Hugues le Brun
Hugues le Brun[1] (av. 1124-1169), également nommé Hugues de Lusignan dans une unique source datée entre 1160 et 1163[2], est un noble poitevin de la Maison de Lusignan.
Co-seigneur de Lusignan |
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Naissance |
Av. 1124 |
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Décès | Eglise Notre-Dame-et-Saint-Junien, Lusignan |
Autres noms |
Hugues de Lusignan |
Époque | |
Période d'activité | |
Famille | |
Père | |
Mère |
Bourgogne de Rancon |
Fratrie | Robert de Lusignan |
Conjoint |
Aurengarde d'Exoudun |
Enfants |
Grands-Parents | |
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HĂ©ritier |
Il a souvent échappé aux généalogistes qui l'ont confondu avec son fils aîné Hugues IX le Brun, comte de la Marche[2] et parfois également avec son père[3].
Biographie
Famille
Hugues le Brun est le fils aîné d'Hugues VIII (v. 1097-ap. 1171), seigneur de Lusignan (1151-ap. 1171) et de Bourgogne de Rancon (av. 1112-ap. 1169)[2], dame de Vouvant.
Hugues le Brun est le frère aîné de Geoffroy Ier de Lusignan (av. 1150-1216), seigneur de Vouvant, Mervent, comte de Jaffa et d'Ascalon, d'Aimery II (1152-1205) et de Guy de Lusignan (av. 1153-1194), respectivement roi de Chypre et roi de Jérusalem. Ses frères s'illustrent en Terre Sainte et apportent un immense prestige à l'ensemble de la famille en raison des hauts faits d'armes de Geoffroy et par l'accession aux titres royaux de Jérusalem et de Chypre de Guy et d'Aimery.
Associé à la gestion des possessions familiales poitevines, il signe plusieurs actes notamment pendant l'absence de son père parti en Orient en 1163[2]. Hugues le Brun est cité comme seigneur de Lusignan dans l'un d'eux[3].
Mariage et descendance
Aurengarde d'Exoudun
Hugues épouse Aurengarde[6] (av. 1124-v. 1174) dite Ala, probable fille de Raoul, seigneur d'Exoudun, et héritière de ce dernier, faisant ainsi passer les seigneuries d'Exoudun, de la Mothe Saint-Héray et peut-être de Château-Larcher dans les possessions de la Maison de Lusignan[7].
De cette union naissent :
- Hugues IX le Brun[6] (av. 1151-11 août 1219), seigneur de Lusignan et comte de la Marche ;
- Aénor de Lusignan[6] (av. 1154-ap. 1195) ; sans postérité ni union connues.
- Raoul Ier d'Exoudun (av. 1169-1er mai 1219), seigneur d'Exoudun, Chizé, Civray, Melle, Benet. Il devient comte d'Eu et baron d'Hastings par son mariage avec Alix d'Eu (v. 1180-14 mai 1245).
Veuve, Aurengarde d'Exoudun se remarie avec le seigneur de Surgères, Guillaume III Maingot (av. 1156-ap. 1174), veuf de sa première épouse Berthe de Rancon[8], et a de son second époux[9] :
- Hugues de Surgères (v.1174-1212)[10], vicomte baillistre de Châtellerault (1205-1212)[11] - [12] - [13]. Hugues décède prématurément en Orient, devant Acre, en 1212[9].
Notes et références
- Surnom dans les chartes.
- Cartulaire et chartes de l'abbaye de l'Absie (éd. Bélisaire Ledain), t. XXV, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », (lire en ligne), p. 130 :
« Hugo de Lesignan filius Burgundie »
1160-1163 : Hugues [le Brun] de Lusignan, avec l'accord de son père Hugues [VIII] de Lusignan, donne à l'abbaye de l'Absie toute sa part de l'étang et des moulins de Roschereo. - Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de la Merci-Dieu : autrement dite de Bécheron, au diocèse de Poitiers (éd. Étienne Clouzot), t. XXXIV, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », (lire en ligne), LXXII, p. 66 :
« Hugo Brunus, dominus Lizinniaci »
1163-1169 : Hugues [le Brun], seigneur de Lusignan exempte de péages l'abbaye de la Merci-Dieu dans toute l'étendue de sa terre. Son frère Geoffroy et ses oncles Simon le Brun, Rorgon et Galeran souscrivent. - Cartulaires et chartes de l'abbaye de l'Absie (Bélisaire Ledain), t. XXV, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », (lire en ligne), III, p. 132-1331169, 15 avril, Vouvant : Geoffroy [Ier] de Lusignan [seigneur de Vouvant], le premier jour après l'enterrement son frère Hugues [le Brun], à Lusignan, en présence de leur mère Bourgogne de Rancon et son oncle Simon de Lezay, donne à l'abbaye de l'Absie une rente de vingt sous en échange de la célébration d'une messe annuelle pour l'anniversaire de la mort de son frère.
- Clément de Vasselot de Régné, « La proximité du religieux : enjeux de la représentation familiale au Moyen Âge : l'exemple des Lusignan », Rencontres doctorales de l'Institut du Pluralisme Religieux et de l'Athéisme, Religion en jeu : représentations et manipulations du religieux,‎ 13 et 14 décembre 2016, p. 2 (lire en ligne) :
« Le seul enterrement attesté à Notre-Dame-de-Lusignan est celui d'Hugues le Brun. »
- Recueil des documents de l'abbaye de Fontaine-le-comte (XIIe – XIIIe siècles) (éd. Georges Pon), t. LXI, Poitiers, coll. « Archives historiques du Poitou », , partie 19, p. 27-291166, 12 novembre, Lusignan : Hugues le Brun [de Lusignan] après avoir rappelé et confirmé de l'autorité de son sceau les donations faites à l'abbaye de Fontaine-le-Comte par son grand-père, Hugues [VII] le Brun, c'est-à -dire le droit de pacage aux troupeaux de gros et petit bétail de l'abbaye dans toute la forêt de Gâtine et le bois de Mezeaux et l'abandon des coutumes qu'il levait sur la terre de Léjat qui avait été donnée à l'abbaye de Fontaine-le-Comte, exempte cette abbaye, à la demande de l'abbé Adhémar, de tout péage et de toute coutume dans les terres qui dépendent de lui et retire sa plainte contre les défrichements que les religieux avaient entrepris dans les bois. Son épouse Aurengarde, son fils Hugues [IX], sa fille Ainor et son frère Geoffroy [de Vouvant].
- Anaïs Lancelot, Les vicomtes de Châtellerault : une puissance discrète (XIIe – XIIIe siècles), vol. 1 (Mémoire de Master 2 sous la direction de Martin Aurell), Université de Poitiers, (lire en ligne), p. 35 :
« La politique des Lusignan consistant à accroître leur patrimoine, en particulier leur territoire, on ne s'étonne pas qu'Hugues le Brun ait épousé l'héritière de Château-Larcher et d'Exoudun. Ainsi, le fils aîné, Hugues, reçoit Château-Larcher, et le cadet, Raoul, Exoudun. Peu de choses sont connues sur les seigneurs d'Exoudun, ce qui rend difficile la vérification de cette hypothèse. »
- SĹ“ur cadette de Bourgogne de Rancon (av. 1112-ap. 1169).
- Jacques Duguet, « Surgères et ses seigneurs du Xe au XIVe siècle », dans Surgères, , 9-24 p. (lire en ligne), Tradition de nom et promotion sociale
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 674 :
« La mère d'Hugues IX et de Raoul Ier, Aurengarde d'Exoudun s'est en fait remariée avec le seigneur de Surgères, Guillaume III Maingot. Hugues de Surgères est donc le frère utérin d'Hugues IX de Lusignan et de Raoul Ier d'Exoudun. »
- Jacques Duguet, « Notes sur quelques vicomtes de Châtellerault », Bulletin de la Société des Antiquaires de l'ouest, 4è série, vol. XVI « La tutelle de Clémence, fille de Hugues III »,‎ (lire en ligne)
- Anaïs Lancelot, Les vicomtes de Châtellerault : une puissance discrète (XIIe – XIIIe siècles), vol. 1 (Mémoire de Master 2 sous la direction de Martin Aurell), Université de Poitiers, (lire en ligne), p. 35-36
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 185 :
« Le roi confie la garde de la vicomté au demi-frère d'Hugues IX et Raoul, Hugues de Surgères qui devient vicomte de Châtellerault jusqu'à sa mort en 1212. »
Sources et bibliographie
Bibliographie
- Anaïs Lancelot, Les vicomtes de Châtellerault : une puissance discrète (XIIe – XIIIe siècles), Mémoire de Master 2 sous la direction de Martin Aurell, Université de Poitiers, 2 vol., 231 p., 2018. [lire en ligne]
- Clément de Vasselot de Regne, Le Parentat Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]