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Gaîté-Lyrique

salle de spectacle parisienne, 3e arrdt

Pour les articles homonymes, voir Gaîté.

Ne doit pas être confondu avec le théâtre de la Gaîté-Montparnasse dans le 14e arrondissement.

Gaîté-Lyrique
Description de cette image, également commentée ci-après
La Gaîté-Lyrique en 2011.
Lieu Paris IIIe, Drapeau de la France France
Coordonnées 48° 51′ 59,5″ nord, 2° 21′ 12″ est
Architecte Alphonse Cusin
Inauguration 1792 (boulevard du Temple)
1862 (rue Papin)
2011 (réouverture)
Fermeture 1862 (boulevard du Temple)
1978 (rue Papin)
Anciens noms salle du Temple
Spectacle des Grands Danseurs (1763-1772)
théâtre des Grands Danseurs du Roi (1772-1789)
théâtre de la Gaîté (1789-1795 ; 1807-1862)
théâtre d'Émulation (1795-1807)
salle des Arts-et Métiers
théâtre de la Gaîté (1862-1875 ; 1881-1903 ; 1904-1907)
Théâtre-Lyrique-National (1876-1878)
Opéra-Populaire (1879-1880)
Opéra-Municipal de la Gaîté (1903-1904)
théâtre de la Gaîté-Lyrique (1908-1974)
théâtre de la Musique (1967-1968)
Gestionnaire Société d'Exploitation de la Gaîté Lyrique
Direction Laëtitia Stagnara
Site web gaite-lyrique.net

Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Gaîté-Lyrique
Géolocalisation sur la carte : 3e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 3e arrondissement de Paris)
Gaîté-Lyrique

La Gaîté-Lyrique, anciennement théâtre de la Gaîté, est une salle de spectacle parisienne située 3bis rue Papin (3e) et reconvertie en centre culturel consacré aux arts numériques et aux musiques actuelles en 2011.

Ce site est desservi par les stations de métro Réaumur - Sébastopol, Arts et Métiers et Strasbourg - Saint-Denis.

Historique

Le premier théâtre de Nicolet.

1763-1862 : la première Gaîté

En 1759, Jean-Baptiste Nicolet (1728-1796) installe sur le boulevard du Temple un spectacle dans la tradition du théâtre de la foire, qui attire un public grandissant malgré les plaintes de la Comédie-Italienne, officiellement protégée par privilège. En 1772, la troupe de Nicolet obtient la dénomination royale de théâtre des Grands Danseurs du Roi, rebaptisé en 1789 théâtre de la Gaîté et Grands Danseurs, puis simplement théâtre de la Gaîté en 1792.

En 1795, Nicolet passe la main à Louis-François Ribié qui crée le théâtre d'Émulation mais jette l'éponge quatre ans plus tard. Redevenue Gaîté et dédiée au mélodrame, la salle est entièrement reconstruite en 1808 par l'architecte Antoine Peyre et dotée désormais d'une capacité de 1800 places. Le dramaturge René-Charles Guilbert de Pixerécourt, à qui la salle doit en grande partie son succès, en prend la direction de 1825 à 1830. Détruite par un incendie en 1835 pendant une répétition générale, elle est immédiatement reconstruite d'après les plans d'Alexandre Bourlat. Montigny (1838-1844), Horace Meyer (1838-1849), Hippolyte Hostein (1849-1858) et Alfred Harmant (1858-1862) se succèdent avec le même bonheur à la tête de la salle. Frédérick Lemaître y joue Paillasse en 1850 et Joseph Fauveau en 1854. Fréquenté par toute la bonne société du Second Empire, il accueille Napoléon III et son épouse. Cette notoriété lui vaut, lors de son expropriation en 1862 pour permettre le percement de la place de la République, d'être aussitôt transféré dans une salle édifiée presque à l'identique par l'architecte Alphonse Cusin square des Arts-et-Métiers.

1862-1986 : le temple de l'opérette

Le théâtre de la Gaîté de 1835 à 1862.

Succédant à Louis Dumaine, Victor Koning et Pierre Grivot, Jacques Offenbach, qui prend la direction de la Gaîté en et la consacre dès lors à l'art lyrique. Albert Vizentini, son chef d'orchestre, lui succède en 1875[1]. Entre le au , sous l'appellation Théâtre-Lyrique-National (également appelé Théâtre-National-Lyrique ou Opéra-National-Lyrique), il crée plusieurs opéras tels Paul et Virginie de Victor Massé ou Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns.

Il est baptisé théâtre municipal de la Gaîté-Lyrique (ou Théâtre lyrique municipal de la Gaîté) en 1908. En 1918, les Ballets russes de Serge Diaghilev s'y produisent avec un immense succès. Dans les années 1930, Le Pays du sourire y est créé avec Willy Thunis.

Après la Seconde Guerre mondiale, Henri Montjoye et son épouse Germaine Roger prennent la direction du théâtre. De nombreux succès sont alors créés : Andalousie, Chevalier du ciel, Chanson gitane avec André Dassary et Marina Hotine et Visa pour l'amour avec Luis Mariano, Collorado avec Michel Dens, Minnie Moustache avec les Compagnons de la chanson. Le théâtre ferme en 1963 pour cause de déficit. Il nécessite d'importants travaux que la ville de Paris n'est pas disposée à financer et reste à l'abandon. À partir de 1967, il ouvre épisodiquement. En 1974, le Carré Silvia-Monfort et la première école de cirque s'y installent pour quatre ans. Le service de sécurité de la Direction des domaines de la Ville de Paris interdit l'usage de la salle à l'italienne qui comptait 1 500 places, avec une fosse d'orchestre pouvant accueillir une quarantaine de musiciens. Pour séparer la scène de la salle, un grand mur en béton est alors construit dans l'ancienne salle à l'italienne. En lieu et place de la scène, une nouvelle salle est réalisée. Au vu des risques d'incendie, six pompiers sont de service les premiers soirs de représentations. Pour créer une deuxième salle plus petite, l'installation d'un plancher condamne le hall et l'escalier de marbre.

Le théâtre est dans un triste état et a un besoin essentiel de restauration pour ne pas sombrer. Jacques Chirac, maire de Paris, débloque les fonds pour réaliser les travaux tant attendus en 1977. Ils sont d'abord remis à plus tard et n'auront jamais lieu[2]. Le site est laissé à l'abandon. Au début des années 1980, le dôme magistral de la salle menace de s'effondrer et une portion de la grande salle est bétonnée faute de mieux[3]. En 1984, le théâtre est classé à l'inventaire des monuments historiques.

1989-1991 : Planète magique

En 1989, le théâtre transformé en parc d'attractions est inauguré sous le nom Planète magique selon le projet de Jean Chalopin. La façade, le foyer de l'Impératrice Eugénie et le hall d'entrée sont rénovés. Par contre, la grande salle à l'italienne est détruite. Le nouveau projet qui a transfiguré le théâtre est un échec. Le parc fait faillite et en 1991, le théâtre ferme de nouveau[4].

2011 : un lieu des cultures à l'ère du numérique

Façade de la Gaîté-Lyrique, rue Papin, en 2021.

En 2001, sous l'impulsion de Bertrand Delanoë, la Ville de Paris prend la décision d'y créer un centre culturel consacré aux arts numériques et aux musiques actuelles. Prévu à l'origine pour ouvrir en 2005[5], le projet architectural définitif n'est validé qu'en . Les travaux débutent en [6], la délégation de service public étant confiée à l'architecte Manuelle Gautrand. Les travaux s'achèvent en , l'inauguration de ce nouvel établissement a lieu le et son ouverture au public le [7]. Jérôme Delormas est alors chargé de la gestion, de la direction et de la direction artistique. Bien que la rénovation du bâtiment soit conséquente, le projet veut respecter les parties historiques du bâtiment. Ainsi, la Gaîté-Lyrique se présente comme un « bâtiment outil » au service des artistes et des thématiques mises en place chaque année.

Il se présente comme un endroit pour comprendre les relations entre les progrès techniques et l’évolution des formes artistiques en permettant la rencontre de la culture, de l’histoire et de la modernité. Il témoigne ainsi de l’hybridation des médias propre à l’expression artistique du XXIe siècle. Cet établissement culturel de la Ville de Paris est géré, en délégation de service public, par un groupe financier composé de la maison de disques Naïve, et la société Ineo. Le budget annuel de fonctionnement était en 2011 de 9,5 millions d’euros, dont 5,45 de subvention municipale.

Expositions

La Gaîté-Lyrique programme plusieurs grandes thématiques chaque année qui se déclinent en expositions, festivals, conférences, projections, ateliers ou concerts.

  • -  : Public Domaine
  • -  : Rafael Lozano - Hemmer - Trackers
  • 7 -  : Pictoplasma
  • 1er février –  : 2062, l’exposition
  •  : Le futur est maintenant
  • – 12 aout 2012 : Le parcours joue le jeu (ceci n’est pas une exposition)
  •  : HELLO H5, l'exposition
  •  : Network Hack
  •  : Arrrgh ! Monstres de mode
  • 7- : Capitaine futur et les Super Pouvoirs
  • – 25 aout 2013 : Say Watt ? Le culte du sound system
  •  : The Happy Show
  • 13- : FAME Film & Music Experience (1re édition - festival)
  • -  : Motion Factory : Les Ficelles du monde animé[8]
  • -  : Capitaine futur et le voyage extraordinaire
  • -  : Oracles du design : un regard sur la collection design du Centre national des arts plastiques
  • -  : Paris Musique Club
  • -  : Extra Fantômes : les vrais, les faux, l'incertain
  • -  : Lanceurs d'alerte
  • -  : Aéroports / Ville-Monde

Infrastructures actuelles

Le foyer de l'Impératrice Eugénie.
Le hall d'entrée.

Depuis 2011, le théâtre de la Gaîté est consacré aux arts numériques et aux musiques actuelles. C'est un espace de création et de diffusion d’une surface de 11 000 m2 sur cinq niveaux accessibles au public et deux niveaux privatifs, il propose :

  • la grande salle (300 places assises ou 750 debout) ;
  • la petite salle (70 places assises ou 150 debout) ;
  • la chambre sonore (6 à 8 places) ;
  • l'auditorium (130 places assises) ;
  • le plateau média : espace de programmation en libre accès. Lieu de vie, il propose des rencontres, tables rondes, invitations à des médias, performances et autres formes liées à la création contemporaines. Il permet de capter et diffuser en direct sur Internet, sous forme vidéo et/ou sonore ce qui s’y passe.
  • 1 000 m2 d'espaces d'exposition
  • l'espace jeux vidéo : un accès libre proposant des sélections autour de jeux choisis parmi une vaste collection de titres actuels et anciens, mettant l'accent sur le jeu indépendant
  • le centre de ressources : en accès libre il propose plus de 2 000 ouvrages autour des cultures numériques abordant des thèmes tels que la musique, la danse, le graphisme, la BD, les jeux vidéo, l’architecture, le design, les mathématiques, la physique, la sociologie, la philosophie et les médias. C'est aussi un espace de programmation qui organise : des ateliers, des débats, des performances, des rencontres, des lancements de livres, des journées professionnelles, des confrontations demandeurs d'emploi/chefs d'entreprise...
  • le foyer historique (proposant un bar)
  • 1 studio de répétition (ou de tournage)
  • 1 studio d'enregistrement
  • 3 studios multimédia
  • la boutique
  • le café
  • l'espace de création

Façade du bâtiment

Elle mesure 18 mètres de long et se compose de cinq arcades au rez-de-chaussée. Au-dessus, une loggia sur laquelle se trouvent deux sculptures de 2,30 mètres : à gauche, La Comédie personnifié par Scapin de Molière (statue d'Amédée Doublemard) et à droite Le Drame sous les traits de Hamlet de Shakespeare (œuvre d'Eugène Louis Godin). Le premier étage est également composé de cinq arcades avec des portes qui s'ouvrent sur le foyer historique. Ces portes sont garnies de médaillons peints par Armand Félix Marie Jobbé-Duval qui représentent les bustes de Schiller, Beaumarchais, Racine, Molière et Shakespeare.

  • Partie supérieure de la façade conçue par Alphonse Cusin.

  • La Comédie, œuvre d'Amédée Doublemard ornant le côté gauche de la façade.

  • Cartouche où est inscrit le nom de l’établissement.

Notes et références

  1. Jean-François Holvas, La Véritable Histoire de la Gaité-Lyrique : Acte I 1862-1883, Bretteville-sur-Odon, Inf'opérette, (lire en ligne)
  2. « 1974 : Le nouveau Carré de Silvia Monfort »
  3. « Historique du bâtiment »
  4. « 1986 : La Planète magique de Jean Chalopin »
  5. « Le théâtre de la Gaîté-Lyrique reprendra vie », Le Parisien, 21 septembre 2002.
  6. « Travaux au théâtre parisien de la Gaîté-Lyrique », lemoniteur.fr.
  7. « Les 15 nouveaux lieux parisiens de l'année », Le Figaro, .
  8. Motion Factory sur le site officiel.

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Préfecture du département de la Seine. Direction des travaux, « Théâtre de la Gaité », dans Inventaire général des œuvres d'art appartenant à la Ville de Paris dressé par le service des beaux-arts, t. 1 Édifices civils, Paris, Imprimerie centrale des chemins de fer A. Chaix et Cie, (lire en ligne), p. 55-59
  • Philippe Chauveau, Les théâtres parisiens disparus : 1402-1986, Paris, L’Amandier, , 586 p. (ISBN 2-907649-30-2), p. 267-286 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes

Liens externes

Liens sur l'historique du Théâtre