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Alimentation humaine

L'alimentation humaine est l'alimentation des ĂȘtres humains, par opposition Ă  celle des plantes et de l'alimentation animale.

Nature morte de Van Dyck, présentant des aliments consommés dans le Nord de l'Europe (début du XVIIe siÚcle (1613).

Besoin primaire de l'espÚce, elle n'en est pas moins à l'origine d'importants investissements socioculturels qui prennent la forme de cuisines, gastronomies, repas rituels, de familles ou d'apparat, etc., autant de phénomÚnes ayant beaucoup évolué avec les époques, les cultures, les modes et les échanges, et notamment étudiés par l'anthropologie de l'alimentation.

En France l'alimentation se distingue, par exemple, par l'introduction de fromages, escargots, voire de grenouilles ; d'autres habitudes traditionnelles introduisent des insectes ou des algues, par exemple en Asie.

Pour des raisons de santé publique, sur le plan de la sécurité alimentaire et de l'hygiÚne, ou de la prévention, l'alimentation humaine est source d'un important corpus de guides de bonnes pratiques et de réglementations nationales ou supranationales (Codex Alimentarius).

Sources alimentaires

La majorité de l'alimentation ordinaire de la plupart des populations provient directement ou indirectement des plantes domestiquées. 5 % des calories consommées sont fournies par des espÚces sauvages[1]. Les animaux d'élevage fournissant environ l'essentiel de la viande consommée (38 % pour la viande porcine, 30 % pour la viande de volaille et 25 % pour la viande bovine), le reste étant fourni par la chasse[2]. 75 % des aliments de la planÚte proviennent d'à peine 12 espÚces végétales cultivées et 5 animales[3].

Selon les estimations difficiles Ă  effectuer, sur les prĂšs de 400 000 espĂšces de plantes recensĂ©es dans le monde, 5 538 servent comme nourriture humaine[4]. Alors qu'il y a 80 000 espĂšces comestibles, 50 assurent Ă  elles seules 90 % de l'alimentation humaine[5] (les trois cultures de base, blĂ©, maĂŻs et riz, fournissent 60 % des apports nutritionnels (calories et protĂ©ines) alors que le sorgho, le millet, les pommes de terre, les patates douces, le soja et le sucre fournissent un autre 25 %)[6].

Besoins alimentaires

Évolution des besoins

Les besoins alimentaires de l'ĂȘtre humain actuel rĂ©sultent d'un processus Ă©volutif de plusieurs millions d'annĂ©es durant lesquels la pression de l'environnement a modelĂ© son patrimoine gĂ©nĂ©tique[7]. Cependant, depuis l'apparition de l'agriculture, il y a 10 000 ans[8], Ă  la « rĂ©volution nĂ©olithique » et depuis la RĂ©volution industrielle[9], l'adaptation gĂ©nĂ©tique a Ă©tĂ© incapable de suivre le rythme des changements culturels : l'humain du XXIe siĂšcle est en effet prĂ©cĂ©dĂ© « par seulement deux ou trois gĂ©nĂ©rations ayant connu une alimentation sophistiquĂ©e, de plus en plus modelĂ©e par l'ingĂ©nierie agroalimentaire, par 10 gĂ©nĂ©rations pendant l'Ăšre industrielle, par environ 500 gĂ©nĂ©rations qui n'ont vĂ©cu presque exclusivement que de l'agriculture, et par plus de 1 000 000 gĂ©nĂ©rations n'ayant connu que la chasse, la pĂȘche et surtout la cueillette »[10]. La sĂ©lection naturelle, opĂ©rant graduellement et trĂšs lentement sur de nombreuses gĂ©nĂ©rations, n'a pas eu le temps d'inscrire dans le patrimoine gĂ©nĂ©tique (plus de 99 % de l'hĂ©ritage gĂ©nĂ©tique de l'humain actuel est antĂ©rieur au stade Homo sapiens[11]) des aptitudes spĂ©cialisĂ©es — capacitĂ©s mĂ©taboliques et nutritionnelles — rĂ©pondant aux Ă©normes changements de choix des produits alimentaires et des habitudes alimentaires complĂštement bouleversĂ©es depuis la fin du XXe siĂšcle. Ce fait Ă©volutif, associĂ© Ă  l'observation de maladies civilisationnelles inconnues des populations de chasseurs-cueilleurs (maladie coronarienne, hypertension artĂ©rielle, diabĂšte de type 2, obĂ©sitĂ© et peut-ĂȘtre certains cancers[12]), est Ă  l'origine d'un courant de pensĂ©e, la mĂ©decine Ă©volutionniste, qui considĂšre, de maniĂšre excessive[13], que l'alimentation et l'activitĂ© physique actuelles devraient reproduire le modĂšle de l'alimentation prĂ©-agricole et le mode de vie palĂ©olithique.

Apports nutritionnels conseillés

Portions journaliÚres sur la roue des aliments selon la rÚgle du « 421 GPL ».

Dans un rĂ©gime alimentaire Ă©quilibrĂ© d'un adulte qui dĂ©pense 2 000 kcal/jour, les apports nutritionnels conseillĂ©s concernant l’énergie[14] sont en moyenne, selon l'ANSES : apport de 1 g de protĂ©ines par kg de masse corporelle (dont 50 % d'origine animale et 50 % d'origine vĂ©gĂ©tale), soit 12 Ă  16 % de l’Apport Ă©nergĂ©tique Total (AET), un apport de lipides de 35 Ă  40 % de l’AET (dont 1/3 d'origine animale et 2/3 d'origine vĂ©gĂ©tale) et un apport de glucides de 50 Ă  55 % de l’AET (dont 55 % de glucides complexes et 45 % de sucres simples)[15].

La ration alimentaire moyenne se répartit généralement de la façon suivante[15] :

  • Homme et femme,
    • Petit dĂ©jeuner : 25 %,
    • DĂ©jeuner : 40 %,
    • DĂźner : 35 % ;
  • Enfant, adolescent, femme enceinte, femme allaitante, personne ĂągĂ©e,
    • Petit dĂ©jeuner : 25 %,
    • DĂ©jeuner : 35 %,
    • GoĂ»ter : 10 %,
    • DĂźner : 30 %.

Ces recommandations ne font pas consensus ; la ration alimentaire est Ă  adapter Ă  l'Ăąge et la taille, Ă  la saison et au climat ainsi qu'Ă  l'activitĂ© physique ; et l'Ă©quilibre alimentaire peut s’établir sur la semaine plutĂŽt que sur une journĂ©e[16].

Alimentation et santé

Une alimentation saine consiste à manger des aliments sains (non pollués, non avariés) tout en veillant à l'équilibre alimentaire (c'est-à-dire à consommer ni trop ni trop peu de nutriments essentiels tels que les vitamines et les oligo-éléments, de protéines, de glucides, de lipides, de fruits, de légumes).

Certains régimes alimentaires traditionnels ont un impact favorable sur la santé. Les habitants de l'ßle japonaise d'Okinawa ont l'espérance de vie la plus longue au monde. Leur alimentation a de nombreux points communs avec celle du « régime crétois » : utilisation d'huile, peu de graisses animales, consommation de légumes et de poissons, régime frugal. Le microbiote joue aussi un rÎle important et permet de mieux comprendre ces faits. Une alimentation saine inclut un minimum de diversité dans les aliments.

L'alimentation est l'un des facteurs influençant l'espĂ©rance de vie en bonne santĂ© et la qualitĂ© de vie. Ainsi au Royaume-Uni, une Ă©quipe de chercheurs de l'universitĂ© de Cambridge, en partenariat avec le Conseil de la recherche mĂ©dicale, a menĂ© une enquĂȘte sur 20 244 individus (dont 1 987 sont dĂ©cĂ©dĂ©s en cours d'enquĂȘte) pendant quatorze ans (1993-2007), afin de dĂ©terminer l'impact du mode de vie sur l'espĂ©rance de vie[17]. L'Ă©tude conclut que le « mode de vie idĂ©al » - absence de tabac, consommation d'alcool Ă©gale ou infĂ©rieure Ă  un demi verre par jour, consommation de cinq fruits et lĂ©gumes par jour, exercice physique d'une demi-heure par jour - majore l'espĂ©rance de vie de quatorze ans par rapport au cumul des quatre facteurs de risque[18]. Le cumul des quatre facteurs de risque (tabac, alcool, manque de fruits et lĂ©gumes et d'exercice physique) multiplie le risque de dĂ©cĂšs par 4,4, trois facteurs, de 2,5, deux facteurs de prĂšs de 2 et 1 facteur de 1,4. Selon le professeur Kay-Tee Khaw, premier signataire de l'Ă©tude, « c'est la premiĂšre fois que l'on analyse l'effet cumulĂ© des facteurs de risque sur la mortalitĂ© »[18].

Situation globale

Un index alimentaire élaboré par Oxfam[19] brosse un portrait révélateur de la situation alimentaire à travers le monde. Cet index classe 125 pays selon les critÚres suivants :

  • AccĂšs Ă  une nourriture suffisante,
  • AccĂšs Ă  une nourriture abordable,
  • QualitĂ© de la nourriture,
  • PrĂ©valence d'obĂ©sitĂ© et de diabĂšte dans la population.

Les Pays-Bas, la Suisse et la France sont en tĂȘte de ce classement. Les 20 premiĂšres positions sont occupĂ©es par les pays de l'Europe de l'Ouest et l'Australie. Au bas de la liste, se retrouvent surtout les pays d'Afrique[20].

Évolutions rĂ©centes dans les sociĂ©tĂ©s dĂ©veloppĂ©es

Le mode de vie actuel dans les sociétés développées menace de mettre à mal les principes d'une alimentation saine.

L'obésité augmente réguliÚrement dans le monde (y compris en France) depuis 30 ans. Elle concerne aujourd'hui en France 15 % des adultes[21] et 18,2 % des enfants issus de groupes sociaux désavantagés, contre 14,2 % de ceux issus des groupes avantagés[22] : une frange de plus en plus importante et jeune de la population. Des habitudes alimentaires néfastes pour la santé se développent :

  • consommation de sodas, crĂšmes glacĂ©es, desserts sucrĂ©s et produits contenant des sucres simples[23] ;
  • rĂ©gimes amaigrissants dĂ©sĂ©quilibrĂ©s sur le plan nutritionnel, et gĂ©nĂ©ralement contre-productifs[24] car suivis plus tard de pĂ©riodes d'alimentation encore plus riches ;
  • grignotage d'aliments gras et sucrĂ©s (concernerait 60 % des adolescents), qui coupent la faim pour les aliments utiles ;
  • plats prĂ©parĂ©s comprenant trop de sel[25] (ce qui augmente trĂšs fortement l'hypertension artĂ©rielle[26] et incite Ă  manger toujours plus salĂ©[27]), et peu d'aliments frais (donc moins de vitamines notamment).
  • consommation d'aliments industriels contenant un grand nombre d'additifs souvent d'origine industrielle. « La plupart des aliments transformĂ©s sont tellement transformĂ©s et contiennent tant d’additifs qu’il est quasiment impossible de savoir ce que l’on mange et, surtout, quelles seront les consĂ©quences d’un tel type d’alimentation Ă  moyen et long terme », estiment en substance vers 2007 Catherine Ruchon-Vialard et Bernard Duran, auteurs d'une enquĂȘte de trois ans sur l'alimentation[28].

Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par des mĂ©decins de l'Association santĂ© environnement France (ASEF) a rĂ©vĂ©lĂ© que les enfants avaient de mauvaises habitudes alimentaires et des connaissances culinaires limitĂ©es[29]. Selon elle, Ă  table prĂšs d’un enfant sur quatre boit du sirop, du jus de fruits ou du soda et 10 % rajoutent des sauces systĂ©matiquement (mayonnaise ou ketchup). 87 % des enfants ne savent pas ce qu’est une betterave et un Ă©colier sur trois ne reconnaĂźt pas un poireau, une courgette, une figue ou un artichaut. Un quart des enfants ne savent pas que les frites sont des pommes de terre et 40 % ne connaissent pas la composition des chips, du jambon ou des nuggets[29].

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une vaste campagne de promotion d'une alimentation plus saine. En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS, MinistÚre de la santé) encourage en particulier une consommation de fruits et légumes plus importante (slogan : cinq fruits et légumes par jour).

Cependant, au XXIe siÚcle, une part de la population des pays développés connaßt des problÚmes de malnutrition qui sont liés à la difficulté de cette population à disposer de revenus suffisants pour bien se nourrir, ce que l'on nomme sécurité alimentaire.

Situation dans les pays en voie de développement et dans les PMA

  • AmĂ©lioration quantitative jusqu'en 1995, puis recul :

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'humanité a connu une période globale d'amélioration de la sécurité alimentaire (« seuls » 13 % des terriens étaient sous-alimentés contre 37 % au début des années 1970[30], puis un déclin de 1995 à 2019 [31], notamment en raison de traités commerciaux[32] (voir plus bas).

La faim sévit encore dans les pays en voie de développement et dans certaines régions aux modes de vie ancestraux. Ailleurs la quantité d'aliments disponible par habitant atteint ou dépasse généralement le seuil fixée par la FAO (2500 kilocalories par jour).

À titre d'exemple : en 2007 la sous-nutrition restait un grave problĂšme de santĂ© publique dans le monde ; « sur 6,5 milliards d'habitants que compte la Terre, 2 milliards sont mal nourris et 854 millions sont "affamĂ©s", disposant de moins de 2 200 calories par jour »[33] mĂȘme si (en 2011) les spĂ©cialistes estiment qu'une agriculture mondiale optimisĂ©e pourrait probablement nourrir 12 milliards d'humains, si la ressource alimentaire Ă©tait mieux partagĂ©e[34].

La sous-nutrition est souvent due Ă  une pĂ©nurie alimentaire pouvant ĂȘtre causĂ©e par :

  • une instabilitĂ© politique ou un conflit armĂ© (ex : Darfour...) ;
  • une catastrophe naturelle (ex : sĂ©cheresses en Mauritanie, inondations en Inde).

La pénurie alimentaire entraßne une hausse rapide et importante des prix des denrées alimentaires, privant les plus pauvres de nourriture. L'Afrique, l'Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient sont les régions les plus concernées.

L'immangeable change d'un pays Ă  l'autre parce que l'image du comestible est aussi une affaire culturelle[35].

  • AmĂ©lioration qualitative :

L'alimentation des sociĂ©tĂ©s rurales traditionnelles Ă©tait souvent fondĂ©e sur deux aliments principaux : une cĂ©rĂ©ale (ex riz, maĂŻs, blĂ©) et une lĂ©gumineuse (haricot, lentille
), ce qui impliquait une certaine monotonie dans les repas, et une vulnĂ©rabilitĂ© Ă  l'alĂ©a climatique. La plupart des pays connaissent ou ont connu ou subi une « transition alimentaire » caractĂ©risĂ©e par une progression des lĂ©gumes, des laitages et de la viande et de produits industriels prĂ©parĂ©s (d'origine souvent moins locale) dans le rĂ©gime alimentaire ; et par des aliments mieux conservĂ©s (conserve, rĂ©frigĂ©ration...) mais relevant aussi parfois de la malbouffe[36] ou porteurs de nouveaux risques pour la santĂ©[37].

Effets pervers du systÚme alimentaire mondialisé sur l'alimentation

Depuis les annĂ©es 1970, les accords commerciaux internationaux ou multilatĂ©raux (ex : TPP ou Accord de partenariat transpacifique[38] NAFTA[39] - [40]... ) se sont multipliĂ©s, en bouleversant les Ă©conomies agricoles et alimentaires du monde, non sans effets nĂ©gatifs avĂ©rĂ©s ou potentiels sur la santĂ© comme l'ont montrĂ© de nombreuses Ă©tudes publiĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 2000[41] - [42] - [43] - [44] - [45] - [46] - [47] - [48] - [49] - [50] - [51] - [52] - [53] - [54]. Ces accords sont juridiquement contraignants, y compris pour les États[55] - [56] - [57].
Visant à libéraliser et mondialiser le commerce et les investissements (dont en agribusiness[58]), ces accords surdéterminent, et de plus en plus, les « choix » et les fonctionnement des systÚmes alimentaires locaux et nationaux, et ils peuvent directement ou indirectement affecter la qualité des systÚmes alimentaires[59] et la santé des consommateurs[60]. Ils permettent aux tribunaux de l'OMC d'interdire aux gouvernements d'agir sur le systÚme alimentaire de leur pays (par exemple pour améliorer la nutrition et/ou atténuer le changement climatique)[55] - [61].
Les traités commerciaux influent sur les grandes stratégies alimentaires[55] par exemple :

  1. en supprimant les barriĂšres commerciales pour de nombreux produits agricoles ou divers additifs industriels alimentaires ;
  2. en modifiant ou figeant les politiques réglementaires et les révisions de systÚmes de soutien ou subventions à l'agriculture ;
  3. en empĂȘchant la cohĂ©rence entre des intĂ©rĂȘts commerciaux et l'intĂ©rĂȘt public ou gĂ©nĂ©ral[62] (incluant la santĂ© publique[63] - [64] - [65] - [66] - [67] - [68]) quand il s'agit de la nutrition et du changement climatique (qui peut gravement affecter la production alimentaire et donc secondairement la santĂ© publique[69]) ;
  4. en empĂȘchant parfois les agriculteurs d'utiliser leurs semences ou autres ressources gĂ©nĂ©tiques, au dĂ©triment de la biodiversitĂ© des espĂšces cultivĂ©es et d'Ă©levage ;
  5. en détruisant des filiÚres alimentaire locales
    exemple 1 : des produits tels que des bas-morceaux de poulet industriel (fortement subventionnĂ© au nord), non apprĂ©ciĂ©s en Europe, vendus Ă  bas-prix en Afrique, cassent les prix et empĂȘchent des producteurs africains de poulet de vivre de leur Ă©levage (distorsion de concurrence ou concurrence dĂ©loyale) ; de mĂȘme pour le riz ou le bƓuf), souvent au dĂ©triment aussi de la balance commerciale des pays pauvres[70] ;
    exemple 2 : les rĂ©gions ou pays riches qui subventionnent l'industrie des agrocarburants, tels les États-Unis (10,7 Ă  12,9 milliards de dollars en 2008)[71] ou l'Union europĂ©enne (7,2 Ă  9,0 milliards de dollars en 2011)[72], ont Ă©tĂ© accusĂ©s d'avoir soutenu (par ces subventions et par une lĂ©gislation imposant un taux d'agrocarburant dans l'essence), des filiĂšres de biocarburants qui sans cela n'auraient pas Ă©tĂ© commercialement viables. Ce faisant ils ont indirectement encouragĂ© la conversion de terres agricole et de forĂȘts en cultures de palmiers Ă  huile, de canne Ă  sucre ou de colza, au dĂ©triment de la sĂ©curitĂ© alimentaire des populations qui vivaient dans ces territoires (et ajoutaient Friel, Schram & Townsend en 2020 ; en outre « rien ne prouve que les dĂ©cideurs nationaux aient pris en compte les rĂšgles de l'OMC lors de l'Ă©laboration de ces politiques »[73].

Au début de 2020, dans la revue Nature[55], des chercheurs affirment que « Les recommandations visant à lutter contre la malnutrition et le changement climatique étant non contraignantes, le commerce pourrait entraver les efforts de lutte contre la malnutrition et le changement climatique. Pour tempérer cela (selon les auteurs), il faudra une meilleure compréhension du lien complexe entre le commerce, le systÚme alimentaire, la nutrition et le climat et un nouveau cadre réglementaire compatible avec une telle complexité, ainsi qu'un engagement stratégique des parties prenantes »[55].

La mĂȘme annĂ©e (2019), en complĂ©ment de la littĂ©rature rĂ©cente sur les liens entre commerce, systĂšmes alimentaires et malnutrition, deux rapports de recherche avaient aussi attirĂ© l'attention :

  1. un rapport de la Commission du Lancet sur la globalisation de l'obésité dans le monde[74]
  2. un rapport de consensus de la Commission EAT-Lancet (Commission sur une alimentation saine Ă  partir de systĂšmes alimentaires soutenables) sur la nourriture dans l'anthropocĂšne[75]
Tous deux ont résumé la littérature mondiale disponible ; ils ont étudié comment les systÚmes alimentaires contemporains induisent la malnutrition tout en aggravant le dérÚglement climatique (qui a son tour induit des famines, une sous-nutrition ou une malnutrition) et chacun d'eux recommande d'agir positivement sur les systÚmes et les régimes alimentaires pour les rendre « plus sains, plus durables et soutenables »[73] en considérant le ressources alimentaires comme un bien commun à gérer.
Selon S. Friel & al. en 2010, Ă  condition d'ĂȘtre rĂ©visĂ©s, les accords commerciaux pourraient permettre trois des types de stratĂ©gie identifiĂ©s par les commissions du Lancet : supprimer les barriĂšres commerciales pour les produits agricoles des pays Ă  revenu faible ou intermĂ©diaire (PRITI); protĂ©ger l'espace politique rĂ©glementaire ; et rĂ©viser les conditions d'Ă©ligibilitĂ© aux subventions. Sinon ils risquent au contraire de renforcer la malnutrition[73].

Enjeux écologiques et de durabilité

L'agriculture, l'Ă©levage, la pĂȘche et la chasse[76] cumulent leurs effets et ont conduit Ă  une dĂ©forestation[77] et Ă  une eutrophisation de nombreux milieux[78], ainsi qu'Ă  une surexploitation des ressources planĂ©taires, causant la disparition de nombreuses espĂšces. Le systĂšme de production alimentaire, en dĂ©gradant les puits de carbone et en contribuant Ă  l'Ă©mission de plusieurs gaz Ă  effet de serre, est aussi devenu une cause majeure du changement climatique[79] - [80], et en retour le climat rend ce systĂšme plus vulnĂ©rable[81] - [82]. Il est cause de changement dans l'occupation et l'utilisation des sols[83] (au dĂ©triment de la biodiversitĂ©[84] et des Ă©cosystĂšmes marins[85]), d'Ă©puisement de ressources (en phosphore[86] - [87] et en eau douce notamment)[88] et de pollution des Ă©cosystĂšmes aquatiques et terrestres (par des apports excessifs d'azote, de phosphore et de pesticides). Un enjeu est de rĂ©ussir Ă  produire plus en polluant moins[89] et en cessant de surexploiter les ressources naturelles pas, peu, difficilement, lentement ou couteusement renouvelables.

Selon un Atelier de rĂ©flexion prospective Inra-Cirad DuALIne pour une alimentation durable(ALID), les enjeux d'une alimentation saine et suffisante sont de santĂ© publique, de survie pour l'humanitĂ©, et de moindre impact Ă©cologique (durabilitĂ©) pour la planĂšte. Les diffĂ©rents « types de mangeurs » ont des impacts trĂšs diffĂ©rents selon les quantitĂ©s et qualitĂ© d'aliments consommĂ©s, et parfois gaspillĂ©s, et selon la maniĂšre dont ils ont Ă©tĂ© produits ; l'agriculture est vulnĂ©rable au changement climatique, Ă  la surexploitation des ressources et de plus en plus en concurrence avec d'autres usages des sols (urbanisme pour rĂ©pondre Ă  une dĂ©mographie rapidement croissante dans le monde, foresterie, agrocarburants, zones d'activitĂ©, rĂ©seaux routiers
), notamment dans les pays dĂ©veloppĂ©s et en dĂ©veloppement.

  • En 2009-2010, une Ă©tude Inra-Cirad a fait un bilan des connaissances « sur les impacts de l'alimentation sur l’environnement, la santĂ©, l’économie et la sociĂ©tĂ©, dans un contexte de changements globaux ». Les rĂ©sultats en ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s et dĂ©battus lors d'un colloque () visant aussi Ă  repĂ©rer les besoins de recherche nouveaux[90].
  • En 2011, l'Agence nationale de la recherche a en France lancĂ© un appel Ă  projets « SystĂšmes Alimentaires Durables » (ALID)[91].
  • En 2018, une Ă©tude prospective a conclu que de 2010 Ă  2050 la croissance attendue de la population et du niveau de vie moyen devraient aggraver de 50 Ă  90 % les effets environnementaux du systĂšme alimentaire[92]. Sans changements agrotechnologiques et sans mesures d'attĂ©nuation spĂ©cifiques (Ă©viter-rĂ©duire-compenser), ces effets pourraient dĂ©passer ceux que les Ă©cosystĂšmes terrestres peuvent supporter[92] - [93]. Parmi les options possibles pour limiter ces effets figurent des changements alimentaires (manger plus sain[94] - [95] et plus vĂ©gĂ©tarien)[96] et des amĂ©liorations techniques et de gestion (pour limiter les pertes et moins gaspiller[97] - [98]). Aucune de ces mesures ne suffirait Ă  elle seule, une combinaison synergique de ces mesures est nĂ©cessaire[99] - [92].

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avertit en 2019 que l’avenir de l'alimentation humaine est « gravement menacĂ© » par le fort dĂ©clin de la biodiversitĂ© dans le monde[100].

Pour pallier les différents enjeux, selon l'approche participative, il est souhaitable de mettre l'accent sur la contribution locale des pays en voie de développement. En effet, ces pays pourraient s'inspirer de leurs écosystÚmes[101] pour lutter contre l'insécurité alimentaire et afin de trouver des aliments en quantité et en qualité en tenant compte des besoins alimentaires du nombre d'habitants sur leurs territoires[102].

Approche culturelle

Homme mangeant des lentilles accompagnées de pain

L'anthropologie de l'alimentation est une science qui permet d'étudier les évolutions bioculturelles dans les sociétés concernant les pratiques alimentaires et les représentations alimentaires.

Deux commensaux allemands, fin XIVe - début XVe

L'alimentation est, avec peut-ĂȘtre la reproduction, l'une des seules activitĂ©s physiologiques de base Ă  avoir autant stimulĂ© les diverses cultures humaines. L'ĂȘtre humain a ainsi inventĂ© une pratique spĂ©cifique pour agrĂ©menter au mieux les aliments : la cuisine. Il a aussi cherchĂ© Ă  rationaliser sa pratique, crĂ©ant la diĂ©tĂ©tique pour rĂ©pondre au mieux Ă  ses besoins nutritionnels.

L'approche culturelle de l'alimentation a Ă©tĂ© mise en Ă©vidence par des socio-anthropologues lors du siĂšcle dernier. En ce sens, l'homme ne mange pas que des aliments mais aussi des symboles, de l'imaginaire. Le principe d'incorporation consiste en l'appropriation des qualitĂ©s des aliments par le mangeur. L'action d’incorporer donne par consĂ©quent au mangeur les attributs de l'aliment ingĂ©rĂ©. Selon les lieux gĂ©ographiques, le biotope et la culture de chaque sociĂ©tĂ©, l'aliment est chargĂ© de valeurs, de sens et le principe d'incorporation prend toute sa validitĂ© thĂ©orique. Les MassaĂŻ, par exemple, ne mangent pas le tangue car lorsqu'il est attaquĂ©, il prend une posture de dĂ©fense et se replie sur lui-mĂȘme ; ce comportement est jugĂ© « lĂąche » par les MassaĂŻ et ils ne le consomment pas pour ne pas prendre ses attributs lors de l'incorporation.

L'homme ne consomme donc pas arbitrairement des aliments et chaque culture possĂšde des codes alimentaires. L'homme mange donc par l'intermĂ©diaire de rĂšgles et de prescriptions culturelles. Selon Jean-Pierre Poulain, les cultures qui se trouvent dans le mĂȘme biotope auront tendance Ă  se diffĂ©rencier entre elles en choisissant leur ordre du mangeable respectif. De nouvelles perspectives de recherches ont Ă©tĂ© ouvertes en France notamment quand l'aliment est Ă©difiĂ© en symbole par ceux qui le produisent et le consomment quotidiennement, Ă  partir de cette Ă©tude les concepts de conversion Ă©thique et d'aliment durable en dĂ©couleront.

Pratiques alimentaires

Les pratiques alimentaires chez les primates dont l'homme se distribuent sur un continuum reliant deux grands modes de consommation mis en Ă©vidence par le psychoclinicien Rudolf Bilz[103] : « le commensalisme alimentaire se caractĂ©rise par un systĂšme de prises alimentaires centrĂ© sur des repas structurĂ©s pris en commun deux Ă  trois fois par jour, selon des formes fortement ritualisĂ©es. Il correspondrait Ă  des biotopes dans lesquels l’aliment est rare et serait associĂ© Ă  des organisations sociales trĂšs codifiĂ©es, tant dans les opĂ©rations de conquĂȘte alimentaire (chasse, production agricole) que dans les prĂ©parations culinaires et de consommation... Le vagabondage alimentaire se caractĂ©rise par une prise alimentaire plus fractionnĂ©e, pouvant aussi comprendre des repas conviviaux structurĂ©s mais, et surtout, des prises alimentaires plus ou moins individualisĂ©es, tout au long de la journĂ©e. Il correspondrait, quant Ă  lui, Ă  des biotopes dans lesquels l’aliment est abondant et Ă  des structures sociales plus lĂąches, plus dĂ©tendues, laissant plus de place aux valeurs de l’individu »[104].

La rĂ©volution industrielle qui s'accompagne d'un puissant mouvement d'exode rural et d'urbanisation est marquĂ©e par cinq ruptures majeures avec la pĂ©riode agrairenne et rurale, notamment la rupture avec le mode de consommation alimentaire : dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, la demande alimentaire, bridĂ©e jusqu'au XIXe siĂšcle par la raretĂ© des ressources et l'autoconsommation, se massifie et s'uniformise dans un contexte de dĂ©veloppement du complexe agroindustriel[105]. L'uniformisation des mƓurs alimentaires et la mondialisation des goĂ»ts n'Ă©liminent pas cependant tous les particularismes rĂ©gionaux et nationaux. Poulain et TibĂšre postulent « que la mondialisation des marchĂ©s gĂ©nĂšre un triple mouvement : disparition de certains particularismes, Ă©mergence de nouvelles formes alimentaires rĂ©sultant de processus de mĂ©tissage et diffusion Ă  l’échelle transculturelle de certains produits et pratiques alimentaires crĂ©ant ainsi un espace alimentaire transculturel »[106].

L'ĂȘtre humain a dĂ©veloppĂ©, selon les cultures, de nombreux tabous alimentaires. Pourtant, hormis des pratiques comme la coprophagie qui ont un impact direct sur la santĂ©, aucun d'entre eux ne semble universel. MĂȘme le cannibalisme a ainsi Ă©tĂ© ritualisĂ© dans certaines sociĂ©tĂ©s.

Les pratiques alimentaires consistent généralement à respecter un ensemble de prescriptions plus ou moins strictes, pour des motivations liées à la santé, l'esthétique ou l'éthique.

Le rapport à la pratique alimentaire comprend une part de plaisir (gourmandise
) et une part d'inquiétude ou de précaution (crainte de manquer de nourriture, peur de l'intoxication ou d'un goût déplaisant)[107] - [108] qui combinées sont à l'origine de nombreuses formes de répertoires du mangeable/non mangeable, de recettes de cuisines, de principes diététiques[109].

Quand ces pratiques deviennent pathologiques, on parle de troubles des conduites alimentaire. Ce sont par exemple l'anorexie, la boulimie ou la compulsion alimentaire. Ils peuvent ĂȘtre extrĂȘmement invalidants, voire mortels.

Observation des pratiques alimentaires

Elle peut se faire par l'analyse des ventes d'aliments. Elle doit ĂȘtre complĂ©tĂ©e par des enquĂȘtes rĂ©guliĂšrement mises Ă  jour pour les donnĂ©es portant sur les maniĂšres de cuisiner et de manger, les apports provenant de la chasse, cueillette, jardinage, pĂȘche... ou l'exposition Ă  certains toxiques (radionuclĂ©ides, mĂ©taux lourds, perturbateurs endocriniens, pesticides, mycotoxines, prion pathogĂšne, phytoestrogĂšnes...). Diverses Ă©tudes et suivis de panels de population permettent de mettre Ă  jour les donnĂ©es sur l'alimentation totale et l'exposition Ă  certains microbes (bactĂ©ries, virus).

Il existe en France un Observatoire de l'alimentation, rĂ©gi par le code rural et de la pĂȘche maritime[110]. Des Ă©tudes de l'InVS, l'ANSES, etc. complĂštent son travail, intĂ©grant par exemple l'exposition aux produits chimiques[111] et Ă  certains polluants persistants[112], les pesticides[113], etc.

Repas

Dans les pays occidentaux, le repas est généralement pris à table assis sur une chaise.

Les repas sont des moments consacrés à l'alimentation.

Ils sont pris en privé ou en public. En occident, ils sont pris dans des piÚces conçues pour les repas, en particulier la salle à manger ou la salle de restaurant. La grande majorité des cultures distingue plusieurs types de repas selon le moment de la journée et la quantité de nourriture servie.

Certains repas particuliers correspondent à des moments de convivialité intenses, tels que les anniversaires. D'un point de vue sociologique et anthropologique, les repas ne sont pas conçus comme des simples moyens de se rassasier, mais comme des maniÚres de produire et entretenir du lien social[114]. En témoigne la forte charge symbolique sociale, culturelle et/ou religieuse que contiennent nos aliments dans les représentations humaines[115] - [116].

Industrie agroalimentaire, Ă©conomie et politique

TĂȘtes de cochons dans un marchĂ©. Septembre 2011.

L'industrie agroalimentaire est une composante prédominante de l'économie internationale. Elle est source d'une consommation importantes de pétrole (transport, tracteurs, frigos, cuisson, etc.) et d'intrants chimiques (engrais, pesticides, additifs
). Elle est aussi responsable de l'amont (élevage, engrais) à l'aval (déchets) d'émissions importantes de gaz à effet de serre. Le bilan carbone de la filiÚre devient un enjeu important[117] - [118].

Sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire est un enjeu important pour de nombreux pays. Elle comprend une dimension quantitative, avec pour enjeu de prévenir les famines, et un volet qualitatif, relatif à l'hygiÚne des aliments, afin de lutter contre le risque d'intoxication alimentaire.

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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