AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Terre boule de neige

La Terre boule de neige (snowball Earth en anglais), ou Terre boule de glace (iceball Earth[1]) est un modĂšle dĂ©crivant la Terre comme presque entiĂšrement couverte de glace Ă  certaines pĂ©riodes de son histoire. Originellement conçu pour reprĂ©senter le CryogĂ©nien (720–635 Ma), ce modĂšle a ensuite Ă©tĂ© appliquĂ© Ă  la glaciation huronienne (2,4–2,1 Ga) et, au sein du CryogĂ©nien, plus prĂ©cisĂ©ment aux glaciations sturtienne (730–650 Ma) et marinoenne (650–635 Ma)[2] - [3] - [4].

Cette hypothÚse est généralement acceptée par la communauté des géologues, parce qu'elle est la meilleure explication de sédiments d'origine apparemment glaciaire, découverts à des paléolatitudes tropicales, ainsi que d'autres aspects difficilement explicables des archives géologiques. Les adversaires de cette hypothÚse contestent que ces traces prouvent une glaciation globale, estiment géophysiquement difficile que l'océan soit entiÚrement recouvert de glace[5], ou mentionnent la difficulté de ressortir d'une situation entiÚrement gelée. Certaines questions restent encore sans réponse, en particulier celle de savoir si l'océan était complÚtement pris dans les glaces, ou si une étroite bande équatoriale restait liquide.

Ces Ă©pisodes ont eu lieu avant la soudaine multiplication des formes de vie connue sous le nom d'explosion cambrienne, et le dernier d'entre eux pourrait avoir dĂ©clenchĂ© l'Ă©volution de la vie multicellulaire. Un autre Ă©pisode boule de neige, plus ancien et plus long, la glaciation huronienne, qui eut lieu entre −2,4 et −2,1 milliards d'annĂ©es, pourrait avoir Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par la catastrophe de l'oxygĂšne.

Historique

Douglas Mawson (1882–1958), gĂ©ologue australien et explorateur de l'Antarctique, passa l'essentiel de sa carriĂšre Ă  Ă©tudier la stratigraphie nĂ©oprotĂ©rozoĂŻque du sud de l'Australie, oĂč il identifia des couches Ă©paisses et Ă©tendues de sĂ©diments glaciaires ; il en vint Ă  envisager l'hypothĂšse d'une glaciation globale[6].

Les idĂ©es de Mawson, cependant, Ă©taient basĂ©es sur l'hypothĂšse erronĂ©e d'une position gĂ©ographique de l'Australie et des autres continents demeurĂ©e fixe au cours des temps gĂ©ologiques. Avec les progrĂšs de l'hypothĂšse de la dĂ©rive des continents, et par la suite, de la thĂ©orie de la tectonique des plaques, une explication plus simple de ces sĂ©diments glaciaires vit le jour : ils avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s Ă  une Ă©poque oĂč les continents Ă©taient Ă  une latitude plus Ă©levĂ©e.

En 1964, l'idĂ©e d'une glaciation globale refit son apparition lorsque W. Brian Harland (en) publia un article dans lequel il prĂ©sentait des donnĂ©es palĂ©omagnĂ©tiques montrant que des tillites glaciaires au Svalbard et au Groenland s'Ă©taient dĂ©posĂ©es alors que ces rĂ©gions Ă©taient sous des latitudes tropicales[7]. De ces donnĂ©es, et de l'Ă©tude des sĂ©diments montrant que ces dĂ©pĂŽts glaciaires interrompent des successions de roches habituellement associĂ©es Ă  des latitudes tropicales ou tempĂ©rĂ©es, il tira l'idĂ©e d'une pĂ©riode froide si extrĂȘme que la glace Ă©tait descendue jusqu'aux tropiques.

Dans les annĂ©es 1960, Mikhail Budyko, un climatologue russe qui travaillait sur les consĂ©quences climatiques d'un conflit nuclĂ©aire gĂ©nĂ©ralisĂ©, dĂ©veloppa un modĂšle climatique simplifiĂ© ne prenant en compte que les Ă©quilibres Ă©nergĂ©tiques, pour analyser les effets d'une couverture de glace sur le climat global. Utilisant ce modĂšle numĂ©rique , il dĂ©couvrit qu'en cas de refroidissement assez intense (un hiver nuclĂ©aire, par exemple), si la banquise (ou de la neige) atteignait 30° de latitude, une boucle de rĂ©troaction s'ensuivait, oĂč l'effet rĂ©flĂ©chissant (l'albĂ©do) accru de la glace amenait Ă  un refroidissement supplĂ©mentaire et Ă  une nouvelle extension des glaciers, jusqu'Ă  ce que la Terre entiĂšre soit recouverte et se stabilise dans un nouvel Ă©quilibre[8]. Quoique le modĂšle de Budyko ait montrĂ© que cet Ă©tat stable Ă©tait possible, il conclut que cette situation ne s'Ă©tait jamais produite, parce que son modĂšle ne fournissait aucun mĂ©canisme permettant la sortie d'un tel scĂ©nario.

L'expression « Terre boule de neige » (Snowball Earth) fut forgée par Joseph Kirschvink, professeur de géobiologie au California Institute of Technology, dans un court article publié en 1992 au sein d'un important ensemble de textes concernant la biologie de l'éon Protérozoïque[9] ; les principaux apports de ce travail étaient :

  • la reconnaissance de la compatibilitĂ© entre la prĂ©sence de gisements de fer rubanĂ© et un Ă©pisode glaciaire global ;
  • l'introduction d'un mĂ©canisme permettant d'Ă©chapper Ă  une Terre couverte de glace : l'accumulation de CO2 par dĂ©gagement de gaz volcaniques, amenant Ă  un super-effet de serre.

L'intĂ©rĂȘt pour le modĂšle de la Terre boule de neige s'accrut considĂ©rablement aprĂšs que Paul F. Hoffman (professeur de gĂ©ologie Ă  l'universitĂ© Harvard) et ses coauteurs eurent appliquĂ© les idĂ©es de Kirschvink Ă  une sĂ©rie de sĂ©diments nĂ©oprotĂ©rozoĂŻques en Namibie, dĂ©veloppant l'hypothĂšse en lui incorporant d'autres observations telles que celle des couvertures de carbonates (en), et eurent publiĂ© leurs rĂ©sultats dans la revue Science en 1998[10].

Actuellement, certains aspects de cette hypothĂšse demeurent controversĂ©s ; ils ont Ă©tĂ© dĂ©battus entre 2005 et 2009 dans le cadre de l’International Geoscience Programme (IGCP) Project 512 : Glaciations NĂ©oprotĂ©rozoĂŻques[11]. De plus, en , des mesures de taux de CO2 fossile[N 1] tendent Ă  remettre en cause le modĂšle de dĂ©gel par effet de serre[12].

En , Science a publié Calibrating the Cryogenian (calibration du Cryogénien), article qui concluait : « on trouve de la glace sous le niveau de la mer à des paléolatitudes trÚs basses, ce qui implique que la glaciation sturtienne était globale. »[N 2] - [13]. Un résumé vulgarisé de ces conclusions fut publié dans Science Daily[14].

Preuves géologiques

L'hypothÚse de la Terre boule de neige fut d'abord émise pour expliquer la présence apparente de glaciers à des latitudes tropicales[15]. L'existence de dépÎts glaciaires à ces basses latitudes semblait indiquer que toute la Terre était alors recouverte de glace : les modÚles de l'époque montraient que si la glace descendait à des latitudes de l'ordre de 30°, une boucle de rétroaction liée à l'albédo de la glace aurait pour conséquence une avancée rapide des glaciers jusqu'à l'équateur[16]. Des modélisations ultérieures ont montré que la glace peut en fait descendre jusqu'à 25° de latitude, voire encore plus prÚs de l'équateur, sans déclencher une glaciation totale[17].

Pour estimer la valeur de la théorie, il est par conséquent nécessaire de déterminer la fiabilité et la signification des indices ayant amené à penser que la glace ait pu atteindre les tropiques. Ces indices doivent prouver :

  • qu'une couche de sĂ©diments donnĂ©e ne peut avoir Ă©tĂ© crĂ©Ă©e que par une activitĂ© glaciaire ;
  • que cette couche se trouvait en zone tropicale quand elle s'est dĂ©posĂ©e.

Pour confirmer l'existence d'une pĂ©riode de glaciation globale, il faut aussi dĂ©montrer que des glaciers Ă©taient actifs en diffĂ©rents lieux Ă  la mĂȘme Ă©poque, et qu'il n'existe aucune autre sorte de dĂ©pĂŽts du mĂȘme Ăąge.

Ce dernier point est trĂšs difficile Ă  prouver. Avant l'Édiacarien, les marqueurs biostratigraphiques (utilisĂ©s d'habitude pour Ă©tablir des corrĂ©lations entre les Ăąges des roches) sont absents ; il n'y a donc pas vraiment de possibilitĂ© de dĂ©montrer que des roches situĂ©es en des lieux Ă©loignĂ©s furent dĂ©posĂ©es en mĂȘme temps. Les meilleures estimations possibles utilisent des mĂ©thodes radiomĂ©triques, lesquelles ont rarement une prĂ©cision meilleure que le million d'annĂ©es[18].

Les deux premiers points font Ă©galement souvent l'objet de contestations dans chaque cas particulier. De nombreux aspects glaciaires peuvent, en fait, ĂȘtre crĂ©Ă©s par d'autres mĂ©canismes, et estimer la latitude de continents, mĂȘme il y a seulement 200 millions d'annĂ©es, peut s'avĂ©rer difficile[19].

Paléomagnétisme

Comme les continents se dĂ©placent avec le temps, dĂ©terminer leur position Ă  un moment donnĂ© n'est pas aisĂ©, mais, outre l'analyse et la reconstitution de leurs positions relatives par des considĂ©rations gĂ©ologiques et gĂ©omorphologiques, la latitude Ă  laquelle une roche s'est formĂ©e peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e en Ă©tudiant son palĂ©omagnĂ©tisme.

Lorsque des roches sédimentaires se forment, les minéraux magnétiques qu'elles contiennent tendent à s'aligner avec le champ magnétique terrestre. La mesure précise de ce paléomagnétisme permet d'estimer la latitude (mais pas la longitude) du lieu de cette formation. Les mesures ont montré que certains sédiments d'origine glaciaire dans les couches géologiques du Néoprotérozoïque s'étaient formés à moins de 10° de l'équateur[20], bien que la précision de cette reconstruction ait été remise en question[18].

Cette localisation de sĂ©diments apparemment glaciaires (prĂ©sentant par exemple des inclusions rocheuses[21]) a amenĂ© Ă  penser que les glaciers Ă©taient descendus au niveau de la mer jusqu'Ă  des latitudes tropicales ; mais il n'est pas clair que cela implique une glaciation globale, ou que cela indique l'existence de rĂ©gimes glaciaires localisĂ©s et liĂ©s aux masses continentales[22]. Il a mĂȘme Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que la plupart des donnĂ©es fossiles ne sont pas incompatibles avec l'absence de glaciers tropicaux[23].

D'autre part, les sceptiques ont fait remarquer que les donnĂ©es palĂ©omagnĂ©tiques pourraient ĂȘtre sans signification si le champ magnĂ©tique terrestre a Ă©tĂ© significativement diffĂ©rent dans le passĂ©. Ainsi, si le noyau terrestre ne s'Ă©tait pas refroidi assez vite, le champ induit par les courants qui y circulent aurait pu ne pas avoir une distribution dipolaire, mais prĂ©senter quatre pĂŽles ou davantage ; et mĂȘme une distribution dipolaire pourrait ne pas avoir Ă©tĂ© alignĂ©e avec l'axe de rotation terrestre. De fait, les donnĂ©es palĂ©omagnĂ©tiques impliquent un mouvement extraordinairement rapide des pĂŽles durant l'Édiacarien, et ce mouvement aurait eu lieu vers la mĂȘme Ă©poque que la glaciation de Gaskiers[24].

Une autre faiblesse des données paléomagnétiques est qu'il est difficile de déterminer si le signal enregistré n'a pas en fait été modifié par une activité ultérieure. Ainsi, au cours de l'orogenÚse, de l'eau chaude est dégagée comme sous-produit de réactions métamorphiques ; cette eau peut circuler jusqu'à des roches éloignées de milliers de kilomÚtres, et remettre à zéro leur signature magnétique. Cela rend l'authenticité de ces signatures difficile à déterminer avec certitude sans de délicates observations minéralogiques pour des roches vieilles de plus de quelques millions d'années[17].

Il n'existe actuellement qu'une couche sédimentaire de ce type, celle d'Elatina en Australie, correspondant à la glaciation marinoenne, qui s'est indubitablement déposée à de basses latitudes ; on a de bonnes certitudes sur sa date de sédimentation, et on a démontré que son signal paléomagnétique n'a pas été perturbé[25].

DĂ©pĂŽts glaciaires aux basses latitudes

Diamictite de la formation néoprotérozoïque de Pocatello, une forme souvent décrite comme typique d'une période boule de neige.

Les roches sédimentaires déposées par des glaciers possÚdent des traits caractéristiques permettant leur identification. Longtemps avant l'apparition de l'hypothÚse de la Terre boule de neige, de nombreux sédiments néoprotérozoïques avaient été interprétés comme ayant une origine glaciaire ; mais il faut rappeler que beaucoup des aspects traditionnellement associés à ce mécanisme peuvent en fait avoir été formés par d'autres moyens[26] ; l'origine glaciaire de nombreux dépÎts cruciaux pour l'hypothÚse Terre boule de neige a été contestée[18]. En 2007, il n'existait qu'une donnée « trÚs fiable » (et elle était encore contestée[18]) identifiant des tillites tropicales[20], ce qui laissait penser que des affirmations concernant des glaces équatoriales étaient quelque peu prématurées ; cependant, plus récemment, en 2010, les preuves de glaciations tropicales durant le Sturtien se sont accumulées[27].

Parmi les preuves initialement retenues, mais désormais contestées, on trouve :

  • des galets de dĂ©lestage dans des sĂ©diments marins, qui peuvent avoir Ă©tĂ© laissĂ©es par des glaciers, mais aussi par d'autres processus[28] ;
  • des varves, sĂ©diments annuels dĂ©posĂ©s dans les lacs proglaciaires et pĂ©riglaciaires, mais qui peuvent Ă©galement se former Ă  des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es[29] ;
  • des stries glaciaires causĂ©es par les roches et graviers transportĂ©s par les glaciers : des stries analogues sont parfois causĂ©es par des coulĂ©es de boue ou par des mouvements tectoniques[30] ;
  • des diamictites, conglomĂ©rats inhomogĂšnes. Initialement dĂ©crits comme des tillites glaciaires, la plupart ont, en fait, Ă©tĂ© formĂ©s par des laves torrentielles[18].

DĂ©pĂŽts non glaciaires

Certains dĂ©pĂŽts de la pĂ©riode boule de neige ne peuvent s'ĂȘtre formĂ©s qu'en prĂ©sence d'un cycle hydrologique actif. Des bandes de sĂ©diments glaciaires de centaines de mĂštres d'Ă©paisseur, sĂ©parĂ©s par des sĂ©diments non glaciaires de quelques mĂštres seulement, dĂ©montrent que les glaciers fondaient et se reformaient Ă  plusieurs reprises ; des ocĂ©ans entiĂšrement gelĂ©s n'auraient pas permis ce type de formation[31]. Il est possible que des courants glaciaires, tels que ceux qui existent actuellement dans l'Antarctique, soient responsables de ces successions de sĂ©diments.

De plus, des aspects de ces dĂ©pĂŽts qui ne peuvent apparaĂźtre que dans des eaux libres, par exemple des ondulations formĂ©es par des vagues (en), des dĂ©bris emportĂ©s au loin par des radeaux de glace (en), et des indicateurs de photosynthĂšse se trouvent dans des sĂ©diments datant de pĂ©riodes boule de neige. Bien que cela puisse correspondre Ă  des cas locaux d'eaux de fonte sur une Terre complĂštement gelĂ©e[32], la modĂ©lisation informatique tend Ă  montrer que de grandes portions des ocĂ©ans doivent ĂȘtre restĂ©es libres de glace ; en effet un gel complet n'est guĂšre plausible en termes de balance Ă©nergĂ©tique et de modĂšles de circulation gĂ©nĂ©rale[33].

Rapports isotopiques

On trouve, sous forme de carbonates et de dioxyde de carbone dissous, deux isotopes stables du carbone dans l'eau de mer : le carbone 12 (12C) et le carbone 13 (13C), beaucoup plus rare et contribuant pour environ 1,109 % du carbone total.

Les processus biochimiques, en particulier la photosynthĂšse, tendent Ă  favoriser l'incorporation de l'isotope 12C, plus lĂ©ger. Ainsi, les photosynthĂ©tiseurs ocĂ©aniques, que ce soient les protistes ou les algues, tendent Ă  ĂȘtre trĂšs lĂ©gĂšrement appauvris en 13C, par rapport aux proportions initiales du carbone provenant des sources volcaniques. C'est pourquoi, dans le cas d'un ocĂ©an oĂč se produisait la photosynthĂšse, les composants d'origine organique des sĂ©diments lithifiĂ©s resteront trĂšs lĂ©gĂšrement, mais de façon mesurable, appauvris en 13C.

Pendant le CryogĂ©nien, on a pu mesurer des variations rapides et extrĂȘmes du rapport de 13C sur 12C[34]. Cela est compatible avec l'hypothĂšse d'un gel global qui aurait tuĂ© la plus grande partie de la vie capable de photosynthĂšse ; cependant, d'autres mĂ©canismes, tels qu'une dĂ©composition de clathrate, peuvent Ă©galement avoir causĂ© ces perturbations. C'est par exemple ainsi que des dĂ©gagements de mĂ©thane pourraient expliquer l'extinction du Permien. Une analyse plus prĂ©cise de ces pics de 13C dans les sĂ©diments du monde entier permet de distinguer quatre ou cinq de ces Ă©vĂšnements glaciaires Ă  la fin du NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque[35].

Gisements de fer rubané

Bloc de fer rubanĂ© datĂ© de 2,1 milliards d'annĂ©es, dĂ©couvert en AmĂ©rique du Nord.

Les gisements de fer rubané (en anglais, banded iron formation, abrégé en BIF) sont des roches sédimentaires formées de bandes alternées d'oxyde ferrique et de chaille (pauvre en fer). Ces gisements sont en général trÚs anciens et sont liés à l'oxydation de l'atmosphÚre durant l'Úre Paléoprotérozoïque, lorsque le fer dissous dans les océans vint en contact avec l'oxygÚne produit par la photosynthÚse. En présence d'oxygÚne, le fer, dissous sous forme d'oxyde ferreux, rouille, devient insoluble dans l'eau, et forme des précipités d'oxyde ferrique.

Les bandes se sont formĂ©es au point de bascule entre un ocĂ©an anoxique et un ocĂ©an enrichi en oxygĂšne. Dans les conditions actuelles, oĂč l'oxygĂšne atmosphĂ©rique est en contact avec l'ocĂ©an, il n'est pas possible que des quantitĂ©s suffisantes d'oxyde de fer s'accumulent pour former de tels sĂ©diments, et leur prĂ©sence serait donc la signature d'une situation oĂč l'ocĂ©an a peu d'Ă©changes gazeux avec l'atmosphĂšre pendant une assez longue pĂ©riode de temps. Les seules formations importantes de fer rubanĂ© aprĂšs le PalĂ©oprotĂ©rozoĂŻque, il y a 1,8 milliard d'annĂ©es, sont associĂ©es aux sĂ©diments glaciaires du CryogĂ©nien ; pour les partisans de l'hypothĂšse de la Terre boule de neige, cette rĂ©apparition des BIF correspond Ă  des ocĂ©ans protĂ©gĂ©s par la glace de mer[9], mais il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que la raretĂ© de ces sĂ©diments pourrait indiquer qu'ils se sont formĂ©s dans des mers intĂ©rieures, stagnantes et anoxiques en profondeur[18] ; l'idĂ©e selon laquelle les BIF signent la fin d'une glaciation prĂ©sente d'autres difficultĂ©s : on les trouve mĂ©langĂ©s Ă  des sĂ©diments glaciaires[22], et on n'en rencontre pas durant la glaciation marinoĂšne, Ă  la fin du CryogĂ©nien.

Recouvrements de carbonates

Un glacier actuel.
Les volcans peuvent avoir joué un rÎle dans la reconstitution du CO2 atmosphérique, mettant éventuellement fin à l'ùge glaciaire marquant le Cryogénien.

Au sommet des sédiments glaciaires du Néoprotérozoïque, on rencontre fréquemment une transition abrupte vers des couches de carbonates (calcaire ou dolomie) de plusieurs mÚtres ou dizaines de mÚtres d'épaisseur[36]. La succession inhabituelle de ces couches suggÚre que leur sédimentation résulte d'une profonde altération de la composition chimique des océans[37].

Ces carbonates ont des compositions chimiques atypiques, et prĂ©sentent d'Ă©tranges structures de sĂ©dimentation, souvent interprĂ©tĂ©es comme des marques de vagues[38]. Les mĂ©canismes prĂ©cis mis en jeu dans leur formation ne sont pas clairs, mais elle aurait pu ĂȘtre causĂ©es par un influx massif d'ions positivement chargĂ©s, ce qui pourrait se produire sous l'effet de l'Ă©rosion rapide associĂ©e Ă  l'effet de serre extrĂȘme suivant une pĂ©riode boule de neige. Dans ces conditions, l'eau rĂ©sultant de la fonte des glaces dissoudrait les grandes quantitĂ©s de CO2 atmosphĂ©rique pour former de l'acide carbonique, et donc des pluies acides. Cela Ă©roderait les silicates et les carbonates exposĂ©s (en particulier les dĂ©bris transportĂ©s par les glaciers), libĂ©rant de grandes quantitĂ©s de calcium, qui viendraient se prĂ©cipiter sous forme de carbonates abiotiques ; la signature isotopique ÎŽ13C de ces carbonates vaut −5 â€° ; cette faible valeur tĂ©moigne d'habitude de l'absence de vie, la photosynthĂšse l'augmentant en gĂ©nĂ©ral.

Cependant, affirmer que ces carbonates sont d'origine glaciaire pose certains problĂšmes. Tout d'abord, de fortes concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphĂšre amĂšnerait une acidification de l'ocĂ©an, et donc une dissolution des carbonates, interdisant leur dĂ©position. De plus, l'Ă©paisseur de certains de ces dĂ©pĂŽts est bien supĂ©rieure Ă  ce que des dĂ©glaciations relativement rapides pourraient raisonnablement produire. Enfin, alors qu'on ne trouve pas ces carbonates au-dessus de nombreuses sĂ©quences d'origine clairement glaciaire dĂ©posĂ©es vers la mĂȘme Ă©poque, on les rencontre en revanche aussi parfois entre certains sĂ©diments glaciaires[18]. C'est pourquoi il a Ă©tĂ© proposĂ© un mĂ©canisme alternatif, sans doute responsable des carbonates de la Formation de Doushantuo : le dĂ©gagement rapide et Ă©tendu de grandes quantitĂ©s de mĂ©thane. Cela expliquerait des valeurs extrĂȘmement basses, jusqu'Ă  −48 â€°, de la signature isotopique ÎŽ13C, ainsi que des aspects sĂ©dimentaires inhabituels, qui semblent provenir de passage de gaz Ă  travers les sĂ©diments[39].

Changements de l'acidité

La mesure des proportions des isotopes du bore suggÚre que le pH des océans a baissé considérablement avant et aprÚs la glaciation marinoenne[40]. Cela pourrait résulter d'une accumulation de dioxyde de carbone dans l'atmosphÚre, qui se dissoudrait en partie dans les océans pour former de l'acide carbonique. Bien que ces variations semblent indiquer des changements climatiques majeurs, elles n'impliquent pas forcément une glaciation globale.

PoussiĂšre cosmique

La surface de la Terre est pauvre en iridium, que l'on trouve principalement dans le noyau. La seule source significative de cet Ă©lĂ©ment Ă  la surface est l'accumulation de poussiĂšre cosmique atteignant le sol. Durant une pĂ©riode de Terre boule de neige, l'iridium s'accumulerait sur les glaces, donnant une couche de sĂ©diments enrichis en iridium lorsque celles-ci fondraient. Une telle anomalie de l'iridium (en) a en effet Ă©tĂ© dĂ©couverte Ă  la base de certains des recouvrements de carbonates mentionnĂ©s ci-dessus, ce qui a amenĂ© Ă  estimer que l'Ă©pisode glaciaire correspondant avait durĂ© au moins 3 millions d'annĂ©es[41], mais cela n'implique pas nĂ©cessairement que la glaciation ait Ă©tĂ© globale ; de plus, une telle anomalie pourrait s'expliquer par l'impact d'une grande mĂ©tĂ©orite[42].

Fluctuations périodiques du climat

Utilisant le rapport des cations mobiles Ă  ceux restant dans les sols durant la mĂ©tĂ©orisation chimique (l’indice d'altĂ©ration chimique), il a Ă©tĂ© montrĂ© que l'Ă©rosion variait de maniĂšre cyclique durant une succession de pĂ©riodes glaciaires, augmentant dans les phases interglaciaires et diminuant durant les Ă©pisodes glaciaires froids et arides[43]. Si ce schĂ©ma reflĂšte la vĂ©ritable succession des Ă©vĂ©nements, cela suggĂšre que le climat de la Terre boule de neige ressemblait davantage aux cycles glaciaires du PlĂ©istocĂšne qu'Ă  un monde complĂštement figĂ©.

De plus, les sĂ©diments glaciaires de la formation de Port Askaig (en) en Écosse montrent clairement des cycles entrelacĂ©s de sĂ©diments glaciaires et marins de faible Ă©paisseur[44]. La signification de ces dĂ©pĂŽts repose largement sur leur datation, mais les sĂ©diments glaciaires sont difficiles Ă  dater ; les couches les plus proches datĂ©es exactement sont bien plus rĂ©centes. Leur datation possible Ă  −600 Ma signifierait une corrĂ©lation avec la glaciation sturtienne, mais ils peuvent aussi reprĂ©senter l'avance ou le recul d'une glaciation globale.

Mécanismes de gel et de dégel

L'amorce d'une glaciation globale implique un mĂ©canisme de refroidissement initial, amenant Ă  une couverture Ă©largie de neiges et de glaces, laquelle augmente l'albĂ©do terrestre. Cela a pour consĂ©quence une rĂ©troaction positive du refroidissement, lequel s'emballe si assez de glaces s'accumulent. Cette situation est facilitĂ©e par une distribution des continents proche de l'Ă©quateur, permettant Ă  la glace de s'accumuler lĂ  oĂč le rayonnement solaire est le plus direct.

De nombreux mécanismes déclencheurs pourraient expliquer la formation d'une Terre boule de neige, comme l'éruption d'un supervolcan, une diminution de la concentration atmosphérique de gaz à effet de serre tels que le méthane ou le dioxyde de carbone, des variations de la constante solaire, ou des perturbations de l'orbite de la Terre.

Quel que soit le dĂ©clencheur, la boucle de rĂ©troaction pourrait ensuite s'emballer jusqu'Ă  amener Ă  ce que mĂȘme l'Ă©quateur soit recouvert de glaces, et atteigne des tempĂ©ratures aussi basses que celles de l'Antarctique actuel.

Le rĂ©chauffement global associĂ© Ă  d’importantes accumulations de dioxyde de carbone, Ă©mis principalement dans l’atmosphĂšre par l’activitĂ© volcanique durant des millions d’annĂ©es, est le mĂ©canisme suggĂ©rĂ© pour expliquer la sortie d’une phase boule de neige. La diminution d’albĂ©do crĂ©e une rĂ©troaction positive pour la fonte des glaces, amenant Ă  une disparition presque complĂšte de celles-ci en quelques milliers d’annĂ©es au plus.

DĂ©bats concernant les modĂšles

Si la prĂ©sence massive de glaciers n’est pas remise en cause, l’idĂ©e d’une glaciation totale est plus controversĂ©e, et certains scientifiques ont adoptĂ© l’hypothĂšse d’une Terre boule de neige fondante (en anglais, slushball, c'est-Ă -dire boule de nĂ©vasse), oĂč une bande libre de glace, ou recouverte d’une mince couche de glace, subsisterait Ă  l’équateur, assurant le maintien d’un cycle hydrologique.

L'observation de certains aspects des sĂ©diments qui ne peuvent s'ĂȘtre formĂ©s que sous des eaux libres ou sous des glaces en mouvement rapide, rend cette hypothĂšse sĂ©duisante. Des recherches rĂ©centes ont mis en lumiĂšre une pĂ©riodicitĂ© gĂ©ochimique dans les roches dĂ©tritiques, montrant que les pĂ©riodes boule de neige Ă©taient entrecoupĂ©es d'Ă©pisodes de rĂ©chauffement, analogues aux cycles de glaciations du PlĂ©istocĂšne. Au demeurant, des tentatives de simulation informatique d'une Terre boule de neige se sont heurtĂ©es Ă  la difficultĂ© de concilier une couverture globale par les glaces avec une modĂ©lisation conservant les principales constantes gouvernant les Ă©quilibres de notre planĂšte.

Cette hypothĂšse – moins extrĂȘme – d'une boule de neige fondue met en jeu des configurations continentales et des circulations ocĂ©aniques continuellement modifiĂ©es[45]. Ces modĂšles correspondent Ă  la synthĂšse de l'ensemble des donnĂ©es actuelles[46], les tĂ©moignages stratigraphiques ne permettant pas de postuler des glaciations globales complĂštes[45]. D'ailleurs, le modĂšle initial de Kirschvink[9] reconnaissait que des poches tropicales moins froides devaient ĂȘtre possibles.

L'hypothÚse de la Terre boule de neige n'expliquant pas l'alternance d'événements glaciaires et interglaciaires, ni les oscillations aux marges des couvertures de glace[47], le modÚle de la boule de névasse semble mieux se conformer aux données recueillies.

Amorce d'une phase boule de neige

La position exacte des continents durant le Néoprotérozoïque est difficile à établir, en raison de la rareté des sédiments[48] ; certaines reconstitutions indiqueraient des continents polaires, lesquels sont caractéristiques de toutes les autres glaciations majeures, ayant fourni un point de départ à la formation des glaces. Des modifications de la circulation océanique pourraient ensuite avoir servi de déclencheur d'une phase boule de neige[49].

Cependant, bien que cela puisse sembler contre-intuitif, une distribution tropicale des continents semble nécessaire pour permettre l'amorce d'une phase boule de neige[50].

Tout d'abord, les continents tropicaux réfléchissent plus l'énergie solaire que les océans ; actuellement, la plus grande partie de l'énergie solaire est absorbée par les océans des tropiques[51].

De plus, ces continents reçoivent davantage de pluie qu'Ă  des latitudes plus Ă©levĂ©es, ce qui entraĂźne une Ă©rosion accrue par les riviĂšres. Les silicates exposĂ©s Ă  l'air subissent des rĂ©actions amenant finalement Ă  une diminution du dioxyde de carbone de l'atmosphĂšre, ces rĂ©actions ayant la forme gĂ©nĂ©rale : minĂ©ral + CO2 + H2O → cations + bicarbonate + SiO2. Par exemple, la mĂ©tĂ©orisation de la wollastonite se fait suivant la rĂ©action CaSiO3 + 2 CO2 + H2O → Ca2+ + SiO2 + 2 HCO3−.

Les ions calcium ainsi libérés réagissent avec le bicarbonate dissout dans l'océan pour former du carbonate de calcium qui précipite ; le dioxyde de carbone est ainsi transféré de l'atmosphÚre vers la lithosphÚre, ce qui, à l'échelle des temps géologiques, n'est pas compensé par les émissions volcaniques. Cette diminution d'un gaz à effet de serre va accentuer le refroidissement, et permettre l'amorce d'une glaciation globale.

D'ordinaire, le refroidissement de la Terre dĂ» Ă  des variations climatiques diminue l'Ă©rosion, ce qui crĂ©e une rĂ©troaction nĂ©gative limitant l'ampleur du refroidissement. Cependant, durant le CryogĂ©nien, les continents Ă©taient tous Ă  des latitudes tropicales, et l'Ă©rosion restait importante mĂȘme dans un climat globalement plus froid. Cela permit Ă  la glace de s'Ă©tendre au-delĂ  des rĂ©gions polaires. Lorsque les glaciers avancent vers les tropiques, plus prĂ©cisĂ©ment, Ă  moins de 30° de l'Ă©quateur[52], une rĂ©troaction positive se dĂ©clenche : la rĂ©flexivitĂ© intense de la glace (albĂ©do) amĂšne Ă  un refroidissement accru et Ă  la formation de plus de glace, jusqu'Ă  ce que tout le globe en soit recouvert.

Les continents polaires, en raison de la faible évaporation, sont trop secs pour permettre une dissolution importante de gaz carbonique, ce qui limite la quantité de dioxyde de carbone atmosphérique pouvant échapper au cycle du carbone. La montée progressive de la proportion de l'isotope 13C dans les sédiments précédant une glaciation globale montre que cette diminution du CO2 était un processus lent et continu[53].

Le début des phases boule de neige est toujours marqué par une chute brutale de la valeur Ύ13C des sédiments[54], un signe que l'on peut attribuer à un déclin soudain de la production biologique, résultant des basses températures et de la couverture par les glaces flottantes.

D'autres facteurs ayant pu contribuer au déclenchement d'une glaciation globale au Néoprotérozoïque sont l'introduction d'oxygÚne libre dans l'atmosphÚre, lequel pourrait avoir atteint des quantités suffisantes pour se combiner avec le méthane, formant du dioxyde de carbone à l'effet de serre bien plus faible[55], et le fait que le soleil étant plus jeune et donc moins brillant à cette époque, la constante solaire était de 6 % inférieure[18].

Durant la période de gel

La couverture globale par les glaces peut avoir retardĂ© ou empĂȘchĂ© le dĂ©veloppement de la vie multicellulaire.

Durant la période de gel les températures chutent au point que l'équateur devient aussi froid que l'Antarctique actuel[56]. Cette situation se maintient en raison de la réflexivité élevée de la glace, renvoyant dans l'espace la majeure partie de l'énergie solaire. La vapeur d'eau atmosphérique se congelant, la couverture nuageuse est également trÚs faible, ce qui amplifie encore cet effet.

Sortie de la glaciation globale

Les niveaux de dioxyde de carbone nĂ©cessaires pour amorcer le dĂ©gel sont estimĂ©s Ă  350 fois leur valeur actuelle, c'est-Ă -dire Ă  une proportion de 13 % de l'atmosphĂšre[57]. La Terre Ă©tant presque complĂštement recouverte de glace, l'altĂ©ration des silicates libĂ©rant des ions alcalins est trĂšs diminuĂ©e, et le dioxyde de carbone atmosphĂ©rique n'est plus absorbĂ©. En 4 Ă  30 millions d'annĂ©es, le CO2 et le mĂ©thane, principalement Ă©mis par les volcans, s'accumulent jusqu'Ă  produire un effet de serre suffisant pour faire fondre les glaces tropicales et faire apparaĂźtre une bande de terre et des eaux libres de glace en permanence[58] ; cette bande plus sombre absorbe davantage d'Ă©nergie solaire, ce qui initie une rĂ©troaction positive.

Sur les continents, la fonte des glaciers libĂšre d'immenses quantitĂ©s de dĂ©pĂŽts glaciaires, qui s'Ă©rodent et s'altĂšrent. Les sĂ©diments ainsi lessivĂ©s jusqu'Ă  l'ocĂ©an sont riches en nutriments tels que le phosphore ; combinĂ© avec les hauts niveaux de CO2, cela dĂ©clenche une explosion de la population des cyanobactĂ©ries, amenant Ă  une rĂ©-oxygĂ©nation relativement rapide de l'atmosphĂšre ; cela pourrait avoir contribuĂ© au dĂ©veloppement de la faune de l'Édiacarien, puis Ă  l'explosion cambrienne, une concentration Ă©levĂ©e en oxygĂšne favorisant le dĂ©veloppement de grandes formes de vie multicellulaire. Cette rĂ©troaction positive suffit Ă  faire fondre la glace en des temps trĂšs courts Ă  l'Ă©chelle gĂ©ologique, peut-ĂȘtre en moins de 1 000 ans ; la reconstitution d'une atmosphĂšre riche en oxygĂšne et pauvre en CO2 ne prendrait que quelques millĂ©naires de plus.

La déstabilisation d'importants dépÎts d'hydrates de méthane sous forme de permafrost aux basses latitudes peut également avoir servi de déclencheur ou du moins de renforcement de rétroaction positive à la déglaciation et au réchauffement[59].

Le taux de dioxyde de carbone peut alors ĂȘtre retombĂ© suffisamment pour que la Terre regĂšle, ce cycle pouvant se rĂ©pĂ©ter jusqu'Ă  ce que les continents aient atteint des latitudes plus Ă©levĂ©es[60].

Des observations plus rĂ©centes suggĂšrent que des tempĂ©ratures ocĂ©aniques plus froides ont augmentĂ© la quantitĂ© de gaz dissous et amenĂ© Ă  une oxydation plus rapide du carbone ocĂ©anique, enrichissant l'atmosphĂšre en dioxyde de carbone, augmentant l'effet de serre et empĂȘchant la formation d'un Ă©tat boule de neige complet[61].

Controverses scientifiques

L'argument le plus important contre l'hypothĂšse de la Terre boule de neige est l'observation de la diminution de la couverture de glace dans les dĂ©pĂŽts des pĂ©riodes glaciaires correspondantes, ces Ă©pisodes de fonte Ă©tant attestĂ©s par la prĂ©sence de galets de dĂ©lestage[31], par des marqueurs gĂ©ochimiques de fluctuations cycliques du climat[43], et par des alternances de sĂ©diments glaciaires et de sĂ©diments marins peu profonds[44]. Une longue archive fossile Ă  Oman (situĂ©e aux basses latitudes Ă  cette Ă©poque) s'Ă©tend de - 712 Ă  −545 millions d'annĂ©es, pĂ©riode couvrant les glaciations sturtiennes et marinoennes, et montre un mĂ©lange de dĂ©pĂŽts glaciaires et non glaciaires[62].

Il s'est avĂ©rĂ© difficile de recrĂ©er une Terre boule de neige en utilisant des modĂšles climatiques globaux. Des modĂšles simples reprĂ©sentant les ocĂ©ans par des superpositions de couches peuvent geler jusqu'Ă  l'Ă©quateur, mais des modĂšles plus sophistiquĂ©s prenant en compte la dynamique de l'ocĂ©an ne forment pas de glaces Ă©quatoriales[63]. De plus, les concentrations de CO2 nĂ©cessaires pour que cette couche de glace fonde devraient atteindre 130 000 ppm[57], ce que certains jugent dĂ©raisonnablement Ă©levĂ©.

Les relevĂ©s des isotopes du strontium contredisent les modĂšles proposĂ©s pour la mĂ©tĂ©orisation des silicates, celle-ci Ă©tant censĂ© s'arrĂȘter durant le gel, et augmenter rapidement lors du dĂ©gel. C'est pourquoi le dĂ©gazage de mĂ©thane du permafrost au cours des transgressions marines a Ă©tĂ© proposĂ© comme source des taux de carbone Ă©levĂ©s mesurĂ©s immĂ©diatement aprĂšs les glaciations[64].

L'hypothĂšse des fragmentations continentales

Il a été suggéré que la glaciation du Néoprotérozoïque ne différait pas significativement des autres glaciations, et que les efforts pour lui trouver une cause unique étaient voués à l'échec[18]. L'hypothÚse des déchirures (Rift-unzipping) envisage deux séquences de dislocations continentales : d'abord la fragmentation du supercontinent Rodinia, formant l'océan proto-Pacifique, puis celle du continent Baltica se séparant de la Laurentia, et formant le proto-Atlantique, déchirures coïncidant avec les périodes de glaciation.

Les soulÚvements tectoniques associés formeraient des hauts-plateaux, comme l'actuelle vallée du Grand Rift ; ces terrains élevés pourraient alors se recouvrir de glaciers.

Les dépÎts de fer rubané ont souvent été considérés comme des preuves irréfutables d'une couverture totale par les glaces, puisqu'ils demandent, pour leur formation, des ions fer en solution et des eaux anoxiques ; cependant, les faibles quantités de ces dépÎts au Néoprotérozoïque pourrait signifier qu'ils ne se sont pas formés dans des océans gelés, mais plutÎt dans des mers intérieures. Dans ces mers, une forte évaporation aurait pu concentrer les ions fer, et une absence périodique de circulation aurait pu permettre à des eaux profondes anoxiques de se former.

Les fragmentations continentales, et les affaissements en résultant, tendent à créer ces mers intérieures ; ce modÚle ne demande donc pas une élévation rapide du niveau des océans, et donc une fonte rapide des glaces.

L'hypothÚse de l'obliquité

Une autre thĂ©orie expliquant la prĂ©sence de glace sur les continents Ă©quatoriaux suppose que l'inclinaison de l'axe de la Terre Ă©tait trĂšs Ă©levĂ©e, de l'ordre de 60°, amenant mĂȘme les zones tropicales Ă  connaĂźtre des hivers trĂšs froids ; les arguments soutenant une telle hypothĂšse sont cependant peu concluants[65]. Une possibilitĂ© moins extrĂȘme serait qu'une dĂ©rive importante des pĂŽles magnĂ©tiques se serait produite, les amenant Ă  des latitudes tropicales : l'analyse du palĂ©omagnĂ©tisme ayant amenĂ© Ă  l'estimation des latitudes prenant d'habitude pour hypothĂšse que les pĂŽles magnĂ©tiques et gĂ©ographiques ont toujours Ă©tĂ© proches, cette estimation ne serait plus valable. Dans les deux cas, la prĂ©sence de glaces Ă©quatoriales s'expliquerait par des changements climatiques bien moins massifs.

La vie durant les périodes de gel

Un fumeur noir, type de cheminée hydrothermale.

Une glaciation massive amÚnerait à une extinction des plantes et limiterait la photosynthÚse oxygénique aux seules cyanobactéries, l'oxygÚne atmosphérique diminuant énormément, et des roches riches en fer non oxydé pouvant se former.

Les opposants à l'hypothÚse de la Terre boule de neige affirment parfois que la vie n'aurait pu subsister. Cependant, des microfossiles tels que les stromatolite et les oncolites montrent que, du moins dans les eaux marines peu profondes, l'écologie fut peu perturbée : des réseaux trophiques complexes se développÚrent, et traversÚrent la période froide sans dommage[66]. D'autres possibilités de survie sont :

  • des organismes anaĂ©robies ou ne demandant que peu d'oxygĂšne, alimentĂ©s par les flux chimiques des cheminĂ©es hydrothermales, on parle dans ce cas de chimiotrophie, auraient pu survivre dans les fosses ocĂ©aniques et dans la croĂ»te terrestre, en l'absence de toute photosynthĂšse ;
  • des cellules reproductrices telles que des spores pourraient avoir traversĂ© intactes, surgelĂ©es, les froids les plus sĂ©vĂšres ;
  • sous la couche de glace, des Ă©cosystĂšmes chemolithotrophiques, mĂ©tabolisant les minĂ©raux, pouvant ressembler Ă  ceux qu'on trouve actuellement sous les glaciers ou le permafrost, auraient pu subsister. Cela semble particuliĂšrement plausible dans les zones d'activitĂ© volcanique ou gĂ©othermale[67] ;
  • de petites rĂ©gions ocĂ©aniques libres de glaces, loin du supercontinent Rodania, pourraient avoir permis Ă  des organismes photosynthĂ©tiques d'avoir accĂšs Ă  la lumiĂšre et au CO2, engendrant des traces d'oxygĂšne en quantitĂ© suffisante pour que des organismes aĂ©robies survivent. MĂȘme si la mer Ă©tait complĂštement gelĂ©e, cela pourrait aussi se produire aux endroits oĂč la glace serait assez mince pour ĂȘtre translucide ;
  • les nunataks tropicaux auraient pu constituer des abris, la roche nue non exposĂ©e aux vents et chauffĂ©e par le soleil ou par l'activitĂ© volcanique permettant Ă  des petites mares temporaires de se former pendant la journĂ©e ;
  • des poches d'eau liquide sous les calottes glaciaires, similaires au lac Vostok en Antarctique, auraient pu thĂ©oriquement abriter des communautĂ©s microbiennes semblables Ă  celles vivant dans les lacs gelĂ©s des vallĂ©es sĂšches antarctiques. Aux tempĂ©ratures prĂ©dites par les modĂšles prĂšs de l'Ă©quateur, la sublimation aurait empĂȘchĂ© l'Ă©paisseur de la glace de dĂ©passer 10 mĂštres, alors que la photosynthĂšse peut avoir lieu jusqu'Ă  une profondeur de 100 mĂštres[68] ;
  • d'autres poches analogues pourraient s'ĂȘtre formĂ©es prĂšs de points chauds, comme c'est le cas actuellement en Islande[69].

Cependant, pour autant que les traces fossiles permettent de le dĂ©terminer, il ne semble pas que les organismes et les Ă©cosystĂšmes aient subi les changements massifs auxquels on pourrait s'attendre dans l'hypothĂšse d'une extinction de masse. En particulier, grĂące Ă  des datations plus prĂ©cises, il a Ă©tĂ© montrĂ© qu'une extinction du phytoplancton, qui avait Ă©tĂ© associĂ©e Ă  la Terre boule de neige, avait en fait prĂ©cĂ©dĂ© les glaciations de 16 millions d'annĂ©es[70]. MĂȘme si la vie avait pu exploiter tous les refuges mentionnĂ©s prĂ©cĂ©demment, une glaciation globale aurait dĂ» profondĂ©ment modifier la diversitĂ© et la composition du biotope ; un tel changement n'a pour l'instant pas Ă©tĂ© observĂ©[71], et il semble mĂȘme que les organismes qui auraient dĂ» ĂȘtre les plus sensibles aux variations climatiques soient ressortis intacts de la glaciation globale[42].

Conséquences

Une Terre boule de neige ne peut qu'avoir eu une profonde influence sur l'histoire de la vie. Malgré les nombreux refuges envisagés à la section précédente, une couverture de glace totale aurait certainement ravagé les écosystÚmes dépendant de la lumiÚre solaire ; des traces géochimiques associées aux roches des dépÎts glaciaires aux basses latitudes ont été interprétées comme montrant un effondrement de la vie océanique durant cette période.

La fonte de la glace aurait présenté de nombreuses opportunités de radiation évolutive, et peut avoir été le facteur gouvernant l'évolution rapide qui a pris place à la fin du Cryogénien.

Effets sur l'Ă©volution primitive

Dickinsonia costata, un organisme édiacarien d'aspect plissé ne se rattachant à aucun embranchement connu.

Le NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque a connu une remarquable diversification des organismes multicellulaires, en particulier des animaux. Leur taille et leur complexitĂ© augmentĂšrent considĂ©rablement aprĂšs les glaciations. Ce dĂ©veloppement peut avoir rĂ©sultĂ© de pressions Ă©volutives accrues rĂ©sultant de nombreux cycles d'alternances Terre glaciaire - Terre chaude (en) ; il est Ă©galement possible que les variations considĂ©rables des nutriments disponibles et des quantitĂ©s d'oxygĂšne atmosphĂ©rique aient jouĂ© un rĂŽle. On peut d'ailleurs remarquer qu'un autre Ă©pisode majeur de glaciations s'est peut-ĂȘtre achevĂ© quelques millions d'annĂ©es seulement avant l'explosion cambrienne.

Le mĂ©canisme de cet impact sur l'Ă©volution a probablement Ă©tĂ© la sĂ©lection de parentĂšle. La diffĂ©renciation des organes, en particulier celle, irrĂ©versible, prĂ©sente chez les animaux, demande que les cellules individuelles et les gĂšnes qu'elles contiennent « sacrifient » leurs capacitĂ©s reproductrices, pour ne pas perturber le fonctionnement de la colonie. À court terme, du point de vue des gĂšnes, il y a un avantage reproductif Ă  ignorer les signaux des autres cellules et Ă  continuer Ă  se reproduire ; c'est ce qui explique la formation des tumeurs chez les animaux et les plantes modernes. Mais, bien que coĂ»teuse, la diffĂ©renciation cellulaire peut, Ă  long terme, ĂȘtre avantageuse pour les gĂšnes d'un point de vue global, car ce sont les copies des gĂšnes des cellules qui se sont « sacrifiĂ©es » qui, en dĂ©finitive, sont reproduites.

Il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©[72] que les glaciations globales dĂ©cimant la majoritĂ© des espĂšces, les populations trĂšs rĂ©duites en rĂ©sultant descendraient toutes d'un petit nombre d'individus (c'est l'effet fondateur), et donc que la proximitĂ© gĂ©nĂ©tique moyenne entre deux individus (deux cellules individuelles dans ce cas) aurait Ă©tĂ© exceptionnellement Ă©levĂ©e Ă  la suite de ces glaciations ; on sait que dans ce cas, l'altruisme devient gĂ©nĂ©tiquement avantageux (voir Ă  ce sujet l'Ă©quation de Hamilton). Ainsi, pour la premiĂšre fois dans l'histoire de la vie, le coĂ»t reproductif de la formation d'un animal complexe aurait pu ĂȘtre surmontĂ©.

Une hypothĂšse alternative, ayant rĂ©cemment pris de l'importance, est que ces glaciations globales n'ont pas tant affectĂ© l'Ă©volution de la vie qu'elles n'ont Ă©tĂ© causĂ©es par elle. L'idĂ©e est que les Ă©vĂšnements Ă©volutifs majeurs redistribuent les rĂ©servoirs de carbone de la biosphĂšre, et ce faisant abaissent temporairement les quantitĂ©s de carbone atmosphĂ©rique et l'effet de serre correspondant, jusqu'Ă  ce qu'un nouvel Ă©quilibre soit atteint. Les deux Ă©pisodes de Terre boule de neige, celui de la glaciation huronienne il y a 2,4 Ă  2,1 milliards d'annĂ©es, et celui du CryogĂ©nien, auraient ainsi Ă©tĂ© respectivement causĂ©s par l'Ă©volution de la photosynthĂšse aĂ©robie (la catastrophe de l'oxygĂšne) et par celle des formes de vie multicellulaires plus avancĂ©es colonisant la terre ferme[73] - [74].

Datation des périodes boule de neige

Néoprotérozoique

On a repĂ©rĂ© trois ou quatre Ă©pisodes glaciaires significatifs durant le NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque supĂ©rieur. Cette pĂ©riode, le CryogĂ©nien, est cependant parfois dĂ©crite comme formĂ©e d'une seule glaciation, la glaciation Varanger. La glaciation marinoenne est la plus importante, mais les glaciations sturtiennes Ă©taient Ă©galement extrĂȘmement Ă©tendues[75]. MĂȘme Hoffman, le plus important dĂ©fenseur de la thĂ©orie Terre boule de neige, pense que la glaciation de Gaskiers, qui dura environ un million d'annĂ©es, n'amena pas une glaciation globale[50], bien qu'elle ait Ă©tĂ© sans doute aussi intense que la glaciation de l'Ordovicien supĂ©rieur. Quant Ă  la glaciation de Kaigas, il n'est pas actuellement certain qu'elle ne soit pas simplement un artefact dĂ» Ă  de mauvaises datations de strates associĂ©es en fait au Sturtien. En rĂ©sumĂ©, les analyses actuelles tendent Ă  suggĂ©rer de nombreux Ă©pisodes glaciaires durant le NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque, ce qui semble mal s'accorder avec l'hypothĂšse de la Terre boule de neige Ă  cette Ă©poque[76].

Paléoprotérozoique

L'hypothĂšse de la Terre boule de neige a Ă©tĂ© proposĂ©e pour expliquer les dĂ©pĂŽts glaciaires dans le Supergroupe de l'Huronien (Huronian Supergroup (en)) au Canada, bien que les analyses palĂ©omagnĂ©tiques suggĂ©rant que ces dĂ©pĂŽts ont eu lieu Ă  des latitudes peu Ă©levĂ©es soient contestĂ©es[77] - [78]. Les sĂ©diments glaciaires de la formation makganyĂšne en Afrique du Sud sont un peu plus rĂ©cents que les dĂ©pĂŽts de l'Huronien, ~2,25 milliards d'annĂ©es, et furent dĂ©posĂ©s Ă  des latitudes tropicales[79]. Il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que la libĂ©ration d'oxygĂšne ayant eu lieu durant cette pĂ©riode du PalĂ©oprotĂ©rozoĂŻque ait provoquĂ© une chute du mĂ©thane atmosphĂ©rique, par oxydation. Le Soleil Ă©tant nettement moins brillant Ă  cette Ă©poque, l'absence du mĂ©thane, gaz ayant un effet de serre trĂšs important, aurait suffi Ă  plonger la Terre dans une glaciation globale[78].

Glaciation du Karoo

Les dépÎts glaciaires du CarbonifÚre, découverts en Inde et en Amérique du Sud avant que soit connue la dérive des continents, avaient amené à penser que la glaciation du Karoo avait atteint les tropiques. Mais les reconstructions modernes montrent, qu'en fait, elle n'avait touché que les parties polaires du supercontinent Gondwana.

Fin du phénomÚne

Selon une Ă©tude publiĂ©e en 2019, le dernier Ă©pisode de « boule de neige » semble s'ĂȘtre trĂšs brutalement (Ă  Ă©chelle gĂ©ologique des temps) terminĂ©, il y a environ 635 millions d’annĂ©es. Cet Ă©vĂ©nement confirme que dans certaines circonstances, le climat et la biodiversitĂ© terrestres peuvent radicalement et brutalement changer, sur des Ă©chelles de temps courtes et longues. Comprendre comment et pourquoi a un intĂ©rĂȘt pour mieux Ă©valuer la vitesse du rĂ©chauffement anthropique de la planĂšte actuel[80].

L'Ă©norme stock de glace (qui s'est formĂ© en plusieurs milliers d'annĂ©es[81] - [82]) n'aurait mis qu'environ un million d'annĂ©es pour fondre (ce qui est trĂšs rapide pour un phĂ©nomĂšne gĂ©ologique de cette ampleur, comparĂ© aux 4,56 milliards d’annĂ©es d'existence de la Terre)[80]. Ce rĂ©chauffement pourrait ĂȘtre induit par un effet de serre lui-mĂȘme provoquĂ© par d'importantes Ă©missions de CO2 d'origine volcanique (des traces gĂ©ologiques d'un rĂ©veil du volcanisme Ă  cette Ă©poque ont Ă©tĂ© rĂ©cemment documentĂ©es, mais, Ă  ce jour, uniquement en Chine)[80]. Il s'est accompagnĂ© de la formation d'un calcaire trĂšs particulier, et de dolomies issus des niveaux Ă©levĂ©s de dioxyde de carbone dans l’atmosphĂšre de l'Ă©poque[80].

Recherches actuelles

Antarctique

Stephen Warren, professeur Ă  l'UniversitĂ© de Washington Ă  Seattle, a emmenĂ© une petite Ă©quipe en Antarctique au cours de l'Ă©tĂ© austral en 2009-10 et en 2010-11 pour chercher de nouvelles donnĂ©es confirmant l'hypothĂšse de la Terre boule de neige. Ce projet, subventionnĂ© par la National Science Foundation, devait Ă©tudier diffĂ©rents types de glace formĂ©s au cours des glaciations prĂ©cĂ©dentes, en particulier leur albĂ©do, information importante pour comprendre les processus mis en jeu dans les glaciations extrĂȘmes[83].

Notes et références

Notes

  1. Le mĂ©canisme permettant d'Ă©chapper Ă  une Terre couverte de glace serait l'effet de serre. L'accumulation de CO2 atmosphĂ©rique s'expliquerait par l'arrĂȘt de l'Ă©rosion et du captage de ce carbone minĂ©ral au fonds des ocĂ©ans en raison du gel.
  2. Ice was therefore grounded below sea level at very low paleolatitudes, which implies that the Sturtian glaciation was global in extent.

Références

  1. (en) Everett Jenkins, The Creation : Secular, Jewish, Catholic, Protestant, and Muslim Perspectives Analyzed, McFarland, , 438 p. (ISBN 978-0-7864-1042-2, lire en ligne), p. 14.
  2. Boutaud et Ramstein 2017.
  3. Jean-François Deconinck, Le Précambrien : 4 milliards d'années d'existence de la Terre, De Boeck Superieur, , p. 22.
  4. Jean-Claude Duplessy et Gilles Ramstein, PalĂ©oclimatologie. EnquĂȘte sur les climats anciens, vol. II, EDP Science, , p. 198.
  5. (en) Philip A. Allen et Etienne James L., « Sedimentary challenge to Snowball Earth », Nature Geoscience, vol. 1, no 12,‎ , p. 817 (DOI 10.1038/ngeo355).
  6. (en) A. R. Alderman et C. E. Tilley, « Douglas Mawson, 1882-1958 », Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Societyl, vol. 5,‎ , p. 119–127 (DOI 10.1098/rsbm.1960.0011, JSTOR 769282).
  7. (en) W. B. Harland, « Critical evidence for a great infra-Cambrian glaciation », International Journal of Earth Sciences, vol. 54, no 1,‎ , p. 45–61.
  8. (en) M.I. Budyko, « Effect of solar radiation variation on climate of Earth », Tellus, vol. 21, no 5,‎ , p. 611–1969 (DOI 10.1111/j.2153-3490.1969.tb00466.x).
  9. (en) Joseph Kirschvink, « Late Proterozoic low-latitude global glaciation: the Snowball Earth », dans The Proterozoic Biosphere: A Multidisciplinary Study, Cambridge University Press, .
  10. (en) P. F. Hoffman, A. J. Kaufman, G. P. Halverson et D. P. Schrag, « A Neoproterozoic Snowball Earth », Science, vol. 281, no 5381,‎ , p. 1342–1346 (lire en ligne [PDF]).
  11. On trouvera une synthÚse de ces débats sur (en) « Projet 512 », sur le site de la société géologique de Londres.
  12. « La Terre « boule de neige » : une hypothÚse à revoir », sur CNRS, .
  13. (en) « Calibrating the Cryogenian, résumé ».
  14. (en) « Snowball Earth: New Evidence Hints at Global Glaciation 716.5 Million Years Ago ».
  15. (en) W.B. Harland, « Critical evidence for a great infra-Cambrian glaciation », International Journal of Earth Sciences, vol. 54, no 1,‎ , p. 45–61 (lire en ligne [PDF]).
  16. (en) M.T. Budyko, « The effect of solar radiation variations on the climate of the earth. », Tellus, vol. 21,‎ , p. 611–619 (DOI 10.1111/j.2153-3490.1969.tb00466.x).
  17. (en) J.G. Meert, R. Van Der Voo et T.W. Payne, « Paleomagnetism of the Catoctin volcanic province: A new Vendian-Cambrian apparent polar wander path for North America », Journal of Geophysical Research, vol. 99, no B3,‎ , p. 4625–4641 (DOI 10.1029/93JB01723, Bibcode 1994JGR....99.4625M, lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. (en) N. Eyles et N. Januszczak, « ’Zipper-rift’: A tectonic model for Neoproterozoic glaciations during the breakup of Rodinia after 750 Ma », Earth-Science Reviews, vol. 65, nos 1-2,‎ , p. 1–73 (DOI 10.1016/S0012-8252(03)00080-1, Bibcode 2004ESRv...65....1E, lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  19. (en) J.C. Briden, A.G. Smith et J.T. Sallomy, « The geomagnetic field in Permo-Triassic time », Geophys. JR astr. Soc., vol. 23,‎ , p. 101–117.
  20. (en) D.A.D. Evans, « Stratigraphic, geochronological, and palaeomagnetic constraints upon the Neoproterozoic climatic paradox », American Journal of Science, vol. 300, no 5,‎ , p. 347–433 (DOI 10.2475/ajs.300.5.347).
  21. On trouvera plus de détails sur ces formations dans l'article dropstone.
  22. (en) G.M. Young, « Are Neoproterozoic glacial deposits preserved on the margins of Laurentia related to the fragmentation of two supercontinents? », Geology, vol. 23, no 2,‎ , p. 153–156 (DOI 10.1130/0091-7613(1995)023<0153:ANGDPO>2.3.CO;2, lire en ligne, consultĂ© le )
  23. (en) J. G. Meert et R. Van Der Voo, « The Neoproterozoic (1000–540 Ma) glacial intervals: No more snowball earth? », Earth and Planetary Science Letters, vol. 123, no 1,‎ .
  24. (en) A. Abrajevitch et R. Van Der Voo, « Incompatible Ediacaran paleomagnetic directions suggest an equatorial geomagnetic dipole hypothesis », Earth and Planetary Science Letters, vol. 293, nos 1–2,‎ , p. 164.
  25. (en) L.E. Sohl, N. Christie-Blick et D.V. Kent, « Paleomagnetic polarity reversals in Marinoan (ca. 600 Ma) glacial deposits of Australia; implications for the duration of low-latitude glaciation in Neoproterozoic time », Bulletin of the Geological Society of America, vol. 111, no 8,‎ , p. 1120–1139 (DOI 10.1130/0016-7606(1999)111<1120:PPRIMC>2.3.CO;2, lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. (en) E. Arnaud et C.H. Eyles, « Glacial influence on Neoproterozoic sedimentation: the Smalfjord Formation, northern Norway », Sedimentology, vol. 49, no 4,‎ , p. 765–788 (DOI 10.1046/j.1365-3091.2002.00466.x).
  27. (en) F. A. MacDonald et al., « Calibrating the Cryogenian », Science, vol. 327, no 5970,‎ , p. 1241–1243 (lire en ligne [PDF]).
  28. (en) S. K. Donovan et R. K. Pickerill, « Dropstones: their origin and significance: a comment », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 131, no 1,‎ , p. 175–178 (DOI 10.1016/S0031-0182(96)00150-2, lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  29. (en) R. C. Thunell, E. Tappa et D. M. Anderson, « Sediment fluxes and varve formation in Santa Barbara Basin, offshore California », Geology, vol. 23, no 12,‎ , p. 1083–1086 (DOI 10.1130/0091-7613(1995)023<1083:SFAVFI>2.3.CO;2, lire en ligne, consultĂ© le ).
  30. (en) P. A. Jensen et E. Wulff-Pedersen, « Glacial or non-glacial origin for the Bigganjargga tillite, Finnmark, Northern Norway », Geological Magazine, vol. 133, no 2,‎ , p. 137–45 (DOI 10.1017/S0016756800008657, lire en ligne, consultĂ© le ).
  31. (en) D. J. Condon, A. R. Prave et D. I. Benn, « Neoproterozoic glacial-rainout intervals: Observations and implications », Geology, vol. 30, no 1,‎ , p. 35–38 (DOI 10.1130/0091-7613(2002)030<0035:NGRIOA>2.0.CO;2, lire en ligne, consultĂ© le ).
  32. (en) G. P. Halverson, A. C. Maloof et P. F. Hoffman, « The Marinoan glaciation (Neoproterozoic) in northeast Svalbard », Basin Research, vol. 16, no 3,‎ , p. 297–324 (lire en ligne [PDF]).
  33. (en) W. R. Peltier, « Climate dynamics in deep time: modeling the “snowball bifurcation” and assessing the plausibility of its occurrence », dans G.S. Jenkins, M. A. S. McMenamin, C. P. McKey et L. Sohl, The Extreme Proterozoic: Geology, Geochemistry, and Climate, American Geophysical Union, , p. 107–124.
  34. (en) D.H. Rothman, J.M. Hayes et R.E. Summons, « Dynamics of the Neoproterozoic carbon cycle », Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A., vol. 100, no 14,‎ , p. 124–129 (PMID 12824461, PMCID 166193, DOI 10.1073/pnas.0832439100).
  35. (en) Alan J. Kaufman, Andrew H. Knoll et Guy M. Narbonne, « Isotopes, ice ages, and terminal Proterozoic earth history », Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A., vol. 94, no 13,‎ , p. 6600–6605 (PMID 11038552, PMCID 21204, DOI 10.1073/pnas.94.13.6600, lire en ligne, consultĂ© le ).
  36. (en) M.J. Kennedy, « Stratigraphy, sedimentology, and isotopic geochemistry of Australian Neoproterozoic postglacial camp dolostones: deglaciation, d13C excursions and carbonate precipitation », Journal of Sedimentary Research, vol. 66, no 6,‎ , p. 1050–1064.
  37. (en) A. M. Spencer, « Late Pre-Cambrian glaciation in Scotland », Mem. Geol. Soc. Lond., vol. 6,‎ .
  38. (en) P. F. Hoffman et D. P. Schrag, « The snowball Earth hypothesis: testing the limits of global change », Terra Nova, vol. 14,‎ , p. 129–155 (DOI 10.1046/j.1365-3121.2002.00408.x, lire en ligne [PDF] 1.3 Mb).
  39. (en) Jiasheng Wang, Ganqing Jiang, Shuhai Xiao, Qing Li et Qing Wei, « Carbon isotope evidence for widespread methane seeps in the ca. 635 Ma Doushantuo cap carbonate in south China », Geology, vol. 36,‎ , p. 347 (DOI 10.1130/G24513A.1, lire en ligne [PDF]).
  40. ÎŽ11B, dans (en) S. A. Kasemann, C. J. Hawkesworth, A. R. Prave, A. E. Fallick et P. N. Pearson, « Boron and calcium isotope composition in Neoproterozoic carbonate rocks from Namibia: evidence for extreme environmental change », Earth and Planetary Science Letters, vol. 231, nos 1-2,‎ , p. 73–86 (DOI 10.1016/j.epsl.2004.12.006, Bibcode 2005E&PSL.231...73K, lire en ligne, consultĂ© le ).
  41. (en) Bernd Bodiselitsch, C. Koeberl, S. Master et W. U. Reimold, « Estimating Duration and Intensity of Neoproterozoic Snowball Glaciations from Ir Anomalies », Science, vol. 308, no 5719,‎ , p. 239–242 (lire en ligne).
  42. (en) K. Grey, M. R. Walter et C.R. Calver, « Neoproterozoic biotic diversification: Snowball Earth or aftermath of the Acraman impact? », Geology, vol. 31, no 5,‎ , p. 459–462 (lire en ligne).
  43. (en) R. Rieu, P.A. Allen, M. Plotze et T. Pettke, « Climatic cycles during a Neoproterozoic "snowball" glacial epoch », Geology, vol. 35, no 4,‎ , p. 299–302 (lire en ligne [PDF]).
  44. (en) G. M. Young, « Some aspects of the geochemistry, provenance and palaeoclimatology of the Torridonian of NW Scotland », Journal of the Geological Society, vol. 156, no 6,‎ , p. 1097–1111 (DOI 10.1144/gsjgs.156.6.1097).
  45. (en) W. B. Harland, « Origin and assessment of Snowball Earth hypotheses », Geology Magazine, vol. 144, no 4,‎ , p. 633–642 (DOI 10.1017/S0016756807003391).
  46. (en) I. J. Fairchild et M. J. Kennedy, « Neoproterozoic glaciations in the Earth System », Journal of the Geological Society, vol. 164,‎ , p. 895–921 (DOI 10.1144/0016-76492006-191).
  47. (en) N. M. Chumakov, « A problem of Total Glaciations on the Earth in the Late Precambrian », Stratigraphy and Geological Correlation, vol. 16, no 2,‎ , p. 107–119 (DOI 10.1134/S0869593808020019).
  48. (en) J. G. Meert et T. H. Torsvik, « Paleomagnetic Constraints on Neoproterozoic ‘Snowball Earth’ Continental Reconstructions », GS Jenkins, MAS McMenamin, CP McKey, CP and L. Sohl (Editors), the Extreme Proterozoic: Geology, Geochemistry, and Climate. American Geophysical Union Geophysical Monograph, vol. 146,‎ , p. 5–11 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  49. (en) A. G. Smith et K. T. Pickering, « Oceanic gateways as a critical factor to initiate icehouse Earth », Journal of the Geological Society, vol. 160, no 3,‎ , p. 337–340 (DOI 10.1144/0016-764902-115, lire en ligne, consultĂ© le ).
  50. (en) P. F. Hoffman, « On Cryogenian (Neoproterozoic) ice-sheet dynamics and the limitations of the glacial sedimentary record », South African Journal of Geology, vol. 108,‎ , p. 557–577 (DOI 10.2113/108.4.557).
  51. (en) S. B. Jacobsen, « Earth science. Gas hydrates and deglaciations. », Nature, vol. 412, no 6848,‎ , p. 691–693 (PMID 11507621, DOI 10.1038/35089168, lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  52. (en) J. L. Kirschvink, « When All of the Oceans Were Frozen », Recherche, vol. 355,‎ , p. 26–30 (lire en ligne [PDF])
    Le texte en français, paru initialement dans La Recherche, se trouve à partir de la page 10 de ce document
  53. (en) D. P. Schrag, R. A. Berner, P. F. Hoffman et G. P. Halverson, « On the initiation of a snowball Earth », Geochem. Geophys. Geosyst, vol. 3, no 10.1029,‎ , p. 1036 (DOI 10.1029/2001GC000219, lire en ligne, consultĂ© le ).
  54. (en) P. F. Hoffman, A. J. Kaufman, G. P. Halverson et D. P. Schrag, « A Neoproterozoic Snowball Earth », Science, vol. 281, no 5381,‎ , p. 1342–1346 (PMID 9721097, DOI 10.1126/science.281.5381.1342, lire en ligne, consultĂ© le ).
  55. (en) R.A. Kerr, « Early life thrived despite earthly travails. », Science, vol. 284, no 5423,‎ , p. 2111–2113 (PMID 10409069, DOI 10.1126/science.284.5423.2111).
  56. (en) W. T. Hyde, T. J. Crowley, S. K. Baum et W. R. Peltier, « Neoproterozoic 'snowball Earth' simulations with a coupled climate/ice-sheet model », Nature, vol. 405, no 6785,‎ , p. 425–429 (PMID 10839531, DOI 10.1038/35013005, prĂ©sentation en ligne).
  57. (en) T. J. Crowley, W. T. Hyde et W. R. Peltier, « CO2 levels required for deglaciation of a ‘near-snowball’ Earth », Geophys. Res. Lett, vol. 28,‎ , p. 283–286 (DOI 10.1029/2000GL011836, Bibcode 2001GeoRL.(.(3C).
  58. (en) R.T. Pierrehumbert, « High levels of atmospheric carbon dioxide necessary for the termination of global glaciation », Nature, vol. 429, no 6992,‎ , p. 646–649 (PMID 15190348, DOI 10.1038/nature02640, prĂ©sentation en ligne).
  59. (en) Martin Kennedy, David Mrofka et Chris von der Borch, « Snowball Earth termination by destabilization of equatorial permafrost methane clathrate », Nature, vol. 453, no 29,‎ , p. 642–645 (PMID 18509441, DOI 10.1038/nature06961, lire en ligne [PDF]).
  60. (en) P. F. Hoffman, « The break-up of Rodinia, birth of Gondwana, true polar wander and the snowball Earth », Journal of African Earth Sciences, vol. 28, no 1,‎ , p. 17–33 (DOI 10.1016/S0899-5362(99)00018-4, Bibcode 1999JAfES..28...17H, prĂ©sentation en ligne).
  61. (en) W. R. Peltier, W. Richard, Yonggang Liu et John W. Crowley, « Snowball Earth prevention by dissolved organic carbon remineralization », Nature, no 450,‎ , p. 813-818 (DOI 10.1038/nature06354).
  62. (en) B. Kilner, C. M. Niocaill et M. Brasier, « Low-latitude glaciation in the Neoproterozoic of Oman », Geology, vol. 33, no 5,‎ , p. 413–416 (DOI 10.1130/G21227.1).
  63. (en) C. J. Poulsen, R. T. Pierrehumbert et R. L. Jacob, « Impact of ocean dynamics on the simulation of the Neoproterozoicsnowball Earth », Geophysical Research Letters, vol. 28, no 8,‎ , p. 1575–1578 (DOI 10.1029/2000GL012058, Bibcode 2001GeoRL..28.1575P).
  64. (en) M. J. Kennedy, N. Christie-Blick et L. E. Sohl, « Are Proterozoic cap carbonates and isotopic excursions a record of gas hydrate destabilization following Earth's coldest intervals? », Geology, vol. 29, no 5,‎ , p. 443–446 (DOI 10.1130/0091-7613(2001)029<0443:APCCAI>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
  65. « The Day The Earth Fell Over », sur LiveScience.com.
  66. (en) F. A. Corsetti, S. M. Awramik et D. Pierce, « A complex microbiota from snowball Earth times: Microfossils from the Neoproterozoic Kingston Peak Formation, Death Valley, USA », Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A., vol. 100, no 8,‎ , p. 4399–4404 (PMID 12682298, PMCID 153566, DOI 10.1073/pnas.0730560100, prĂ©sentation en ligne).
  67. (en) W. F. Vincent, « Life on Snowball Earth », Science, vol. 287, no 5462,‎ , p. 2421–2422 (PMID 10766616, DOI 10.1126/science.287.5462.2421b, lire en ligne, consultĂ© le ).
  68. (en) C. P. McKay, « Thickness of tropical ice and photosynthesis on a snowball Earth. », Geophys Res Lett, vol. 27, no 14,‎ , p. 2153–2156 (PMID 11543492, DOI 10.1029/2000GL008525, Bibcode 2000GeoRL..27.2153M).
  69. (en) P. F. Hoffman et D. P. Schrag, « Snowball Earth », Scientific American, vol. 282, no 1,‎ , p. 68–75 (DOI 10.1038/scientificamerican0100-68, lire en ligne [PDF]).
  70. (en) F. A. Corsetti, « Palaeontology: Extinction before the snowball », Nature Geoscience, vol. 2, no 6,‎ , p. 386.
  71. (en) F. A. Corsetti, A. N. Olcott et C. Bakermans, « The biotic response to Neoproterozoic Snowball Earth », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 232, no 232,‎ , p. 114–130 (DOI 10.1016/j.palaeo.2005.10.030).
  72. (en) R. A. Boyle, T. M. Lenton et H. T. P. Williams, « Neoproterozoic ‘snowball Earth’ glaciations and the evolution of altruism », Geobiology, vol. 5, no 4,‎ , p. 337–349 (DOI 10.1111/j.1472-4669.2007.00115.x, lire en ligne, consultĂ© le ).
  73. (en) J. Cowie, Climate Change : Biological and Human Aspects, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-69619-7), p. 73-77.
  74. (en) T. Lenton et A. Watson, Revolutions That Made The Earth, Oxford University Press, , 423 p. (ISBN 978-0-19-958704-9, lire en ligne), p. 30-36, 274-282.
  75. (en) R. J. Stern, D. Avigad, N. R. Miller et M. Beyth, « Geological Society of Africa Presidential Review: Evidence for the Snowball Earth Hypothesis in the Arabian-Nubian Shield and the East African Orogen », Journal of African Earth Sciences, vol. 44,‎ , p. 1–20 (DOI 10.1016/j.jafrearsci.2005.10.003).
  76. (en) Philip A. Allen et James L. Etienne, « Sedimentary challenge to Snowball Earth », Nature Geoscience, vol. 1, no 12,‎ , p. 817 (DOI 10.1038/ngeo355).
  77. (en) G. E. Williams et P. W. Schmidt, « Paleomagnetism of the Paleoproterozoic Gowganda and Lorrain formations, Ontario: low palaeolatitude for Huronian glaciation », EPSL, vol. 153, no 3,‎ , p. 157–169 (DOI 10.1016/S0012-821X(97)00181-7, Bibcode 1997E&PSL.153..157W, lire en ligne [PDF]).
  78. (en) Robert E. Kopp, Joseph L. Kirschvink, Isaac A. Hilburn et Cody Z. Nash, « The Paleoproterozoic snowball Earth: A climate disaster triggered by the evolution of oxygenic photosynthesis », Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A., vol. 102, no 32,‎ , p. 11131–11136 (PMID 16061801, PMCID 1183582, DOI 10.1073/pnas.0504878102, lire en ligne).
  79. (en) D. A. Evans, N. J. Beukes et J. L. Kirschvink, « Low-latitude glaciation in the Palaeoproterozoic era », Nature, no 386,‎ , p. 262–266.
  80. Joel l (2019) Ancient ‘Snowball Earth’ thawed out in a flash 02 avril 2019
  81. (en) Joel (2018) Ancient Earth froze over in a geologic instant | 7 juin 2018
  82. (en) Scott MacLennan & al. (2018) The arc of the Snowball: U-Pb dates constrain the Islay anomaly and the initiation of the Sturtian glaciation| Geology 46 (6): 539-542 | https://doi.org/10.1130/G40171.1
  83. « The Antarctic Sun: Snowball Earth, June 19, 2009 », sur The Antarctic Sun.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) J. D. Roberts, « Late Precambrian glaciation: an anti-greenhouse effect? », Nature, vol. 234, no 5326,‎ , p. 216–217 (DOI 10.1038/234216a0)
  • J. D. Roberts, « Late Precambrian dolomites, Vendian glaciation, and the synchroneity of Vendian glaciation », J. Geology, vol. 84,‎ , p. 47–63 (DOI 10.1086/628173, Bibcode 1976JG.....84...47R)
  • (en) T. H. Torsvik et E. F. Rehnström, « Cambrian palaeomagnetic data from Baltica: Implications for true polar wander and Cambrian palaeogeography », J. Geol. Soc. Lond., vol. 158,‎ , p. 321–329 (DOI 10.1144/jgs.158.2.321)
  • (en) Gabrielle Walker, Snowball Earth, Bloomsbury Publishing, (ISBN 0-7475-6433-7)
  • (en) A. V. Sankaran, « Neoproterozoic "snowball earth" and the "cap" carbonate controversy », Current Science, vol. 84, no 7,‎ , p. 871 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
  • (en) J. L. Etienne, P.A. Allen, R. Rieu et E. Le GuerrouĂ©, « Neoproterozoic glaciated basins: A critical review of the Snowball Earth hypothesis by comparison with Phanerozoic glaciations », Glacial Sedimentary Processes and Products, Malden (MA), Michael Hambrey, Poul Christoffersen, Neil Glasser et Bryn Hubbard. IAS Special Publication - Blackwell Pub, vol. 39,‎ , p. 343–399 (ISBN 9781405183000)
  • (en) Philip A. Allen et James L. Etienne, « Sedimentary challenge to Snowball Earth », Nature Geoscience, vol. 1, no 12,‎ , p. 817 (DOI 10.1038/ngeo355)
  • (en) A. Micheels et M. Montenari, « A snowball Earth versus a slushball Earth: Results from Neoproterozoic climate modeling sensitivity experiments », Geosphere (Geol. Soc. America), vol. 4, no 2,‎ , p. 401–410 (DOI 10.1130/GES00098.1)
  • Anne-Sophie Boutaud et Gilles Ramstein, « Quand la Terre Ă©tait une boule de neige », CNRS Le journal,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • (en) Gregory J. Retallack, « Why was there a Neoproterozoic Snowball Earth? », Precambrian Research (en), vol. 385,‎ , article no 106952 (DOI 10.1016/j.precamres.2022.106952)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.