Beagle
Le beagle ([bigl] ou [bigÉl]) est une race de chien originaire dâAngleterre, de taille petite Ă moyenne. Son apparence est similaire Ă celle du beagle-harrier bien qu'il soit plus petit, avec des pattes plus courtes et des oreilles plus longues.
Beagle
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Beagle tricolore. | |
RĂ©gion dâorigine | |
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RĂ©gion | Angleterre |
Caractéristiques | |
Taille | 33 Ă 40 cm |
Poids | 8 Ă 22 kg |
Poil | Ras, imperméable |
Robe | Uni (blanc), bicolore (blanc et sable) ou tricolore (blanc, noir et marron). |
TĂȘte | Fine, carrĂ©e. |
Yeux | Marron cerclés de noir. |
Oreilles | Tombantes, longues avec l'extrémité arrondie. |
Queue | Longue avec fouet blanc. |
CaractĂšre | Amical et attachant. |
Nomenclature FCI | |
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Le beagle est un chien courant, souvent utilisé en vénerie, et sélectionné pour la chasse au lapin, la chasse au chevreuil, au liÚvre et plus généralement au gibier à poils. Il a un odorat trÚs fin qui lui permet de servir en tant que chien de détection. Populaire comme chien de compagnie en raison de sa taille, de son tempérament et de son absence de problÚme de santé héréditaire, ces caractéristiques en font aussi un animal de laboratoire.
Bien que de petits chiens courants aient existĂ© il y a 2 000 ans, la race moderne a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e en Grande-Bretagne dans les annĂ©es 1830 Ă partir de diffĂ©rentes races, dont le talbot, le chien courant du Nord et le chien courant du Sud, races aujourdâhui disparues, et probablement le beagle-harrier.
Le beagle est dĂ©peint depuis lâĂšre Ă©lisabĂ©thaine en littĂ©rature, et plus rĂ©cemment au cinĂ©ma, Ă la tĂ©lĂ©vision et dans la bande dessinĂ©e (notamment avec le personnage de Snoopy).
Ătymologie et sĂ©mantique
La premiĂšre apparition Ă©crite du mot « beagle » remonte au XVe siĂšcle avec le Livre de Saint Albans de Juliana Berners[1] ; dans la littĂ©rature anglaise, il remonte Ă 1475 dans Esquire of Low Degree[2] : dans les deux cas, le mot est employĂ© comme un terme gĂ©nĂ©rique dĂ©signant des chiens courants de petite taille, et non pas la race de chien actuelle. On ne sait pas pourquoi le kerry beagle, noir et feu, prĂ©sent en Irlande depuis lâĂšre celtique, a pris le nom dâun beagle : avec 56 Ă 61 cm Ă lâĂ©paule, il ne peut ĂȘtre qualifiĂ© de petit chien courant.
Lâorigine du mot est incertaine, il pourrait dĂ©river du français bĂ©gueule (de « bĂ©er » et de « gueule »)[3] ou serait issu du mot celtique beag, qui signifie « petit »[1] - [3] dont on retrouve la trace dans les mots begle en ancien anglais et beigh en ancien français[3]. Le mot pourrait aussi provenir du français « beugler », en rĂ©fĂ©rence Ă la voix puissante du beagle[4]. En français, l'orthographe « bigle » a Ă©tĂ© utilisĂ©e[5] - [6], il sâagit dâune transcription phonĂ©tique partielle du terme anglais[6]. La prononciation actuelle est [bigl][7] ou [bigÉl][8].
En anglais, l'expression « singing beagle » (littĂ©ralement « beagle chantant »), employĂ©e par la reine Ălisabeth Ire, fait rĂ©fĂ©rence Ă l'aboiement harmonieux du beagle. Le « beagling » est en revanche un terme de chasse qui signifie « chasser avec des beagles »[3]. En français, on parle de « beagle Ălizabeth » pour dĂ©signer une variĂ©tĂ© de beagle dĂ©sormais disparue, qui Ă©tait caractĂ©risĂ©e par une trĂšs petite taille (moins de 25 cm de haut) ; les termes anglais dĂ©signant la mĂȘme variĂ©tĂ© insistent plus sur cette miniaturisation (gloves Beagle, dwarf Beagle, pocket Beagle - littĂ©ralement beagle de sacoche, beagle nain, beagle de poche)[1].
Histoire
AncĂȘtres du beagle
Des chiens courants de petite taille, similaires au beagle moderne, sont prĂ©sents dĂšs lâĂ©poque de la GrĂšce ancienne. Ces chiens sont probablement importĂ©s en Bretagne romaine par les Romains, bien qu'aucun document ne l'atteste[1]. On retrouve la trace de ces petits chiens de chasse dans les lois de la forĂȘt royale de Knut Ier d'Angleterre : ils sont alors exemptĂ©s dâune ordonnance qui exigeait de mutiler une patte aux chiens pouvant courir derriĂšre un daim[9]. Si les lois de Knut sont authentiques, cela confirme que des chiens ressemblant aux beagles sont prĂ©sents en Angleterre avant 1016 ; toutefois, celles-ci ont Ă©tĂ© peut-ĂȘtre inventĂ©es au Moyen Ăge[10].
Au XIe siĂšcle, Guillaume le ConquĂ©rant introduit le talbot en Grande-Bretagne. Câest une race au pelage presque entiĂšrement blanc, lente, Ă la gorge profonde, proche du chien de Saint-Hubert. Un croisement avec des greyhounds, effectuĂ© dans le but d'accroĂźtre leur vitesse, donne naissance au chien courant du Sud (southern hound) et au chien courant du Nord (north country beagle)[11] - [Note 1] : au XVIIe siĂšcle, ces deux races sont dĂ©veloppĂ©es pour chasser le liĂšvre et le lapin.
Le chien courant du Sud, un chien grand, lourd, avec une tĂȘte carrĂ©e et de longues oreilles soyeuses, est commun au sud du Trent. Bien que lent, il est endurant et possĂšde un odorat dĂ©veloppĂ©. Le chien courant du Nord est surtout Ă©levĂ© dans le Yorkshire et est commun dans les comtĂ©s du nord. Il est plus petit et plus rapide que le chien courant du Sud, moins lourd avec un museau plus pointu, mais son odorat est moins dĂ©veloppĂ©[12].
Au XVIIIe siĂšcle, la chasse au renard devient de plus en plus populaire et ces deux races tendent Ă diminuer en nombre. Ces chiens typĂ©s beagle sont croisĂ©s avec des races plus imposantes, spĂ©cifiques Ă la chasse au cerf, pour produire le foxhound anglais. Les effectifs des chiens courants du gabarit du beagle diminuent et ces chiens sont alors proches de lâextinction : quelques fermiers assurent leur survie au travers de petites meutes spĂ©cialisĂ©es dans la chasse au lapin.
Les meutes fondatrices
Le rĂ©vĂ©rend Phillip Honeywood Ă©tablit une meute de Beagle dans lâEssex dans les annĂ©es 1830, formant la base de la race du beagle. Bien que les dĂ©tails des lignĂ©es de cette meute ne soient pas enregistrĂ©s, des chiens courants du Nord et des chiens courants du Sud forment probablement la majeure partie de lâĂ©levage. William Youatt suggĂšre quâune majoritĂ© de cette lignĂ©e de beagle est issue du harrier, mais lâorigine de cette race est elle-mĂȘme obscure[13]. Quelques Ă©crivains suggĂšrent encore que le sens pointu de lâodorat du beagle viendrait dâun croisement avec le kerry beagle[14].
Les beagles dâHoneywood sont petits (25 cm Ă lâĂ©paule environ) et totalement blancs[15]. Le prince consort Albert et lord Winterton, un joueur de cricket connu, ont aussi des meutes de beagles, et lâintĂ©rĂȘt royal portĂ© Ă cette race a probablement permis son retour, bien que la meute de Honeywood fut de meilleure qualitĂ© parmi les trois[16].
On attribue le crĂ©dit de dĂ©veloppeur de la race Ă Honeywood, mais celui-ci produit des chiens pour la chasse uniquement : Thomas Johnson travaille Ă lâamĂ©lioration de la race afin dâavoir des chiens Ă la fois beaux et bons chasseurs.
Une race hétérogÚne
La race est d'abord fortement hétérogÚne. Des différences morphologiques, au niveau de l'attache des oreilles ou de la forme du museau et des lÚvres, existent entre les meutes[17]. En 1800, dans le Sportsman's Dictionnary, deux variétés sont distinguées selon leur taille : le beagle du Nord, de taille moyenne et le beagle du Sud légÚrement plus petit[17] - [18].
- Beagle du Nord
- Beagle du Sud
En plus des variations de taille, diffĂ©rents types de robes existent au milieu du XIXe siĂšcle : il existe une variĂ©tĂ© Ă poil dur, prĂ©sente au pays de Galles[17], et une Ă poil lisse. La premiĂšre survit jusquâau dĂ©but du XXe siĂšcle, et il reste des traces de sa prĂ©sence lors dâexpositions canines jusquâen 1969, mais cette variĂ©tĂ© est Ă prĂ©sent Ă©teinte et a probablement Ă©tĂ© absorbĂ©e dans la lignĂ©e principale des beagles[19]. Les couleurs sont elles aussi trĂšs variĂ©es : du beagle totalement blanc, au beagle blanc et noir ou blanc et orange en passant par le beagle blue mottled, mouchetĂ© gris et noir[17].
Dans les annĂ©es 1840, on commence Ă dĂ©velopper le standard du beagle mais il reste une large variation de taille, de tempĂ©rament et de fiabilitĂ© entre les meutes[20]. En 1856, dans le Manuel des sports ruraux britanniques (Manual of British Rural Sports), « Stonehenge »[Note 2] divise toujours le beagle en quatre variĂ©tĂ©s : le medium beagle, le dwarf beagle ou lapdog beagle, le fox beagle (une version plus petite et lente du foxhound) et le beagle Ă poil dur, ou terrier beagle, quâil dĂ©finit comme un croisement entre lâune des trois variĂ©tĂ©s et une race de terrier Ă©cossais[21]. Il donne aussi un dĂ©but de standard :
« Le beagle mesure de 25 pouces (63,5 cm), ou mĂȘme moins, jusqu'Ă 15 pouces (38,1 cm). Leur silhouette ressemble Ă celle du vieux chien courant du Sud en miniature, mais avec plus d'Ă©lĂ©gance et de beautĂ© ; et leur style de chasse ressemble aussi Ă celui de ce chien courant[21] - [Note 3] ».
En 1887, le beagle nâest plus en voie de disparition : il y a dĂ©jĂ dix-huit meutes en Angleterre[22]. Le Beagle Club est formĂ© en 1890 et le premier standard est Ă©crit au mĂȘme moment[23]. LâannĂ©e suivante, lâAssociation of Masters of Harriers and Beagles est formĂ©e au Royaume-Uni ; l'action de cette association combinĂ©e Ă celle du Beagle Club et aux expositions canines permet d'homogĂ©nĂ©iser la race. En 1902, le nombre de meutes est de quarante-quatre[22].
Exportations
Le beagle est importĂ© aux Ătats-Unis au plus tard dans les annĂ©es 1840, mais les premiers chiens sont destinĂ©s uniquement Ă la chasse et prĂ©sentent une qualitĂ© esthĂ©tique variable : ils ressemblent Ă des teckels aux pattes rigides, avec une tĂȘte fragile. LâĂ©tablissement dâune lignĂ©e de qualitĂ© commence dans les annĂ©es 1870 quand le gĂ©nĂ©ral Richard Rowett de lâIllinois importe quelques chiens dâAngleterre et commence un Ă©levage. Les beagles de Rowett sont reconnus pour avoir servi de modĂšles au premier standard amĂ©ricain, Ă©crit par Rowett, L. H. Twadell, et Norman Ellmore en 1887[24]. Le beagle est acceptĂ© comme race par lâAmerican Kennel club (AKC) en 1884.
En 1864, le beagle est apportĂ© en France par Paul Caillard aux frĂšres de Chabot. Ceux-ci offrent des individus au comte de Beauregard qui forme une meute rĂ©putĂ©e excellente Ă la chasse[25] et permet le dĂ©veloppement de la race dans tout le pays. Au XXe siĂšcle, la race sâest rĂ©pandue dans le monde entier.
Vers la popularité au XXe siÚcle
DĂšs sa formation, lâAssociation of Masters of Harriers and Beagles gĂšre une exposition rĂ©guliĂšre Ă Peterborough qui a commencĂ© en 1889, et le beagle club propose sa premiĂšre exposition en 1896[23]. Le beagle obtient toujours le succĂšs jusquâĂ la PremiĂšre Guerre mondiale durant laquelle les expositions sont suspendues. AprĂšs la guerre, la race est Ă nouveau sur le point de sâĂ©teindre : les derniers beagles Elizabeth sont probablement perdus Ă ce moment, et les enregistrements dĂ©clinent. Quelques Ă©leveurs, notamment Reynalton Kennels, travaillent Ă faire revivre lâintĂ©rĂȘt portĂ© Ă ce chien, et au moment de la Seconde Guerre mondiale, la race se porte de nouveau mieux. Les enregistrements dĂ©clinent encore durant la guerre mais remontent immĂ©diatement aprĂšs[26].
Comme chien de race, le beagle a toujours Ă©tĂ© plus populaire aux Ătats-Unis et au Canada que dans son pays dâorigine. Le National Beagle Club of America est formĂ© en 1888 et dĂšs 1901, un beagle gagne un Best in show. Comme au Royaume-Uni, lâactivitĂ© durant la PremiĂšre Guerre mondiale est minimale, mais la race a repris vie plus vite en AmĂ©rique du Nord. En 1928, le beagle gagne de nombreux prix Ă lâexposition du Westminster Kennel Club et en 1939, le champion Meadowlark Draughtsman obtient le titre de chien amĂ©ricain de race le plus rĂ©compensĂ© de lâannĂ©e[27]. En 1959, Derawunda Vixen gagne le Best in Show au Crufts[23]. Le , le beagle Uno, gagne la catĂ©gorie Best in show au Westminster Kennel Club pour la premiĂšre fois de lâhistoire de la compĂ©tition[28], puis la femelle « Miss P. » en 2015[29].
En AmĂ©rique du Nord, le beagle est classĂ© dans les dix races les plus populaires depuis plus de trente ans[30]. De 1953 Ă 1959, le beagle est la race la plus enregistrĂ©e de lâAmerican Kennel Club[31], et en 2005 et 2006 il est classĂ© cinquiĂšme sur un total de 155 races[32]. Les mĂȘmes annĂ©es, il nâest que 28e et 30e au classement des enregistrements du Kennel Club[33]. En France, le beagle est beaucoup moins populaire malgrĂ© une croissance des inscriptions au livre des origines français depuis quatre dĂ©cennies : en 2007, il nâest que la 17e race de chien pour ce qui du nombre d'inscriptions (2 701 inscriptions)[34]. Le beagle est cependant le chien de catĂ©gorie 6 le plus produit en France (3 310 demandes d'inscription), avec une large avance sur le second, le basset hound (996 demandes d'inscription)[35]. La population totale sur le territoire français est estimĂ©e Ă 40 000 beagles[36].
Marshall Beagle : marque déposée
De 1962 Ă 1967, Marshall BioResources, laboratoire amĂ©ricain d'implatation aujourd'hui multinationale, a sĂ©lectionnĂ© dans ses centres d'Ă©levages Marshall Farms (en), une lignĂ©e de beagles pour leur tempĂ©rament calme et doux. ĂlevĂ©s dans un environnement stĂ©rile, sans contact avec les agents pathogĂšnes canins courants (adĂ©novirus de types 1 et 2, maladie de CarrĂ©, herpĂšsvirus, parainfluenza, parvovirus, rage, Borrelia, Ehrlichia, Leptospira, Giardia, Coccidia, etc.), ils servent d'animaux de laboratoire pour les tests d'innocuitĂ© et d'efficacitĂ© de nouveaux mĂ©dicaments et thĂ©rapies pour les humains et les animaux. Elle constituerait le meilleur modĂšle canin pour le dĂ©veloppement de nouveaux mĂ©dicaments et vaccins vĂ©tĂ©rinaires commercialisĂ©s pour les animaux de compagnie. Cette population de beagles est commercialisĂ©e avec le statut de marque dĂ©posĂ©e « Marshall Beagle »[41]. Ces activitĂ©s ont fait l'objet de protestations de la part d'associations de dĂ©fense des animaux[42] - [43].
Standard
Apparence
Lâapparence gĂ©nĂ©rale du beagle rappelle celle du foxhound anglais en miniature, mais la tĂȘte est plus large avec un museau plus court, lâexpression faciale complĂštement diffĂ©rente et les pattes sont plus courtes en proportion dâavec le corps[45]. Le corps est compact, avec des pattes courtes mais bien proportionnĂ©es : il ne faut pas qu'il ressemble Ă celui d'un basset. Le standard anglais prĂ©cise que le beagle a « une impression de distinction dĂ©nuĂ©e de tout trait grossier ».
Le standard recommande une taille entre 33 et 40 cm au garrot mais des tailles proches (de l'ordre du centimÚtre) de cette fourchette sont tolérées[46]. Le beagle pÚse entre 12 et 17 kg[47], les femelles étant en moyenne légÚrement plus petites que les mùles[48].
Il a un crĂąne bombĂ©, un museau carrĂ© et une truffe noire (parfois de couleur foie). La mĂąchoire est forte avec une dentition bien alignĂ©e et des babines bien dessinĂ©es. Les yeux sont larges, noisette ou marron foncĂ©, avec un lĂ©ger regard suppliant de chien courant. Les oreilles larges sont longues, douces et au poil court, sâincurvant au niveau des joues et sâarrondissant Ă hauteur des lĂšvres. L'attache et la forme de l'oreille sont des points importants pour la conformitĂ© du standard[Note 4] : l'implantation de l'oreille doit ĂȘtre dans une ligne reliant l'Ćil et la pointe de la truffe, l'extrĂ©mitĂ© est bien arrondie et atteint presque lâextrĂ©mitĂ© du nez lorsquâon lâĂ©tire en avant[46].
Le cou est fort, mais de longueur moyenne ce qui lui permet de sentir le sol sans difficultĂ©, avec peu de fanons (peau de cou lĂąche). La poitrine large se rĂ©trĂ©cit sur un abdomen et une taille fuselĂ©s, et une courte queue lĂ©gĂšrement incurvĂ©e qui se termine par un fouet blanc. Le corps est bien dĂ©limitĂ© par une ligne du dessus (ligne du dos) droite et de niveau et un ventre qui nâest pas exagĂ©rĂ©ment relevĂ©. La queue ne doit pas sâenrouler sur le dos, mais rester droite quand le chien est actif.
Les membres antérieurs sont droits et bien placés sous le corps. Les coudes ne tournent ni en dehors, ni en dedans, et sont situés à peu prÚs à la moitié de la hauteur au garrot. L'arriÚre-main est musclée, avec des jarrets fermes et parallÚles, ce qui permet une poussée motrice importante, nécessaire à tout chien de travail.
- Beagle présenté à une exposition canine.
- Taille du beagle par rapport Ă l'homme.
Robe
Le standard du beagle prĂ©cise que « le poil du beagle est court, dense et rĂ©sistant aux intempĂ©ries », ce qui signifie que câest un chien capable de rester dehors par tous les temps, et quâil est avant tout un chien de chasse robuste avant dâĂȘtre un chien de compagnie[49]. Les couleurs admises par le standard sont celles des chiens courants anglais. La couleur foie n'est pas autorisĂ©e par le Kennel Club mais par l'American Kennel Club. L'ensemble de ces couleurs sont d'origine gĂ©nĂ©tique et certains Ă©leveurs essaient de dĂ©terminer les allĂšles des gĂ©niteurs afin d'obtenir la robe dĂ©sirĂ©e[50].
Les chiens tricolores ont un pelage blanc avec des taches noires et marron. Toutefois, de nombreuses variations de couleurs sont possibles, le marron s'étalant sur une plage de couleur allant du chocolat au roux trÚs clair, ainsi que de motifs[51] : du « classic tri » avec des taches aux couleurs bien dissociées, au « faded tri » (dilution de la couleur marron dans le noir) ou encore les beagles « pie », dont les couleurs forment des taches sur un fond majoritairement blanc. Les beagles tricolores naissent le plus souvent noir et blanc. Les aires blanches sont définitives dÚs huit semaines mais les zones noires peuvent ternir en brun durant la croissance[52] (le marron peut mettre un à deux ans avant de se développer). Quelques beagles changent graduellement de couleur pendant toute leur vie et peuvent perdre leur couleur noire.
Les chiens bicolores ont toujours une base blanche avec des taches dâune seconde couleur. Le feu et blanc est la couleur la plus commune des beagles bicolores, mais il y a une large palette dâautres couleurs comme lemon (citron), un marron trĂšs clair proche du crĂšme, rouge (roux trĂšs marquĂ©), marron, foie, marron foncĂ© et noir[53]. La couleur foie est peu commune et certains standards ne lâacceptent pas ; elle est souvent associĂ©e Ă des yeux jaunes.
Les variétés tiquetées ou marbrées sont de couleur noire ou blanche constellée de petites taches colorées comme le beagle blue-mottled aussi appelé beagle bluetick, qui a des taches qui paraissent bleu nuit, de maniÚre similaire à la robe du petit bleu de Gascogne. Quelques beagles tricolores ont aussi cette robe particuliÚre[54] - [55].
La seule robe unie autorisĂ©e est la robe blanche, c'est une couleur trĂšs rare. Quelle que soit la robe du beagle l'extrĂ©mitĂ© de sa queue doit ĂȘtre munie de longs poils blancs formant un panache. Ce fouet blanc a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© par les Ă©leveurs pour que le chien soit visible mĂȘme si sa tĂȘte est baissĂ©e au sol, lorsquâil piste une proie[49].
Deux robes supplémentaires, non reconnues par les clubs canins, existent : le beagle bleu norvégien (Norwegian blue beagle), aussi appelé beagle bleu russe (Russian blue beagle) dont la robe est merle, c'est-à -dire gris clair et parsemée de taches plus foncées[56], et le beagle bringé[57]. Ces deux nouveaux types de robe sont des résultats de croisements avec d'autres races.
- Une paire de beagles à la robe tricolore « faded ».
- Beagle tricolore pie
- Beagle bicolore
- Beagle blue-mottled ou bluetick
Odorat
Avec le chien de Saint Hubert, le beagle est le chien au sens de lâodorat le plus dĂ©veloppĂ©[58]. Dans les annĂ©es 1950, John Paul Scott et John Fuller commencĂšrent une Ă©tude de treize ans sur le comportement canin. Ils testĂšrent lâodorat de diffĂ©rentes races en mettant une souris dans un champ dâune acre et en mesurant le temps mis pour la retrouver. Le beagle la retrouva en moins dâune minute, tandis que le fox terrier la retrouva en quinze minutes et que d'autres races, comme le Scottish Terrier, n'y parvinrent pas. Le beagle sent le sol et nâest pas trĂšs bon pour dĂ©tecter une piste dans lâair[59].
Différences dans les standards
LâAmerican Kennel Club et le Canadian Kennel Club reconnaissent deux variĂ©tĂ©s sĂ©parĂ©es de beagle : le « 13 pouces » pour les beagles mesurant moins de 33 cm et les « 15 pouces » pour les chiens entre 33 et 38 cm. Le Kennel Club et les clubs affiliĂ©s Ă la FĂ©dĂ©ration cynologique internationale ne reconnaissent quâun seul type, mesurant de 33 Ă 41 cm. Des variĂ©tĂ©s anglaises et amĂ©ricaines sont parfois mentionnĂ©es. Cependant, il nây a aucune reconnaissance officielle de ces deux variĂ©tĂ©s.
Le standard américain reconnaßt la couleur foie alors qu'elle est clairement interdite pour le standard britannique.
Le patch hound ou patch beagle
Une souche connue sous le nom de patch hound a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par Willet Randall et sa famille depuis 1896 spĂ©cialement pour la chasse au lapin. Cette variĂ©tĂ© nâest pas nĂ©cessairement tachetĂ©e[60].
Le beagle Ălisabeth
Des races miniatures de chiens ressemblant au beagle sont connues depuis le rĂšgne de Ădouard II dâAngleterre et Henri VII dâAngleterre, tous les deux ayant des meutes de glove beagles, appelĂ©s ainsi parce que ces chiens entraient dans les poches des selles des chevaux. La reine Ălisabeth avait une race appelĂ©e pocket beagle, qui mesurait 20 Ă 23 cm au garrot, assez petit pour rentrer dans un sac (« pocket ») ou une sacoche. Les chiens de grande vĂ©nerie couraient aprĂšs la proie sur les terrains dĂ©gagĂ©s, et aprĂšs les chasseurs lĂąchaient les petits chiens pour continuer la traque sur des terrains embroussaillĂ©s. Ălisabeth Ire en parle comme ses « singing beagles » et divertissait souvent ses invitĂ©s en laissant ses beagles miniatures cavaler parmi les assiettes et les verres sur la table[61].
Le poĂšte et Ă©crivain du XVIIe siĂšcle Gervase Markham parle du beagle comme Ă©tant assez petit pour sâasseoir dans les mains dâun homme[62]. Le standard du beagle Ălisabeth existe en 1890[63] et il stipule que sa taille ne doit pas dĂ©passer dix pouces (25,4 cm) ; cette lignĂ©e est dĂ©sormais Ă©teinte, bien que des Ă©leveurs aient tentĂ© de recrĂ©er la variĂ©tĂ©[64].
Dans les annĂ©es 1970, l'amĂ©ricain Robert Mock entreprend de rĂ©tablir la race sous le nom de « Olde English Pocket Beagle » Ă partir de spĂ©cimens qui auraient survĂ©cu aux Ătats-Unis[65]. Il fonde en 1999 The Olde English Pocket Beagle (OEPBR), le premier registre d'Ă©levage de la race[66] qui enregistre environ 1 200 sujets dans les annĂ©es 2000[67]. En France, les premiers Old English Pocket Beagle sont importĂ©s en 2009 et le Club Canin Français du Olde English Pocket Beagle et du Pocket Beagle est formĂ© pour promouvoir et dĂ©velopper la race[68]. Toutefois, aucune fĂ©dĂ©ration cynologique ne reconnaĂźt le Old English Pocket Beagle (ou mĂȘme une variĂ©tĂ© de petite taille, peu importe lâappellation) comme une race. L'American kennel club considĂšrent que ces petits beagles sont en fait le rĂ©sultat dâune mauvaise descendance (beagles hors standard) ou atteints de nanisme[64].
Ăpreuve de travail
Le beagle peut participer Ă une Ă©preuve de travail pour les chiens courants oĂč ses qualitĂ©s de chien de chasse sont Ă©valuĂ©es avant ses qualitĂ©s esthĂ©tiques. Il n'existe pas de standard de travail codifiĂ©[69]. Le beagle est la seule race Ă pouvoir concourir dans toutes les catĂ©gories d'Ă©preuves de chasse pour chiens courants[35]. Le rĂ©cri doit ĂȘtre harmonieux et reflĂ©ter l'intensitĂ© de la chasse, la tĂȘte est collĂ©e Ă la piste, la queue est bien droite. La chasse doit ĂȘtre gaie, rapide et le rythme est soutenu. Le beagle montre un esprit d'initiative lorsque la piste est perdue[69].
CaractĂšre
Le beagle a un tempĂ©rament doux et de bonne disposition, pacifique. DĂ©crit dans de nombreux standards comme gai, il est aimable et en gĂ©nĂ©ral ni agressif, ni timide. RĂ©putĂ© gentil et trĂšs affectueux, il se montre un compagnon attachant. Bien quâil puisse ĂȘtre distant avec les Ă©trangers, il aime la compagnie et est en gĂ©nĂ©ral sociable avec les autres chiens.
Une Ă©tude de Ben et Lynette Hart faite en 1985, montre quâil est considĂ©rĂ© comme la race ayant le plus haut niveau dâexcitabilitĂ© devant le yorkshire, le cairn terrier, le schnauzer nain, le west highland white terrier et le fox terrier[70] - [Note 5]. Le beagle est intelligent, mais ayant Ă©tĂ© Ă©levĂ© pendant des annĂ©es pour poursuivre des animaux, il est aussi tĂȘtu et entĂȘtĂ©, ce qui peut le rendre difficile Ă dresser. Il est en gĂ©nĂ©ral obĂ©issant lorsquâil y a une rĂ©compense Ă la clef mais est facilement distrait par les odeurs autour de lui. En 1994, dans son livre The Intelligence of Dogs, Stanley Coren classe le beagle au 72e rang, ce qui en fait selon lui une race au faible potentiel dâobĂ©issance et de travail[71].
Bien qu'il risque parfois d'ĂȘtre brusque sans le vouloir, le beagle est parfait pour les enfants de tout Ăąge, car trĂšs joueur : câest lâune des raisons qui en fait un chien de compagnie populaire pour les familles. Câest un chien habituĂ© aux meutes et il peut ĂȘtre atteint dâanxiĂ©tĂ© de sĂ©paration[72]. Il n'est pas un bon chien de garde, mĂȘme sâil aboie ou hurle lorsquâil est confrontĂ© Ă quelque chose dâinhabituel. Tous les beagles ne hurlent pas mais certains aboieront lorsquâils sentiront lâodeur dâune proie potentielle[73].
Utilité
Chien de chasse
Historiquement, la race a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e en Angleterre pour la chasse Ă courre du liĂšvre : les beagles Ă©taient vus comme les compagnons de chasse idĂ©aux par les anciens qui pouvaient les suivre Ă cheval sans se fatiguer, par les jeunes qui les suivaient sur des poneys et pour les plus pauvres Ă pied[74]. Avec la mode des chasses rapides, le beagle, trop petit, tombe en dĂ©suĂ©tude, mais est toujours employĂ© pour la chasse au lapin. Chasser le liĂšvre avec une meute de beagles redevient populaire au milieu du XIXe siĂšcle. La chasse Ă courre du liĂšvre est Ă prĂ©sent illĂ©gale en Ăcosse depuis le Protection of Wild Mammals (Scotland) Act 2002 et en Angleterre et au pays de Galles depuis le Hunting Act 2004.
Chasser avec des beagles à pied est considéré comme idéal pour les jeunes personnes et de nombreuses écoles privées britanniques entretiennent par tradition une meute de beagles. Des meutes sont toujours entretenues par les écoles et les universités britanniques suivantes malgré les protestations des associations anti-chasse : Eton[Note 6], Marlborough, Wye, Radley, le Royal Agricultural College et Christ Church[75]. Cependant, une meute du Wye College dans le Kent a été volée par le front de libération des animaux en 2001[76].
La meute traditionnelle Ă pied est constituĂ©e de plus de 70 beagles, menĂ©e par un maitre d'Ă©quipage assistĂ© par un nombre variable de valets â dont le travail consiste Ă retrouver les chiens Ă©garĂ©s. Ce sont des chiens faciles Ă ameuter[77] - [78] : ils courent trĂšs proches les uns des autres ce qui est trĂšs utile pour une longue chasse, car cela Ă©vite de perdre des chiens et la piste du gibier. Les beagles peuvent aussi ĂȘtre employĂ©s seuls ou en couple[79].
La chasse au leurre est populaire lĂ oĂč la chasse est interdite ou pour les propriĂ©taires qui ne souhaitent pas participer Ă une mise Ă mort tout en souhaitant tout de mĂȘme voir Ă l'Ćuvre les qualitĂ©s de leurs chiens.
En France, 95 % des propriétaires de beagle sont des chasseurs[35]. Bien qu'étant incontournable pour les équipages de petite vénerie, la race est surtout utilisée pour la chasse à pied du gibier à poil tel que le lapin et du liÚvre[36]. Il est également le chien courant le plus utilisé pour la chasse au chevreuil[77]. Il chasse le renard dans l'ouest de la France et le sanglier dans le Midi[36].
Aux Ătats-Unis ils sont employĂ©s principalement pour la chasse au lapin depuis les premiĂšres importations. Le tableau de chasse des beagles inclut aussi le liĂšvre dâAmĂ©rique, le lapin dâAmĂ©rique, des oiseaux, le chevreuil, le cerf Ă©laphe, le lynx roux, le coyote, le sanglier et le renard, et quelques cas de chasse Ă lâhermine sont recensĂ©s[79] - [80]. Dans la plupart de ces cas, le beagle est utilisĂ© comme rabatteur[79]. Le beagle est mieux taillĂ© pour la chasse au liĂšvre que le harrier, en raison de son odorat trĂšs fin et de son endurance. Dans les sous-bois Ă©pais, ils sont aussi prĂ©fĂ©rĂ©s aux Ă©pagneuls pour la chasse au faisan[81].
Chien de détection
Les beagles sont utilisĂ©s comme chiens de dĂ©tection dans la Beagle Brigade par le dĂ©partement de lâAgriculture des Ătats-Unis. Ces chiens dĂ©tectent la nourriture dans les bagages entrant aux Ă.-U.. AprĂšs avoir essayĂ© diffĂ©rentes races, les autoritĂ©s ont choisi les beagles parce quâils sont petits et peu effrayants pour les gens cynophobes, faciles Ă entretenir, intelligents et bons travailleurs Ă condition dâobtenir une rĂ©compense[82]. Ils font le mĂȘme travail dans dâautres pays comme en Nouvelle-ZĂ©lande (Ministry of Agriculture and Forestry)[83], en Australie (Australian Quarantine and Inspection Service)[83], au Canada[83], au Japon[83] et en rĂ©publique populaire de Chine[84]. Des races plus grandes sont en gĂ©nĂ©ral utilisĂ©es pour la dĂ©tection des explosifs, qui nĂ©cessite de pouvoir grimper sur les bagages, ce qui nâest pas simple pour un beagle[85].
Les beagles sont utilisés comme chiens de détection des termites en Australie[86] et ont été signalés comme candidats possibles comme chien anti-drogue et anti-explosif[87] - [88].
Chien de laboratoire
Le beagle est la race de chien la plus utilisĂ©e pour des tests sur animaux, en raison de sa taille et de son naturel doux. Sur les 8 018 chiens utilisĂ©s au Royaume-Uni en 2004, 7 799 sont des beagles (97,3 %)[89] ; en 2005, ce pourcentage diminue Ă 96,6 %[90]. Aux Ătats-Unis, oĂč la race de chien utilisĂ©e nâest pas spĂ©cifiĂ©e[Note 7], le nombre annuel de tests effectuĂ©s sur les chiens a diminuĂ© de deux tiers, passant de 195 157 en 1973 Ă 64 932 en 2004[91]. En France, la race est Ă©galement non spĂ©cifiĂ©e, mais le nombre de chiens utilisĂ©s dans les laboratoires est stable depuis 2001, avec en moyenne 5 500 chiens[92] ; pour un Ă©leveur français, la vente de beagles Ă des laboratoires est un motif d'exclusion au club de la race[35]. Au Japon, la loi n'exige pas que lâespĂšce et le nombre dâanimaux soit rĂ©vĂ©lĂ©s[93].
Au Royaume-Uni, les beagles de laboratoire sont « produits » spĂ©cialement dans ce but par des sociĂ©tĂ©s comme Harlan, qui doivent obtenir une autorisation pour Ă©lever ses chiens destinĂ©s Ă la science[94]. Toutefois, les groupes anti-vivisection ont rapportĂ© des abus sur les animaux de laboratoire et exercĂ© des pressions pour faire cesser ces activitĂ©s quâils jugent barbares : par exemple, la sociĂ©tĂ© dâĂ©levage Consort Kennels a fermĂ© en 1997 sous la pression des associations pour le droit des animaux[95]. En 1997, des images secrĂštement filmĂ©es par un journaliste indĂ©pendant dans le Huntingdon Life Sciences montrent le personnel frappant et criant sur les beagles de laboratoire[96].
Les beagles sont utilisĂ©s dans de nombreuses disciplines : biologie fondamentale, mĂ©decine humaine appliquĂ©e, mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire, protection de lâenvironnement humain et animal[90] - [93]. Le test des cosmĂ©tiques sur les animaux est interdit dans les pays membres de lâUnion europĂ©enne[97]. Il est permis aux Ătats-Unis sâil nâest pas possible de recourir Ă dâautres mĂ©thodes[98], mais quand il faut tester la toxicitĂ© des additifs alimentaires, des mĂ©dicaments et de certains produits chimiques, la FDA utilise des beagles et des cochons vietnamiens comme substituts au test sur les hommes[99].
Chien de compagnie
Le beagle est aussi un chien de compagnie trĂšs apprĂ©ciĂ©, bien qu'il soit davantage utilisĂ© pour la chasse (seuls 4 Ă 5 % des beagles sont des chiens de compagnie)[100]. La race est mise en avant dans les mĂ©dias sans ĂȘtre sur-mĂ©diatisĂ©e. Le physique sympathique et doux du beagle, ainsi que son gabarit rĂ©duit et son caractĂšre amical, sĂ©duit les familles et les citadins. En France, le club de la race met en avant la polyvalence de la race, qui peut faire des activitĂ©s telles que l'agility, du cani-cross ou encore du flyball. Ces utilisations restent cependant trĂšs ponctuelles, le beagle Ă©tant essentiellement un chien de chasse[35].
En raison de leur tempérament amical et de leur gabarit, ils sont aussi fréquemment utilisés en thérapie animale, visitant les malades et les personnes ùgées dans les hÎpitaux[101].
Ălevage
Acquisition
En 2011, pour l'acquisition d'un chiot, le prix varie entre 600 et 1 000 euros en France selon la lignée et les prix obtenus par les reproducteurs. Il n'y a pas de différence importante entre le prix d'un chien destiné à la chasse, à la compagnie ou aux expositions. Le beagle de chasse est en moyenne un peu moins cher. Une saillie se négocie entre 500 et 1 000 euros. En France, les éleveurs sont nombreux, plus de 2 000 sont affiliés au club de la race[35].
Santé
La longévité du beagle est en moyenne de 12,35 ans[102] ce qui est une espérance de vie typique pour les chiens de cette taille[103].
La race est connue pour ĂȘtre rustique et ne connait pas de problĂšmes de santĂ© spĂ©cifiques. La dysplasie de la hanche, commune aux harriers et aux grandes races, est rarement considĂ©rĂ©e comme un problĂšme chez le beagle[104]. Le beagle peut ĂȘtre atteint d'une forme de nanisme particuliĂšre, la chondrodystrophie, appelĂ©e plus familiĂšrement Funny puppy[105] - [106] : le dĂ©veloppement du chiot est lent et conduit Ă des malformations osseuses. Dans de rares cas, les beagles peuvent dĂ©velopper une arthrite auto-immune dans les articulations (attaque du systĂšme immunitaire sur les articulations) mĂȘme jeunes. Les symptĂŽmes peuvent parfois ĂȘtre soulagĂ©s par un traitement aux corticoĂŻdes[107] - [108]. Le beagle est prĂ©disposĂ© Ă lâhypothyroĂŻdie[109] - [110], Ă la mĂ©ningoencĂ©phalite granulomateuse (en)[109] - [108], au rĂ©trĂ©cissement pulmonaire[108] - [109] et Ă l'hypercorticisme[108].
Les longues oreilles du beagle sont parfois sujettes Ă des infections. Les problĂšmes ophtalmologiques frĂ©quents chez le beagle sont le glaucome et la dystrophie cornĂ©enne[111] ; le prolapsus de la glande de Harder et la distichiasis apparaissent parfois, ces deux maladies pouvant ĂȘtre soignĂ©es par chirurgie[107]. Une dĂ©faillance du drainage nasolacrymal peut causer des yeux secs ou au contraire laisser sâĂ©couler les larmes sur la face[107] : l'hyposĂ©crĂ©tion lacrymale est hĂ©rĂ©ditaire chez le beagle[109]. Les beagles Ă robe bleue peuvent Ă©galement ĂȘtre atteints d'une alopĂ©cie des robes diluĂ©es, une maladie de peau pouvant ĂȘtre traitĂ©e mais jamais guĂ©rie[109].
Comme chien de chasse, il est sujet Ă des blessures mineures comme des coupures ou des entorses, mais, sâil est inactif, le problĂšme rĂ©current est lâobĂ©sitĂ© car il mange tout ce quâil trouve et il est redevable Ă ses propriĂ©taires pour rĂ©guler son poids[107]. Des parasites comme les tiques, les puces, les cestodes et les aoĂ»tats ou encore des Ă©pillets peuvent rester cachĂ©s dans ses yeux, ses oreilles et ses pattes[112]. Il peut ĂȘtre en contact avec de nombreux pathogĂšnes, dont l'Ă©chinococcose, et les vĂ©hiculer. Cet animal est le premier Ă avoir Ă©tĂ© testĂ© pour sa sensibilitĂ© Ă une souche du virus H5N1 de la grippe aviaire. L'Ă©tude en laboratoire a montrĂ© qu'aprĂšs une inoculation expĂ©rimentale, il pouvait excrĂ©ter le virus H5N1 durant quelques jours sans aucun symptĂŽme. Plusieurs types de grippe canine existent, avec comme chez l'homme de possibles recombinaisons gĂ©nĂ©tiques du virus dans un mĂȘme organisme infectĂ©. L'Ă©tude conclut[113] que la planification de la lutte contre une pandĂ©mie devrait prendre en compte chiens et chats de compagnie.
Les beagles peuvent avoir un comportement connu comme lâĂ©ternuement inversĂ©, pour lequel la respiration du beagle est bruyante comme sâil suffoque ou Ă©touffe, mais lâair passe bien Ă travers la bouche et le nez. La cause exacte de ce comportement est inconnue, mais ce nâest pas dangereux pour le chien[114].
Reproduction
Les portées sont en moyenne de cinq à six chiots. La croissance est terminée à douze mois[35].
Spécificité de l'élevage
Le beagle est considéré comme une race facile à élever. En France, le choix des reproducteurs est aisé du fait de l'important cheptel qui permet de trouver facilement un bon géniteur. L'importation de reproducteurs est réguliÚre depuis les années 1970. Les sujets sont importés du Royaume-Uni, mais également du Canada et de l'Europe de l'Est. L'Italie, l'Espagne et la GrÚce importent des sujets français. La consanguinité est assez peu utilisée par les éleveurs[35].
En France, la ligne directrice de l'Ă©levage est d'obtenir un beagle « beau et bon », c'est-Ă -dire qu'il n'y a pas de lignĂ©es consacrĂ©es au travail (chasse) et d'autres consacrĂ©es Ă la beautĂ©. Les Ă©leveurs considĂšrent que les meilleurs sujets sont capables de remporter les Ă©preuves de travail et les expositions. Un chien ne peut ĂȘtre champion de beautĂ© tant qu'il n'a pas obtenu un qualificatif « TrĂšs bon » au travail. Les caractĂšres morphologiques Ă surveiller sont la ligne du dos qui doit ĂȘtre bien rectiligne, la qualitĂ© des aplombs et du poil, la couleur des yeux[35].
Club de race
En France, une premiÚre association est créée en 1914 mais est dissoute lors de la PremiÚre Guerre mondiale. Le Club français du Beagle, Beagle-Harrier et Harrier est créé le au Grand Palais à Paris ; son président est alors le vicomte Bernard de Chabot. Les activités du club sont perturbées par la Seconde Guerre mondiale puis reprennent en 1946. L'association publie une revue d'information et organise en région trois à quatre spéciales d'élevage et une nationale d'élevage par an[35].
Liens avec les autres races
Dans les années 1850, Stonehenge recommande un croisement entre un beagle et un scottish terrier comme chien de rapport : le fruit de ce croisement est un bon travailleur, silencieux et obéissant, mais il est petit et peut difficilement rapporter un liÚvre[115]. Le beagle a également servi à améliorer les races basset hound et basset artésien[35].
Plus rĂ©cemment, la tendance est de croiser beagle et carlin pour obtenir le puggle, plus calme et demandant moins dâexercice quâun beagle. Ce croisement est construit pour la vie en ville[116] - [117] - [118]. D'autres croisements sont populaires, comme le bogle (boxer-beagle), le beabull (Bulldog anglais-beagle) ou encore le labbe (labrador-beagle)[119].
La race a deux homonymes, le beagle-harrier et le kerry beagle.
Apparitions dans la culture
Des rĂ©fĂ©rences au beagle apparaissent dĂšs le XVIe siĂšcle dans les travaux dâĂ©crivains tels que William Shakespeare, John Webster, John Dryden, Henry Fielding et William Cowper, et dans la traduction dâAlexander Pope de lâIlliade dâHomĂšre[Note 8]. Par la suite, les rĂ©fĂ©rences se multipliĂšrent.
Le beagle apparaßt dans les bandes dessinées et les dessins animés dans les années 1950 avec Snoopy le personnage de Peanuts[120] - [121] - [35], Les Rapetou (The beagle boys en anglais) de Walt Disney et Beegle Beagle, le compagnon de Grape Ape.
Il apparaĂźt dans de nombreux films, avec quelques rĂŽles principaux comme dans Comme chiens et chats (Cats and Dogs) et sa suite, ShaĂŻlo (adaptation du livre de Phyllis Reynolds Naylor) et dans la version non-animĂ©e de Underdog. Les rĂŽles secondaires sont nombreux avec entre autres Audition, The Monster Squad, la saga de NumĂ©ro Quatre ou encore dans certains films de Wes Anderson comme La Famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums) ou Fantastic Mr. Fox. Ă la tĂ©lĂ©vision, le beagle Porthos est le chien dans Star Trek: Enterprise mais la race apparaĂźt Ă©galement dans EastEnders, Les AnnĂ©es coup de cĆur (The Wonder Years) ou encore To the Manor Born.
Bagel, lâun des deux beagles de Barry Manilow, apparaĂźt de nombreuses fois sur les couvertures de ses albums. Le prĂ©sident amĂ©ricain Lyndon Baines Johnson avait de nombreux beagles et causa un tollĂ© quand il attrapa lâun dâentre eux par les oreilles durant une sĂ©ance officielle Ă la Maison-Blanche[122].
Le bateau sur lequel Charles Darwin fit son second voyage qui lui donna les bases de son livre de voyage Le Voyage du Beagle et lâinspiration pour le livre L'Origine des espĂšces sâappelait le HMS Beagle dâaprĂšs la race de chien, comme il Ă©tait de tradition dans la marine britannique[123]. Il donna par la suite son nom Ă lâatterrisseur Beagle 2.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Beagle » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Youatt postule que le southern hound est natif des ßles Britanniques et était utilisé par les Bretons insulaires pour la chasse.
- Pseudonyme de John Henry Walsh, Ă©diteur du magazine The Field.
- Citation originale :
« In size the beagle measures from 25 inches, or even less, to 15. In shape they resemble the old southern hound in miniature, but with more neatness and beauty; and they also resemble that hound in style of hunting » - Il compte pour un dixiÚme de la note dans le standard américain
- L'étude a été menée sur un panel de 96 experts, composé pour moitié de vétérinaires chirurgiens et de juges canins. Elle consistait à classer sept races de chiens par excitabilité.
- Selon le livre Henry Salt: Humanitarian Reformer and Man of Letters de George Hendrick, la meute de lâEton college a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1902
- Cependant, les beagles sont souvent cités dans les publications de recherche.
- Les citations pour chaque auteur sont les suivantes :
« Sir Toby Belch : She's a beagle, true-bred, and one that adores me : what o' that? »â William Shakespeare, La Nuit des rois (1600) Acte II ScĂšne III
« Mistress Tenterhook : You are a sweet beagle. »â John Webster, Westward Ho (1607) Acte III ScĂšne IV:2
« The rest in shape a beagle's whelp throughout, With broader forehead and a sharper snout »â John Dryden, The Cock and the Fox
« What the devil would you have me do? cries the Squire, turning to Blifil, 'I can no more turn her, than a beagle can turn an old hare. »â Henry Fielding, Histoire de Tom Jones, enfant trouvĂ© (1749) Chapitre 7
« For persevering chase and headlong leaps, True beagle as the staunchest hound he keeps »â William Cowper, The Progress of Error (1782)
« Thus on a roe the well-breath'd beagle flies, And rends his hide fresh-bleeding with the dart »â Alexander Pope, The Iliad of Homer (1715â20) Livre XV:697â8
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Annexes
Bibliographie
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- Katia MarĂ©chal, « Le Beagle â Son public â Son potentiel â Son Ă©levage â Son club â Son business », La revue technique du chien, no 19,â
Articles connexes
- Races de chien ayant probablement servi Ă l'Ă©laboration du beagle
- Utilisations du beagle
- Chien de chasse comme chien courant, initialement pour la vénerie ;
- Chien de détection ;
- Chien de compagnie.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Standards
Clubs d'Ă©levage
- « Club français du Beagle, Beagle-Harier et Harrier », club d'élevage affilié à la Société centrale canine.
- (de) Club suisse du Beagle, affilié à la Société Cynologique Suisse (SKG-SCS)
- (en) The Beagle Club, affilié à The Kennel Club (KC)
- (en) National Beagle Club of America, affilié à l'American Kennel Club (AKC)