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BĂ©douins

Les BĂ©douins dĂ©signent des nomades arabes vivant de l'Ă©levage des caprins, des ovins et des camĂ©lidĂ©s[2], principalement dans les dĂ©serts d'Arabie, de Syrie et du SinaĂŻ. Cette population arabe d'environ 4 millions de personnes est reconnaissable par ses dialectes, sa culture et sa structure sociale spĂ©cifiques[2]. De nos jours, seuls environ 5 % des BĂ©douins du Moyen-Orient sont encore nomades, tandis que quelques BĂ©douins du SinaĂŻ sont encore semi-nomades[2]. Pour certains BĂ©douins, il ne faut qu'appartenir Ă  une tribu d'origine bĂ©douine pour se revendiquer BĂ©douin, mais pour d'autres il faut de plus mener une vie de nomade, ce qui en exclut les sĂ©dentaires[5].

BĂ©douins
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
BĂ©douin du sud de la Jordanie.
Populations importantes par région
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite 1 000 000
Drapeau de la Jordanie Jordanie 10 336 nomades (2004)[1]
Drapeau de l'Égypte Égypte (principalement dans le SinaĂŻ[2]) 380 000 (2007)[3]
Drapeau d’IsraĂ«l IsraĂ«l (principalement dans le District sud) 170 000 (1999)[4]
Population totale environ 4 millions, dont 5 % de nomades au Moyen-Orient[2]

Le nom « bĂ©douins » est issu de badw (Ű§Ù„ŰšŰŻÙˆ) ou badawi (ŰšÙŽŰŻÙŽÙˆÙÙŠ) ou au pluriel badawiyoune (ŰšÙŽŰŻÙŽÙˆÙÙŠÙÙ‘ÙˆÙ†) qui signifie « habitant des campagnes » en arabe[5].

Histoire

Le BĂ©douin syrien Kahlil Sarkees et sa famille (1893).

Les Bédouins remontent leur lignée à Adnan ou Qahtan, ainsi qu'au personnage biblique Ismaël. Auda ibn Tayi, dirigeant des Howaytat, prit part à la révolte arabe lors de la PremiÚre Guerre mondiale.

Le pays d'origine des Arabes bĂ©douins est le dĂ©sert d'Arabie. Cependant, certains groupes ont migrĂ© vers le nord. La Syrie est l’un des premiers territoires habitĂ©s par les BĂ©douins, et plus d’un million de personnes vivent encore dans le nord du dĂ©sert syrien[6]. Ils parlent le badawi (arabe bĂ©douin).

Actuellement, les BĂ©douins vivent surtout au Moyen-Orient dans le NĂ©guev et dans le SinaĂŻ, Ă  Wadi Rum et dans le HaĂŻl, entre les Émirats arabes unis et Oman. Ils sont Ă©galement prĂ©sents en Afrique du Nord, par exemple les Banu Hilal et les Banu Sulaym[7].

Bouleversements depuis le XXe siĂšcle

Carte des populations bédouines vers 1900.

Au cours du XXe siÚcle, la société bédouine a connu de grands bouleversements, tendant à faire disparaßtre ou à modifier un certain nombre de ses traditions. Ces bouleversements ont principalement été entraßnés par la rencontre avec le mode de vie occidental, à partir des années 1920, lorsque la France et la Grande-Bretagne ont reçu des mandats pour gouverner les pays arabes nouvellement créés. Ces bouleversements avaient été largement amorcés dÚs le XIXe siÚcle par les Ottomans, notamment par leur politique de la « terre morte » (mawat en arabe), destinée à limiter le pouvoir des tribus bédouines[8].

Parmi ces bouleversements, on peut compter l’apparition des vĂ©hicules motorisĂ©s, qui ont dans bien des cas remplacĂ© les chameaux, l'animal de bĂąt et de monte traditionnel, entraĂźnant l’effondrement d’un Ă©lĂ©ment majeur de l’économie bĂ©douine.


Le dĂ©coupage en pays des territoires habitĂ©s par les bĂ©douins a en outre restreint les dĂ©placements des familles et tribus dans leurs migrations annuelles, mĂȘme si ces dĂ©placements internationaux bĂ©nĂ©ficient d’une tolĂ©rance particuliĂšre dans le cas des nomades bĂ©douins.

En Tunisie

BĂ©douine de Tunisie (1907).

On trouve des tribus d’origine BĂ©douines dans toute la Tunisie. Il y a principalement les Banu Sulaym, les Banu Hudhayl (en), Banu Chammar et Banu Hilal. De nos jours, ils sont peu nomades, la plupart habitent en ville et se sont dispersĂ©s.

En Syrie

BĂ©douin Ă  Riyad (Arabie saoudite) (1963).

Les Bédouins, qui autrefois traversaient les déserts de la péninsule d'Arabie ou la Palestine sans se préoccuper des frontiÚres, représentent en Syrie un peu moins de 1 % de la population. Le gouvernement a sédentarisé depuis des années ces nomades impénitents. Pasteurs pour la plupart, les Bédouins continuent néanmoins à voyager avec chevaux et chameaux.

En Palestine, en Israël

Les BĂ©douins de Palestine se dĂ©signaient par le terme ’Arab', qui « renvoie aux distinctions que les habitants du NĂ©guev faisaient avant 1948 entre les possĂ©dants (’Arab) et les paysans (Fellahin) qui louaient la terre aux BĂ©douins », auxquels s'ajoutaient les anciens esclaves originaires d’Afrique, notamment du Soudan, appelĂ©s Humran (« rouge » en arabe). « Le qualificatif Bedu, qui renvoie simplement aux habitants du dĂ©sert, n’était Ă  l’époque gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© que par les paysans arabes de la rĂ©gion »[9].

L’enrĂŽlement d’un grand nombre de BĂ©douins dans des armĂ©es nationales a quant Ă  lui considĂ©rablement freinĂ© les affrontements inter-tribaux, une armĂ©e rĂ©guliĂšre ne sachant tolĂ©rer que ses soldats s’affrontent entre eux, ni qu’ils attaquent des soldats d’une autre armĂ©e sans en avoir reçu l’ordre.

Bédouins dans l'armée israélienne (2012).

En IsraĂ«l, le gouvernement tente lui aussi de sĂ©dentariser ces populations prĂ©sentes dans le NĂ©guev (140 000 personnes originaires du SinaĂŻ et d’Arabie Saoudite) et en GalilĂ©e (60 000 personnes de Jordanie et de Syrie)[9], Les BĂ©douins servent dans l'armĂ©e israĂ©lienne sur la base du volontariat, souvent en tant que gardes-frontiĂšres ou dans d'autres unitĂ©s, Ă  la diffĂ©rence des autres Arabes israĂ©liens qui, le plus souvent (sauf les Druzes), n'effectuent pas le service militaire[9]. MalgrĂ© cela, les BĂ©douins restent peu intĂ©grĂ©s Ă  la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne[10] et ont beaucoup de mal Ă  y ĂȘtre acceptĂ©s pleinement[11] - [12].

En Jordanie

« L'espace culturel des Bedu de Petra et Wadi Rum » a été proclamé en 2005, puis inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité[13].

Mode de vie et traditions

Famille bédouine d'éleveurs de moutons prÚs de Palmyre (Syrie).

La plupart des bédouins sont des éleveurs de moutons et de chÚvres. Le groupe le plus connu est le Rwala. Les Bédouins appartiennent à deux classes sociales principales : une classe connue sous le nom de « vrais » bédouins qui vivent comme des bergers nomades et un autre groupe connu sous le nom de fellahin, ayant adopté l'agriculture. Les fellahins mÚnent donc une vie plus sédentaire au bord du désert. En revanche, les « vrais » bédouins sont réputés pour avoir attaqué toutes les caravanes qu'ils ont croisées en traversant des déserts stériles[6].

Tissage nomade de Djelfa.

Ils se déplacent dans le désert pendant les saisons d'hiver pluvieuses et reviennent au bord du désert pendant les étés chauds et secs.

Les Arabes bĂ©douins ont une existence relativement dure entre les tempĂ©ratures extrĂȘmes du jour et de la nuit auxquelles ils se sont adaptĂ©s. Les nomades n'ont pas de domicile permanent mais vivent dans des tentes noires portables en poils de chĂšvre tissĂ©s. Les tentes sont divisĂ©es par une cloison dĂ©corative appelĂ©e gata. La moitiĂ© de la tente est destinĂ©e aux femmes, aux enfants, aux ustensiles de cuisine et au stockage. L'autre moitiĂ© contient une cheminĂ©e et est utilisĂ©e pour les rĂ©ceptions.

Bédouins de Galilée (1890).

Les femmes effectuent la majeure partie du travail, tandis que les hommes socialisent et planifient pour le groupe.

La culture matérielle des Bédouins est limitée. Leurs tentes sont leurs biens principaux et les animaux sont trÚs importants pour leur mode de vie nomade. Les chameaux sont leur principal moyen de transport, tandis que les ovins et les caprins sont achetés et vendus. Les produits laitiers sont la principale source de nourriture des bédouins. Le lait de chameaux et de chÚvres est transformé en yaourt et beurre.

Pour supporter la chaleur extrĂȘme du dĂ©sert le jour, les BĂ©douins portent des vĂȘtements lĂ©gers et de couleur claire. Ils sont trĂšs lĂąches, permettant la circulation de l'air.

Bien que les BĂ©douins aient jugĂ© autrefois dĂ©gradant d’avoir des emplois manuels, cette attitude a quelque peu changĂ© ces derniĂšres annĂ©es. En raison de la nĂ©cessitĂ© de meilleures conditions de santĂ©, de plus d'argent et de meilleures conditions de vie, certains ont acceptĂ© des emplois rĂ©munĂ©rĂ©s. Cependant, la plupart d'entre eux mĂ©prisent encore ce type de travail.

Presque tous les BĂ©douins en Syrie sont des musulmans sunnites.

L'islam a beaucoup influencé la vie des Bédouins. Par exemple, pour préserver leur peuple, les Bédouins ne sont autorisés à épouser que ceux de leur propre groupe. En outre, la société est patrilinéaire, ce qui signifie que les héritages sont transmis par les hommes.

  • Campements de tentes noires dans le dĂ©sert, entre JĂ©richo et la Mer morte.
    Campements de tentes noires dans le désert, entre Jéricho et la Mer morte.
  • BĂ©douines puisant de l'eau dans un rĂ©servoir du dĂ©sert de Jordanie (v. 1900).
    Bédouines puisant de l'eau dans un réservoir du désert de Jordanie (v. 1900).
  • BĂ©douines voilĂ©es cuisinant, dĂ©sert de Beersheva, Palestine ottomane (vers 1900-1920)
    Bédouines voilées cuisinant, désert de Beersheva, Palestine ottomane (vers 1900-1920)

Alimentation

BĂ©douins fabriquant du pain plat dans le SinaĂŻ (Égypte) (2007).

La plupart de leurs repas consistent en un bol de lait (de chameau ou de chĂšvre), de yaourt ou de riz. Des pains ronds de pain sans levain sont servis lorsqu'ils sont disponibles. Les dattes, que l’on trouve dans les oasis du dĂ©sert, se mangent en dessert. La viande est servie uniquement lors d'occasions spĂ©ciales telles que les fĂȘtes de mariage, les cĂ©rĂ©monies ou lorsque des invitĂ©s sont prĂ©sents.

Famille

Famille bédouine à Wahiba Sands (Oman) (2005)

La sociĂ©tĂ© bĂ©douine s’organise sur les liens du sang. La famille, c'est-Ă -dire un individu, ses parents, ses frĂšres et sƓurs, son Ă©poux/Ă©pouse, ses enfants, est un premier niveau de liens. Puis vient une notion de famille plus Ă©largie, oncles, cousins, beaux parents, beaux frĂšres, etc., au-delĂ  de laquelle apparaĂźt celle du clan ; et enfin la notion de tribu avec d’éventuelles ramifications, voire de confĂ©dĂ©ration de tribus. Le regard de ces diffĂ©rents groupes a une influence fondamentale sur les comportements individuels. Les honneurs et dĂ©shonneurs d’un individu sont partagĂ©s par sa famille ou sa tribu, pouvant entraĂźner de grandes cĂ©lĂ©brations, ou d’impitoyables reprĂ©sailles.

Femmes bédouines (XIXe siÚcle).

La taille des tribus varie Ă©normĂ©ment, de quelques milliers d’individus Ă  plusieurs centaines de milliers. Il peut arriver que de grandes et riches familles constituent de nouvelles tribus, ou encore que des tribus en crise (Ă©conomique, dĂ©mographique, etc.) intĂšgrent des groupes plus stables.

Chaque clan, tribu, ou confĂ©dĂ©ration reconnaĂźt l’autoritĂ© d’un cheikh. Celui-ci n’est pas un chef, mais plutĂŽt un sage, dont les avis bĂ©nĂ©ficient d’une grande lĂ©gitimitĂ©.

Dans les tribus bédouines, les femmes effectuent la majorité des travaux, en plus de leurs occupations de mÚres de famille, tandis que les hommes s'occupent à la planification des tùches, aux projets de déplacement et aux réceptions.

Élevage

L’activitĂ© agricole bĂ©douine est essentiellement pastorale. Les principaux animaux Ă©levĂ©s sont le mouton, la chĂšvre, chameau et les dromadaires (surtout au Moyen-Orient).

Chameaux

Course de dromadaire (Festival bédouin de douz en Tunisie.)

Traditionnellement, les dromadaires sont les principaux animaux élevés par les bédouins. Leurs particularités physiologiques, excellente adaptation aux milieux désertiques, les rendent particuliÚrement appréciables pour les Bédouins, qui les élÚvent avec beaucoup de soin.

Les chameaux sont utilisés comme animaux de monte ou de bùt. Les Bédouins en tirent également des ressources telles que le lait ou la viande des petits, ce qui donne une plus grande valeur aux femelles, ou encore la laine.

Le chameau est l’animal le plus prestigieux du cheptel bĂ©douin. C'est pourquoi les Ă©leveurs portent gĂ©nĂ©ralement une grande attention Ă  leurs chameaux et nomment chacun d’entre eux.

Avec l’importation des moyens de transports modernes par les EuropĂ©ens Ă  l’issue de la PremiĂšre Guerre mondiale, le chameau a perdu une grande partie de sa valeur, et un pan de l’économie bĂ©douine s’est Ă©croulĂ©. Il s’agit d’un des facteurs de l’abandon progressif du mode de vie traditionnel bĂ©douin.

Tourisme

Devant l'accroissement de l'intĂ©rĂȘt touristique, les BĂ©douins et les pays qui les abritent organisent des circuits de visite oĂč les touristes essaient de vivre « Ă  la maniĂšre bĂ©douine ».

  • Campements pour touristes gĂ©rĂ©s par les BĂ©douins dans le dĂ©sert du Wadi Rum (Jordanie).
    Campements pour touristes gérés par les Bédouins dans le désert du Wadi Rum (Jordanie).
  • Dans le campement pour touristes de Zedane Al-Zalabieh, Bedouin Meditation Camp, Wadi Rum (Jordanie).
    Dans le campement pour touristes de Zedane Al-Zalabieh, Bedouin Meditation Camp, Wadi Rum (Jordanie).

Notes et références

  1. (en) The Jordanian Hashemite Fund for Human Development, The cultural space of the bedu in the regions of Petra and Wadi Rum
  2. (en) Bedouin culture, bedawi.com
  3. Bedouin Take On the Govt. By Adam Morrow and Khaled Moussa al-Omrani.
  4. The Bedouin in Israel: Demography. Israel Ministry of Foreign Affairs, 1999-07-01
  5. (en) Qatar Visitor -The Bedouin Nomads
  6. (en) Haian Dukhan, « 'THEY TALK TO US BUT NEVER LISTEN TO US': DEVELOPMENT-INDUCED DISPLACEMENT AMONG SYRIA'S BEDOUIN », Nomadic Peoples, vol. 18, no 1,‎ , p. 61–79 (ISSN 0822-7942, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Kees Versteegh, The Arabic Language, Édimbourg, Edinburgh University Press, (ISBN 978-0-7486-9460-0, lire en ligne)
  8. (en) Ahmad Amara et Zinaida Miller, « Unsettling Settlements: Law, Land, and Planning in the Naqab » in Ahmad Amara, Ismael Abu-Saad et Oren Yiftachel (eds.), Indigenous (In)justice Human Rights Law and Bedouin Arabs in the Naqab/Negev, Cambridge : Harvard Press University, 2013, p. 78.
  9. Ivan Sand, « Le sort des BĂ©douins du NĂ©guev : quels enseignements pour la construction politique et idĂ©ologique de l’État d’IsraĂ«l ? », Études armĂ©niennes contemporaines, no 3,‎ , p. 35–55 (ISSN 2269-5281, DOI 10.4000/eac.528, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. « Les Palestiniens d’IsraĂ«l, otages de l’extrĂȘme droite - BĂ©douins oubliĂ©s du Nakab », sur monde-diplomatique.fr (consultĂ© le )
  11. (fr) Guardian : Trois cents Bédouins se retrouvent sans toit aprÚs le raid de policiers israéliens dans le Néguev (30-07-2010)
  12. (fr) Affrontements lors de la destruction de maisons appartenant à des bédouins. Maan News, 30 mars 2011
  13. UNESCO, « L'espace culturel des Bedu de Petra et Wadi Rum »

Annexes

Bibliographie

  • Nabil Boutros (phot.) et GĂ©raldine Chatelard (texte), BĂ©douins aujourd'hui en Jordanie, Centre culturel français d'Amman, 2008
  • (en) Clive Holes & Said Salman Abu Athera, Politics and poetry in contemporary Bedouin society, Ithaca Press, Reading, UK, 2009, 351 p. (ISBN 978-0-86372-338-4)
  • (en) Emanuel Marx, Bedouin of Mount Sinai : an anthropological study of their political economy, Berghahn Books, New York, Oxford, 2013, 195 p. (ISBN 978-1-78238-761-9)
  • (en) Muhammad Suwaed, Historical Dictionary of the Bedouins, Rowman & Littlefield, 2015, 304 p. (ISBN 9781442254510)
  • Wilfred Thesiger, Le dĂ©sert des dĂ©serts : avec les bĂ©douins, derniers nomades de l'Arabie du Sud (trad. de MichĂšle Bouchet-Forner), Pocket, Paris, 1999 (rĂ©Ă©d.), 463 p. (ISBN 978-2-266-09656-0)

Articles connexes

Liens externes

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