles, les adjectifs numéraux et les adjectifs pronominaux[24]. Exemples :

  • articles dĂ©finis : le frĂšre, la sƓur, les frĂšres, les sƓurs ;
  • articles indĂ©finis : un frĂšre, une sƓur, des frĂšres, des sƓurs ;
  • articles partitifs : du vin, du courage, de la biĂšre, des rillettes ;
  • dĂ©terminants dĂ©monstratifs : ce garçon(-ci)/lĂ , cet homme(-ci)/-lĂ , cette femme(-ci)/-lĂ , ces garçons(-ci)/-lĂ  / hommes(-ci)/-lĂ  / femmes(-ci)/-lĂ  ;
  • dĂ©terminants possessifs : mon frĂšre, sa femme, votre vin/biĂšre, nos frĂšres/sƓurs, leur frĂšre/sƓur, etc. ;
  • dĂ©terminant interrogatif et exclamatif : quel garçon ?, quelle femme ?, quels hommes ?, quelles biĂšres ?, quel garçon ! ;
  • dĂ©terminant relatif : lequel, laquelle, lesquels, lesquelles ; en phrase : Ils ont jugĂ© Ă  propos de prendre une des colonnes [...] et d’en faire un clocher, lequel clocher a poussĂ© comme un champignon dans l’espace d’une nuit (Alfred de Musset, Lorenzaccio) ;
  • dĂ©terminants indĂ©finis : un autre livre, quelques pas, tout homme, toute la ville, chaque fille, nul citoyen[25], trop de personnes, n’importe quel livre, etc.

En anglais

Dans les grammaires de l’anglais on traite comme dĂ©terminants les classes de mots ci-dessous.

Il y a deux types d’articles[26] :

  • L’article dĂ©fini a une seule forme, invariable selon le genre et le nombre : the exhibition « l’exposition », the shelves « les rayons (d’une Ă©tagĂšre) ».
  • L’article indĂ©fini a deux formes, en fonction du son par lequel commence le mot suivant : consonne (a visitor « un visiteur ») ou voyelle : an accident « un accident ».

Les dĂ©terminants dĂ©monstratifs ont la mĂȘme forme que les pronoms qui leur correspondent : this carpet « ce tapis(-ci) », that colour « cette couleur-lĂ  », these flowers « ces fleurs(-ci) », those hills « ces collines-lĂ  »[27].

La plupart des dĂ©terminants possessifs diffĂšrent quant Ă  leur forme des pronoms correspondants. Leur forme dĂ©pend de la personne du possesseur, du nombre de celui-ci (Ă  une exception prĂšs) et, Ă  la troisiĂšme personne – de son genre aussi[28] :

my pen « mon stylo » ;
your number « ton/votre numéro » ;
his father « son pÚre (à lui) » ;
her decision « sa décision (à elle) » ;
its colour « sa couleur » (possesseur inanimé) ;
our house « notre maison » ;
their attitude « leur attitude ».

L’une des classes de dĂ©terminants exprimant la quantitĂ© est celle des numĂ©raux cardinaux, ex. two people « deux personnes »[29]. Une autre est celle des mots qui correspondent aux dĂ©terminants indĂ©finis des grammaires du français. Exemples[30] :

all crime « tout délit » ;
many trains « beaucoup de trains » ;
several people « plusieurs personnes » ;
every building « chaque bùtiment » ;
each ticket « chacun des billets » ;
no warning « aucun avertissement » ;
another car « une autre voiture » ;
other people « d’autres gens » ;
a lot of letters « un tas de lettres » ;
a bit of money « un peu d’argent » ;
some trains « certains trains ».

Ce dernier dĂ©terminant correspond aussi Ă  l’article partitif et Ă  l’article indĂ©fini pluriel français :

some money « de l’argent » ;
some cornflakes « des flocons de maïs ».

On peut employer ensemble :

  • un dĂ©terminant possessif et un dĂ©terminant numĂ©ral : my three brothers « mes trois frĂšres » ;
  • le numĂ©ral both et l’article dĂ©fini : both the clocks « les deux horloges » ;
  • un dĂ©terminant indĂ©fini quantitatif et un dĂ©monstratif : all that whisky « tout ce whisky(-lĂ ) » ;
  • l’article dĂ©fini avec un indĂ©fini quantitatif : the many rooms « les nombreuses chambres ».

En roumain

En roumain il n’y a pas d’article partitif dĂ©limitĂ© comme tel mais il y a deux articles que les autres langues romanes n’ont pas[31].

Les articles définis sont du type suffixe. Exemples :

ochiul « l’Ɠil » ;
numele « le nom » ;
casa « la maison » ;
pereții « les murs » ;
casele « les maisons ».

Il y a trois articles indéfinis :

un student « un étudiant » ;
o studentă « une étudiante » ;
niște studenți/studente « des Ă©tudiant(e)s ».

Ce dernier article est employĂ© au singulier avec la mĂȘme forme en tant que correspondant de l’article partitif français : niște cașcaval « du fromage (Ă  pĂąte dure) ».

Il y a un article appelé « démonstratif » qui est un déterminant défini :

  • Dans un groupe nominal avec un article dĂ©fini et une Ă©pithĂšte, il renforce l’idĂ©e de dĂ©termination dĂ©finie : omul bogat → omul cel bogat « l’homme riche ».
  • Il peut substantiver l’adjectif Ă  la place de l’article dĂ©fini. On peut donc dire blonda ou cea blondă « la blonde ».
  • Dans un syntagme contenant un dĂ©terminant numĂ©ral, c’est cet article qui est utilisĂ© et non pas l’article dĂ©fini : cei trei mușchetari « les trois mousquetaires », cele trei scrisori « les trois lettres ».
  • C’est cet article qui entre dans la formation du superlatif relatif : cel mai frumos « le plus beau ».

Il y a aussi un article possessif, qui donne au nom un caractĂšre dĂ©fini mais il a d’autres fonctions aussi :

  • UtilisĂ© avec un nom au gĂ©nitif, il se rĂ©fĂšre Ă  l’objet possĂ©dĂ©, s’accordant avec celui-ci. Exemples[32] :
    • masculin/neutre singulier : computerul cel nou al fratelui meu « l’ordinateur neuf de mon frĂšre » ;
    • fĂ©minin singulier : casa cea nouă a părinților mei « la nouvelle maison de mes parents » ;
    • masculin pluriel : pantofii cei noi ai verișoarei mele « les chaussures neuves de ma cousine » ;
    • fĂ©minin/neutre pluriel : cărțile cele noi ale profesorului meu « les nouveaux livres de mon professeur ».
  • Avec les adjectifs possessifs, il forme les pronoms possessifs : al meu « le mien », a ta « la tienne », ai săi « les siens », ale noastre « les nĂŽtres » f.
  • Il entre dans la composition de l’adjectif numĂ©ral ordinal, n’ayant pas de sens possessif dans ce cas : al doilea « le deuxiĂšme », a doua « la deuxiĂšme ».

Les dĂ©terminants dĂ©monstratifs peuvent ĂȘtre antĂ©posĂ©s ou postposĂ©s au nom en fonction du registre de langue, et ils ont des variantes selon le registre. On peut donc dire, par exemple « cet Ă©tudiant », de trois façons :

  • soutenu : acest student ;
  • courant et soutenu : studentul acesta, l’article dĂ©fini aussi Ă©tant obligatoire dans ce cas ;
  • familier et populaire : studentu’ ăsta.

Les dĂ©terminants possessifs se placent pratiquement toujours aprĂšs le nom, qui porte obligatoirement l’article dĂ©fini :

fiul meu « mon fils » ;
fiicele tale « tes filles » ;
scaunele noastre « nos chaises » ;
pantofii săi « ses chaussures » ;
frații/surorile lor « leurs frĂšres/sƓurs ».

Il y a plus de dĂ©terminants interrogatifs qu’en français :

  • Ce, invariable, peut ĂȘtre interrogatif Ce student e Radu? « Quel Ă©tudiant est Radu ? ». Son sens est plus prĂ©cis quand il entre dans une locution : Ce fel de student e Radu? « Quel genre d’étudiant est Radu ? ». Ce peut aussi ĂȘte exclamatif : Ce fată! « Quelle fille ! »
  • Care sert Ă  demander l’identification du nom dĂ©terminĂ© par une caractĂ©ristique : Care produse sunt mai bune? « Quels produits sont meilleurs ? »
  • Pour demander une information sur la quantitĂ© il y a un dĂ©terminant accordĂ© correspondant Ă  « combien de » : cĂąt 
?, cĂątă 
?, cĂąÈ›i 
?, cĂąte 
?: La cĂąÈ›i colegi le-ai dat adresa? « À combien de collĂšgues as-tu donnĂ© l’adresse ? »[33]

La classe des déterminants indéfinis est hétérogÚne, comme en français. Quelques exemples :

orice fenomen « tout/n’importe quel phĂ©nomĂšne » ;
oricare roman « n’importe quel roman » (parmi plusieurs) ;
unele profesoare « certaines professeures » ;
alți studenți « d’autres Ă©tudiants » ;
niciun scaun « aucune chaise ».

En roumain, la plupart des dĂ©terminants se dĂ©clinent, c’est-Ă -dire qu’ils ont des formes diffĂ©rentes de nominatif (sujet) et accusatif (complĂ©ment d'objet direct et complĂ©ments prĂ©positionnels, d’une part, et de gĂ©nitif et datif de l’autre. Au sujet de la dĂ©clinaison des noms, on dit qu’il y a dĂ©clinaison Ă  article dĂ©fini et Ă  article indĂ©fini, parce que, Ă  part le fĂ©minin singulier, ils sont les seuls Ă  distinguer le gĂ©nitif/datif du nominatif/accusatif. Exemples :

ochiul « l’Ɠil » (nominatif/accusatif) – ochiului « de l’Ɠil » (gĂ©nitif, cas du complĂ©ment du nom exprimant un possesseur), « Ă  l’Ɠil » (datif, cas du complĂ©ment d'objet indirect dit « d’attribution ») ;
Radu (nominatif/accusatif) – lui Radu « de/Ă  Radu » (Avec les noms propres masculins de personnes, c’est le seul cas oĂč l’article dĂ©fini est antĂ©posĂ©.) ;
o casă « une maison » – unei case « d’une / Ă  une maison » ;
omul cel bogat « l’homme riche » – oamenilor celor bogați « des/aux hommes riches » ;
acest student « cet Ă©tudiant » – acestui student « de/Ă  cet Ă©tudiant » ;
alți studenți « d’autres Ă©tudiants » – altor studenți « d’autres / Ă  d’autres Ă©tudiants » ;
nicio fată « aucune fille » – niciunei fete « d’aucune / Ă  aucune fille ».

Dans la plupart des cas, les dĂ©terminants s’accordent en genre et en nombre avec le nom par des dĂ©sinences portĂ©es par les deux termes, mais l’accord en cas grammatical par ce moyen se fait seulement avec les noms fĂ©minins, au gĂ©nitif/datif, ex. această fată « cette fille » – acestei fete « de/Ă  cette fille ».

À la diffĂ©rence du français, le nom est souvent employĂ© sans dĂ©terminant pour exprimer son caractĂšre indĂ©fini, par exemple le plus souvent dans les cas oĂč en français on utilise l’article partitif (Am pĂąine, brĂąnză și vin « J’ai du pain, du fromage et du vin ») ou l’article indĂ©fini pluriel : Nori negri se adună « Des nuages noirs s’assemblent »[34].

AprĂšs la plupart des prĂ©positions, le nom sans Ă©pithĂšte ni complĂ©ment n’a pas d’article dĂ©fini, bien qu’en fait il soit dĂ©fini, ex. Cartea e pe masă « Le livre est sur la table ». Les noms de pays masculins sont Ă©galement employĂ©s sans article avec des prĂ©positions, ex. Ăźn Maroc « au Maroc ».

En BCMS

Dans les grammaires du BCMS (bosnien, croate, montĂ©nĂ©grin et serbe) on n’emploie pas le terme « dĂ©terminant », mais dans le sens ci-dessus il y a de tels mots.

Comme les grammaires de la plupart des langues slaves, les grammaires du BCMS ne prennent pas en compte d’articles, bien qu’il soit fait mention du fait que le numĂ©ral jedan, jedna, jedno « un, une » a un sens indĂ©fini aussi. Dans cette situation, il correspond Ă  l’article indĂ©fini, par exemple dans la phrase Pred kućom se zaustavilo jedno dijete [
] « Un enfant s’est arrĂȘtĂ© devant la maison [
] »[35].

Les dĂ©terminants numĂ©raux correspondant Ă  « un(e) » et Ă  « deux » s’accordent avec le nom en genre et en nombre, le premier aussi ayant des formes de pluriel. Exemples[36] :

jedan čovjek « un homme » ;
jedne čizme « une paire de bottes » ;
dva čovjeka « deux hommes » ;
dvije ĆŸene « deux femmes » ;
trideset dvije kuće « trente deux maisons ».

Tous les autres dĂ©terminants s’accordent en genre (masculin, fĂ©minin et neutre), en nombre et en cas. Ils peuvent ĂȘtre pronoms avec la mĂȘme forme.

Les déterminants démonstratifs expriment trois degrés de proximité/éloignement[37] :

  • Ovaj « ce(t)
-ci, celui-ci », ova « cette
-ci, celle-ci », ovo (neutre singulier), ovi « ces
-ci, ceux-ci », ove « ces
-ci, celles-ci », ova (neutre pluriel) se rĂ©fĂšre Ă  ce qui est prĂšs du locuteur : Daću ti ovaj članak da ga pročitaĆĄ « Je vais te donner cet article, pour que tu le lises ».
  • Onaj « ce(t)
-lĂ , celui-lĂ  », ona « cette
-lĂ , celle-lĂ  », ono (neutre singulier), oni « ces
-lĂ , ceux-lĂ  », one « ces
-lĂ , celles-lĂ  », ona (neutre pluriel) se rĂ©fĂšre Ă  ce qui est Ă©loignĂ© et du locuteur, et du destinataire de l’énoncĂ©, par exemple prĂšs d’un tiers : Ć ta je ono na krovu? « Qu’est-ce que cela sur le toit ? »
  • Taj, ta, to, ti, te, ta expriment l’éloignement moyen, par exemple se rĂ©fĂ©rant Ă  ce qui se trouve prĂšs du destinataire : Lepo ti stoji ta haljina « Elle te va bien, cette robe ».

Il y a aussi des dĂ©terminants dĂ©monstratifs exprimant Ă©galement trois degrĂ©s de proximitĂ©/Ă©loignement, qui se rĂ©fĂšrent Ă  des caractĂ©ristiques. Ils n’ont pas de correspondants exacts en français. Exemples (ici, sauf en phrase, au masculin singulier)[37] :

  • ovakav, onakav, takav : Ćœelim ovakve rukave « Je voudrais des manches comme celles-ci » (dit, par exemple, un client Ă  un tailleur, en montrant les manches de sa propre veste) ;
  • ovoliki, onoliki, toliki : Ć ta ćeĆĄ raditi s tolikim novcem? « Qu’est-ce que tu vas faire de tout cet argent ? » (l’argent se trouvant sur le destinataire).

Les dĂ©terminants possessifs ont des formes qui distinguent la personne du/des possesseur(s) (y compris le genre dans le cas de celui, unique, de 3e personne), en distinguant en mĂȘme temps le genre et le nombre du/des possĂ©dĂ©(s). Exemples[38] :

moj sin « mon fils » ;
vaƥ grad « votre ville » ;
njegova soba « sa chambre (à lui) » ;
njena slika « son tableau (à elle) » ;
njihovi roditelji « leurs parents ».

Il y a aussi un possessif (svoj, -a, -e, -i, -e, -a) qui se rĂ©fĂšre seulement Ă  ce que possĂšde le sujet, indiffĂ©remment de ses genre, nombre et personne, ex. Ja ću tebi dati svoju kapu, a ti mi daj svoj ĆĄeĆĄir « Je vais te donner ma casquette et toi, donne-moi ton chapeau »[39].

Les déterminants interrogatifs sont les suivants :

  • koji, -a, -e, -i, -e, -a : Koju knjigu čitaĆĄ? « Quel livre (= lequel des livres) lis-tu ? »[40];
  • kakav, kakva, kakvo, kakvi, kakve, kakva : Kakvu salatu ĆŸelite? « Quelle salade (de quelle sorte) voulez-vous ? »[40].

Il y a aussi beaucoup de déterminants indéfinis, y compris des locutions. Exemples :

ikakav izlaz « une issue quelconque »[38] ;
svakakvi ljudi « des gens de toutes sortes »[35] ;
budi kakva voda « n’importe quelle eau »[35] ;
nikakve vesti « aucune nouvelle » (litt. « des nouvelles d’aucune sorte »)[38] ;
ničije dete « l’enfant de personne »[38] ;
svaki čovek « tout homme »[38] ;
neko dete « un enfant (quelconque) »[38] ;
bilo kakva kafa « n’importe quel cafĂ© »[38].

En hongrois

En hongrois, l’article dĂ©fini a deux formes selon que le mot qui le suit commence par une consonne ou une voyelle, le nom Ă©tant au singulier ou au pluriel[41] :

a håz « la maison » ;
az Ă©pĂŒlet « le bĂątiment » ;
az alacsony håzak « les maisons basses » ;
a magas Ă©pĂŒletek « les bĂątiments hauts ».

À la diffĂ©rence du français, les noms de continents, de pays au singulier et ceux des points cardinaux sont utilisĂ©s sans article s’ils n’ont ni Ă©pithĂšte ni complĂ©ment : Afrika « l’Afrique », FranciaorszĂĄg « la France », Ă©szak « le nord »[42].

Il y a un seul article indéfini, egy « un(e) »[41] :

egy håz « une maison » ;
egy osztålytårsam « un camarade de classe à moi ».

Cet article est beaucoup moins utilisé que son correspondant français. Il manque, par exemple[43] :

  • avec le nom en fonction d’attribut : Ez hĂĄz « C’est une maison », MĂĄria magyar lĂĄny « MĂĄria est une fille hongroise » ;
  • avec le nom prĂ©sentĂ© comme gĂ©nĂ©ral : ÁruhĂĄzban vĂĄsĂĄroltam a kĂ©pmagnĂłt « J’ai achetĂ© la vidĂ©o dans un grand magasin » ;
  • lĂ  oĂč en français on utilise un article partitif : Bort kĂ©rek « Du vin, s’il vous plaĂźt », Van friss kenyĂ©r? « Est-ce qu’il y a du pain frais ? »

Il y a des catĂ©gories de dĂ©terminants selon les registres de langue. Ceux du registre courant sont accompagnĂ©s de l’article dĂ©fini et ils peuvent ĂȘtre pronoms aussi[44] :

ez a håz « cette maison(-ci) » ;
ezek az Ă©pĂŒletek « ces bĂątiments(-ci) » ;
az a könyv « ce livre-là » ;
azok az orvosok « ces médecins-là ».

Ceux du registre soutenu ne peuvent pas ĂȘtre pronoms et sont utilisĂ©s sans article dĂ©fini, les trois premiers Ă©tant synonymes[44] :

e våroska « cette petite ville(-ci) » ;
eme gondolat « cette pensée » ;
ezen rendelet szerint « aux termes de ce décret » ;
azon esetben « dans ce cas-là ».

Il y a toute une sĂ©rie de dĂ©monstratifs qui se rĂ©fĂšrent Ă  une caractĂ©ristique, sans Ă©quivalents exacts en français. Ils peuvent tous ĂȘtre pronoms[44] :

ilyen/olyan håz « une maison comme celle-ci/-là ;
ugyanilyen/ugyanolyan Ă©pĂŒletek « des bĂątiments comme celui-ci/-lĂ  ;
efféle/afféle könyvek « des livres de ce genre-ci/là » ;
ekkora/akkora vårosok « des villes grandes/petites comme celle(s)-ci/-là ;
ugyanekkora/ugyanakkora Ă©pĂŒletek « des bĂątiments aussi grands/petits que celui-ci/lĂ  » ;
ennyi/annyi orvos « autant de mĂ©decins qu’ici/lĂ -bas » ;
ugyanennyi/ugyanannyi pĂ©nz « autant d’argent que cette somme-ci/lĂ  ».

En hongrois il n’y a pas de dĂ©terminants possessifs, leur fonction Ă©tant remplie par des suffixes.

Les dĂ©terminants interrogatifs peuvent eux aussi ĂȘtre pronoms[45] :

Melyik mosóport ajånlja? « Quel détergeant (= lequel des détergeants) me recommandez-vous ? » ;
HĂĄnyadik megĂĄllĂłnĂĄl kell leszĂĄllni? « À quel arrĂȘt faut-il descendre ? » (litt. « Au quantiĂšme
 ? ») ;
Ön milyen nyelven beszĂ©l? « Quelle langue parlez-vous ? » ;
Mekkora stadion Ă©pĂŒl? « De quelles dimensions sera le stade qu’on construit ? » ;
HĂĄny elem kell a fĂ©nykĂ©pezƑgĂ©pbe? « Combien de piles il faut mettre dans l’appareil photo ? » (entitĂ©s dĂ©nombrables) ;
Mennyi tejet akarsz a kåvéba? « Combien de lait veux-tu dans le café ? » (matiÚres non dénombrables).

Il y a de nombreux dĂ©terminants indĂ©finis, tous pouvant ĂȘtre employĂ©s en tant que pronoms aussi[46] :

BĂĄrmelyik szĂĄlloda megfelel « N’importe quel hĂŽtel me va » ;
Némely(ik) törvény teljesen érthetetlen « Certaines lois sont totalement incompréhensibles » ;
Semelyik szoknya nem åll jól neki « Aucune jupe ne lui va bien » ;
Csukd be valamelyik ablakot! « Ferme l’une des fenĂȘtres » ;
Valamilyen tanfolyamot végzett « Il a suivi un quelconque stage » ;
Nem olvasok akĂĄrmilyen ĂșjsĂĄgot « Je ne lis pas n’importe quel journal » ;
Mindenféle emberrel összejött « Il a fréquenté toutes sortes de gens » ;
Némi habozås utån igent mondott « Il/Elle a dit oui aprÚs quelque hésitation » ;
Semmilyen jĂł pĂ©lda nem jutott eszĂŒnkbe « Aucun bon exemple ne nous est venu Ă  l’esprit » (litt. « 
 d’aucune sorte
 ») ;
Valamennyi könyv a tåskåmban van « Tous les livres sont dans mon cartable » ;
NĂ©hĂĄny Ă©vvel kĂ©sƑbb elvĂĄltak « Ils ont divorcĂ© quelques annĂ©es plus tard » ;
Semennyi pĂ©nz nincs nĂĄllam « Je n’ai aucune somme d’argent sur moi ».

En hongrois il y a une diffĂ©rence importante entre le groupe nominal dĂ©terminĂ© de façon indĂ©finie et celui dĂ©terminĂ© de façon dĂ©finie, Ă©tant donnĂ© qu’en fonction de complĂ©ment d’objet direct ils font que le prĂ©dicat soit Ă  ce qu’on appelle « conjugaison indĂ©finie » dans le premier cas et Ă  la conjugaison dite « dĂ©finie » dans le second. Ces conjugaisons se distinguent par des dĂ©sinences diffĂ©rentes, ex. Olvasok egy könyvet « Je lis un livre »[47] vs Olvasom a könyvet « Je lis le livre »[48].

En hongrois, comme l’épithĂšte, les dĂ©terminants ne s’accordent pas avec le nom, Ă  une exception prĂšs. Le non-accord a deux aspects. PremiĂšrement, le dĂ©terminant est invariable, ex. a hĂĄz « la maison » – a hĂĄzak « les maisons ». DeuxiĂšmement, avec un dĂ©terminant de sens pluriel, le nom reste au singulier : hĂĄrom lĂĄny « trois filles » (litt. *« trois fille »), valamennyi könyv « tous les livres » (litt. *« tous livre »)[44].

Seuls les dĂ©monstratifs du registre courant s’accordent en nombre et en cas. La question de l’accord en genre ne se pose pas, le hongrois l’ignorant[44] :

Ezekbe az iskolĂĄkba jĂĄrtam « Ce sont ces Ă©coles que j’ai frĂ©quentĂ©es » :
AzokrĂłl a könyvekrƑl beszĂ©lĂŒnk « Nous parlons de ces livres-lĂ  »

Notes et références

  1. Dubois 2002, p. 140.
  2. Grevisse et Goosse 2007, p. 737.
  3. Constantinescu-Dobridor 1998, article determinant.
  4. Crystal 2008, p. 140.
  5. Bussmann 1998, p. 298-299.
  6. Kalmbach 2017, page Le groupe nominal : définitions.
  7. Cf. Crystal 2008, p. 140, sans nommer aucun auteur.
  8. Leeman 2004, cité par Grevisse et Goosse 2007, p. 738.
  9. Constantinescu-Dobridor 1998, article articol.
  10. Grevisse et Goosse 2007, p. 742.
  11. Bokor 2007, p. 247-248.
  12. Bussmann 1998, p. 89.
  13. Grevisse et Goosse 2007, p. 745.
  14. Crystal 2008, p. 241.
  15. Dubois 2002, p. 134.
  16. Crystal 2008, p. 135.
  17. Avram 1997, p. 174.
  18. Grevisse et Goosse 2007, p. 782.
  19. Grevisse et Goosse 2007, p. 763.
  20. Grevisse et Goosse 2007, p. 801.
  21. Bokor 2007, p. 232.
  22. Grevisse et Goosse 2007, p. 800.
  23. Grevisse et Goosse 2007, p. 802.
  24. Section d’aprĂšs Grevisse et Goosse 2007, p. 737-829, sauf les informations de la source indiquĂ©e Ă  part.
  25. Mauger 1971, 156–161. o.
  26. Eastwood 1994, p. 198.
  27. Eastwood 1994, p. 216.
  28. Eastwood 1994, p. 214.
  29. Eastwood 1994, 177.
  30. Eastwood 1994, p. 219-232.
  31. Section d’aprĂšs Cojocaru 2003, p. 42-47 et 77-99, sauf les informations des sources indiquĂ©es Ă  part.
  32. Cojocaru 2003, p. 48.
  33. Avram 1997, p. 182.
  34. Sarlin 2014, p. 72.
  35. Barić 1997, p. 208 (grammaire croate).
  36. Čirgić 2010, p. 99 (grammaire montĂ©nĂ©grine).
  37. Klajn 2005, p. 83-85 (grammaire serbe).
  38. Moldovan et Radan 1996, p. 58-60 (grammaire serbe).
  39. Barić 1997, p. 204.
  40. Klajn 2005, p. 86.
  41. Szende et Kassai 2001, p.179-181.
  42. Szende et Kassai 2001, p. 454-460.
  43. Szende et Kassai 2001, p. 181-182.
  44. Szende et Kassai 2001, p. 82-87.
  45. Szende et Kassai 2001, p. 90.
  46. Szende et Kassai 2001, p. 97-99.
  47. Szende et Kassai 2001, p. 208.
  48. Szende et Kassai 2001, p. 206.

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