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Lucile de Chateaubriand

Lucile de Chateaubriand, née à Saint-Malo en 1764, morte à Paris en 1804, est une femme de lettres française, auteur de contes et de poèmes en prose. Elle est la sœur aînée de l'écrivain François-René de Chateaubriand, qui parle d'elle avec émotion dans ses Mémoires.

Lucile de Chateaubriand
Lucile de Chateaubriand vers 1787.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  40 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Famille
Père
Mère
Apolline Jeanne Suzanne de Bédée (d)
Fratrie
Jean Baptiste Auguste de Chateaubriand (d)
François-René de Chateaubriand
Conjoint
Autres informations
Genres artistiques

Biographie

blason rouge couvert de fleurs de lys dorées
Armes des Châteaubriant.

Lucile Angélique Jeanne de Chateaubriand est née à Saint-Malo le de René-Auguste de Chateaubriand[1]. Elle est la sœur de François-René de Chateaubriand[2].

Jeunesse

photo d'un château fort avec des arbres et une prairie
Le château de Combourg où elle passe son enfance avec son frère François-René.

Elle est élevée au château de Combourg avec son frère François-René. Le frère et la sœur ont l'un pour l'autre une réelle affection[2].

Elle n'est pas admise au brillant chapitre des chanoinesses de Remiremont, mais elle est reçue en au chapitre de l'Argentière qui exige moins de titres de noblesse, en tant qu'« agrégée libre » ; elle a alors droit au titre de comtesse[3].

Elle encourage son frère à écrire. Elle-même a du talent, mais elle est neurasthénique et connaît une existence malheureuse[3].

RĂ©volution, mariage

Pendant la Révolution française, elle est à l'origine du mariage de son frère François-René en 1792 avec son amie Céleste Buisson de la Vigne, qu'elle suit en prison sous la Terreur en 1793, au Bon-Pasteur de Rennes, devenue la prison de la Motte. Elle est libérée à la suite du 9 Thermidor[1] - [3].

Elle est mariée à Rennes en 1796 (an IV) avec Jacques-Louis-René de Caud, dit le chevalier de Caud, né à Rennes en 1727 donc âgé de 69 ans, ancien commandant de la ville de Fougères et de son château[4].

Elle n'en est pas heureuse[2], et son mari la chasse au bout de quelques semaines[5]. Il meurt à Rennes l'année suivante, le (26 nivôse an V)[4]. Kerviler note que selon Saulnier, aucun biographe de Chateaubriand ne parle de M. de Caud, et l'écrivain lui-même ne mentionne que brièvement son nom[4].

Écriture, déclin

Lucile de Chateaubriand écrit plusieurs contes, ainsi que des poèmes en prose. Elle est ainsi l'auteur de L'âme sensible, de L'origine de la rose, L'Aurore, À la lune, L'Innocence[2]. Deux de ses contes, « L'Âme sensible » et « l'origine de la rose », paraissent dans le Mercure du 21 ventôse an XI ()[1].

Le poète Chênedollé la rencontre en 1799 et éprouve pour elle une « tendre et honnête passion » ; il demande sa main, mais elle refuse[1] - [3]. Après la mort de son amie Madame de Beaumont, la raison de Lucile décline ; elle se fixe à Paris fin 1803[1], d'abord chez les religieuses Augustines de la congrégation de Notre-Dame, puis au 6 rue d'Orléans-Saint-Marcel[3].

Elle y meurt le dans des circonstances mystérieuses ; selon Jean-Loup Avril, « il est probable qu'elle s'est donné la mort »[2].

Lucile de Chateaubriand dans la littérature

Son frère François-René l'évoque avec émotion dans les Mémoires d'outre-tombe et publie plusieurs de ses poèmes[2].

Anatole France publie en 1879 une édition des Œuvres de Lucile précédée d'une étude sur sa vie.

Albert Cahuet (1877-1942) écrit un roman sur Lucile : Un Werther féminin, Lucile de Chateaubriand en 1935. Il publie l'article « La vie conjugale de Lucile de Chateaubriand », dans L'Illustration du . Le Voyage de madame de Pire, ouvrage posthume publié en 1950, comporte un chapitre sur le mariage de Lucile avec M. de Caud.

Ĺ’uvres

  • « L'Ă‚me sensible » et « l'origine de la rose », contes, dans le Mercure de France, 21 ventĂ´se an XI ().
  • Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres : prĂ©cĂ©dĂ©s d'une Ă©tude sur sa vie, par Anatole France, Paris, Charavay, 1879.
  • Ĺ’uvres de Lucile de Chateaubriand, Ă©ditĂ©es par Louis Thomas, Paris, Albert Messein, SociĂ©tĂ© des Trente, 1912 (OCLC 43806202).

Notes et références

  1. Kerviler 1895, t. 8, p. 506.
  2. Avril 1989, p. 49.
  3. Dictionnaire de biographie française, t. 7, col. 1441-1442.
  4. Kerviler 1895, t. 8, p. 122.
  5. Legras 1932, p. 101.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • MaritĂ© Diniz, Lucile ou La nostalgie du gĂ©nie, Paris, Presses de la Renaissance, 1984, 257 p. (ISBN 2-85616-316-5).
  • « Chateaubriand, Lucile de », dans Jean-Loup Avril, 500 bretons Ă  connaĂ®tre, Saint-Malo, Éditions L'Ancre de marine, (ISBN 2-905970-17-0), p. 49. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • M. Prevost, « Caud (Jacques-Louis-RenĂ©, chevalier de) – Lucile-AngĂ©lique de Chateaubriand » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 7, Paris, [dĂ©tail des Ă©ditions] , col. 1441-1442. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Albert Cahuet, Lucile de Chateaubriand : un Werther fĂ©minin, Paris, Fasquelle, , 286 p.
  • Albert Cahuet, « La vie conjugale de Lucile de Chateaubriand », dans L'Illustration, .
  • LĂ©on Legras, « Lucile de Chateaubriand et les MĂ©moires d'outre-tombe », Annales de Bretagne, vol. 40, no 1,‎ , p. 98-112 (DOI 10.3406/abpo.1932.1690, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Victor Giraud, SĹ“urs de grands hommes : Jacqueline Pascal, Lucile de Chateaubriand, Henriette Renan, Paris, G. Crès, 1926.
  • « Lucile-AngĂ©lique-Jeanne de Châteaubriand », dans RenĂ© Kerviler, RĂ©pertoire gĂ©nĂ©ral de bio-bibliographie bretonne, t. 8, Rennes, Plihon et HervĂ©, [dĂ©tail des Ă©ditions] (lire en ligne), p. 506-507 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    – et « Caud puis de Caud », dans René Kerviler, ibid. (lire en ligne), p. 122 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • FrĂ©dĂ©ric Saulnier, « Lucile de Chateaubriand et M. de Caud, d'après des documents inĂ©dits », Revue historique de l'Ouest, 1885, t. I, notices et mĂ©moires, p. 11-28 ; et tirĂ© Ă  part, Vannes, Lafoiye, 1885, 16 p.
  • Anatole France, « Vie de Lucile », dans Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres, Charavay frères, .
  • Etienne Aubre, Lucile et RenĂ© de Chateaubriand chez leurs sĹ“urs Ă  Fougères, Paris, 1929.
  • Dossiers biographiques Boutillier du Retail. Documentation sur Lucile de Chateaubriand, recueil, 1913-1936.

Voir aussi

Liens externes

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