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QuĂȘte de vision

La quĂȘte de vision est un rite de passage de certaines cultures amĂ©rindiennes, connu notamment par la description ethnographique des rites des Lakotas, qui l'appellent par le terme HąblĂ©Äheya ou Hanblecheyapi, qui signifie, pleurer pour avoir une vision[1]. Il est Ă©galement rĂ©pertoriĂ© comme l'un des sept rites secrets de ce peuple dans l'ouvrage The Sacred Pipe de Black Elk. Sa pratique vise Ă  obtenir une vision des esprits supĂ©rieurs par le jeĂ»ne et l'isolement, afin d'obtenir des conseils dans un certain domaine.

Ces traditions, aussi appelĂ©es « visions de rĂȘve » ou « jeĂ»nes de rĂȘve » parmi les nations autochtones, varient d’une culture Ă  l’autre. En gĂ©nĂ©ral, toutefois, les participants sont de jeunes hommes cherchant Ă  ĂȘtre reconnus par leur communautĂ© Ă  titre d’adultes (et, potentiellement, de leaders) en complĂ©tant la quĂȘte[2].

Description

La quĂȘte de vision est pratiquĂ©e par presque tous les peuples amĂ©rindiens des Grandes Plaines, afin d'obtenir la sagesse ou le pouvoir du monde des esprits par le biais de la vision. Avec la Danse du Soleil, c'est l'une des principales pratiques d'abnĂ©gation rituelle de ces peuples[3]. Elle est considĂ©rĂ©e comme un rite de passage, Ă©tant une exigence pour les adolescents hommes et femmes ; comme une prĂ©paration Ă  la guerre ; comme une pratique chamanique ; et comme une consultation spirituelle Ă  des moments importants de la vie personnelle ou communautaire[4]. Un des informateurs Oglagla de l'ethnographe James Riley Walker a expliquĂ© :

   Le Hanbleyapi est trĂšs ancien. Il est trĂšs wakan (sacrĂ©). Il faut le faire avant de tenter quelque chose de trĂšs important. Il faut toujours effectuer la cĂ©rĂ©monie du bain de sueur avant de chercher la vision. La quĂȘte de la vision est effectuĂ©e de diffĂ©rentes maniĂšres. Dans la plupart des cas, on se rend seul sur une montagne aprĂšs avoir fait certaines choses selon les coutumes et lĂ , on attend la vision. Si l'on veut avoir une vision des choses qui sont d'une grande importance, il faut demander conseil Ă  un chaman qui connaĂźt ces choses et les faire selon ses instructions[5].

Il s'agit d'une forme d'ascĂšse oĂč, pendant un certain temps, durant au moins quelques jours, le suppliant s'isolerait de son peuple et se retirerait dans un endroit isolĂ© avec le moins de biens possible et ne ferait rien d'autre que de supplier les esprits de lui accorder une vision qui lui donnerait ce qu'il demande ou lui rĂ©vĂ©lerait ce qu'il prĂ©tend savoir, s'abstenant mĂȘme de manger ou de boire. Cette pratique est gĂ©nĂ©ralement prĂ©cĂ©dĂ©e d'une purification rituelle par des bains de sueur[6].

Une origine légendaire

Selon une légende Lakota, la pratique a été établie par Skan (le ciel), qui a chargé un sage nommé Ksa d'enseigner aux hommes comment communiquer avec les esprits. Le premier à apprendre a été un vieil homme nommé Wazi, à qui on a appris à exécuter le Hanblecheyapi de cette maniÚre :

   Purifie ton corps et va seul dans un endroit oĂč il n'y a pas d'autre ĂȘtre vivant. Restez lĂ  sans manger ni boire, en mĂ©ditant sur le message que vous voulez recevoir jusqu'Ă  ce qu'il vienne Ă  vous. Alors, retournez le dire Ă  votre peuple. Si l'un des esprits veut parler Ă  travers vous, le message vous parviendra comme dans un rĂȘve[7].

En plus de la vision, le suppliant peut obtenir d'autres récompenses surnaturelles telles que des esprits protecteurs et des connaissances chamaniques. Les esprits peuvent également instruire une pratique permanente ou imposer un tabou au visionnaire.

Appropriation culturelle

Les pratiques spirituelles New Age (ou nouvel-Ăąge) reprennent les quĂȘtes de vision et en proposent l’expĂ©rience aux non-Autochtones comme une forme de tourisme spirituel[2].

Références

  1. « Encyclopedia of the Great Plains Indians - 2007, Page iii | Online Research Library: Questia », sur www.questia.com (consulté le )
  2. « QuĂȘtes de vision | l'EncyclopĂ©die Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consultĂ© le )
  3. Ruth Fulton Benedict, « The Vision in Plains Culture », American Anthropologist, vol. 24, no 1,‎ , p. 1–23 (ISSN 0002-7294, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Bastian, Dawn Elaine; Mitchell, Judy K. (2004). Handbook of Native American Mythology (en inglés). Santa Barbara, California: ABC-CLIO. p. 276. (ISBN 9781851095339).
  5. J. R. (James R. ) Walker, Raymond J. DeMallie, Elaine Jahner et Colorado Historical Society, Lakota belief and ritual, Lincoln : University of Nebraska Press ; [Denver, Colo.] : Published in cooperation with the Colorado Historical Society, (ISBN 978-0-8032-2551-0 et 978-0-8032-9731-9, lire en ligne)
  6. « The Lakota Ritual of the Sweat Lodge: History and Contemporary Practice - Studies in the Anthropology of North American Indians - 1998, Page i by Raymond A. Bucko. | Online Research Library: Questia », sur www.questia.com (consulté le )
  7. David MartĂ­nez, « The Soul of the Indian: Lakota Philosophy and the Vision Quest », Wicazo Sa Review, vol. 19, no 2,‎ , p. 79–104 (ISSN 0749-6427, lire en ligne, consultĂ© le )
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