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Emmanuel Godo

Emmanuel Godo, né en 1965 à Chaumont-en-Vexin (Oise), est un poète, écrivain et essayiste français. Agrégé de lettres, docteur ès lettres, il est professeur de littérature en classes préparatoires au lycée Henri-IV de Paris. Il est aussi universitaire, enseignant à l'Université catholique de Lille. Critique, auteur d'essais littéraires, il s'est spécialisé dans les rapports entre la littérature et l'expérience intérieure, en particulier la spiritualité. Son travail critique se place sous le signe de Maurice Blanchot et de Georges Bataille.

Emmanuel Godo
Biographie
Naissance
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Biographie

En 1987, il sort diplômé d'un master en lettres modernes de l'université Paris-Sorbonne Paris IV (Sorbonne Université). Ses premiers travaux sont consacrés à l'œuvre littéraire de Maurice Barrès. Sa thèse est publiée en 1995 aux Presses universitaires du Septentrion sous le titre La Légende de Venise, Maurice Barrès ou la tentation de l'écriture. Sur Barrès, Emmanuel Godo publie en 1998 aux éditions Kimé les actes d'un colloque, Ego scriptor, Maurice Barrès et l'écriture de soi qui réunit des études, dont le dernier texte publié de Jean-Marie Domenach. En 2004 il publie, en collaboration avec Jean-Michel Wittmann, une édition commentée des Déracinés de Maurice Barrès aux éditions Honoré Champion.

Il dirige, dans le cadre de l'Université catholique de Lille, des colloques de littérature publiés aux éditions Imago (diffusion PUF) : La conversion religieuse (2000), Littérature, rites et liturgies (2002), La Prière de l'écrivain (2004).

Ă€ partir de 2001, Emmanuel Godo Ă©largit son champ de recherche : de Victor Hugo Ă  Jean-Paul Sartre, de GĂ©rard de Nerval Ă  Paul Claudel, d'Alfred de Musset Ă  LĂ©on Bloy.

La rencontre avec le photographe Louis Monier le conduit à écrire un hommage à sa région d'adoption, la Flandre : Flandre, terre d'eau et de ciels, éditions Sud-Ouest, 2011.

Grâce au soutien amical des écrivains Jean-Pierre Lemaire, Sylvie Germain et Colette Nys-Mazure, il publie, en 2012, son premier ouvrage de fiction, Un prince, dans la collection « Littérature ouverte », aux éditions Desclée de Brouwer.

Même s'il se consacre toujours à la critique littéraire, Emmanuel Godo infléchit plus nettement son œuvre vers la création à partir de 2017. Première étape : une exploration méditative des territoires personnels entreprise aux éditions Salvator, sous la forme d'une trilogie - Ne fuis pas ta tristesse (2017), Mais quel visage a ta joie (2019), La Mort ? Non, l'amour (2021).

Deuxième étape : l'écriture d'auto-fiction avec Les Trois Vies de l'écrivain Mort-Debout (éditions des Busclats, 2018). L'ouvrage, né de la rencontre avec Marie-Claude Char et Michèle Gazier, prend la forme d'un journal imaginaire dans lequel un certain Godo Page d'aide sur l'homonymie questionne son rapport à la matière littéraire.

Mais l'étape la plus importante de cette évolution concerne la poésie. En juin 2018, les éditions Gallimard, à l'instigation de Guy Goffette, décident d'accueillir dans la collection Blanche, le premier recueil d'un écrivain chez qui la poésie agit depuis toujours comme une source souterraine : Je n'ai jamais voyagé.

En mars 2020, les éditions Gallimard publient le deuxième recueil de poèmes d'Emmanuel Godo : Puisque la vie est rouge. Dans ce deuxième recueil s'approfondit, selon Grégoire Roos, le « face-à-face, non pas avec l'inconnu, mais avec un invisible rendu visible[1]. » Pour Jean-Michel Maulpoix, ce recueil est marqué par la tension fondamentale entre absence et présence : « Même s’il nourrit toujours en cachette des rêves de haut lyrisme et voudrait bien cueillir encore la fleur de ce « rouge idéal » que cultivaient ses aînés, ses vers sont de la prose coupée, à basse tension : le peu de poésie restant possible après que s’est étranglé le chant. Plus question de débattre de l’absolu, non plus que de faire chatoyer la croyance, quand « le squelette de Dieu tremble là-bas » et que « les voisins s’engueulent de l’autre côté du monde ». Cependant, une autre altercation, très ancienne, se poursuit sur le papier : elle opposa naguère le spleen à l’idéal, le fini à l’infini, et l’espérance au désespoir. À présent elle se fait encore l’écho de « L’Éternité en nous/ Qui ne veut pas mourir », et continue d’aligner sur la page « les mots pour ce qui ne peut pas vivre"

Dans la nouvelle édition de son Anthologie protestante de la poésie française (Labor et Fides, 2020), Philippe François présente quelques textes d'Emmanuel Godo dont le poème final de Je n'ai jamais voyagé : « Supplique pour mourir dans un merci ».

Durant l'été 2019, il publie une série de six articles consacrés à Paul Claudel dans les cahiers Les Essentiels de l'hebdomadaire La Vie. Enrichis d'un prologue et d'un épilogue en forme de prière à Paul Claudel, ces articles donnent lieu à une publication aux éditions Salvator : Une Saison avec Claudel. Il devient depuis lors chroniqueur régulier de La Vie.

En octobre 2019, il publie un roman aux éditions du Cerf, Conversation, avenue de France, entre Michel Houellebecq, écrivain et Évagre le Pontique, moine du désert, fiction en forme de fable qui pose la question du rôle de l'écrivain dans la société du spectacle[2].

Publications

RĂ©cits

Essais

Poésie

  • Je n'ai jamais voyagĂ©, Gallimard, 2018.
  • Puisque la vie est rouge, Gallimard, 2020.
  • Les ÉgarĂ©es de NoĂ«l, Gallimard, 2023.

Bibliographie

  • StĂ©phane ZĂ©kian, « Histoire de la conversation par Emmanuel Godo », La Nouvelle Revue française, avril 2004, no 569, p. 327–331.
  • Dominique Cupillard, "Sur Paul Claudel, la vie au risque de la joie d'Emmanuel Godo", Études, novembre 2005, p. 563–564.
  • Jean-Nicolas Illouz, "Sur Nerval ou la raison du rĂŞve d'Emmanuel Godo", Revue d'histoire littĂ©raire de la France, juin 2009, p. 466–468
  • Jean-Pierre Jossua, "Sur Une grâce obstinĂ©e, Musset", Revue des sciences philosophiques et thĂ©ologiques, Vrin, avril-juin 2011, p. 476–477.
  • Laure Helms, "Sur Je n'ai jamais voyagĂ©", Études, janvier 2019.
  • Luc Vigier, "Sur Je n'ai jamais voyagĂ©", Quinzaines, no 1208, fĂ©vrier 2019.
  • SĂ©bastien Lapaque, "Sur Je n'ai jamais voyagĂ©", Revue des deux mondes, dĂ©cembre 2018-janvier 2019.
  • Astrid de Larminat, "Emmanuel Godo, poète corps et âme", Le Figaro littĂ©raire, no 23203, 21 mars 2019.
  • Alexia Vidot, "Emmanuel Godo, poète de la joie", La Vie, no 3842, Les Essentiels, 18 avril 2019.
  • Alix de Boisset, "En attendant Godo", entretien sur le site Ikoness, 21 novembre 2019.
  • GrĂ©goire Roos, "Sur Puisque la vie est rouge", Études, septembre 2020.
  • Gildas Labey, "Sur La mort ? non, l'amour", Études, juillet 2021.

Notes et références

  1. « Puisque la vie est rouge d'Emmanuel Godo », sur Revue Études - Culture contemporaine (consulté le )
  2. (en) « En attendant Godo », sur I K O N E S S, (consulté le )

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