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Exotisme

L'exotisme (du grec tardif exĂŽ- « au-dehors », exĂŽtikos « Ă©tranger, extĂ©rieur ») est un phĂ©nomĂšne culturel de goĂ»t pour l'Ă©tranger. Le phĂ©nomĂšne se constate Ă  plusieurs reprises dans l'histoire des civilisations en expansion. La curiositĂ© de la sociĂ©tĂ© romaine pour les religions en marge de l'Empire, ou les temps d'ouverture de la Chine Ă  la culture europĂ©enne pourraient relever de l'exotisme. Cependant, cette attitude s'exprime avec plus d'amplitude et de variĂ©tĂ© en Occident, en raison de la mondialisation : des grandes dĂ©couvertes au commerce globalisĂ© actuel, en passant par le colonialisme. Avec Claude LĂ©vi-Strauss, l'occident devient une culture anthropologique. Ce qui est Ă©tranger n'est pas confondu avec l'imitation qu'en fait l'occident. Une crĂ©ation d'inspiration Ă©trangĂšre cesse d'ĂȘtre exotique dĂšs lors qu'elle inspire en retour un individu Ă©tranger, comme l'impressionnisme au Japon ou Picasso dans des pays d'Afrique.

Au XVIIe siĂšcle, la sociĂ©tĂ© française se passionne pour les voyages : l'arrivĂ©e du « grand mamamouchi » dans Le Bourgeois gentilhomme de MoliĂšre (1670) est un signe annonciateur, puis on compte la traduction de Les Mille et Une Nuits par Antoine Galland (1704), les Lettres persanes de Montesquieu (1721) et Bougainville qui narre ses multiples voyages. Voltaire et Diderot profitent de cet intĂ©rĂȘt de l'exotisme pour critiquer la sociĂ©tĂ© par exemple dans Candide ou SupplĂ©ment au voyage de Bougainville. Depuis, le phĂ©nomĂšne s'est poursuivi dans les arts plastiques, la musique, la philosophie, dans toutes les expressions culturelles. MĂȘme s'il y a parfois des reflux, une mode comme la world music avec le design et les idĂ©es qu'elle vĂ©hicule montre que des consommateurs occidentaux aiment toujours Ă  rĂȘver d'Ă©tranger.

L'orientalisme est genre de l'exotisme amalgamant toutes les cultures à l'est de l'Europe, mais aussi au Nord d'Afrique et l'Espagne (pour romantiques comme Washington Irving et Prosper Mérimée).

Art

En musique, l'exotisme est un genre dans lequel les rythmes, les mĂ©lodies et les instruments cherchent Ă  Ă©voquer l'atmosphĂšre de terres lointaines ou de temps reculĂ©s, avec par exemple le Daphnis et ChloĂ© et le Tzigane pour Violon et Orchestre de Maurice Ravel ou d'autres Ɠuvres de Debussy et de Rimsky-Korsakov. À la fin de la seconde guerre mondiale un courant musical intitulĂ© "Exotica" vit le jour aux États-Unis. Des musiciens comme Martin Denny ou Les Baxter s'inspirĂšrent de rythmes lointains (hawaiiens, caribĂ©ens notamment) et les mĂȘlĂšrent Ă  du jazz. Cet exotisme musical est animĂ© de mystĂšres et berce l'auditeur vers un doux rĂȘve lointain.

Tout comme l'orientalisme, l'exotisme en peinture et dans le domaine des arts décoratifs était associé avec l'opulence et la luxuriance des ornements.

L'exotisme en géographie

Définition « occidento-centrée »

Lion affamé, Henri Rousseau (1905)

Lorsqu’on cherche la dĂ©finition de l’adjectif « exotique » dans diffĂ©rents dictionnaires, les mots « Ă©trangers », « Ă©tranges » et « lointains » reviennent la plupart du temps. « Qui appartient Ă  des pays Ă©trangers et lointains[1]. « Qui provient ou appartient Ă  un pays lointain. Exemple : Des fruits exotiques. Synonyme : Ă©trange », nous indique Linternaute[2]. Ce dernier point semble confirmĂ© par le dictionnaire Reverso, entre autres, qui dresse une liste de synonymes se rapportant tous de prĂšs ou de loin au fait d’ĂȘtre bizarre[3]. Mais « Ă©trange » ou « bizarre » pour qui ? « Lointain » depuis oĂč ?

Le gĂ©ographe Jean-Francois Staszak rappelle que le terme « exotique » est ce que les linguistes appellent un embrayeur : un mot dont la signification dĂ©pend du contexte dans lequel il est Ă©noncĂ©, relevant du discours et non du rĂ©cit. « Exotique » est Ă  classer dans la mĂȘme catĂ©gorie que des dĂ©ictiques spatiaux comme « ici » et « lĂ -bas », par exemple[4]. Sortis de leur contexte, ils ne veulent plus dire grand chose. L’exotisme ne peut donc pas ĂȘtre un fait, ou une caractĂ©ristique absolue ; il s’agit d’un point de vue relatif, un discours, un ensemble de valeurs et de reprĂ©sentations Ă  propos de quelque chose. Et ce point de vue, c’est celui de l’Occidental. Les habitants des pays dits « exotiques » ne vont pas considĂ©rer les fruits qu’ils mangent au quotidien, la faune et la flore qui les entourent comme Ă©tranges, Ă©trangers ou lointains. « Exotique » est d’ailleurs souvent synonyme de « tropical », ce qui lĂ  aussi relĂšve d’une catĂ©gorie gĂ©ographique crĂ©Ă©e par l’Occident ; les zones tropicales peuvent en effet ĂȘtre vues comme lointaines depuis la zone dite « tempĂ©rĂ©e », mais les habitants de ces zones eux-mĂȘmes ne vont sĂ»rement pas voir leurs propres rĂ©gions comme lointaines, ni bizarres[5].

Concept géographique

BronisƂaw Malinowski avec des habitants des Îles Trobriand en 1918

Les dĂ©finitions du terme reflĂštent ainsi la tendance du point de vue occidental Ă  se considĂ©rer comme allant de soi, Ă  se positionner comme Ă©tant la norme. Cet Occidentalo-centrisme dĂ©coule de la position hĂ©gĂ©monique que l’Occident a tenu depuis l’époque des grandes conquĂȘtes, de la pĂ©riode coloniale, et de l'Ă©poque contemporaine. Ceci s’est traduit au niveau gĂ©ographique par la dĂ©finition de certains centres – Paris, Londres, et d’autres capitales du monde occidental – des « ici » absolus. DĂ©finir ce qui est ici implique alors obligatoirement la dĂ©finition de ce qui est ailleurs, lĂ  ou les pĂ©riphĂ©ries[4].

Les distances matĂ©rielles et symboliques sont superposĂ©es : ce qui est loin gĂ©ographiquement de l’Occident est pensĂ© comme bizarre, anormal comparĂ© par exemple aux valeurs occidentales, aux habitudes. En termes d’échelles, Staszak affirme qu’il faut donc qu’il y ait suffisamment de distance physique pour qu’on considĂšre un lieu comme exotique ; l’échelle des continents en constitue une pertinente. Par exemple, un Français de la fin du XXe siĂšcle ne peut considĂ©rer l’Espagne comme exotique car elle est trop proche matĂ©riellement et symboliquement. Il peut cependant considĂ©rer le Maroc comme exotique.

L'exotisme provient donc d'un jugement de valeurs. Ainsi, il ne s’agit pas de diffĂ©rences objectives entre des lieux et des peuples, mais d’altĂ©ritĂ© : un groupe dominant se constitue comme « endogroupe », et construit un « exogroupe » dominĂ©, en pointant du doigt les diffĂ©rences – rĂ©elles ou imaginaires – motifs de discrimination potentielle[6].

Paradoxalement, bien que l’exotisme renvoie au bizarre et Ă  l’autre, il a des connotations plutĂŽt positives : un lieu exotique est un lieu attirant[4]. Il suscite la curiositĂ©, sĂ©duit le touriste et son appareil photo. L’exotisme en tant que concept gĂ©ographique implique donc de pouvoir apprĂ©cier d'une certaine façon ce qui est exotique. Tout ce qui est lointain et Ă©trange n’est pas forcĂ©ment exotique. Le gĂ©ographe Jean-Francois Staszak cite l’anthropophagie par exemple : cela suscite la curiositĂ©, mais on ne la considĂšre pas comme exotique, car on n’arrive pas Ă  apprĂ©hender ce phĂ©nomĂšne d’une maniĂšre positive. Ce qui est trop Ă©trange, trop bizarre, est repoussant. Il faut donc un juste milieu. N’est exotique que ce qui est suffisamment Ă©loignĂ© – matĂ©riellement et symboliquement – de notre quotidien, tout en restant mesurĂ©, acceptable, pas radicalement diffĂ©rent de nos habitudes et valeurs les plus fondamentales. « Le sauvage n’est exotique que quand c’est un bon sauvage »[7].

De cette maniĂšre, Ă  travers le temps, une plĂ©thore de lieux ont Ă©tĂ© vus ou considĂ©rĂ©s comme exotiques, lorsqu’ils offraient un dĂ©paysement suffisant – pour les touristes occidentaux par exemple – mais qu’ils garantissaient tout de mĂȘme une Ă©trangetĂ© mesurĂ©e, domestiquĂ©e. On constate ainsi que le concept d’exotisme, qui relĂšve Ă  la base plutĂŽt d’un imaginaire gĂ©ographique, a eu des influences tout Ă  fait rĂ©elles : flux touristiques intensifiĂ©s, transformation de paysages, de sociĂ©tĂ©s, d’économies, etc.[8]

L'exotisme : le cas de l'Orient

La Mort de Sardanapale, par EugĂšne Delacroix.

Le dĂ©veloppement de l’exotisme date de la pĂ©riode coloniale, oĂč ce goĂ»t pour l’Ailleurs grandit. C’est en dĂ©couvrant l’Autre et l’Ailleurs qu’on peut dĂ©velopper une certaine attirance pour lui. À cet Ă©gard, l’Orient a toujours constituĂ© un certain ailleurs exotique pour l’Occident. Edward SaĂŻd Ă©crit Ă  ce propos:

« L’Orient a presque Ă©tĂ© une invention de l’Europe, depuis l’AntiquitĂ© lieu de fantaisie, plein d’ĂȘtre exotiques, de souvenirs et de paysages obsĂ©dants, d’expĂ©riences extraordinaires, [
], de plus, l’Orient a permis de dĂ©finir l’Europe ( ou l’Occident), par contraste : son idĂ©e, son image, sa personnalitĂ©, son expĂ©rience, [
], l’orientalisme exprime et reprĂ©sente cette partie, culturellement et mĂȘme idĂ©ologiquement, sous forme d’un mode de discours, avec pour l’étayer, des institutions, un vocabulaire, un enseignement, une imagerie, des doctrines et mĂȘme des bureaucraties coloniales et des styles coloniaux »[9]

Ces propos montrent Ă  quel point la crĂ©ation d’un imaginaire occidental a pu donner naissance Ă  un mythe fantaisiste et un imaginaire gĂ©ographique. Le cas du Harem, entre autres, est un exemple typique de l’exotisme de l’Orient. Ce mythe imaginaire a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par divers processus au fil du temps, comme les voyages, les rĂ©cits ou la peinture.

Le cas de la peinture

Femme grecque, par Lawrence Alma-Tadema.

Les plus grands peintres exotiques tels que Jean-Auguste Dominique Ingres ou Jean-LĂ©on GĂ©rĂŽme ont permis de crĂ©er cette imaginaire aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, avec les fameux tableaux, tels que La Grande Odalisque ou Le Bain turc. Ces tableaux reprĂ©sentent le Harem impĂ©rial ottoman, composĂ©s de femmes nues au hammam, fumant le narguilĂ©. Ces tableaux sont dits fantaisistes, car elles reprĂ©sentent de loin la rĂ©alitĂ©. Nous savons aujourd’hui que le Harem impĂ©rial n’a jamais pu ĂȘtre visitĂ© par des Ă©trangers avant la chute de l’Empire Ottoman. Aucune prĂ©sence Ă©trangĂšre ne fut permise dans cet espace hiĂ©rarchisĂ© et fragmentĂ©, mis Ă  part la famille du Sultan, les servantes au service de ces derniers, et les eunuques. Les propos de LeĂŻla Hanoum, fille du mĂ©decin du Palais et conseiller du Sultan, qui relate la vie quotidienne du Harem, apparaĂźt dĂšs lors comme une Ă©vocation sans prĂ©cĂšdent :

« Contrairement Ă  ce que l’on imagine en occident, jamais les dames du SĂ©rail, princesses ou suivantes, ne fumaient ni cigarettes, ni pipe, ni narguilĂ© »[10]

« Jusqu’à prĂ©sent, le harem du Grand SĂ©rail et le Hirkai Odassi (la chambre du Manteau sacrĂ©) demeurent deux de ces rares endroits sur terre qu’aucun pied anglo-saxon ou amĂ©ricain n’a encore foulĂ©. Comme autrefois le PĂŽle pour les explorateurs, comme toujours l’Everest pour les alpinistes, ainsi demeurent le Harem des Sultans et le Hirkai Sheriff pour les touristes »[11]

Les rĂ©cits divers sur la prĂ©sence de centaines de femmes au service d’un seul homme dans un lieu cloĂźtrĂ© attisent la curiositĂ© des EuropĂ©ens. DĂšs lors, les peintres vont y aller de leurs imaginaires pour reprĂ©senter un espace fantasmĂ©, Ă©trange, attirant aux yeux de l’homme occidental oĂč ces mƓurs sont considĂ©rĂ©s comme contraires Ă  la foi chrĂ©tienne. Ainsi la reprĂ©sentation de la nuditĂ© sexuelle de la femme est permise grĂące Ă  ces Ɠuvres d’art par un subtil moyen de contempler l’« Autre », l’exogroupe, celui qui ne fait pas partie de l’endogroupe occidental.

On peut aussi mentionner les cas de la musique comme 'les Mille et une Nuits", le rĂ©cit de GĂ©rard de Nerval « Voyage en Orient » en 1851, les Lettres persanes de Montesquieu, les Lettres de Lady Wortley Montagu, publiĂ©es en 1764. Mais encore "AziyadĂ© ou les DĂ©senchantĂ©es" de Pierre Loti, le consacrant comme chantre officiel de l’Empire ottoman.

Exotisation

Comment en vient-on Ă  considĂ©rer un lieu comme exotique ? L’exotisme n’est pas un Ă©tat de fait, il s’agit lĂ  d’un processus. Selon Peter Mason, historien des images, il y a deux moments. Dans un premier temps, il faut pouvoir aborder ce lieu, le dĂ©connecter de son contexte local, dans lequel il n’a Ă©videmment rien de bizarre. Il faut donc le dĂ©-contextualiser. DĂšs lors, dans un deuxiĂšme temps, il faut le placer dans le cadre occidental, le re-contextualiser. Ici, on peut alors l’observer selon notre point de vue, remarquer ce qu’il a d’étrange[12]. Ce processus, Staszak l’appelle ainsi « exotisation » : un changement de contexte, oĂč l’objet « exotisĂ© » est mis Ă  disposition des « exotisant ». Dans ce nouveau cadre, il paraĂźt alors effectivement bizarre. Le processus en question correspond Ă  un mouvement matĂ©riel, physique : les objets ou populations importĂ©s dans le contexte occidental et qui deviennent ainsi Ă©tranges vis-Ă -vis du local ; les endroits visitĂ©s par les touristes, qui interprĂštent de leur point de vue les dĂ©cors, mƓurs, peuples locaux, et les trouvent alors si Ă©tonnants[13].

Exotisme Souverain et Auto-exotisation

Affiche pour The Mikado (1885).

Comme vu plus haut, caractĂ©riser un lieu comme Ă©tant exotique revient par la mĂȘme occasion Ă  le considĂ©rer comme destination touristique propice. Le tourisme constituant pour de nombreux pays dits « en voie de dĂ©veloppement » un moyen non nĂ©gligeable d’engranger des retombĂ©es Ă©conomiques, certains États ou populations n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  se lancer de leur propre grĂ© dans le processus d’exotisation. C’est ce que le gĂ©ographe Lionel Gauthier appelle l’exotisme souverain, et Nathalie Schon l’« auto-exotisation »[14]. Dans ce cas de figure, l’indigĂšne dĂ©tourne le regard occidental Ă  son profit, agit sur la reprĂ©sentation que l’Occident a de lui. Ceci dans le but principal de se conformer aux attentes des touristes et gĂ©nĂ©rer des revenus, mais aussi parfois dans le but de revendiquer une identitĂ© propre[15].

Les cas illustrant ce procĂ©dĂ© sont nombreux, particuliĂšrement concernant la logique commerciale, visant le tourisme. Nicolas Bouvier, par exemple, dĂ©crit dans Chronique Japonaise comment les habitants d’un petit village trĂšs touristique du Japon profitent d’un jour de pluie – donc sans touristes – pour dĂ©laisser leurs costumes traditionnels de figurants et s’habiller en impermĂ©ables et casquettes de baseball – tout ce qu’il y a de plus occidental, et moins exotique donc. Lorsque les touristes sont lĂ , au contraire, les locaux s’habillent en fonction de leurs attentes, traditionnellement, exploitant ainsi leur cĂŽtĂ© exotique pour en tirer profit Ă©conomiquement[16]. Un autre exemple – parmi tant – est celui de Tahiti, donnĂ© par Jean-François Staszak. Dans les revues touristiques et sur place dans les sites spĂ©cifiques, des PolynĂ©siens sont en effet payĂ©s pour jouer « leur » rĂŽle. Ils portent des tenues (stĂ©rĂ©o)typiques – qu’ils ne portent pas dans la vie courante – afin de rĂ©pondre aux attentes des Occidentaux, dĂ©sireux de voir des vahinĂ©s par exemple[17]. Il s’agit donc d’une mise en scĂšne, comme c’est trĂšs souvent le cas dans le cadre de l’exotisme[18]. Les pays (auto-)exotisĂ©s n’hĂ©sitent ainsi pas Ă  transformer leur propre paysage en dĂ©cor, comme s’il s’agissait d’un spectacle, pour que le touriste y trouve ce qu’il espĂ©rait dĂ©couvrir[19]. De la sorte, de nombreuses destinations touristiques finissent alors par se ressembler, car on a formatĂ© ces mĂȘmes paysages en fonction des attentes stĂ©rĂ©otypĂ©es des touristes[20].

Exotisme : un concept fourre-tout ?

Le fait que le mot « exotique » soit un embrayeur, et qu’il n’ait un sens donc qu’au vu du contexte dans lequel il est Ă©noncĂ©, conduit Ă  certaines dĂ©rives. Aujourd’hui, le terme est en effet un peu fourre-tout. Lorsqu’on tape « exotique » sur Google par exemple, outre les diffĂ©rentes dĂ©finitions proposĂ©es, les rĂ©sultats renvoient Ă  des sites bien divers, tous ayant des propos et objectifs relativement distincts. On y trouve des sites commerciaux, des boutiques, des restaurants, spĂ©cialisĂ©s, qui offrent une gamme exhaustive de services (tours opĂ©rateurs), nourritures (restaurants en Europe) et objets, soit dans le bien-ĂȘtre (cosmĂ©tiques, spas, parfums), la dĂ©coration (meubles, gadgets et bibelots), l'alimentation (import-export et grossiste de fruits « exotiques »), les loisirs, la lecture (Parfum exotique de Baudelaire), et trĂšs surprenant, des vĂ©hicules (exotiques), aux formes longilignes et fĂ©lines pour la majoritĂ© d'entre eux.

D'autre part, lorsqu'on clique sur la partie « Images » (correspondant Ă  la recherche du terme « exotique » toujours), les photos sont sans appel: des femmes en petites tenues dans des postures plutĂŽt lascives et suggestives, des plages aux bancs de sable paradisiaques, une flore luxuriante et colorĂ©e, une faune sauvage (allusion encore aux voitures sportives longilignes et fĂ©lines – Ferrari, Aston Martin, Lotus, Lamborghini, etc.), des cocktails (de fruits) venant d'ailleurs. Le seul dĂ©nominateur commun Ă©tant finalement les couleurs criardes, telles que jaune, orange, rouge, vert, ainsi que le noir pour beaucoup des voitures prĂ©citĂ©es.

Ce petit exercice donc, montre que les clichĂ©s ont la peau dure : tout ce qui a trait Ă  l’exotisme est d'ailleurs, un peu bizarre et tout de mĂȘme attirant. Mais pour qui ? Le point de vue ici est purement occidental. Une personne en provenance d’un pays dit exotique qui ferait la mĂȘme recherche sur Google, verrait la dĂ©finition du terme, puis les images qui y correspondent, et ne serait probablement pas d’accord : ce qu’on lui montre est une partie de son quotidien, mise en scĂšne, exagĂ©rĂ©e, stĂ©rĂ©otypĂ©e. Le risque est que ce mĂȘme ĂȘtre « exotisĂ© » finisse par considĂ©rer cette situation comme allant de soi, par intĂ©rioriser cette vision occidento-centrĂ©e, ce qui le conduira Ă  se considĂ©rer lui-mĂȘme comme anormal, bizarre, autre. Pour revenir aux rĂ©sultats de la recherche, on voit bien que le concept ne contient rien de spĂ©cifiquement palpable, mais qu’au contraire, il demeure vague ; c’est un fourre-tout. On y met tout et n'importe quoi : bijoux, bois exotiques, faune et flore luxuriantes et mĂȘme des femmes. Tout ce qui est un peu colorĂ©, qui paraĂźt non conventionnel par rapport Ă  ce que l’on trouve quotidiennement en Europe. Les bijoux, par exemple, sont censĂ©s rappeler des endroits exotiques, mais on ne sait pas trop de quels endroits il s’agit en fait. D’autre part, on se rend compte que ce mot cible aussi les femmes qui auront un teint de peau plus foncĂ© que la « normale ». À ce propos, comme le fait remarquer Staszak, le mot « exotique » s'apparente frĂ©quemment au mot « Ă©rotique », et l’« exotisĂ© » est trĂšs souvent vu par l’« exotisant » comme un objet sexuel, ou du moins sensuel[21].

Quelques lieux vus comme exotiques

Si l’on fait le mĂȘme exercice qu’au point prĂ©cĂ©dent mais qu’on entre des termes comme « pays exotique » sur Google, les rĂ©sultats sont une nouvelle fois intĂ©ressants. Par exemple, selon le site etudier-voyager.fr, le Top 5 des pays les plus exotiques sont les suivants : Grenade, Fidji, États fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie, Malawi et Mongolie. Voyages.libĂ©ration.fr dresse des carnets de voyages, et cite notamment le Cameroun (ou le pays des crevettes), commençant l’article par « Un pays exotique, Ă  la faune et Ă  la flore d’une richesse exceptionnelle. Un pays traversĂ© par de multiples riviĂšres, parsemĂ© de lacs et de chutes magnifiques, qui offrent au visiteur Ă©merveillĂ© une variĂ©tĂ© de paysages extraordinaires, des forĂȘts Ă©quatoriales de l’Est aux montagnes volcaniques de l’Ouest, des savanes arborĂ©es et des grands parcs nationaux du Nord aux grandes plages de sable et de cocotiers du Sud ». Tout y est donc : les plages, les cocotiers, la flore et les paysages diffĂ©rents.

Avec les termes « endroit exotique », le site Voyage.Sympatico.ca [22] par exemple dresse une liste de huit endroits pour amoureux, et il est surprenant que, ce site Ă©tant canadien, ils proposent le Badeschiff Bar, Ă  Berlin (Allemagne) et l'Ăźle Bled en SlovĂ©nie, parmi la Turquie, la Malaisie, la Jordanie, la Nouvelle-ZĂ©lande, la Chine et le BrĂ©sil, comme choix de destinations exotiques. Si le Canada, l’Allemagne et la SlovĂ©nie appartiennent au mĂȘme monde occidental, la relation entre « exotique » et « Ă©rotique » n’est probablement pas innocente dans ce choix, et l’Europe peut donc tout de mĂȘme ĂȘtre vue comme exotique Ă  certains endroits, pour des Nord-AmĂ©ricains oĂč le climat notamment est souvent plus frais. Enfin, avec « paysage exotique », on trouve surtout des liens vers des albums photos. Les clichĂ©s sont presque toujours les mĂȘmes : Ăźles paradisiaques, sable dorĂ© et cocotiers, tout cela bercĂ© par un soleil radieux, ou alors chameaux se frayant un chemin dans un dĂ©sert oĂč le soleil frappe de plus belle[23].

Littérature exotique ou exotisme en littérature?

Dans le domaine des Lettres, « l'exotisme peut se définir comme l'intégration (...) de l'insolite géographique, ethnologique et culturel ; il traduit le goût de l'écrivain pour des contrées qui lui apparaissent comme étranges et étonnantes, féeriques ou légendaires, qui contrastent avec la sienne propre par le climat, la faune, la flore, les habitants (leur apparence physique, leurs costumes et traditions) »[24].

En ce sens, et trĂšs vite lors de son apparition, l'exotisme est proche du surnaturel et ce, dĂšs la Renaissance avec Rabelais dans Pantagruel et Gargantua. Le goĂ»t pour l'Ailleurs naĂźt avec la dĂ©couverte des AmĂ©riques surtout mais aussi en raison de la redĂ©couverte des cultures arabes et proche-orientales. L'exotisme en littĂ©rature doit aussi beaucoup Ă  l'Ă©conomie et au commerce de l'Ă©poque (Marco Polo et la route de la soie) ; dans Don Juan de MoliĂšre notamment le cafĂ© qui vient d'apparaĂźtre en France est l'un des premiers objets littĂ©raires exotiques, une sorte de clichĂ© qui participera plus tard Ă  la constitution d'un dĂ©cor de convention, de mĂȘme que l'eunuque, la princesse orientale en visite, les animaux fabuleux (dromadaires, lions...), autant de topoi qui naissent de l'exotisme littĂ©raire.

L'exotisme apparaßt principalement avec la traduction des Mille et une nuits, conte oriental transmis de génération en génération, par Antoine Galland, en 1701. Galland a su modifier subtilement la couleur locale orientale qui fait immédiatement le succÚs de l'édition en l'adaptant au goût français. Par ce décor de convention l'exotisme devient une façon littéraire d'étudier nos propres références culturelles et de s'inspirer des autres littératures. DÚs lors nombres d'écrivains-philosophes comme Voltaire (Candide, Zadig) ou Rousseau (et sa fiction du Bon Sauvage), d'Alembert ou Diderot (Supplément au voyage de Bougainville, qui pose les principes de l'acculturation et les bases de l'ethnologie), Montesquieu enfin (Les Lettres Persanes) utilisent cet artifice pour distancier le regard du lecteur, pour lui permettre de créer un espace critique vis-à-vis de la société de l'époque.

Mais c'est surtout au XIXe siĂšcle, avec GĂ©rard de Nerval dans Voyage en Orient, Charles Nodier et François-RenĂ© de Chateaubriand dans Voyage en AmĂ©rique que l'exotisme devient un mouvement littĂ©raire. Il suit un dĂ©veloppement parallĂšle en peinture avec EugĂšne Delacroix : La Mort de Sardanapale et Les Femmes d'Alger en particulier. C'est surtout le fait que le peintre suit la campagne de Bonaparte en Égypte qui apporte une vague exotique Ă  la littĂ©rature.

Boucher et Lorjou peignirent tous deux une Chasse aux lions, Renoir et Matisse, des Odalisques. Le Douanier Rousseau, par Le RĂȘve, par La BohĂ©mienne endormie, et Paul Gauguin, par ScĂšne tahitienne et martiniquaise introduisent l'art primitif et le fauvisme en peinture. Nombre de ces Ɠuvres influencent les Ă©crivains comme Baudelaire (CuriositĂ©s esthĂ©tiques, l'Art Romantique). TrĂšs vite en effet le Romantisme s'empare de ce qui sera vu plus tard non plus comme un simple effet de style mais comme une vĂ©ritable ouverture culturelle sur d'autres modes de vie et un Ă©largissement des canons romantiques qui privilĂ©gient le vĂ©risme et l'Histoire brute.

L'exotisme apparaßt avec Pierre Loti et d'autres comme un motif autorisant le mélange des genres et en quelque sorte, du point de vue littéraire, un métissage. La science avec Jules Verne donne davantage de profondeur à l'exotisme (intégration de termes étrangers, d'espÚces alors inconnues, popularisation géographique). Les naturalistes n'utiliseront pas l'exotisme qui, trÚs vite, à la fin du XIXe siÚcle va se confronter avec le nationalisme en littérature (Charles Maurras, Maurice BarrÚs...) et diverger alors en deux sous-courants : celui accusant la Colonisation, et celui en faisant l'éloge.

DĂšs lors le thĂšme du voyage modĂšle le genre exotique, Ă  travers des Ă©crivains comme Blaise Cendrars (La Prose du transsibĂ©rien et de la petite Jehanne de France) ou Victor Segalen (StĂšles, qui Ă©voque le monde chinois). Ce dernier Ă©crit le premier essai sĂ©rieux sur l'exotisme : Essai sur l'exotisme[25], oĂč il constate que la « tension exotique du monde dĂ©croĂźt ». Avec la colonisation, l'exotisme perd dĂ©finitivement toute prĂ©tention de convention : de nombreux auteurs Ă©trangers francophones dĂ©voilent un monde complexe, tels LĂ©opold SĂ©dar Senghor pour l'Afrique (Éthiopiques), AimĂ© CĂ©saire pour les Antilles et bien d'autres. Les auteurs occidentaux s'imprĂšgnent alors par la colonisation de cette ouverture sur le monde qui, selon les mots de Nathalie Sarraute, participe de l'Ăšre du soupçon[26], renforcĂ©e par les deux Guerres Mondiales et les dĂ©stabilisations de l'homme blanc dans ses agissements coloniaux et dont le coup est portĂ© par Frantz Fanon notamment. L'exotisme devient avec la dĂ©colonisation l'expression authentique des peuples souverains et l'affirmation d'une recherche de la vĂ©ritĂ© historique et une dĂ©nĂ©gation de la couleur locale. Des Ă©crivains comme Jean Marie Gustave Le ClĂ©zio cherchent dĂšs lors Ă  utiliser le charme exotique pour rendre palpable et les cultures lointaines et les caractĂ©ristiques gĂ©ographiques.

L'ethnologie, enfin, et la littérature qui en découle (Lévi-Strauss) font définitivement passer l'exotisme dans le champ de l'authenticité littéraire.

L'exotisme en bande dessinée

Par la possibilitĂ© de mĂȘler narration et image, tout en suggĂ©rant toujours ce qui n'apparaĂźt pas dans les cases, la bande dessinĂ©e apparaĂźt un art privilĂ©giĂ© pour utiliser le sentiment exotique.

Les Aventures de Tintin sont un exemple particuliĂšrement emblĂ©matique d'une telle veine au sein du 9e art : de par leur notoriĂ©tĂ©, ainsi que la forme mĂȘme des histoires. Tintin est un jeune reporter aventureux, prĂȘt Ă  voyager dans des contrĂ©es exotiques (en AmĂ©rique du Sud, au Congo belge, en Chine, au Tibet, etc.). Tintin au Congo peut apparaĂźtre comme le type de la bande dessinĂ©e colonialiste, avec un net rapport de domination liĂ© au statut des EuropĂ©ens dans les colonies. Pour autant, d'autres Ă©pisodes, comme par exemple Le Temple du soleil, manifestent surtout une vĂ©ritable recherche de prĂ©cision de la part d'HergĂ© pour faire naĂźtre chez le lecteur la fascination pour une civilisation riche et Ă©trange. L'anthropologue Philippe Descola[27] relativise en ce sens les critiques que l'on peut porter Ă  l'Ă©gard d'HergĂ©, en mettant en avant les Ă©volutions de l'auteur : « C’est le regard de l’homme blanc, malgrĂ© tout. Et d’une Ă©poque avec ses clichĂ©s rĂ©currents dont elle n’a pas conscience sur le moment. L’Amazonie de Tintin, c’est l’enfer vert des annĂ©es 1930, les tribus cannibales, les animaux sauvages
 Aujourd’hui, ce serait plutĂŽt celle des AmĂ©rindiens botanistes, Ă©clairĂ©s, qui luttent par divers moyens pour leur espace naturel et leurs ressources, mais ce doit ĂȘtre aussi une image projetĂ©e de notre Ă©poque. Cependant, en quelques albums, HergĂ© a fait des bonds colossaux. Regardez l’album de Tintin en AmĂ©rique, il y a dĂ©jĂ  une sĂ©vĂšre critique de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine avec ses troupes de soldats qui chassent les Indiens de leurs territoires pour forer le pĂ©trole. Regardez aussi Le Lotus bleu, on n’est plus du tout dans l’opĂ©rette, dans la pantomime, et encore moins la caricature comme dans Tintin au Congo. La critique du colonialisme sera par la suite trĂšs claire. Et je vois, par exemple, dans Tintin et les Picaros, la figure du professeur Tournesol, intellectuel de service, comme un militant des droits de l’homme, anticolonialiste
 Ne veut-il pas dĂ©jĂ  que le capitaine Haddock cesse de boire grĂące Ă  ses mixtures ? »

La fascination pour l'Ă©tranger, conçu comme un ailleurs fascinant, se prolonge ainsi (dans l'hĂ©ritage des romans et tableaux exotiques du XIXe siĂšcle) malgrĂ© les critiques portĂ©es Ă  l'encontre du colonialisme (Fanon) et de l'orientalisme (SaĂŻd). En ce sens, on peut mettre en avant l'Ɠuvre de romans graphiques de Hugo Pratt, notamment Corto Maltese et Les Scorpions du dĂ©sert entamĂ©s Ă  la fin des annĂ©es 1960. L'historien Michel Pierre Ă©crit ainsi en 1995 dans la revue de bande dessinĂ©e (A Suivre)[28] : « Telle la mer, la ligne noire et ondulantes des dunes, une mystique de l’espace qui fascina l’Europe du XIX° et du dĂ©but du XX° : Rimbaud, Lawrence, Monfreid
 (...) Assumant tous ses hĂ©ritages, Hugo Pratt devient le dernier Ă©crivain colonial, non pas au sens mĂ©caniquement pĂ©joratif du mot mais dans ce qu’il y a de quĂȘte romantique, de recherche individuelle, de valeur du geste et de la volontĂ© dans des aventures nouvelles oĂč le pire des exotismes n’était jamais sĂ»r. Et qui fait de Kipling, dont Hugo Pratt illustra des poĂšmes (et ce fut l’un de ses derniers travaux) un Ă©crivain Ă  relire. »

Bibliographie exotique

Un Touareg Ă  Ouagadougou (2009).
  • Pierre Jourda.– L'exotisme dans la littĂ©rature française depuis Chateaubriand, t.II: Du romantisme Ă  1939.– Paris: P.U.F., 1956.
  • Roger Bezombes, L'exotisme dans l'art et la pensĂ©e, prĂ©face de Paul ValĂ©ry, Éditions Elsevier, 1953.
  • Claude LĂ©vi-Strauss, Tristes Tropiques.– Paris : Plon, 1955.
  • Moura, Jean-Marc.– Lire l'exotisme– Paris : Dunod, 1992.
  • Moura, Jean-Marc.– La littĂ©rature des lointains. Histoire de l'exotisme europĂ©en au XXe siĂšcle.– Paris : Éditions HonorĂ© Champion, 1998.
  • Victor Segalen, Essai sur l'exotisme– Fata Morgana, 1978; nouvelle Ă©dition, livre de poche, collect. biblio-essais, 1986.l'exotisme.– Fata Morgana, 1978; nouvelle Ă©dition, livre de poche, collect. biblio-essais, 1986.
  • Tzvetan Todorov.– Nous et les autres. La rĂ©flexion française sur la diversitĂ© humaine– Paris : Seuil, 1989.
  • Antoine Volodine.– Le Post-exotisme en dix leçons - leçon onze– Paris : Gallimard, [1998].
  • DĂ©fense et illustration du post-exotisme. Avec Antoine Volodine, sous la direction de FrĂ©dĂ©rik DĂ©tue et Pierre Ouellet, VLB Éditeur, 2008.

Notes et références

  1. « Définitions : exotique - Dictionnaire de français Larousse », sur larousse.fr (consulté le ).
  2. « Exotique : Définition simple et facile du dictionnaire », sur linternaute.com (consulté le ).
  3. « Définition exotique - Dictionnaire français », sur reverso.net (consulté le ).
  4. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, no 148, p. 8.
  5. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, no 148, idem.
  6. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, no 148, p. 9-10.
  7. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, no 148, p. 11-12.
  8. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, no 148, p. 7.
  9. SAÏD, W. Edward. L’Orientalisme : L’Orient crĂ©Ă© par l’Occident. Paris : Éditions du Seuil. 2005, p. 13-14.
  10. HANOUM, Leïla. Le Harem impérial au XIXe siÚcle. Bruxelles : André Versaille, 2011, p. 129.
  11. HANOUM, Leïla. Le Harem impérial au XIXe siÚcle. Bruxelles : André Versaille, 2011, p. 15.
  12. MASON, Peter, 1998, Infelicities. Representations of the Exotic, Baltimore, Johns Hopkins University Press.
  13. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, no 148, p. 3.
  14. GAUTHIER, L., «L’Occident peut-il ĂȘtre exotique ? De la possibilitĂ© d’un exotisme inversé», in Le Globe, p. 148.
  15. GAUTHIER, L., «L’Occident peut-il ĂȘtre exotique ? De la possibilitĂ© d’un exotisme inversé», in Le Globe,p. 148.
  16. BOUVIER, Nicolas, (2001), Chronique Japonaise, Petite BibliothĂšque Payot, Paris, p. 210.
  17. STASZAK, J.-F., « Voyage et circulation des images: [
] », op.cit., p. 92-93.
  18. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 7-15.
  19. Entre autres, voir : STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 12-14 ; STASZAK, J.-F., « Voyage et circulation des images: [
] », op.cit., p. 93-94.
  20. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 14-15.
  21. STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 16.
  22. http://voyage.sympatico.ca/GP/GP_exotique.
  23. www.photosearch.fr ou www.fr.123rf.com.
  24. Dictionnaire International des Termes Littéraires, article Exotisme
  25. Victor Segalen, Essai sur l'exotisme, 1917.
  26. Nathalie Sarraute, L'Ère du soupçon, 1956
  27. Jean-Luc Coatalem, « Philippe Descola : "Tintin, c’est un superadolescent qui a l’appĂ©tit du monde" », sur Geo.fr, (consultĂ© le )
  28. « Hugo Pratt », sur Du coté de chez Yann' (consulté le )

Articles connexes

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