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Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno

La Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno est un institut religieux de droit pontifical qui comprend une branche féminine et une branche masculine.

Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno
Image illustrative de l’article Famille monastique de BethlĂ©em, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno
Ordre religieux
Institut Ordre monastique
Type contemplatif
Spiritualité Type cartusienne
RĂšgle RĂšgle monastique
But PriĂšre
Structure et histoire
Fondation 1951
Chamvres
Fondateur Odile Dupont
Abréviation Famille monastique de Bethléem
Autres noms Moines et moniales de Bethléem
Fin Contemplation et priĂšre
Patron Notre-Dame-de-l'Assomption et saint Bruno le Chartreux
Site web www.bethleem.org
Liste des ordres religieux

Elle a Ă©tĂ© fondĂ©e initialement en 1951 comme une fraternitĂ© dominicaine, « les petites sƓurs de Notre-Dame de la NativitĂ© », couramment appelĂ©e « BethlĂ©em », avant que la communautĂ© se sĂ©pare en 1971 de l'Ordre dominicain et se rapproche d'un modĂšle de vie semi-Ă©rĂ©mitique inspirĂ© des chartreux, sans toutefois dĂ©pendre de leur Ordre.

Elle a pris un grand essor à partir des années 70 dans le sillage des communautés nouvelles, sous l'influence du pÚre Marie-Dominique Philippe. Une visite apostolique initiée en 2015 a révélé de graves dérives dans la communauté se traduisant par des abus de conscience et d'autorité.

Historique

La fondatrice

La premiÚre prieure et fondatrice est Odile Dupont[note 1] (1922-1999) issue d'une famille aisée du Havre. Elle serait la cousine des dominicains Thomas et Marie-Dominique Philippe[1] - [note 2].

Elle entre en 1946 chez les sƓurs dominicaines des Tourelles[note 3] Ă  Montpellier et prend le nom de sƓur Marie[2]. La congrĂ©gation connaĂźt alors de vives tensions internes et est placĂ©e sous la tutelle du pĂšre dominicain Vincent HĂ©ris, un proche de Thomas Philippe, son vice-rĂ©gent au Saulchoir[3] - [note 4]. Odile Dupont prononce ses vƓux le 22 aoĂ»t 1948[4]. DispensĂ©e de vie commune[note 5] et invitĂ©e Ă  rĂ©flĂ©chir sur sa vocation par la prieure gĂ©nĂ©rale des Tourelles, mĂšre Marie-Bernard Maistre[5], elle se fait ermite en 1949[6] au Perthus dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales[1] - [7].

SĂ©jour Ă  L'Eau vive

Elle rejoint en 1950 le couvent de l’Épiphanie des dominicaines des Tourelles[5] - [note 6], ouvert en 1946 Ă  Soisy-sur-Seine, Ă  cĂŽtĂ© du Saulchoir d'Étiolles, par la prieure gĂ©nĂ©rale Ă  l'invitation des pĂšres Thomas Philippe et Vincent HĂ©ris. Cette dĂ©cision prĂ©cipitĂ©e de mĂšre Marie-Bernard Maistre se fait contre l'avis du Conseil de la congrĂ©gation, « dans une opĂ©ration oĂč [...] Thomas Philippe court-circuite largement les autoritĂ©s lĂ©gitimes ». Le couvent de l’Épiphanie sert d'hĂŽtellerie Ă  L'Eau vive, centre de formation crĂ©Ă© et dirigĂ© alors par Thomas Philippe[8] - [9]. SƓur Marie y Ă©tudie[10]. Lors de l'annĂ©e 1950, Marie-Bernard Maistre, commet avec Thomas Philippe des « actes impurs graves » selon sa dĂ©position de 1956 au dominicain Paul Philippe (sans lien de parentĂ©). Ce dernier, commissaire du Saint-Office chargĂ© d'enquĂȘter sur les abus de Thomas Philippe, a connaissance de rumeurs d'une « influence dangereuse [de Thomas Philippe] sur certaines religieuses [du couvent de l’Épiphanie] dont les noms sont malheureusement inconnus »[11]. L'une des victimes de Thomas Philippe rapporte en 1952 avec prĂ©cision le cas d'une dominicaine de l’Épiphanie entretenant un commerce sexuel avec Thomas Philippe[12] - [13] - [note 7].

Marie-Dominique Philippe, de dix ans son aĂźnĂ©, encourage sƓur Marie Ă  crĂ©er une nouvelle fondation qui voit le jour en 1951[14] - [5].

Le récit fondateur

Selon son propre rĂ©cit fondateur, repris dans le dĂ©cret d'Ă©rection canonique[Bm 1] - [note 8], « la Famille monastique de BethlĂ©em, de l’Assomption de la Vierge, et de Saint Bruno naĂźt le 1er novembre 1950 sur la place Saint-Pierre Ă  Rome Ă  l’heure oĂč le pape Pie XII proclame le dogme de l’Assomption de la Vierge. [...] Quelques pĂšlerins français entendent alors l’appel Ă  tout donner pour que de nouvelles communautĂ©s naissent dans l’Église. » [Bm 2] - [Bm 3].

Ce rĂ©cit se retrouve chez diffĂ©rents auteurs liĂ©s aux communautĂ©s nouvelles[15] sous une mĂȘme version[16] - [17] ou avec quelques variantes : « des pĂšlerins venus de France, guidĂ©s par le pĂšre Ceslas Minguet[note 9], fils de saint Dominique »[18], « un groupe de pĂšlerins du Havre [...] dont les parents d'Odile »[1]. Cette derniĂšre version, qui inclut la famille de la fondatrice parmi les pĂšlerins, raconte que « sept d'entre eux sans se concerter [...] entendent un appel Ă  rĂ©aliser « le projet de la Vierge », c'est-Ă -dire la crĂ©ation d'une communautĂ© nouvelle rĂ©pandue partout dans le monde. »[1].

Ce rĂ©cit fondateur, dont la fondatrice est absente, est largement sujet Ă  caution et paraĂźt ĂȘtre une Ă©laboration postĂ©rieure. De maniĂšre significative, il est absent de l'historique de la communautĂ© dans la plaquette de prĂ©sentation de 1960[Bm 4]. Ni la rĂ©fĂ©rence au dogme, ni le rĂ©cit l'entourant, ne sont repris dans le livre de rĂ©fĂ©rence d'Olivier Landron[note 10] sur les communautĂ©s nouvelles[2] - [note 11]. Le premier nom de la communautĂ©, « les SƓurs de Notre-Dame de la NativitĂ© »[14], ne fait aucunement allusion Ă  l'Assomption, tout comme son appellation courante « BethlĂ©em » qui se rĂ©fĂšre Ă  la NativitĂ©[note 12].

L'origine de ce dernier nom est attribuĂ©e Ă  l'installation de la premiĂšre chapelle dans une Ă©table : « le premier oratoire est amĂ©nagĂ© dans une Ă©table qui Ă©voque la grotte oĂč le Fils de Dieu se fait petit enfant. [..] C’est pourquoi la communautĂ© naissante reçoit le nom de BethlĂ©em. »[Bm 3] Il s'agit Ă  nouveau d'une reconstruction de la rĂ©alitĂ© : la premiĂšre chapelle de la communautĂ© est amĂ©nagĂ©e en 1951 dans une grange[7], puis celle de MĂ©ry-sur-Oise en 1954 dans une Ă©curie[Bm 4].

Les dominicaines de Notre-Dame de la Nativité (1951-1971)

Avec l'autorisation de FrĂ©dĂ©ric Lamy, Ă©vĂȘque de Sens, sƓur Marie fonde avec sƓur Marie-Liesse Djakeli[note 13] une premiĂšre communautĂ© fĂ©minine en 1951[note 14] Ă  Chamvres dans l'Yonne[2] sous le nom des « dominicaines de la NativitĂ© »[14] Les premiĂšres prises d'habit ont lieu le 22 octobre 1951[Bm 5]. Cette date[note 15] est retenue pour le dixiĂšme anniversaire de la communautĂ© le 22 octobre 1961[Bm 6]. La communautĂ©, couramment appelĂ©e « BethlĂ©em »[note 16], est Ă©rigĂ©e le 22 aoĂ»t 1952 en FraternitĂ© du Tiers-ordre des PrĂȘcheurs par le pĂšre Albert-Marie Avril, Provincial de France des dominicains[Bm 5]. C'est sous ce nom qu'est dĂ©clarĂ©e en prĂ©fecture le 30 septembre 1954 l'« Association d'Ă©ducation populaire "BethlĂ©em" » dont l'objet est l'« organisation Ă  Chamvres et en tous autres lieux, de maisons d'accueil et de centres de retraites spirituelles »[19].

La maison de Chamvres Ă©tant devenue trop exiguĂ«, les religieuses dĂ©mĂ©nagent dans le hameau de Vaux Ă  MĂ©ry-sur-Oise en 1954[2] « non loin du couvent dominicain du Saulchoir » oĂč enseigne alors Marie-Dominique Philippe[14] - [note 17]. La communautĂ© est reconnue comme pieuse union[note 18] tout d'abord par l'Ă©vĂȘque de Sens, puis par Alexandre Renard, Ă©vĂȘque de Versailles[Bm 7].

« La communauté se réfÚre à saint Dominique, son fondateur originel, et à Charles de Foucauld pour l'esprit et l'organisation de la vie courante. (...) Cet aspect se retrouve (...) dans le temps important consacré à l'adoration et à la solitude, ainsi qu'à la priÚre commune et privée (et) dans la simplicité et la pauvreté de leur vie quotidienne. »[20]

Les premiĂšres fondations « de solitude » voient le jour en 1957[2] - [note 19] Ă  Villeneuve-des-Escaldes (1959)[Bm 8] et Hautecour (1962)[21]. En 1963, elles sont une quarantaine de sƓurs[22]. Deux fraternitĂ©s d'Ă©tudiantes voient le jour en 1968 Ă  Paris et Ă  Fribourg en Suisse[2] - [23].

La communautĂ© de BethlĂ©em s'installe en 1971 dans la forĂȘt de Nemours sur la route de Poligny[2].

Les moines et moniales de Bethléem (1971- )

MonastÚre de CurriÚre-en-Chartreuse, maison-mÚre de la congrégation.

Les sƓurs de BethlĂ©em se sĂ©parent de l'Ordre dominicain dont elles dĂ©pendent en 1971 jugeant « que la vie dominicaine n'avait pas un caractĂšre suffisamment monastique et que « l'ouvriĂ©risme » marquait trop certains de ses reprĂ©sentants »[2]. Elles deviennent la « communautĂ© monastique de BethlĂ©em » et gardent ce nom (sans l'adjonction plus tardive « de l'Assomption de la Vierge ») au moins jusqu'en mai 1978[7].

Avec la mise Ă  disposition en 1973 de la Chartreuse de CurriĂšre Ă  Saint-Laurent-du-Pont par l'Ordre des Chartreux, elles s'orientent vers une vie monastique de style semi-Ă©rĂ©mitique. Cette orientation cartusienne est aussi le fruit de rencontres annuelles avec l'Ordre pendant plus de 10 ans[6] Ă  partir de l'entrĂ©e en 1960 dans la communautĂ© de la sƓur d'un religieux chartreux[7].

Les moniales se tournent également vers l'Orient chrétien, à partir des contacts noués à la fin des années 60 avec des personnalités du monde orthodoxe comme le patriarche Athenagoras, l'archimandrite Sophrony, le pÚre Boris Bobrinskoy et les monastÚres grecs de Patmos et de Saint Patapios[2] - [Bm 9]. Leur spiritualité emprunte à partir des années 70 à la tradition orientale des PÚres du désert et leurs offices s'inspirent du rite byzantin[7]. Elles fondent dans ce sens en 1971 une communauté prÚs de l'abbaye de Chevetogne ainsi qu'une autre au Liban[2].

La branche masculine est crĂ©Ă©e en octobre 1976[21]. Elle compte 3 frĂšres au dĂ©part, dont le frĂšre Vincent, qui en est le prieur et fondateur. Ils sont 11 en 1978[7]. Les moniales de BethlĂ©em, dont la maison-mĂšre est dĂ©sormais Ă  Saint-Laurent-du-Pont, sont reconnues comme pieuse union le 6 octobre 1977 par Gabriel Matagrin, Ă©vĂȘque de Grenoble[16]. En 1981, la famille de BethlĂ©em est autorisĂ©e, Ă  sa demande, par les chartreux Ă  se rĂ©fĂ©rer Ă  leur spiritualitĂ©, « sans aucune relation de dĂ©pendance » avec eux[6] - [21] - [note 20] - [note 21].

La communautĂ© fonde pratiquement un monastĂšre par an : de 1967 Ă  1982 treize se sont ouverts. Certains couvents ont dix ou quinze novices, d’une moyenne d’ñge de vingt-cinq ans[24]. « La communautĂ© de BethlĂ©em attire des centaines de jeunes filles pour la plupart issues, pour la France, de la trĂšs grande bourgeoisie, subjuguĂ©es par l'idĂ©al de radicalitĂ© et le charisme magnĂ©tique de sƓur Marie qui fait l'objet d'une vĂ©nĂ©ration. »[14]

En 1984, la communauté compte 22 moines et 250 moniales répartis, pour les premiers, dans deux monastÚres, et, pour les secondes, dans douze monastÚres en France, en Belgique et en Italie[21].

Les moniales sont reconnues le 24 juin 1986 comme institut religieux de droit diocĂ©sain[1] - [Bm 1] ; les moines comme association de fidĂšles le 2 fĂ©vrier 1987[16], puis comme institut de droit diocĂ©sain le 25 mars 1992[Bm 1] Ă  l'instar des moniales. Les branches fĂ©minine et masculine sont Ă©rigĂ©es ensemble en institut religieux de droit pontifical par le Saint-SiĂšge le 6 octobre 1998[6]. Jusqu'Ă  cette date, la communautĂ© se nomme encore en 1998 « Famille monastique de BethlĂ©em et de l’Assomption de la Vierge »[note 22]. Le nom de saint Bruno n'est ajoutĂ© qu'au moment de la reconnaissance pontificale, en rĂ©fĂ©rence aux chartreux. Elle compte alors vingt-huit monastĂšres fĂ©minins et trois monastĂšres masculins, pour environ 500 membres[1].

À la mort de la fondatrice qui aura Ă©tĂ© prieure gĂ©nĂ©rale pendant 48 ans, sƓur Isabelle[note 23] lui succĂšde[25]. En 2017, le Saint-SiĂšge accepte la dĂ©mission de sƓur Isabelle qui est remplacĂ©e par sƓur Emmanuel[note 24] nommĂ©e par la CongrĂ©gation pour les instituts de vie consacrĂ©e[26]. Dans la branche masculine, le frĂšre Silouane succĂ©de au frĂšre Patrick, gouvernant pendant dix-sept ans. En octobre 2018, le frĂšre Jean-Baptiste est Ă©lu prieur gĂ©nĂ©ral de la branche masculine[Bm 10].

RĂšgles de vie

La vie conventuelle s'inspire du modĂšle des chartreux. Elle est rĂ©gie par les « constitutions » Ă©crites par la fondatrice, « un gros tome de plus de 900 pages »[27] - [28]. Les sƓurs sont seules dans leur cellule toute la journĂ©e pour prier, travailler et prendre leurs repas[note 25]. Le seul repas communautaire a lieu le dimanche en silence au rĂ©fectoire. Elles assistent Ă  deux assemblĂ©es liturgiques par jour, une heure et quart le matin, deux heures le soir. L'office de nuit se tient Ă  3 heures du matin selon une tradition des moines solitaires des dĂ©serts d'Orient « veilleurs de l’Église Ă  l'heure oĂč l’univers dort ». Toute lecture est interdite durant le noviciat[24].

L'influence du pĂšre Marie-Dominique Philippe

Dans son livre L'Affaire publiĂ© en fĂ©vrier 2023, consacrĂ© aux abus sexuels de Thomas et Marie-Dominique Philippe[29], Tangi Cavalin indique qu'il existe une « Note concernant le rĂŽle jouĂ© par le pĂšre Marie-Dominique Philippe, op, dans l’histoire de la famille de BethlĂ©em », non publiĂ©e, datant du 12 novembre 2021[23]. Au sujet de la fondatrice de BethlĂ©em, le rapport des FrĂšres de Saint-Jean publiĂ© en juin 2023 souligne que « le pĂšre Marie-Dominique a Ă©tĂ© son pĂšre spirituel pendant un temps. Elle lui a Ă©crit en 1968 qu’il a jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif Ă  des moments clefs de son existence. »[30] CĂ©line Hoyeau, auteure de La Trahison des pĂšres[31], la classe parmi les « fondateurs de communautĂ©s ayant Ă©tĂ© proches des frĂšres Philippe et/ou figures ayant revendiquĂ© leur influence sans pour autant ĂȘtre auteurs d'abus sexuels »[10].

Un accompagnateur (1942-1951)

La premiĂšre rencontre d'Odile Dupont et de Marie-Dominique Philippe date de 1942[10]. Marie-Christine Lafon, biographe de Marie-Dominique Philippe, suggĂšre un rĂŽle d'accompagnateur en 1946 au moment oĂč Odile Dupont entre dans la congrĂ©gation des Tourelles : « L’activitĂ© apostolique du prĂȘcheur comporte rencontres, Ă©changes et accompagnements personnels. Ainsi, en 1946, avec sƓur Marie Dupont-Caillard (1922-1999) »[5]. En 1950, elle sĂ©journe au couvent de l’Épiphanie Ă  Soisy-sur-Seine[5] et est Ă©tudiante Ă  L'Eau vive[10] oĂč enseigne Marie-Dominique Philippe. La biographe du dominicain lui prĂȘte Ă©galement un rĂŽle dans la crĂ©ation de la communautĂ© de BethlĂ©em : « Avec la lumiĂšre et les encouragements du pĂšre Marie-Dominique Philippe, entre autres frĂšres prĂȘcheurs, en fĂ©vrier 1951, dans le diocĂšse de Sens, [sƓur Marie] commence Ă  mener, avec deux jeunes femmes, une vie communautaire [...] bientĂŽt, elles reçoivent le nom de Petites SƓurs de BethlĂ©em »[5]. Ce point est Ă©voquĂ© par la journaliste CĂ©line Hoyeau dans son livre La Trahison des pĂšres : « Le pĂšre Marie-Dominique Philippe, de dix ans son aĂźnĂ©, l'encourage dans cette entreprise. »[14]

Un cercle de relations (1951-1971)

Une trĂšs proche de Marie-Dominique Philippe, dont elle est la dirigĂ©e depuis 1954, Alix Parmentier (1933-2016) cofondatrice avec lui des sƓurs contemplatives de Saint Jean en 1982 et prieure gĂ©nĂ©rale, vit un an Ă  MĂ©ry-sur-Oise chez les sƓurs de BethlĂ©em jusqu'Ă  l'Ă©tĂ© 1957. MalgrĂ© son souhait, elle n'a pas pu entrer en juin 1956 au monastĂšre de Bouvines dont la prieure, CĂ©cile Philippe, venait d'ĂȘtre dĂ©posĂ©e en raison d'une condamnation du Saint-Office pour de graves abus commis sur ses propres religieuses avec son frĂšre Thomas Philippe[32]. « Il semble que sƓur Marie aurait souhaitĂ© qu’Alix [Parmentier] reste dans la communautĂ© [de BethlĂ©em], mais malgrĂ© la sĂ©paration, un lien demeurera entre les deux. ». Alix Parmentier rejoint ensuite le carmel de Boulogne (Hauts-de-Seine) qui a des relations privilĂ©giĂ©es avec Marie-Dominique Philippe. La fondatrice de BethlĂ©em a entretenu un contact Ă©pistolaire avec elle entre 1957 et 1961, puis ensuite chaque annĂ©e Ă  NoĂ«l[33].

La niÚce de Marie-Dominique Philippe, Anne Philippe (1933-1964), fille de Joseph Philippe, entre dans la communauté de Bethléem. Le provincial de France des dominicains, le pÚre Joseph Kopf (1912-2007), lui donne l'habit le 4 octobre 1958[Bm 11].

Marie-Dominique Philippe est sanctionnĂ© par le Saint-Office en 1957 dans la foulĂ©e de la condamnation de son frĂšre Thomas Philippe en 1956. En raison de sa complicitĂ© avec son frĂšre, il a interdiction de « de confesser, de diriger spirituellement des religieuses, de sĂ©journer et de prĂȘcher dans des monastĂšres et d’enseigner la spiritualitĂ© ». Il est rĂ©habilitĂ© en 1959[34].

« Une fois les sanctions levĂ©es, le pĂšre Marie-Dominique Philippe reste l’objet d’une certaine mĂ©fiance. En octobre 1959, le pĂšre Chevignard, dominicain chargĂ© d’accompagner la fondation des sƓurs de BethlĂ©em, interdit Ă  sƓur Marie Dupont-Caillard de le faire venir dans sa communautĂ© Ă  MĂ©ry-sur-Oise. »[30] L'interdiction faite Ă  Marie-Dominique Philippe de venir sĂ©journer et prĂȘcher Ă  BethlĂ©em est corroborĂ©e par les chroniques de la communautĂ© entre 1957 et 1965 : si elles mentionnent de trĂšs nombreux pĂšres dominicains avec lesquels les sƓurs sont en contact, le nom du pĂšre Marie-Dominique Philippe n'est jamais citĂ©. La biographe de Marie-Dominique Philippe souligne son absence dans le dĂ©veloppement de la communautĂ© jusqu'en 1971 : « Entre 1952, date des premiers pas de la communautĂ© [de BethlĂ©em], et 1971, date de son essor selon son charisme, le pĂšre Marie-Dominique Philippe n’a pas participĂ© Ă  l’explicitation progressive de sa vocation. »[35]

Cependant l'annĂ©e 1968 voit Ă  nouveau un rapprochement : une religieuse amie de Marie-Dominique Philippe, Marie-RenĂ©e Seuillot (1910-1969), mĂšre Marie-RenĂ©e du Christ en religion, lĂšgue en 1968 sa maison fribourgeoise Ă  la communautĂ©, ce qui permet aux jeunes sƓurs de suivre, entre autres, l'enseignement de Marie-Dominique Philippe Ă  l'UniversitĂ© de Fribourg[36].

RĂŽle Ă©minent Ă  partir de 1971

C'est en 1971 que le pĂšre Marie-Dominique Philippe rejoint les moniales de BethlĂ©em, d'abord au monastĂšre des Monts-Voirons Ă  BoĂ«ge (Haute Savoie), puis au monastĂšre de CurriĂšre et Ă  l'abbaye de LĂ©rins pour assurer leur formation[37]. Il devient dĂšs lors « quasiment l’unique enseignant extĂ©rieur de la communautĂ© des sƓurs de BethlĂ©em »[38].

En 1979, des sƓurs de BethlĂ©em s'Ă©tablissent Ă  Fribourg dans un petit monastĂšre voisin de celui des frĂšres de Saint-Jean, dont Marie-Dominique Philippe est le fondateur depuis 1975. « Leur prieure gĂ©nĂ©rale, sƓur Marie, dĂ©sire qu’elles se forment [...] auprĂšs du pĂšre Philippe, en vue d’ĂȘtre responsables des Ă©tudes dans leur communautĂ©. » Les communautĂ©s de BethlĂ©em et de Saint-Jean apparaissent alors comme « deux communautĂ©s sƓurs ». Marie-Dominique Philippe surnomme les moniales de BethlĂ©em « les cousines »[39].

À la demande de sƓur Marie, Marie-Dominique Philippe rĂ©dige en 1983 la rĂšgle de vie de la fraternitĂ© de laĂŻcs constituĂ©e autour des moniales de BethlĂ©em, selon le tĂ©moignage de l'un de ses membres, Philippe Rouvillois[note 26]. Le dominicain a Ă©tĂ© leur prĂ©dicateur pendant plus de dix ans[35].

Dans les annĂ©es 80, au moment oĂč se font jour les premiĂšres mises en cause du fondateur de la CongrĂ©gation Saint-Jean, qui jouit d'une forte aura dans le monde catholique, ses proches, dont la fondatrice de BethlĂ©em, le dĂ©fendent tout en l'alertant : « À cet Ă©gard, les lettres du pĂšre de Monteynard (1981) ou de sƓur Marie Dupont-Caillard, des sƓurs de BethlĂ©em (1986), Ă  M.-D. Philippe sont caractĂ©ristiques. Toute confiance et « respectueuse affection » lui sont donnĂ©es. On lui dit qu'il est, lui, victime potentielle, on veut le prĂ©munir [...] On loue les vocations qui abondent et sont une bĂ©nĂ©diction du Seigneur. [...] SƓur Marie y ajoute une dimension « surnaturelle » par l'appel Ă  des citations de dires de la Vierge Marie concernant M.-D. Philippe lui-mĂȘme : "Marie a tellement dit 'je tiens Ă  son honneur de prĂȘtre' " » [40].

En mai 2002, dans le rapport du Service Accueil MĂ©diation (SAM) de la CEF, la Famille monastique de BethlĂ©em apparaĂźt aux cĂŽtĂ©s d'autres communautĂ©s suspectĂ©es de dĂ©rives sectaires, dont Marie-Dominique Philippe est le commun dĂ©nominateur. Il est « dĂ©crit comme omniprĂ©sent dans un rĂ©seau dont il est le principal, voire l’unique point de rĂ©fĂ©rence. »[41].

Dans son article du 27 juin 2023 dans La Croix, CĂ©line Hoyeau rattache certaines formes d'abus de conscience et d'autoritĂ© dans la communautĂ© de BethlĂ©em Ă  l'hĂ©ritage de Marie-Dominique Philippe : « Les pressions psychologiques sur les vocations en particulier ont Ă©tĂ© pointĂ©es par d’anciennes membres. On leur disait notamment : « Si tu pars, je ne rĂ©ponds plus de ta vocation. » Or cette phrase, le pĂšre Philippe la rĂ©pĂ©tait souvent Ă  ses propres frĂšres de communautĂ©. Elle lui venait directement de son oncle et pĂšre spirituel, le pĂšre Dehau, qui avait fait pression pour qu’il entre dans l’ordre dominicain [...] »[10].

Abus de conscience et d'autorité

De nombreuses alertes auprÚs de la hiérarchie catholique

Une enquĂȘte du Monde paraĂźt le 22 fĂ©vrier 1983 consacrĂ©e au renouveau de la vie monastique fĂ©minine. Selon Catherine Baker[note 27], interrogĂ©e dans l'article, « la fascination exercĂ©e sur [l]es religieuses [de BethlĂ©em], l'obĂ©issance exigĂ©e est de l'ordre de la secte. On est Ă  la limite de pratiques manipulatoires, qui annihilent toute rĂ©flexion individuelle. » Une dominicaine « ayant de hautes responsabilitĂ©s » affirme recevoir d'anciennes religieuses de BethlĂ©em qui ont « le plus grand mal Ă  retrouver leur Ă©quilibre »[24] - [note 28].

En fĂ©vrier 2001, sous la plume de Laurent Grzybowski, le magazine La Vie publie une enquĂȘte[note 29] intitulĂ©e « Des gourous dans les couvents » qui dĂ©nonce « des dĂ©rives sectaires » dans « cinq communautĂ©s religieuses françaises » dont la famille monastique de BethlĂ©em. L'article Ă©voque le cas d'une jeune femme entrĂ©e Ă  26 ans dans la communautĂ© et ressortie « invalide psychiatriquement ». ContactĂ©e par La Vie, la prieure gĂ©nĂ©rale, sƓur Isabelle, reconnaĂźt « une grande faute » qui l'a conduite Ă  demander pardon Ă  la mĂšre de la jeune femme « et mĂȘme Ă  Rome, l'affaire Ă©tant remontĂ©e jusqu'au Vatican »[42]. « Dans les semaines qui suivent la publication, des centaines de lettres affluent au siĂšge du magazine, pour la plupart hostiles au point de vue dĂ©veloppĂ©, rĂ©cusant la mise en cause d’une personnalitĂ© comme Marie-Dominique Philippe ou le rapprochement entre des communautĂ©s controversĂ©es et d’autres jugĂ©es parfaitement orthodoxes et respectables comme celle de BethlĂ©em, reconnue de droit pontifical. » En sa qualitĂ© d'ancien supĂ©rieur diocĂ©sain, Gabriel Matagrin, Ă©vĂȘque Ă©mĂ©rite de Grenoble, prend vivement la dĂ©fense de la famille monastique de BethlĂ©em et de sa fondatrice[43].

Le 13 mai 2002, le Service Accueil MĂ©diation (SAM) de la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France, crĂ©Ă© Ă  l'initiative de Jean Vernette, Ă©met un rapport dans lequel est citĂ©e la Famille monastique de BethlĂ©em aux cĂŽtĂ©s d'autres communautĂ©s suspectĂ©es de dĂ©rives sectaires (branches de la CongrĂ©gation Saint-Jean, l'abbaye d'Ourscamp avec Points-CƓurs, le carmel de Montgardin) dont Marie-Dominique Philippe apparaĂźt comme le commun dĂ©nominateur. Sur ces communautĂ©s, dont il est le principal, sinon l'unique rĂ©fĂ©rent, comme enseignant, aumĂŽnier ou confesseur, voire exorciste, il exerce une profonde influence[44].

Dans son livre paru en 2004, Olivier Landron indique que le développement rapide de la communauté à partir des années 70 (une vingtaine de novices par an), en contraste avec son caractÚre ascétique et érémitique qui d'ordinaire attire peu de vocations, a suscité des inquiétudes dans l'épiscopat français « à cause de ce radicalisme évangélique qui pouvait mener à des excÚs regrettables »[6].

Dans son numĂ©ro de novembre-dĂ©cembre 2005 sur La face cachĂ©e des « Petits gris », le magazine Golias publie le tĂ©moignage anonyme d'une ancienne sƓur de la famille de BethlĂ©em qui dĂ©nonce la manipulation, l'infantilisation, l'exaltation de la souffrance et l'endoctrinement qui rĂ©gneraient au sein de la communautĂ©[45] - [46].

En 2011, Raymond Jaccard entre Ă  l'Ăąge de 80 ans au monastĂšre de Pugny-Chatenod en Savoie comme prĂȘtre aumĂŽnier des sƓurs de BethlĂ©em et y rĂ©side jusqu'Ă  sa mort en aoĂ»t 2021. Le diocĂšse de Besançon rĂ©vĂšle avoir reçu en avril 2020 « des informations orales et Ă©crites mettant en cause [ce] prĂȘtre incardinĂ© dans le diocĂšse de Besançon, pour des abus d'ordre sexuel et spirituel sur des personnes majeures ». Les faits sont signalĂ©s en mai par l'Ă©vĂȘque, Jean-Luc Bouilleret, au procureur de ChambĂ©ry, la rĂ©sidence du prĂȘtre se trouvant alors en Savoie. Une enquĂȘte prĂ©liminaire est ouverte. La CongrĂ©gation pour la Doctrine de la foi est Ă©galement saisie du dossier et suspend le prĂȘtre de tout ministĂšre. Son dĂ©cĂšs en aoĂ»t 2021 met fin Ă  l'enquĂȘte judiciaire, mais le diocĂšse de ChambĂ©ry affirme qu'« en l'Ă©tat de l'enquĂȘte, les faits dĂ©noncĂ©s ont Ă©tĂ© corroborĂ©s par de nombreux tĂ©moignages » sans prĂ©ciser ni la nature des abus, ni les lieux oĂč ils auraient Ă©tĂ© commis, ni le nombre de victimes potentielles. Le procureur de ChambĂ©ry indique qu'« il y aurait deux victimes qui sembleraient liĂ©es, avec une adresse en Savoie » mais il ignore le contexte des abus prĂ©sumĂ©s. Selon sa coordinatrice, la cellule d'Ă©coute du diocĂšse de Savoie (Ă  destination de victimes de clercs) n'a pas Ă©tĂ© contactĂ©e dans cette affaire entre 2020 et 2023. Selon l'Ă©vĂȘque, le prĂȘtre n'avait pas de ministĂšre en Savoie, Ă  l'exception de son office d'aumĂŽnier chez les sƓurs de BethlĂ©em. Le diocĂšse de Besançon ouvre un appel Ă  tĂ©moignages [47].

Fin octobre 2013, une quarantaine de victimes de dĂ©rives sectaires de communautĂ©s nouvelles, parmi elles d'anciens membres de la famille monastique de BethlĂ©em, lancent un appel aux Ă©vĂȘques rĂ©unis en assemblĂ©e plĂ©niĂšre Ă  Lourdes[48].

En 2014 et 2015, l'Avref[49] et le site internet L'envers du dĂ©cor[50] publient une longue sĂ©rie de tĂ©moignages faisant Ă©tat de dĂ©rives sectaires dans la famille monastique de BethlĂ©em, notamment, le 28 octobre 2014, celui d'un ancien supĂ©rieur, Fabio Barbero[27]. Ce dernier dĂ©crit un « sentiment de supĂ©rioritĂ© et [de] dĂ©fiance compulsive Ă  l’égard de l’Église » se traduisant par « un niveau apparent, en conformitĂ© avec l’Église et un niveau secret, cachĂ© »[51]. Il dĂ©nonce un maximalisme marial de type gnostique[note 30] favorisant l'ascendant et l'emprise de la prieure gĂ©nĂ©rale « en [qui], la Vierge est prĂ©sente in persona, personnellement » et Ă  qui chaque membre de la communautĂ© doit rendre des comptes par la tenue d'un « cahier des confessions Ă  la Vierge – genre d’examens de conscience quotidiens oĂč au lieu de s’adresser Ă  Dieu on s’adresse Ă  la Vierge »[52] - [28]. Dans un droit de rĂ©ponse Ă©crit le 18 novembre 2014 et publiĂ© par L'envers du dĂ©cor, le frĂšre Silouane, prieur gĂ©nĂ©ral de la branche masculine, qualifie le tĂ©moignage de « dossier mensonger et Ă  charge » dont l'auteur se prĂ©vaut d'un « pseudo statut de victime et de lanceur d’alerte »[27].

Un collectif de proches de la Famille de BethlĂ©em crĂ©e en fĂ©vrier 2015 un blog, sansdecor.com[53] - [note 31], destinĂ© Ă  dĂ©fendre la communautĂ© contre les critiques d’anciens membres publiĂ©es sur Internet. Deux documentaires de la rĂ©alisatrice StĂ©phanie Pillonca-Kervern, dont la sƓur est religieuse Ă  BethlĂ©em, Un Amour absolu et Ma Petite SƓur sont diffusĂ©s par France 2 et Arte fin dĂ©cembre 2014 et en avril 2015[54] - [55]. Le monastĂšre des monts Voirons organise pour la premiĂšre fois le 20 juin 2015 une journĂ©e portes ouvertes pour faire dĂ©couvrir au public ses ermitages[52] - [28].

En avril 2015, d'anciens membres de la famille monastique de Bethléem, témoins de nombreux dysfonctionnements de la communauté, créent l'association Accueil et Soutien aux Ex-Membres de la communauté de Bethléem[56] - [57].

La visite apostolique de 2015 et ses suites

Fin mai 2015, faisant suite Ă  plusieurs plaintes d’anciennes sƓurs « qui font Ă©tat de graves dysfonctionnements et que la CEF comme le Vatican [...] prennent “trĂšs au sĂ©rieux” »[52] - [28], une visite apostolique[58] - [note 32] est diligentĂ©e par le Saint-SiĂšge qui nomme visiteurs apostoliques Jean Quris, ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de la confĂ©rence des Ă©vĂȘques de France (CEF)[59] et sƓur GeneviĂšve BarriĂšre, bĂ©nĂ©dictine et ancienne abbesse de Jouarre entre 2007 et 2014. Sont dĂ©noncĂ©s dans les tĂ©moignages envoyĂ©s Ă  Rome ou parus sur Internet « une pression dans le discernement, une rupture excessive avec l’extĂ©rieur, une culture de culpabilitĂ©, une centralisation des pouvoirs dans les mains de la prieure gĂ©nĂ©rale, l’absence de rĂ©elles Ă©lections au niveau local et une pensĂ©e unique qui n’autorise aucun recul » ainsi que le manque de distinction entre for interne et for externe[52] - [28] - [note 33].

À l'issue de cette visite apostolique fin 2016[26], la CongrĂ©gation pour les instituts de vie consacrĂ©e prĂ©conise des adaptations pour mettre fin Ă  ce qui apparaĂźt « comme des abus d’autoritĂ©, voire des abus spirituels ». En fĂ©vrier 2017, une nouvelle prieure gĂ©nĂ©rale est nommĂ©e par Rome et six moniales dĂ©signĂ©es par le Saint-SiĂšge prennent place au conseil permanent avec le pĂšre Jean Quris et sƓur GeneviĂšve BarriĂšre nommĂ©s assistants apostoliques[26]. Ces derniers appellent en novembre 2020 la famille monastique de BethlĂ©em Ă  s'engager publiquement dans « une reconnaissance claire des erreurs et fautes du passĂ© »[60]. Par un communiquĂ© du , la communautĂ© annonce avoir « pris conscience des blessures et des traumatismes que de tels dysfonctionnements ont provoquĂ© ». Elle met en place une cellule d'Ă©coute indĂ©pendante et entame un chemin de rĂ©forme qui passera par un travail de rĂ©vision des constitutions[Bm 12]. Au terme du chapitre gĂ©nĂ©ral tenu en novembre 2021, oĂč « la question des abus d’autoritĂ© et des abus spirituels a Ă©tĂ© au cƓur des interventions, des Ă©changes, [et] des dĂ©cisions », la communautĂ© nomme explicitement les « dysfonctionnements [...] qui ont pu aboutir Ă  des abus ou des emprises » et annonce le vote de nouvelles constitutions soumises Ă  l'approbation de la CongrĂ©gation pour les instituts de vie consacrĂ©e[61] - [Bm 13].

Mises en doute des mesures de réforme prises par la Famille monastique de Bethléem

Selon un article du magazine Golias publiĂ© en mai 2022, signĂ© par une ancienne sƓur de BethlĂ©em, si la communautĂ© consent Ă  rĂ©gulariser au moins en partie les cotisations de retraite non versĂ©es Ă  la CAVIMAC, les demandes d’indemnisation Ă  la cellule d'Ă©coute concernant les abus psychologiques ne seraient pas satisfaites. La communautĂ© avance que ni le Service Accueil MĂ©diation (SAM) de la CORREF, ni la Commission reconnaissance et rĂ©paration (CRR)[note 34] ne seraient habilitĂ©s Ă  traiter ces cas. Cette derniĂšre instance, crĂ©Ă©e en novembre 2021 aprĂšs la publication du rapport de la CIASE[62], n'Ă©tant compĂ©tente qu'en matiĂšre d'abus sexuels. La mise en place par la communautĂ© elle-mĂȘme d'« une cellule de mĂ©diation d’indemnisation destinĂ©e Ă  recueillir tous les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă  une juste rĂ©paration pour permettre d’établir et de rĂ©gulariser des accords dĂ©finitifs » serait Ă©voquĂ©e dans les courriers envoyĂ©s par la Famille monastique de BethlĂ©em aux requĂ©rantes[63].

Le 4 mai 2023, le mĂȘme magazine publie une enquĂȘte sur la disparition d’une jeune femme, Sarah (devenue sƓur Telf Maryam en religion), entrĂ©e Ă  BethlĂ©em en octobre 2012 Ă  l’ñge de 23 ans au monastĂšre Notre-Dame de la PrĂ©sence de Dieu[Bm 14] Ă  Paris, dont sƓur Priscille[note 35] est la prieure[64]. Ayant perdu tout contact avec Sarah et privĂ©s de visite depuis janvier 2016, ses parents se tournent en mai 2017 vers la prieure gĂ©nĂ©rale, sƓur Emmanuelle, et demandent sans succĂšs Ă  ĂȘtre reçus par l’assistante apostolique, GeneviĂšve BarriĂšre. Ils adressent Ă©galement un courrier au pape François en juin 2017 dans lequel ils font part de leur inquiĂ©tude quant Ă  l’état de santĂ© physique et psychologique de leur fille : opĂ©rĂ©e Ă  deux reprises du genou en septembre et dĂ©cembre 2013, elle souffrirait Ă©galement de dĂ©pression. Sans nouvelles d’elle, ils dĂ©posent en janvier 2018 une plainte pour sĂ©questration, classĂ©e sans suite. Ils signalent Ă  la police sa disparition inquiĂ©tante en mars. DĂ©but 2020, ils saisissent le Centre contre les manipulations mentales (CCMM). Son vice-prĂ©sident, Francis Auzeville[note 36], adresse plusieurs courriers Ă  Alain Planet, Ă©vĂȘque en charge de la cellule des dĂ©rives sectaires dans l’Église catholique. Selon Alain Planet, Sarah a rencontrĂ© Ă  au moins deux reprises en 2017 les deux assistants apostoliques nommĂ©s par Rome. L'un d'eux, le pĂšre Quris, affirme que Sarah aurait dĂ©posĂ© en juin 2017 une main courante Ă  la police pour harcĂšlement Ă  l'encontre de ses parents. La communautĂ© l'aurait encouragĂ©e Ă  cesser toute relation avec eux. Selon l'assistant apostolique, dans une lettre Ă©crite en juillet 2018, Sarah aurait quittĂ© BethlĂ©em. En octobre 2020 le vice-prĂ©sident du CCMM se tourne du cĂŽtĂ© du nonce apostolique Celestino Migliore qui lui rĂ©pond par « une courte missive, en forme de non recevoir ». Francis Auzeville affirme que « le reprĂ©sentant du pape en France ne prend nullement en compte le rĂ©sultat de l’enquĂȘte effectuĂ©e Ă  la demande des parents, qui ont dĂ©jĂ  essuyĂ© un classement sans suite aprĂšs leur dĂ©pĂŽt de plainte pour disparition inquiĂ©tante. »[65]

Dans une enquĂȘte parue le 10 mai 2023 rassemblant quinze tĂ©moignages, Charlie-Hebdo fait Ă©tat de plusieurs signalements Ă  la Miviludes en 2021 et 2022. La prĂ©sidente de la CORREF, VĂ©ronique Margron, a elle-mĂȘme transmis Ă  la justice en 2021 « plusieurs cas de maltraitance psychique » Ă  la suite de « tĂ©moignages graves mĂ©dicalement parlant ». Selon un psychothĂ©rapeute qui s'occupe de nombreuses anciennes sƓurs, hospitalisĂ©es pour certaines, « BethlĂ©em est la communautĂ© catholique qui dĂ©truit le plus en profondeur sur les plans mental et psychologique, car les sƓurs ne sont plus capables de penser par elles-mĂȘmes » Une instruction judiciaire est en cours aprĂšs au moins deux dĂ©pĂŽts de plainte « pour abus de faiblesse et manquement aux obligations lĂ©gales de cotisations pour les retraites ». MĂȘme si l'usage du cahier Ă  la Vierge et la lecture des correspondances par les supĂ©rieures auraient pris fin aprĂšs la visite apostolique, « les sƓurs ont toujours l’interdiction de communiquer entre elles, et la prieure concentre encore l’essentiel des pouvoirs » selon le magazine. Une sƓur rĂ©cemment sortie de la communautĂ© avance que l'anonymat de celles qui se confient Ă  la cellule d'Ă©coute ne serait pas respectĂ©, ce qui crĂ©erait « un vĂ©ritable climat de peur ». L'article rĂ©vĂšle que la Commission reconnaissance et rĂ©paration (CRR) a Ă©tĂ© saisie en octobre 2022 pour un cas d'abus sexuel qui aurait eu lieu au sein de la communautĂ© dans les annĂ©es 60[66].

Parutions récentes

Le livre Risques et dĂ©rives de la vie religieuse[67] publiĂ© en 2020 par le supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral des Chartreux, Dysmas de Lassus « a Ă©tĂ© conçu et Ă©crit directement en lien avec l’actualitĂ© de la communautĂ© des sƓurs et des frĂšres de BethlĂ©em » Ă  partir de tĂ©moignages d'anciens membres. Au fil d'Ă©changes sous pseudonyme sur le site L'Envers du decor, il a acquis la certitude de trĂšs graves dĂ©rives au sein de la Famille monastique de BethlĂ©em dont il rend compte dans son livre, mĂȘme si la communautĂ© n'est pas explicitement nommĂ©e[68]. Selon lui « l’impossibilitĂ© d’avoir des relations personnelles et la soumission totale Ă  un supĂ©rieur [sont] des caractĂ©ristiques sectaires ». La limitation des contacts avec l'extĂ©rieur vient renforcer cette « structure pyramidale » d'emprise sur les personnes par les responsables de la communautĂ©[66].

Dans son livre paru en 2021, La Trahison des pĂšres[69], la journaliste Ă  La Croix, CĂ©line Hoyeau, suggĂšre que selon « une thĂ©ologie faussĂ©e » dĂ©veloppĂ©e par sƓur Marie et son entourage, « les sƓurs devaient se dĂ©partir de leur psychisme pour devenir des "petites Vierges Marie en miniature" » dĂ©personnalisĂ©es[14].

En mai 2022, Ă  l'occasion de la rĂ©Ă©dition de son livre-tĂ©moignage, 15 ans dans l'enfer de la famille monastique de BethlĂ©em[70], paru en 2020, Patricia Blanco-Suarez est invitĂ©e pour la premiĂšre fois Ă  s'exprimer en public dans une Ă©glise de Lausanne sur ce qu'elle a vĂ©cu : « Mon noviciat, qui devait canoniquement durer deux ans, s’est prolongĂ© durant neuf ans. On m’a mise en solitude, j’ai vu toutes les dĂ©rives sectaires, les manipulations. [...] J’ai fuguĂ© trois fois, plusieurs sƓurs se sont suicidĂ©es. »[71] - [note 37] Elle dĂ©nonce dans son tĂ©moignage au magazine Golias ce qui serait une forme de discrimination au sein de la communautĂ© entre des « religieuses de bonne famille, dont les parents sont aisĂ©s, voire riches », « prometteuses, notamment en matiĂšre de filiation et d’hĂ©ritage » destinĂ©es Ă  ĂȘtre prieures, et d'autres moins bien loties « corvĂ©ables Ă  merci », qui au lieu de faire profession religieuse, ne font qu'une « donation », « une « sous-profession » humiliante » qui les assimile aux sƓurs converses d'autrefois[note 38], Ɠuvrant essentiellement aux tĂąches matĂ©rielles de la communautĂ©[63].

Membres et monastĂšres

MonastĂšre de l'Assunta Gloriosa en Corse

La famille monastique de BethlĂ©em, de l’Assomption de la Vierge et de saint Bruno compte environ 600 membres, rĂ©partis comme suit :

  • 29 monastĂšres de moniales situĂ©s dans 15 pays pour environ 550 sƓurs.
  • 3 monastĂšres de moines en France, en Italie, et en IsraĂ«l pour environ 35 frĂšres[Bm 15].

Notes et références

Notes

  1. Parfois nommĂ©e Odile Dupont-Caillard. Caillard est le nom de sa mĂšre, « Marie ThĂ©rĂšse Fanny Mathilde Caillard », sur geneanet.org (consultĂ© le ) (1897-1984) issue d'une famille connue d'entrepreneurs du Havre qui fabrique des engins de levage : « La saga des Ateliers Caillard-FrĂšres au Havre », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne) Cf. Le tĂ©moignage de l'amie de jeunesse d'Odile Dupont qui y fait rĂ©fĂ©rence « Au Havre, les grues Dupont Cailllard occupaient tous les quais du port. En traversant la banlieue parisienne, Odile nous indiquait toutes les usines dirigĂ©es par des membres de sa famille. » « Histoire des Dupuy » (consultĂ© le ), p. 42-43
  2. Ce lien de parenté est contesté. Dans une base de données généalogiques « Parenté d'Odile Dupont », sur roglo.eu (consulté le ) il apparaßt que les pÚres « Thomas Philippe », sur roglo.eu (consulté le ) et « Marie-Dominique Philippe », sur roglo.eu (consulté le ) sont des cousins, par alliance, éloignés d'« Odile Dupont », sur roglo.eu (consulté le ) .
  3. « Dominicaines des Tourelles », sur CORREF (consulté le )
  4. Le tĂ©moignage de sr. Marie-Françoise Giraud (1916-2008), novice en 1942 au couvent des Tourelles de Montpellier dĂ©crit un conflit entre les sƓurs en 1946 au moment oĂč Odile Dupont y entre : « Certaines plus attachĂ©es aux origines Ă  Prouilhe, d'autres plus hardies entrevoyaient dĂ©jĂ  l'accĂšs Ă  l'universitĂ©, au studium des PĂšres [le Saulchoir d'Etiolles], Ă  l'apostolat en milieu universitaire. Une cassure s'accentuait. [...] La rupture Ă©tait inĂ©vitable. Elle eut lieu le 16 novembre 1946. [...] La maĂźtresse des novices, acquise Ă  un projet de refondation dans la rĂ©gion parisienne, [Ă  Soisy-sur-Seine] essaya de nous en convaincre chacune. [...] C'est prĂšs de la moitiĂ© des professes et les novices, sauf deux, qui, par la grande allĂ©e, tournaient dĂ©finitivement le dos aux Tourelles issues de Prouilhe. Certaines revinrent cependant. La refondation [Ă  Soisy-sur-Seine] s'Ă©mietta vite et chacune partit de son cĂŽtĂ©, soit pour entrer dans d'autres communautĂ©s de l'Ordre ; soit pour tenter une vie nouvelle, Ă  deux ou trois et mĂȘme quatre [...] » On peut reconnaĂźtre dans ce rĂ©cit la trajectoire d'Odile Dupont, qui aprĂšs son passage Ă  Soisy-sur-Seine en 1950 « tente une vie nouvelle Ă  deux » en s'installant Ă  Chamvres avec sr. Marie-Liesse Djakeli. Au regard de ces Ă©lĂ©ments, on peut former l'hypothĂšse que sr. Marie Dupont a crĂ©Ă© sa propre fondation du fait de difficultĂ©s dans sa communautĂ© d'origine, alors dĂ©sunie et traversĂ©e par des tensions.
  5. Cf. Marie-Christine Lafon : « DĂ©sirant une vie plus solitaire, contemplative et silencieuse, cette dominicaine Ă©tait depuis quelque temps dispensĂ©e de vie commune afin de rĂ©flĂ©chir sur sa vocation [...] ». Le tĂ©moignage d'une amie de jeunesse dans son rĂ©cit de famille « Histoire des Dupuy » (consultĂ© le ), p. 42-43 fournit quelques indications sur les difficultĂ©s exprimĂ©es par Odile Dupont au sujet de sa vie conventuelle aux Tourelles de Montpellier : « Cette vie religieuse ne la satisfit pas complĂštement : elle dĂ©couvrit certains dĂ©fauts qu’elle n’accepta pas comme la dot, la sĂ©paration entre sƓurs convers et religieuses, l’exclusion des infirmes et des malades et toutes ces vieilles formes comme le chant en latin. » Elles sont susceptibles d'expliquer que sa prieure l'ait exemptĂ©e de la vie commune des sƓurs en l'autorisant Ă  partir en ermitage dans les PyrĂ©nĂ©es, loin de sa communautĂ© d'origine. Cf. Olivier Landron : « [Elle] suivit son goĂ»t pour la solitude en se faisant ermite en 1949 [...] » D'autres lieux de sĂ©jour mal identifiĂ©s sont citĂ©s dans le tĂ©moignage de son amie de jeunesse : « Puis, Ă  nouveau un changement, et aprĂšs un petit arrĂȘt Ă  CrĂ©py, elle obtint de lâ€˜Ă©vĂȘque de l’Yonne de faire un vĂ©ritable essai de ce qu’elle voulait vivre et ce fut la rĂ©ussite. » Probablement, entre autres, le couvent des Tourelles au sud de Paris en 1950. Cf. Marie-Christine Lafon : « La moniale, 28 ans alors, [...] rejoint d'abord les Dominicaines de l’Épiphanie, Ă  Soisy-sur-Seine, prĂšs d'Étiolles. » Son parcours prĂ©cis et ses motivations personnelles entre 1946 et fin 1950, juste avant qu'elle se fixe Ă  Chamvres avec sr. Marie-Liesse Djakeli restent pour l'heure mal connus.
  6. Il est possible qu'Odile Dupont ait rencontrĂ© RenĂ©e de Tryon-Montalembert entrĂ©e au couvent de l’Épiphanie le 24 avril 1950 comme tertiaire dominicaine. Cette derniĂšre rejoindra la fondatrice de BethlĂ©em en 1954 Ă  MĂ©ry-sur-Oise, d'oĂč elle sortira un an plus tard.
  7. Dans son tĂ©moignage, sr Marie-Françoise Giraud fait part d'un « malaise » (liĂ© Ă  une affaire de mƓurs ?) au couvent de l'Epiphanie, oĂč elle est assignĂ©e entre 1947 et 1953, au moment oĂč sr. Marie Dupont s'y trouve : « Or, pendant le temps oĂč j'y Ă©tais, j'avais eu une pĂ©nible dĂ©marche Ă  faire. Elle [la sƓur hĂŽteliĂšre] recevait, tard le soir, dans une chambre de l'hĂŽtellerie, un dominicain du Saulchoir, nos voisins, avec une jeune personne aux multiples maux dont ils se faisaient les thĂ©rapeutes. C'Ă©tait connu de toutes les sƓurs et toutes Ă©taient blessĂ©es n'osant rien lui dire. Une sƓur particuliĂšrement attachĂ©e Ă  ce PĂšre, en Ă©tait jalouse ; elle Ă©tait peu Ă©quilibrĂ©e affectivement. Je fis donc la dĂ©marche dangereuse de dire Ă  cette sƓur hĂŽteliĂšre le malaise qu'elle entretenait dans la communautĂ©. Sur le moment, trĂšs fiĂšre, trĂšs maĂźtresse d'elle-mĂȘme, elle ne dit rien et je crus avoir Ă©tĂ© entendue. Sa vindicte se manifesta donc, des annĂ©es aprĂšs, quand, devenue Prieure GĂ©nĂ©rale [des Tourelles], nous nous retrouvĂąmes dans le bureau de Monseigneur Collin. »
  8. Selon le tĂ©moignage du prieur gĂ©nĂ©ral auquel il a succĂ©dĂ©, Fabio Barbero rapporte que le texte originel du dĂ©cret pontifical, « un document assez laconique » dans le style bref et concis du Vatican, a Ă©tĂ© rĂ©Ă©crit par la fondatrice : « En le lisant, [elle] se montra trĂšs irritĂ©e. En moins de trois jours, elle rĂ©Ă©crivit ce dĂ©cret et elle renvoya Ă  Rome le prieur des frĂšres, avec la requĂȘte que ce fĂ»t son texte Ă  elle qui devait ĂȘtre approuvĂ© et non celui fourni par le Vatican. Le frĂšre en question se souvient encore de l’étonnement manifestĂ© par les fonctionnaires du Saint-SiĂšge. C’était du jamais vu pour eux. NĂ©anmoins ils accĂ©dĂšrent Ă  une telle requĂȘte. » Fabio Barbero, « CommunautĂ© de BethlĂ©em : les rĂ©vĂ©lations accablantes d’un ancien supĂ©rieur », sur lenversdudecor.org, (consultĂ© le )
  9. D'un point de vue purement factuel, ce rĂ©cit n'est pas forcĂ©ment Ă  mettre en doute. Le pĂšre Ceslas Minguet o.p. est par ailleurs prĂ©sent Ă  l'Eau vive dĂšs 1950, Ă  deux pas du couvent de l'Épiphanie oĂč se trouve Odile Dupont la mĂȘme annĂ©e. Cf. « L'Eau Vive [passe] au statut de « domus formata », statut intermĂ©diaire, entre la simple maison filiale et le couvent, qui assure Ă  l'Eau Vive une autonomie vis-Ă -vis du Saulchoir et lui donne une existence canonique plus solide. [...] Mais la crĂ©ation d'une « domus formata », requiert l'affectation d'au moins six religieux. En consĂ©quence, le dĂ©but de l'annĂ©e 1950, doit voir [...] l'installation de 4 nouveaux religieux. C'est effectivement le cas [...] Tout d'abord il y a le PĂšre de Menasce qui s'installe Ă  l'Eau Vive au dĂ©but de 1950 [...], le PĂšre Ambroise Gagneux de la Province de Lyon, le PĂšre Ceslas Minguet et le PĂšre Paul-Dominique Thomas [...] » Antoine Mourges, Des « sages et des savants » aux « tout petits ». Aux origines des communautĂ©s de l'Arche, 1945-1965. MĂ©moire de Master 1 d'Histoire religieuse sous la direction de Michel Fourcade, UniversitĂ© Paul ValĂ©ry Montpellier III, , 478 p., p. 129
  10. Olivier Landron, enseignant à l'Université catholique de l'Ouest, est l'auteur d'une thÚse sur « Le renouveau communautaire dans le christianisme français depuis le concile Vatican II » soutenue en 2002 à l'Université Paul-Valéry - Montpellier III. Son livre sur les communautés nouvelles est issu de ce travail.
  11. Dans la production Ă©crite de la communautĂ© entre 1954 et 1965 (environ 300 pages), la seule allusion au dogme promulguĂ© en 1950 se trouve dans le fascicule de prĂ©sentation de 1954 (20 pages format A4 agrafĂ©es) au milieu d'autres rĂ©fĂ©rences mariales (Lourdes et Fatima) : « Elles [les sƓurs] prennent pour celĂ  [sic] un appui spĂ©cial sur le Dogme de l'Assomption de N.D. dans les Cieux. » p. 12
  12. On peut lire au verso de la pochette d'un disque rĂ©alisĂ© en mai 1962 NoĂ«l Ă  BethlĂ©em-sur-Oise (l'office de NoĂ«l par les petites sƓurs de Notre-Dame) : « La communautĂ© Ă©tant placĂ©e sous le signe de NoĂ«l, [...] c'est l'office de NoĂ«l [...] qui fut composĂ© d'abord. »
  13. SƓur Marie-Liesse Djakeli a rapidement quittĂ© la communautĂ© : elle ne fait pas partie des huit Ă  dix sƓurs de Chamvres prĂ©sentes Ă  MĂ©ry-sur-Oise en 1954.
  14. Le jour du 2 fĂ©vrier 1951 donnĂ© par la plaquette de prĂ©sentation de 1960, repris par la revue Vies consacrĂ©es (1984), est probablement symbolique pour correspondre Ă  la FĂȘte de la PrĂ©sentation de JĂ©sus au Temple. Landron (2004) indique l'annĂ©e 1951 sans plus de prĂ©cision. Bouflet et alii (2005) : « Douze semaines plus tard seulement [aprĂšs le 1er novembre 1950], dĂ©but 1951 ». Lafon (2015) : « en fĂ©vrier 1951 ». Le fascicule de 1954 indique le 4 aoĂ»t 1951 : « Fondation des petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame de la NativitĂ© et premiĂšre approbation Ă©piscopale en accord avec le RĂ©vĂ©rendissime PĂšre Emmanuel SUAREZ, MaĂźtre GĂ©nĂ©ral de l'Ordre des PrĂȘcheurs, le 4 aoĂ»t 1951. » p. 3.
  15. Cette date du 22 aoĂ»t correspond Ă  la fĂȘte du CƓur immaculĂ© de Marie dans l'ancien ordo. On peut rapprocher cette date du 22 aoĂ»t 1948 quand la fondatrice avait prononcĂ© ses vƓux dans la congrĂ©gation dominicaine des Tourelles.
  16. Olivier Landron donne une autre origine Ă  ce nom de « BethlĂ©em » : « Elles choisirent le nom de BethlĂ©em (Prier, mars 1979) en rĂ©fĂ©rence au dĂ©sert de Juda qui se situe Ă  proximitĂ© de cette ville et abrita les premiers ermites chrĂ©tiens. » Cependant, il s'agit lĂ  d'une origine forgĂ©e a posteriori, au moment oĂč la communautĂ© cherche Ă  se rapprocher du modĂšle semi-Ă©rĂ©mitique des chartreux : le nom de BethlĂ©em est attestĂ© dĂšs les premiers temps de la communautĂ© en lien avec le nom de Notre-Dame de la NativitĂ©. Le nom de BethlĂ©em est Ă©galement compris, selon son Ă©tymologie hĂ©braĂŻque, comme « Maison du Pain » destinĂ©e Ă  « nourrir » spirituellement les retraitants. Cf. Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 1, , 20 p. (BNF 32741700, SUDOC 172737249) et Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 5, , 20 p. (BNF 34476006). La prieure gĂ©nĂ©rale est membre du conseil d'administration de la « Fondation Maison du Pain », sur moneyhouse.ch (consultĂ© le ) crĂ©Ă©e le 10 octobre 2006 et basĂ©e Ă  Ayent en Suisse. Sr. Isabelle Flye-Sainte-Marie jusqu'en 2017, et sr. Emmanuelle (Rose Armelle Lorenchet de Montjamont) aujourd'hui. Cf. « Notifications Maison du Pain », sur moneyhouse.ch (consultĂ© le ) Ses buts principaux sont : « dĂ©velopper la vie spirituelle dans le monde en s'appuyant en particulier sur la Famille monastique de BethlĂ©em ; collecter les fonds nĂ©cessaires [...] ; assurer la rĂ©partition des biens [...] ; favoriser la diffusion de son artisanat. » « Registre du commerce n° 219 » [PDF], sur Feuille officielle suisse du commerce, (consultĂ© le )
  17. Cette proximité géographique notée par Céline Hoyeau est cependant toute relative. Le Saulchoir d'Etiolles se trouve en banlieue sud de Paris, Méry-sur-Oise en banlieue nord. Les deux communes sont distantes d'environ 80 km.
  18. « Pieuse union » (ou union pieuse) est l'ancienne appellation qui correspond à une « association de fidÚles » dans le Code de droit canonique de 1983.
  19. Olivier Landron date les premiĂšres fondations « de solitude » en 1957, alors que la premiĂšre n’apparaĂźt qu'en 1959.
  20. On notera la différence d'année entre les deux sources concernant cette autorisation de l'Ordre des Chartreux : 1981 pour Olivier Landron, 1979 pour la revue Vies consacrées.
  21. Pour Pierre Vignon, qui a prĂ©facĂ© le livre de Patricia Bianco-Suarez, il s'agit d'une « instrumentalisation de l'ordre des Chartreux ». À partir de 13 minutes dans Pascal Hubert, « Pierre Vignon : "La Famille Monastique de BethlĂ©em : une secte dans l'Église ?" », [vidĂ©o] Disponible sur YouTube
  22. Comme on peut le voir dans ce papier Ă  en-tĂȘte en usage en 1998.
  23. NĂ©e Isabelle Flye-Sainte-Marie.
  24. NĂ©e Rose Armelle Lorenchet de Montjamont le 30 juillet 1949, elle entre dans la famille de BethlĂ©em en 1971. Proche de la famille royale de Belgique, elle a Ă©tĂ© prieure du monastĂšre de Marches-les-Dames en 1981, puis du monastĂšre d'Opgrimbie en 1999 (construit sur un terrain offert par le roi Baudouin) et ensuite assistante de sƓur Isabelle Ă  Beit Gemal en IsraĂ«l. Cf. CĂ©line Hoyeau, « Une nouvelle prieure Ă  la tĂȘte des sƓurs de BethlĂ©em », La Croix,‎ (lire en ligne)
  25. C'est ainsi qu'est dĂ©crite la vie monastique Ă  BethlĂ©em par la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la Miviludes dans sa lettre du 4 fĂ©vrier 2020 : « Dans ce mouvement, la vie des moines et moniales est rythmĂ©e par des sĂ©ances de priĂšres et de cĂ©lĂ©brations liturgiques Ă  des heures dĂ©terminĂ©es et identiques chaque jour. Les moines et les moniales de BethlĂ©em prient, travaillent, Ă©tudient, mangent et dorment en cellule. » Christian Terras et Eva Lacoste, « OĂč est passĂ©e Sarah ? : disparition inquiĂ©tante chez les moniales de BethlĂ©em », Golias Hebdo, no 767,‎ , p. 5
  26. Il est le pĂšre du fr. Samuel Rouvillois entrĂ© en 1982 Ă  l'Ăąge de 21 ans dans la CommunautĂ© Saint-Jean fondĂ©e par Marie-Dominique Philippe. « Biographie de Samuel Rouvillois », sur Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques, (consultĂ© le ). Voir aussi : Babette Stern, « FrĂšre Samuel, un moine au pays des affaires », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  27. Auteure de Catherine Baker, Les contemplatives, des femmes entre elles, Stock, (ISBN 978-2845950238)
  28. À la suite de l'article, le quotidien Le Monde fait paraĂźtre dans son Ă©dition du 21 mars 1983 le courrier d'un lecteur, pĂšre d'une sƓur de BethlĂ©em, qui dĂ©nonce « des interprĂ©tations subjectives » auxquelles il oppose son tĂ©moignage : « Ma fille, aprĂšs treize ans de prĂ©sence chez les SƓurs de BethlĂ©em, est sans doute la plus Ă©panouie de nos sept enfants. Je connais bien une dizaine d’autres religieuses (de divers couvents du mĂȘme ordre) qui m'ont donnĂ© cette impression d'Ă©quilibre et de joie profonde. »
  29. « Sur une dizaine de pages, le journaliste Laurent Grzybowski, assistĂ© de Jean Mercier et de Bernadette Sauvaget, rĂ©vĂšle au grand public catholique les « abus de pouvoir, maltraitances, viol du secret de la correspondance, faux messages de la Vierge... » en usage dans cinq communautĂ©s catholiques françaises (sƓurs de BethlĂ©em, sƓurs mariales d’IsraĂ«l et de Saint-Jean, sƓurs apostoliques de Saint-Jean, communautĂ©s de GennĂ©saret en ArdĂšche et de Nazareth Ă  Villecroze prĂšs de Toulon). Nourri par un travail d’investigation de plusieurs mois auprĂšs de plus de quatre-vingts personnes, donnant une large place aux paroles des victimes mais aussi aux Ă©vĂȘques chargĂ©s du suivi de ces communautĂ©s, le dossier de La Vie prend l’allure d’un pavĂ© dans la mare [...] » Cavalin 2023, p. 115
  30. Selon Fabio Barbero, aurait cours dans la communautĂ© de BethlĂ©em « un phĂ©nomĂšne connu dĂšs l’Église des premiers temps et condamnĂ© dĂšs lors, [une] « gnose » [...] : la doctrine mariale est le fruit d’une rĂ©vĂ©lation personnelle, gratuite. Il y a donc deux catĂ©gories de chrĂ©tiens, les baptisĂ©s « courants » et les baptisĂ©s « favorisĂ©s de ce don tout gratuit » [...] ; cette connaissance est entourĂ©e d’un secret qu’on ne rĂ©vĂšle qu’aux initiĂ©s, car « les autres », y compris les prĂ©lats catholiques, ne pourraient pas le comprendre ; elle donne infailliblement le sens d’une supĂ©rioritĂ© spirituelle [...] et se nourrit de textes diffĂ©rents des textes communautaires officiels approuvĂ©s par l’Église. [...] ; [elle conduit Ă  une] mise entre parenthĂšses de la morale [et au] mĂ©pris de tout Ă©lĂ©ment personnel, humain et particuliĂšrement affectif, ce qui ne manque Ă©videmment pas d’avoir des rĂ©percussions dangereuses sur la maturitĂ© et l’affectivitĂ© des personnes. »
  31. Ce blog est hors ligne depuis fin 2016.
  32. Il est possible que simultanément à la visite apostolique initiée en 2015 par le Saint-SiÚge, la Famille monastique de Bethléem ait demandé une visite canonique, ce qui expliquerait que Céline Hoyeau la présente comme telle dans son article du 8 juin 2015 paru dans La Croix.
  33. Dans l'article de La Croix du 8 juin 2015 : « Comme les autres sƓurs, HĂ©lĂšne est invitĂ©e Ă  retranscrire ses pensĂ©es dans un « cahier de confessions Ă  la Vierge » qu’elle remet Ă  sa prieure, qui fait Ă  la fois office de supĂ©rieure et de directrice spirituelle. Impossible en revanche [...] de s’ouvrir Ă  quelqu’un de l’extĂ©rieur : « Le temps passĂ© avec le confesseur Ă©tait contrĂŽlĂ©. Pas plus d’une minute, sans quoi la sƓur qui le dĂ©passait Ă©tait reprise lors du chapitre des coulpes devant la communautĂ©. On nous disait que le prĂȘtre n’était pas lĂ  pour Ă©couter nos difficultĂ©s, il ne pouvait pas nous comprendre. » »
  34. Site de la Commission reconnaissance et réparation (CRR) mandatée par la CORREF pour « accompagner toute personne victime de violences sexuelles commises par un religieux ou une religieuse »
  35. Ghislaine de la FouchardiÚre, née en 1943, prieure du monastÚre Notre-Dame de la Présence de Dieu depuis 1986.
  36. Colonel de Gendarmerie Ă  la retraite, prĂ©sident du CCMM depuis dĂ©cembre 2020 « Historique », sur CCMM. Membre du conseil d'orientation de la Miviludes depuis mars 2021 « ArrĂȘtĂ© du 30 mars 2021 portant nomination au Conseil d'orientation de la Mission interministĂ©rielle de vigilance et de lutte contre les dĂ©rives sectaires (MIVILUDES) », sur legifrance.gouv.fr, .
  37. Fabio Barbero, ancien supĂ©rieur, tĂ©moigne Ă©galement du suicide en juin 1998 d'une sƓur polonaise de 27 ans qui s'est immolĂ©e par le feu au monastĂšre de Camporeggiano, en Italie. Fabio Barbero, « CommunautĂ© de BethlĂ©em : les rĂ©vĂ©lations accablantes d’un ancien supĂ©rieur », sur lenversdudecor.org, (consultĂ© le ). Ce suicide est Ă©voquĂ© dans l'article de La Croix du 8 juin 2015 qui rapporte le tĂ©moignage d'une sƓur : « Jeanne met surtout en cause la culture du silence et du secret, citant douloureusement le cas d’une religieuse polonaise qui s’est immolĂ©e en 1998 : « Je n’ai cessĂ© d’alerter sur son Ă©tat de santĂ© psychique et sur le risque de suicide, en vain
 Ce qui m’a fait le plus mal, c’est que l’on cache sa mort. » »
  38. « Définition : convers », sur CEF

Références externes

  1. Bouflet, Peyrous et Pompignoli 2005, p. 80-82.
  2. Landron 2004, p. 26.
  3. « Les dominicaines des Tourelles sont une congrĂ©gation de droit pontifical, Ă©rigĂ©e en 1931. Les tensions internes, autour de la question de la vocation (plus contemplative ou plus intellectuelle), ont amenĂ© la nomination en aoĂ»t 1946 d’un visiteur apostolique, Vincent HĂ©ris, proche de Thomas Philippe dont il est le vice-rĂ©gent. HĂ©ris assure une tutelle sur la communautĂ© en attendant la rĂ©daction dĂ©finitive des constitutions. [...] » Cavalin 2023, p. 335
  4. « Odile Dupont », sur roglo.eu (consulté le )
  5. Lafon 2015, p. 293-294.
  6. Landron 2004, p. 180-181.
  7. François SĂ©journĂ©, « Au cƓur de la Chartreuse en stricte solitude », Prier, no 1,‎ , p. 10-13
  8. « L’Eau vive reçoit Ă©galement le renfort, au mĂȘme moment, des sƓurs de la CongrĂ©gation des Tourelles de Montpellier dans une opĂ©ration oĂč, lĂ  encore, Thomas Philippe court-circuite largement les autoritĂ©s lĂ©gitimes. Dominicaines contemplatives sans ĂȘtre cloĂźtrĂ©es comme les moniales de la Croix, les dominicaines des Tourelles sont orientĂ©es Ă  Soisy-sur-Seine par Vincent HĂ©ris et Thomas Philippe au moment oĂč elles ferment leur couvent de Sarcelles et sont Ă  la recherche d’un nouveau lieu d’implantation. En dĂ©pit des fortes rĂ©ticences des sƓurs du conseil des Tourelles, la prieure gĂ©nĂ©rale, la mĂšre Marie-Bernard Maistre, enthousiaste Ă  l’idĂ©e de s’insĂ©rer dans l’ambitieux Ă©difice de l’Eau vive, donne immĂ©diatement son accord. Les premiĂšres religieuses investissent une demeure situĂ©e en face du monastĂšre de la Croix, en fĂ©vrier 1947, avec pour objectif d’assurer une hĂŽtellerie pour les retraitantes de l’Eau vive. C’est le couvent de l’Épiphanie. » Cavalin 2023, p. 335
  9. « En 1946, le cahier de la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale chronique avec prĂ©cision les Ă©changes ayant prĂ©cĂ©dĂ© une installation Ă  Soisy qui a Ă©tĂ© voulue subitement et sans consultation interne par la prieure gĂ©nĂ©rale, Marie-Bernard Mai[s]tre, Ă©lue Ă  la tĂȘte de sa congrĂ©gation le 15 novembre 1946. » Cavalin 2023, p. 335
  10. CĂ©line Hoyeau, « Abus sexuels dans l’Église : les ramifications souterraines des frĂšres Philippe », La Croix,‎ (lire en ligne)
  11. « Au cours de l’enquĂȘte menĂ©e en France par Paul Philippe [dans l'affaire de l'Eau vive], au tournant de l’annĂ©e 1955‐1956, un autre lieu attire l’attention du Saint-Office : le couvent de l’Épiphanie, situĂ© Ă  Soisy-sur-Seine, en face de l’Eau vive, qui sert notamment d’hĂŽtellerie pour les femmes frĂ©quentant le centre spirituel. CommunautĂ© de sƓurs dominicaines dont les premiers Ă©lĂ©ments investissent les lieux en mars 1947, le couvent de l’Épiphanie est une filiale du couvent de Montpellier de la congrĂ©gation de droit pontifical des Tourelles. Le 21 fĂ©vrier 1956, Paul Philippe reçoit la dĂ©position de la prieure gĂ©nĂ©rale, la mĂšre Marie-Bernard [Maistre], dans un lieu qui n’est pas indiquĂ©. Elle reconnaĂźt sa participation aux errements de Thomas Philippe, « par des actes impurs graves au cours de l’annĂ©e 1950 » qu’elle serait seule Ă  avoir accomplis dans sa congrĂ©gation : « En fĂ©vrier 1951, je m’en suis confessĂ©e et j’ai prĂ©venu le PĂšre Thomas que je jugeais [rayĂ© dans le texte] ces [soulignĂ© par Paul Philippe] rapports avec lui parce que je reconnaissais que d’aprĂšs leur nature il Ă©tait impossible de penser qu’ils Ă©taient voulus par la T.S. Vierge. Je crois pouvoir assurer que personne dans ma congrĂ©gation n’a connu ces errements et n’a Ă©tĂ© victime de telles erreurs. » La briĂšvetĂ© de la dĂ©position dĂ©courage l’analyse. On ne sait rien de l’initiation de la prieure gĂ©nĂ©rale. Le tĂ©moin en a-t-il dit davantage que ce que consigne le rapport d’archives ? D’autres dominicaines de l’Épiphanie ont-elles Ă©tĂ© interrogĂ©es par le commissaire du Saint-Office ? L’enquĂȘte dans cette congrĂ©gation ne paraĂźt pas avoir Ă©tĂ© menĂ©e de maniĂšre approfondie : en juin 1956, au moment d’informer les religieuses des Tourelles des dĂ©cisions du Saint-Office, le commissaire demande au pĂšre Vincent HĂ©ris, assistant apostolique de la congrĂ©gation, de se rendre Ă  Montpellier afin de dĂ©couvrir si les rumeurs dont il a eu l’écho d’une « influence dangereuse [de Thomas Philippe] sur certaines religieuses dont les noms sont malheureusement inconnus » Ă©taient fondĂ©es. C’est Ă  ce religieux qu’est dĂ©lĂ©guĂ© le soin d’en savoir plus, tĂąche dont il s’acquitte sans que rien de notable ne soit soumis Ă  l’attention du Saint-Office. » En note : « [...] Le pĂšre Vincent HĂ©ris avait dĂ©jĂ  menĂ© une visite aux couvents de l’Épiphanie et de Montpellier en octobre 1952, Ă  la demande de la curie gĂ©nĂ©ralice, visite au terme de laquelle il n’avait rien trouvĂ© Ă  reprocher Ă  Thomas Philippe et n’avait en rien soupçonnĂ© la prieure gĂ©nĂ©rale. Le compte rendu rĂ©digĂ© alors Ă©tait mĂȘme trĂšs favorable Ă  l’ancien directeur de l’Eau vive. » Cavalin 2023, p. 470-471
  12. « Ces tĂ©moignages Ă©manant de victimes de T. Philippe donnent Ă  voir le basculement dans le « mystico-sexuel » de ce noyau de permanentes et de certaines Ă©tudiantes de l’Eau vive. Celui de Madeleine GuĂ©roult, d’une grande prĂ©cision, offre une bonne introduction : "Une dominicaine de l’Épiphanie venait furtivement dans la chambre Ă  coucher du P. T[homas] au 1er Ă©tage, montant par le petit escalier de service, et le P. T[homas] par le grand escalier. Ils s’enfermaient Ă  clef durant des heures. Les rideaux, et parfois les persiennes aussi, Ă©taient complĂštement fermĂ©s – cela se voyait du dehors, quand on passait dans la rue." » Arche 2023, p. 258
  13. « On sait [...] que la communautĂ© de l’Épiphanie, prenant en charge les Ă©tudiantes de l’Eau vive, est aussi impliquĂ©e dans les pratiques de T. Philippe. On a vu que Madeleine GuĂ©roult mentionne qu’une des religieuses y vivant venait rejoindre T. Philippe dans sa chambre le soir. Par ailleurs le « Rapport d’archives » de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi indique que la supĂ©rieure de la congrĂ©gation des Tourelles a reconnu s’ĂȘtre laissĂ©e entraĂźner durant une brĂšve pĂ©riode dans les pratiques mystico-sexuelles de T. Philippe. » Arche 2023, p. 261
  14. Hoyeau 2021, p. 49-51.
  15. Pascal et Marie-Annick Pingault sont les fondateurs en 1976 de la communautĂ© du Pain de Vie (dissoute en 2015). Bernard Peyrous est un ancien membre de la communautĂ© de l'Emmanuel et postulateur de la cause de Marthe Robin, cofondatrice des Foyers de CharitĂ©. FrĂ©dĂ©ric Lenoir est entrĂ© dans la communautĂ© Saint-Jean (1982-1986) aprĂšs une retraite passĂ©e en 1981 Ă  l'abbaye de Boquen chez les sƓurs de BethlĂ©em. Cf. Benjamin Coste, « Portrait - FrĂ©dĂ©ric Lenoir : des FrĂšres de Saint-Jean au « Monde des religions » », Famille chrĂ©tienne,‎ (lire en ligne). Gabriel Matagrin, citĂ© dans l'ouvrage de FrĂ©dĂ©ric Lenoir, a Ă©tĂ© l'Ă©vĂȘque qui a reconnu canoniquement les moines et moniales de BethlĂ©em entre 1977 et 1987. Il a Ă©galement accompagnĂ© la communautĂ© de la Sainte-Croix jusqu'Ă  sa dissolution en 1984.
  16. Pingault 1989, p. 121-133.
  17. Pascal Pingault et Marie-Annick Pingault, À la rencontre des communautĂ©s nouvelles : petit guide, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des BĂ©atitudes, , 354 p. (ISBN 2-84024-216-8), p. 54-66
  18. Selon Gabriel Matagrin, Ă©vĂȘque de Grenoble in FrĂ©dĂ©ric Lenoir (prĂ©f. Albert Decourtray), Les CommunautĂ©s nouvelles : interviews des fondateurs, Paris, Fayard, , 365 p. (ISBN 2-213-02118-X), p. 261-281
  19. « Annonce JOAFE n°10 de la parution n°19540228 du 30 septembre 1954 », sur journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
  20. « This community looks to St Dominic as their original founder and to Charles de Foucauld for the spirit and ordering of their present life. (...) This element enters into much of their practice : in the large amount of time spent in adoration and in solitude and also in corporate and private prayer ; in the simplicity and poverty of their daily life. » (en) Olive Wyon, Living Springs. New religious Movements in Western Europe, Philadelphia, The Westminster Press, , 128 p. (lire en ligne), p. 102-103
  21. SƓur Marie, Prieure de BethlĂ©em et FrĂšre Patrick, Prieur de BethlĂ©em, « La paternitĂ© de Saint Bruno sur une famille spirituelle : les monastĂšres de BethlĂ©em. », Vies consacrĂ©es,‎ , p. 358-376 (lire en ligne, consultĂ© le )
  22. (en) Olive Wyon, Living Springs. New religious Movements in Western Europe, Philadelphia, The Westminster Press, , 128 p. (lire en ligne), p. 102-103
  23. Cavalin 2023, p. 54
  24. Liliane Delwasse, « Les religieuses entre le monde et le dĂ©sert », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  25. « Les petites sƓurs de BethlĂ©em », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
  26. CĂ©line Hoyeau, « Une nouvelle prieure Ă  la tĂȘte des sƓurs de BethlĂ©em », La Croix,‎ (lire en ligne)
  27. Fabio B., « Communauté de Bethléem : les révélations accablantes d'un ancien supérieur », sur L'envers du décor, (consulté le )
  28. CĂ©line Hoyeau, « Les sƓurs de BethlĂ©em sous le coup d’une visite canonique », La Croix,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  29. Anne-BĂ©nĂ©dicte Hoffner, « Scandale des frĂšres Philippe : que rĂ©vĂšle le rapport sur le rĂŽle des dominicains ? », La Croix,‎ (lire en ligne)
  30. CSJ 2023, p. 71
  31. Dominique Greiner, « « La Trahison des pĂšres » de CĂ©line Hoyeau : les abus spirituels, une responsabilitĂ© partagĂ©e », La Croix,‎ (lire en ligne)
  32. CSJ 2023, p. 51
  33. CSJ 2023, p. 88-89
  34. Cavalin 2023, p. 479
  35. Lafon 2015, p. 376-377.
  36. « Il semble que c’est dĂšs 1964, lorsque ses jours semblaient en danger, que mĂšre Marie-RenĂ©e du Christ a une premiĂšre fois envisagĂ© de donner cette maison Ă  BethlĂ©em. Marie-Dominique Philippe s’y serait opposĂ© sans que l’on sache pourquoi. Le 18 septembre 1968, une lettre de Marie-RenĂ©e du Christ Ă  Marie-Dominique Philippe lĂšve l’opposition Ă  la venue des sƓurs de BethlĂ©em Ă  Fribourg, oĂč elles ont Ă  leur disposition la maison de Marie-RenĂ©e du Christ. « Note concernant le rĂŽle jouĂ© par le pĂšre Marie-Dominique Philippe, op, dans l’histoire de la famille de BethlĂ©em », 12 novembre 2021, p. 10. » Cavalin 2023, p. 54
  37. « [Marie-Dominique Philippe] les retrouve en 1971, au monastĂšre des Monts Voirons (Haute-Savoie), oĂč vivent alors une quinzaine de moniales en formation. Il rĂ©pond volontiers aux invitations de sƓur Marie Ă  y donner des cours de philosophie et de thĂ©ologie ainsi qu’au monastĂšre de CurriĂšre-en-Chartreuse ou de LĂ©rins. » Lafon 2015, p. 375
  38. CĂ©line Hoyeau, « L’influence des frĂšres Philippe sur les communautĂ©s nouvelles. », sur La Croix, (consultĂ© le )
  39. « « Lorsque les SƓurs de BethlĂ©em sont arrivĂ©es Ă  Fribourg, cela nous a beaucoup aidĂ©s, rapporte le pĂšre Philippe-Marie. C’était notre lot de consolation. Nous Ă©tions deux communautĂ©s sƓurs. » Le pĂšre Marie-Do les nomme les « cousines ». Ces sƓurs, ces amies de plus de vingt ans, chĂšres Ă  son cƓur, Ă©pauleront Ă  leur maniĂšre les apprentis-religieux. En 1979, elles Ă©tablissent un petit monastĂšre Ă  deux pas du PĂšre-Girard et Ă  dix bonnes minutes de marche de l’universitĂ©. Une quinzaine de moniales y mĂšnent une vie de solitude, de priĂšre et d’étude. Leur prieure gĂ©nĂ©rale, sƓur Marie, dĂ©sire qu’elles se forment, notamment en philo rĂ©aliste auprĂšs du pĂšre Philippe, en vue d’ĂȘtre responsables des Ă©tudes dans leur communautĂ©. » Lafon 2015, p. 529
  40. CSJ 2023, p. 640-641
  41. Cavalin 2023, p. 121-122
  42. Laurent Grzybowski, « Des gourous dans les couvents », La Vie,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  43. Cavalin 2023, p. 116
  44. « Le rapport, relativement bref mais dense, est datĂ© du 13 mai [2002]. Il est remis Ă  Mgr Fruchaud et sert de base Ă  un Ă©change lors de la rĂ©union suivante du 4 juin. Que met-il en avant ? OrganisĂ© en dix points et assorti d’une conclusion pratique, il se rĂ©vĂšle extrĂȘmement sĂ©vĂšre Ă  l’endroit de Marie-Dominique Philippe, dĂ©crit comme omniprĂ©sent dans un rĂ©seau dont il est le principal, voire l’unique point de rĂ©fĂ©rence. » Tangi Cavalin cite, entre autres, cette partie du rapport : « Sur toutes [ces] communautĂ©s [BethlĂ©em, sƓurs mariales, etc.], le PĂšre a une profonde influence. Par son enseignement [...]. Mais Ă©galement au for interne : ici, il est aumĂŽnier ; ailleurs le confesseur ou le directeur spirituel, voire l’exorciste ; partout il est le rĂ©fĂ©rent. [...] » Cavalin 2023, p. 121-122
  45. Christian Terras (dir.), « EnquĂȘte : La face cachĂ©e des « Petits Gris » », Golias Magazine, no 105,‎ (lire en ligne)
  46. L'épilogue du n°105 (pp. 59-62) de Golias Magazine est lisible ici : « Apologie de la souffrance, culpabilisation et infantilisation (Témoignage) », sur lenversdudecor.org, .
  47. Marie-Charlotte Perrier, « Un prĂȘtre rĂ©sidant en Savoie suspectĂ© d’abus sexuel : le diocĂšse de Besançon lance un appel aux potentielles victimes », France 3 Auvergne-RhĂŽne-Alpes,‎ (lire en ligne)
  48. CĂ©line Hoyeau, « Les victimes des dĂ©rives sectaires dans l’Église se disent « enfin entendues » », La Croix,‎ (lire en ligne)
  49. Avref : « Témoignages concernant la communauté Bethléem », sur http://www.avref.fr,
  50. « Famille monastique de Bethléem », sur lenversdudecor.org
  51. Sandrine Plaud, « La famille monastique de BethlĂ©em poursuit son chemin de rĂ©demption », Golias,‎ (lire en ligne)
  52. RaphaĂ«l Zbinden, « Haute-Savoie: Les SƓurs de BethlĂ©em sous le coup d’une visite canonique », cath.ch,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  53. « Venez et voyez ! : Blog destiné à toutes celles et tous ceux qui souhaitent partager dans la joie et dans la paix au sujet de la Famille Monastique de Bethléem », sur sansdecor.com
  54. Alexia Vidot, « « L’équipe du tournage a Ă©tĂ© foudroyĂ©e par les SƓurs » », Famille chrĂ©tienne,‎ (lire en ligne)
  55. « Bethléem : « ma petite soeur » et « un amour absolu » », sur lenversdudecor.org,
  56. CrĂ©ation « DĂ©tail d'une annonce d'association », Journal officiel de la RĂ©publique française,‎ (lire en ligne). Modification « DĂ©tail d'une annonce d'association », Journal officiel de la RĂ©publique française,‎ (lire en ligne)
  57. « ACSEMB-Accueil », sur acsemb.org (consulté le )
  58. Cette visite prĂ©sentĂ©e par l'article de La Croix du 8 juin 2015 comme une « visite canonique » est en rĂ©alitĂ© une visite apostolique. Cf. CĂ©line Hoyeau, « Que sont les visites canoniques ? », La Croix,‎ (lire en ligne) « À cĂŽtĂ© de ces visites « ordinaires » [pastorales ou canoniques], le Vatican peut demander une visite « extraordinaire », appelĂ©e alors visite apostolique, assurĂ©e par une autoritĂ© extĂ©rieure Ă  la communautĂ©. Cela arrive notamment lorsque Rome a reçu des plaintes pointant des dysfonctionnements, abus en tous genres ou dĂ©rives sectaires. [...] Pour les communautĂ©s religieuses ou les associations de fidĂšles, il arrive aujourd’hui que deux visiteurs, un homme et une femme, soient nommĂ©s, comme ce fut le cas pour les sƓurs de BethlĂ©em. » Voir aussi : « CommuniquĂ© de presse : Les sƓurs de la Famille monastique de BethlĂ©em mettent en place une cellule d’écoute et font le point sur leur chemin de conversion », sur bethleem.org, (consultĂ© le ) « Depuis 2017, les moniales de BethlĂ©em poursuivent un chemin de conversion selon les orientations donnĂ©es par le DicastĂšre de la Vie consacrĂ©e Ă  la suite de la visite apostolique initiĂ©e en 2015. »
  59. Église catholique de France, « Mgr AndrĂ© Dupleix, le pĂšre Antoine HĂ©rouard et le pĂšre Jean Quris nommĂ©s secrĂ©taires gĂ©nĂ©raux adjoints de la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France », sur eglise.catholique.fr, (consultĂ© le ).
  60. Christophe Henning, « Abus d’autorité : les sƓurs de BethlĂ©em Ă  l’écoute de leurs victimes », La Croix,‎ (lire en ligne)
  61. ClĂ©mence Houdaille, « Nouvelles constitutions et promesse d’un « changement de mentalitĂ© » pour les sƓurs de BethlĂ©em », La Croix,‎ (lire en ligne)
  62. Youna Rivallain, « Un an aprĂšs sa crĂ©ation, la Commission reconnaissance et rĂ©paration veut rejoindre les victimes Ă©loignĂ©es de l’Église », La Vie,‎ (lire en ligne)
  63. Christiane Paurd, « SƓurs de BethlĂ©em : repentir ou poudre de perlimpinpin ? », Golias Hebdo,‎ (lire en ligne)
  64. « L’Église sous emprise », Golias Hebdo,‎ (lire en ligne)
  65. Christian Terras et Eva Lacoste, « OĂč est passĂ©e Sarah ? : disparition inquiĂ©tante chez les moniales de BethlĂ©em », Golias Hebdo, no 767,‎ , p. 5-6
  66. Alexis Da Silva, « L’enfer des sƓurs de BethlĂ©em », Charlie-Hebdo,‎ (lire en ligne)
  67. de Lassus 2020.
  68. Véronique Lauliac et Elisabeth Barrault, anciennes religieuses de la Famille Monastique de Bethléem, « Présentation du livre de Dom Dysmas de Lassus, Risques et dérives de la vie religieuse », sur Avref,
  69. Hoyeau 2021.
  70. Blanco Suarez 2020.
  71. Olivier Schöpfer, « PrĂ©sentation du livre 15 ans dans l’enfer de la famille monastique de BethlĂ©em », sur cath.ch, Centre catholique des mĂ©dias Cath-Info,

Références aux publications de la communauté

  1. Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, « Décret d'érection canonique », sur bethleem.org, (consulté le )
  2. « Naissance de la famille monastique de Bethléem », sur bethleem.org (consulté le ).
  3. « Les Trois noms », sur bethleem.org (consulté le )
  4. « Plaquette de prĂ©sentation des Petites sƓurs de Notre-Dame (BethlĂ©em) », , p. 25
  5. Fascicule de prĂ©sentation des sƓurs de Notre-Dame de la NativitĂ©, , 37 p. (lire en ligne), p. 3
  6. Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 5, , 20 p. (BNF 34476006), p. 11
  7. « Plaquette de prĂ©sentation des Petites sƓurs de Notre-Dame (BethlĂ©em) », , p. 27
  8. « Plaquette de prĂ©sentation des Petites sƓurs de Notre-Dame (BethlĂ©em) », , p. 26
  9. « BethlĂ©em dans l’Église », sur bethleem.org
  10. « Un nouveau prieur général pour les frÚres », sur bethleem.org (consulté le )
  11. Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 2, , 24 p., p. 10
  12. « Les sƓurs de la Famille monastique de BethlĂ©em mettent en place une cellule d’écoute et font le point sur leur chemin de conversion », sur bethleem.org,
  13. « DĂ©claration finale du Chapitre GĂ©nĂ©ral des sƓurs de BethlĂ©em »,
  14. Page du monastĂšre
  15. « La gouvernance », sur www.bethleem.org (consulté le )
  16. Page du monastĂšre
  17. Page du monastĂšre
  18. Page du monastĂšre

Voir aussi

Publications de la communauté (1954-1965)

  • Fascicule de prĂ©sentation des sƓurs de Notre-Dame de la NativitĂ©, , 37 p. (lire en ligne)
  • Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 1, , 21 p., in-8° (BNF 32741700, SUDOC 172737249)
  • Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 2, , 24 p., in-8°
  • Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 3, 1959-1960, 16 p., in-8°
  • Plaquette de prĂ©sentation des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame (BethlĂ©em), , 52 p. (lire en ligne)
  • Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 4, , 24 p., in-8°
  • Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 5, , 20 p., in-8° (BNF 34476006)
  • Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 6, , in-8°
  • Chronique des Petites sƓurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association BethlĂ©em, vol. 7, 1964-1965, 36 p., in-8°

Bibliographie

  • (en) Olive Wyon (en), Living Springs. New religious Movements in Western Europe, Philadelphia, The Westminster Press, , 128 p. (lire en ligne), p. 102-103
  • FrĂ©dĂ©ric Lenoir (prĂ©f. Albert Decourtray), Les CommunautĂ©s nouvelles : interviews des fondateurs, Paris, Fayard, , 365 p. (ISBN 2-213-02118-X, BNF 36147829), p. 261-281
  • Pascal Pingault, Renouveau de l'Église : les communautĂ©s nouvelles, Paris, Fayard, coll. « Le Sarment », (rĂ©impr. 2005), 223 p. (ISBN 2-866-79029-4), p. 121-133
  • Olivier Landron, Les communautĂ©s nouvelles : nouveaux visages du catholicisme français, Paris, Éditions du Cerf, , 478 p. (ISBN 2-204-07305-9, BNF 39285745, lire en ligne)
  • Joachim Bouflet, Bernard Peyrous et Marie-Ange Pompignoli, Des saints au XXe siĂšcle : pourquoi ?, Éditions de l'Emmanuel, , 263 p. (ISBN 2-915313-41-5, BNF 40065671, lire en ligne), p. 80-82
  • InĂšs de Warren (prĂ©f. Chantal Delsol), Cet amour que le monde oublie, Paris, Salvator, , 325 p. (ISBN 978-2-7067-0966-1, BNF 43538161)
  • Marie-Christine Lafon, Marie-Dominique Philippe - Au cƓur de l'Eglise du XXe siĂšcle, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, , 839 p. (ISBN 978-2-220-06630-1, BNF 44262455, lire en ligne)
  • Dysmas de Lassus (prĂ©f. JosĂ© RodrĂ­guez Carballo), Risques et dĂ©rives de la vie religieuse, Le Cerf, , 448 p. (ISBN 978-2-204-13791-1, lire en ligne)
  • Patricia Blanco Suarez (prĂ©f. Pierre Vignon), 15 ans dans l'enfer de la famille monastique de BethlĂ©em, Paris, Les ImpliquĂ©s, (rĂ©impr. 2022), 242 p. (ISBN 978-2-343-21248-7, BNF 46685510, lire en ligne)
  • CĂ©line Hoyeau, La Trahison des pĂšres, Paris, Bayard, , 351 p. (ISBN 978-2-2274-9870-9, BNF 46738563, lire en ligne), p. 49-51
  • Tangi Cavalin, L'affaire : Les dominicains face au scandale des frĂšres Philippe, Éditions du Cerf, , 766 p. (ISBN 9782204153539)
  • Florian Michel, Antoine Mourges et al., Commission d’étude mandatĂ©e par L’Arche internationale, Emprise et abus, enquĂȘte sur Thomas Philippe Jean Vanier et L’Arche (1950-2019), , 907 p. (ISBN 979-10-92137-15-6, lire en ligne)
  • Commission interdisciplinaire des FrĂšres de Saint-Jean, Comprendre et guĂ©rir : Origines et analyses des abus dans la Famille Saint-Jean, , 826 p. (lire en ligne [PDF])

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