Accueil🇫🇷Chercher

Charles-Constantin de Vienne

Charles-Constantin de Provence (ou Charles-Constantin de Vienne) (vers 901 - 23 juin 962) est un comte du Viennois.

Charles-Constantin de Vienne
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Vers
Décès
Famille
Père
Mère
Conjoint
Teutberga (?) (d)
Parentèle
Constance (fille possible)

Origine

Charles Constantin est le fils de Louis III l'Aveugle (ou Louis de Provence), roi de Provence (887-928), roi d'Italie (900-905) et empereur d'Occident (901-905) et d'Anne de Constantinople (ou Anne de Macédoine) (vers 887- 901). Cette dernière perdit la vie en le mettant au monde et son père aveugle ne le vit probablement jamais[1].

Contrairement à l'hypothèse ancienne, soutenue par René Poupardin, qui faisait de lui un fils illégitime, le double nom impérial de Charles et Constantin qui lui a été attribué démontre bien, selon Christian Settipani, qu'il est effectivement un fils légitime, considéré par son père comme un héritier potentiel[2].

Biographie

Charles-Constantin ne reçoit toutefois pas les domaines de son père à sa mort en 928. Les revers politiques de ce dernier, déchu et aveuglé, et la montée en puissance après 911 de son cousin le régent Hugues d'Arles, devenu roi d'Italie en 926, le privent de son héritage. Hugues, afin d'avoir les mains libres pour poursuivre sa politique d'expansion en Italie, cède en 928 à son compétiteur, Rodolphe II de Bourgogne, le royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Hugues d'Arles, à la suite d'une entrevue avec le roi Raoul de France, donne même en 928 le Viennois à Herbert II de Vermandois pour son fils aîné Eudes[3]. Charles-Constantin ne réussit finalement à le conserver qu'après avoir juré fidélité au roi Raoul à Vienne en 931[4] et à Conrad le Pacifique en 943. Toujours selon Flodoard, en 951, accompagné d'Étienne, évêque d'Auvergne, il rend l'hommage féodal au roi Louis IV de France, qui se rendait en Aquitaine[5]. Il meurt à une date inconnue après .

Unions et postérité

Il épouse au plus tard en 940 Teutberge (ou Theutberge, Teutberga), descendante du comte Garnier de Sens et descendante par sa mère et homonyme Teutberge d'Arles de Lothaire II[6], qui lui donna :

  • Richard de Provence, mentionnĂ© dans une charte entre le 19 mai 960 / janvier 962 ;
  • Humbert, mentionnĂ© dans la mĂŞme charte que son frère entre le 19 mai 960 / janvier 962, qui est parfois considĂ©rĂ© comme le père du comte Humbert Ier, dit comte de Savoie[7], voire ĂŞtre ce comte, « ce qui est très hypothĂ©tique »[8] ;
  • Constance de Provence (920 - morte en 963-966), première Ă©pouse de Boson, comte d’Arles avant 942[9] ;
  • Thiberge de Forez (fille ou nièce ?), qui Ă©pousa Artaud II de Forez (avant 993) puis Pons de GĂ©vaudan (v. 1010) et donna naissance Ă  la lignĂ©e des comtes de Lyon et de Forez.

Longtemps il fut considéré comme le père d'Amédée de Belley, (vers 940 - après 980, autre père putatif de Humbert Ier de Savoie) et de Willa de Vienne ; en effet, un manuscrit écrit par d´Hozier en 1675, l’Histoire généalogique de la maison de Savoie, précise que « les chartes qui établissent la descendance de la Maison de Savoie des rois de Provence sont dans les Cartulaires de Saint-Maurice à Vienne », ce qui a conduit à faire d'Amédée un descendant des rois de Provence, et de manière plus précise un fils de Charles-Constantin, mais cette affirmation est maintenant mise en doute, les chartes en question n'ayant pas été trouvées dans les Cartulaires de Saint-Maurice[10].

Notes

  1. S. DE VAJAY, Comtesse d'origine occitane dans la marche d'Espagne aux Xe et XIe siècles, In : Hidalguía. 28 (1980), S. 585–616, 601–2 Lire en ligne.
  2. Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siècle, Paris, de Boccard, , 634 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 298-300.
  3. Flodoard Chroniques féodales éditions Paleo, Sources de l'Histoire de France, Paris 2002 (ISBN 2913944655): AD 928 p. 49.
  4. Flodoard Op.cit. AD 931 p. 52.
  5. Flodoard Op.cit.: AD 951 p. 144.
  6. Régine Le Jan Famille et pouvoir dans le monde Franc (VIIe – Xe siècle) Publications de la Sorbonne, Paris 1995 (ISBN 2859442685) p. 320-321.
  7. Joseph Dessaix rapporte ainsi la thèse abordée par Dubouchet (XVIIe siècle), reprise par Carena (XVIIIe siècle), puis le baron de Gingins-La-Sarra, in Joseph Dessaix, La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique, Slatkine, (réimpr. 1994) (1re éd. 1854), 781 p. (ISBN 978-2-05-101334-5, lire en ligne), p. 444.
  8. Laurent Ripart, Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), vol. 3, Université de Nice, coll. « thèse sous la dir. de Henri Bresc », , 833 p. (lire en ligne), p. 178-180, « Une autre hypothèse semble donc plus simple et plus probable : le comte Humbert pourrait bien être le fils de Charles-Constantin, ce qui permettrait de résoudre le vieux problème de la mystérieuse disparition de la descendance de la lignée de Louis l'Aveugle. [...] il existe une très forte probabilité pour que notre comte Humbert soit le fils de Charles-Constantin ».
  9. Certains historiens pensent plutôt que Constance de Provence est une sœur de Charles-Constantin.
  10. Les comtes de Belley sur le site de la Foundation for Medieval Genealogy.

Bibliographie

  • RenĂ© Poupardin, « Le royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933?) », Bibliothèque de l'Ă©cole des chartes, 1902, vol. 63, n° 1, p. 707-715.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.