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Aliénor d'Aquitaine

Aliénor d'Aquitaine, aussi connue sous le nom d'Éléonore d'Aquitaine ou d'Éléonore de Guyenne, née vers 1122 ou 1124[1], et morte à Poitiers[2] le ou le , a été tour à tour reine de France, puis reine d'Angleterre.

Aliénor d'Aquitaine
Illustration.
Gisant d'Aliénor d'Aquitaine à l'abbaye de Fontevraud.
Titre
Duchesse d'Aquitaine et comtesse de Poitiers

(66 ans, 11 mois et 23 jours)
Avec Louis VII de France
(1137-1152)
Henri II d'Angleterre
(1152-1189)
Richard Ier d'Angleterre
(1172-1199)
Jean d'Angleterre
(1199-1204)
Couronnement
en la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers
Prédécesseur Guillaume X
Successeur Jean d'Angleterre
Reine des Francs

(14 ans, 7 mois et 20 jours)
Couronnement
à Bourges
Prédécesseur Adélaïde de Savoie
Successeur Constance de Castille
Duchesse de Normandie, comtesse d'Anjou, du Maine et de Touraine

(37 ans, 1 mois et 18 jours)
Prédécesseur Mathilde l'Emperesse
Successeur Bérangère de Navarre
Reine d'Angleterre

(34 ans, 8 mois et 11 jours)
Couronnement
en l'abbaye de Westminster
Prédécesseur Mathilde de Boulogne
Successeur Bérangère de Navarre
Biographie
Dynastie Maison de Poitiers
Date de naissance 1122 ou 1124
Lieu de naissance Belin ou Bordeaux ou Poitiers
Date de décès (à 80 ou 82 ans)
Lieu de décès Poitiers (Comté de Poitiers)
Sépulture Abbaye de Fontevraud
Père Guillaume X d'Aquitaine
Mère Aénor de Châtellerault
Fratrie Pétronille d'Aquitaine
Conjoint Louis VII de France
(1137-1152)
Henri II d'Angleterre
(1152-1189)
Enfants Marie de France
Alix de France
Guillaume d'Angleterre
Henri le Jeune
Mathilde d'Angleterre
Richard Ier
Geoffroy d'Angleterre
Aliénor d'Angleterre
Jeanne d'Angleterre
Jean
Religion Catholicisme

Aliénor d'Aquitaine Aliénor d'Aquitaine
Duchesse d'Aquitaine
Reine de France
Reine d'Angleterre

Duchesse d'Aquitaine et comtesse de Poitiers à partir du , elle épouse le suivant à Bordeaux l'héritier du royaume de France, qui devient le roi Louis VII le .

Reine de France pendant quinze ans, elle joue un rôle politique notable et participe avec son époux à la deuxième croisade (1146-1149). Mais plusieurs différends aboutissent à l'annulation de leur mariage en 1152.

Elle épouse la même année le duc Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre Henri II, qui devient ainsi détenteur de deux fiefs français importants, en plus de ceux de la maison Plantagenêt et du duché de Normandie de Guillaume le Conquérant.

À la cour fastueuse qu'elle tient en Aquitaine, elle favorise l'expression poétique des troubadours en langue d'oc.

L'héritière d'Aquitaine

Origines familiales

L'année de naissance d'Aliénor (vers 1122[3] ou 1124[4] - [5] - [6] - [7] - [8]) n'est pas connue avec certitude ; 1124 étant plus généralement accepté désormais[9]. Son lieu de naissance n'est pas certain non plus : les historiens hésitent entre le palais des comtes de Poitiers, le palais de l'Ombrière à Bordeaux ou encore le château de Belin[10] (actuelle commune de Belin-Béliet, dans le sud de la Gironde).

Elle est la fille aînée de Guillaume X (1099-1137), duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, fils de Guillaume IX le Troubadour (1071-1126)[11]. Sa mère est Aénor de Châtellerault (vers 1103-1130), fille du vicomte Aymeric Ier de Châtellerault, un des vassaux de Guillaume X. Selon la chronique de Geoffroy de Vigeois (mort en 1184), elle est appelée Aliénor, « pour ainsi dire une autre Aénor » (quasi alia Ænor)[12].

Elle devient héritière présomptive du duché d'Aquitaine à la mort de son frère Guillaume Aigret en 1130[13]. Elle a aussi une sœur cadette, Pétronille[14] (ou Alix)[15].

Formation

S'exprimant naturellement en langue d'oc, elle comprend très certainement l'ancien français, la langue d'oïl, les deux langues étant parlées à la cour de Poitiers[16]. Elle reçoit l'éducation soignée d'une jeune fille noble de son époque à la cour d'Aquitaine, une des plus raffinées au XIIe siècle, lieu d'origine de l'amour courtois (la fin' amor), centre de rayonnement de la langue d'oc, installée dans les différentes résidences ducales : Poitiers, Bordeaux, le château de Belin, soit peut-être encore à l'abbaye de Fontevraud[17].

Elle apprend le latin, la musique et la littérature, ainsi que l'équitation et la chasse.

Duchesse d'Aquitaine (avril 1137).

Le père d'Aliénor, Guillaume X d'Aquitaine, meurt à 38 ans, le 9 avril 1137 (un Vendredi saint), au cours d'un pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle[18].

Le mariage avec Louis de France (juillet 1137)

Le , elle épouse le deuxième fils et héritier du roi de France Louis VI le Gros, Louis de France, qui va devenir le roi Louis VII dès le suivant. Son frère aîné, Philippe, est mort d'une chute de cheval le 13 octobre 1129[19] ou 1131[20] - [21].

Raisons du mariage

Deux versions existent sur les origines de ce mariage :

  • craignant que sa fille soit enlevée et épousée par un de ses vassaux ou un de ses voisins, le duc Guillaume aurait proposé avant de mourir à son suzerain le roi de France d'unir leurs héritiers ;
  • le roi aurait fait jouer le droit de tutelle du suzerain sur l'héritière orpheline d'un de ses vassaux, et l'aurait mariée à son fils[22] (situation qui rappelle le « mariage oblique », où le tuteur épouse sa pupille, décrit par les ethnologues[23].

Guillaume X d'Aquitaine a vraisemblablement pris ses dispositions avant d'entreprendre son pèlerinage. Il existe un texte, dont l'authenticité est contestée, reproduisant le « supposé testament de Guillaume » : « Je place mes deux filles sous la protection du roi, mon seigneur. Je la (l'aînée) lui donne pour qu'il la marie, si mes barons y consentent, et je lui lègue en héritage le Poitou et l'Aquitaine »[24]. Pour Jean Flori le témoignage de Suger paraît, lui, indiscutable bien qu'orienté : « mais qu'avant son départ et même en cours de route, à l'approche de la mort, il avait pris le parti de lui confier, pour qu'il la marie, sa fille, une très noble demoiselle nommée Aliénor (« ... filiam nobilissimam puellam nomine Aanor desponsandam... »), et de lui remettre toute sa terre pour la tenir en garde »[25].

Les cérémonies et le voyage vers Paris

La cérémonie du mariage a lieu dans la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Les festivités se prolongent plusieurs jours au palais de l'Ombrière (aujourd'hui disparu), et se répètent d'ailleurs à chaque étape du voyage vers Paris. Mais le couple ne s'atarde pas et se hâte vers Poitiers[26], car le roi, atteint de dysenterie, est mourant[27] - [28].

Quelques jours plus tard Aliénor et Louis sont accueillis au château de Taillebourg, chez Geoffroy de Rancon, où selon le chroniqueur de Tours, ils passent leur première nuit ensemble, dans la chambre nuptiale préparée à leur intention[29] - [30]. Les jeunes mariés respectent ainsi l'obligation de demeurer chastes durant les trois premières nuits après leurs noces[31].

Le 8 août 1137, ils sont couronnés duc et duchesse d'Aquitaine à Poitiers, dans la cathédrale Saint-Pierre[32].

Ils apprennent, ce même jour , à Poitiers, la mort du roi Louis VI, survenue le . Louis de France devient donc le roi Louis VII[26].

Louis VII et le duché d'Aquitaine

Par son mariage, Louis VII devient duc d'Aquitaine, mais le duché n'est pas encore rattaché au domaine royal : Aliénor en reste la première détentrice[33]. Il s'agit d'une union personnelle. Aliénor, selon les dispositions prévues, demeure duchesse en titre de ses terres héréditaires[27].

L'éventuel fils aîné du couple devait être titré rex Francorum et dux Aquitaniae (« roi des Francs et duc d'Aquitaine »), réalisant la fusion les deux domaines seulement à la génération suivante[34].

La reine de France

Aliénor et la cour de France

Aliénor est couronnée reine de France le jour de Noël 1137 à Bourges[35] - [36] - [37]. Louis a déjà été sacré et couronné du vivant de son père, à Reims, le 25 octobre 1131[20] - [21] - [38], mais il est à nouveau couronné, sous le nom de Louis VII[39].

Très belle[40], perpulchra nous dit le chroniqueur Lambert de Watreloos[41], ayant un esprit libre et enjoué, Aliénor n'est pas appréciée à la cour de France. Elle apporte dans sa suite le parler et les modes vestimentaires du Midi, connus pour être plus hardis voire extravagants, nous dit Jean Flori[42]. Aliénor tente d'animer le palais un peu sévère de l'île de la Cité. Elle fait travailler les ateliers de tapisseries de Bourges et s'empresse de faire venir des troubadours qui ne sont pas toujours du goût de son mari: Marcabru est renvoyé de la cour pour avoir chanté son amour pour la reine[43]. Jean Flori évoque, reprenant une théorie de Reto Bezzola, un véritable « choc des cultures », entre le nord clérical et érudit et le sud laïque et même profane[44]. Georges Duby nous dit aussi qu'Aliénor est regardée comme une intruse par la parenté de son mari, épiée sans cesse et calomniée, en raison de manières qui surprennent[45].

Ralf Turner nous dit que l'influence unique de cette reine dans la sphère publique, à travers l'intimité qui la lie à son mari, représente une menace pour les conseillers du roi. Les rumeurs calomnieuses sont un moyen de ternir sa réputation et de limiter ainsi son influence[46]. Celle-ci est difficile à démontrer selon l'historien Edmond-René Labande[47].

Interventions politiques de la reine

À plusieurs reprises, les jeunes époux (moins de 20 ans) prennent des décisions jugées inconsidérées :

  • après la constitution de Poitiers en commune, en 1138[48], la ville est prise sans effusion de sang par Louis VII, qui exige que les principaux habitants lui livrent leurs enfants en otage[49] ; l'abbé Suger intervient pour le faire renoncer ;
  • à la suite de cette intervention de Suger dans les domaines d'Aliénor (ici : le comté de Poitiers), il semble mis à l'écart[50] ;
  • Louis VII châtie fermement et quelque peu cruellement la félonie et la rébellion de Guillaume de Lezay[51] ;
Vase de cristal d'Aliénor, musée du Louvre.

Au cours de ce conflit avec Thibaud de Blois-Champagne, chez qui s'est réfugié Pierre de la Châtre, candidat du pape à l'évêché de Bourges[54], en janvier 1143, la ville de Vitry-en-Perthois est prise, et l'église dans laquelle se sont réfugiés ses habitants incendiée. Selon certains chroniqueurs, Louis est marqué par le drame de Vitry-en-Perthois. Mais surtout il doit se parjurer, à la suite de son excommunication et de l'interdit jeté sur le royaume par le pape Innocent II (conséquence du conflit qui l'oppose à Bernard de Clairvaux et au pape, au sujet de la nomination au siège de l'évêché de Bourges)[56].

Le 11 juin 1144, à l'occasion de la consécration du chœur de la nouvelle abbatiale de Saint-Denis, Aliénor obtient un entretien privé avec Bernard de Clairvaux. La reine a vingt ans et au bout de sept ans de mariage demeure stérile, malgré une fausse-couche au tout début de son union avec Louis. L'infertilité apparente d'Aliénor est sans doute imputable à la piété de son mari. Le médiéviste Ralf Turner nous explique que le souhait de Louis d'obéir scrupuleusement aux prescriptions religieuses ne laisse que peu de jours durant une année (environ quarante-quatre ou cinquante-sept) pour procréer un héritier, malgré l'amour évident et le désir du roi pour sa jeune épouse[57]. Bernard demande alors à Aliénor de donner de meilleurs conseils à son mari afin d'apaiser les conflits, et lui promet un enfant si elle agit dans ce sens. La paix revient entre le roi et le comte de Champagne. Louis VII accepte de reconnaître, malgré son serment solennel, Pierre de la Châtre comme archevêque de Bourges. L'excommunication de Louis et l'interdit sont levés. La première fille du couple, Marie, naît l'année suivante[58].

Louis VII, à qui la jeune reine vient de donner une fille, annonce à Bourges, lors d'une assemblée tenue le , qu'il participera à la deuxième croisade avec son épouse Aliénor.

Descendance de Louis et Aliénor

Deux filles sont nées du mariage avec Louis VII :

Durant toute cette période, l'analyse des chartes montre une assez faible implication d'Aliénor dans le gouvernement : elle était là pour légitimer les actes[59].

De la deuxième croisade (1146-1149) à l’annulation du mariage (1152)

Origines de la deuxième croisade

La première croisade (1099) a permis aux croisés d'établir en Terre sainte et Syrie quatre États : le royaume de Jérusalem, le comté de Tripoli, la principauté d'Antioche, dirigée depuis 1136 par Raymond de Poitiers, oncle paternel d'Aliénor, et le comté d'Édesse.

En 1144, l'atabeg seldjoukide de Mossoul, Zengi, réussit à s'emparer d'Édesse, puis de la plus grande partie de son comté, ce qui amène le pape Eugène III à appeler à une deuxième croisade (décembre 1145). Pour Jean Flori, c'est Louis VII qui prend l'initiative de cette croisade, lors de sa « cour couronnée » de Noël 1145 à Bourges, malgré les réticences de Suger. Bernard de Clairvaux et le pape le soutiennent par la suite, à sa demande[60].

Départ des époux pour la Terre Sainte

Le 31 mars 1146[61] (jour de Pâques), Bernard de Clairvaux, prédicateur officiel de la croisade, prêche à Vézelay devant une foule immense, en présence de Louis VII et d'Aliénor, qui proposent immédiatement de prendre la croix. Suger est investi de la tutelle du royaume de France pendant l'absence du roi. Il doit être assisté par le sénéchal Raoul de Vermandois et par l'archevêque de Reims[62]. Puis Bernard part prêcher la croisade dans le Saint-Empire, où l'empereur Conrad III va lui aussi se croiser[63].

Du 16 au 18 février 1147, le roi convoque à Étampes une assemblée des principaux croisés français afin de choisir l'itinéraire[64] - [63] - [65]. Il y est décidé de suivre la croisade impériale de Conrad III à travers la Hongrie, l'empire byzantin et l'Anatolie, plutôt que d'embarquer sur les navires de Roger II de Sicile[62] - [66].

Le 8 juin 1147[67], Louis VII reçoit l'oriflamme dans l'église abbatiale de Saint-Denis. Le 12 juin 1147, les croisés français se rassemblent à Metz et partent vers Worms[62], puis sur la route empruntée par les croisés de l'Empire.

La présence d'Aliénor dans l'expédition revêt un caractère politique, destiné à faciliter la participation militaire de plusieurs de ses vassaux, comme Gui de Thouars, Hugues de Lusignan, Saldebreuil de Sanzay, qu'Aliénor appelait son connétable[68], et Geoffroy de Rancon, ainsi que la contribution financière des églises et des bourgeois d'Aquitaine, dit Jean Flori[69]. Mais Aliénor et d'autres épouses de croisés de haut rang amènent avec elle des suites qui nécessitent un nombre extravagant de chariots. Ces trop nombreux chariots, selon les clercs et les hommes d'armes, ralentissent le convoi et représentent un danger en cas d'attaque. Il est probable que parmi les seigneurs de la suite du comte de Toulouse se trouve le prince de Blaye, Jaufré Rudel, chantre de « l'amour de loin »[70].

Lorsque les croisés français atteignent Constantinople, cinq mois plus tard, le 4 octobre 1147[71], la croisade impériale en est déjà repartie sans les attendre comme prévu, pour attaquer les Seldjoukides[72].

Les historiens sérieux décrivent l'émerveillement d'Aliénor devant le luxe oriental et la joie de la cour de Byzance. Elle découvre une vie moins austère, plus excitante que ne l'est la cour de Paris. Eudes de Deuil, secrétaire du roi[73] et chapelain de la croisade[74], décrit la somptuosité des palais mais aussi les nombreux édifices religieux et les lieux saints que Louis visite aux côtés de l'empereur Manuel Comnène[75].

Échecs militaires de l'expédition (1147-1148)

Louis et son armée demeurent à Constantinople jusqu'au 15 octobre 1147, attendant l'armée du comte de Savoie[76].

Les croisés français, trompés par les Byzantins qui leur font faussement croire à une victoire de Conrad sur les Turcs, quittent Constantinople pour en découdre à leur tour et entreprennent la traversée de l'Anatolie. Arrivés à Nicée[76], ils tombent sur Conrad et les débris de son armée, qui a battu en retraite, et sur les restes décomposés des croisés allemands[77].

Louis décide alors de prendre une route plus longue et plus sûre. Mais bientôt l'armée des croisés français est attaquée par les Turcs en Pisidie (bataille du Mont Cadmos), le 6 janvier 1148. En raison d'une désobéissance de l'avant-garde commandée par le comte de Maurienne et Geoffroy de Rancon, les troupes sont décimées et Louis échappe de peu à la mort, faisant preuve d'un très grand courage. On ne sait dans quel groupe se trouve Aliénor au moment de l'attaque ni comment elle échappe au massacre, car ni Eudes de Deuil ni Guillaume de Tyr ne la mentionnent. Le roi informe Suger que presque tous les barons ont péri en un jour[78].

Devant ces pertes énormes, Louis décide de se rendre au port d'Antalya et d'embarquer avec Aliénor et le reste de sa chevalerie. Mais les marins grecs exigent un prix exorbitant et les bateaux ne sont pas assez nombreux. Le reste des troupes est anéanti par la faim, la maladie et les attaques incessantes des Turcs[79].

Arrivé à Antioche le 19 mars 1148, Louis VII est accueilli par Raymond de Poitiers, qui demande son aide pour une expédition vers Édesse, afin d'entreprendre les sièges d'Alep et de Hama, nécessaires pour dégager non seulement sa principauté mais tous les États francs[80]. Mais Louis VII, contre toute attente, refuse. Il veut d'abord atteindre Jérusalem et effectuer son pèlerinage. La reconquête d'Édesse, dont la perte a déclenché la croisade, est pourtant le but de cette expédition. Les projets de Raymond sont très clairs. La sécurité d'Antioche dépend de cet arrière-pays menacé par les Turcs de Nour-ed-din[81].

Plus tard, tandis qu'Aliénor demeure à Jérusalem, Louis accepte de se joindre à Baudouin III de Jérusalem et à Conrad pour attaquer Damas. Arrivés devant Damas le , les croisés doivent battre en retraite le 28 juillet, sous l'attaque des Turcs et des Arabes. Après cette défaite désastreuse l'armée de Louis se disperse. Le frère du roi, Robert de Dreux, rentre aussitôt en France[82].

L'incident d'Antioche (mars-avril 1148) et la « légende noire » d'Aliénor

Raymond de Poitiers accueillant Louis VII à Antioche, d'après une enluminure de Jean Colombe pour Les Passages d'outremer de Sébastien Mamerot, vers 1473-1474.

Quand la croisade française repart d'Antioche vers Jérusalem Louis VII emmène Aliénor sous la contrainte, à la suite d'un différend sérieux. Cet « incident » a pour Jean Flori conditionné l'image que les chroniqueurs ont voulu donner d'Aliénor et est probablement à l'origine de sa « légende noire »[83].

Les événements d'Antioche ont depuis neuf siècles suscité une littérature abondante : la supposée infidélité d'Aliénor, dont les historiens ne sont pas tous convaincus, a eu des conséquences politiques graves. Mais le récit qu'en font les chroniqueurs nous en apprend beaucoup sur les mentalités de l'époque[84].

Les faits

Au début du printemps 1148[85], le 19 mars[86], la croisade s'arrête[74] à Antioche : elle y est accueillie par Raymond de Poitiers, prince d'Antioche, (1115-1149) et oncle d'Aliénor.

La proximité naturelle entre Aliénor et son jeune oncle (les familiarités du prince envers la reine selon Jean de Salisbury[87]), ainsi que leurs longs entretiens en langue d'oc, que Louis comprend mal, font naître des soupçons sur la nature de leurs relations. Raymond est de plus, au dire des chroniqueurs, « grand, mieux fait de corps et plus beau qu'aucun de ses contemporains »[88].

Aliénor soutient en outre la demande d'aide militaire de Raymond. Une dispute éclate entre Louis VII et Aliénor[89]. Celle-ci menace alors de demeurer à Antioche avec ses propres vassaux, si on refuse le secours de la croisade à son oncle[90].

Louis VII souhaite emmener son armée à Jérusalem, tandis qu'Aliénor refuse de le suivre. Elle veut mettre fin à leur mariage qui, dit-elle, doit être annulé pour cause de consanguinité[91]. Jean de Salisbury indique plus tard que cette parenté était connue en France avant leur départ ; en effet, Barthélémy, évêque de Laon, en avait fait le calcul, mais on ne le savait pas avec certitude[92] - [93]. Une lettre de Bernard de Clairvaux de 1143 rend même Louis et Aliénor cousins au troisième degré[94] - [92]. Louis est ébranlé et envisage même de laisser Aliénor à Antioche[91].

Néanmoins, après un séjour de dix jours[74], Louis VII quitte Antioche de nuit forçant Aliénor à le suivre[80], sur les conseils de son entourage mais surtout d'un ancien conseiller de son père, le templier eunuque Thierry Galeran[95].

Récits des chroniqueurs de l'époque

Plusieurs chroniqueurs[96] évoquent l'affaire tout en écrivant qu'il vaut mieux ne pas en parler, signe qu'elle est connue de tous et de nature à porter atteinte à la réputation de certains contemporains.

Parmi les chroniqueurs les mieux placés, Eudes de Deuil choisit d'arrêter son récit juste avant l'arrivée du couple royal à Antioche. Jean Flori interprète ce silence comme un désir de ne pas nuire au roi[97]. Une lettre de Suger[98] à Louis VII évoque elle aussi des troubles graves dans le couple.

Guillaume de Tyr donne, quant à lui, une explication politique : Raymond de Poitiers aurait tenté de manipuler la croisade pour l'orienter vers le siège d'Alep et de Césarée, et aurait manipulé Aliénor afin d'influencer le roi. Cette trahison politique d'Aliénor doublerait donc la trahison matrimoniale. Aliénor est, pour lui, une « poupée manipulée », sans volonté[99], ce qui est une des deux manières principales dont elle a été représentée (avec la figure de la nymphomane).

Les historiens ont aujourd'hui complètement abandonné les accusations de nymphomanie et celles qui lui sont liées[100].

Pour Martin Aurell[101], à la suite de Georges Duby[102], Jean de Salisbury (vers 1115-1180), qui écrit huit ans seulement après l'évènement d'Antioche et est présent auprès d'Eugène III en 1149 lorsque celui-ci accueille Louis et Aliénor à Frascati, est un bien meilleur témoin. Dans son Histoire pontificale (1161), il relate « que les conversations assidues et ininterrompues du prince Raymond et de la reine excitèrent la suspicion du roi ». Jean de Salisbury remarque enfin, comme Guillaume de Newburgh, « l'affection immodérée du roi pour la reine ». Ce même Guillaume disait aussi le roi « captif d'une passion véhémente pour son épouse », raison pour laquelle il avait tenu à l'emmener avec lui.

Quant à l'infidélité de la reine, elle n'est pas impensable au XIIe siècle : parmi les exemples de l'histoire, le plus proche est celui de la reine Marguerite, épouse d'Henri le Jeune soupçonnée d'avoir été la maîtresse de Guillaume le Maréchal[103]. Le contexte de la croisade aggrave encore la sensibilité à ce qui touche la sexualité : Jean Flori note que, en arrière-plan, la sexualité au cours de la croisade, même légale, était déjà jugée de façon défavorable : sans évoquer Aliénor, plusieurs contemporains attribuent l'échec de la deuxième croisade aux fautes morales des croisés. La même explication est donnée pour l'échec de celle de 1101 (celle de Guillaume le Troubadour)[104].

La légende noire

Sur cet incident, une infidélité qui paraît acquise aux contemporains[94], et même bien avant la mort d'Aliénor[105], les chroniqueurs brodent assez rapidement : Hélinand de Froidmont, dans sa Chronique universelle, comme Aubry de Trois-Fontaines affirment qu'elle se conduisit « plus en putain qu'en reine ». Le but est ici politique : mettre en valeur la vertueuse dynastie capétienne et justifier sa suprématie sur un lignage Plantagenêt immoral[106].

Avant la fin du Moyen Âge, l'évènement est grossi et transformé : on identifie l'amant à Raoul de Faye (son oncle maternel[107]) ou à un Sarrasin bientôt assimilé à Saladin[105] (enfant de dix ans à l'époque). Certains chroniqueurs lui prêtent une liaison avec l'évêque de Poitiers Gilbert de la Porrée et le connétable d'Aquitaine, Saldebreuil de Sanzay[108], etc. Autant de fantaisies pour Edmond-René Labande[109].

Le point de vue de l'historien Jean Flori

Pour Jean Flori, il a pu se passer deux choses :

  • soit Aliénor a effectivement eu des relations incestueuses avec son oncle et voulu ensuite rester avec lui, au point de ne pas craindre de se séparer de son époux ;
  • soit les croisés se sont trompés dans leur appréciation du sentiment qui unissait Raymond de Poitiers et Aliénor d'Aquitaine, ce qui donne une Aliénor très hardie osant évoquer la dissolution du mariage.

Dans les deux cas, l'élément primordial est cette évocation d'une possibilité d'annulation du mariage à l'initiative de l'épouse[110], et qui a forcément dû être préméditée[111]. Ce faisant, c'est elle qui décide de la rupture du mariage, chose impensable dans l'univers mental d'alors : pratiquement, c'est elle qui répudie son mari.

Il est difficile de trancher sur la réalité de l'adultère, comme Jean Flori s'interdit de le faire :

« On peut (…) penser que les soupçons de Louis VII étaient justifiés, comme l'ont fait la plupart des chroniqueurs dès que l'incident a été narré, ou au contraire estimer que l'intimité très naturelle de l'oncle et de sa nièce fut à tort jugée coupable par les trop austères chevaliers et prélats du Nord qui exigeaient d'une reine un comportement plus strict, au point de suspecter sa vertu et de conseiller au roi, agacé de ces rumeurs, de l'entraîner avec lui sans tarder. Dans ce cas, comme le fait remarquer Jean de Salisbury, l'accent doit être porté sur la demande de rupture formulée par la reine pour motif de consanguinité[112]. »

« Au demeurant, la réalité de l'adultère importe peu (…). Ce qui est très important (…) c'est le fait (…) que les contemporains d'Aliénor ont réellement cru qu'elle était une reine luxurieuse et (pis encore !) une reine n'hésitant pas à prendre l'initiative de la rupture[113]. »

Certains historiens pensent qu'Aliénor veut surtout se placer sous la protection du seul homme de sa famille capable de l'aider, un prince puissant et reconnu, et profiter du passage à Antioche pour se soustraire à l'autorité conjugale. Pour Jean Flori, c'est cette provocation et cette volonté de manifester son indépendance qui a pu, par sa forme, conduire les observateurs et les chroniqueurs ecclésiastiques à l'interpréter en terme d'infidélité[111].

Le retour en France du couple royal (été 1149)

Louis prolonge son séjour jusqu'à Pâques 1149, et après ses dévotions aux Lieux saints et quelques opérations militaires infructueuses, il décide de rentrer en France[91]. Le retour du roi et de la reine a lieu par mer du royaume de Jérusalem vers le royaume de Sicile, tenu par Roger II, d'origine normande, mais ils voyagent sur deux navires différents. Louis débarque en Calabre le 29 juillet[91].

La nef d'Aliénor, impliquée dans une bataille navale entre Normands de Sicile et Byzantins, tombe un moment aux mains des Byzantins[114], puis est délivrée par des Normands qui ramènent Aliénor saine et sauve à Potenza, trois semaines plus tard. Elle y apprend la mort de son oncle, Raymond d'Antioche, tué au combat le [91]. Les époux réunis sont reçus par Roger II à Potenza[91].

Après un arrêt à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin, en raison d'une maladie d'Aliénor[115], ils prennent la route vers la France. Les 9 et 10 octobre 1149[91], ils rencontrent le pape Eugène III, à Tusculum[116] - [117]. Celui-ci s'entretient longuement avec chacun d'eux et les exhorte à reprendre la vie commune, leur enjoignant de ne plus penser au problème de parenté. Louis reçoit en outre des lettres de Suger lui conseillant de masquer son ressentiment et de ne rien décider de façon irrémédiable et précipitée[118]. Finalement les époux se réconcilient, le pape les conduisant lui-même à une chambre qu'il a fait préparer à leur intention[119].

La deuxième fille du couple royal, Alix, naît en 1150.

L'année 1151 : vers la rupture

Suger meurt le 13 janvier 1151[120]. Artisan du mariage de Louis avec Aliénor, il était hostile à leur séparation. Après sa mort, l'idée d'une annulation de mariage, par consentement mutuel cette fois, est de nouveau évoquée[121].

En août ou septembre 1151, Aliénor fait la connaissance[122], alors qu'il avait été convoqué à la cour par Louis VII[123], d'Henri Plantagenêt, âgé de dix-huit ans. Henri est venu en effet rendre hommage, à l'issue d'un âpre conflit, à son nouveau suzerain pour la Normandie, accompagné de son père Geoffroy V d'Anjou[124]. Ce dernier meurt le 7 septembre 1151, à son retour de la cour de Paris[125] - [126] - [127].

Pour Ralf Turner, tout semble indiquer qu'à l'occasion de cette rencontre la possibilité d'un mariage est envisagée par Aliénor et Henri[127].

À la fin de l'année 1151, Louis et Aliénor effectuent ensemble une tournée en Aquitaine, une « liquidation du passé », selon l'expression de Labande[121] : « Le roi relève ses troupes d'Aquitaine, comme pour faire place nette aux hommes de la duchesse dès maintenant[128]. ». Selon les chroniqueurs Louis y procède enflammé de jalousie[129].

Louis et Aliénor tiennent ensemble leur dernière cour de Noël (assemblée solennelle)[130] à Limoges[121].

Le concile de Beaugency et l'annulation du mariage (mars 1152)

Le 18 mars, le roi convoque un concile à Beaugency, près d'Orléans. Il est présidé par Geoffroi du Loroux, archevêque de Bordeaux, qui les a mariés quinze ans auparavant[121] et se déroule dans l'église de l'abbaye Notre-Dame de Beaugency.

Durant le concile, le roi séjourne à Beaugency et Aliénor dans le village de Tavers à quelques kilomètres.

Malgré l'interdiction faite par le pape à Tusculum[121], l'annulation du mariage est prononcée par le concile le [131], pour le motif de consanguinité aux 4e, 5e et 6e degrés canoniques[132] (il ne s'agit pas d'un « divorce », procédure que l'Église catholique romaine n'a jamais reconnue, mais d'une procédure exceptionnelle, l'annulation de mariage). La décision du roi de se séparer d'Aliénor est largement conditionnée par l'incapacité de cette dernière à lui donner un héritier[133].

La reine d'Angleterre

Mariage avec le futur roi Henri II d'Angleterre

Royaume de France après le mariage avec Henri II Plantagenêt.

Aussitôt, elle rentre à Poitiers et manque d'être enlevée deux fois en route par des nobles qui convoitent la main du plus beau parti de France, le comte Thibaud V de Blois et le jeune frère d'Henri, Geoffroy Plantagenêt[134]. Elle échange quelques courriers secrets avec Henri Plantagenêt, aperçu à la cour de France en septembre 1151, l'informant de sa disponibilité. Et le , huit semaines après l'annulation de son premier mariage, elle épouse, à la surprise générale, dans la cathédrale de Poitiers[135], ce jeune homme fougueux, futur roi d'Angleterre, d'une dizaine d'années son cadet et qui a un degré de parenté encore plus proche que Louis VII[136]. Les chroniqueurs soulignent la préméditation de ce mariage de la part des intéressés, ainsi que les mobiles politiques et économiques[137]. Pour Jean Flori, Aliénor avait besoin d'un protecteur, son mariage est avant tout politique[124].

Le roi Étienne d'Angleterre meurt le 25 octobre 1154. Apprenant la nouvelle, Henri et Aliénor se dirigent vers Barfleur, où ils doivent patienter pendant plus d'un mois avant de traverser la Manche, en raison des tempêtes et des vents contraires. Aliénor est alors enceinte de son second enfant. Ils accostent finalement en Angleterre le 8 décembre[138]. Le , ils sont couronnés roi et reine d'Angleterre dans la cathédrale de Westminster par Thibaut du Bec, archevêque de Cantorbéry[139], permettant à l'Angleterre l'accroissement inespéré de ses territoires continentaux.

En Allemagne, la beauté de la reine Aliénor d'Aquitaine est chantée dans les Carmina Burana[140] :

« Si tout l'univers était à moi
Depuis l'Océan jusqu'au Rhin
J'y renoncerais avec joie
Pour pouvoir tenir dans mes bras
La reine d'Angleterre[141]. »

Dans les treize années qui suivent, elle lui donne cinq (ou six) fils et trois filles :

Durant les deux premières années de ce mariage, Aliénor affirme son autorité. Mais rapidement, c'est Henri II qui prend les décisions ; cinq grossesses les sept premières années la tiennent peut-être à distance. En tout cas, elle le suit au cours de ses voyages s'il a besoin d'elle, le représente quand il ne peut se déplacer (à Londres fin 1158 et en 1160), sinon elle est tenue plus souvent dans les domaines Plantagenêt que dans les siens. Après 1154, tous ses actes sont soit précédés d'une décision du roi d'Angleterre, soit confirmés ensuite par lui[147].

Aliénor est excédée par les infidélités de son époux. Ainsi, son premier fils Guillaume et un bâtard d'Henri sont-ils nés à quelques mois d'écart ; Henri eut beaucoup d'autres bâtards tout au long de leur mariage. Néanmoins, elle obtient en 1191 du pape Célestin III pour l'un d'entre eux, Geoffroy, l'archevêché d'York[148]. Selon Jean Flori, contrairement à ce qu'a pu affirmer Régine Pernoud, Henri II a en effet laissé dans l'Histoire une réputation de paillardise non usurpée. Guillaume de Newburgh, qui ne lui est généralement pas défavorable, nous dit « qu'il était très porté à la concupiscence et aux relations extra-conjugales » mais aussi « qu'il usa assez de la reine pour avoir d'elle une progéniture mais lorsqu'elle cessa d'enfanter il s'adonna à la volupté et engendra des bâtards[149] ». Selon Giraud de Barri (le Cambrien), peu après la mort de sa maîtresse, Rosamond Clifford, en 1176, Henri l'aurait remplacée dans son lit par la jeune Aélis de France, alors âgée de seize ans et fiancée de longue date à Richard. Roger de Howden, historien sérieux et peu enclin aux ragots, rapporte que Richard aurait dit à Philippe Auguste : « Je ne rejette pas ta sœur ; mais il m'est impossible de l'épouser car mon père a couché avec elle et engendré d'elle un fils[150] ».

L'échec de la conférence de Montmirail (), et la difficulté de maintenir sa domination sur un ensemble aussi vaste et hétérogène poussent Henri II à une réforme dynastique. En 1170, Richard est proclamé duc d'Aquitaine et Aliénor gouverne son duché en son nom. Elle s'établit à Poitiers, y crée la Cour d'amour, dont quelques règles ont été rédigées par André le Chapelain (ou Andreas Capellanus) (voir plus bas). Tout comme avec Louis VII, elle n'agit que très peu politiquement[151].

L'assassinat de Thomas Becket, archevêque de Canterbury, en 1170, intervient dans un climat troublé. Alors que les dissensions entre Aliénor et Henri ne sont pas encore trop flagrantes, ils souhaitent tous deux le couronnement et le sacre d'Henri le Jeune, longtemps retardés par la querelle avec Thomas. Ce premier couronnement a lieu le 14 juin 1170, à Westminster, mais sans la présence de la jeune épouse d'Henri le Jeune, restée auprès d'Aliénor à Caen. Thomas Becket, ainsi que l'évêque de Worcester porteur d'interdits pontificaux et d'excommunications, ont été retenus contre leur gré en Normandie. Aliénor a donné l'ordre d'empêcher tout départ de navire vers l'Angleterre[152]. Aliénor n'a pris aucune part dans l'affaire du meurtre de Thomas et n'a donc aucune raison d'en être affectée[153]. Si Flori écrit que « l'on ignore malheureusement tout de l'attitude d'Aliénor dans ce conflit », Martin Aurell, en revanche, signale qu'une lettre de 1165 de l'évêque de Poitiers, Jean Bellesmains, à son ami Thomas Becket lui enjoint de se méfier d'Aliénor en raison de l'inimitié de Raoul de Faye, oncle et très proche de la reine[154].

La mécène

Les historiens ont longtemps attribué à Aliénor d'Aquitaine un rôle important de mécène, notamment auprès des troubadours, ayant été formée à l'exemple de ses père et grand-père. Cette vision a été radicalement remise en cause récemment par K. M. Broadhurst : en effet, en regardant en détail les œuvres auparavant considérées comme commandées ou dues au patronage d'Aliénor, très peu comportent une mention de cette commande. De plus, en se fondant sur le fait que le seul troubadour présent dans les chartes au même endroit qu'Aliénor est Arnaut-Guilhem de Marsan, coseigneur de Marsan lors d'un plaid tenu à Bordeaux, l'existence même de ces cours poétiques est remise en cause[155]. Arnaut-Guilhem de Marsan était l'auteur d'un célèbre (au Moyen Âge) Ensenhamen de l'escuder, un guide qui expliquait comment se comporter en bon chevalier.

Broadhurst affirme également que ces cours d'amour sont des inventions d'André le Chapelain qui poursuivait peut-être des buts politiques en voulant discréditer Aliénor. Il était en effet un clerc du roi de France Philippe Auguste, fils de Louis VII, et son ironie à l'égard d'Aliénor est évidente[156], de même qu'il n'a jamais fréquenté sa cour. Geoges Duby qualifie d'ailleurs le traité d'André le Chapelain de « burlesque »[157].

Pour Jean Flori, si la légende d'Aliénor repose en partie sur cette cour de Poitiers, on ne croit plus guère aujourd'hui à l'existence de ces cours d'amour et le témoignage d'André le Chapelain est très contesté. La « démythologisation » de ce thème était nécessaire, même si le médiéviste regrette que l'on soit allé un peu trop loin dans cette voie[158].

Laissons tout de même la parole à Jean Flori, lorsqu'il conclut son chapitre sur Aliénor et l'amour courtois :

« Quelle que soit l'interprétation adoptée du traité d'André le Chapelain, un fait demeure, incontournable; pour le public lettré auquel s'adresse l'auteur, l'amour courtois a largement pénétré les mentalités et les mœurs des cours aristocratiques. Et Aliénor passe pour en être l'arbitre, sinon l'initiatrice, par sa vie réelle et supposée, sans doute, mais aussi par sa fréquentation et son patronage des milieux lettrés qui en véhiculent la doctrine[159] ».

Cependant, on peut attribuer la commande d'une traduction de Monmouth[160] à Wace, qu'il enrichit et en fait son Roman de Brut, qui lui est probablement dédicacé ; c'est une œuvre importante de 15 000 vers, qui a au moins dû recevoir un encouragement ou une incitation princière. On peut joindre à cette attribution au moins l'Histoire des ducs de Normandie, par Benoît de Sainte-Maure[161]. D'un autre côté, sans qu'on puisse attribuer l'origine d'œuvres à des commandes royales, un certain nombre ont certainement été composées en leur honneur, ou dans le but de leur plaire, ou ont dû valoir à leur auteur une généreuse récompense. Enfin, le prestige du couple est tel qu'il est présent dans la littérature contemporaine : dans les années 1150, un trouvère anonyme, originaire de l'Angoumois, refait la geste de Girart de Roussillon, en glissant plusieurs allusions à Aliénor d'Aquitaine[162] - [163]. Plus tard, en 1155, le Normand Benoît de Sainte-Maure ne la nomme pas, mais fait son éloge dans son Roman de Troie, manière de dédicace[164] ; de même, il chante les louanges du couple royal deux fois dans la Vie de saint Édouard[165]. Le troubadour Bernard de Ventadour, qu'elle accueille à sa cour en 1153[166], lui dédie l'une de ses chansons en la surnommant « la duchesse de Normandie ». Cette chanson Par le doux chant que fait le rossignol est écrite à distance, puisqu’il demande au chanteur Huguet de la chanter à la reine. D’ailleurs, il confie que « pour vous je suis parti du roi ». La chanson témoigne de « sa belle présence », « son corps allègre », « sa courtoisie et ses belles paroles »[167]. Gérard Lomenec’h attribue aussi le sujet de la chanson Quand je vois les feuilles, dans laquelle Ventadour parle de « la plus belle femme du monde », à Aliénor[168].

Quand elle règne à Poitiers, elle ouvre une cour lettrée, y accueillant entre autres sa fille Marie de Champagne (protectrice de Chrétien de Troyes)[169]. De même, Barking et Philippe de Thaon lui dédient des œuvres[170]. Jean Flori estime très peu vraisemblable la présence de Marie de Champagne à Poitiers à cette époque[171].

En 1162, à sa demande, commencent les travaux d'une nouvelle cathédrale à Poitiers[172].

Il apparaît donc que la cour d'Aquitaine, notamment à Poitiers, protège les artistes, et que l'époque connaît une importante floraison littéraire, qui pénètre peu, à l'époque, à la cour de Paris[173] et bien moins encore à celle de Londres[174]. Malgré cela, Henri II tient probablement un rôle important dans le patronage des artistes : il commissionne dans les années 1160 la rédaction du Roman de Rou[175], conjointement à Aliénor[176].

La révolte de 1173-1174 et les quinze ans de captivité

En 1173, Aliénor se sentant menacée dans ses États et craignant d'être écartée du trône au profit d'une rivale[177], soutient et probablement suscite la révolte[178] de ses fils Richard, Geoffroy et Henri le Jeune contre leur père, Henri II[179]. Henri le Jeune s'irrite en effet du refus paternel de lui octroyer une terre dont il puisse vivre, alors qu'il peut prétendre au pouvoir royal par son sacre et son couronnement en 1172, à Winchester[180]. (Un premier couronnement avait même déjà eu lieu, le 14 juin 1170 à Westminster, malgré l'opposition de l'archevêque Thomas Becket[181]). Richard, à qui Aliénor a remis son duché, se voit relégué en troisième position malgré les assurances paternelles et les investitures solennelles, lorsque Raymond de Toulouse prête hommage à Henri II et à Henri le Jeune, en février 1173, pour une terre qu'Aliénor estime relever de son duché d'Aquitaine[150]. Parmi les causes de cette révolte, Martin Aurell signale qu'il ne faut pas négliger la « réaction hostile de la noblesse poitevine et angevine aux progrès du gouvernement et de l'administration d'Henri II sur ses domaines »[154]. L'aristocratie locale, surtout en Anjou, Aquitaine et Bretagne s'allie aux jeunes princes afin de contrer la volonté centralisatrice d'Henri II[182]. Cette révolte est soutenue par Louis VII (beau-père d'Henri le Jeune), le roi d'Écosse Guillaume Ier, ainsi que par les plus puissants barons anglais. Aliénor espère ainsi reprendre le pouvoir à Henri II, dans ses États. Mais la révolte tourne court, Aliénor est capturée et les fils rebelles doivent se soumettre à leur père, contraints et forcés[183].

En effet, à la fin de février 1173, Aliénor tente de rejoindre la cour de Louis VII à Paris, où se trouvent déjà ses fils, mais est arrêtée auparavant par les soldats de son mari, reconnue alors qu'elle chevauche à travers le pays habillée en homme, à près de cinquante ans, nous dit le chroniqueur Gervais de Canterbury[184]. Elle est emprisonnée pendant presque quinze années, d'abord à Chinon, puis à Old Sarum (Salisbury), et dans divers autres châteaux d'Angleterre. Dans un premier temps, Henri II tente de faire dissoudre le mariage afin de se remarier avec Rosamond Clifford, avec laquelle il vit maintenant publiquement[185]. Mais le cardinal Uguccione[186], nonce apostolique, qu'il reçoit le 27 octobre 1175[187], lui oppose une fin de non-recevoir[188].

En 1183, Henri le Jeune, endetté et auquel son père refuse la Normandie, se révolte à nouveau. Il tend un guet-apens à son père à Limoges, soutenu par son frère Geoffroy et par le roi de France Philippe Auguste. Mais il échoue, et doit subir un siège à Limoges, puis s'enfuir. Il erre ensuite en Aquitaine, et meurt finalement de dysenterie. Mais avant de mourir, il a demandé à son père, le roi Henri II d'Angleterre, de libérer sa mère. De même, en 1184, Henri le Lion et son épouse Mathilde d'Angleterre intercèdent auprès d'Henri II, et la captivité d'Aliénor s'adoucit. Pour la Pâques 1185, il la fait revenir sur le continent lors de la nouvelle révolte de leur fils Richard (Cœur de Lion), fils préféré d'Aliénor, afin qu'elle le ramène à la docilité[189].

Son action de gouvernement

C'est dans la période 1167-1173 qu'elle commence à prendre des décisions d'importance, sans avoir besoin d'une confirmation d'Henri II. Mais là encore, elle n'exerce seule et pleinement le pouvoir, que parce que le roi se retire volontairement[190]. L'année 1168 est marquée par des révoltes en Poitou. Aliénor traverse la Manche avec Henri. Après avoir maté la révolte, Henri laisse Aliénor gouverner en son absence, assistée de Patrice de Salisbury. Aliénor réside dorénavant plus souvent à la cour de Poitiers mais continue ses nombreux déplacements[191]. À l'approche de Pâques 1168, alors qu'elle chevauche vers Poitiers en compagnie d'une petite troupe et du comte de Salisbury, Aliénor tombe dans une embuscade tendue par Geoffroy de Lusignan. La reine parvient à s'échapper et se réfugie dans un château voisin, mais Patrice de Salisbury, qui n'a pas eu le temps de s'équiper, est tué traîtreusement d'un coup d'épée dans le dos. Son neveu, le jeune Guillaume le Maréchal, est blessé d'un coup d'épieu à la cuisse[192] après s'être battu très vaillamment, et est fait prisonnier par les hommes des Lusignan. Aliénor paie sa rançon et lui fait donner un équipement de chevalier. Guillaume le Maréchal lui reste ensuite loyal et devient le compagnon de tournoi de son fils Henri le Jeune. Plus tard, il deviendra régent d'Angleterre aux côtés d'Aliénor, après la mort d'Henri II[191].

Son activité est suspendue pour la période 1173-1189, avant de reprendre dès sa libération. Lors de cette période de retraite monastique entrecoupée de sorties dans le monde, son autonomie de gouvernement n'est en rien limitée. Sans en faire une reine indépendante, Jean Flori reconnaît qu'elle a tenté d'exercer le pouvoir, ce qui est déjà exceptionnel pour l'époque ; qu'elle l'a fait de manière conjointe et limitée avec Louis VII ; et de manière discontinue et incomplète avec Henri II. Le fait d'être femme a limité ses pouvoirs pendant les périodes de crise[193]. Le principal étant qu'elle montre une inépuisable énergie pour maintenir entier le domaine des Plantagenêts.

S'inspirant des conventions maritimes qui existaient déjà en Méditerranée orientale, Aliénor jette les bases d'un droit maritime avec la promulgation en 1160 des Rôles d'Oléron lesquels sont à l'origine de la loi actuelle de l'Amirauté britannique, et du droit maritime moderne[194]. Elle passe également des accords commerciaux avec Constantinople et les ports des Terres saintes.

Elle accorde une charte de commune à Poitiers, et modernise la ville : construction de halles, d'une enceinte nouvelle, agrandissement de son palais, etc.

La veuve

Après la mort d'Henri II, le , elle est libérée par ordre du nouveau roi, son fils Richard Cœur de Lion. Elle parcourt alors l'Angleterre, y libère les prisonniers d'Henri II et leur fait prêter serment de fidélité au nouveau roi. Elle y gouverne en son nom jusqu'au début de 1191[195]. Alors que Richard Cœur de Lion est parti pour la troisième croisade, elle va chercher Bérangère de Navarre et la conduit, en plein hiver, par les Alpes et l'Italie, jusqu'à Messine, où Richard s'apprête à appareiller pour la Terre sainte[196]. Aliénor et Bérangère le rejoignent le 30 mars. Ils préparent hâtivement les épousailles. Richard épouse Bérangère à Limassol le 16 mai.

Aliénor retourne précipitamment en Angleterre empêcher son plus jeune fils, Jean sans Terre, le mal-aimé, de trahir son frère Richard. Elle n'y parvient qu'un temps : en mars 1193, il cède le Vexin à Philippe Auguste : aussitôt, elle l'assiège avec tous les barons anglo-normands (dont Guillaume le Maréchal) à Windsor[197].

Sur le chemin du retour, Richard est capturé en Autriche. Indignée par la nouvelle, et par l'absence de réaction du pape (qui protège normalement les croisés), Aliénor écrit néanmoins à celui-ci pour lui demander de l'aide et fustiger son inertie, parvient à rassembler l'énorme rançon (cent cinquante mille marcs d'argent, équivalant à deux années de recettes pour le royaume d'Angleterre[198]) qu'elle apporte elle-même à Mayence à Henri VI, fils de Frédéric Barberousse (hiver 1193–1194)[199].

Elle se retire ensuite à Fontevraud. La blessure de Richard Cœur de Lion au siège du château de Châlus-Chabrol la tire de sa retraite. Il meurt le , et elle prend aussitôt parti pour son dernier fils Jean[200] : à 77 ans, elle parcourt tout l'Ouest de la France, rallie l'Anjou qui s'était prononcé pour le comte de Bretagne, et fait prêter serment à Jean sans Terre dans son duché d'Aquitaine. En juillet, elle rend hommage au roi Philippe II de France, à Tours, puis rencontre son fils Jean sans Terre à Rouen. Enfin, en janvier 1200, elle est en Castille d'où elle doit ramener une épouse pour l'héritier du trône de France : elle préfère Blanche de Castille, parmi ses deux petites-filles. Cette enfant deviendra la mère de Saint Louis[201].

Dernières années

Le gisant couché en tuffeau polychrome[202] d'Aliénor (avec Henri II au second plan), à Fontevraud : représentée à une trentaine d'années, coiffée de la couronne royale, les yeux sans regard, avec pour la première fois en Occident médiéval le thème de la femme lectrice (le livre est probablement un psautier[204], mais aussi l'évocation du Livre de Vie qu'elle lira éternellement)[205].

Aliénor se retire en 1200 à l'abbaye de Fontevraud[206]. Malade, elle ramène néanmoins, en février 1201, le puissant vicomte Aimery VII de Thouars, qui s'était révolté[207], à l'obéissance.

En juillet 1202, Philippe Auguste déclare Jean sans Terre félon, et saisit ses domaines continentaux. Une de ses armées, à Tours, est commandée par le petit-fils d'Aliénor, Arthur de Bretagne, et menace Fontevraud. Elle fuit l'abbaye pour se réfugier à Poitiers, mais ne peut y parvenir et s'abrite à Mirebeau, y est assiégée par le duc de Bretagne du 15 juillet[208] au , avant d'être délivrée par son fils Jean[209].

Elle se retire à nouveau à Fontevraud à l'automne, et meurt à Poitiers[210], à l'âge de 80 ans le ou le [211] - [212], quelques semaines après la prise de Château-Gaillard par Philippe Auguste[213]. Elle est inhumée à Fontevraud où, malgré les saccages et profanations révolutionnaires de 1793, on peut toujours voir son gisant polychrome qui voisine avec ceux de son second mari Henri II Plantagenêt, de son troisième fils Richard Cœur de Lion, et d'Isabelle d'Angoulême, l'épouse de Jean sans Terre.

Arbres généalogiques

Les ducs d'Aquitaine inclus dans ces arbres étaient aussi comtes de Poitiers. On n'a conservé que le premier titre pour alléger le texte et pour respecter la hiérarchie nobiliaire.

Ascendance ramnulfide

Ascendance capétienne simplifiée

Postérité

Aliénor d'Aquitaine par Frederick Sandys, 1858, musée national de Cardiff.

Une « légende noire » s'est tout d'abord constituée autour d'Aliénor d'Aquitaine avant sa réhabilitation par les historiens. Ce personnage historique hors norme a inspiré de nombreuses fictions, notamment romanesques.

La représentation d'Aliénor d'Aquitaine sur le mur de la chapelle Sainte-Radegonde de Chinon est sujette à caution : il pourrait s'agir en fait de son fils Henri le Jeune couronné du vivant de son père ce qui lui permettait de porter couronne et manteau à doublure de vair[214].

Hommages

Aliénor d'Aquitaine est une des 39 convives attablées dans l'œuvre d’art contemporain The Dinner Party (1979) de Judy Chicago[215].

Un timbre-poste français est édité en 2004 à l'occasion du 800e anniversaire de sa mort[216]( 0,50  ,Yvert et Tellier 3640) . Ainsi qu'en 2014 une vignette accolée au timbre ( 0,61 , Yvert et Tellier 4859 ) édité au salon international Passion-Timbres à Poitiers[217].

Une rose portant son nom a été créée en 2005[218].

Quatre collèges portent son nom dans le département de la Gironde : à Salles, Martignas-sur-Jalle, Bordeaux et Castillon-la-Bataille, ainsi que, dans le département de la Charente-Maritime, celui de Le Château-d'Oléron. Un lycée d'enseignement général et technologique à Poitiers porte également son nom.

En 2019, elle donne son nom au nouveau bâtiment qui accueille le campus euro-latino-américain de l’Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po) à Poitiers au No 23 de la rue Jean Jaurès[219].

Représentations iconographiques

  • Vitrail de la Crucifixion, vitrail, Cathédrale Saint-Pierre, Poitiers, v. 1150-1173.
  • Fresque royale, fresque, Chapelle Sainte-Radegonde, Chinon, Fin XIIe siècle.
  • Gisant couché en tuffeau d’Aliénor d’Aquitaine, Fontevraud, XIIIe siècle.
  • Robinet Testart, « Répudiation d’Aliénor », enluminure, dans Primat, Les grandes chroniques de France. Louis VII le Jeune et Philippe II Auguste / publiées pour la Société de l’Histoire de France par Jules Viard, vol. 6, Paris, H. Champion, 1920-1953.
  • Anonyme, Galerie des reines de France, estampe, Gangel et Didion Paulin, Musée de l’Image, Épinal, XIXe siècle.
  • Jean-Baptiste Mauzaisse, Le roi Louis VII prend l’oriflamme à Saint-Denis en présence de la reine Aliénor d’Aquitaine et reçoit le bourdon et la panetière du pèlerin des mains du pape Eugène III, Musée national du château de Versailles, Versailles, 1840.
  • Émile Signol, Saint Bernard prêchant la Deuxième croisade en présence de Louis VII et de la reine Aliénor, h/t, Musée national du château de Versailles, Versailles, 1840.
  • Frederick Sandys, Queen Eleanor, h/t, National Museum and Gallery of Wales, Cardiff, Royaume-Uni, 1858.
  • Edward Burne-Jones, Rosemonde et la reine Aliénor, gouache sur papier, Centre d’art britannique de Yale, Yale, États-Unis, 1861.
  • Charles Fouqueray, Aliénor d’Aquitaine concède aux habitants de Niort les libertés communales en 1203, fresque, Salle du conseil de Niort, Niort, 1901.
  • Martin Mörck, Aliénor d’Aquitaine v.1122-1204, Timbre-poste, Paris, La Poste, 2004.
  • Laurent Lefebvre, Aliénor blanche, Étiquette de bière, Nouvelle-Aquitaine, Brasserie Aliénor, 2018.

Cinéma

Katharine Hepburn incarnant la reine Aliénor dans Le Lion en hiver (1968).

Télévision

Littérature

  • Clara Dupont-Monod
    • Le Roi disait que j'étais diable, Grasset, 2014 (ISBN 978-2246853855).
    • La Révolte, Stock, 2018 (ISBN 978-2234085060).
  • Isaure de Saint Pierre, Aliénor, l'insoumise : roman, Paris, éditions Albin Michel, , 409 p. (ISBN 978-2-226-25205-0 et 2226252053).
  • Monique Boulestin, Le Roman d'Aliénor, éditions du fil rouge, 2013
  • Mireille Calmel, Le Lit d'Aliénor, XO éditions, 2001.
  • Brigitte Coppin et Claude Cachin, Aliénor d'Aquitaine, une reine à l'aventure, coll. Père Castor, éd. Flammarion, 1998.
  • Félix Magne, La Reine Aliénor, duchesse d'Aquitaine, PyréMonde/Princi Negue, 1998.
  • Polly Schoyer Brooks, Aliénor deux fois reine, Hachette Littérature, 1995 (ISBN 2010152476).
  • Michel Peyramaure, L'aigle des deux royaumes, Limoges, Lucien Souny, (ISBN 978-2-905262-72-1, OCLC 30000545).
  • Élodie Bourgeois, Aliénor D'Aquitaine : La Reine Aux Deux Royaumes, Amazon, 2017[221].
  • Marie-Noëlle Demay, Aliénor d'Aquitaine. Il y eut un soir, et il y eut un matin, Presses de la Cité, 2022.
  • Caren Lalanne, La croisade d'Alienor, éditions Les Trois Colonnes, (ISBN 978-2-38326-938-0), 2022.

Poésie

Bande dessinée

Théâtre

  • Benjamin Vincent, Aliénor d'Aquitaine création à Vianne, mise en scène Roger Louret avec Marianne Valéry dans le rôle-titre et Nicolas Briançon, 1986.
  • Mathieu Falla, Aliénor ou l'aigle se réjouira, Liège, 1977 (prix de littérature dramatique de la province de Liège).
  • Jean Anouilh, Becket ou l'Honneur de Dieu, 1959, où elle figure sous le nom de « la jeune reine ».

Internet

  • Armelle Deutsch incarne Aliénor d'Aquitaine dans la vidéo YouTube Confession d'Histoire : Aliénor & Conséquences (ou la Deuxième Croisade)[222].

Jeux vidéo

  • Dans le jeu Civilization VI et plus précisément dans l'extension Gathering Storm, Aliénor d'Aquitaine peut être jouée en tant que chef de la France ou de l'Angleterre[223].

Notes et références

  1. Plusieurs chroniqueurs signalent que les seigneurs d'Aquitaine lui ont juré fidélité à son quatorzième anniversaire, en 1136. Quelques chroniques donnent même 1120 comme date de naissance, mais il est presque certain que ses parents ne se sont mariés qu'en 1121. Enfin, d'autres chroniques lui donnent treize ans lors de son mariage, en 1137.
  2. Et non à l'abbaye de Fontevraud, comme il a été souvent écrit.
  3. (en) Jane Martindale, « Eleanor, suo jure duchess of Aquitaine (c.1122–1204) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne Accès payant).
  4. Flori 2004, p. 32, et p. 446 (note 2). Flori ne voit aucune raison de réfuter le document Fragmentum genealogicum ducum Normanniæ et Angliæ regum, qui affirme qu'Aliénor avait treize ans en 1137. Voir aussi le testament de Guillaume X ((la + fr) Geoffroy de Vigeois, « Chronicon Comitum Pictaviæ », dans Léopold Delisle (dir.), Histor. de Fr., t. 12, Paris, Victor Palmé, , LVI-1013 p. (lire en ligne), « Num. 12 », p. 409-410).
  5. Aurell 2004b, p. 351.
  6. Jones 2013, p. 26.
  7. Labande 2005.
  8. Turner 2011, p. 8.
  9. Turner 2011, p. 32.
  10. Flori 2004, p. 31.
  11. Flori 2004, p. 32.
  12. « Guillelmus Dux Aquitaniæ filius Guillermi et filiæ Comitis Tolosani, qui jure avi sui urbem Tolosanam possedit, de uxore quæ fuit soror Vicecomitis de Chastelleyraut, quæ vocabatur Ænor, genuit filiam quæ appellata est Alienor, quasi alia Ænor. [Guillaume, duc d'Aquitaine, fils de Guillaume et de la fille du comte de Toulouse, qui posséda la ville de Toulouse du droit de son grand-père, engendra par son épouse Aénor, sœur du vicomte de Châtellerault, une fille qui fut appelée Aliénor, pour ainsi dire une autre Aénor.] » ((la + fr) Geoffroy de Vigeois, « Chronicon Comitum Pictaviæ », dans Léopold Delisle (dir.), Histor. de Fr., t. 12, Paris, Victor Palmé, , LVI-1013 p. (lire en ligne), « Cap. 48 », p. 434-435). Cité dans Flori 2004, p. 32, et p. 446 (note 3).
  13. Flori 2004, p. 41.
  14. Flori 2004, p. 12.
  15. Turner 2011, p. 34.
  16. Flori 2004, p. 53.
  17. Aurell, dans Labande 2005, p. 10.
  18. (la + fr) « Chronicon Sancti Maxentii Pictavensis », dans Paul Marchegay et Émile Mabille, Chroniques des églises d'Anjou, Paris, Ve Jules Renouard, , XXXVI-459 p. (lire en ligne), p. 432. Cité dans Flori 2004, p. 41.
  19. Flori 2004, p. 48.
  20. Turner 2011, p. 53.
  21. Pernoud 1983, p. 20.
  22. Aurell, dans Labande 2005, p. 8 et 11.
  23. Aurell, dans Labande 2005, p. 11.
  24. (la + fr) Geoffroy de Vigeois, « Chronicon Comitum Pictaviæ », dans Léopold Delisle (dir.), Histor. de Fr., t. 12, Paris, Victor Palmé, (lire en ligne), p. 409-410. Cité dans Flori 2004, p. 41-42, et p. 447 (note 14).
  25. (la + fr) Suger, « Gesta Ludovici Regis, cognomento Grossi », dans Auguste Molinier, Vie de Louis le Gros, suivie de l'Histoire du roi Louis VII, Paris, Alphonse Picard, , L-196 p. (lire en ligne), « XXXIII », p. 128. Cité dans Flori 2004, p. 42, et p. 447 (note 15).
  26. Flori 2004, p. 50.
  27. Flori 2004, p. 44.
  28. Pernoud 1983, p. 22.
  29. Pernoud 1983, p. 23.
  30. Flori 2004, p. 45.
  31. Georges Duby, Le chevalier, la femme et le prêtre, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 320 p. (ISBN 978-2-818-50253-2), p. 79.
  32. Mascureau, dans Labande 2005, p. 122.
  33. Favier 2015, p. 210 : « Pour l'essentiel, le roi avait atteint son but : Louis VII épousait l'Aquitaine. Même si, en théorie, le duché n'était pas uni au domaine royal et s'il gardait ses institutions et ses coutumes, il était en fait administré par les gens du roi, et les revenus en allaient au Trésor royal. »
  34. Weir 2000.
  35. Pernoud 1983, p. 41.
  36. Turner 2011, p. 61.
  37. Flori 2004, p. 56 mentionne une « cour couronnée ».
  38. Flori 2004, p. 48 indique la date du .
  39. Turner 2011, p. 62.
  40. Labande 2005, p. 69.
  41. Lambert de Watreloos : Annales Cameracenses. Cité dans Flori 2004, p. 49 et 447.
  42. Flori 2004, p. 55.
  43. Pernoud 1983, p. 41-42.
  44. Flori 2004, p. 53, et p. 448 (note 4).
  45. Duby 1995, p. 36.
  46. Turner 2013, p. 24.
  47. Labande 2005, p. 41.
  48. Flori 2004, p. 57.
  49. Marcel Aubert, Suger, Abbaye S. Wandrille, Éditions de Fontenelle, , 187 p., p. 94.
  50. Flori 2004, p. 58.
  51. Michel Dillange, Les comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine (778-1204), La Crèche, Geste éditions, , 303 p. (ISBN 2-910919-09-9), p. 212.
  52. Il est plus tard orné d'une riche monture en argent doré rehaussée de pierres précieuses et de perles par Suger, à qui le roi l'a offert (« Vase d'Aliénor », sur Musée du Louvre).
  53. Martin Aurell, « Guillaume IX et l'Islam », dans Katy Bernard et Luc de Goustine (dir.), Guilhem de Peitieus, duc d'Aquitaine et prince du trobar. Actes du colloque de Poitiers, 12-13 septembre 2014, Cahiers de Carrefour Ventadour, (lire en ligne), p. 58.
  54. Flori 2004, p. 59.
  55. Pernoud 1983, p. 35.
  56. Flori 2004, p. 59 et 64.
  57. Turner 2011, p. 78.
  58. Flori 2004, p. 62-63.
  59. Flori 2004, p. 388-389.
  60. Flori 2004, p. 64.
  61. Pernoud 1983, p. 51.
  62. Flori 2004, p. 70.
  63. Turner 2011, p. 86.
  64. Pernoud 1983, p. 55.
  65. Flori 2004, p. 70 indique la date du 16 février 1146, mais il y a manifestement une incohérence.
  66. Turner 2011, p. 87.
  67. Ou le 11 juin 1147 pour Aurell (« Aliénor d'Aquitaine en son temps »), dans Aurell 2004a, p. 6-17.
  68. Pernoud 1983, p. 53.
  69. Flori 2004, p. 69.
  70. Pernoud 1983, p. 52-53.
  71. Régine Pernoud, Aliénor d'Aquitaine, Paris, Albin Michel, , 294 p., p. 59.
  72. Turner 2011, p. 94.
  73. Labande 2005, p. 183.
  74. Pernoud 1983, p. 74.
  75. Flori 2004, p. 74.
  76. Turner 2011, p. 98.
  77. Flori 2004, p. 75.
  78. Flori 2004, p. 77-78.
  79. Flori 2004, p. 74-78.
  80. Labande 2005, p. 184.
  81. Pernoud 1983, p. 74-75.
  82. Turner 2011, p. 113-114.
  83. Flori 2004, p. 297.
  84. Jean Flori, qui a divisé la biographie de la reine en deux parties, traite ainsi de cet épisode dans la seconde, celle consacrée aux questions controversées.
  85. Alain Demurger, Vie et mort de l'Ordre du Temple (1118-1314), Paris, Le Seuil, , 331 p. (ISBN 978-2-02-008714-8), p. 100.
  86. Flori 2004, p. 77.
  87. Flori 2004, p. 318.
  88. Pernoud 1983, p. 73.
  89. Flori 2004, p. 318-319.
  90. Pernoud 1983, p. 76.
  91. Flori 2004, p. 79.
  92. Aurell 2005.
  93. Flori 2004, p. 319.
  94. Dusseau 2004, p. 40.
  95. Flori 2004, p. 321.
  96. (la + en) Gervais de Cantorbéry, « Opera Historica », dans William Stubbs, The Chronicle of the Reigns of Stephen, Henry II, and Richard I, by Gervase, Monk of Canterbury, vol. I, Londres, Longman & Co, , LVI-594 p. (lire en ligne), « MCLII », p. 149 ; (la + en) Richard de Devizes (Joseph Stevenson (compilateur)), De rebus gestis Ricardi Primi, Regis Angliæ, Londres, English Historical Society, , VIII-88 p. (lire en ligne), « § 29 », p. 25. Tous deux cités dans Flori 2004, p. 305.
  97. Flori 2004, p. 315-316.
  98. Lettre du , citée par Flori 2004, p. 317.
  99. Flori 2004, p. 329.
  100. « Les accusations de nymphomanie avec de proches parents ne résistent pas à la critique moderne. » Aurell (« Introduction : pourquoi la débâcle de 1204 ? »), dans Aurell et Tonnerre 2006, p. 4.
  101. Aurell (« Aliénor d'Aquitaine en son temps »), dans Aurell 2004a, p. 6-17.
  102. Duby 1995, p. 23-24.
  103. Jean Flori, Richard Cœur de Lion : le roi-chevalier, Paris, Payot, coll. « Biographie Payot », , 604 p. (ISBN 978-2-228-89272-8), p. 443.
  104. Flori 2004, p. 324.
  105. Flori 2004, p. 332.
  106. Flori 2004, p. 304-305.
  107. Aurell 2004b, p. 217.
  108. Flori 2004, p. 17.
  109. Labande 2005, p. 188.
  110. Flori 2004, p. 303.
  111. Flori 2004, p. 333.
  112. Flori 2004, p. 332-333.
  113. Flori 2004, p. 334.
  114. Labande 2005, p. 56.
  115. Labande 2005, p. 57.
  116. (en) James Loughlin, « Pope blessed Eugene III », dans Charles George Herbermann, Edward Aloysius Pace, Condé Bénoist Pallen, Thomas Joseph Shahan, John Joseph Wynne, Andrew Alphonsus MacErlean (dir.), The Catholic Encyclopedia, vol. 5, New York, Robert Appleton Company, , 886 p. (lire en ligne).
  117. (it) Harald Zimmermann, « Eugenio III, papa », dans Fiorella Bartoccini et Mario Caravale (dir.), Dizionario biografico degli Italiani, vol. 43, Rome, Istituto della Enciclopedia Italiana, , XV-817 p. (lire en ligne).
  118. Flori 2004, p. 317.
  119. Pernoud 1983, p. 81-82.
  120. (de) Otto Cartellieri, Abt Suger von Saint-Denis, 1081-1151, Berlin, Ebering, , XV-192 p., p. 174. Cité dans Labande 2005, p. 192 et Flori 2004, p. 85.
  121. Flori 2004, p. 80.
  122. Aurell et Tonnerre 2006, p. 212.
  123. Alain de Sancy (préf. Didier Patte), Les Ducs de Normandie et les Rois de France : 911-1204, Paris, Éditions F. Lanore-Sorlot, , 186 p. (ISBN 978-2-85157153-3, lire en ligne), p. 90.
  124. Flori 2004, p. 89.
  125. Pernoud 1983, p. 88.
  126. Flori 2004, p. 94.
  127. Turner 2011, p. 132.
  128. Labande 2005, p. 61-62.
  129. Turner 2011, p. 126.
  130. Ces cours solennelles qui se tenaient à Noël (mais aussi à Pâques) étaient de vastes assemblées destinées à démontrer pouvoir et faste (Flori 2004, p. 105).
  131. Alfred Richard, Histoire des comtes de Poitou 778-1204, t. 2, Paris, Alphonse Picard & Fils, , 597 p. (lire en ligne), p. 107.
  132. Flori 2004, p. 82, et p. 498 (arbres généalogiques ascendants de Louis VII et Aliénor). Voir aussi l'arbre généalogique capétien simplifié de cet article.
  133. Aurell (« Aliénor d'Aquitaine en son temps »), dans Aurell 2004a.
  134. Élie Berger, « Les aventures de la reine Aliénor. Histoire et légende », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, no 9, 50e année, p. 702-712, , p. 709 (lire en ligne).
  135. Turner 2011, p. 133.
  136. Flori 2004, p. 499 à 502 indique qu'il y avait neuf degrés entre Louis et Aliénor (soit quatre de Louis à Robert II le Pieux ou Constance d'Arles et cinq d'Aliénor à ceux-ci) et huit entre Aliénor et Henri (soit quatre de chacun d'entre eux à Ermengarde d'Anjou). Certains commentateurs de l'époque avaient noté cette parenté avec son nouveau mari (John Gillingham, Anglo-Norman Studies XXIV : Proceedings of the Battle Conference 2001, Boydell Press, , 276 p. (lire en ligne), p. 36).
  137. Flori 2004, p. 88.
  138. Flori 2004, p. 99-100 et Turner 2011, p. 151.
  139. Jean Favier, Les Plantagenêts, 2004, p. 225.
  140. Weir 2000, p. 125.
  141. Carmina Burana sur classical.net; voir « Were diu werlt alle min » en vieil allemand.
  142. Mascureau, dans Labande 2005, p. 128.
  143. Mascureau, dans Labande 2005, p. 130.
  144. Jose Manuel Cerda, « La dot gasconne d'Aliénor d'Angleterre. Entre royaume de Castille, royaume de France et royaume d’Angleterre », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 54, no 215, , p. 226-233 (lire en ligne Inscription nécessaire). Voir aussi Flori 2004, Aurell 2004b et Jones 2013.
  145. Mascureau, dans Labande 2005, p. 131.
  146. Flori 2004, p. 104 et p. 454 (note 5). Sa naissance ne peut se situer qu'entre celles de Geoffroy et d'Aliénor ou entre celles d'Aliénor et de Jeanne. Voir aussi la préface d'Aurell, dans Labande 2005.
  147. Flori 2004, p. 390-391.
  148. Flori 2004, p. 219.
  149. Newburgh, III, 26, p. 280, dans Flori 2004, p. 171, et p. 461 note 8.
  150. Flori 2004, p. 173.
  151. Aurell, dans Labande 2005, p. 11 ; voir aussi Marie Hivergneaux, Aliénor d'Aquitaine : le pouvoir d'une femme à la lumière de ses chartes (1152-1204), dir. M. Aurell. Poitiers 2000, p. 63-88.
  152. Flori 2004, p. 129.
  153. Flori 2004, p. 133.
  154. Aurell, dans Labande 2005, p. 5-34.
  155. (en) K. M. Broadhurst. « Henry II of England and Eleanor of Aquitaine. Patrons of Literature in french ? », Viator no 27, 1996 (non consulté).
  156. Aurell, dans Labande 2005, p. 31.
  157. Duby 1995, p. 42.
  158. Flori 2004, p. 125.
  159. Flori 2004, Aliénor et l'amour courtois, p. 383.
  160. Labande 2005, p. 80.
  161. Flori 2004, p. 402-405.
  162. Labande 2005, p. 58.
  163. René Louis, De l'histoire à la légende : Girart comte de Vienne, dans les chansons de geste, Auxerre, 1947.
  164. Flori 2004, p. 408-410.
  165. Flori 2004, p. 412.
  166. Flori 2004, p. 410-411.
  167. « les chansons du troubadour Bernart de Ventadour », sur www.ventadour.org (consulté le ).
  168. Gérard Lomenec'h, Aliénor d'Aquitaine et les Troubadours, Sud Ouest, , P27.
  169. Labande 2005, p. 80-81 et 90-91. Sur l'influence, d'ailleurs contestée, qu'Aliénor a sur la poétesse Marie de France, voir Flori 2004, p. 400-402.
  170. Aurell, dans Labande 2005, p. 31 ; pour Philippe de Thaon, il s'agit d'une seconde version du Bestiaire, primitivement dédicacée à Adélaïde de Louvain, remplacée ensuite par Aliénor, ce qui montre le prix accordé à son avis.
  171. E.-R. Labande, « Les filles d'Aliénor d'Aquitaine : étude comparative », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 113-114, , p. 101-102, dans Flori 2004, p. 125, et p. 456 (note 40).
  172. Labande 2005, p. 74.
  173. Labande 2005, p. 82.
  174. E.R. Labande, op. cit. p. 208.
  175. Flori 2004, p. 407-408.
  176. Au vers 17 du Roman de Rou, l'auteur signale que le couple lui a souvent prodigué des dons, et encore plus de promesses.
  177. Comme l'a écrit E.-R. Labande : « Aliénor ne s'est pas vengée en assassinant Rosemonde. Elle a fait mieux elle a soulevé le Poitou. » Dans Pernoud 1983, p. 149.
  178. Flori 2004, p. 171-174.
  179. Aurell, dans Labande 2005, p. 24 ; Labande lui-même (Labande 2005, p. 85).
  180. Jones 2013, p. 82.
  181. Flori 2004, p. 127.
  182. Aurell 2004b, p. 54-55.
  183. Flori 2004, p. 174.
  184. Jones 2013, p. 85.
  185. Flori 2004, p. 171.
  186. Flori 2004, p. 172.
  187. Flori 2004, p. 167.
  188. Jones 2013, p. 92.
  189. Labande 2005, p. 92-93.
  190. Flori 2004, p. 391.
  191. Flori 2004, p. 121-122.
  192. Pernoud 1983, p. 154-155.
  193. Flori 2004, p. 393-394.
  194. Philippe Delorme, Alienor d'Aquitaine: Épouse de Louis VII, mère de Richard Cœur de Lion, Pygmalion, (ISBN 978-2-7564-1056-2, lire en ligne).
  195. Labande 2005, p. 96.
  196. Labande 2005, p. 96-98.
  197. Labande 2005, p. 98.
  198. Flori 2004, p. 236.
  199. Labande 2005, p. 100-104.
  200. Labande 2005, p. 107-108.
  201. Labande 2005, p. 112-113.
  202. Polychromie refaite en 1846, présence de nombreux repeints.
  203. (en) Jesús Rodriguez Viejo, « Royal Manuscript Patronage in late Ducal Normandy : A Context for the Female Patron portrait of the Fécamp Psalter (c. 1180) » [PDF], sur core.ac.uk, (consulté le ), p. 15-16, 22.
  204. Peut-être le psautier de Fécamp, que certains historiens lui attribuent[203].
  205. Yvonne Labande-Mailfert, Études d'iconographie romane et d'histoire de l'art, Société d'études médiévales, , p. 82.
  206. Labande 2005, p. 113-114.
  207. Labande 2005, p. 114-115.
  208. Aurell, dans Labande 2005, p. 26 ; voir aussi Flori 2004, p. 184-185.
  209. Labande 2005, p. 116.
  210. « Interim autem Alienora , quondam Anglorum regina et regis mater, apud Pictavim in fata recessit [Mais pendant ce temps Aliénor, naguère reine des Anglais et mère du roi [Jean], céda au destin à Poitiers] » (« Chroniques de Saint-Aubin d'Angers », dans Paul Marchegay et Émile Mabille (dir.), Chroniques des églises d'Anjou, Paris, Société de l'histoire de France, , xxxvi-458 (lire en ligne), p. 53, citée dans Flori 2004, p. 284-285). Il a été souvent écrit qu'elle était morte à Fontevraud, mais, selon Flori et Aurell, la localisation de sa mort à cet endroit est due à une mauvaise interprétation du latin « sepulta » par Amy Kelly, reportée dans son ouvrage de 1950 (Kelly 1950). Le texte original est sans équivoque : « Obiit Alienor, regina Anglorum; sepulta est ad Font Ebraldi. [Est décédée Aliénor, reine des Anglais ; elle est ensevelie à Fontevraud.] » (H. Duplès-Agier (dir.), Chroniques de Saint-Martial de Limoges, Paris, Société de l'histoire de France, s.d., lxxii-429 (lire en ligne), p. 69).
  211. Marie-Aline de Mascureau, « Chronologie », primitivement publiée dans Aliénor d'Aquitaine, Revue 303, hors-série no 81, p. 218-223, Nantes, 2004, republiée dans Labande 2005.
  212. Labande 2005, p. 26 ; voir aussi Flori 2004, p. 284-285.
  213. Labande 2005, p. 117.
  214. Florian Mazel, Féodalités (888-1180), Belin, coll. « Histoire de France (Joël Cornette, dir.) » (no 2), , 783 p. (ISBN 978-2-7011-5303-2), p. 571.
  215. « Brooklyn Museum: Eleanor of Aquitaine », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le ).
  216. « Aliénor d'Aquitaine », sur La Poste (consulté le ).
  217. « n° 4859 - Timbre France Poste - Yvert et Tellier - Philatélie et Numismatique », sur www.yvert.com (consulté le ).
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Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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