Robert de Flers
Robert de Flers, marquis de La Motte-Lézeau, comte de Flers, né à Pont-l’Évêque le et mort à Vittel le , est un dramaturge, librettiste et académicien français.
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Marie, Joseph, Louis, Camille, Robert de La Motte-Ango, vicomte de Flers |
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Biographie
Robert de Flers naît le à Pont-l’Évêque[1].
Fils de Jean de La Motte-Ango, marquis de Flers, sous-préfet de Pont-l'Évêque, inspecteur général des services administratifs du ministère de l'Intérieur, et de Marguerite de Rozière, Robert de Flers, de son nom complet Marie Joseph Louis Camille Robert de La Motte-Ango, marquis de La Motte-Lézeau, comte de Flers, dit « marquis de Flers », et petit-fils de Hyacinthe de Flers et d'Eugène de Rozière, il fait des études de lettres et de droit et songe à entrer dans la diplomatie avant de se tourner vers la littérature et le journalisme. Il est alors le condisciple de Marcel Proust au lycée Condorcet et les deux écrivains devaient rester très liés tout au long de leur vie. Il épouse en 1901 Geneviève Sardou (1875-1958), fille de Victorien Sardou, avec qui il eut pour fils François de Flers. Il est notamment l'oncle de l'Amiral Philippe Auboyneau.
Il a eu pour secrétaire le jeune Gaston Gallimard.
Un voyage en Orient à la fin de ses études, lui inspire ses premiers écrits : une nouvelle, La Courtisane Taïa et son singe vert, un conte, Ilsée, princesse de Tripoli et un récit de voyage, Vers l’Orient.
En dépit de ces divers genres abordés, il demeure avant tout auteur dramatique. Il écrit d’abord en collaboration avec Gaston Arman de Caillavet des comédies gaies et spirituelles, telles que Le Sire de Vergy (1903), Les Sentiers de la vertu (1903), Pâris ou le bon juge (1906), Miquette et sa mère (1906), Primerose (1911), L’Habit vert (1913). Pendant quinze ans, le duo règne en maître sur le vaudeville français et signent de plus le livret Fortunio, comédie lyrique mis en musique par André Messager, d'après Le Chandelier d'Alfred de Musset.
Après la mort de Caillavet, survenue en 1915, Robert de Flers se retrouve seul sur le théâtre de la Première Guerre mondiale, où il joue entre la France et la Roumanie un rôle diplomatique de premier plan. La paix revenue, il collabore avec Francis de Croisset : Les Vignes du Seigneur (1923), Les Nouveaux Messieurs (1925), Le Docteur miracle (1926). Ensemble, ils donnent en outre le livret de l’opérette Ciboulette (1923), sur une musique de Reynaldo Hahn.
Il est également conseiller général de la Lozère. Dès 1898, il s’était engagé avec Gaston Arman de Caillavet, et aux côtés d'Émile Zola, dans la défense de l’innocence d’Alfred Dreyfus.
L’auteur de L’Habit vert, comédie qui raille l’Académie française, est lui-même élu quai de Conti le au fauteuil (no 5) de Pierre de Ségur. Son buste est exécuté par le statuaire Philippe Besnard.
En 1921, Robert de Flers devient directeur littéraire du Figaro.
Il est élevé au rang de commandeur de la Légion d'honneur[2].
Mort le à Vittel[3], il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (18e division).
Flers vu par Benda
« Il me représentait une race d'esprits : ceux qui ne savent que l'anecdote, l'individu, le pittoresque, s'y montrent de vrais virtuoses (celui-ci était un merveilleux conteur) et sont devant les idées, pris d’une sorte d'hostilité fébrile comme sous une injure personnelle. »
— Julien Benda, Un régulier dans le siècle, 1938
Ĺ’uvres
- La Courtisane TaĂŻa et son singe vert (1896)
- Le Rire du Sphinx (1896)
- Vers l'Orient (1896)
- Ilsée, princesse de Tripoli (1897), édité par Henri Piazza
- Entre cœur et chair (1899)
- Le Théâtre et la Ville : Essais de critique, notes et impressions (1900)
- Les Travaux d'Hercule, opéra bouffe en trois actes, avec Gaston Arman de Caillavet, musique de Claude Terrasse,
- Chonchette, opéra bouffe en 1 acte, avec Gaston Arman de Caillavet, musique de Claude Terrasse, Paris, théâtre des Capucines,
- Le cœur a ses raisons..., comédie en 1 acte, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre de la Renaissance,
- Le Sire de Vergy, opéra bouffe en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, musique de Claude Terrasse, Paris, théâtre des Variétés,
- Les Sentiers de la vertu, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre des Nouveautés,
- La Montansier, comédie historique en 4 actes et un prologue, avec Gaston Arman de Caillavet et Henry Ibels, Paris, théâtre de la Gaîté, : une évocation de Marguerite Brunet, dite Mademoiselle Montansier
- Monsieur de La Palisse, opéra-bouffe en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, musique de Claude Terrasse, Paris, théâtre des Variétés,
- L'Ange du foyer, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre des Nouveautés,
- La Chance du mari, comédie en un acte, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre du Gymnase,
- Pâris ou le Bon juge, opérette en 2 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, musique de Claude Terrasse, Paris, théâtre des Capucines,
- Miquette et sa mère, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre des Variétés,
- Fortunio, comédie lyrique en 4 actes et 5 tableaux, d'après Le Chandelier d'Alfred de Musset, avec Gaston Arman de Caillavet, musique d'André Messager, Paris, Opéra-Comique,
- L'amour veille, comédie en 4 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, Comédie-Française,
- L'Éventail, comédie en 4 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre du Gymnase,
- Le Roi, comédie en 4 actes, avec Gaston Arman de Caillavet et Emmanuel Arène, Paris, théâtre des Variétés,
- L'Âne de Buridan, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre du Gymnase,
- Le Bois sacré, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, Théâtre des Variétés,
- La Vendetta, drame lyrique en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, d'après une nouvelle de Loriot-Lecaudey, musique de Jean Nouguès, Opéra de Marseille,
- Papa, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre du Gymnase,
- Primerose, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, Comédie-Française,
- L'Habit vert, comédie en 4 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre des Variétés,
- La Belle Aventure, comédie en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet et Étienne Rey, Paris, théâtre du Vaudeville,
- Béatrice, légende lyrique en 4 actes, d'après Charles Nodier, avec Gaston Arman de Caillavet, musique d'André Messager, 1914
- Monsieur Brotonneau, pièce en 3 actes, avec Gaston Arman de Caillavet, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- Le Retour, comédie en 3 actes, avec Francis de Croisset, Paris, théâtre de l'Athénée,
- La Petite Table (1920)
- Beaune, ses vins, son HĂ´tel-Dieu (1921)
- Sur les chemins de la guerre. (France-Roumanie-Russie) (1921)
- Hugues Delorme chez les fées (1922)
- La Langue française et la Guerre (1922)
- Cydalise et le Chèvre-pied, ballet en deux actes et trois tableaux, avec Gaston Arman de Caillavet, musique de Gabriel Pierné, 1923
- Le Jardin du paradis, conte lyrique en quatre actes, d'après Hans Christian Andersen, avec Gaston Arman de Caillavet, musique d'Alfred Bruneau, 1923
- Les Vignes du Seigneur, comédie en trois actes, avec Francis de Croisset, théâtre du Gymnase,
- Ciboulette, opérette en trois actes et quatre tableaux, avec Francis de Croisset, musique de Reynaldo Hahn, Paris, théâtre des Variétés,
- Romance, pièce en 3 actes, d'après Edward Sheldon, avec Francis de Croisset, Paris, théâtre de l'Athénée,
- Les Nouveaux Messieurs, comédie en 4 actes, avec Francis de Croisset, Paris, théâtre de l'Athénée,
- Le Docteur Miracle, avec Francis de Croisset, 1927
- Le Sentiment religieux et la Science. Enquête auprès des membres de l'Académie des sciences (1928)
- Le Souvenir, avec Francis de Croisset, 1929
- Les Précieuses de Genève, avec Francis de Croisset, 1929
Adaptation au cinéma
- 1929 : Les Nouveaux Messieurs est réalisé par Jacques Feyder.
- En 1932, Reinhold Schünzel réalise une version allemande Das Schöne Abenteuer puis avec Roger Le Bon, une version française La Belle Aventure (une adaptation de la pièce La Belle aventure), avec Jean Périer et Paule Andral.
- En 1933, René Guissart réalise le film français Primerose (une adaptation de la pièce du même nom) avec Madeleine Renaud et Henri Rollan.
- En 1936, Pierre Colombier réalise le film français Le Roi (une adaptation de la pièce du même nom) avec Victor Francen, Raimu et Gaby Morlay.
- En 1937, Roger Richebé réalise le film français L'Habit vert (une adaptation de la pièce du même nom) avec Elvire Popesco et Meg Lemonnier.
- En 1937, Henry Roussel réalise le film français L'amour veille (une adaptation de la pièce du même nom) avec Henri Garat et Jacqueline Francell.
- En 1937, Léon Mathot réalise le film français L'Ange du foyer (une adaptation de la pièce du même nom) avec Lucien Barouxet Betty Stockfeld.
- En 1939, Léon Mathot réalise le film français Le Bois sacré (une adaptation de la pièce du même nom) avec Elvire Popesco et Gaby Morlay.
- 1939, Alexandre Esway réalise le film français Monsieur Brotonneau (une adaptation de la pièce du même nom) avec Raimu et Josette Day.
- 1942, Robert Péguy réalise un film français intitulé Dernière aventure (une adaptation de la pièce Papa), avec Jean-Max, Pierre Dux.
- 1949, Henri-Georges Clouzot réalise le film français Miquette et sa mère (une adaptation de la pièce du même nom) avec Danièle Delorme, Bourvil et Louis Jouvet.
Armes
Image | Armoiries |
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Marie, Joseph, Louis, Camille, Robert de La Motte-Ango de Flers (†1927), Marquis de La Motte-Lézeau, Comte de Flers, Commandeur de la Légion d'honneur, dramaturge, académicien.
Écartelé : aux 1 et 4, de gueules à une tête d'homme d'argent, posée de profil, les cheveux hérissés d'or (Pellevé) ; aux 2 et 3, de gueules à 9 macles d'or 3, 3, 3 (Rohan) ; sur le tout parti : a. d'azur à trois annelets d'or (Ango) ; b. d'azur à trois lis de jardin au naturel et une bordure de gueules, chargé de 8 besants d'or (Lézeau) Devise: Mens consensia rectis |
Hommages, postérité
- La rue Robert-de-Flers dans le 15e arrondissement de Paris porte son nom.
- Une place à Pont-l'Évêque porte son nom.
- Une statue en bronze le représentant, réalisée par Philippe Besnard est inaugurée le sur la place ci-dessus, à Pont-l'Évêque. En 1941, elle est déboulonnée et fondue sous le régime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Le piédestal resté vide, est déplacé par la suite dans le parc situé derrière la mairie.
- Un médaillon le représentant est à l'hôtel de ville de Pont-l'Évêque. Il est offert en 1963 à la ville par son fils François.
Notes et références
- Archives départementales du Calvados, acte de naissance n°70 dressé à Pont-l’Évêque le 25/11/1872, vue 283/438
- « Dossier de l'ordre de la Légion d'honneur de Marie Joseph Louis Camille de La Motte Ango de Flers », base Léonore, ministère français de la Culture
- (taper) Robert de Flers - Acte de décès n° 27/1927 sur les gens du cinéma.com, consulté le 11 mai 2017
- Acte de décès n° 27/1927 de Vittel, né Marie, Joseph, Louis, Camille, Robert de la Motte-Ango marquis de Flers
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Pierre Barillet, Les Seigneurs du rire : Flers - Caillavet - Croisset, Paris, Arthème Fayard, 1999
Liens externes
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- Allociné
- (de + en) Filmportal
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