Désert de Judée
Le désert de Judée (en hébreu : מִדְבַּר יְהוּדָה, Midbar Yəhūdā, en arabe : صحراء يهودا, Saḥrāʔ Yahūdan) est un désert situé en Cisjordanie (Territoires palestiniens occupés ; pour les Israéliens, District de Judée et Samarie) et Israël (District Sud).
Géographie
Ce désert est également connu en hébreu sous le nom de Yeshimon (יְשִׁימוֹן), signifiant « désert » ou « terre sauvage ». Montagneux, il se trouve à l'est de Jérusalem et descend vers la mer Morte. Le désert est traversé par des oueds et des ravines, d'une profondeur moyenne de 365 m à l'ouest et de 183 m à l'est[1].
Histoire
Au Ier siècle, les grottes de Qumran, dans le désert de Judée, sont le séjour de la communauté ascétique juive des esséniens, connue par les manuscrits de la mer Morte[2].
Dans la tradition chrétienne, c'est aussi le lieu aride et désolé, parfois appelé désert de Saint-Jean, où Jean le Baptiste vient annoncer la venue du Messie. On y montrait la grotte de saint Jean près de la source d'Aïn el-Habis et les caroubiers dont il passait pour manger les fruits : « En ce temps-là parut Jean Baptiste, prêchant dans le désert de Judée. Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Jean est celui qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète, lorsqu’il dit : C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui ; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain » (Matthieu, 3:1-6)[3].
Sous l'Empire byzantin, les monastères chrétiens du désert sont réputés pour leur attachement à la doctrine du concile de Nicée. Après la conquête musulmane du Levant, le monothélisme, considéré comme hérétique par Constantinople, y compte des partisans mais la crise est résorbée à partir de 680 et les moines du désert de Judée contribuent à ramener le patriarcat de Jérusalem au christianisme orthodoxe[4].
Le sanctuaire de Nabi Moussa, près de Jéricho, construit au XIIIe siècle, a été un important pèlerinage musulman et le point de départ d'une procession annuelle vers Jérusalem, interdite à partir de 1939 par les colonisateurs britanniques, les Jordaniens puis les Israéliens[5].
Pendant la Première Guerre mondiale au Proche-Orient, le désert est conquis par les troupes britanniques, australiennes et néo-zélandaises lors de la bataille de Jéricho en [6].
Divisé entre Israël et le royaume de Jordanie pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949, il est entièrement occupé par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967.
Galerie
- Collines dans le désert de Judée.
- Vue depuis Ma'ale Adumim (banlieue de Jérusalem).
- Vue du Désert de Judée du Mont Yair, Ein Gedi
- Monastère de Mar Saba, dans la vallée du Cédron
- Sanctuaire musulman de Nabi Moussa près de Jéricho
- Jean le Baptiste enfant, toile de Vlaho Bukovac, 1897
- Bédouins dans le désert de Judée, 1903
- Cavalerie australienne pendant la bataille de Jéricho,
Notes et références
- (en) Geography and politics in Israel since 1967, Elisha Efrat
- Edward D. Herbert, Emanuel Tov, The Bible as book: the Hebrew Bible and the Judaean Desert discoveries, British Library, 2002.
- Victor Guérin , Description géographique, historique et archéologique de la Palestine, 1868, p. 104-105.
- Milka Levy-Rubin, « The role of the Judaean Desert in the monothelite controversy in seventh-century Palestine », in Joseph Patrich, The Sabaite Heritage in the Orthodox Church from the Fifth Century to the Present, Peeters, Leuven, 2001, p. 283 à 300.
- Marshall J. Breger , Sacred Space in Israel and Palestine: Religion and Politics, Routledge, 2012, ch. 5
- John D. Grainger, The Battle for Syria, 1918-1920, Woodbridge, Boydell Press, 2013 p. 13