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Ligne 8 du métro de Paris

La ligne 8 du métro de Paris est une des seize lignes du réseau métropolitain de Paris. Elle relie les stations Balard, au sud-ouest, à Pointe du Lac, au sud-est, suivant un tracé parabolique par la rive droite de la capitale en partie commun avec la ligne 9. Elle est la dernière ligne à avoir été prévue lors de la concession de 1898 et doit alors relier les stations Porte d'Auteuil et Opéra. Ce premier tronçon est ouvert en décembre 1913.

MĂ©tro ligne 8
Voir la carte de la ligne.
Voir l'illustration.
Une rame MF 77 au départ de Pointe du Lac.

RĂ©seau MĂ©tro de Paris
Terminus Balard
Pointe du Lac
Communes desservies 4
Histoire
Mise en service
Dernière extension
Exploitant RATP
Infrastructure
Conduite (système) Conducteur avec pilotage automatique
Exploitation
Matériel utilisé MF 77
(59 trains au 26/06/2023)
Points d’arrêt 38
Longueur 23,357 km
Temps de parcours 52 min
Distance moyenne entre points d’arrêt 631 m
Fréquentation
(moy. par an)
100,9 millions (2019)[1]
9e / 14 (2019)
Lignes connexes En service :
(1) (2) (3) (3bis) (4) (5) (6) (7) (7bis) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14)
En construction :
(15) (16) (17) (18)
Schéma de la ligne

ProfondĂ©ment modifiĂ© durant les annĂ©es 1930, son tronçon occidental Ă©tant repris par la ligne 10, son tracĂ© actuel commence Ă  l'ouest aux portes de Paris Ă  la station Balard puis celui-ci dessert successivement le sud-ouest de la ville, les Grands Boulevards, le bois de Vincennes, puis au sud-est les communes de Charenton-le-Pont, Maisons-Alfort, CrĂ©teil en 1974 avec la station CrĂ©teil - PrĂ©fecture. Elle devient alors la première ligne de mĂ©tro Ă  relier la prĂ©fecture d'un des nouveaux dĂ©partements d'ĂŽle-de-France. La ligne atteint finalement Pointe du Lac en 2011.

Elle est la seule ligne parisienne Ă  traverser un fleuve et son principal affluent : la Seine, en souterrain entre Concorde et Invalides, puis la Marne, en aĂ©rien entre Charenton - Écoles et École vĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort. Elle est la première ligne ex æquo avec la ligne 7 en nombre de stations (38), bien que ne possĂ©dant pas de branches ; elle est Ă©galement la ligne dont les terminus sont les plus Ă©loignĂ©s par le tracĂ© (23,36 km). Avec plus de cent millions de voyageurs en 2019, elle est la neuvième ligne du rĂ©seau pour son trafic.

Plan de la ligne.

Histoire

Chronologie

Une rame se dirige vers le nouveau terminus Charenton - Écoles, vers 1940.

Naissance de la ligne

Plan de la ligne lors de son ouverture.

La ligne 8 est la dernière ligne créée par la concession du [2]. La déclaration d'utilité publique est approuvée le . Le projet de la ligne consiste à relier l'Opéra à la porte d'Auteuil via Grenelle avec une exploitation en navette à l'image des autres lignes du réseau. La ligne doit desservir le centre du 15e arrondissement en effectuant un coude par l'avenue Félix-Faure et la rue de la Convention. Mais à la suite de l'idée d'exploiter la ligne 7 avec un embranchement en périphérie de la capitale, une exploitation similaire est envisagée à partir de mars 1910. La station Porte d'Auteuil doit dorénavant être reliée par un trajet plus direct sous l'avenue Émile-Zola, tandis qu'un embranchement vers la porte de Sèvres est censé assurer la desserte fine du quartier. À la future station Grenelle, origine de l'embranchement, les trains doivent être envoyés alternativement sur les deux branches[2].

Plan de la traversée sous-fluviale, en aval du pont de la Concorde.

Les travaux commencent par la rĂ©alisation des traversĂ©es sous-fluviales de la Seine Ă  partir d', entre les stations Concorde et Invalides et Ă  hauteur du pont Mirabeau[3] qui se terminent en janvier 1911 après un important retard causĂ© par l'inondation du chantier lors de la crue historique de 1910. Le franchissement du fleuve est effectuĂ© suivant une courbe de deux cent cinquante mètres de rayon. PrĂ©vu initialement avec fonçage vertical de caissons selon la mĂ©thode utilisĂ©e Ă  la mĂŞme Ă©poque pour la ligne 4, le tunnel est finalement forĂ© Ă  l'aide d'un bouclier suivant un tube circulaire unique, les pouvoirs publics s'Ă©tant opposĂ©s Ă  la mĂ©thode initiale Ă  cause des risques pour la navigation très active sur cette portion du fleuve. La traversĂ©e près du pont Mirabeau s'effectue en revanche selon la mĂ©thode du fonçage vertical de cinq caissons. Le tronçon Invalides - Javel qui ne pose pas de difficultĂ©s particulières est achevĂ© dès 1910. La station Grenelle est construite selon une configuration particulière de station double, qui permet d'envoyer les trains vers Auteuil ou bien vers l'embranchement prĂ©vu vers la porte de Sèvres. En direction du sud, un quai et une voie unique doivent permettre d'aiguiller alternativement les trains vers chaque terminus. En direction d'OpĂ©ra, dans une demi-station accolĂ©e, un quai central est encadrĂ© par deux voies. Celles-ci doivent respectivement recevoir les trains en provenance d'Auteuil et de la porte de Sèvres. La convergence Ă©tant situĂ©e en aval, cette configuration permet de profiter de l'arrĂŞt en station pour rĂ©guler le trafic. Mais la branche de la porte de Sèvres devant ĂŞtre construite ultĂ©rieurement, seul ce dernier quai est rĂ©alisĂ© dans un premier temps. Il accueille alors provisoirement les trains dans les deux directions. Les ouvrages permettant l'exploitation finale en fourche sont cependant dĂ©jĂ  en place, seul le second quai restant Ă  construire. La station Invalides est Ă©galement construite selon un configuration particulière, avec deux demi-stations, pour le moment en cul-de-sac, encadrant les quais principaux. Cet amĂ©nagement anticipe le projet de ligne circulaire intĂ©rieure, qui deviendra la ligne 10.

Sans attendre l'achèvement des travaux près du pont Mirabeau, la ligne est ouverte au public le entre les stations Beaugrenelle et Opéra et le pour le prolongement à Porte d'Auteuil. Les stations Invalides et Concorde encore inachevées sont finalement ouvertes respectivement le et le [4]. En 1914, la ligne comprend quinze stations entre la porte d'Auteuil et Opéra[5].

Premiers prolongements

Le projet de prolongement de la ligne commence par la délibération du [4] qui modifie la consistance du réseau principal. L'objectif est de transformer la ligne 8 en un axe parabolique qui relie Auteuil à Porte de Charenton en passant par Opéra, République, Bastille, avenue Daumesnil et Porte de Picpus. Dans le cadre du prolongement, un passage commun avec la ligne 9 entre les stations Richelieu - Drouot et République est prévu afin de limiter l'emprise sous la voie publique de ce tronçon problématique. Situé dans l'axe d'un ancien bras de la Seine, le sous-sol à cet endroit est particulièrement inconsistant et la construction d'abord envisagée de deux tunnels parallèles provoque longtemps la controverse[6].

Le piédroit central de la station Grands Boulevards.

Les travaux commencent dans la foulĂ©e et le premier tronçon ouvert le [4] prolonge la ligne de 643 mètres et d'une station jusqu'Ă  Richelieu - Drouot depuis OpĂ©ra. Face Ă  l'augmentation du trafic envisagĂ©, le Conseil municipal de Paris lors de sĂ©ance du dĂ©cide de porter Ă  105 mètres la longueur des nouvelles stations des lignes 7, 8 et 9 afin de pouvoir exploiter Ă  terme des rames de sept voitures. L'allongement des anciennes stations est prĂ©vu ultĂ©rieurement, mais ces travaux ne seront jamais rĂ©alisĂ©s. La nouvelle station Richelieu - Drouot est la première ouverte Ă  la suite de cette dĂ©cision : elle est ainsi la première du rĂ©seau Ă  mesurer 105 mètres[4] de long alors que les stations prĂ©cĂ©dentes ne mesurent que 75 mètres[7] de long ce qui entraĂ®ne un problème d'exploitation après l'ouverture du reste de la ligne, la longueur des rames Ă©tant toujours limitĂ©e par les stations les plus courtes[8].

L'organisation de l'Exposition coloniale de 1931 au bois de Vincennes exige l'achèvement de la ligne 8 pour son ouverture. Le prolongement de la ligne jusqu'Ă  la porte de Charenton avec la construction de dix-sept nouvelles stations de 105 mètres est alors dĂ©cidĂ©. Les travaux sont lancĂ©s en 1928. La configuration particulière des lignes 8 et 9, situĂ©e sous les Grands Boulevards dans un terrain instable gorgĂ© d'eau, fait rĂ©aliser en mĂŞme temps leur prolongement en tronc commun dans un ouvrage particulier Ă  deux niveaux. Les stations de la ligne 8 se trouvent au niveau supĂ©rieur, et sont composĂ©es de deux demi-stations sĂ©parĂ©es par un piĂ©droit central afin d'assurer la stabilitĂ© de l'ensemble. Les travaux d'infrastructure sont achevĂ©s en . Le prolongement de 7,8 kilomètres est ouvert au public le jusqu'Ă  Porte de Charenton[7] pour l'ouverture de l'Exposition coloniale de 1931. Ă€ cette date, la ligne comporte trente-trois stations entre Auteuil et Porte de Charenton[9].

Modification profonde de la ligne

Schéma des remaniements de lignes en 1937.

La ligne subit une modification dans la partie sud-ouest dans les années 1930[7]. Le principe de lignes circulaires est remplacé par des axes traversant Paris de part en part. Ainsi, la ligne 8 perd son objectif principal de relier les bois de Boulogne et de Vincennes mais de relier la seule branche vers Balard à Porte de Charenton. Le projet consiste à modifier la station de La Motte-Picquet pour que les trains partent directement vers Balard, alors qu'initialement les trains desservant la station devaient se diriger soit vers Auteuil, soit vers Balard. Le quai central assure dorénavant la correspondance entre les lignes 8 et 10 dans les directions de Porte de Charenton et Jussieu. Dans le sens opposé, au lieu du troisième quai initialement prévu, ce sont deux quais superposés qui sont réalisés, afin de séparer complètement les flux des lignes 8 et 10. En amont de la station, en direction de Porte de Charenton, la voie de la ligne 8 est abaissée pour se raccorder au nouveau tracé, situé sous le tunnel d'origine vers Auteuil. En aval, la même voie franchit la ligne 10 par en dessous via un nouvel ouvrage[3].

Ces modifications entraînent des conséquences sur plusieurs lignes[7] : la ligne 8 gagne son nouveau terminus à Balard et l'ancienne section de la ligne 8 comprise entre La Motte-Picquet et Porte d'Auteuil est rétrocédée à la ligne 10, prolongée depuis Duroc. Cette dernière abandonne alors la section entre Duroc et Invalides qui est récupérée par l'ancienne ligne 14.

La section entre La Motte-Picquet et Balard est ouverte le [10] ainsi que le nouvel atelier de maintenance de Javel. En 1937, la ligne comporte trente-et-une stations entre Balard et Porte de Charenton.

Prolongements dans le Val-de-Marne

Le viaduc du métro sur la Marne, rénové en 2013.

Le prolongement Ă  Charenton est dĂ©clarĂ© d'utilitĂ© publique le [11]. Les travaux commencent en 1936 par un prolongement de 1 410 mètres mis en service le [11]. Deux nouvelles stations sont crĂ©Ă©es, LibertĂ© et Charenton - Écoles sur la commune de Charenton. En 1942, la ligne comporte trente-trois stations mais, Ă  la suite du dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale, les stations Champ de Mars et Saint-Martin sont fermĂ©es depuis le et la ligne n'a alors que trente-et-une stations en exploitation.

Le métro parisien ne connaît aucune extension après celle de la ligne 13 à Carrefour Pleyel en 1952. Mais les programmes d'investissements de 1965 et 1967 prévoient enfin trois prolongements dont celui de la ligne 8 jusqu'à Maisons-Alfort, en raison de la saturation du pont de Charenton due à l'urbanisation importante des communes environnantes, qui rend difficile le service des autobus de rabattement vers le terminus de la ligne à Charenton. Le prolongement impose un franchissement de la Marne par un viaduc en raison de la topographie du secteur, la station Charenton - Écoles étant située sur une falaise au nord de la Marne.

Un ouvrage en bĂ©ton de 199 mètres de portĂ©e totale est entrepris au printemps 1968. Conçu avec une recherche esthĂ©tique pour s'intĂ©grer dans le paysage, il est portĂ© par six appuis, dont une des trois piles de l'ouvrage se situe dans le cours de la rivière. Les deux travĂ©es centrales sont longues de 55,5 mètres ; les deux travĂ©es latĂ©rales de 30 mètres. Le tablier est constituĂ© d'une poutre mĂ©tallique continue, soutenue par deux poutres verticales Ă  âme pleine. Ces dernières encadrent la partie basse des trains, afin de rĂ©duire les bruits de roulement. Les voies sont posĂ©es sur du ballast pour le mĂŞme motif. Au nord, le viaduc surplombe l'autoroute de l'Est et rejoint le tunnel par une trĂ©mie de 100 mètres de longueur. Au sud, la voie regagne immĂ©diatement le souterrain par une trĂ©mie de 70 mètres. Le viaduc est en rampe continue de 40 mm/m, ce qui permet Ă  la ligne de repasser en souterrain dès son passage sur la rive gauche de la Marne. En , les poutres mĂ©talliques sont posĂ©es ; l'ouvrage est achevĂ© en [12].

Ce viaduc est le premier réalisé depuis celui de la ligne 6 en 1909. Le tracé est ensuite prévu en tranchée couverte, jusqu'à la station terminale à trois voies[13]. La section de Charenton - Écoles à Maisons-Alfort - Stade est ouverte le [11].

Extension à Créteil

Les voies en surface Ă 
Créteil - Préfecture.

CrĂ©teil devient le cadre de nombreuses opĂ©rations d'urbanisation des annĂ©es 1960 Ă  nos jours. Une des opĂ©rations les plus significatives, communĂ©ment appelĂ©e le « Nouveau CrĂ©teil » (Échat, UniversitĂ©, Montaigut, Levrière, etc.) se situe dans le prolongement naturel de la ligne 8. L'arrivĂ©e des services de l'État (PrĂ©fecture du Val-de-Marne) et le lobbying du maire, le gĂ©nĂ©ral Pierre Billotte, aboutirent Ă  la mise en chantier d'une sĂ©rie de prolongements. La ligne atteint Maisons-Alfort - Les Juilliottes le , toujours Ă©tablie en tranchĂ©e couverte[14]. Puis elle pĂ©nètre dans CrĂ©teil qui est traversĂ©e en tranchĂ©e, en remblai, ou au niveau de la surface selon les lieux. Le tracĂ© est situĂ© sur deux kilomètres dans l'axe de la DĂ©partementale 1, « Voie Express » de CrĂ©teil. La station CrĂ©teil - L'Échat, Ă©tablie Ă  l'air libre avec un quai central, est ouverte le [14] ; celle de CrĂ©teil - PrĂ©fecture est ouverte le , sous forme de terminus Ă  trois voies et deux quais[14]. En 1974, le mĂ©tro de Paris permet pour la première fois de relier la capitale Ă  la prĂ©fecture d'un dĂ©partement limitrophe. La configuration de la ligne porte alors sa longueur Ă  22,057 kilomètres pour trente-sept stations.

La longueur du prolongement ne permet plus de maintenir l'application du tarif unique : pour la première fois, un tarif par section est appliqué sur le réseau métropolitain de Paris à partir du lors de l'ouverture du prolongement à Maisons-Alfort - Stade. Les stations sont équipées d'un contrôle automatique de sortie avec tourniquets, les voyageurs devant payer un supplément avant ce contrôle[15]. Cependant, dès le , cette tarification particulière a été abandonnée pour en revenir à un tarif unique pour le métro, qui est partout considéré comme étant soit en zone 1, soit en zone 2[16].

La station Pointe du Lac Ă  une semaine de son ouverture au public.

Le prolongement de la ligne 8 au sud de CrĂ©teil - PrĂ©fecture, sur 1,3 kilomètre, jusqu'Ă  la station Pointe du Lac, est effectif depuis le [17] - [18]. Il a Ă©tĂ© approuvĂ© par le lancement de l'avant-projet et la convention de financement par le conseil du STIF, autoritĂ© organisatrice des transports en ĂŽle-de-France, lors de son conseil du [19]. Les travaux prĂ©paratoires ont dĂ©butĂ© le [20]. Ce prolongement nĂ©cessite de rĂ©aliser un franchissement de la voie rapide RD1, par le biais d'un saut-de-mouton. Cet ouvrage long de 80 m et large de 8,20 m surplombe la ligne de 4,10 m et repose sur des pieux de 80 mm de diamètre ancrĂ©s Ă  18 m de profondeur. Le coĂ»t total prĂ©vu de l'ouvrage est de 83 millions d'euros[21].

L'objectif de ce prolongement est de relier le quartier de la pointe du Lac, le stade de football de l'US Créteil et le quartier d'affaires d'Europarc au réseau métropolitain. Ce projet s'accompagne de la réalisation d'une ligne de bus en site propre, la ligne de bus RATP 393 (dite TCSP Pompadour - Sucy-Bonneuil lors de l'étude et la réalisation du projet), reliant la gare de Créteil-Pompadour sur la ligne D du RER (ouverte le ) et la gare de Sucy - Bonneuil sur la ligne A du RER[22]. Un nouvel atelier de maintenance de complément est par ailleurs mis en service avec ce nouveau prolongement.

Projet non abouti de ligne 8 bis

Dans les années 1970, il fut envisagé de construire une nouvelle branche de la ligne 8 qui se serait débranchée du tracé principal à Bastille, aurait desservi la gare de Lyon puis la gare d'Austerlitz après une traversée de la Seine, puis aurait obliqué vers le sud et aurait croisé la ligne 6 avant d'aboutir à Porte d'Ivry[23]. L'objectif était de relier les gares de Lyon et d'Austerlitz ainsi que d'améliorer la desserte du 13e arrondissement. Un projet proche envisageait de créer une ligne 8 bis reliant Bastille à Porte de Charenton selon un itinéraire alternatif via Gare de Lyon[24], en lien avec l'aménagement du quartier. Aucun de ces projets ne se concrétisa, cependant la desserte de ce secteur fut plus tard prise en compte dans le projet Meteor.

Tracé et stations

Tracé

La station École Militaire, avant son décarrossage début 2008.

La ligne 8 a une longueur totale de 23,3 kilomètres[18], dont 4,1 kilomètres en aĂ©rien en banlieue sud-est[25]. Elle est la deuxième plus longue ligne, après la ligne 13, mais c'est elle qui possède le parcours le plus long entre deux terminus en raison de l'absence de branche.

La ligne commence dans le 15e arrondissement de Paris à hauteur de la porte de Sèvres. L'arrière-gare de la station Balard se situe sous les terrains de l'héliport de Paris, au-delà du viaduc du boulevard périphérique. Cette station est composée de trois voies à quai dont une centrale qui joue un double rôle d'arrivées et de départs. La fin de la ligne est complétée par quatre voies de garage (A, B, C et D)[26].

La ligne part en direction des Invalides en suivant l'avenue Félix-Faure, passe sous le viaduc de la Petite Ceinture et arrive à la station Lourmel dotée de trois voies à quai dont une sert à la liaison avec l'atelier de maintenance de Javel. Elle dessert ensuite les stations Boucicaut et Félix Faure toujours sous cette même avenue[27].

Après cette station, la ligne contourne les fondations de l'église Saint-Jean-Baptiste de Grenelle par une série de courbes puis suit souterrainement la rue du Commerce. Compte tenu de l'étroitesse de cette rue, la station Commerce est à quais décalés. Ensuite, au niveau de l'intersection rue du Commerce - avenue Émile-Zola, le tunnel de la ligne 8 se situe sous la ligne 10 dans un ouvrage commun. Arrivé à la station La Motte-Picquet - Grenelle, les voies 1 des lignes 8 (direction Créteil-Pointe du Lac) et 10 (direction Austerlitz) desservent un même quai central alors que la voie 2 (direction Balard) se situe sous la voie 2 de la ligne 10 pour des raisons historiques[27].

La ligne suit maintenant l'avenue de La Motte-Picquet. Les voies prĂ©sentent un profil en rampe de 40 â€° qui les amènent Ă  un niveau proche de la surface du sol. L'ancienne station Champ de Mars, qui est situĂ©e entre La Motte-Picquet - Grenelle et École Militaire, est fermĂ©e depuis le , Ă  la suite de la mise en Ĺ“uvre du service rĂ©duit au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. Une voie de garage accessible « en pointe », disposition assez rare sur le rĂ©seau, se situe entre les stations La Motte-Picquet - Grenelle et Champ de Mars. Sur ce tronçon, se situe Ă©galement un raccordement mentionnĂ© plus loin[27].

La station Madeleine.

Après la station fantĂ´me Champ de Mars, la ligne dessert École Militaire et La Tour-Maubourg, elle dĂ©crit une courbe Ă  droite puis Ă  gauche sous l'esplanade des Invalides et amorce une descente de 40 â€° pour passer sous les voies de garage, puis les voies principales de la ligne 13. Elle rejoint la station Invalides qui se situe sous la rue de Constantine. C'est Ă  hauteur de la rue Robert-Esnault-Pelterie que la ligne entame sa deuxième descente de 40 â€° après ĂŞtre passĂ©e sous la ligne C du RER afin de franchir la Seine par une traversĂ©e sous-fluviale, grâce Ă  un ouvrage forĂ© constituĂ© d'un tube mĂ©tallique. Ensuite, la ligne remonte sur la rive droite par une rampe en courbe de 35 â€° et atteint la station Concorde[28].

La ligne emprunte la rue Royale et passe sous le collecteur des eaux résiduaires urbaines d'Asnières, puis au-dessus de la ligne 12, pour atteindre Madeleine. Ensuite, elle enjambe la ligne 14, passe le collecteur des eaux résiduaires urbaines de Clichy et arrive à Opéra. Elle longe les Grands Boulevards et atteint la station Richelieu - Drouot. À partir de cette station, les lignes 8 et 9 sont superposées dans un ouvrage commun où la ligne 8 se situe au-dessus de la ligne 9[28].

En arrivant à République, elles se situent au même niveau. Les stations desservies sont successivement Grands Boulevards, Bonne-Nouvelle, Strasbourg - Saint-Denis et la station fantôme Saint-Martin. À l'est de la station République, le tunnel s'élargit et comporte trois puis quatre voies de garage centraux. Ces garages sont utilisés pour les trains de la ligne 8 ainsi que pour ceux de la ligne 9 qui y accèdent par les raccordements situés à l'ouest de cette station[29].

Le tracĂ© se poursuit sous les Grands Boulevards pour atteindre Bastille, en desservant au passage les stations Filles du Calvaire, Saint-SĂ©bastien - Froissart et Chemin Vert. La ligne passe sous le collecteur du Centre, et, avant d'arriver Ă  Bastille, plonge sous la ligne 5 et sous le canal Saint-Martin par une rampe de 40 â€°[29]. La ligne emprunte alors la rue du Faubourg-Saint-Antoine et dessert les stations Ledru-Rollin et Faidherbe - Chaligny. Après cette station, le tracĂ© forme une courbe pour suivre la rue de Reuilly et atteindre la station Reuilly - Diderot[30].

Voies en tiroir au-delà de l'ex-terminus de Créteil - Préfecture en mars 2006.

C'est par une rampe de 40 â€° que la ligne rejoint Montgallet puis, en continuant vers le bois de Vincennes, dessert successivement les stations Daumesnil, Michel Bizot et Porte DorĂ©e. Elle s'oriente alors en direction du sud-ouest pour desservir la station Porte de Charenton. Après cette station, la ligne change Ă  nouveau d'orientation et se dirige vers le sud-est ; elle quitte Paris pour la commune de Charenton par la rue de Paris et dessert les stations LibertĂ© et Charenton - Écoles. Celle-ci possède deux voies Ă  quai et deux voies de garage car elle fut longtemps le terminus de la ligne[30]. La construction de ces voies de garage a entrainĂ© la destruction en 1937 d'un hĂ´tel particulier situĂ© Ă  l'emplacement de l'actuelle place de Valois, l'hĂ´tel du Plessis-Bellière, qui datait de 1640 dont la cour donnait sur la rue de Paris[31].

Le tracĂ© se poursuit pour sortir Ă  l'air libre sur 353 mètres avant d'enjamber l'autoroute A4 et la Marne. La ligne emprunte deux ouvrages mĂ©talliques accolĂ©s, chacun Ă  quatre travĂ©es, longs de 199 m et de pente 40,14 â€°. Elle replonge en souterrain pour traverser Maisons-Alfort par l'avenue du GĂ©nĂ©ral-Leclerc et desservir les stations École vĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort, Maisons-Alfort - Stade et Maisons-Alfort - Les Juilliottes. Cette station, qui a servi de terminus, possède trois voies Ă  quai dont une centrale servant d'arrivĂ©es et de dĂ©parts et une voie de garage[32].

Jusqu'au terminus, la ligne possède trois voies. Avant d'arriver Ă  CrĂ©teil - L'Échat, elle franchit l'Ă©changeur RN19 / A86 puis sort dĂ©finitivement Ă  l'air libre. Le tracĂ© est compris entre les voies de la route dĂ©partementale 1 (RD 1) et dessert les stations CrĂ©teil - UniversitĂ© et CrĂ©teil - PrĂ©fecture[33]. La ligne continue plein sud pour arriver au carrefour de la RD 1 et de la RD 60 puis au terminus Pointe du Lac. La ligne se poursuit pour arriver derrière le stade Dominique-Duvauchelle Ă  CrĂ©teil oĂą se situe le nouvel atelier de maintenance[34].

Liste des stations

La station Grands Boulevards.

Le système d'information en ligne, couramment désigné par le sigle SIEL, qui donne le temps d'attente des deux prochaines rames, est installé sur la ligne 8 depuis l'été 2006[35].

En commençant par l'extrémité sud-ouest de la ligne 8 :

Station Communes Correspondances[36]
■ Balard 15e (T) (2) (Suzanne Lenglen, à distance)
(T) (3a)
• Lourmel 15e
• Boucicaut 15e
• Félix Faure 15e
• Commerce 15e
• La Motte-Picquet - Grenelle 15e (M) (6) (10)
• École Militaire 7e
• La Tour-Maubourg 7e
• Invalides 7e (M) (13)
(RER) (C)
• Concorde 1er, 8e (M) (1) (12)
• Madeleine 8e (M) (12) (14)
• Opéra 2e, 9e (M) (3) (7)
(RER) (A) (Auber)
• Richelieu - Drouot 2e, 9e (M) (9)
• Grands Boulevards 2e, 9e
• Bonne-Nouvelle 2e, 9e, 10e
• Strasbourg - Saint-Denis 2e, 3e, 10e (M) (4) (9)
• République 3e, 10e, 11e (M) (3) (5) (9) (11)
• Filles du Calvaire 3e, 11e
• Saint-Sébastien - Froissart 3e, 11e
• Chemin Vert 3e, 11e
• Bastille 4e, 11e, 12e (M) (1) (5)
• Ledru-Rollin 11e, 12e
• Faidherbe - Chaligny 11e, 12e
• Reuilly - Diderot 12e (M) (1)
• Montgallet 12e
• Daumesnil 12e (M) (6)
• Michel Bizot 12e
• Porte Dorée 12e (T) (3a)
• Porte de Charenton 12e (T) (3a)
• Liberté Charenton-le-Pont
• Charenton - Écoles Charenton-le-Pont
• École vétérinaire de Maisons-Alfort Maisons-Alfort
• Maisons-Alfort - Stade Maisons-Alfort
• Maisons-Alfort - Les Juilliottes Maisons-Alfort
• Créteil - L'Échat
HĂ´pital Henri Mondor
Créteil
• Créteil - Université Créteil (BUS) Tvm
• Créteil - Préfecture
HĂ´tel de Ville
Créteil
■ Créteil
Pointe du Lac
Créteil (BUS) 393

(Les stations en gras servent de départ ou de terminus à certaines missions)

Intermodalité

La ligne 8 est en correspondance avec presque toutes les autres lignes de métro, sauf avec les lignes 2, 3 bis et 7 bis. Elle offre également des correspondances avec deux lignes de tramway, la ligne 2 à Balard et la ligne 3a à Balard, Porte Dorée et Porte de Charenton, et avec le RER (lignes A et C à Auber et Invalides). En outre, il existe des correspondances indirectes avec la ligne E et avec la gare Saint-Lazare par la liaison souterraine entre Opéra et Haussmann-Saint-Lazare, non indiquées sur les plans de la ligne 8.

Stations ayant changé de nom

Quatre stations de la ligne 8 ont changé de nom au fil des ans[37] :

Stations à thème ou particulières

La station fantôme Saint-Martin. Un mur est monté sur la bordure de quai.

Des stations de la ligne possèdent une décoration culturelle thématique originale :

La Motte-Picquet - Grenelle présente des couloirs de correspondance décorés de plusieurs blasons de la famille de Toussaint-Guillaume Picquet de La Motte (d'azur à trois chevrons d'or, accompagnés de trois fers de lance d'argent en pal les pointes en haut). Une fresque représente la barrière de la Cunette, une des portes du mur des Fermiers généraux située autrefois en ce lieu.

Richelieu - Drouot possède un monument aux morts Ă  la mĂ©moire des agents du chemin de fer mĂ©tropolitain morts pour la France. Il est rĂ©alisĂ© en marbre noir par le sculpteur Carlo Sarrabezolles, en 1931. La sculpture centrale est ornĂ©e d'une cariatide, qui soutient de ses bras levĂ©s la torsade de pierre qui l'entoure. Elle sĂ©pare en deux parties le demi-cercle Ă  l'intĂ©rieur duquel sont inscrits les noms des agents du mĂ©tropolitain disparus durant la Première Guerre mondiale. La base du monument porte les noms des champs de bataille de la Grande Guerre. Le mot « LibĂ©ration » a Ă©tĂ© ajoutĂ©e en bas Ă  droite après la Seconde Guerre mondiale, afin de marquer la participation des agents du rĂ©seau Ă  la RĂ©sistance[38].

Bonne-Nouvelle a été redécorée sur le thème du cinéma à l'occasion des célébrations du centenaire du métro. Les lettres figurant le nom de la station sont un clin d'œil au célèbre « Hollywood Sign » ou panneau Hollywood monumental sur la colline du quartier de Hollywood, à Los Angeles.

Les difficultés de construction ou d'insertion dans l'espace urbain et l'histoire de la ligne ont façonné certaines stations[33].

  • Commerce est une station Ă  quais dĂ©calĂ©s Ă  cause de l'Ă©troitesse de la rue du Commerce sous laquelle elle se situe. En effet, Ă  l'Ă©poque de sa construction, on ne savait pas construire de stations sous les immeubles. Dans chaque sens de circulation, et contrairement Ă  la station Liège sur la ligne 13, les trains s'arrĂŞtent dans la seconde demi-station rencontrĂ©e.
  • La Motte-Picquet - Grenelle ne possède pas des quais qui se font face Ă  cause du rĂ´le originel de la station qui est de desservir Ă  la fois la branche d'Auteuil et la branche de Balard : le quai en direction de Balard se situe au-dessous, et lĂ©gèrement dĂ©calĂ©, vis-Ă -vis du quai en direction de CrĂ©teil.
  • Champ de Mars et Saint-Martin sont deux stations fantĂ´mes de la ligne : elles ont Ă©tĂ© fermĂ©es le , dĂ©finitivement pour Champ de Mars, provisoirement pour Saint-Martin, brièvement rouverte après la LibĂ©ration puis refermĂ©e.
  • Concorde possĂ©dait jusqu'en 1997 une troisième voie qui finissait en cul-de-sac dans la station mĂŞme, avec une entrĂ©e cĂ´tĂ© CrĂ©teil. La RATP ayant dĂ©cidĂ© de crĂ©er des bureaux Ă  cet emplacement, la troisième voie a Ă©tĂ© supprimĂ©e.
  • Porte de Charenton, qui est un ancien terminus de la ligne, possède quatre voies Ă  quai dont la configuration consiste en deux voies de garage encadrĂ©es par les deux voies principales. Ă€ partir de 2014, les voies centrales et d'arrière-gare ont servi pour une base d'essais du système OCTYS[39] ; un MF 67 puis plusieurs MF 01 y ont Ă©tĂ© affectĂ©s. En 2020, la base n'est plus utilisĂ©e mais les infrastructures (notamment les signaux annulables) sont toujours en place.
  • Charenton - Écoles, qui elle aussi est un ancien terminus, comprend deux voies Ă  quai et deux voies de garage.
  • Maisons-Alfort - Les Juilliottes et CrĂ©teil - PrĂ©fecture, Ă©galement deux anciens terminus de la ligne, possèdent trois voies Ă  quai, la voie centrale servant soit au retournement des trains en situation perturbĂ©e, soit au garage en fin de service (uniquement pour CrĂ©teil - PrĂ©fecture).
  • CrĂ©teil - UniversitĂ© est une station Ă  deux voies encadrant un quai central, ce qui Ă©tait Ă©galement le cas de CrĂ©teil - L'Échat jusqu'en 2021.

Raccordements

La station Richelieu - Drouot, terminus oriental de 1928 Ă  1931.

La ligne compte huit raccordements avec le reste du réseau[40] :

Ateliers

Le matériel roulant de la ligne 8 est entretenu aux ateliers de Javel situés dans le 15e arrondissement et raccordés sur la ligne à l'extrémité nord de la station Lourmel sur la voie direction Créteil. La station Lourmel comporte une troisième voie le long du quai direction Créteil qui sert d'origine au raccordement vers les ateliers. Ces ateliers ont été recouverts d'une dalle avec des châssis vitrés lors d'une opération d'urbanisme[26]. Soixante-quinze agents sont affectés à cet atelier en 2007[41]. Dans le cadre du prolongement de la ligne 8 à Créteil, un nouvel atelier a été construit après le prolongement jusqu'à la nouvelle station Pointe du Lac[17].

La maintenance lourde et la rĂ©vision rĂ©gulière (batteries, bobinages, peintures) du matĂ©riel de la ligne 8, comme tous les matĂ©riels de type MF 77 du rĂ©seau, se dĂ©roule aux ateliers de Saint-Ouen. Ouverts en 1908, ils sont situĂ©s dans la commune de Saint-Ouen-sur-Seine en Seine-Saint-Denis, Ă  proximitĂ© du boulevard pĂ©riphĂ©rique, et accessibles via un embranchement de la ligne 4 au-delĂ  du terminus Porte de Clignancourt. Ils se dĂ©composent en trois entitĂ©s distinctes : un atelier de maintenance pour les rames de la ligne 4 (AMT), un atelier de rĂ©vision de l'ensemble des rames MF 77 et des vĂ©hicules auxiliaires du mĂ©tro, et un autre pour la rĂ©vision des Ă©quipements Ă©lectroniques de tous les matĂ©riels. L'ensemble occupe une surface totale d'environ 34 000 m2[42]. Deux cents agents sont affectĂ©s Ă  cet atelier en 2007, hors AMT ligne 4[41].

Exploitation

Desserte

Au , le parcours complet de la ligne demande 52 minutes dans chaque sens, ce qui constitue le plus long temps de parcours entre terminus du mĂ©tro parisien, Ă  Ă©galitĂ© avec la ligne 9. Comme sur toutes les principales lignes du mĂ©tro, le premier dĂ©part a lieu de la tĂŞte de ligne Ă  5 h 30, mais la longueur de la ligne provoque une première circulation partielle afin d'assurer la desserte aux mĂŞmes horaires que les autres lignes sans dĂ©passer trop largement l'amplitude horaire de desserte. Ainsi, un premier dĂ©part a lieu dès 5 h 21 de La Motte-Picquet - Grenelle vers Pointe du Lac et Ă  5 h 34 de Daumesnil vers Balard. Le train ayant quittĂ© Balard Ă  5 h 30 n'atteint RĂ©publique qu'Ă  5 h 50. Le dernier dĂ©part vers Pointe du Lac a lieu Ă  0 h 24 depuis Balard. Le dernier dĂ©part vers Balard a lieu Ă  0 h 24 de Pointe du Lac. Le dernier dĂ©part pour un parcours complet est fixĂ© Ă  1 h 24 dans les deux sens les nuits des vendredis aux samedis, des samedis aux dimanches et des veilles de fĂŞte aux jours de fĂŞte[43].

Matériel roulant

Rame MF 77 Ă  la station Concorde.

En 1914, la ligne est exploitĂ©e avec seize rames de quatre voitures comprenant deux motrices 400 en provenance de la ligne 5, encadrant deux remorques Ă  bogies de la sĂ©rie 100[44]. Dès 1931, les rames possèdent sept voitures, soit 105 mètres de longueur. Cependant, comme une consĂ©quence de ses remaniements passĂ©s, la ligne 8 possède des stations de longueurs diffĂ©rentes[45].

Les stations situĂ©es Ă  l'ouest de Richelieu - Drouot ne mesurent que 75 mètres de longueur. Pour supporter la charge de trafic apportĂ©e par l'Exposition coloniale de 1931, la Compagnie du chemin de fer mĂ©tropolitain de Paris met tout de mĂŞme en ligne des rames de sept voitures. Dans les stations historiques courtes, des employĂ©s s'assurent de la condamnation des deux voitures de queue, qui restent sous la voĂ»te[7].

La plupart de ces stations (de La Motte-Picquet - Grenelle Ă  Porte d'Auteuil) sont aujourd'hui exploitĂ©es par la ligne 10, mais quelques stations de ce tronçon historique (de OpĂ©ra Ă  La Motte-Picquet - Grenelle) sont toujours desservies par la ligne 8, bridant ainsi les rames Ă  une longueur de 75 mètres, soit seulement cinq voitures.

De 1963 à 1964, les rames Sprague-Thomson de la ligne 1 libérées à la suite de la réception des MP 59 sont affectées sur la ligne 8[46]. Peu après le prolongement à Créteil, les rames MF 67 de série E sont livrées de jusqu'en 1976. La ligne commence à être équipée de MF 77 à partir de en même temps que la dernière rame Sprague cesse de circuler le de cette même année. La livraison du nouveau matériel s'achève le et n'a pas bougé depuis cette date[47]. À l'instar des rames MF 77 de la ligne 7 ainsi que de celles de la ligne 13 avant rénovation, les MF 77 de la ligne 8 étaient également équipés d'indicateurs de direction, intérieurs et extérieurs, affichant une lumière jaune pour les trains terminus à Maisons-Alfort - Les Juillottes et une lumière bleue pour ceux qui étaient terminus à Créteil - Préfecture ; depuis le prolongement de la ligne jusqu'à Créteil Pointe du lac en 2011, tous les trains sont devenus terminus à cette station et ces indicateurs ne sont plus utilisés.

À l'horizon 2029, la ligne 8 devrait recevoir un nouveau matériel, le MF 19[48].

Personnel d'exploitation

La station Lourmel.

On distingue deux catégories de personnel : les agents en station et les agents de conduite. Les agents de station ont pour mission de tenir la caisse, d'assurer le contrôle des voyageurs ainsi que la gestion des lieux, vérification des installations ou autres à définir selon les besoins du service. Quelques agents sont par ailleurs détachés pour la durée du service afin d'assurer les relèves de caisses. Les conducteurs assurent la marche des rames[49]. Le service est assuré sur trois roulements de travail (matin, après-midi, nuit)[50].

Tarification et financement

La tarification de la ligne est identique à celle en vigueur sur tout le réseau du métro. La ligne est accessible avec les mêmes abonnements, comme ceux pouvant être chargés sur une carte Navigo. Un ticket t+ permet un trajet simple, quelle que soit la distance, avec une ou plusieurs correspondances possibles avec les autres lignes de métro ainsi que le RER, mais uniquement dans Paris intra-muros pour ce dernier.

Le financement du fonctionnement de la ligne (entretien, matériel et charges de personnel) est assuré par la RATP. Cependant, les tarifs des billets et abonnements sont limités par choix politique et leur montant ne couvre pas les frais réels de transport. Le manque à gagner est compensé par l'autorité organisatrice, Île-de-France Mobilités, présidée depuis 2005 par le président du conseil régional d'Île-de-France et composé d'élus locaux. Elle définit les conditions générales d'exploitation, ainsi que la durée et la fréquence des services. L'équilibre financier du fonctionnement est assuré par une dotation globale annuelle aux transporteurs de la région grâce au versement mobilité payé par les entreprises et aux contributions des collectivités publiques[51].

Trafic

La ligne 8 est une ligne au trafic moyen du rĂ©seau parisien. Le nombre total de voyageurs transportĂ©s reprĂ©sente un peu plus de la moitiĂ© de la frĂ©quentation de la ligne 1 mais le double de celle des lignes 10 et 11. De 1992 Ă  2004, le trafic est en augmentation de 6,7 %, ce qui place la ligne en septième position en termes de croissance sur le rĂ©seau (hors ligne 14).

Année 1992 1993 1994 1995[52] 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2009 2010 2012 2014 2016 2018
Nombre de voyageurs (en millions)[53] 83,5 81,7 81,3 72,1 77,2 78,6 80,4 82,5 86,4 88,7 87,7 86,5 89,1 96[54] 97,5[1] 102,2 105,0 104,2 107,8

Les stations les plus frĂ©quentĂ©es desservies par la ligne sont par ordre dĂ©croissant (en trafic annuel, toutes lignes incluses) : RĂ©publique (15,14 millions de voyageurs), Bastille (13,04 millions), OpĂ©ra (10,47 millions) et Strasbourg - Saint-Denis (8,76 millions)[55]. En 1998, le trafic quotidien atteint 289 895 voyageurs en moyenne chaque jour ouvrable, 185 212 le samedi et 105 537 le dimanche[56]. En 2003, le trafic annuel atteint 86 379 179 voyageurs, avec un trafic quotidien de 312 865 voyageurs en moyenne chaque jour ouvrable, 211 673 le samedi et 124 854 le dimanche[57]. En 2009, le trafic annuel atteint 96 millions de voyageurs[54].

Tourisme

Le dĂ´me des Invalides.

La ligne 8 est particulièrement peu rapide vu ses interstations souvent très rapprochées dans Paris intra-muros. Elle possède par ailleurs trois inconvénients : ses correspondances peu commodes avec le RER qu'elle rencontre seulement à Opéra (ligne A et ligne E) et Invalides (ligne C) au prix d'un long couloir et l'absence de correspondances avec les grandes gares parisiennes, ses fréquences relativement faibles en soirée et le week-end, et dans une moindre mesure le faible nombre de stations culturelles.

Sa fréquentation est surtout soutenue entre La Motte-Picquet - Grenelle et Créteil, la ligne desservant plusieurs lieux touristiques et centres d'animation importants de Paris et du Val-de-Marne, comme :

Notes et références

  1. Observatoire de la mobilité en Île-de-France (Omnil), « Trafic annuel et journalier » [xls], (consulté le )
  2. Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor [détail de l’édition], éd. 1999, p. 238.
  3. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 239.
  4. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 240.
  5. Jean Robert, Notre métro, p. 95.
  6. Jean Robert, op. cit., p. 112.
  7. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 241.
  8. Jean Robert, op. cit., p. 114.
  9. Jean Robert, op. cit., p. 121.
  10. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 242-243.
  11. Jean Tricoire, op. cit., p. 253.
  12. Jean Robert, op. cit., p. 216.
  13. Jean Robert, op. cit., p. 162.
  14. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 244-245.
  15. Jean Robert, op. cit., p. 163.
  16. Jean Robert, op. cit., p. 500.
  17. Prolongement à Créteil Pointe du Lac.
  18. « Du nouveau pour les usagers des transports en commun du Val de Marne », communiqué du STIF du 6 juillet 2011.
  19. [PDF] STIF - conseil du 20 septembre 2006.
  20. Marc Carémantrant, Île-de-France : le prolongement de la ligne 8 du métro engagé, Villes & Transports Magazine no 423 (25 avril 2007), p. 13.
  21. Le Moniteur no 5462 du 1er août 2008, p. 15.
  22. « Projet TCSP Pompadour/Sucy-Bonneuil. »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  23. Mark Ovenden, Julian Pepinster, Pascal Pontremoli, L'histoire du Métro parisien racontée par ses plans, La vie du Rail, , 176 p. (ISBN 978-2-37062-015-6), p. 128.
  24. « Paris Projet, numéro 12 : Paris Sud-Est, Lyon-Austerlitz-Bercy » [PDF], sur apur.org (Atelier parisien d'urbanisme), (consulté le ), p. 60 (62 du PDF) et 75 (77 du PDF).
  25. 22,057 km (dont 2,8 km en aérien) selon Jean Tricoire (op. cit., éd. 1999, p. 253.) + 1,3 km de prolongement (aérien) en 2011 selon le communiqué de presse du STIF du 6 juillet 2011 : [PDF] « Du nouveau pour les usagers des transports en commun du Val de Marne ».
  26. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 246.
  27. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 247.
  28. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 248.
  29. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 251.
  30. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 253.
  31. « Hôtel dit hôtel du Plessis Bellière, puis Chamillart », notice no IA00060672, base Mérimée, ministère français de la Culture
  32. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 254.
  33. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 255.
  34. Prolongement à Créteil Parc des Sports.
  35. « SIEL arrive sur la 8 ! », sur metro-pole.net via web.archive.org, article du 25 novembre 2005 (consulté le ).
  36. Pour alléger le tableau, seules les correspondances avec les transports guidés ou en site propre (métros, trains, tramways, téléphériques, BHNS...) sont données. Les autres correspondances, notamment les lignes de bus autres que les BHNS, sont reprises dans les articles de chaque station.
  37. Jean Robert, op. cit., p. 491.
  38. Le patrimoine de la RATP, p. 241.
  39. Consigne temporaire 08-14-802: Base d'essais Porte de Charenton - Dispositions particulières à prendre pendant la durée des essais du système OCTYS avec l'application de dérogations de vitesse (document interne RATP).
  40. Carte détaillée du Métropolitain de Paris.
  41. François Doury, Capital Humain - Les coulisses du métro de Paris - Ateliers et voiries.
  42. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 234.
  43. [PDF] Site officiel de la RATP - Horaires de la ligne 8, consultĂ©s le 8 octobre 2011.
  44. Jean Robert, op. cit., p. 95.
  45. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 245.
  46. 1968-1983 : la modernisation du réseau, sur transportparis.canalblog.com, consulté le 30 juillet 2016.
  47. Ligne 8, sur karodaxo.fr, consulté le 30 juillet 2016.
  48. « Calendrier du renouvellement des métros franciliens » (consulté le ).
  49. Jean Tricoire, op. cit., 1999, p. 114 Ă  126.
  50. « RATP – MĂ©tiers, Conducteur de mĂ©tro F/H, rubrique : Conditions de travail », sur ratp.fr (consultĂ© le ) : « Des services en roulement sur une plage horaire (matin ou après-midi ou nuit) pendant les horaires d’ouverture du mĂ©tro au public ».
  51. Le financement des transports publics franciliens, sur iledefrance-mobilites.fr.
  52. Effet des grèves de dĂ©cembre 1995.
  53. Nombre total d'utilisations, entrants directs et correspondances du RER.
  54. [PDF] STIF - Schéma directeur du matériel métro, p. 72.
  55. Données de fréquentation : statistiques 2005 du STIF, les transports en commun en chiffres, page 16 [PDF].
  56. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 1999, p. 340.
  57. Jean Tricoire, op. cit., Ă©d. 2004, p. 358.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Louis Suquet, Note sur la traversĂ©e sous-fluviale de la Seine par la ligne mĂ©tropolitaine no 8, de l'Esplanade des Invalides Ă  la place de la Concorde, dans Annales des ponts et chaussĂ©es. 1re partie. MĂ©moires et documents relatifs Ă  l'art des constructions et au service de l'ingĂ©nieur, janvier-, p. 7-51 (lire en ligne) et planches 1 Ă  4 (voir)
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  • Henri Zuber et al., Le patrimoine de la RATP, Charenton-le-Pont, Flohic Ă©ditions, , 400 p. (ISBN 978-2-842-34007-0, OCLC 36719141).
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  • Jean Tricoire, Le mĂ©tro de Paris : 1899-1911 : images de la construction, Paris Arles, Paris-MusĂ©es RATP Diff. Actes sud, , 215 p. (ISBN 978-2-879-00481-5, OCLC 42933473).
  • Mark Ovenden, Julian Pepinster, Pascal Pontremoli, L'histoire du MĂ©tro parisien racontĂ©e par ses plans, Vie du rail, 2015, 176 p.

Liens externes

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