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François-René de Chateaubriand

François-René, vicomte de Chateaubriand[N 1], né le à Saint-Malo et mort le à Paris, est un écrivain, mémorialiste et homme politique français. Il est considéré comme l'un des précurseurs et pionniers du romantisme français et l'un des grands noms de la littérature française.

François-René de Chateaubriand
Titre de noblesse
Vicomte
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Période d'activité
à partir de
Famille
Père
Mère
Apolline Jeanne Suzanne de Bédée (d)
Fratrie
Jean Baptiste Auguste de Chateaubriand (d)
Lucile de Chateaubriand
Conjoint
Céleste de Chateaubriand (à partir de )
Blason
Œuvres principales
signature de François-René de Chateaubriand
Signature
Vue de la sépulture.

Issu de la noblesse bretonne, membre le plus célèbre de sa famille originaire de Saint-Malo, Chateaubriand s'inscrit politiquement dans la mouvance royaliste. Plusieurs fois ambassadeur auprès de souverains divers, il est nommé ministre des Affaires étrangères de 1822 à 1824 sous la Restauration et compte, sous le règne de Charles X, parmi les ultraroyalistes. Les nombreuses responsabilités politiques et diplomatiques qui jalonnent sa carrière ainsi que son goût pour le voyage, en Amérique puis dans le bassin méditerranéen, structurent une vie marquée par l'exil et la nostalgie de la stabilité.

Ses premières publications majeures, l'Essai sur les révolutions (1797)[1] et le Génie du christianisme (1802), manifestent son engagement politique alors en faveur de la contre-révolution et en défense de la société d'Ancien Régime. Mais la question idéologique s'entremêle très rapidement à la promotion d'une esthétique originale qui remporte un grand succès populaire et littéraire : la description de la nature et l'analyse des sentiments du « Moi », qu'il met en œuvre dans les fictions Atala (1801) et René (1802). D'abord publiées comme illustrations des thèses du Génie puis rattachées au vaste cycle romanesque des Natchez (intégralement paru en 1826), elles sont un modèle pour la génération suivante des écrivains français. Sa propension au mystère, à l'amplitude, à l'emphase, à la grandeur mélancolique, sa tentative d'exprimer une souffrance indicible et sa soif d'exotisme, qu'il réaffirme dans le récit de son voyage en Méditerranée Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), lui ont valu d'être considéré a posteriori comme l'un des « préromantiques » les plus influents de sa génération. La sensibilité douloureuse de ce « vague des passions », illustré à travers le personnage de René, connaît une importante postérité dans le romantisme français : le « mal du siècle » de Musset ou le « spleen » de Baudelaire peuvent en être considérés, entre autres, comme de lointains avatars.

Mais l'œuvre monumentale de Chateaubriand réside dans les Mémoires d'outre-tombe, parus à titre posthume dès 1849, dont les premiers livres recréent son enfance et sa formation dans son milieu social de petite noblesse à Saint-Malo et à Combourg. Les livres suivants relèvent davantage du tableau historique des périodes dont il a été le témoin de 1789 à 1841. Ce texte, à la fois chef-d'œuvre autobiographique et témoignage historique de premier plan, manifeste une évolution de sa prose qui ne demeure pas moins influente sur la littérature française.

Biographie

Jeunesse

Chateaubriand naît dans l’hôtel de la Gicquelais de l'ancienne rue des Juifs de Saint-Malo.

Le vicomte François-René de Chateaubriand est issu d'une famille noble ruinée de la Guérande à Hénanbihen et de Saint-Malo où la famille du Rocher du Quengo s'est établie au début du XVIIe siècle. Famille qui a retrouvé sa dignité d'antan grâce à la réussite commerciale du père de Chateaubriand, le comte René-Auguste de Chateaubriand (chevalier, comte de Combourg, seigneur de Gaugres, le Plessis l'Épine, Boulet, Malestroit en Dol et autres lieux) né le au manoir des Touches à Guitté (Côtes d'Armor). René Auguste de Chateaubriand et Apolline Jeanne Suzanne de Bédée, fille du seigneur de La Bouëtardaye et comte de Bédée, épousée en 1753 à Bourseul, eurent six enfants dont François-René. Cette réussite financière est fondée sur le commerce avec les colonies[2] où il fut corsaire en temps de guerre, pêcheur de morue et négrier en temps de paix[3]. Le jeune François-René doit d'abord vivre éloigné de ses parents, chez sa grand-mère maternelle Madame de Bédée, à Plancoët où il est placé en nourrice. Madame de Bédée l'amène souvent chez son oncle, au manoir de Monchoix. Son père, réussissant dans les affaires, peut acheter en 1761 le château de Combourg en Bretagne, où la famille Chateaubriand s'installe en 1777. François-René y passe une enfance qu'il décrira comme souvent morose auprès d'un père taciturne et d'une mère superstitieuse et maladive, mais gaie et cultivée.

Il fait successivement ses études aux collèges de Dol-de-Bretagne (1777 à 1781), de Rennes (1782) et de Dinan (1783).

Jeune officier

Après de longues hésitations à propos de sa carrière, il obtient en 1786 un brevet de sous-lieutenant au régiment de Navarre à 17 ans, sous les ordres de son frère Jean-Baptiste (lequel le présentera à la Cour pour laquelle il ressent « un dégoût invincible »), puis est fait capitaine à 19 ans. Il vient à Paris en 1788, où il se lie avec Jean-François de La Harpe, et Louis de Fontanes qui sera son ami le plus cher et avec d'autres écrivains de l'époque. Nourri de Corneille et marqué par Rousseau, Chateaubriand fait ses débuts littéraires en écrivant des vers pour l’Almanach des Muses.

En , il participe aux États de Bretagne et, en de la même année, il assiste à la prise de la Bastille avec ses sœurs Julie et Lucile.

Chevalier de Malte de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem

C'est Chateaubriand lui-même qui évoque dans Les Mémoires d'outre-tombe à plusieurs reprises son admission dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Pour devenir chevalier de Malte, il se serait même fait tonsurer. Il explique comment son frère aurait présenté pour lui-même une demande d'admission à l'Ordre auprès du prieur d'Aquitaine Louis-Joseph des Escotais et comment il aurait justifié de ses quartiers de noblesse. La demande serait acceptée lors du chapitre prieural des , et . Chateaubriand note dans ses Mémoires d'outre-tombe que, le , l'Assemblée nationale avait aboli les titres de noblesse : « Comment les chevaliers et les examinateurs de mes preuves trouvaient-ils aussi que je méritais à plus d'un titre la grâce que je sollicitais [...] ? »[4].

Il faut noter que les principaux spécialistes de généalogies ou de nobiliaires du XIXe siècle donnent Chateaubriand comme chevalier de Malte : Courcelles (1824)[5], Vitton de Saint-Allais (1846)[6], Potier de Courcy (1890)[7], Guillotin de Courson (1902)[8], Kerviler (1895)[9] à l’exception de Révérend (1902)[10] ou La Roque (1891)[11]. C'est « Chateaubriand [qui] donne complaisamment et intégralement dans le Supplément des Mémoires d'outre-tombe » le « Mémorial »[12]. Ce Mémorial des actes authentiques[13] est le dossier sur lequel se base l'Ordre pour admettre ou refuser un prétendant. Chateaubriand est de Bretagne qui dépend du grand prieuré d'Aquitaine qui relève de la langue de France[12]. Dans cette langue il fallait pouvoir justifier de huit quartiers (quatre du côté paternel et quatre du côté maternel) ainsi que de 100 ans minimum de preuves de noblesse[12]. Chateaubriand remonte jusqu'au 23e aïeul qui aurait participé en 1066 à la bataille d'Hastings[12]. C'est ce Mémorial qu'aurait donc envoyé son frère au prieur des Escotais, et ce document aurait été accepté comme « bon et valable ».

Mais cela n'est que le début de la démarche et non sa finalité. C'est ce même document que présentaient les parents d'un nouveau-né qui voulaient faire admettre de minorité leur enfant cadet dans l'Ordre, puisque l'ancienneté commençait avec l'acceptation de ce mémorial. Admis dans l'Ordre mais pas pour autant chevalier. Pour cela le grand prieuré nommait des commissaires enquêteurs qui menaient des enquêtes locales, littérales (sur pièces), testimoniales, publiques (bonnes mœurs) et secrètes. Ces huit commissaires (quatre publics, quatre secrets) rédigeaient un Procès-verbal des Preuves qui devait être positif. Il fallait alors que le postulant ou sa famille payât le passage en fait des droits de réception pour l'Ordre et de défraiement pour les commissaires. Ensuite, le futur chevalier devait faire une année de noviciat à Malte avec service à la Sacra Infermeria ou auprès d'un notable de l'Ordre. Pour accéder aux dignités et devenir chevalier de Malte, il fallait en plus au novice faire quatre ans de caravanes, service en mer de six mois à la belle saison de navigation. Cela fait donc cinq années en résidence à Malte (consécutives ou non), au bout desquelles le novice pouvait prononcer ses vœux pour entrer en religion, dans La Religion. Souvent, après cette formation à la mer, beaucoup de jeunes novices renonçaient à une vie monacale pour faire carrière dans la marine de leur royaume et plus simplement faire un mariage de qualité. Pour ceux qui prononçaient les vœux, qui « prenaient l'habit », ils devenaient frères en religion et chevaliers dans l'Ordre. Avec l'ancienneté, les chevaliers pouvaient espérer obtenir la charge d'une commanderie, devenir ainsi commandeur, première étape d'une vie de seigneur local avec les bénéfices de la commanderie, une fois reversées à l'Ordre les responsions et assuré l'améliorissement de la commanderie et de ses maisons[12].

Chateaubriand ne fera jamais profession, ne séjournera jamais à Malte et ne pourra donc jamais prononcer ses vœux. Il ne sera jamais chevalier de Malte de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, il n'aura donc jamais l'« espoir des bénéfices » escomptés dans ses Mémoires d'outre-tombe.

Le voyage en Amérique du Nord

À l'époque de la Révolution française, en 1791, François-René s'éloigne de France et embarque pour le Nouveau Monde (Baltimore), avec le « prétexte de chercher le passage du Nord-Ouest »[14]. C’est Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes qui l’a encouragé à partir[15].

Dans Voyage en Amérique, publié en 1826, Chateaubriand raconte être arrivé à Philadelphie le , être passé à New York, Boston et Lexington. Il relate une rencontre avec George Washington à Philadelphie, qui lui aurait dit « Well well, young man ». Il remonte l’Hudson en bateau jusqu’à Albany, où il embauche un guide et continue jusqu’aux chutes du Niagara, à la rencontre du « bon sauvage » et de la solitude des forêts d’Amérique du Nord[16]. À Niagara, il raconte s’être brisé un bras à cause d’une brusquerie de sa monture, et avoir passé un mois au sein d’une tribu indienne. Le récit de voyage proprement dit s’interrompt, Chateaubriand consacrant plusieurs dizaines de pages à des considérations d’ordre zoologique, politique, et économique des Indiens et de l’Amérique en général.

Ensuite, il mentionne en quelques pages son retour vers Philadelphie via la rivière Ohio, le Mississippi et la Louisiane, mais la véracité de ce trajet est remise en question.

La nouvelle de la fuite du roi à Varennes le décide à quitter l’Amérique. De Philadelphie, il embarque sur le Molly à destination de La Rochelle[17].

Critiques sur la véracité de l’itinéraire

De nombreuses critiques questionnent le fait que Chateaubriand vécut plusieurs semaines au sein de tribus indiennes similaires à celle qu’il décrit dans Les Natchez[18]. L’itinéraire que Chateaubriand décrit dans Voyage en Amérique comporterait de nombreuses exagérations et déformations de la réalité, notamment quant à son passage en Louisiane. La véracité de sa rencontre avec George Washington est également mise en doute.

Influence du voyage

Certains experts émettent l’hypothèse que Chateaubriand rapporta des liasses de documents écrits de sa main contenant les idées qui formèrent Les Natchez[19]. Il affirma que l’expérience américaine lui avait fourni l’inspiration qui est à la base des Natchez. Ses descriptions imagées furent écrites dans un style novateur pour l’époque, qui deviendra le style romantique français.

L’exilé

Chateaubriand à l'armée de Condé.

Fin , il se marie avec Céleste Buisson de la Vigne, descendante d'une famille d'armateurs de Saint-Malo, âgée de 17 ans. Ils n'auront pas de postérité. Le , accompagné de son frère, mais sans sa femme, il quitte la France pour Coblence. Il y rejoint l’armée des émigrés afin d'y combattre les armées de la République. Sa jeune femme Céleste, qui vit en Bretagne, délaissée par son mari qui ne lui donne pas de nouvelles, est arrêtée comme « femme d’émigré », emprisonnée à Rennes, où elle reste jusqu’au 9 thermidor (). François-René, blessé au siège de Thionville, se traîne jusqu'à Bruxelles[14], d'où il est transporté convalescent à Jersey. C'est la fin de sa carrière militaire.

Il va ensuite vivre à Londres, en 1793, dans un dénuement momentané, mais réel (il loge dans un grenier de Holborn[20]) où il est réduit à donner des leçons de français et à faire des traductions pour les libraires. Il y publie en 1797 son premier ouvrage, l’Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française[21], où il exprime des idées politiques et religieuses peu en harmonie avec celles qu’il professera plus tard, mais où se révèle déjà son talent d’écrivain. « Pour cet ouvrage il se nourrit de Rousseau, de Montesquieu, de Voltaire[14]. » Cette œuvre passe inaperçue de la critique. Seul, Amable de Baudus s'en fait l'écho dans son journal, le Spectateur du Nord de .

En 1794, son frère, sa belle-sœur (une petite-fille de Malesherbes, l'avocat de Louis XVI) et une partie de leur famille sont guillotinés à Paris.

En 1798, sa mère et sa sœur Julie décèdent. Frappé par ces épreuves, François-René se tourne de nouveau vers la religion, et entreprend l'écriture du Génie du Christianisme. C'est, selon lui, une lettre de sa mère mourante qui le ramène à la religion. L'ouvrage est sur le point de paraître à Londres quand il décide de rentrer en France, en 1800.

Retour en France et premiers succès littéraires

De retour en France en 1800, il participe activement au Mercure de France avec Louis de Fontanes, puis le dirige pendant quelques années. C'est dans cette logique qu'il fait paraître, en 1801, Atala, création originale qui suscite une admiration controversée.

Sa sœur Lucile.

Il compose vers la même époque René, œuvre empreinte d'une mélancolie rêveuse, qui devient un modèle pour les futurs écrivains romantiques. Dans cette œuvre, il rapporte de manière à peine déguisée l'amour chaste, mais violent et passionné, qu'il a éprouvé pour sa sœur aînée Lucile, qui le surnommait « l'Enchanteur ». Sa femme Céleste vit alors avec Lucile dans leur château de Bretagne, mais elles ont cessé de parler de François-René, leur grand homme, qu'elles aiment toutes deux.

Il publie ensuite à Paris le le Génie du christianisme, en partie rédigé en Angleterre, et dont Atala et René, à l'origine, sont seulement des épisodes. Il s'est proposé d'y montrer que le christianisme, bien supérieur au paganisme par la pureté de sa morale, n'est pas moins favorable à l'art et à la poésie que les « fictions » de l'Antiquité. Il y célèbre la liberté, selon lui fille du christianisme, et non de la Révolution. Ce livre fait événement et donne le signal d'un retour du religieux après la Révolution.

Toujours sur la liste des émigrés dont il veut être radié, il plaide sa cause auprès d'Élisa Bonaparte, sœur du Premier Consul et dont Fontanes est l'amant. Elle intervient plusieurs fois auprès de son frère pour lui montrer le talent de l'écrivain, qui est rayé de cette liste le . Bonaparte le choisit en 1803 pour accompagner le cardinal Fesch à Rome comme premier secrétaire d'ambassade[14]. François-René reparaît alors au château, tout juste vingt-quatre heures, pour inviter sa femme Céleste à l'accompagner à Rome. Celle-ci, apprenant sa liaison avec la comtesse Pauline de Beaumont, refuse le ménage à trois[22]. Cet amour est pourtant proche de sa fin, puisque Pauline de Beaumont meurt à Rome, où il lui fait ériger un monument funéraire à l'église Saint-Louis des Français.

Multipliant les maladresses à Rome il demande notamment au pape Pie VII d'abolir les lois organiques qui complètent le régime concordataire pour rétablir le culte catholique en France , il exaspère l'ambassadeur Fesch qui obtient son départ au bout de six mois. Bonaparte le nomme le chargé d'affaires dans la République du Valais. Le , il apprend l'exécution du duc d'Enghien. Il donne immédiatement sa démission et passe dans l'opposition à l'Empire. Lors du sacre de l'empereur, il va chez son ami Joseph Joubert à Villeneuve-sur-Yonne où il écrit plusieurs chapitres des Martyrs et des passages des Mémoires d'outre-tombe.

Le voyage en Orient

La maison de Chateaubriand dans le domaine de la Vallée-aux-Loups.
Plaque 63 rue des Saints-Pères, son pied-à-terre parisien de 1811 à 1814.

Rendu aux lettres, Chateaubriand conçoit le projet d'une épopée chrétienne, où seraient mis en présence le paganisme expirant et la religion naissante. Désireux de visiter par lui-même les lieux où situer l'action, il parcourt la Grèce, l'Asie Mineure, la Palestine et l'Égypte durant l'année 1806.

À son retour d'Orient, exilé par Napoléon à trois lieues de la capitale, il acquiert la Vallée-aux-Loups, dans le Val d'Aulnay (actuellement dans la commune de Châtenay-Malabry), près de Sceaux, où il s'enferme dans une modeste retraite. Sa femme Céleste l'y rejoint, elle raconte dans ses Souvenirs, avec humour, les conditions pittoresques de l'aménagement. Chateaubriand y compose Les Martyrs, sorte d'épopée en prose, parue seulement en 1809.

Les notes recueillies durant son voyage forment la matière de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811). La même année, Chateaubriand est élu membre de l'Académie française, à la place de Marie-Joseph Chénier. Mais comme il a, dans son projet de discours de réception, blâmé sévèrement certains actes de la Révolution, Napoléon ne consent pas à lui laisser le prononcer[14]. Il ne lui est donc pas permis de prendre possession de son siège. Il l'occupera seulement après la Restauration.

Faveur et disgrâce

Portrait de François-René, vicomte de Chateaubriand, par Pierre-Louis Delaval, (vers 1828)[N 2].

Chateaubriand accueille avec transport le retour des Bourbons. Dès le , il publie contre l'empereur déchu un virulent pamphlet, De Buonaparte et des Bourbons, qui est diffusé à des milliers d'exemplaires et qui, comme il se plaît à le croire et le fait dire à Louis XVIII dans ses Mémoires, aurait autant servi le roi « que cent mille hommes »[23]. Sa femme trouve à s'engager à ses côtés à Gand pendant les Cent-Jours, à Paris lors du retour des Bourbons. Avec un sens inattendu de la politique auquel elle mêle un bon sens naturel, Céleste devient la confidente de Chateaubriand et même son inspiratrice. Pendant toute la Restauration, elle joue auprès de lui un rôle de conseillère écoutée. Talleyrand, qui l'a dans le passé couvert et protégé, le nomme ambassadeur en Suède[24]. Chateaubriand n'a pas encore quitté Paris quand Napoléon Ier revient en France en 1815. Il accompagne alors Louis XVIII à Gand, et devient un des membres de son cabinet. Il lui adresse le célèbre Rapport sur l'état de la France.

Après la défaite de l'Empereur, Chateaubriand vote la mort du maréchal Ney en à la Chambre des pairs. Il est nommé ministre d'État et pair de France. Mais ayant, dans La Monarchie selon la Charte, attaqué l'ordonnance du qui dissout la Chambre introuvable, il est disgracié et perd son poste de ministre d'État. Il se jette dès lors dans l'opposition ultraroyaliste, et devient l'un des principaux rédacteurs du Conservateur, le plus puissant organe de ce parti. D'après Pascal Melka, auteur de Victor Hugo, un combat pour les opprimés. Étude de son évolution politique, le Conservateur sera à l'origine du journal Le Conservateur Littéraire qui emploiera Victor Hugo[25].

Le meurtre du duc de Berry, en 1820, le rapproche de la Cour : il écrit à cette occasion des Mémoires sur la vie et la mort du duc. Il a par la suite fait partie de la commission des souscripteurs pour l'acquisition du Château et du Domaine de Chambord qui fut offert à Henri V, fils du duc de Berry[26].

En 1821, Il est nommé ministre de France à Berlin, puis ambassadeur à Londres[14] (où son cuisinier, Montmireil, invente la cuisson de la pièce de bœuf qui porte son nom).

En 1822, il représente la France au congrès de Vérone[14]. Le de la même année, il est nommé ministre des Affaires étrangères par Louis XVIII[27] et reste à ce poste jusqu'au .

En 1823, il reçoit des mains de l'empereur Alexandre Ier de Russie l'ordre de Saint-André[28], et de Ferdinand VII le collier de l'ordre de la Toison d'Or (brevet no 919).

Cordélia de Castellane.

Cette même année, à 55 ans, il devient l'amant de Cordélia de Castellane qui en a 30, fille du banquier Louis Greffulhe, épouse du comte Boniface de Castellane futur maréchal de France, connue pour sa beauté et son esprit. Il la rencontre chez son ancien ami devenu son adversaire politique le comte Molé, qui est alors son amant, dans son domaine de Champlâtreux. Cette liaison s'achèvera l'année suivante. Les lettres à Mme de Castellane sont les seules lettres passionnées qui nous soient parvenues de Chateaubriand : « J'ai enfin saisi ce rêve de bonheur que j'ai tant poursuivi. C'est toi que j'ai adorée si longtemps sans te connaître[29]... »

Il est l'un des plénipotentiaires au congrès de Vérone et fait décider l'expédition d'Espagne, malgré l'opposition apparente du Royaume-Uni (en réalité, ce dernier souhaitait une intervention). À son retour, il reçoit le portefeuille de ministre des Affaires étrangères. Il réussit l'aventure espagnole avec la prise de Cadix à la bataille du Trocadéro en 1823. Mais, n'ayant pu s'accorder avec Villèle, chef du gouvernement, il est brutalement congédié le . Il déclare à ce sujet :

« Et pourtant qu’avais-je fait ? Où étaient mes intrigues et mon ambition ? Avais-je désiré la place de Monsieur de Villèle en allant seul et caché me promener au fond du Bois de Boulogne ? J’avais la simplicité de rester tel que le ciel m’avait fait, et, parce que je n’avais envie de rien, on crut que je voulais tout. Aujourd’hui, je conçois très bien que ma vie à part était une grande faute. Comment ! vous ne voulez rien être ! Allez-vous-en ! Nous ne voulons pas qu’un homme méprise ce que nous adorons, et qu’il se croie en droit d’insulter la médiocrité de notre vie. »

— Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe

Hôtel de Beaune, au no 7 rue du Regard, où Chateaubriand résida de 1825 à 1826 (à gauche, une plaque lui rend hommage).

De 1826 à 1828, il demeure à Paris.

Il rentre aussitôt dans l'opposition, mais pour s'unir cette fois au parti libéral, et combat à outrance le ministère Villèle, soit à la Chambre des pairs, soit dans le Journal des débats, où il donne le signal de la défection : il se montre alors le chevalier défenseur de la liberté de la presse[30] et de l'indépendance de la Grèce, ce qui lui vaut une grande popularité.

À la chute de Villèle, il est nommé ambassadeur à Rome (1828), où Céleste l'accompagne cette fois et où elle tient son rang d'ambassadrice avec brio, mais il donne sa démission à l'avènement du ministère Polignac, ce qui signe son déclin politique.

Une série d'assiettes en porcelaine de Sèvres ornées d'un décor floral peint par Jacob-Ber (ou Sisson) dont il disposa dans cette fonction est conservée à la Banque de France (reproduction couleur dans Trésors de la Banque de France - Histoire et richesses de l'hôtel de Toulouse , 1993, p. 102 et 103)

Chateaubriand vit un dernier amour en 1828-1829 avec Léontine de Villeneuve, comtesse de Castelbajac : la jeune femme de 26 ans lui écrit d'abord des lettres enflammées, et ils se rencontrent uniquement en dans la station thermale de Cauterets dans les Hautes-Pyrénées. Cette rencontre, platonique ou non, Chateaubriand l'évoque dans un chapitre des Mémoires d'outre-tombe avec l'expression « la jeune amie de mes vieux ans ». Cet amour romantique a inspiré le film de Jean Périssé sorti en 2008 L'Occitanienne ou le Dernier Amour de Chateaubriand.

L'abandon de la carrière politique et les dernières années

« Chateaubriand aurait pu être un grand ministre. Je l'explique non point seulement par son intelligence aiguë, mais par son sens et sa connaissance de l'histoire, et par son souci de la grandeur nationale. J'observe également combien il est rare qu'un grand artiste possède des dons politiques à ce degré. »

Charles de Gaulle cité par Philippe de Saint Robert (op. cit., p. 28 et 29).

De plus en plus opposé aux partis conservateurs, désabusé sur l'avenir de la monarchie, il se retire des affaires, après la Révolution de 1830, quittant même la Chambre des Pairs. Il ne signale plus son existence politique que par des critiques acerbes contre le nouveau gouvernement (De la Restauration et de la Monarchie élective, 1831), par des voyages auprès de la famille déchue, et par la publication d'un Mémoire sur la captivité de la duchesse de Berry (1833), mémoire pour lequel il est poursuivi, mais acquitté. Il publie également en 1831 des Études historiques (4 vol. in-8º), résumé d'histoire universelle où il veut montrer le christianisme réformant la société. Cet ouvrage aurait dû être le frontispice d'une Histoire de France, méditée depuis longtemps mais abandonnée. À la fin de 1831 il prend le temps d'honorer la Révolte des canuts toute récente, disant que cette révolte ouvrière annonce un temps nouveau[31].

No 120 (ex-no 112) rue du Bac à Paris, où Chateaubriand vécut de 1838 à sa mort. Plaque commémorative sur la façade.

Ses dernières années se passent dans une profonde retraite[32], en compagnie de son épouse. Il ne quitte guère sa demeure, un appartement au rez-de-chaussée de l'hôtel des Missions-Étrangères, au no 120 rue du Bac à Paris, que pour aller à l'abbaye-aux-Bois toute proche, chez Juliette Récamier, dont il est l'ami constant et dont le salon réunit l'élite du monde littéraire.

Il reçoit de son côté de nombreuses visites, tant de la jeunesse romantique que de la jeunesse libérale, et se consacre à l'achèvement de ses mémoires commencés en 1811.

Ce vaste projet autobiographique, ces Mémoires d'outre-tombe, ne devra paraître, selon le vœu de l'auteur, que cinquante ans après sa mort.

Il en sera finalement autrement puisque, pressé par ses problèmes financiers, Chateaubriand cède les droits d'exploitation de l'ouvrage à une « Société propriétaire des Mémoires d'outre-tombe », constituée le , qui exigera que l'œuvre soit publiée dès le décès de son auteur, et y pratiquera des coupes franches, afin de ne pas heurter le public[33], ce qui inspirera d'amers commentaires à Chateaubriand :

« La triste nécessité qui m'a toujours tenu le pied sur la gorge, m'a forcé de vendre mes Mémoires. Personne ne peut savoir ce que j'ai souffert d'avoir été obligé d'hypothéquer ma tombe [...] mon dessein était de les laisser à madame de Chateaubriand : elle les eût fait connaître à sa volonté, ou les aurait supprimés, ce que je désirerais plus que jamais aujourd'hui.
Ah ! si, avant de quitter la terre, j'avais pu trouver quelqu'un d'assez riche, d'assez confiant pour racheter les actions de la Société, et n'étant pas, comme cette Société, dans la nécessité de mettre l'ouvrage sous presse sitôt que tintera mon glas ! »

— Chateaubriand, Avant-Propos aux Mémoires d'outre-tombe, 1846

Son dernier ouvrage, une « commande » de son confesseur, sera la Vie de Rancé, une biographie d'Armand Jean Le Bouthillier de Rancé (1626-1700), abbé mondain, propriétaire du château de Véretz en Touraine, et réformateur rigoureux de la Trappe, qu'il publie en 1844. Dans cette biographie, Chateaubriand égratigne une autre personnalité de Véretz, son contemporain Paul-Louis Courier, le redoutable pamphlétaire qui avait critiqué mortellement le régime de la Restauration soutenu par le vicomte, et brocardé celui-ci dans plusieurs de ses écrits.

Le , Céleste meurt : « Je dois une tendre et éternelle reconnaissance à ma femme dont l'attachement a été aussi touchant que profond et sincère. Elle a rendu ma vie plus grave, plus noble, plus honorable, en m'inspirant toujours le respect, sinon toujours la force des devoirs. »

Victor Hugo rapporte que « M. de Chateaubriand, au commencement de 1847, était paralytique ; Mme Récamier était aveugle. Tous les jours, à trois heures, on portait M. de Chateaubriand près du lit de Mme Récamier. [...] La femme qui ne voyait plus cherchait l'homme qui ne sentait plus[34]. »

L'ancien secrétaire de Chateaubriand, un certain Pilorge, confia à Victor Hugo que dans les derniers temps de sa vie Chateaubriand était presque tombé en enfance et n'avait plus que deux à trois heures de lucidité par jour[35].

Chateaubriand meurt à Paris le au 120 rue du Bac.

Ses restes sont transportés à Saint-Malo et déposés face à la mer, selon son vœu, sur le rocher du Grand Bé, un îlot dans la rade de sa ville natale, auquel on accède à pied depuis Saint-Malo lorsque la mer s'est retirée.

Tombeau de Chateaubriand face à la mer sur le rocher du Grand Bé.

Œuvres

  • Essai sur les révolutions, J. Deboffe (Londres), 1797, essai
    Publié à Hambourg chez J. F. Fauche et à Paris chez Le Mière
  • Atala, Migneret, 1801, essai apologétique
  • René, Migneret, 1802, roman
  • Atala. René, Espagne, Pierre Beaume, (lire en ligne)
  • Génie du christianisme, 1802
  • Les Martyrs, Le Normant (Paris), 1809, œuvre apologétique
  • Itinéraire de Paris à Jérusalem, Le Normant, 1811, récit de voyage
  • De Buonaparte et des Bourbons, Mame frères (Paris), 1814, libelle
  • Réflexions politiques sur quelques écrits du jour et sur les intérêts de tous les Français, Le Normant, 1814, essai politique
  • De la Monarchie selon la charte, Impr. des amis du roi (Paris), 1816. Une seconde édition[36] parisienne intitulée De la Monarchie selon la Charte, ou les Erreurs de la Monarchie Française depuis le départ de Napoléon., chez Arnaud, chez les libraires du Palais-royal, et à Bruxelles
  • Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S. A. R. monseigneur Charles-Ferdinand d'Artois duc de Berry, Le Normant, 1820
  • Les Aventures du dernier Abencerage, Treuttel et Würtz (Londres), 1826, nouvelle
    L'édition originale de ce texte fut publiée la même année dans le tome XVI des Œuvres complètes chez Ladvocat (Paris)
  • Les Natchez, A. Weissenbruch (Bruxelles), 1827
    Œuvre de jeunesse, publiée pour la première fois dans les tome XIX et XX des Œuvres complètes chez Ladvocat
  • Voyages en Amérique et en Italie, Ladvocat, 1827, récit de voyage
  • Etudes historiques, Hatier (Paris), 1831, essai
  • Essai sur la littérature anglaise, C. Gosselin et Furne (Paris), 1836, essai
  • Études ou discours historiques sur la chute de l'Empire romain, la naissance et les progrès du christianisme et l'invasion des barbares, Lefèvre (Paris), 1831, essai
  • Congrès de Vérone, Delloye (Paris) et Brockhaus et Avenarius (Leipzig), 1838
  • Vie de Rancé, H.-L. Delloye (Paris), 1844
  • Mémoires d'outre-tombe, E. et V. Penaud frères (Paris), 1848, autobiographie
    Publiés d'abord dans le feuilleton de la Presse, ont été édités en 12 vol. in-8° de 1849 à 1850.
    Publication posthume et œuvre principale.

Analyse de l’œuvre

Buste de l'écrivain François-René de Chateaubriand par le sculpteur David d'Angers (1829)

« Chateaubriand portait jusqu'à la cime la gloire émouvante de nos lettres. » Charles de Gaulle, discours du à Quimper (Discours et Messages, t. V, Plon, p. 376).

Par son talent comme par ses excès, Chateaubriand peut être considéré comme le père du romantisme en France. Ses descriptions de la nature et son analyse des sentiments du moi en ont ainsi fait un modèle pour la génération des écrivains romantiques. Il a, le premier, formulé le « vague des passions » qui deviendra un lieu commun du romantisme :

« Il reste à parler d'un état de l'âme, qui, ce nous semble, n'a pas encore été bien observé ; c'est celui qui précède le développement des grandes passions [...]. Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente [...] »

Chateaubriand, Génie du Christianisme, vol. 3, , II, chap. IX

Sa pensée et ses actions politiques semblent offrir de nombreuses contradictions ; il se voulait à la fois l'ami de la royauté légitime et de la liberté, défendant alternativement celle des deux qui lui semblait être en péril :

« Quant à moi, qui suis républicain par nature, monarchiste par raison, et bourbonniste par honneur, je me serais beaucoup mieux arrangé d'une démocratie, si je n'avais pu conserver la monarchie légitime, que de la monarchie bâtarde octroyée de je ne sais qui[N 3]. »

Chateaubriand, De la nouvelle proposition relative au bannissement de Charles X et de sa famille,

On observe dans ses Mémoires d'outre-tombe une dualité entre le Chateaubriand personnel qui exalte ses sentiments avec un lyrisme romantique et le Chateaubriand public, le mémorialiste qui fait la chronique de son époque, qui a vu l'avènement de la démocratie à laquelle il s'opposait, estimant que la France n'était pas encore mûre (Mémoires d'outre-tombe, ). Tout au long de son œuvre, les deux personnages se regroupent en un seul, ils s'associent ; ainsi toute la vie politique de Chateaubriand fut influencée par ses sentiments personnels et sa solitude.

Postérité

Billet de 500 francs Chateaubriand imprimé de 1945 à 1953.

Critique politique

En 1898, à l'occasion du cinquantenaire de la mort de Chateaubriand, Charles Maurras porte un jugement sévère sur son engagement politique où il croit lire l'influence néfaste de son âme romantique. Dans sa brochure Trois idées politiques : Chateaubriand, Michelet, Sainte-Beuve, il déplore que certains placent Chateaubriand au panthéon des auteurs légitimistes et traditionalistes : « Louis XVIII n'eut pas de plus incommode sujet, ni ses meilleurs ministres de collègue plus dangereux » ; « Race de naufrageurs et de faiseurs d’épaves, oiseau rapace et solitaire, amateur de charniers, Chateaubriand n’a jamais cherché, dans la mort et dans le passé, le transmissible, le fécond, le traditionnel, l’éternel : mais le passé pour le passé, et la mort comme mort, furent ses uniques plaisirs ». Jacques Bainville rejoint Maurras dans la condamnation de l'action politique de l'écrivain, au contraire d'Emmanuel Beau de Loménie dissident de l'Action française qui soutient en 1929 dans sa thèse d'histoire La carrière politique de Chateaubriand de 1814 à 1830, que « Chateaubriand légitimiste et catholique s’[est] consacré [...] à dénoncer la faute que commettaient, selon lui, les Bourbons rétablis sur le trône, en se confiant, dans un esprit de conciliation généreuse mais imprudente, à l’équipe des hommes que leur origine et leur formation destinaient à fournir les cadres des doctrinaires du libéralisme », ce qui déclenche une controverse avec Maurras[37].

Citations

  • Victor Hugo se serait exclamé, étant enfant : « Je veux être Chateaubriand ou rien ! »[N 4]. En revanche, en , Hugo reconnaît devant Paul Stapfer que « Chateaubriand est plein de choses magnifiques » et qu’il « a déployé dans les Mémoires d’outre-tombe un immense talent », mais il confie aussi que « c’était la personnification de l’égoïsme, un homme sans amour de l’humanité, une nature odieuse »[38]. Lors de son discours de réception à l'Académie française, Hugo cite Chateaubriand parmi les rares qui ne se sont pas agenouillés devant Napoléon[39].
  • Talleyrand a dit de Chateaubriand : « Monsieur de Chateaubriand croit qu'il devient sourd car il n'entend plus parler de lui ». Et Chateaubriand a dit de Talleyrand : « Ses yeux étaient ternes, de sorte qu’on avait peine à y lire, ce qui le servait bien ; comme il avait reçu beaucoup de mépris, il s’en était imprégné, et il l’avait placé dans les deux coins pendants de sa bouche ».
  • Arthur Mugnier : « Oh ! Être dans un vieux château assis près d'un bon feu avec des fenêtres donnant sur de grands et vieux arbres moussus et lire seul, tranquillement toute une correspondance intime et inédite de Chateaubriand ! Ce serait une volupté suprême »[40].
  • Charles de Gaulle : « À Colombey, le , à l'heure du thé, le Général parle de Chateaubriand : « L'an dernier, j'ai relu lentement les Mémoires d'outre-tombe […] C'est une œuvre prodigieuse… Il pose sur l'avenir un regard profond… En fait, il avait presque tout vu… y compris les bolcheviks… et puis, je sens comme lui : essentiellement, voyez-vous, Chateaubriand est un désespéré… mais jusque dans son désespoir il fait face, il se redresse de toute sa taille ». » Puis : « C'était un désespéré. On le comprend, il avait prévu l'avenir »[41].

Éditions des ouvrages de Chateaubriand

Publications anciennes

  • Outre de nombreuses éditions de chacun des ouvrages séparés de Chateaubriand, il a été fait plusieurs éditions de ses Œuvres complètes, dont celle de Pierre-François Ladvocat, en 31 volumes in-8°, Paris, 1826-1831, revue par l'auteur même, qui y a joint des éclaircissements et des notes critiques, et l'a enrichie de quelques œuvres inédites (les Abencérages, les Natchez, Moïse, tragédie, des poésies diverses, des discours politiques) ; et celle de Charles Gosselin, 25 volumes in-8°, 1836-1838, contenant également le Congrès de Vérone, un Essai sur la littérature anglaise, une traduction du Paradis perdu de John Milton.
  • Édition en 36 volumes aux Éditions Pourrat Frères en 1837, comprenant tome 32 une table détaillée des matières avec une table analytique. Les volumes contiennent les différentes préfaces de l'auteur.

Publications modernes

  • Œuvres complètes sous la direction de Béatrice Didier, Éditions Honoré Champion, 2021 :
    • Tome I-II. Présentation des Œuvres complètes par Béatrice Didier. Préface de Chateaubriand (Ladvocat, t. XVI). Édition établie par Aurelio Principato et Emmanuelle Tabet. Essai sur les révolutions (Ladvocat, t. I-II). Édition établie par Aurelio Principato avec la collaboration de Laura Brignoli, Vanessa Kamkhagi, Cristina Romano et Emmanuelle Tabet. 2009. 1376 p., relié, 15 x 22 cm. (ISBN 978-2-7453-1737-7);
    • Tome VI-VII. Voyage en Amérique. Texte établi, présenté et annoté par Henri Rossi. Voyage en Italie, Cinq jours à Clermont, Le Mont-Blanc. Textes établis, présentés et annotés par Ph. Antoine. 2008. 896 p., rel. 978-2-7453-1691-2;
    • Tome XLI. Atala. Édition établie par Fabienne Bercegol. René. Édition établie par Colin Smethurst. Les Aventures du dernier Abencérage. Édition critique par Arlette Michel. 2008. 608 p., rel. 978-2-7453-1684-4.

Voir aussi

Biographies

Biographies anciennes
  • Charles Benoît, Chateaubriand, sa vie et ses œuvres, étude littéraire et morale, Paris, Didier, (lire en ligne)
    Prix d'éloquence de l'Académie française, le 21 juillet 1864
  • Théophile Gratiot-Luzarey, Chateaubriand et la pensée moderne ou le socialisme, Paris, 1849 (lire en ligne)
  • Scipion Marinannée, Histoire de la vie et des ouvrages de M. de Chateaubriand, Paris, Vimont, (lire en ligne)
  • Paul de Noailles, Éloge de M. de Chateaubriand, par M. le duc de Noailles, prononcé à l'Académie française, le 6 décembre 1849, Paris, Comon,
    Éloge prononcé par son successeur à l'Académie française
  • Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'empire, Paris, Garnier frères, (lire en ligne)
  • François-Zénon de Collombet, Chateaubriand, sa vie et ses écrits, Lyon et Paris, Perisse frères, (lire en ligne)
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « François-René de Chateaubriand » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
Biographies modernes
  • Christian Bazin, Chateaubriand en Amérique, La Table Ronde, 1969
  • Jean-Claude Berchet, Chateaubriand, Gallimard, 2012
  • Théophile Briant, Chateaubriand, fils de la mer et seigneur de Combourg, Paramé, Éditions du Goéland, 1948, 47.p.
  • Augustin Cabanès, Chateaubriand, in : Grands névropathes, t. 1, Albin Michel, 1930, p. 137-200 [lire en ligne]
  • Jean-Paul Clément, Chateaubriand : biographie morale et intellectuelle, Paris, Flammarion, coll. « Grandes biographies », , 699 p. (ISBN 2-08-067554-0)
  • Ghislain de Diesbach, Chateaubriand, Paris, Perrin, (réimpr. 2004), 595 p. (ISBN 2-262-00101-4)
  • Alexandre Duval-Stalla, François-René de Chateaubriand : Napoléon Bonaparte : une histoire, deux gloires. Biographie croisée, Paris, Éditions Gallimard, , 400 p. (ISBN 978-2-07-010834-3)
  • Bertrand de Margerie, Du confessionnal en littérature : huit écrivains français devant le sacrement de pénitence : Chateaubriand, Lamartine, Vigny, Verlaine, Huysmans, Claudel, François de Sales, Bossuet, Paris, Saint-Paul Editions, , 244 p. (ISBN 2-85049-442-9)
    Nouvelle édition en 2000 chez le même éditeur, sous le titre Du péché, de la grâce et du pardon : du confessionnal en littérature [...]
  • André Maurois, René ou La vie de Chateaubriand, Paris, B. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », (réimpr. 1956, 1985, 2005), 496 p. (ISBN 2-246-18904-7)
  • Pierre Moreau, Professeur à l'Université de Fribourg, Chateaubriand. L'homme et la vie, le génie et les livres, Librairie Garnier Frères, Bibliothèque d'histoire littéraire et de critique, 1927
  • Jean d'Ormesson, Album Chateaubriand, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade. Album », , 359 p. (ISBN 2-07-011140-7)
  • Jean d'Ormesson, Mon dernier rêve sera pour vous : une biographie sentimentale de Chateaubriand, Jean-Claude Lattès, 1982, 444 p.
  • George D. Painter, Chateaubriand, Une biographie, 2 vol., Gallimard, 1979
  • Yvon Chatelin, Le vrai voyage de Monsieur de Combourg. Chateaubriand en Amérique - 1791, 2018, L'Harmattan, 256 p. Roman historique très documenté

Actes de colloque

  • Enfances et voyages de Chateaubriand. Armorique, Amérique. Actes du colloque de Brest () édités par Jean Balcou. Éditions Honoré Champion, 2001, 144 p., (ISBN 978-2-7453-0474-2)
  • Chateaubriand avant Le Génie du Christianisme. Actes du colloque ENS Ulm réunis par Béatrice Didier et Emmanuelle Tabet Éditions Honoré Champion, 2006, 176 p., (ISBN 978-2-7453-1284-6)

Études

  • Philippe Antoine, Les Récits de voyage de Chateaubriand. Contribution à l’étude d’un genre. Éditions Honoré Champion, 1997, 328 p., (ISBN 978-2-85203-638-3)
  • Bertrand Aureau, Chateaubriand penseur de la Révolution, Éditions Honoré Champion, 2001, 352 p., (ISBN 978-2-7453-0338-7)
  • Sébastien Baudoin, Combourg, lieu matriciel, dans Pascale Auraix-Jonchière (dir.), Ô saisons, ô châteaux : châteaux et littérature des Lumières à l'aube de la modernité, 1764-1914, Presses universitaires Blaise Pascal, , 385 p. (ISBN 2-84516-260-X, lire en ligne)
  • Sébastien Baudoin, Les Paysages de l’itinérance dans les récits de voyage de Chateaubriand : accélération temporelle et fragmentation spatiale, colloque transfrontalier, Le temps (in)saisissable ? à l’Université Marc Bloch de Strasbourg du 16 au (paru dans la Revue Entre’ Actes, actes du colloque transfrontalier Le Temps (in)saisissable ?, 2008, p. 92 à 98
  • Sébastien Baudoin, Poétique du paysage dans l'œuvre de Chateaubriand, Paris, Classiques Garnier, 2011, (ISBN 978-2-8124-0264-7)
  • Fabienne Bercegol, La Poétique de Chateaubriand : le portrait dans les Mémoires d’outre-tombe, Éditions Honoré Champion, 1997, 564 p. (ISBN 978-2-85203-589-8)
  • Marie-Élisabeth Bougeard-Vetö, Chateaubriand traducteur, De l’exil au Paradis perdu, Éditions Honoré Champion, 2005, 832 p., (ISBN 978-2-7453-1182-5)
  • Jean-Christophe Cavallin, Chateaubriand mythographe. Autobiographie et allégorie dans les Mémoires d’outre-tombe. Éditions Honoré Champion, 2000, 580 p., (ISBN 978-2-7453-0208-3)
  • Hervé Bleuchot : Chateaubriand et l'islam, Mélanges offerts au doyen François-Paul Blanc, 2011, Presses universitaires de Perpignan et Université de Toulouse 1 Capitole, tome I, p. 209-230. Réédité sur internet
  • Jean-Christophe Cavallin, Chateaubriand cryptique ou Les Confessions mal faites, Éditions Honoré Champion, 2003 224 p., (ISBN 978-2-7453-0903-7)
  • Jean-Paul Clément, Chateaubriand politique, De l’Ancien Régime au Nouveau Monde, Paris, Hachette-Pluriel, 1987
  • Id., Mémoires de Madame de Chateaubriand : cahier rouge et cahier vert, Paris, Perrin, « L’Histoire en Mémoires », 1990, rééd. 2001 (ISBN 2-262-01837-5)
  • Id., Grands écrits politiques de Chateaubriand, Paris, Imprimerie nationale, « Acteurs de l’Histoire », 1993, 2 vol. (ISBN 2-11-081265-6 et 2-11-081282-6)
  • Id., Réflexions et Aphorismes, de Chateaubriand : Introduction et choix, Paris, Éditions de Fallois, 1993 (ISBN 2-87706-194-9)
  • Id., Mémoires d'outre-tombe, édition critique, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1997, 2 vol. (ISBN 2-07-074843-X et 2-07-075062-0)
  • Id., Chateaubriand, Biographie morale et intellectuelle, Paris, Flammarion, coll. « Grandes biographies », 1998 (ISBN 2-08-067554-0)
  • Id., Chateaubriand visionnaire (dir.), Paris, Éditions de Fallois, 2001 (ISBN 2-87706-404-2)
  • Id., Chateaubriand. « Des illusions contre des souvenirs », Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Littératures » (no 436), 2003 (ISBN 2-07-042743-9)
  • Collectif, « Chateaubriand et ses précurseurs français d’Amérique », Études françaises, numéro préparé par Auguste Viatte, vol. 4, n° 3, , 111 p. (http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-4-numero-3/)
  • Michel Crépu, Le Souvenir du monde : essai sur Chateaubriand, Paris, B. Grasset, 2011, 213 p., (ISBN 9782246708711)
  • Manuel de Diéguez, Chateaubriand ou le poète face à l'histoire, Paris, Plon, , 254 p.
  • Pierre H. Dubé, Nouvelle bibliographie refondue et augmentée de la critique sur François-René de Chateaubriand (1801-1999), Éditions Honoré Champion, 2002, 896 p., (ISBN 978-2-7453-0706-4)
  • Marc Fumaroli, Chateaubriand, Poésie et Terreur, Éditions de Fallois, 2003, 800 pages (ISBN 9-782877064835)
  • Pierino Gallo, Chateaubriand et l'épopée du Nouveau Monde. Intertextualité, imitations, transgressions, Paris, Eurédit, 2019, 188 p. (ISBN 978-2-84830-241-6);
  • Emmanuel Godo, Génie du christianisme de Chateaubriand, éditions du Cerf, collection de l'Abeille, 2011
  • Benjamin Hoffmann, L'Amérique posthume, essai, Éditions Classiques Garnier, coll. « L'Europe des Lumières », 2019 (ISBN 978-2-406-07822-7)
  • Gérard Jullien de Pommerol et Hugues Lépolard, « Chateaubriand et l'Ordre de Malte » in Cahier de la Société de l'histoire et du patrimoine de l'ordre de Malte, no 17, 2006, p. 12-42
  • Philippe Moisan, Les Natchez de Chateaubriand : l’utopie, l’abîme et le feu, Éditions Honoré Champion, 1999. 186 p., (ISBN 978-2-7453-0097-3)
  • Alice Poirier, Les idées artistiques de Chateaubriand, Presses universitaires de France, 1930
  • Emmanuelle Tabet, Chateaubriand et le XVIIe siècle. Mémoire et création littéraire, Éditions Honoré Champion, 2002, 464 p., (ISBN 978-2-7453-0644-9);
  • Geoffroy de La Tour du Pin, Chateaubriand, lequel ?, La Table Ronde, 1973
  • Chateaubriand, Atala (revue), no 1, 1998 http://www.lycee-chateaubriand.fr/cru-atala/fiche.php?publication_id=34
  • Emeric Travers, Constant et Chateaubriand, deux défenses de la monarchie, Revue française d'histoire des idées politiques, n°19, 2004, Editions Picard

Iconographie

Le mascaron, au-dessus d'une fenêtre du château de Monte-Cristo.

Les œuvres de Chateaubriand et l'auteur lui-même ont fait l'objet de diverses représentations artistiques. On peut notamment citer :

Il existe par ailleurs un prix littéraire, le prix Combourg, qui récompense chaque année un écrivain dont le style honore la mémoire et l’œuvre de Chateaubriand. Ainsi que le Prix Chateaubriand qui récompense chaque année depuis 1975 un ouvrage littéraire traitant de l'histoire.

Cinéma et télévision

Marché de l'art

La canne de Chateaubriand, récupérée après la mort de l'écrivain par le père d'Anatole France libraire à Paris, a été vendue aux enchères le à Paris, pour un montant total de 23 680 euros[51].

Notes et références

Notes

  1. Les prénoms François René sont ceux donnés par son acte de baptême (Acte de baptême de Chateaubriand). D’autres, comme Abel François Villemain dans M. de Chateaubriand, sa vie, son œuvre... donnent François-Auguste comme prénoms. L’intéressé signale lui-même que c'est une erreur (Mémoires d'outre-tombe, ). Il ne signait ses ouvrages que par Chateaubriand ou M. le vicomte de Chateaubriand.
  2. On peut voir sur ce portrait les décorations de Chateaubriand : ordre de la Toison d'or, officier de la Légion d'honneur, décoration du Lys, ordre de Saint-André, ordre de Saint-Louis, ordre du Saint-Esprit.
  3. On trouve souvent cette citation modifiée sous la forme suivante : l'auteur aurait dit de lui-même qu'il était « bourbonien par honneur, monarchiste par raison, républicain par goût et par caractère ». La forme première peut se vérifier dans le texte original de La Nouvelle Proposition relative au bannissement de Charles X et de sa famille, notamment en p. 26 de l'édition d'octobre 1831, par Le Normant fils (Paris)
  4. Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Adèle Hugo, 1863. La phrase aurait été notée dans un cahier d'écolier. Il aurait écrit ces mots à la suite d'un concours de poésie perdu le jury ne pouvant croire qu'un individu si jeune ait réalisé un tel poème.

Références

  1. Oscar Ferreira, Le pouvoir royal (1814-1818). A la recherche du quatrième pouvoir ?, LGDJ, , 541 p. (ISBN 978-2-275-08393-3), p. 11
  2. « Il passa aux îles ; il s'enrichit dans la colonie et jeta le fondement de la nouvelle fortune de la famille » Mémoires d'outre-tombe
  3. Jean-Claude Berchet, Château, 10 et briand mémorialiste, Librairie Droz, 2000, p. 116
  4. Mémoires d'outre-tombe, Livre premier, 1re partie, chapitre 1, page 4
  5. Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des Pairs de France, t. IV, Artus Bertrand, Paris, 1824, p. 32
  6. Nicolas Vitton de Saint-Allais, L'Ordre de Malte, ses Grands Maîtres et ses Chevaliers, Delaunay, 1839
  7. Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, t. III, 1890, réédition 1970, p. 390
  8. Abbé Guillotin de Courson, Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dit chevaliers de Malte en Bretagne, L. Durance, Nantes, 1902, XLVIII
  9. Pierre Kerviler, Essai d'une bibliographie de Chateaubriand et sa famille, Vannes, 1896, p. 12
  10. Albert Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, t.II, Honoré Champion, Paris, 1902
  11. Louis de La Roque, Catalogue des Chevaliers de Malte, Alp. Desaide, Paris, 1891, XXIV
  12. Gérard Jullien de Pommerol et Hugues Lépolard, « Chateaubriand et l'Ordre de Malte » in Cahier de la Société de l'histoire et du patrimoine de l'ordre de Malte, no 17, 2006, p. 13
  13. Mémoires d'outre-tombe, t.XII, Supplément à mes Mémoires, Pernaud, Paris, 1850, p. 79-205
  14. Gustave Lanson, « Histoire de la littérature française », dans La Littérature pendant la Révolution et l'Empire, chap. IV, Hachette, 1951, p. 887.
  15. Mémoires d’outre-tombe, François-René de Chateaubriand édition de 1989, page 417
  16. Voyage en Amérique, François-René de Chateaubriand 1826
  17. ibid.
  18. Lebègue, R., Le problème du voyage de Chateaubriand en Amérique, (1965), Journal des savants, 1, 1.
  19. Bazin, C. (1969) Chateaubriand en Amérique. Paris. La Table Ronde
  20. Mémoires d’outre-tombe sur Wikisource.
  21. Chateaubriand « Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution Française », J. Deboffe, Londres, 1717 (sic pour 1797), 693 pp. Réimpr. Chateaubriand « Essai sur les révolutions - Génie du Christianisme » Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard (22 septembre 1978), 2 087 pp. (ISBN 978-2-07-010863-3).
  22. Jacques-Alain de Sédouy, Madame de Chateaubriand, Librairie Académique Perrin, , p. 87
  23. Mémoires d'outre-tombe, Livre XXVIII, chapitre 17
  24. Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand : Le Prince immobile, Fayard, 2003, p.497
  25. Victor Hugo, un combat pour les opprimés
  26. Marquis d'herbouville Chevalier Hippolyte de Frasans, Copie du réglement et de l'instruction concernant le domaine de Chambord, 7 p. (lire en ligne), p. 5
  27. Michel Winock, Les voix de la liberté : les écrivains engagés au XIXe siècle : essai, dl 2010 (ISBN 978-2-7578-2034-6, 2-7578-2034-6 et 2-02-035037-8, OCLC 800587597, lire en ligne), p. 65
  28. Ordre impérial de Saint-André l'apôtre le premier nommé de Russie.
  29. Chateaubriand : 1768-1848 : exposition du centenaire, Paris, Bibliothèque nationale, 1948, catalogue, 410.
  30. « Chateaubriand et la presse : pour un journalisme politique libre | Le blog de Gallica », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  31. Ludovic Frobert, Les Canuts ou la démocratie turbulente, Lyon, , 2e éd., 223 p. (ISBN 978-2-917659-60-1, BNF 45337511), p. 31
  32. Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups, Film documentaire de Simon Thisse, 2009, découvrir en ligne.
  33. Pierre Clarac, « Genèse des Mémoires d'outre-tombe
  34. Victor Hugo, Choses vues, 1847-1848, Paris, Gallimard, , 505 p. (ISBN 2-07-036047-4), p. 48
  35. Victor Hugo, Choses vues 1847-1848, Paris, Gallimard, , 505 p. (ISBN 2-07-036047-4), p. 214
  36. catalogue de vente publique de la Librairie des Eléphants d'Antoine Jacobs à Bruxelles du 25 juin 2016, lot n°361
  37. Éric Georgin, « Entre volonté et renoncement : la Restauration jugée par Charles Maurras », Napoleonica, la revue, no 22, , p. 52-69 (lire en ligne)
  38. Paul Stapfer, Victor Hugo à Guernesey, Forgotten Books, 247 p. (ISBN 978-0-282-87496-4), p. 133
  39. « Discours de réception de Victor Hugo | Académie française », sur www.academie-francaise.fr, (consulté le )
  40. Abbé Arthur Mugnier, Journal, (Mercure de France, 1985, p. 514).
  41. Charles de Gaulle cité par Philippe de Saint Robert dans De Gaulle et ses témoins — Rencontres historiques et littéraires, Bartillat, 1999, p. 25-28.
  42. Notice de présentation d'Atala au tombeau sur le site du Musée du Louvre
  43. Notice Chateaubriand méditant sur le site du musée.
  44. Elisabeth Hardouin-Fugier, Guillaume Bonnet (1820-1873), à propos des bustes de la série "Les Lyonnais célèbres"
  45. On peut lire à ce sujet l'article d’Éric Bertin, historien de l'Art : « À propos des portraits de Chateaubriand peints par Guérin, Girodet et Delaval, et, incidemment, de son buste sculpté par David d’Angers »
  46. Notice de la Base Joconde, sur le site du ministère de la Culture
  47. Notice de la Base Joconde, sur le site du Ministère de la Culture
  48. Notice du monument sur le site du patrimoine de la Bretagne
  49. Fiche technique du film sur son site officiel
  50. Sources littéraires : les Mémoires d'outre-tombe (livre 32, chap. 1) et Comtesse de Saint-Roman (préf. Robert de Flers), Le Roman de l'Occitanienne et de Chateaubriand, Plon-Nourrit et Cie, avec 70 lettres inédites de Chateaubriand (Plon 1925)
  51. Tessier-Sarrou & Associés, « Canne de Chateaubriand à fût en bois », sur tessier-sarrou.com (consulté le ).

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