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Appropriation culturelle

L'appropriation culturelle désigne à l'origine l'utilisation d'éléments matériels ou immatériels d'une culture par les membres d'une autre culture, dont l'acquisition d'artefacts d'autres cultures par des musées occidentaux. Par la suite, le concept est utilisé par analogie par la critique littéraire et artistique, le plus souvent avec une connotation d'exploitation et de domination[1].

Objet phénicien reprenant des motifs égyptiens dans un but décoratif. Les hiéroglyphes du cartouche n'ont aucune signification. (VIIIe ou IXe siÚcle av. J.-C., British Museum).

L'expression mĂȘme d'« appropriation culturelle » est par ailleurs toujours employĂ©e pour dĂ©noter de multiples formes de transmission et de redĂ©finition culturelle (par exemple en sociologie et en histoire rurale).

Depuis la fin des annĂ©es 2000, avec le temps et le dĂ©veloppement de disciplines critiques aux États-Unis, le deuxiĂšme sens se popularise et tend Ă  s'importer dans les pays francophones. L'appropriation culturelle se rĂ©fĂšre donc souvent aujourd'hui Ă  l'idĂ©e que l'utilisation d'Ă©lĂ©ments d'une culture par les membres d'une culture « dominante » ou jugĂ©e nĂ©ocoloniale serait intrinsĂšquement irrespectueuse[2] - [3]. L'extension de ce concept suscite des controverses et des dĂ©bats de plus en plus frĂ©quents entre ses partisans et ses critiques. Les partisans du concept affirment qu’il constituerait une forme d'oppression et de spoliation. La culture « minoritaire » se trouverait ainsi dĂ©pouillĂ©e de son identitĂ©, ou rĂ©duite Ă  une simple caricature raciste[4] - [5] - [6] - [7] - [8].

Ses critiques voient dans l'utilisation polémique de ce concept une attitude politiquement correcte visant à entraver la liberté d'expression et de création. D'autres enfin considÚrent qu'il est nécessaire de distinguer ce qui relÚve de l'utilisation nuisible (commerciale, malintentionnée ou stéréotypée) d'éléments culturels provenant de cultures historiquement dominées, et ce qui relÚve d'un phénomÚne historique et fructueux d'échanges interculturels.

Vue d'ensemble

Photographie d'un mannequin blanc portant une tenue amérindienne.

L'appropriation culturelle intÚgre dans sa définition l'appropriation d'éléments matériels et immatériels telles que des symboles, des objets, des idées et/ou différents aspects d'une ou plusieurs cultures par un tiers. L'anthropologie étudie les différents procédés d'emprunt culturel, soit « l'appropriation » et l'échange culturel, comme étant une étape à part entiÚre de l'évolution culturelle et du contact entre les différentes cultures.

Dans son application Ă  des composants immatĂ©riels, le concept d'appropriation culturelle est sujet Ă  controverse. Les partisans du concept d'appropriation culturelle considĂšrent que dans un certain nombre d’occurrences, l'emprunt est insensible, mal-intentionnĂ© ou ignorant quand la culture qui subit l'emprunt est celle d'une minoritĂ© culturelle, soumise ou non Ă  une culture dominante sur un plan Ă©conomique, social, politique ou militaire. L'appropriation culturelle peut Ă©galement faire Ă©cho Ă  d'autres types de griefs tels que la rĂ©miniscence de conflits historiques Ă  caractĂšre raciste. Cette mĂ©fiance Ă  l'encontre de l'emprunt culturel s'illustre gĂ©nĂ©ralement dans le contexte nord-amĂ©ricain et plus largement dans le monde occidental anglophone[9]. On pourra prendre pour exemple les diffĂ©rents cas dits d'appropriation de la culture afro-amĂ©ricaine et de la culture des amĂ©rindiens par la culture dominante hĂ©ritĂ©e de la colonisation europĂ©enne. La distinction devient plus claire entre l'Ă©change culturel qui se construit sur un « terrain commun » et l'appropriation qui implique l'emprunt dĂ©placĂ©, non autorisĂ© ou indĂ©sirable d'Ă©lĂ©ments de la culture d'une minoritĂ© dite opprimĂ©e ; on parle Ă©galement de « pillage culturel »[10].

L'un des exemples les plus communs d'emprunt culturel est l'emprunt de l'iconographie, de l'art ou des symboles d'une culture sans rĂ©elle profondeur. En consĂ©quence, l'emprunt deviendrait, selon le concept d'appropriation culturelle, offensant pour la culture en question. Il est possible d'en observer plusieurs exemples dans l'environnement sportif nord-amĂ©ricain : les logos, mascottes et noms de certaines Ă©quipes sont directement tirĂ©s de la culture native-amĂ©ricaine. À l'Ă©chelle individuelle, l'explosion de l'industrie du tatouage a entraĂźnĂ© plusieurs tendances dans l'utilisation d'Ă©lĂ©ments culturellement chargĂ©s en signification : les symboles tribaux polynĂ©siens, l'art celtique, les symboles chinois ou encore l'iconographie chrĂ©tienne. L'iconographie en question est parfois vidĂ©e de sa signification culturelle et adoptĂ©e pour des raisons purement esthĂ©tiques.

Certains cas d'Ă©changes culturels peuvent entraĂźner une comprĂ©hension biaisĂ©e de l'apport d'une culture par des Ă©lĂ©ments faussement attribuĂ©s ou revendiquĂ©s. Par exemple, quelques spĂ©cialistes de l'Empire ottoman et de l’Égypte ancienne rĂ©futent certaines traditions architecturales longtemps considĂ©rĂ©es comme perses ou arabes alors qu'elles Ă©taient d'origine ottomane et Ă©gyptienne[11].

Conservatisme

Une autre vision de l'appropriation culturelle se dessine autour d'une certaine forme de conservatisme dont l'objectif initial est de s'opposer à toute forme d'interaction, d'échange et de partage culturels pour supposément préserver la culture en question. La fédération étudiante de l'université d'Ottawa a en ce sens banni la pratique du yoga au sein de son établissement, arguant qu'elle constituait une atteinte à la sacralité de cette discipline[12].

Interculturalité

Ce concept entre directement en conflit avec la propension des cultures Ă  se nourrir les unes des autres, faisant de ces derniĂšres des matiĂšres mouvantes et mallĂ©ables dans le temps. On parle alors d'interculturalitĂ©[13]. À titre d'exemple, la saga amĂ©ricaine Star Wars s'est inspirĂ©e d'Ă©lĂ©ments de La Forteresse cachĂ©e d'Akira Kurosawa, elle-mĂȘme inspirĂ©e d'Ă©lĂ©ments de l’Ɠuvre de Shakespeare. Anne-Marie Thiesse relĂšve que « l’État-nation est, dans l’histoire de l’humanitĂ©, la premiĂšre forme d’organisation politique devenue norme mondiale », autrement dit, un rĂ©vĂ©lateur de la « premiĂšre mondialisation »[14].

Il importe alors de distinguer ce qui relĂšve des « reprĂ©sentations stĂ©rĂ©otypĂ©es et de l’exploitation commerciale des cultures minoritaires par des populations dominantes ou privilĂ©giĂ©es » et ce qui rĂ©sulte « d'imitations, emprunts et rĂ©interprĂ©tations Ă  l’origine de toutes cultures et [qui] en garantissent la vitalitĂ© », imitations et emprunts qui ont d'ailleurs toujours eu lieu dans les deux sens entre populations dominantes et dominĂ©es[15].

Critiques du concept et de son utilisation

Les détracteurs du concept voient dans son utilisation polémique une forme du politiquement correct qui entraverait la liberté d'expression et de création. Ils soulignent les cas de censure et plaident pour un métissage des cultures plutÎt qu'un multiculturalisme[16] - [17] - [18]. Le , la romanciÚre Lionel Shriver prend ainsi publiquement position contre le concept d'appropriation culturelle lors d'un discours[19] qui provoque la polémique[20].

Cette mĂȘme annĂ©e 2016, le militant communiste afro-amĂ©ricain Blake Nemo publie un article intitulĂ© L’appropriation culturelle ou comment j’ai appris Ă  arrĂȘter de m’inquiĂ©ter et Ă  aimer les tresses blondes[21]. Il affirme :

il n’y a en rĂ©alitĂ© aucune diffĂ©rence entre la commercialisation d’une culture par un indigĂšne ou un « Ă©tranger », et il n’existe aucun argument concret avancĂ© par la communautĂ© de la justice sociale pour expliquer oĂč se situerait la diffĂ©rence. En rĂ©sumĂ©, les Blancs portant des tatouages tribaux, que ces derniers soient rĂ©alisĂ©s par un artiste blanc ou par une personne d’origine maorie, font toujours preuve de mauvais goĂ»t. Toutefois, la pire consĂ©quence induite par cette idĂ©e est la maniĂšre dont elle fait office de diversion vis-Ă -vis d’un problĂšme plus urgent pour les personnes que ces militants essaient de protĂ©ger, Ă  savoir la stratification sociale.

Pour le critique et historien de la littĂ©rature William Marx, « le prĂ©tendu dĂ©lit d’appropriation culturelle n’est qu’une arme au service de la limitation de la libertĂ© de pensĂ©e[22]. »

Selon JĂ©rĂŽme Blanchet-Gravel :

« Il est Ă©vident que le concept d'appropriation culturelle comporte une certaine affinitĂ© avec les thĂ©ories diffĂ©rentialistes hĂ©ritĂ©es de l'extrĂȘme droite. Le concept refuse non seulement le mĂ©tissage dans ce qu'il a de plus universel, mais il reprĂ©sente aussi la totale nĂ©gation des passerelles interculturelles censĂ©es rĂ©gir la vie en sociĂ©tĂ© en ce dĂ©but de XXIe siĂšcle[23]. »

John McWhorter, professeur à l'université de Columbia, écrit en 2014, que l'appropriation culturelle et les influences réciproques sont des choses généralement positives et qu'elles se produisent généralement par admiration des cultures imitées et sans intention de nuire. Il fait également valoir que le terme spécifique « appropriation », qui peut signifier le vol, est trompeur lorsqu'il est appliqué à quelque chose comme la culture qui n'est pas considérée par tous comme une ressource limitée[24].

En 2016, l'auteur Lionel Shriver fait valoir le droit des auteurs issus d'une majoritĂ© culturelle Ă  Ă©crire avec la voix d'une personne issue d'une minoritĂ© culturelle, en s'attaquant Ă  l'idĂ©e que cela constitue une appropriation culturelle. En se rĂ©fĂ©rant Ă  une affaire dans laquelle des Ă©tudiants amĂ©ricains avaient fait l'objet de mesures disciplinaires pour avoir portĂ© des sombreros lors d'une « soirĂ©e tequila », elle a dĂ©clarĂ© : « La morale des scandales des sombreros est claire : vous n'ĂȘtes pas censĂ© vous mettre dans les chaussures des autres et essayer leurs chapeau. Pourtant, c'est ce pour quoi nous sommes payĂ©s, n'est-ce pas ? »[25] - [26]. Lors de la remise du Booker Prize 2019, Bernardine Evaristo a rejetĂ© le concept d'appropriation culturelle, dĂ©clarant qu'il est ridicule d'exiger des Ă©crivains qu'ils « n'Ă©crivent pas au-delĂ  de leur propre culture »[27].

En 2017, le psychologue canadien Jordan Peterson qualifie l'appropriation culturelle de « non-sens » et affirme qu'à l'exception du vol, « il n'y a pas de différence entre l'appropriation culturelle et l'apprentissage mutuel »[28].

Pour Kenan Malik, Ă©crivain, maĂźtre de confĂ©rence et animateur radio britannique d'origine indienne, « Le terme mĂȘme d’appropriation culturelle est inappropriĂ©. Les cultures ne fonctionnent pas par appropriation mais par interaction dĂ©sordonnĂ©e. Les Ă©crivains et les artistes, voire tous les ĂȘtres humains, participent nĂ©cessairement aux expĂ©riences des autres. Personne ne possĂšde de culture, mais tout le monde en habite une (ou plusieurs), et en habitant une culture, on trouve les outils pour tendre la main Ă  d’autres cultures »[29].

Selon les sociologues Bradley Campbell et Jason Manning, le concept d'appropriation culturelle fait partie de la nouvelle culture morale qu’est la culture victimaire. Selon eux, la critique d’appropriation culturelle est une morale inĂ©galitaire et Ă  rebours, pour laquelle ce qui a toujours Ă©tĂ© vertu devient vice[30] - [31].

En 2018, le chroniqueur conservateur Jonah Goldberg décrit l'appropriation culturelle comme une chose positive et considÚre que le concept négatif est le produit du désir de se poser en victime[32].

Appropriation culturelle dans le monde

France

En France, la notion d'appropriation culturelle commence Ă  ĂȘtre dĂ©battue dans la seconde partie des annĂ©es 2010[33] - [34] - [35]. La France lance en 2018 un processus de restitution de certains objets d'art africains pris pendant la colonisation en Afrique[36].

Québec

Mathieu Charlebois a accordé de nombreuses entrevues sur le phénomÚne d'appropriation et de « canadianisation » de la poutine[37] - [38] - [39].

Au QuĂ©bec l'appropriation culturelle est beaucoup plus l'objet de dĂ©bat qu'en France, vu la proximitĂ© gĂ©ographique et culturelle avec les États-Unis. L'opposition Ă  l'appropriation culturelle se fait particuliĂšrement entendre dans les sphĂšres anglophones, jeunes, citadines et Ă©tudiantes. Elle conduit aussi parfois Ă  des tensions entre la gauche traditionnelle et de nouveaux militants[40] - [41] - [42]. AprĂšs l'annulation d'un spectacle de Robert Lepage au festival de jazz Ă  MontrĂ©al en du fait d'accusation d'appropriation culturelle[43], le Parti quĂ©bĂ©cois a pris la dĂ©fense du metteur en scĂšne[44].

L'idĂ©e selon laquelle Robert Lepage aurait adoptĂ© un comportement relevant de l'appropriation semble alimentĂ©e – en tout ou en partie – par le postulat qu'il n'est ni Noir ni servo-descendant. Or, de forts contre-arguments contre cette thĂšse existent. En effet, de nombreux Canadiens français sont aussi servo-descendants. Ce sont eux qui sont les seuls descendants des Noirs ayant connu la servitude dans l'actuel territoire du Canada français, comme le rappelle l'historien Frank Mackey[45] (car l'esclavage s'est pratiquĂ© dans l'actuel territoire du Canada aussi). Qui plus est, il est avĂ©rĂ© que des membres de la famille Lepage sont servo-descendants[46]. Robert Lepage pourrait donc ĂȘtre l'un d'eux. Finalement, rappelons l'existence de la rĂšgle de la goutte de sang, qui explique par exemple qu'on prĂ©sente des cĂ©lĂ©britĂ©s comme Meghan Markle comme des personnes noires quand elle n'en ont pas l'apparence.

Exemples

Art, iconographie et ornements

Un exemple courant de ce qui est considĂ©rĂ© comme de l'appropriation culturelle est l'adoption de l'iconographie d'une autre culture, et son utilisation Ă  des fins non envisagĂ©es, voire offensantes, aux yeux de la culture d'origine. Ce type de situation inclut les Ă©quipes de sports faisant usage de noms ou images tribales amĂ©rindiennes en tant que mascotte ; l'utilisation de symboles mĂ©taphysiques hors de leur contexte d'origine tels que le yin et yang ; l'inspiration tirĂ©e de l'iconographie d'autres cultures, tels les tatouages polynĂ©siens tribaux, les sinogrammes ou l'art celte. Les partisans du concept d'appropriation culturelle avancent que certains membres de la culture originelle pourraient ĂȘtre offensĂ©s de voir son iconographie sĂ©parĂ©e de son contexte culturel. Ses critiques argumentent qu'il peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour une culture appropriĂ©e de voir son imagerie se propager et se perpĂ©tuer.

En Australie, des artistes aborigĂšnes ont discutĂ© la possibilitĂ© d'une « marque d'authenticitĂ© », afin de s'assurer que les consommateurs soient au courant des Ɠuvres d'art prĂ©tendant Ă  de fausses significations aborigĂšnes[47] - [48]. Le mouvement pour une telle mesure a pris de l'ampleur aprĂšs la condamnation en 1999 de John O'Loughlin pour la vente frauduleuse d’Ɠuvres dĂ©crites comme aborigĂšnes mais peintes par des artistes non-indigĂšnes[49].

Historiquement, une partie des cas les plus ardemment dĂ©battus d'appropriation culturelle se sont tenus lĂ  oĂč les Ă©changes culturels sont les plus importants, tel que le long des routes de commerce en Asie du Sud-Ouest, et en Europe du Sud-Est. Une partie des experts de l'Empire ottoman, et de l'Égypte antique argumentent que des traditions architecturales ottomanes et Ă©gyptiennes ont longtemps Ă©tĂ© erronĂ©ment attribuĂ©es et acclamĂ©es comme Ă©tant perses ou arabes.

Cas amérindien

Du fait des frĂ©quents Ă©changes entre populations amĂ©rindienne et europĂ©enne-amĂ©ricaine – dont la population actuelle est parfois jugĂ©e comme nĂ©o-colonisatrice – la question de la considĂ©ration du patrimoine culturel amĂ©rindien en tant que propriĂ©tĂ© intellectuelle indigĂšne est frĂ©quente.

Il convient de noter cependant que le premier usage du concept d'« appropriation culturelle » vient des AmĂ©ricains s'indignant de la façon dont les AmĂ©rindiens portaient les vĂȘtements qu'ils leur achetaient[50].

RĂ©actions

Certaines tribus considÚrent l'appropriation de la spiritualité amérindienne comme illégitime. Ainsi en 1993, quelques tribus dans la zone du Dakota ont publié la Déclaration de guerre contre les exploiteurs de la spiritualité lakota (en anglais, Declaration of War Against Exploiters of Lakota Spirituality). Celle-ci inclut le passage suivant :

« Nous affirmons une position de tolérance zéro pour tout « shaman de l'homme blanc » s'élevant du sein de nos propres communautés afin d'« autoriser » l'expropriation de nos rites cérémonieux par des non-Indiens ; de tels shamans de plastique sont les ennemis des peuples du Lakota, du Dakota, et du Nakota. »

Plusieurs AmĂ©rindiens ont critiquĂ© ce qu'ils jugent ĂȘtre l'appropriation de leur hutte Ă  sudation et de leur quĂȘte de vision par des non-AmĂ©rindiens, et par des tribus n'ayant pas ces pratiques originellement. Ils affirment aussi qu'il y a de plus grands risques avec ces cĂ©rĂ©monies quand pratiquĂ©es par des non-AmĂ©rindiens, en se rĂ©fĂ©rant Ă  des morts ou blessures en 1996, 2002, 2004, et plusieurs morts en 2009[51] - [52] - [53] - [54].

En 2015, un groupe d'universitaires et Ă©crivains amĂ©rindiens a publiĂ© une dĂ©claration contre la Rainbow Family, dont les actes d'« exploitation culturelle [
] nous dĂ©shumanisent en tant que nation indigĂšne car ils impliquent que notre culture et humanitĂ©, comme notre terre, est Ă  la portĂ©e de tout le monde »[55].

Cas afro-américain

Le phĂ©nomĂšne de populations blanches adoptant des Ă©lĂ©ments de culture noire a Ă©tĂ© prĂ©sente au moins depuis que l'esclavage fut aboli dans le monde occidental. Une des premiĂšres formes de ce phĂ©nomĂšne fut l'apparition de musiciens blancs dans les scĂšnes jazz et swing au dĂ©but du XXe siĂšcle. On peut ensuite l'apercevoir dans le mouvement hipster des annĂ©es 40, puis dans le blue-eyed soul des annĂ©es 60, puis le hip-hop des annĂ©es 80-90. En 1993, un article dans le journal britannique The Independent dĂ©crit le phĂ©nomĂšne d'enfants blancs de classe moyenne qui Ă©taient des « wannabe Blacks » — « je-veux-ĂȘtre Noir », « wannabe » exprimant moqueusement l'idĂ©e de quelqu'un qui essaie de maniĂšre non naturelle, ou donnant un rĂ©sultat bizarre ou sonnant faux[56].

Cette appropriation fonctionne aussi pour les Noirs amĂ©ricains qui s’approprieraient la culture d'une communautĂ© africaine[57].

Coiffures afro

Le port de coiffures afro comme les cornrows par des personnes qui ne sont pas Noires est sujet Ă  dĂ©bat aux États-Unis dans les annĂ©es 2010[58]. En paraĂźt une vidĂ©o oĂč l'on peut voir une Ă©tudiante de l'UniversitĂ© d'État de San Francisco attaquer physiquement un autre Ă©tudiant, Blanc, pour avoir portĂ© des dreadlocks[59]. En 2016, la femme d'affaires et influenceuse blanche Kylie Jenner est violemment critiquĂ©e pour sa coiffure sur les rĂ©seaux sociaux par l'actrice mĂ©tisse Amandla Stenberg (rĂ©alisatrice en 2015 du court mĂ©trage Do not Cash Crop My Cornrows) : « Quand tu t’appropries certaines caractĂ©ristiques des Noirs mais que n'utilises pas ton pouvoir pour aider les Noirs-AmĂ©ricains ; que tu attires l’attention sur tes perruques et non sur les violences commises par la police ou sur le racisme. #Lesblancheslefontmieux »[60]. En 2017, la chanteuse Demi Lovato se voit elle aussi accusĂ©e d'appropriation culturelle pour s'ĂȘtre coiffĂ©e de dreadlocks[61], de mĂȘme qu'en 2019 la ministre suĂ©doise Amanda Lind, qui porte des dreadlocks depuis une vingtaine d’annĂ©es[62].

DÚs 1979, la mannequin et actrice américaine blanche Bo Derek portait des tresses de style afro-américain dans le film Elle de Blake Edwards, déclenchant un phénomÚne de mode autour de cette coiffure qui sera aussi portée en France par la chanteuse Bambou[63].

RĂ©actions

Le terme wigger (aussi Ă©pelĂ© « wigga ») est un terme d'argot dĂ©signant une personne blanche qui adopte les maniĂšres, le langage, et la mode associĂ©s Ă  la culture afro-amĂ©ricaine, particuliĂšrement le hip hop et en Grande-Bretagne la scĂšne grime ; le terme implique souvent que l'imitation est plutĂŽt mauvaise, mais normalement avec sincĂ©ritĂ© plutĂŽt qu'avec une intention moqueuse[64] - [65] - [66]. Wigger est un mot-valise de « white » et « nigger » ou « nigga », et le mot similaire wansta, mot-valise de « wannabe » ou « white » et « gangsta ». « Wigger » peut ĂȘtre pĂ©joratif, renvoyant Ă  des stĂ©rĂ©otypes de culture afro-amĂ©ricaine, noire britannique ou « blanche », se rĂ©fĂ©rant en gĂ©nĂ©ral Ă  white trash. Le terme est parfois utilisĂ© par des Afro-AmĂ©ricains offensĂ©s par ce qu'ils estiment ĂȘtre une dĂ©gradation de leur culture par les wigga[67].

Costumes

En AmĂ©rique du Nord, il n'est pas rare de voir lors de fĂȘtes Ă©tudiantes ou d'Halloween des personnes arborer, en tant que dĂ©guisement, des Ă©lĂ©ments d'autres cultures[68] - [69] - [70] : sombreros, boubous, kaftans, etc.

RĂ©actions

La question des costumes conduit rĂ©guliĂšrement Ă  des controverses mĂ©diatiques et est alimentĂ©e notamment par certaines fĂȘtes Ă©tudiantes comportant des Ă©lĂ©ments racistes[71]. Il est difficile de trouver une mention de fĂȘte costumĂ©e comportant des Ă©lĂ©ments empruntĂ©s n'ayant pas entraĂźnĂ© une polĂ©mique[68] - [69] - [70] - [71].

Certains appuient qu'il est nécessaire de différencier caricature raciste et appropriation culturelle, et qu'en ce sens critiquer la seconde par le biais de la premiÚre est une erreur[72].

Polémiques

  • En , le musĂ©e des Beaux-Arts de Boston annule une exposition consacrĂ©e au kimono aprĂšs avoir Ă©tĂ© accusĂ© de « racisme » et d'« appropriation culturelle » sur les rĂ©seaux sociaux et par des manifestants protestant dans le musĂ©e. L'Ă©vĂšnement Ă©tait dĂ©crit par les protestataires comme une « insulte (
) pour nos identitĂ©s, expĂ©riences et histoires en tant qu'Asiatico-amĂ©ricains en AmĂ©rique qui affecte la façon dont toute la sociĂ©tĂ© continue de nous enfermer dans des stĂ©rĂ©otypes et d'ignorer nos voix »[73] - [74]. Des voix, notamment du Japon, se sont Ă©levĂ©es contre la manifestation, se rĂ©jouissant qu'une « exposition partage la culture japonaise avec la communautĂ© »[75].
  • En , une universitĂ© canadienne annule un cours de yoga aprĂšs des plaintes accusant le cours d'« insensibilitĂ© culturelle ». Certains Ă©tudiants Ă©taient prĂ©occupĂ©s par le fait que le yoga Ă©tait originaire d'une culture « ayant vĂ©cu l'oppression, un gĂ©nocide culturel et des diasporas causĂ©es par le colonialisme et la suprĂ©matie occidentale »[76]. Certains Indiens pratiquants ont argumentĂ© qu'il n'y a rien de mal Ă  s'approprier le yoga[77] - [78].
  • En , deux Ă©tudiants encourent une procĂ©dure d'exclusion de l'universitĂ© de Bowdoin pour avoir assistĂ© Ă  une fĂȘte d'anniversaire oĂč certains participants portaient des sombreros et pour avoir utilisĂ© le mot « fiesta » dans leurs cartes d'invitation. Le conseil Ă©tudiant de l'universitĂ© publie une « dĂ©claration de solidaritĂ© » pour soutenir tous les Ă©tudiants qui ont Ă©tĂ© heurtĂ©s et affectĂ©s par l'incident de la fĂȘte, et qui stipule que la fĂȘte Ă©tait un acte d'« appropriation culturelle qui crĂ©e un environnement oĂč les Ă©tudiants de couleur, particuliĂšrement les Latinos, et spĂ©cialement les Mexicains, ne se sentent pas en sĂ©curitĂ© »[79].
  • En , Disney est accusĂ© d'« appropriation culturelle » et d'« irrespect » pour avoir commercialisĂ© un dĂ©guisement Ă  l'effigie du hĂ©ros Maui du film Vaiana, reprenant des tatouages polynĂ©siens. Devant la polĂ©mique, Disney retire le costume de la vente[80].
  • En , une reprĂ©sentation de l'opĂ©ra Aida de Verdi Ă  l'universitĂ© de Bristol a Ă©tĂ© annulĂ©e, Ă  la suite de plaintes d'Ă©tudiants accusant l'opĂ©ra d'appropriation culturelle, au motif que des acteurs blancs devaient interprĂ©ter des personnages Ă©gyptiens et Ă©thiopiens[81].
  • En , le comĂ©dien Rob Schneider a Ă©tĂ© accusĂ© d'« appropriation culturelle » pour avoir cuisinĂ© une paella dans un plat en verre, un acte qualifiĂ© d'« insulte »[82].
  • En , un entrepreneur indĂ©pendant coiffant des personnes blanches de dreadlocks a Ă©tĂ© la cible sur internet de milliers d'attaques en provenance d'internautes l'accusant d'appropriation culturelle, arguant que « les dreadlocks font partie de la culture noire et ne devraient pas ĂȘtre portĂ©s par des personnes non-noires »[83] - [84].
  • La chanteuse Katy Perry rencontre de vives critiques en 2014 Ă  cause de la tenue de geisha qu'elle arbore lors d'un concert[85], puis en pour avoir postĂ© une image de la dĂ©esse Kali sur son compte Instagram[86] et Ă©galement en raison de sa nouvelle coiffure[87].
  • En , un rĂ©dacteur du magazine The Writers' Union of Canada est forcĂ© de dĂ©missionner aprĂšs avoir signĂ© une tribune dans laquelle il dĂ©clare ne « pas croire en l'appropriation culturelle », dans laquelle il encourage les Ă©crivains Ă  Ă©crire sur des sujets avec lesquels ils ne sont pas familiers et Ă  crĂ©er des personnages qui ne leur ressemblent pas. Cette tribune a dĂ©clenchĂ© une polĂ©mique, poussant le magazine Ă  prĂ©senter ses excuses[88] - [89].
  • Le mĂȘme mois, Chanel suscite un dĂ©bat autour de son boomerang de luxe, accusĂ© de manquer de respect Ă  la culture aborigĂšne[90].
  • Un fast-food spĂ©cialisĂ© dans les burritos, dont les propriĂ©taires Ă©taient blanches, est contraint de fermer aprĂšs avoir Ă©tĂ© accusĂ© de voler la culture mexicaine[91].
  • En mai 2018, Nikita Dragun, une youtubeuse amĂ©ricaine, d'origine mexicaine et vietnamienne, nĂ©e en Belgique et Ă©levĂ©e aux États-Unis, fait l'objet d'accusation d'appropriation culturelle aprĂšs avoir mis en ligne sur Instagram des photos oĂč on la voit portant des dreadlocks roses tandis qu'elle mange de la barbe Ă  papa dans le quartier de Harajuku, Ă  Tokyo[92].
  • Le mĂȘme mois, la gagnante de l'Eurovision 2018, l'IsraĂ«lienne Netta Barzilai est accusĂ© par des internautes occidentaux d'appropriation culturelle en s'habillant d'un kimono et utilisant des maneki neko en dĂ©cor[93], mais aussi de racisme en usant un maquillage rappelant un yellowface[94].
  • En , le festival de Jazz de MontrĂ©al annule un spectacle de chant sur l'esclavage — SLĀV — accusĂ© d'« appropriation culturelle » car les interprĂštes Ă©taient majoritairement blancs[43]. La directrice du thĂ©Ăątre dans lequel Ă©tait organisĂ© le spectacle, dĂ©clara « il y aura un avant et un aprĂšs SLĀV »[95].
  • En 2018, la chanteuse RosalĂ­a est au cƓur d'une polĂ©mique liĂ©e Ă  l'appropriation culturelle car elle est accusĂ©e de reprendre les codes du flamenco dans sa musique et sa danse alors qu'elle n'est « ni gitane ni andalouse ». Son album intitulĂ© El mal querer a pour thĂšme une relation amoureuse toxique inspirĂ©e d'un roman en occitan anonyme du xvie siĂšcle, Flamenca.
  • En octobre 2018, Ă  l'occasion de Halloween, la marque Fashion Nova est accusĂ©e par des internautes d'appropriation culturelle pour avoir mis en vente un costume de geisha[96].
  • En mai 2019, la marque Gucci est accusĂ©e d'appropriation culturelle en mettant en vente un turban sikh comme accessoire de mode[97].
  • En 2020, Jeanine Cummins, auteure d'American Dirt, un thriller racontant l'Ă©popĂ©e d'une libraire mexicaine et de son fils migrant aux États-Unis pour Ă©chapper aux cartels, fait l'objet d'une forte polĂ©mique. Ses contempteurs, majoritairement des critiques latino-amĂ©ricains, jugent qu'une grand-mĂšre portoricaine et un Ă©poux europĂ©en un temps sans papiers ne l'autorisent pas Ă  « se mettre dans la peau » d'une mexicaine clandestine. Une centaine d'Ă©crivains signent une pĂ©tition pour demander Ă  la star de la tĂ©lĂ©vision Oprah Winfrey de retirer le livre de sa liste de recommandations, et l'Ă©diteur annule la tournĂ©e de promotion prĂ©vue[98].
  • En janvier 2021, Kim Kardashian est accusĂ©e d'appropriation culturelle par des internautes Ă  l'Ă©gard du Japon, ayant donnĂ© Ă  sa nouvelle ligne de lingerie gainant le nom de « Kimono », alors que ce terme dĂ©signe le vĂȘtement traditionnel japonais[99]. Face au tollĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, oĂč Kim Kardashian est accusĂ©e d'appropriation culturelle, elle annonce sur Twitter qu'elle rebaptise sa marque de lingerie Skims[100].

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Annexes

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