Henri Ier (roi des Francs)
Henri Ier[1] (né le à Reims et mort le à Vitry-aux-Loges) est roi des Francs de 1031 à 1060.
Henri Ier | |
Sceau royal de Henri Ier. | |
Titre | |
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Roi des Francs | |
– (29 ans et 15 jours) |
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Couronnement | , en la cathédrale de Reims |
Prédécesseur | Robert II |
Successeur | Philippe Ier |
Duc de Bourgogne | |
– (environ 16 ans) |
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Prédécesseur | Robert II le Pieux |
Successeur | Robert Ier de Bourgogne |
Biographie | |
Dynastie | Capétiens |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Reims (France) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Vitry-aux-Loges (France) |
Père | Robert II le Pieux |
Mère | Constance d'Arles |
Conjoint | Mathilde de Frise (1034-1044) Anne de Kiev (1051-1060) |
Enfants | Avec Anne de Kiev Philippe Ier Robert de France Emma de France Hugues de France |
Résidence | Palais de la Cité Château de Vitry-aux-Loges Château de Châteauneuf-sur-Loire |
Biographie
Règne
Troisième roi de la dynastie des Capétiens, il est le deuxième fils de Robert le Pieux et de Constance d'Arles. Il devient héritier de la couronne à la mort de son frère aîné Hugues, en 1025.
Il obtient en 1016 le titre de duc de Bourgogne, à la suite d'un combat mené par son père pendant plus de 10 ans pour le contrôle du duché.
Sacré roi du vivant de son père le à Reims, il lui succède en 1031 mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent élire au trône son frère cadet Robert. Henri Ier obtient l'appui de l'empereur romain germanique Conrad II et surtout celui du duc de Normandie Robert le Magnifique, mais pour obtenir la paix, il doit céder à son frère le duché de Bourgogne en apanage. Le comte Eudes II de Blois ne se soumet pas pour autant, et soutient Eudes (v. 1013-v. 1057/1059), autre frère d'Henri Ier ; vaincu, il est assigné à résidence à Orléans.
À la suite du départ en 1035 pour la Terre sainte du duc de Normandie Robert le Magnifique, Henri Ier devient le tuteur de son fils, Guillaume. Quand la nouvelle de la mort de Robert lui parvient, il soutient le jeune duc contre les seigneurs de Normandie qui lui sont hostiles – bien que, vers 1040, Henri s'empare de la place frontière de Tillières-sur-Avre et l'incendie[2]. Ensemble, ils les combattent et les défont à la bataille du Val-ès-Dunes en 1047. En 1050 ou 1051, Guillaume épouse Mathilde de Flandre, une nièce d'Henri[3]. La montée en puissance du duc inquiète le roi de France, qui se brouille avec Guillaume II. Ce dernier le vainc à la bataille de Mortemer en 1054, puis, trois ans plus tard, à la bataille de Varaville[4].
Le règne de ce roi batailleur et querelleur est une longue suite de luttes féodales, dont le but était d'accroître l'autorité royale. Il perd la Bourgogne, donnée en apanage, et ne gagne que le Sénonais, dont la petite ville de Saint-Julien-du-Sault, où les rois de France possédaient droit de gîte.
C'est durant cette période difficile que les évêques français proclament la paix de Dieu, puis la trêve de Dieu.
En 1045, il avait restitué au chapître de Notre-Dame (toute proche mais dans une forme antérieure à Maurice de Sully plus tard) la chapelle en ruines préalable à l'actuelle église Saint-Julien-le-Pauvre sur la rive gauche de la Seine près du "petit Châtelet" fermant par le sud-est la troisième enceinte de Paris au dit XIe siècle et point d'intersection des voies d'Italie et d'Espagne (photo du panneau ci-dessous).
En 1052, il confirme de même par une nouvelle charte royale la donation faite par Amaury Ier de Montfort (mort vers 1060) à son ami Albert, un ancien moine de Chartres, également abbé de l'abbaye de Marmoutier (1032-1063) d'un monastère lui appartenant et connu sous le nom de monastère de la Trinité de Seincourt depuis le Xe siècle, dont il avait hérité de son père Guillaume de Hainault[5]. situé sur les bords de la Guesle[Notes 1] et dépendant de la paroisse de Hanches, et qui devient le prieuré Saint-Thomas d'Épernon[6].
En 1059-1060, en réaction à la prééminence croissante du pape Léon IX, il fonde près de Paris (et aujourd'hui dedans) une collégiale dédiée à saint Martin, à l'emplacement de l'ancienne basilique mérovingienne sur lequel se trouve actuellement le musée des arts et métiers (et un autre panneau d'Histoire de Paris correspondant, rue Saint-Martin à quelques pas de la porte Saint-Martin et du faubourg éponyme, cette fois rive droite jouxtant l'ancienne enceinte dudit prieuré Saint-Martin-des-Champs jadis aux champs hors les murs nord du Paris d'alors).
Mariages et descendance
La fille en bas âge de l'empereur Conrad II le Salique, Mahaut (Mathilda, v. 1027-1034), à laquelle il est fiancé en 1033, trouve la mort à l'âge de sept ans.
En 1034, il épouse en premières noces Mathilde de Frise (v. 1025/1026-1044), fille de Luidolf de Frise.
Devenu veuf en 1044, et sans enfant légitime, Henri épouse Anne de Kiev le [9]. Cette dernière présente l'avantage d'appartenir à une famille prestigieuse[10] et de ne pas risquer de tomber sous le coup de l'interdiction pontificale des mariages entre parents jusqu'au septième degré[11]. Après une première ambassade en 1049, Iaroslav le Sage accepte de donner sa fille en mariage dans le cadre de sa « politique d’élargissement de ses alliances »[12]. Une seconde ambassade ramène donc la princesse pour le mariage, qui a lieu en grande pompe à Reims[13].
De cette union, naissent :
- Philippe Ier (1052-1108) ;
- Robert (1054[14]-1063)[15] ;
- Emma (1054[14] ou 1055-1109) ;
- Hugues (1057-1102), comte de Vermandois, époux d'Adélaïde de Vermandois. Il est la souche des comtes de Vermandois capétiens.
Leur fils aîné, Philippe, est associé au trône en 1059, et succède à son père l'année suivante sous le nom de Philippe Ier.
Ascendance
Notes et références
Notes
- Elle portait alors le nom de Tahu.
Références
- (en) « France, Capetian kings - Henri Ier », sur Foundation for Medieval Genealogy.
- Stéphane William Gondoin, « Les châteaux forts au temps de Guillaume le Conquérant », Patrimoine normand, no 94,‎ juillet-août-septembre 2015, p. 39 (ISSN 1271-6006).
- (en) Elisabeth van Houts (édition en ligne, mai 2008), « Matilda (d. 1083) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, .
- « Sur les traces de Guillaume de Normandie », sur ouest-france.com, (consulté le ).
- « Patrimoine | Ville d'Epernon », sur http://www.ville-epernon.fr/.
- Mathilde Koskas, « Cartulaires d'Ile-de-France », sur Ecole des chartes, (consulté le ).
- Victor Lazarev, « Regard sur l'art de la Russie prémongole. II. Le système de la décoration murale de Sainte-Sophie de Kiev », Cahiers de civilisation médiévale, no 55, 14e année,‎ , p. 236 (lire en ligne).
- Robert-Henri Bautier, « Anne de Kiev, reine de France, et la politique royale au XIe siècle », Revue des études slaves, vol. 57, no 4,‎ , p. 541, no 5 (DOI 10.3406/slave.1985.5520, lire en ligne).
- Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Éditions Perrin, (ISBN 978-2-262-00789-8).
- Françoise Guérard, Dictionnaire des Rois et Reines de France, Vuibert (ISBN 2-7117-4436-1).
- Olga Mandzukova-Camel, professeur émérite à l’INALCO, « Anne de Kiev, reine de France, comtesse de Valois », Perspectives ukrainiennes,‎ (lire en ligne).
- Ambassade de France à Kiev, « Anne de Kiev (XIe siècle) », sur http://www.ambafrance-ua.org, Ministère des affaires étrangères (consulté le ).
- Alain de Sancy, Les Ducs de Normandie et les rois de France, 911-1204, Paris, Fernand Lanore, , 188 p. (ISBN 978-2-85157-153-3, lire en ligne).
- (en) « France, Capetian kings », sur Foundation for Medieval Genealogy.
- Dans la biographie qu'il a consacrée à Philippe Ier : "Histoire des rois de France" - Pygmalion, année 2003 - (ISBN 2-85704-799-1), Ivan Gobry écrit, à la page 15 : "Emma, née en 1054 et morte quelques mois plus tard ; Robert, né l'année suivante et enlevé à cinq ans par la maladie". Il serait donc né en 1055.
Voir aussi
Sources
- Adémar de Chabannes, Chronique, traduction Yves Chauvin, Brepols, 2003.
- Helgaud de Fleury, Vie de Robert le Pieux, traduction Robert-Henri Bautier, CNRS, Paris, 1993.
- Raoul Glaber, Histoires (Chronique de l'an mil), Paléo, Paris, 2000.
- Jules Viard (éd.), Les Grandes Chroniques de France : publiées pour la Société de l'Histoire de France par Jules Viard, t. 5 : Hugues Capet à Louis VI le Gros, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, , XVI-295 p. (lire en ligne).
Ouvrages
- Dominique Barthélemy, L'an mil et la paix de Dieu. La France chrétienne et féodale (980-1060), Fayard, Paris, 1999 (ISBN 978-22136-0429-9).
- Dominique Barthélemy, L'ordre seigneurial, XIe-XIIe s., Paris, Seuil, , 318 p. (ISBN 978-2-02-011554-4).
- Dominique Barthélemy, La Mutation de l'an Mil a-t-elle eu lieu ? Servage et chevalerie dans la France des Xe et XIe siècles, Paris, Fayard, 1997 (ISBN 978-2213599984).
- Michel de Boüard, Guillaume le Conquérant, Fayard, Paris, 1984 (ISBN 978-2-21301-319-0).
- Monique Bourin, Michel Parisse, L'Europe en l'an Mil, Livre de poche, Paris, 1999 (ISBN 978-2-25390-564-6).
- Robert Delort (dir.), La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990 (ISBN 978-2020115247).
- Claude Gauvard (dir.), Dictionnaire du Moyen Ă‚ge, Paris, Presses universitaires de France, , 1548 p. (ISBN 978-2-13-054339-8).
- Claude Gauvard, La France au Moyen Âge du Ve au XVe siècle, Paris, Presses universitaires de France, , 568 p. (ISBN 978-2-13-047881-2).
- Olivier Guillot, Hugues Capet et les premiers Capétiens : 987-1180, Paris, Tallandier, , 159 p. (ISBN 978-2-235-02319-1).
- Olivier Guillot et Yves Sassier, Pouvoirs et institutions dans la France médiévale, t. 1 : Des origines à l'époque féodale, Paris, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-26500-7).
- Dominique Iogna-Prat (dir.), Religion et culture autour de l'an Mil, Paris, Picard, (ISBN 978-2-7084-0392-5).
- Jean-François Lemarignier, Le gouvernement royal aux premiers temps capétiens (987-1108), Paris, A. et J. Picard, , 233 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Andrew W. Lewis (trad. de l'anglais par Jeannie Carlier), Le Sang royal : la famille capétienne et l’État, France, Xe – XIVe siècle [« Royal Succession in Capetian France »], Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », , 436 p. (ISBN 2-07-070514-5, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- François Menant, Hervé Martin, Bernard Merdrignac et Monique Chauvin, Les Capétiens : histoire et dictionnaire, 987-1328, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , LXXIX-1220 p. (ISBN 2-221-05687-6, présentation en ligne).
- Michel Parisse (dir.), Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Paris, Picard, (ISBN 978-2-7084-0420-5).
- Yves Sassier, Royauté et idéologie au Moyen Âge : Bas-empire, monde franc, France, IVe – XIIe siècle, Paris, Armand Colin, , 346 p. (ISBN 978-2-200-01656-2).
- Laurent Theis, Robert le Pieux : le roi de l'an mil, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-01375-2).
Articles
- Dominique Barthélemy, « Dominations châtelaines de l'an Mil », La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990, p. 101-113.
- Dominique Barthélemy, « Le pillage, la vengeance et la guerre », Collections de l'Histoire, no 16, 2002.
- Robert-Henri Bautier, « L'avènement d'Hugues Capet et de Robert le Pieux », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 27-37.
- Colette Beaune, « Roi », Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 1232-1234.
- Bernard Gineste (éd.), « Henri Ier : Charte en faveur de Notre-Dame d'Étampes (1046) », dans Corpus Latinum Stampense, 2006.
- Hans-Werner Goetz, « La paix de Dieu en France autour de l'an Mil : fondements et objectifs, diffusion et participants », Le roi de France et son royaume en l'an Mil, Picard, Paris, 1992, p. 131-145.
- Rolf Grosse, « La royauté des premiers Capétiens : « un mélange de misère et de grandeur » ? », Le Moyen Âge, Louvain-la-Neuve / Paris, De Boeck Supérieur, t. CXIV,‎ , p. 255-271 (lire en ligne).
- Olivier Guyotjeannin, « Les actes de Henri Ier et la chancellerie royale dans les années 1020-1060 », Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 132e année, no 1, 1988, p. 81-97. [lire en ligne].
- Guy Lanoë, « Les ordines de couronnement (930-1050) : retour au manuscrit », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 65-72.
- Christian Lauranson-Rosaz, « Paix de Dieu », Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 1035-1037.
- Michel Parisse, « Qu'est-ce que la France de l'an Mil ? », La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990, p. 29-48.
- Hervé Pinoteau, « Les insignes du roi vers l'an mil », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 73-88.
- Jean-Pierre Poly, « Le capétien thaumaturge : genèse populaire d'un miracle royal », La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990, p. 282-308.
- Annie Renoux, « Palais capétiens et normands à la fin du Xe siècle et au début du XIe siècle », Le roi de France et son royaume autour de l'an mil, Picard, Paris, 1992, p. 179-191.
- Yves Sassier, « Capétiens », Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 214-217.
- Thomas G. Waldman, « Saint-Denis et les premiers Capétiens », Religion et culture autour de l'an Mil, Picard, Paris, 1990, p. 191-197.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :