Glaciation huronienne
La glaciation huronienne est un Ă©pisode de l'histoire de la Terre qui a dĂ©butĂ© il y a 2,4 milliards d'annĂ©es et s'est terminĂ© il y a 2,1 milliards d'annĂ©es, durant les pĂ©riodes du SidĂ©rien et du Rhyacien de l'Ăšre palĂ©oprotĂ©rozoĂŻque. C'est l'une des pĂ©riodes glaciaires les plus sĂ©vĂšres et plus longues de l'histoire gĂ©ologique, similaire aux pĂ©riodes Terre boule de neige s'Ă©tant produites durant l'Ăšre NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque. Les modĂšles estiment que les tempĂ©ratures moyennes de surface au cours de cette pĂ©riode glaciaire se situaient vers â25 °C[1] - [2].
Orange : glaciation
Voir aussi : la frise chronologique de l'Univers et Histoire de la Terre
Elle permet l'apparition, au cours des périodes interglaciaires, de formes de vie mésophile (vivant préférentiellement à des températures de l'ordre de 20 à 40 °C), correspondant aux cellules eucaryotes actuelles qui ne peuvent vivre à trop haute température comme les bactéries thermophiles[3].
DĂ©couverte et preuves
L'hypothĂšse de cette glaciation a Ă©tĂ© Ă©mise par le gĂ©ologue Arthur Coleman en 1907, Ă partir d'indices collectĂ©s dans un groupe gĂ©ologique appelĂ© Lower Huronian[4]. Ces couches gĂ©ologiques sont situĂ©es dans la rĂ©gion du lac Huron en AmĂ©rique du Nord oĂč trois horizons distincts de dĂ©pĂŽts glaciaires sont sĂ©parĂ©s par des sĂ©diments non-glaciaires.
Causes
Deux scénarios sont avancés pour expliquer cette glaciation :
- la premiĂšre hypothĂšse est que la glaciation huronienne a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e par la Grande Oxydation, crise Ă©cologique de rĂ©action de l'oxygĂšne avec le mĂ©thane atmosphĂ©rique : l'oxygĂšne aurait rĂ©agi avec le mĂ©thane, transformant celui-ci en dioxyde de carbone, produisant un effet de serre trente fois infĂ©rieur, d'oĂč une chute de tempĂ©rature[5] - [6]. Le mĂ©thane provoque un effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone ;
- l'autre hypothÚse postule une accalmie de l'activité volcanique durant 250 millions d'années, entraßnant des niveaux moindres de dioxyde de carbone dans l'atmosphÚre et un effet de serre réduit.
Références
- (en) Peter Francis, Nancy Dise, Atmosphere, Earth and Life, Open University, , p. 127.
- James Kasting (en) estime que la pression atmosphĂ©rique de CO2 et de CO pendant les cent premiers millions d'annĂ©es de l'histoire de la Terre aurait pu atteindre 10 bars et que les tempĂ©ratures de surface avoisinaient 85 °C. Cf (en) J.F Kasting, « Earth's early atmosphere », Science, vol. 259, no 5097,â , p. 920-926.
- Guy-Franck Richard, Des comĂštes Ă lâhomme synthĂ©tique. Une histoire de la vie Ă la lecture des gĂ©nomes, EDP sciences, (lire en ligne), p. 77.
- (en) Arthur Philemon Coleman, « A lower Huronian ice age », American Journal of Science, 4e sĂ©rie, vol. 23,â , p. 187-192.
- Quand la Terre Ă©tait une boule de neige, questions de Anne-Sophie Boutaud Ă Gilles Ramstein dans le journal du CNRS.
- (en) Melezhik, V.A., « Multiple causes of Earth's earliest global glaciation », Terra Nova, vol. 18, no 2,â , p. 130-137 (DOI 10.1111/j.1365-3121.2006.00672.x)
Voir aussi
Bibliographie
- (en) D.A Evans, N.J Beukes et J.L. Kirschvink, « Low-latitude glaciation in the Palaeoproterozoic era », Nature, vol. 386, no 6622,â , p. 262â6 (DOI 10.1038/386262a0, Bibcode 1997Natur.386..262E, lire en ligne).
- (en) Robert E. Kopp, Joseph L. Kirschvink, Isaac A. Hilburn et Cody Z. Nash, « The Paleoproterozoic snowball Earth: A climate disaster triggered by the evolution of oxygenic photosynthesis », Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A., vol. 102, no 32,â , p. 11131-6 (DOI 10.1073/pnas.0504878102, lire en ligne).
- (en) G.E. Williams et P.W. Schmidt, « Paleomagnetism of the Paleoproterozoic Gowganda and Lorrain formations, Ontario: low palaeolatitude for Huronian glaciation », EPSL, vol. 153, no 3,â , p. 157â169 (DOI 10.1016/S0012-821X(97)00181-7, Bibcode 1997E&PSL.153..157W, lire en ligne [PDF]).