Adèle de France (née en 1160)
Adèle de France[1], (Adélaïde) plus connue sous les noms d' Alix ou Aélis[2] ( - † apr. [1] - [3]), est la fille du roi Louis VII de France (1120-1180) et de sa deuxième épouse Constance de Castille qui meurt le lendemain de la naissance de sa fille[4] - [5].
Comtesse |
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Naissance | |
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Guillaume II de Ponthieu (à partir de ) |
Enfants |
Marie de Ponthieu Daughter d'Anjou (d) |
Biographie
En 1169, elle est fiancée à Richard Cœur de Lion, fils d'Henri II Plantagenêt[6] - [7]. Celui-ci la fit venir en Angleterre, pour prendre possession des terres constituant sa dot (comté d'Aumale et comté d'Eu), mais, dès qu'elle fut nubile il en aurait fait sa maîtresse et retarda le mariage. Selon Giraud de Barri (le Cambrien), peu après la mort de sa maîtresse en titre en 1176, le roi Henri l'aurait remplacée dans son lit par la jeune Aélis, alors agée de seize ans. Pour ce motif Richard ne voulut absolument pas l'épouser[8].
Par le traité de paix signé le à Montlouis entre Tours et Amboise[9], le roi Henri II renouvela à Louis VII la promesse du mariage entre Aélis et son fils Richard, mais il ne s'y tint pas, et en 1177 le pape Alexandre III intervint pour le sommer, sous peine d'excommunication, de procéder au mariage convenu. Le Berry devait être sa dot. Il renouvela sa promesse en et durant le carême de 1186, mais ne s'exécuta toujours pas. Entre-temps Adèle aurait donné la vie à un fils, dont la rumeur attribua la paternité à Henri II.
Après la mort du roi Henri II Plantagenêt, le , son fils et successeur Richard Cœur de Lion fit venir Adèle à Rouen en , mais en 1191 il avertit le roi de France Philippe Auguste qu'il ne saurait prendre sa sœur comme femme à cause du déshonneur dont il l'accusait. Roger de Howden, historien sérieux et peu enclin aux ragots, de l'avis de Jean Flori,rapporte que Richard avait déclaré à Philippe Auguste: " Je ne rejette pas ta soeur, mais il m'est impossible de l'épouser, car mon père a couché avec elle et engendré d'elle un fils"[8].
Après avoir tenté de la donner pour femme à Jean sans Terre, frère de Richard Cœur de Lion, le roi Philippe Auguste la maria le à Guillaume II Talvas[10] (vers 1178-1221), comte de Ponthieu. Elle apporta dans sa dot le comté d'Eu, le comté d'Arques et un prêt de 5 000 marcs.
Elle eut avec lui :
- Marie de Ponthieu (avant 1199 - † 1250), qui épousa Simon de Dammartin († 1239), comte d'Aumale et de Dammartin et hérita du comté de Ponthieu. En deuxième mariage, Marie de Ponthieu épousa Mathieu de Montmorency († 1250) ;
- probablement aussi (filiation incertaine) : Jean II de Ponthieu (1199-1214).
Ascendance
Notes et références
- (en) Charles Cawley, « France, Capetian kings », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016.
- Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine, La reine insoumise., Paris, Payot, , 545 p. (ISBN 2-228-89829-5), p. 171.
- Certaines sources avancent des dates de mort en 1218, 1220 ou 1221.
- (en) Charles Cawley, « Castile and Leon, counts and kings », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016 : la Chronique de Robert de Torigni qui dit que Constantia regina Franciæ est morte en donnant le jour à une fille.
- Quelques sources généalogiques, basées sur P. Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, 1725 (t. 1 p. 77), affirment qu'Adèle est née en 1170, ce qui semble faux.
- Robert de Torigni, Chronique dans Chronicles of the reigns of Stephen, Henry II, and Richard I, éd. R. Howlett, tome 4, p. 240.
- Jean de Salisbury, Lettres, éd. W. J. Millor, H. E. Butler, tome 2, p. 648-649.
- Flori 2004, p. 173.
- Philippe Antoine, Le mariage : droit canonique et coutumes africaines, Éditions Beauchesne, 1992, p. 271-272.
- (en) Charles Cawley, « Northern France, nobility », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016.