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Peuplement de l'Océanie

L'Océanie est un ensemble géographique dont les frontiÚres sont discutées, mais qui regroupe généralement l'Australie, la Nouvelle-Guinée, la Mélanésie, la Micronésie et la Polynésie[Note 1].

Image satellite centrée sur l'Océanie.
L'Océanie et ses cinq grandes subdivisions.
SynthÚse des mouvements migratoires anciens en Océanie.

Le peuplement prĂ©historique de l'OcĂ©anie s'est fait Ă  travers deux grands mouvements d'expansion. Le premier s'est produit il y a 50 Ă  70 000 ans, et a amenĂ© des Homo sapiens chasseurs-cueilleurs venus d'Asie continentale Ă  peupler l'Insulinde, puis l'OcĂ©anie proche, c'est-Ă -dire la Nouvelle-GuinĂ©e, l'Australie, et certaines Ăźles de la MĂ©lanĂ©sie.

La seconde vague est plus rĂ©cente et dĂ©bute il y a environ 6 000 ans. Elle amĂšne des agriculteurs et navigateurs venus de TaĂŻwan et parlant des langues austronĂ©siennes Ă  peupler l'Insulinde, c'est-Ă -dire les Philippines, la Malaisie, et l'IndonĂ©sie. Depuis les iles orientales de l'IndonĂ©sie, ces navigateurs austronĂ©siens se dirigent, Ă  partir de 1 500 ans av. J.-C., vers la Nouvelle-GuinĂ©e et la MĂ©lanĂ©sie, puis vers les Ăźles de l'OcĂ©anie lointaine. Ils sont les premiers Ă  atteindre la MicronĂ©sie et la PolynĂ©sie. Le peuplement des Tonga, Ă  l'ouest de la PolynĂ©sie, a lieu il y a environ 3 300 ans. Il y a peut-ĂȘtre un millĂ©naire, ils atteignent mĂȘme l'AmĂ©rique du Sud. Enfin, partis peut-ĂȘtre de BornĂ©o plus Ă  l'ouest, des AustronĂ©siens parlant des langues grand barito ont atteint il y a 1 500 ans l'Ăźle africaine de Madagascar, qui devint ainsi, sur le plan linguistique, la quatriĂšme grande Ăźle austronĂ©sienne.

Tout au long de ce parcours, les populations de la premiÚre et surtout de la seconde vague de peuplement se sont assez largement métissées, tant sur le plan culturel que génétique. Si l'on met l'accent sur ces deux grandes vagues de peuplement d'hommes modernes, cela n'exclut pas une vague intermédiaire : vague pama-nyungan en Australie depuis le sud des CélÚbes (culture toalienne), et vague trans-néo-guinéenne en Nouvelle-Guinée.

La question de l'origine des Océaniens a été l'un des thÚmes majeurs de la recherche océanienne depuis le XIXe siÚcle. Si on a aujourd'hui, grùce à l'archéologie, la linguistique, l'ethnolinguistique, l'ethnobotanique, et la génétique, une réponse à peu prÚs cohérente à cette question, de nombreux points restent encore en suspens.

Premiers Homo sapiens en Océanie

Carte estimĂ©e des premiĂšres migrations humaines, entre 70 et 50 000 ans
Femme Ati des Philippines (négritos)

On ne connait pas de traces d'espĂšces humaines archaĂŻques qui auraient su dĂ©passer la Wallacea pour s'implanter dans le Sahul (Australie et Nouvelle-GuinĂ©e), avant l'arrivĂ©e en Australie des premiers Homo sapiens. L'Homme de FlorĂšs, prĂ©sent sur l'Ăźle de FlorĂšs, en IndonĂ©sie, depuis au moins 700 000 ans avant le prĂ©sent (AP)[1], n'est pas connu en dehors de FlorĂšs.

Les recherches génétiques ont mis en évidence une hybridation partielle entre les premiers Homo sapiens arrivés dans la région et l'Homme de Denisova, qui peuplait probablement une bonne partie de l'Asie orientale avant l'arrivée des hommes modernes. Ces recherches montrent aussi une possible et faible hybridation des Homo sapiens d'Asie de l'Est avec une autre espÚce humaine locale encore non identifiée.

Vers 70 000 ans AP, l’Asie du Sud-Est insulaire n’était pas l'ensemble archipĂ©lagique qui existe aujourd'hui mais constituait un plateau continental, celui du Sunda, prolongement en forme de pĂ©ninsule du continent asiatique. Le rivage de l'Australie s'Ă©tendait bien plus en avant dans la mer de Timor[2]. L'Australie et la Nouvelle-GuinĂ©e, reliĂ©es entre elles par un pont terrestre Ă  travers la mer d'Arafura, le golfe de Carpentarie et le dĂ©troit de TorrĂšs, formaient une masse continentale unique appelĂ©e Sahul, qui englobait Ă©galement la Tasmanie[3] - [4]. Entre le Sunda et le Sahul se trouvait un archipel que les gĂ©ographes nomment Wallacea, la partie est de l'IndonĂ©sie. On pouvait alors aller du Sunda au Sahul en n’ayant pas Ă  parcourir plus de 100 km de mer[5].

Peuplement du Sunda

Les premiĂšres migrations d'Homo sapiens vers le Sunda et la Wallacea sont mal connues et remonteraient Ă  au moins 60 000 ans[6] - [7].

Les populations actuelles de nĂ©gritos tĂ©moignent qu'une couche de population ancienne, aujourd'hui marginalisĂ©e et submergĂ©e par les agriculteurs austronĂ©siens, s'est Ă©tablie dans le Sunda. Elle s'est mise en place aussi au-delĂ , puisque ces populations, aujourd'hui relictuelles, vivent Ă©galement dans les Ăźles Andaman et les Philippines. Les NĂ©gritos sont probablement les hommes modernes les plus anciens de l'Asie du Sud-Est (avec les Ainous et peut-ĂȘtre les anciens Qiang du Tibet), l'installation de ces groupes dans la rĂ©gion remontant en effet Ă  au moins 70 000 ans[6].

Malgré leur apparence similaire (peau trÚs noire, cheveux crépus, petite taille), les analyses génétiques des différents groupes négritos montrent un apparentement incertain[6], lequel indiquerait une origine de peuplement trÚs ancienne. Les croisements avec les populations austronésiennes environnantes ont également brouillé la signature génétique de ces populations.

Peuplement du Sahul

Quatre populations des premiĂšres vagues de peuplement :
1. Femme NĂ©grito des Philippines
2. AborigĂšne d'Australie
3. Papou de Nouvelle-Guinée
4. Enfant océanien du Vanuatu.
L'embouchure de la Swan (Ă  Perth). En amont de celle-ci un Ă©tablissement humain est datĂ© de -38 000 ans.
Îles de l'est de la Nouvelle-GuinĂ©e, peuplĂ©es entre -30 000 et -12 000.

À partir du Sunda, des migrations se sont produites Ă  travers la Wallacea au cours du PlĂ©istocĂšne supĂ©rieur, quand le niveau de la mer Ă©tait bien plus bas qu'aujourd'hui. Des Ă©pisodes rĂ©pĂ©tĂ©s de glaciation durant le plĂ©istocĂšne se sont en effet traduits par des abaissements du niveau de la mer de 100 Ă  150 mĂštres par rapport au niveau actuel. Entre 70 000 et 50 000 ans, la premiĂšre implantation se produit dans le Sahul (Nouvelle-GuinĂ©e et Australie)[8] - [9].

Une analyse génétique de 2007 a conclu que le « peuplement de l'Australie et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée par les humains modernes a été effectué par un seul groupe de personnes qui sont restées dans un isolement substantiel ou total jusqu'à une époque récente. La constatation écarterait les hypothÚses sur des vagues de migration ultérieures [...]. Les aborigÚnes d'Australie et les habitants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée seraient les descendants d'une unique population fondatrice[10] ». D'autres preuves génétiques récentes d'Australiens aborigÚnes et de Papous suggÚrent également que ces peuples sont issus d'une population ancestrale commune, divergeant finalement dans leurs groupes génétiques respectifs aprÚs un goulot d'étranglement initial, avec peu de preuves d'un flux génétique ultérieur[11].

On pense que les hommes ont naviguĂ© entre la Wallacea et le Sahul, puis se sont diffusĂ©s Ă  travers le continent[12] - [11]. Les modĂšles convergent vers l'idĂ©e que la premiĂšre entrĂ©e en Nouvelle-GuinĂ©e par CĂ©lĂšbes est la plus probable, bien qu'une route du sud Ă  travers Bali, Timor et sur le plateau Sahul maintenant noyĂ© dans la mer d'Arafura au nord de la rĂ©gion moderne de Kimberley en Australie occidentale soit Ă©galement plausible, les deux hypothĂšses ne s'excluant pas[11]. Le peuplement du Sahul est d'ailleurs aujourd'hui la plus ancienne preuve d'une navigation en haute mer. Un peuplement d'Ăźle bien plus ancien est certes connu vers l'Ăźle de FlorĂšs mais sur une distance maritime bien plus rĂ©duite. Pour atteindre FlorĂšs, le dĂ©troit le plus large (en fonction du niveau de la mer de l'Ă©poque) Ă©tait en effet de 19 km seulement[7], donc toujours en contact visuel avec une cĂŽte.

L'archĂ©ologie a rĂ©vĂ©lĂ© un habitat humain dans l'amont de la Swan en Australie-Occidentale, datant d'il y a 38 000 ans[13]. D'aprĂšs les fouilles du site de Warreen Cave, les humains arrivent en Tasmanie, Ă  l'Ă©poque reliĂ©e par un pont terrestre Ă  l'Australie, il y a environ 35 000 ans[14].

« C'est Ă  la mĂȘme Ă©poque que furent franchies les quelques dizaines de kilomĂštres qui sĂ©parent l'archipel Bismarck du Sahul : la Nouvelle-Bretagne, la Nouvelle-Irlande furent atteintes puis, Ă  cent soixante kilomĂštres de lĂ , l'Ăźle de Buka au nord de l'archipel des Salomon : un vĂ©ritable exploit vieux de 28 000 ans. Enfin, pour clore la premiĂšre phase du peuplement de l'OcĂ©anie, l'Ăźle de Manus (Ăźles de l'AmirautĂ©), Ă  240 km au nord des Bismarck Ă©tait, avant 12 000 ans, habitĂ©e par les OcĂ©aniens[15] ».

À cette date (12 000 ans avant notre Ăšre), l'expansion des colons de la premiĂšre vague semble cesser. Les Ăźles Salomon, juste au sud de l'Ăźle de Buka, restent vierges d'occupation humaine. « Dans l'Ă©tat actuel des connaissances, il existe un vide temporel de plus de huit millĂ©naires avant que ne reprenne la course vers l'ocĂ©an[15] ».

Il y a 6 000 Ă  12 000 ans, avec la fin de la derniĂšre pĂ©riode glaciaire, le niveau des mers remonte Ă  son niveau actuel, submergeant les ponts terrestres entre l'Australie et la Nouvelle-GuinĂ©e d'une part, et l'Australie et la Tasmanie d'autre part[16] - [17].

Les populations de Nouvelle-GuinĂ©e, d'Australie et de Tasmanie connaissent dĂ©sormais un dĂ©veloppement sĂ©parĂ©. Les ancĂȘtres des Papous de Nouvelle-GuinĂ©e, tout au moins ceux des hautes terres, mettent en place un systĂšme d’horticulture complexe. Ses premiĂšres traces remontent Ă  9 000 ans, soit Ă  une date tout juste postĂ©rieure Ă  celles retrouvĂ©es en MĂ©sopotamie et que l’on dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement comme les plus anciennes. Ainsi, « l’ancien site agricole de Kuk, en Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, comprend 116 ha de marĂ©cages dans l’ouest de l’üle de la Nouvelle-GuinĂ©e, Ă  1 500 m d’altitude. Des fouilles archĂ©ologiques ont rĂ©vĂ©lĂ© que ces marais ont Ă©tĂ© cultivĂ©s presque continuellement depuis 7 000, voire 10 000 ans. Le site prĂ©sente des vestiges archĂ©ologiques bien conservĂ©s montrant l’évolution technologique qui a transformĂ© l’exploitation des plantes en agriculture[18] ».

À l'inverse, les aborigĂšnes d'Australie demeureront des chasseurs-cueilleurs, les conditions gĂ©oclimatiques Ă©tant moins favorables Ă  l'agriculture, avec un rĂ©gime de prĂ©cipitations trĂšs irrĂ©gulier.

La vague austronésienne

Expansion des langues austronésiennes.

Origine asiatique

Une femme Atayal, une tribu austronésienne de Taïwan, avec des tatouages sur le visage.

Il y a 6 000 ans (soit vers 4000 av. J.-C.)[19] - [20], des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent Ă  traverser le dĂ©troit pour s'installer Ă  TaĂŻwan[21]. Leurs descendants, parlant toujours des langues austronĂ©siennes, sont les actuels aborigĂšnes de TaĂŻwan[20].

Vers 2500 av. J.-C., des migrations ont lieu de TaĂŻwan vers les Philippines[21].

Entre la fin du IIIe millénaire et 1500 av. J.-C., de nouvelles migrations permettent l'installation de groupes que l'archéologie désigne comme venant des Philippines au nord de Bornéo, à Sulawesi, à Timor et de là, les autres ßles de l'archipel indonésien[21]. La culture du riz commence à régresser dans certaines zones au profit de nouvelles plantes tropicales, et le riz sera d'ailleurs peu diffusé dans le Pacifique, à l'exception des ßles Mariannes, au nord de la Micronésie[21].

Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mÚne de l'Indonésie vers les rives de la Nouvelle-Guinée, la Mélanésie, et au-delà les ßles du Pacifique[21].

Les Austronésiens sont sans doute les premiers grands navigateurs de l'histoire de l'humanité.

En 2010, Hiria Ottino et 5 membres d'Ă©quipage, sur O Tahiti Nui Freedom (en), une pirogue simple Ă  balancier et Ă  voile, ont retracĂ© en 123 jours, en sens inverse, le chemin de migration : Tahiti, Îles Cook, Tonga, Fidji, Vanuatu, Salomon, Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, Palau, Philippines et Chine[22].

Poteries et routes de migrations

Ces populations austronĂ©siennes qui s’installent en OcĂ©anie ne sont pas que des agriculteurs et des navigateurs, ce sont aussi des potiers. Plusieurs aires culturelles ont pu ĂȘtre identifiĂ©es, facilitant la diffĂ©renciation et la datation des vagues de migration.

Les Lapita de Mélanésie et de Polynésie

Zone de poteries lapita.

Le pÚre Otto Meyer est le premier à découvrir ces poteries en 1909 sur l'ßle de Watom, dans l'archipel Bismarck (actuellement en Papouasie-Nouvelle-Guinée). En 1917, le géologue Maurice Piroutet en trouve à son tour dans une localité du nord de la Nouvelle-Calédonie appelée Lapita. Ce nom est par la suite retenu par les archéologues pour désigner l'ensemble de ces poteries et le complexe culturel qui y est associé, lequel caractérise une aire allant de l'archipel Bismarck à l'ouest aux ßles Tonga et Samoa à l'est.

Divers chantiers de fouilles vont tout au long du XXe siÚcle mettre au jour d'autres exemplaires de ces poteries sur toute la partie occidentale du Pacifique (ou Océanie proche), les ßles Salomon, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, les Fidji, Wallis et Futuna, et jusqu'aux Samoa.

Il a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© que les Lapita Ă©taient des locuteurs austronĂ©siens venus d'Asie[23], dans la mesure oĂč toutes les populations de ces zones parlent actuellement des langues austronĂ©siennes. Les poteries sont aussi considĂ©rĂ©es comme le signe que les AustronĂ©siens ayant peuplĂ© la PolynĂ©sie avaient longuement sĂ©journĂ© dans les Ăźles de la MĂ©lanĂ©sie, puisque les poteries Lapita sont communes aux deux zones, et que le peuplement de la MĂ©lanĂ©sie est le plus ancien. Le fait de savoir si ce type de poteries a directement Ă©tĂ© amenĂ© par des immigrants (et donc dĂ©veloppĂ© initialement en dehors de la zone Lapita) ou s'il a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© sur place reste par contre un sujet de dĂ©bats entre experts, quelques auteurs dĂ©fendant mĂȘme une origine totalement ou partiellement non austronĂ©sienne, au sein des cultures prĂ©-austronĂ©siennes de MĂ©lanĂ©sie[24]. Les poteries Lapita sont cependant liĂ©es Ă  des traces d'agricultures ou Ă  des outils dont on trouve le pendant en Asie du Sud-Est, ce qui milite en faveur de locuteurs austronĂ©siens[25].

Le site le plus ancien connu (en 2000) des Lapita est « au nord de l'archipel Bismarck, un des Ăźlots aux environs de Mussau. Sur le site de Talepakemalai, il y a environ 3 500 ans, apparaĂźt une petite population apparemment diffĂ©rente de celles qui avaient peuplĂ© le Sahul depuis des dizaines de millĂ©naires. [...] GrĂące Ă  ces pots-tĂ©moins, faciles Ă  identifier, il est possible de localiser les Lapita aux Samoa, il y a environ 3 000 ans. Ainsi, en moins de cinq siĂšcles, un vĂ©ritable peuple de l'OcĂ©an s'installa sur la plupart des Ăźles comprises entre le nord de l'archipel Bismarck et les Samoa, en passant par les Salomon, le Vanuatu, la Nouvelle-CalĂ©donie, les Fidji, Futuna et Wallis. Cet espace maritime couvre quatre mille cinq cents kilomĂštres ; il comporte, entre l'archipel du Vanuatu et les Fidji, un vide de plus de huit cents kilomĂštres Ă  franchir, Ă  vol d'oiseau, mais certainement plus de mille en tirant des bords[15] ».

L’une des interrogations concernant les poteries Lapita est cependant leur quasi-absence en PolynĂ©sie orientale, puisque l'archĂ©ologie n'a pu jusqu'Ă  aujourd'hui en dĂ©couvrir que quelques tessons aux Ăźles Marquises[26]. C'est la raison pour laquelle certains chercheurs ont Ă©voquĂ© l’idĂ©e que les habitants de l'OcĂ©anie Ă©loignĂ©e ne seraient pas passĂ©s (ou alors sans y ĂȘtre restĂ©s longtemps) par ce qu'on appelle traditionnellement la MĂ©lanĂ©sie, mais auraient migrĂ© plus au nord, par les Philippines et la MicronĂ©sie. Les donnĂ©es actuelles, en particulier gĂ©nĂ©tiques, suggĂšrent cependant un long passage des PolynĂ©siens par les Ăźles de la MĂ©lanĂ©sie[27].

Au cours de leur avancée vers le sud et l'est, les Austronésiens de la culture Lapita n'ont pas amené que leurs poteries. Ils ont également amené de nombreuses plantes et animaux. C'étaient « assurément de talentueux horticulteurs. Ils ont ainsi commencé à enrichir les pauvres ßles du sud-ouest du Pacifique, grùce aux végétaux transportés pendant des générations depuis l'Asie du Sud-Est et la Nouvelle-Guinée : ignames, aracées diverses, arbre à pain, canne à sucre[15]... ».

Les différentes populations de la Micronésie

Situation de la Micronésie.

D'un point de vue linguistique, la Micronésie ne forme pas un ensemble cohérent, et il n'existe pas de groupe linguistique « Micronésiens » d'un point de vue scientifique.

Certaines langues qui y sont parlĂ©es ne sont mĂȘme pas des langues ocĂ©aniennes, le sous-groupe des langues austronĂ©siennes qui semble issu de la culture Lapita, et qui partant de la MĂ©lanĂ©sie a peuplĂ© la PolynĂ©sie.

Certaines des langues de Micronésie, comme le chamorro ou le paluan, sont en effet plutÎt apparentées aux langues austronésiennes des Philippines. La partie la plus occidentale de la Micronésie semble donc avoir des populations qui sont au moins en partie originaire de cette région, puis qui sont restées en contact plus ou moins régulier avec les populations des Philippines ou des environs.

La situation est différente pour la partie orientale de la Micronésie, pour laquelle l'origine semble davantage venir des populations austronésiennes Lapita, venues du sud des Salomon ou du nord Vanuatu.

En raison de l'éclatement linguistique à l'ouest (Mariannes et Carolines) et de la relative homogénéité à l'est (Gilbert et Marshall), rien ne permet de trancher avec certitude sur un peuplement homogÚne, d'autant que la découverte des grottes marines de Nanumaga (Tuvalu, dans une zone traditionnellement attribuée à la Micronésie mais désormais peuplée de Polynésiens) semble faire remonter l'occupation humaine à une période fort antérieure. La majeure diversité linguistique se situe dans la partie centrale de la région : ce qui devrait indiquer que c'est la zone de plus ancien peuplement (Chuuk, Kosrae, Pohnpei).

Il y a environ 3 500 ans, soit en 1 500 avant notre Ăšre, environ Ă  la mĂȘme Ă©poque que l'apparition des Lapita en MĂ©lanĂ©sie, des potiers commencent Ă  s'installer dans l'ouest de la MicronĂ©sie.

L'« Ăźle de Saipan, au sud des Mariannes, fut peuplĂ©e il y a plus de 3 500 ans par des marins venus, semble-t-il, des Philippines ; comme les Lapita, ils Ă©taient cĂ©ramistes, mais issus d'une tradition diffĂ©rente. Pour atteindre les Mariannes, les premiers MicronĂ©siens ne traversĂšrent probablement pas la mer des Philippines, large de mille cinq cents kilomĂštres ; ils suivirent vraisemblablement le chapelet d'Ăźles qui s'Ă©tend entre Halmahera (les Moluques) et Saipan, mais aucune date aussi ancienne n'y a encore Ă©tĂ© relevĂ©e. Le peuplement le plus ancien de l'Ăźle de Yap, sur ce trajet, ne remonte qu'au dĂ©but de notre Ăšre[15] ».

Spriggs note à propos de l'artisanat micronésien qu'« il y a des parallÚles trÚs spécifiques avec la poterie de l'Asie du Sud-Est[25] », ce qui s'explique par l'origine supposée philippine d'une partie des Micronésiens (les plus occidentaux d'entre eux).

Vers cette époque, des liens commerciaux se tissent entre la « Micronésie centrale (Chuuk, Kosrae et Pohnpei, autrefois Ponape, aux ßles Carolines)[15] » et les marins du Vanuatu (Mélanésie), liens qui dureront jusqu'à l'époque moderne. Beaucoup plus à l'est, les Gilbertins et les Marshallais constituent des ensembles homogÚnes tandis que les habitants de Nauru sont d'une origine plus incertaine.

Linguistique et routes de migration

Les langues austronĂ©siennes telles qu'elles sont actuellement classifiĂ©es par les linguistes donnent une image des routes de migration suivies. L'Ă©clatement insulaire explique le grand nombre des langues recensĂ©es, soit 1 200 Ă  1 300[28], mais celles-ci se regroupent en familles ou sous-familles, indiquant des dĂ©placements migratoires Ă  partir de centres rĂ©gionaux communs. Il est cependant important de noter que ces origines linguistiques ne se recoupent pas forcĂ©ment avec l'origine biologique, une mĂȘme langue pouvant ĂȘtre adoptĂ©e par des groupes d'origines distinctes. Certaines fortes ressemblances entre langues austronĂ©siennes peuvent ĂȘtre Ă©galement arĂ©ales (acquises par un long contact dans une aire commune) et non gĂ©nĂ©tiques (liĂ©es Ă  une origine unique au sein d'un sous-groupe rĂ©cent). Pour ces raisons, les regroupements de langues en sous-groupes au sein de la famille austronĂ©sienne font parfois l'objet de dĂ©bats entre linguistes.

Au niveau le plus fondamental, ces langues sont aujourd'hui divisées en deux groupes : les langues de Taïwan, et les langues malayo-polynésiennes. Ces derniÚres vont des Philippines à Madagascar, de la Malaisie à l'ßle de Pùques, et regroupent la quasi-totalité des langues austronésiennes recensées.

Au sein du groupe malayo-polynésien, les langues de l'Insulinde (Indonésie, Malaisie et Philippines) sont les plus nombreuses. Les langues de Madagascar sont d'ailleurs rattachées au sous-groupe des langues Barito du Kalimantan (Indonésie)[29], donnant ainsi une bonne indication sur leur origine.

Arbre simplifié des familles de langues austronésiennes parlées en Océanie, avec leur nombre et leur localisation proposé par le SIL International[30].
└─o malayo-polynĂ©sien central-oriental (708) - IndonĂ©sie, MicronĂ©sie, MĂ©lanĂ©sie et Nouvelle-GuinĂ©e, PolynĂ©sie
   ├─o Malayo-PolynĂ©sien central (168) - IndonĂ©sie, MĂ©lanĂ©sie et Nouvelle-GuinĂ©e
   └─o Malayo-PolynĂ©sien oriental (539) - MĂ©lanĂ©sie et Nouvelle-GuinĂ©e, PolynĂ©sie
     ├─o Halmahera du Sud - Nouvelle-GuinĂ©e occidentale (41) - Moluques (IndonĂ©sie) et Nouvelle-GuinĂ©e
     └─o OcĂ©anien (498) - MicronĂ©sie, MĂ©lanĂ©sie et Nouvelle-GuinĂ©e, PolynĂ©sie
       ├─o Îles de l'AmirautĂ© (31) - MĂ©lanĂ©sie (Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e)
       ├─o St Matthias (2) - (Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e)
       ├─o OcĂ©anien occidental (230) - MĂ©lanĂ©sie et Nouvelle-GuinĂ©e
       ├─o Yap (1) - Yap (MicronĂ©sie)
       └─o OcĂ©anien du centre-Ouest (234) - MĂ©lanĂ©sie, PolynĂ©sie et MicronĂ©sie
         ├─o Vanuatu du Sud (9) - Vanuatu (MĂ©lanĂ©sie)
         ├─o Îles Salomon du Sud-Est (26) - Ăźles Salomon (MĂ©lanĂ©sie)
         └─o OcĂ©anien Ă©loignĂ© (199) - MĂ©lanĂ©sie, MicronĂ©sie et PolynĂ©sie
           ├─o Eastern Outer Islands (6) - Ăźles Salomon (MĂ©lanĂ©sie)
           ├─o Îles LoyautĂ© (3) - Nouvelle-CalĂ©donie (MĂ©lanĂ©sie)
           ├─o Nouvelle-CalĂ©donie (30) - Nouvelle-CalĂ©donie (MĂ©lanĂ©sie)
           ├─o Nord et centre Vanuatu (95) - Vanuatu (MĂ©lanĂ©sie)
           ├─o MicronĂ©sien (20) - MicronĂ©sie
           └─o Pacifique central (45)
             ├─o Fijien occidental-Rotuman (3) - Fidji
             └─o Fidjien oriental et PolynĂ©sien (42) - Fidji et toute la PolynĂ©sie

Les langues ocĂ©aniennes sont quant Ă  elles un sous-groupe des langues malayo-polynĂ©siennes comptant 500 langues[28], parfois avec un trĂšs faible nombre de locuteurs. Elles sont rĂ©pandues en MĂ©lanĂ©sie, en MicronĂ©sie et en PolynĂ©sie, ainsi que sur les cĂŽtes nord et mĂ©lanĂ©siennes de la Nouvelle-GuinĂ©e, oĂč certaines populations cĂŽtiĂšres parlent des langues austronĂ©siennes. Leurs plus proches parentes sont les langues du Malayo-PolynĂ©sien central[30], parlĂ©es dans une partie de l'IndonĂ©sie, sur certaines cĂŽtes de la Nouvelle-GuinĂ©e et au Timor, parentĂ© permettant raisonnablement de dĂ©finir l'origine des locuteurs de l'ocĂ©anien dans cette rĂ©gion du sud de l'Insulinde.

Au sein des langues océaniennes, ont compte cinq groupes principaux[28] :

Ces répartitions montrent que les regroupements linguistiques sont loin de correspondre aux subdivisions traditionnelles de l'Océanie austronésienne : Micronésie, Mélanésie et Polynésie. Non seulement ces langues débordent sur les cÎtes de Nouvelle-Guinée, mais elles traversent ces ensembles, certaines langues de Mélanésie (les exclaves polynésiennes) appartenant au groupe des langues polynésiennes. Cette subdivision, proposée par Dumont d'Urville en 1831, est d'ailleurs dépassée scientifiquement[33].

La Mélanésie semble néanmoins assez clairement la matrice des langues océaniennes. C'est dans cette région, et sur les cÎtes néo-guinéennes qui lui sont proches, que se trouvent le plus grand nombre de langues et de groupes linguistiques, diversification qui semble un bon marqueur de l'ancienneté des locuteurs du malayo-polynésien dans cette zone. Cet indice est d'ailleurs corrélé avec l'archéologie, les premiers cultivateurs Lapita (considérés comme austronésiens[25]) s'étant d'abord installés dans cette région.

C'est Ă  partir de ce noyau que s'est semble-t-il identifiĂ© le groupe fidjien. La linguistique permet de dĂ©finir que malgrĂ© les diffĂ©rences d'apparence entre PolynĂ©siens et Fidjiens (ceux-ci Ă©tant gĂ©nĂ©ralement d'apparence plus mĂ©lanĂ©sienne), les groupes polynĂ©siens ayant peuplĂ© les Ăźles du Pacifique central ont migrĂ© Ă  partir de cette zone[Note 2]. D'aprĂšs Patrick Kirch et Roger Green, les lapita prĂ©sents Ă  Samoa, Tonga, Wallis et Futuna se sont diffĂ©renciĂ©s de leurs voisins fidjiens, dĂ©veloppant une langue propre, le proto-polynĂ©sien, ancĂȘtre de toutes les langues polynĂ©siennes. C'est Ă  partir de cette zone que s'est fait le peuplement de la PolynĂ©sie[34].

MĂ©lange de populations de la 1re vague et de la 2e vague

NĂ©gritos des Philippines, vers 1899.

Les premiers métissages se sont faits dÚs les Philippines, et se sont poursuivis tout au long du parcours suivi par les agriculteurs et navigateurs austronésiens.

Dans le Sunda

Ainsi, l'analyse génétique des populations de Négritos de l'ancien Sunda ou des régions avoisinantes (Philippines) montre un certain niveau de métissage[6]. Ce métissage n'a pas été que biologique, puisque certaines populations négritos de Malaisie (comme les Jakun) ou des Philippines (comme les Aeta) parlent aujourd'hui des langues austronésiennes.

Les populations NĂ©gritos semblent avoir ignorĂ© l'agriculture avant l'arrivĂ©e des AustronĂ©siens. C'Ă©taient des populations de chasseurs-cueilleurs apparemment peu nombreuses. Les mĂ©tissages gĂ©nĂ©tiques et culturels semblent donc s'ĂȘtre faits surtout vers les NĂ©gritos plus que dans l'autre sens.

Le niveau de mĂ©tissage peut d'ailleurs varier d'un groupe Ă  l'autre. Ainsi, si les Semang de Malaisie montrent une assez forte homogĂ©nĂ©itĂ© gĂ©nĂ©tique, « les Senoi semblent ĂȘtre un groupe composite, avec environ la moitiĂ© des lignĂ©es maternelles remontant aux [mĂȘmes] ancĂȘtres [que les] Semang, et l'autre moitiĂ© [venant] d'Indochine. Ceci est en accord avec l'hypothĂšse selon laquelle ils sont des descendants [partiels] des premiers agriculteurs et locuteurs austronĂ©siens, qui ont apportĂ© tant leur langue que leur technologie Ă  la partie sud de la pĂ©ninsule [malaise] il y a environ 4 000 ans, et se sont mĂ©langĂ©s avec la population autochtone[6] ».

Plus au Sud, les métissages se feront par contre largement vers les arrivants austronésiens, quand ceux-ci atteindront la Nouvelle-Guinée et la Mélanésie.

En Mélanésie et en Nouvelle-Guinée

Une famille des Samoa. Les Polynésiens forment une population métissée, issue de migrants asiatiques de la seconde vague et de population mélanésienne de la 1re vague de peuplement.

La distinction nette entre Mélanésiens et Polynésiens, fondée sur la couleur de la peau et un degré de culture différencié a longtemps été une constante des recherches scientifiques du XIXe et du XXe siÚcle. De fait, il existe une ressemblance physique marquée entre les populations (non austronésiennes) de l'ancien Sahul (AborigÚnes d'Australie et Papous de Nouvelle-Guinée) et les Mélanésiens. Les recherches génétiques actuelles confirment d'ailleurs une origine génétique similaire[8].

Les langues parlĂ©es par les MĂ©lanĂ©siens et les PolynĂ©siens sont cependant austronĂ©siennes, et il n'existe pas de rupture linguistique marquĂ©e entre les deux zones. L'ancienne sĂ©paration nette entre les deux populations a donc dĂ» ĂȘtre revue.

L'opposition MĂ©lanĂ©siens/PolynĂ©siens est aujourd'hui fortement remise en question[35]. Elle repose sur des stĂ©rĂ©otypes raciaux et ethniques du XIXe siĂšcle (peau noire versus peau cuivrĂ©e ; cheveux « crĂ©pus » ou « laineux » versus cheveux « ondulĂ©s » ; « cannibale mĂ©lanĂ©sien » versus « bon sauvage polynĂ©sien » ), qui sont aujourd'hui dĂ©passĂ©es, car non-scientifiques[33].

Ainsi, des analyses gĂ©nĂ©tiques ont pu montrer que ceux qu'on appelle « PolynĂ©siens » avaient certes une origine asiatique, mais aussi partiellement mĂ©lanĂ©sienne. Selon cette Ă©tude, aujourd'hui remise en cause[36], « les ancĂȘtres des PolynĂ©siens Ă©taient originaires d'Asie / TaĂŻwan, mais ils n'ont pas traversĂ© rapidement la MĂ©lanĂ©sie ; plutĂŽt, ils se sont beaucoup mĂ©langĂ©s avec les MĂ©lanĂ©siens, laissant derriĂšre eux leurs gĂšnes [chez les MĂ©lanĂ©siens], et incorporant beaucoup de gĂšnes mĂ©lanĂ©siens avant de coloniser le Pacifique[37] ». Ces influences croisĂ©es ont Ă©tĂ© quantifiĂ©es grĂące Ă  l'Ă©tude des gĂšnes de « 400 PolynĂ©siens venant de 8 groupes d'Ăźles, par comparaison avec plus de 900 personnes provenant de populations [
] de MĂ©lanĂ©sie, du Sud et de l'Est de l'Asie et d'Australie, par le moyen du chromosome Y (NRY) et de l'ADN mitochondrial (ADNmt) ». Le chromosome Y est hĂ©ritĂ© du pĂšre, et renseigne donc sur l'origine gĂ©nĂ©tique des hommes fondateurs d'une population, quand l'ADN mitochondrial, hĂ©ritĂ© par la mĂšre, renseigne sur l'origine gĂ©nĂ©tique des femmes fondatrices d'une population.

Ainsi, dans l'Ă©chantillon recueilli des 400 PolynĂ©siens, 65,8 % des chromosomes Y (masculins) sont mĂ©lanĂ©siens, 28,3 % sont d'origine asiatique et 5,9 % sont indĂ©terminĂ©s par l'Ă©tude. De façon trĂšs inversĂ©e, l'ADN mitochondrial (d'origine fĂ©minine) des individus polynĂ©siens de l'Ă©tude est Ă  6 % d'origine mĂ©lanĂ©sienne, Ă  93,8 % d'origine asiatique, et Ă  0,2 % d'origine indĂ©terminĂ©e[27]. Ces donnĂ©es, outre un long passage des locuteurs des langues austronĂ©siennes en provenance d'Asie par la MĂ©lanĂ©sie avant de coloniser la PolynĂ©sie, suggĂšrent aussi « un fort mĂ©lange chez les PolynĂ©siens avec plus d'hommes que de femmes mĂ©lanĂ©siennes, peut-ĂȘtre en raison d'une rĂ©sidence matrilocale [l'homme va habiter chez son Ă©pouse] ancestrale dans la sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne[27] ».

Toutefois, des analyses génétiques plus récentes ont remis en cause cette hypothÚse, et réhabilité celle dite du "train rapide" (express train), élaborée dÚs 1985 par l'archéologue Peter Bellwood, selon laquelle les populations originaires d'Asie et formant la culture Lapita auraient directement colonisé ces espaces, sans véritable métissage préalable avec les Mélanésiens (aujourd'hui notamment la Papouasie-Nouvelle Guinée)[36]. Le métissage, selon cette autre hypothÚse, serait beaucoup plus récent[36].

Le schĂ©ma gĂ©nĂ©ral des migrations austronĂ©siennes vers la PolynĂ©sie semble donc aujourd'hui assez solide : une migration vers la MĂ©lanĂ©sie et les cĂŽtes de Nouvelle-GuinĂ©e, oĂč les populations d'origines asiatiques et mĂ©lanĂ©siennes/papoues se mĂ©langent et s'acculturent, puis une migration de groupes restĂ©s d'apparence plus asiatique vers l'est et la PolynĂ©sie.

Contacts préhistoriques avec l'Australie

Le détroit de TorrÚs, dont les langues montrent des influences austronésiennes.
Carte de répartition des dingos.

Les Austronésiens ne se sont jamais installés en Australie, et n'y ont pas laissé de traces culturelles discernables. Par contre, sur la bordure nord de l'Australie, les langues des indigÚnes du détroit de TorrÚs (certaines ßles sont de langues papoues, d'autres sont de langues aborigÚnes) ont un vocabulaire austronésien[38] indiquant des contacts anciens.

Sur le continent lui-mĂȘme, quelques contacts sporadiques sont plausibles, du fait de la diffusion des dingos sur le continent australien. C'est en effet un chien domestique redevenu sauvage diffusĂ© Ă  travers toute l'Asie du Sud-Est, de la ThaĂŻlande au sud de la Chine, de la Birmanie Ă  la Nouvelle-GuinĂ©e, en passant par les Philippines et l'archipel indonĂ©sien[39], soit le long des voies de migrations austronĂ©siennes.

Les preuves fossiles donnent Ă  penser que les dingos sont arrivĂ©s en Australie il y a environ 4 000 Ă  5 000 ans, et se sont Ă©tendus Ă  toutes les parties du continent australien et de ses Ăźles, Ă  l'exception de la Tasmanie[40]. Ces dates coĂŻncident avec celles de l'arrivĂ©e des navigateurs austronĂ©siens dans la zone IndonĂ©sie-Nouvelle-GuinĂ©e. Mais si le dingo dĂ©montre de probables contacts, ceux-ci n'ont eu aucune influence dĂ©mographique, culturelle ou linguistique connue.

L’avancĂ©e vers l’est et la PolynĂ©sie

À l'est de la MĂ©lanĂ©sie, les Fidji, probable centre de dispersion des premiers PolynĂ©siens (peut-ĂȘtre le fameux Hawaiki de la tradition orale).
Le triangle polynésien.
Dans ce drapeau non officiel des Polynésiens en vente dans les boutiques d'Honolulu, l'ßle d'origine mythique des Polynésiens, Hawaiki, est représentée par un pétroglyphe en jaune d'or, et les principales ßles réelles par des étoiles.

Les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques semblent dĂ©montrer que « les Fidji ont jouĂ© un rĂŽle crucial dans l'histoire de la PolynĂ©sie : les humains ont probablement d'abord migrĂ© vers les Fidji, et la colonisation ultĂ©rieure de la PolynĂ©sie [en] provenait probablement[27] ». La linguistique oriente dans le mĂȘme sens, puisque les langues des Fidji et de la PolynĂ©sie appartiennent toutes au mĂȘme sous-groupe ocĂ©anien, le fidjien-polynĂ©sien[31]. C'est vers -1 500 que les AustronĂ©siens se sont installĂ©s aux Fidji. Cependant, les populations lapita de Wallis, Futuna, Tonga et Samoa se sont progressivement distinguĂ©es de celles prĂ©sentes aux Fidji.

En se basant sur l'archĂ©ologie, l'ethnologie et la linguistique, Patrick Kirch et Robert Green (2001)[34] concluent que ces Ăźles ont formĂ© la « sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne ancestrale »[41] : pendant environ sept siĂšcles, au 1er millĂ©naire av. J.-C., elles partagent une culture commune et parlent la mĂȘme langue, le proto-polynĂ©sien. C'est la naissance de la culture polynĂ©sienne, et le dĂ©but des migrations vers la PolynĂ©sie orientale.

Raisons de la migration vers l'est

Les chercheurs se sont interrogĂ©s sur les raisons qui pouvaient pousser ces populations Ă  s'enfoncer Ă  partir de la MĂ©lanĂ©sie toujours plus loin vers l'est, alors mĂȘme que vents et courants dominants leur Ă©taient contraires.

De fait, cette migration a pris plus de 3 000 ans. Elle fut donc lente et effectivement freinĂ©e par le rĂ©gime des vents. Mais ce rĂ©gime dominant des vents contraires n'avait pas que des inconvĂ©nients. Les AustronĂ©siens voyageaient en effet Ă  bord de waÊ»a kaulua ou vaÊ»a pahi, grandes pirogues doubles Ă  voiles qui, d’aprĂšs ce que l’on peut en savoir par la tradition orale, et certaines preuves archĂ©ologiques ou historiques, pouvaient embarquer jusqu’à une cinquantaine de passagers. Les provisions ne pouvaient donc ĂȘtre que limitĂ©es. Ainsi, en naviguant contre le vent, les migrants savaient qu’en cas d’échec dans la dĂ©couverte de nouvelles terres, ils pouvaient relativement rapidement revenir Ă  bon port, en profitant cette fois-ci d’un vent arriĂšre.

L'inconvĂ©nient de la navigation par vent de face doit Ă©galement ĂȘtre modulĂ©e en fonction des expĂ©rimentations menĂ©es Ă  bord de rĂ©pliques. Celles-ci montrent en effet que si les pahi remontaient effectivement trĂšs mal contre le vent, ils Ă©taient trĂšs Ă  l'aise par vent de travers. DĂšs lors, et compte tenu de la direction des vents dominants, l'alizĂ© de Sud-Est en particulier, on peut imaginer soit des traversĂ©es en zigzags, soit des traversĂ©es Ă  70 ou 80 degrĂ©s du vent. La remontĂ©e du vent Ă©tait donc parfaitement possible, quoique ralentie par la nĂ©cessitĂ© de naviguer par vents de travers.

Enfin, selon l'ethnologue néo-zélandais Elsdon Best, le vent n'était pas l'unique moyen de propulsion de ces embarcations, et son régime contraire n'était donc pas rédhibitoire. « Bien que les voiles aient été employées par les navigateurs māori, pagayer était la méthode la plus commune[42] ».

Les ßles de la Société n'ont été atteintes que vers 300 aprÚs Jésus-Christ, et ont servi de zone de dispersion. Cette dispersion s'est faite vers le nord (ßles Hawaii atteintes vers 500), vers l'est (ßle de Pùques atteinte vers 900) et vers le sud (la Nouvelle-Zélande atteinte vers 1100).

La patate douce, un indice d'anciens contacts entre la Polynésie et l'Amérique du Sud.

À l'extrĂȘme-est, au-delĂ  de l'Ăźle de PĂąques, il est aujourd'hui admis que les PolynĂ©siens ont atteint l'AmĂ©rique du Sud. On trouve en effet Ă  travers toute la PolynĂ©sie la patate douce, une plante vivace originaire de ce continent (ou peut-ĂȘtre d'AmĂ©rique centrale), oĂč elle est cultivĂ©e depuis quelque 5 000 ans[43]. Le terme quechua pour dĂ©signer la patate douce, qumar est ainsi proche de celui utilisĂ© dans la plupart des langues de PolynĂ©sie ('Ć«mara en tahitien, kumara en māori, umala en samoan, etc.).

En 2007, des archéologues ont aussi trouvé sur la façade pacifique de l'Amérique du Sud (au Chili) des ossements de poulets antérieurs à l'arrivée des Européens, ossements dont l'analyse génétique montrerait nettement la parenté avec les lignées de poulets polynésiennes. Le poulet est d'ailleurs un animal originaire d'Asie du Sud, qui ne vivait pas en Amérique. On a longtemps cru que c'étaient les Européens qui l'avaient amené en Amérique, ce qui est d'ailleurs exact hors des zones de contact avec les Polynésiens[44]. Si ces contacts ont eu des impacts sur l'agriculture et l'élevage des deux populations, l'existence de peuplements amérindiens n'a sans doute pas permis l'installation de colonies austronésiennes.

L’hypothĂšse de migrations intermĂ©diaires (12 000 / 8 000 A.P.)

Des hypothÚses, peu développées à ce jour par la recherche scientifique du fait de l'absence de traces archéologiques et de données linguistiques probantes, évoquent la possibilité de vagues intermédiaires.

Il s'agirait de migrations intercalĂ©es entre le peuplement aborigĂšne et le peuplement austronĂ©sien et dont descendraient les populations papoues, ou d'une premiĂšre vague de migrations asiatique, antĂ©rieure aux migrations austronĂ©siennes, dont le dĂ©but est aujourd'hui datĂ© d'il y a environ 6 000 ans[19].

En 2011, Pedro Soares et son Ă©quipe ont ainsi publiĂ© un article de gĂ©nĂ©tique des populations indiquant que le lignage fĂ©minin (ADN mitochondrial) des PolynĂ©siens montrait des motifs sud-asiatiques spĂ©cifiques remontant Ă  8 000 ans (avant une phase de dispersion Ă  partir des Îles Bismarck il y a 6 000 ans), soit avant l'arrivĂ©e des cultures archĂ©ologiques identifiĂ©es comme austronĂ©siennes en MĂ©lanĂ©sie. Les chercheurs considĂšrent donc que l'installation de migrants sud-asiatiques dans la rĂ©gion est antĂ©rieure Ă  l'arrivĂ©e des AustronĂ©siens, et que « de petits mouvements [de populations] de l'HolocĂšne moyen depuis les Ăźles de l'Asie du Sud ont probablement transmis les langues austronĂ©siennes Ă  des colonies d'Asiatiques du Sud-Est Ă©tablis de longue date dans les Bismarck[45] ». Cette thĂšse reste cependant fondĂ©e sur des datations purement gĂ©nĂ©tiques, souvent imprĂ©cises, et n'est Ă  ce jour pas clairement Ă©tayĂ©e par des preuves archĂ©ologiques.

MĂ©galithisme

Il existe un bon nombre de sites mégalithiques, dont Ha'amonga 'a Maui, Langi, Lelu, Moaï, Nan Madol, Odalmelech, Pierre de latte...

On ne connaßt rien des techniques de navigation des colons de la premiÚre vague de peuplement, sinon qu'elles existaient forcément. En effet, le peuplement du Sahul et des ßles de la Nouvelle-Guinée s'est fait en traversant des mers, comme la Wallacea[12] - [15].

On connaßt mieux les techniques de navigations des Austronésiens, car celles-ci étaient encore largement utilisées à l'arrivée des Occidentaux.

L'ampleur des traversées, parfois sur des milliers de kilomÚtres, a étonné les premiers observateurs européens[46]. En effet, ces distances et la trÚs faible densité de terres dans le Pacifique semblent rendre improbable la réussite de tels voyages. Pour trouver une ßle, la navigation au hasard est largement insuffisante. Les Océaniens ont donc développé une science de la navigation trÚs fine.

Pirogues

Pirogue Ă  balancier, Madagascar.
Pirogue à balancier (prao) de l'ßle des Pins (Nouvelle-Calédonie, Mélanésie).
Catamaran polynésien (Hawaï) à double coque.
Catamaran des Ăźles Tonga, avec une superstructure. 1774.
Pirogue à balancier de Micronésie.
Catamaran mélanésien (Fidji).
Pirogue à balancier (prao) des Fidji, Mélanésie).

Comme l'indiquait en 1925 Elsdon Best, « certains types de vaisseaux utilisés par les anciennes générations ont depuis longtemps disparu, et il n'en existe plus aucune description[47] ». L'auteur note cependant que les navires identifiés par les premiers Européens dans la région étaient de trois types : les pirogues à simple coque, les pirogues à double coque (catamaran), et les pirogues simple coque à balancier (Prao)[48].

Les pirogues Ă  simple coque semblent peu adaptĂ©es Ă  la haute mer. En effet, l'absence de quille les rend trĂšs instables en cas de vagues ou de vents de travers, qui risquent de les faire chavirer. Toujours utilisĂ©es, elles servent essentiellement Ă  la pĂȘche en riviĂšre, dans le lagon ou juste au-delĂ .

Les catamarans et les praos permettent de remplacer la quille absente, et d'Ă©viter ainsi le chavirement des pirogues par grosse mer ou vent de travers. Les praos sont cependant relativement fragiles, et ne semblent pas avoir Ă©tĂ© utilisĂ©s pour la navigation au grand large. Ce sont, semble-t-il, les grands catamarans, formĂ©s de deux grandes pirogues solidaires, qui ont Ă©tĂ© le moyen de navigation hauturier dominant des AustronĂ©siens, du moins aux pĂ©riodes historiques. La tradition orale maorie Ă©voque ainsi une flotte de 13 grandes pirogues doubles Ă  l'origine du peuplement de la Nouvelle-ZĂ©lande[49]. Best n'Ă©carte cependant pas d'autres traditions qui parlent de traversĂ©es ocĂ©aniques Ă  bord de pirogues simples, oĂč de pirogues Ă  balanciers[49].

Les catamarans semblent avoir Ă©tĂ© de deux types : des pirogues simples accolĂ©es par paire temporairement, et des catamarans permanents, plus solidement liĂ©s[48]. C'est sans doute ce deuxiĂšme type, plus solide, qui Ă©tait utilisĂ© pour les voyages ocĂ©aniques, mais ces vaisseaux ont cessĂ© d'ĂȘtre utilisĂ©s Ă  l'arrivĂ©e des Occidentaux, et sont relativement mal connus dans leurs dĂ©tails de construction. Des tailles de 15 Ă  20 mĂštres Ă©taient atteintes sans problĂšme, et ils pouvaient emporter plusieurs dizaines de passagers[50]. Les plus gros Ă©taient recouverts par un pont « unis au corps de la pirogue par des ligatures[50] ». La largeur totale des deux coques et du pont pouvait atteindre 3 ou 4 mĂštres, un espace pontĂ© existant entre les deux coques[51]. Des huttes pouvaient ĂȘtre construites sur les ponts des catamarans, et un terme existe d'ailleurs en tahitien pour dĂ©signer une telle construction : farepora[49]. De nombreuses gravures du XIXe siĂšcle attestent d'ailleurs de ces superstructures. « Les vaisseaux les plus grands mesuraient une trentaine de mĂštres de long : la dimension du navire de Cook », mais il s'agissait apparemment d'un maximum, les coques Ă©tant faites d'un unique tronc d'arbre (du Calophyllum inophyllum, par exemple), la taille des catamarans hauturiers restait limitĂ©e par la taille des arbres de construction.

« Dix ou quinze de ces pirogues doubles pouvaient former une flotte puissante[50] », et la relation de voyage Stories of bank peninsula parle d'une flotte de 29 vaisseaux maoris « composés de vaisseaux spécialement adaptés aux voyages océaniques[51] ». Les ancres étaient de grosses pierres. Plus important encore est « l'armada rassemblée en mai 1774 à Tahiti pour attaquer l'ßle voisine de Mo'orea [...]. Cette « Invincible Armada » groupait cent soixante navires à double coque et autant de pirogues de ravitaillement[15] ».

En Nouvelle-ZĂ©lande tout au moins, les pirogues doubles de haute mer ont sans doute disparu vers le milieu du XIXe siĂšcle[51], sans doute concurrencĂ©es par les embarcations occidentales qui les rendaient obsolĂštes. Ailleurs dans le Pacifique, de nombreuses reconstitutions ont Ă©tĂ© construites depuis une trentaine d'annĂ©es (Hokule'a Ă  Hawaii, Takitumu et Te Au o Tonga aux Ăźles Cook...). Les pirogues simples et les praos, en particulier les plus petits, plus simples Ă  fabriquer, ont subsistĂ© beaucoup plus longtemps, pour les activitĂ©s de pĂȘche ou de dĂ©placements locaux, et peuvent encore ĂȘtre construits.

Finalement, l'expansion gĂ©ographique assez large des types d'embarcations sus-citĂ©s, de l'archipel Malais Ă  la PolynĂ©sie, et de la MicronĂ©sie Ă  la MĂ©lanĂ©sie, laisse entendre que les types d'embarcation dĂ©couverts par les Occidentaux sont assez anciens, mĂȘme si leur apparition exacte ne peut ĂȘtre prĂ©cisĂ©e.

Instrument de navigation micronésien indiquant les directions des vents, des vagues et des ßles, vers 1904
Carte polynĂ©sienne de navigation des Îles Marshall, avec reprĂ©sentation des vents, courants et Ăźles.

La navigation hauturiÚre a été pratiquée couramment par les Austronésiens, non seulement pour des voyages d'exploration, mais aussi pour des voyages de commerce au long cours, comme ceux qui reliaient la Micronésie et le Vanuatu[15]. La boussole ou le sextant étant inconnus, la navigation se faisait en fonction de diverses indications.

La premiÚre est la position du soleil, laquelle permet de repérer les points cardinaux : le soleil se lÚve à l'est, se couche à l'ouest et se trouve au sud à midi (si on se trouve dans l'hémisphÚre nord), ou au nord (si on se trouve dans l'hémisphÚre sud).

La nuit, les étoiles sont aussi un précieux repÚre. L'étoile polaire indique le nord dans l'hémisphÚre nord, tandis que la Croix du Sud indique le sud dans l'hémisphÚre sud. Pour les autres étoiles qui se déplacent dans le ciel, la compétence acquise du pilote et la prise en compte des saisons permet de se diriger de façon empirique.

Enfin, la houle comme les vents dominants, à condition d'en avoir une bonne connaissance, deviennent des repÚres de direction assez stables. Un grand nombre de langues océaniennes témoignent en effet de ce savoir ancien. Ainsi en rarotongien, raro désigne un vent qui souffle d'est en ouest (les alizés), tonga, un vent du nord, tonga opue un vent de direction sud-sud-est, et tokerau, un vent de direction nord-ouest.

En combinant ces différentes indications (position du soleil, étoiles, courants marins, vents dominants), les navigateurs austronésiens ont pu mener leurs expéditions de commerce ou d'exploration au grand large.

Approche des Ăźles

Vu la faible taille de certaines ßles, s'en approcher n'est pas suffisant, il faut encore les trouver précisément. Pour cette localisation « cabotiÚre » les navigateurs usaient d'une gamme variée de repÚres.

La prĂ©sence de certains types d'oiseaux de mer indique ainsi une terre Ă  proximitĂ©. Alors que certaines espĂšces peuvent s'Ă©loigner des terres pendant des jours, d'autres restent Ă  proximitĂ© des rivages. Ainsi, suivant l'espĂšce, on peut Ă©valuer la distance de la terre bien avant de l'apercevoir. De plus, le soir, certaines espĂšces reviennent Ă  terre aprĂšs avoir pĂȘchĂ© le poisson qui les nourrit. Il suffit alors de suivre la direction que leur vol indique pour trouver la terre.

La couleur de la mer trahit également la nature des fonds, et la diminution de la profondeur, par la modification de la couleur de l'océan qu'elle entraßne, peut indiquer la proximité d'une terre ; mais la remontée des fonds ne modifie pas seulement la couleur de l'eau, elle modifie également la houle (phénomÚne appelé fetch) et les courants.

L'approche de la terre est aussi marquée par la flottaison de débris végétaux, arrachés au rivage.

Enfin, dans certaines Ăźles, les Ă©tendues d'eau intĂ©rieures (lagons, en particulier) provoquent une Ă©vaporation particuliĂšre, laquelle entraĂźne la formation d'un nuage plus ou moins permanent, centrĂ© sur l'Ăźle et visible de trĂšs loin. Des Ăźles polynĂ©siennes ont d'ailleurs reçu des noms Ă©voquant ce phĂ©nomĂšne, comme Motu Aotea, l'« Ăźle du nuage blanc », en Nouvelle-ZĂ©lande, ou Aotearoa, « Long nuage blanc », pour la Nouvelle-ZĂ©lande elle-mĂȘme.

En jouant sur ces indications diversifiées, les navigateurs néolithiques austronésiens ont ainsi pu réussir l'approche des terres recherchées, aprÚs des jours ou des semaines de navigations hauturiÚres.

Voyages d'exploration, voyages de commerce et empires

La navigation océanique a été utilisée pour des voyages d'explorations et de peuplement, mais aussi, dans certaines zones de l'Océanie, pour des voyages commerciaux.

Les Ăźles les plus anciennement peuplĂ©es (Philippines et Insulinde) ont abondamment participĂ© Ă  des Ă©changes commerciaux incluant depuis le Moyen Âge, voire depuis l'AntiquitĂ©[52], l'Inde, le Moyen-Orient ou la Chine, mais ces archipels ne font pas partie de l'OcĂ©anie au sens strict.

L'Australie n'a participĂ© Ă  aucun rĂ©seau commercial austronĂ©sien discernable avant l'Ă©poque moderne, mĂȘme si la prĂ©sence des dingos atteste de certains contacts limitĂ©s avec l'extĂ©rieur. La Nouvelle-GuinĂ©e est globalement dans le mĂȘme cas, mĂȘme si certaines rĂ©gions cĂŽtiĂšres ont commercĂ© de façon rĂ©guliĂšre avec les Ăźles voisines de MĂ©lanĂ©sie, et parlent d'ailleurs aujourd'hui souvent des langues austronĂ©siennes et non papoues.

De façon plus locale, Papous et AborigĂšnes d'Australie ont cependant commercĂ© Ă  travers les Ăźles du dĂ©troit de Torres, oĂč leurs populations s'interpĂ©nĂštrent (certaines Ăźles sont de langues papoues, d'autres sont de langues aborigĂšnes, avec un vocabulaire austronĂ©sien[38] qui montre des contacts anciens).

Il est Ă©galement Ă  noter que des contacts assez rĂ©guliers se sont Ă©tablis entre pĂȘcheurs Macassans (ou Makassars) du Sud de l'IndonĂ©sie (Sulawesi) et aborigĂšnes de la Terre d'Arnhem, et ce Ă  compter du XVIIIe siĂšcle, voire peut-ĂȘtre du XVe siĂšcle[53].

Les ßles de l'Océanie proprement dites (Mélanésie, Micronésie et Polynésie) ont connu des situations différenciées. Les ßles les plus excentrées, comme la Nouvelle-Zélande ou l'ßle de Pùques, ne semblent pas avoir notablement participé à des réseaux commerciaux aprÚs leurs colonisations. Les ßles plus centrales ont participé à des réseaux locaux (au sein des archipels) ou plus généraux (entre les archipels), dont témoignent les traces archéologiques.

Mais plus encore que le commerce, les grandes flottes ocĂ©aniques ont permis la constitution d'empires. Ainsi, « le pouvoir de la monarchie de Tonga a atteint son apogĂ©e au XIIIe siĂšcle. À l'Ă©poque, les chefferies exerçaient une influence politique aussi loin que les Samoa »[54]. Cet empire, l'Empire Tu’i Tonga, centrĂ© sur « l'Ăźle de Tongatapu aboutit Ă  l'occupation progressive de la majoritĂ© des Ăźles de la PolynĂ©sie occidentale, avec l'imposition de gouverneurs tongiens et des nouveaux chefs »[55].

En PolynĂ©sie mĂȘme, « la tradition des voyages interinsulaires [en fait au-delĂ  des archipels] Ă©tait, semble-t-il, perdue au temps de Cook [fin XVIIIe siĂšcle] ; mais les connaissances gĂ©ographiques exprimĂ©es alors par un prĂȘtre des Ăźles de la SociĂ©tĂ© prouvent que leur souvenir Ă©tait encore vivant. Cook, lors de son premier voyage en 1769, prit Ă  son bord Tupaia, un prĂȘtre de Raiatea (Ăźles Sous-le-Vent). Bien qu'il n'ait lui-mĂȘme voyagĂ© qu'Ă  l'intĂ©rieur de l'archipel de la SociĂ©tĂ©, Tupaia fut capable de nommer cent trente Ăźles et d'en replacer soixante-quatorze sur une carte : Ă  l'ouest de la SociĂ©tĂ© le doute subsiste pour les Fidji, les Samoa et les Tonga mais Ă  l'est, on reconnaĂźt sĂ»rement, sur la « carte de Tupaia », une partie des Marquises et des Tuamotu. Tupaia ignorait Hawaii (alors inconnue de J. Cook), l'Ăźle de PĂąques et la Nouvelle-ZĂ©lande. Tout au long de ses voyages avec Cook, au grand Ă©tonnement de tous, Tupaia fut capable de dĂ©signer la direction de l'archipel de la SociĂ©tĂ©, mais il n'expliqua jamais comment il procĂ©dait »[15].

Peuplement de l'Océanie, faunes et flores

Le Taro, un tubercule comestible.

Le peuplement de l'Océanie n'a pas seulement été un mouvement humain. Il a aussi été un mouvement d'animaux et surtout de plantes, apportés par les colons, plus ou moins volontairement.

Les colons de la premiÚre vague n'ont pas eu d'influence notable. C'étaient en effet des chasseurs-cueilleurs qui n'avaient avec eux ni plantes, ni animaux domestiqués.

Les colons austronésiens de la seconde vague étaient par contre des éleveurs et des horticulteurs, et ont amené avec eux plantes et animaux. Beaucoup d'ßles du Pacifique, trÚs isolées, avaient une faune et une flore peu diversifiées. « Plus que d'atteindre les minuscules terres du Grand Océan, il était difficile d'y prospérer : elles étaient en effet dépourvues de presque tout. Ce sont bien les Polynésiens qui, en y transportant, sur dix mille kilomÚtres, plus de quatre-vingts plantes, les ont transformées en autant de « Nouvelle-CythÚre »[15] ». Mais leurs prédécesseurs austronésiens s'y étaient déjà employés, en « talentueux horticulteurs. Ils ont ainsi commencé à enrichir les pauvres ßles du sud-ouest du Pacifique, grùce aux végétaux transportés pendant des générations depuis l'Asie du Sud-Est et la Nouvelle-Guinée : ignames, aracées diverses, arbre à pain, canne à sucre[15] ». Introduites par les hommes au fil de leurs voyages, la grande majorité des plantes pré-européennes sont originaires d'Asie du Sud-Est : l'arbre à pain, le taro, le coco, l'igname (Dioscorea alata), le chùtaignier tahitien, le jambosier rouge, le pia[Note 3], la canne à sucre, la banane, la pomme cythÚre, le pandanus, l'épinard hawaïen, le bancoulier, le taro géant[56].

Avec les plantes sont arrivés également des animaux, comme les poulets, un autre animal originaire du sud-est asiatique, avec les premiers mammifÚres. En effet, « il n'y a pas de mammifÚre autochtone en Polynésie. Tous ont été introduits volontairement ou non par l'homme. Le chien, le porc furent amenés par les premiers Polynésiens au cours de leurs migrations avec, dans le fond de leurs pirogues, le rat »[57].

Certaines introductions auront des effets nĂ©gatifs. C'est ainsi que le dingo, introduit en Australie il y a 3 500 Ă  4 000 ans, a eu un impact semble-t-il nĂ©faste Ă  certains animaux australiens (comme ses concurrents potentiels, le thylacine (loup marsupial)[Note 4] et le diable de Tasmanie), qu'il aurait contribuĂ© Ă  faire rĂ©gresser, voire disparaĂźtre.

Localisation des ßles Cook, en Polynésie centrale, avec les traces des premiÚres patates douces.

Si la quasi-totalitĂ© des plantes et animaux apportĂ©s par les AustronĂ©siens viennent logiquement de leur rĂ©gion d'origine, l'Asie du Sud-Est[56], il existe une exception, la patate douce. Celle-ci est nettement d'origine sud-amĂ©ricaine ou centre-amĂ©ricaine[43]. Pourtant, « des restes carbonisĂ©s de tubercule [...] ont [...] Ă©tĂ© dĂ©couverts dans un sol d'habitat datĂ© du Xe siĂšcle Ă  Mangaia (Ăźles Cook)[15] », et Ă  l'arrivĂ©e des Occidentaux, le tubercule Ă©tait un aliment trĂšs rĂ©pandu Ă  travers toute la PolynĂ©sie[56]. Cette exception atteste que de façon ancienne (avant mĂȘme l'an mil), les navigateurs polynĂ©siens ont touchĂ© l'AmĂ©rique du Sud et en ont ramenĂ© la patate douce.

Théories abandonnées

La question du peuplement de l'Océanie a suscité dÚs la fin du XVIIIe siÚcle un certain nombre de théories, aujourd'hui abandonnées.

Le continent englouti

L'une des premiÚres explications données pour expliquer le peuplement de l'Océanie fut celle de l'existence d'un continent englouti, la « Pacifide », pendant mythique de l'Atlantide. Selon cette thÚse, les Océaniens seraient les descendants des habitants de ce continent aujourd'hui disparu duquel il ne subsisterait que quelques sommets émergés : les ßles du Pacifique. Cette théorie est formulée pour la premiÚre fois par le naturaliste de la troisiÚme circumnavigation de James Cook, James Forster. Elle est par la suite reprise dans l'ouvrage du belgo-français Jacques-Antoine Moerenhout Voyage aux ßles du grand océan (1837)[58].

AprĂšs 1926, le colonel James Churchward la popularise sous une forme et un nom diffĂ©rents dans un ouvrage intitulĂ© Le Continent perdu de Mu[59], dans lequel ce militaire excentrique tente mĂȘme de cartographier ce continent imaginaire qu'il a affublĂ© d'un nom polynĂ©sien : Mu Ra Roa (mu : variĂ©tĂ© de poisson ; ra : dĂ©ictique qui exprime l'Ă©loignement dans le temps ; roa : grand). Il est en effet frĂ©quent en PolynĂ©sie de donner des noms de poissons Ă  des Ăźles (par exemple Te ika a Maui, nom māori pour dĂ©signer l'Île du Nord de Nouvelle-ZĂ©lande). L'ouvrage connaĂźtra un tel succĂšs de vente que l'auteur en publiera deux suites, Ă©galement traduites en français : Les Enfants de Mu, et L'Univers secret de Mu[60].

Le mythe de la tribu perdue d’IsraĂ«l

Parmi les hypothĂšses du XIXe siĂšcle sur le peuplement de la rĂ©gion, on trouve celle de « la tribu perdue d'IsraĂ«l ». On la retrouve par exemple chez le rĂ©vĂ©rend Richard Taylor dans un ouvrage intitulĂ© Te Ika a Maui, or New Zealand and its Inhabitants (1855), ou encore chez le Britannique Godfrey Charles Mundy, qui sĂ©journa quelques mois en Nouvelle-ZĂ©lande dans les annĂ©es 1840. Celui-ci Ă©crit : « On dit que beaucoup de leurs coutumes, civiles et religieuses correspondent Ă  un degrĂ© remarquable avec celles des Juifs. Les traits du visage de nombreux Māori ont une forte ressemblance avec ceux de l’ancienne race, le mĂȘme Ɠil exorbitĂ© et brillant, le mĂȘme nez Ă  la fois grossier et aquilin, et la mĂȘme bouche fine et sensuelle. (...) Les Māori sont-ils descendants d’une des tribus perdues d’IsraĂ«l[61]? ». On retrouve dans cette description tous les archĂ©types de l'imagerie traditionnelle sur les Juifs, le « nez aquilin », « l’Ɠil exorbitĂ© et brillant », etc.

Toutefois, ce mythe fut Ă©galement revendiquĂ© par les Maori eux-mĂȘmes au travers du mouvement syncrĂ©tique Te Nakahi dont les leaders tel que Papahurihia plus tard connu sous le nom de Te Atua Wera ou encore Wero se disaient descendre de MoĂŻse. SignalĂ© une premiĂšre fois dans la Bay of Islands en juillet 1833 puis plus tard Ă  Hokianga (extrĂȘme Nord de la Nouvelle-ZĂ©lande), la naissance du Te Nakahi coĂŻncide avec la multiplication des premiers baptĂȘmes māori.

MĂ©langeant des prĂ©ceptes de l’Ancien Testament (respect du Chabbat juif[62]) et des rites ancestraux māori, ses adeptes voyaient dans cette filiation aux Hurai (Juifs en māori), l’affirmation d’une identitĂ© mise Ă  mal par les missions. Ce culte a par la suite Ă©galement influencĂ© de maniĂšre prĂ©pondĂ©rante la rĂ©volte de Hone Heke dans le nord du pays et le mouvement royaliste māori de la dĂ©cennie 1850, le premier roi māori Potatau Te Wherowhero s’affirmant descendre des derniers rois d’IsraĂ«l.

L’origine indo-europĂ©enne des OcĂ©aniens

Une autre grande hypothĂšse sur l’origine des PolynĂ©siens (on s’intĂ©resse Ă  l’époque assez peu aux MĂ©lanĂ©siens) apparaĂźt en 1885. Elle est l’Ɠuvre d’Abraham Fornander, qui postule l’origine indo-europĂ©enne des PolynĂ©siens.

Dans le volume 3 de Account of the Polynesian Race, consacrĂ© Ă  ce que l’on appelle alors la philologie, autrement dit l’étude des langues, il tente de dĂ©montrer l’existence de coĂŻncidences phonĂ©tiques et syntaxiques entre les langues polynĂ©siennes et les langues indo-europĂ©ennes.

Nous sommes alors Ă  l’apogĂ©e de la recherche indo-europĂ©enne. La mĂȘme annĂ©e 1885 paraĂźt un autre ouvrage intitulĂ© Aryan Maori[63] dans lequel l'auteur Edouard Tregear se veut encore plus prĂ©cis dans la dĂ©monstration. Selon lui, une population aryenne installĂ©e entre la mer Caspienne et le versant nord de l’Himalaya se serait il y a 4 000 ans scindĂ©e en deux groupes. L’un serait parti vers l’ouest pour s’installer en Europe de l'Ouest, l’autre vers le Sud via la Perse et l’Inde. De lĂ , certains d’entre eux auraient continuĂ© leur chemin plus Ă  l’est vers l’Asie du Sud-Est puis les Ăźles du Pacifique[64]. Tregear souhaite dĂ©montrer une origine commune entre les colons britanniques et les populations maori. Son travail a Ă©tĂ© fortement critiquĂ© dĂšs sa publication, pour la faiblesse des arguments invoquĂ©s, puis dans les annĂ©es 1970 comme Ă©tant le reflet d'une idĂ©ologie ethnocentriste et colonialiste prĂ©sentant les PolynĂ©siens comme des « sauvages blancs » pouvant facilement ĂȘtre assimilĂ©s dans la culture occidentale[65].

Peuplement américain

Le Kon-Tiki au Kon-Tiki Museum Ă  Oslo.

Dans les années 1950, un jeune doctorant norvégien, Thor Heyerdahl, postule une origine amérindienne des Polynésiens[66]. Il appuie sa théorie sur un certain nombre de points :

  • Il y a tout d’abord des raisons d’ordre climatique. Il Ă©tait pour ces voyageurs plus simple de suivre les vents dominants qui dans cette zone soufflent d’est en ouest, que d’aller Ă  leur encontre comme doivent le faire des navigateurs venant d’Asie.
  • Un certain nombre de donnĂ©es archĂ©ologiques semblent Ă©galement lui donner Ă  premiĂšre vue raison. On a ainsi retrouvĂ© sur des sites sud-amĂ©ricains des outillages lithiques qui rappellent ceux des OcĂ©aniens.
  • Il y a enfin la patate douce que l’on retrouve dans tout le Pacifique et dont l’ethnobotanique a dĂ©montrĂ© l'origine amĂ©ricaine.

Heyerdahl s'appuie également sur des traditions orales des populations d'Amérique et de Polynésie.

Heyerdahl et cinq équipiers, parmi lesquels Bengt Danielsson, tentent de rallier Tahiti à partir du Pérou sur le radeau Kon-Tiki, afin de démontrer que les radeaux incas, construits à partir balsa, bois poreux, sont capables d'affronter la haute mer et d'effectuer une traversée de plusieurs milliers de milles nautiques. A peine à mi-chemin, le balsa était tellement saturé d'eau qu'un morceau, détaché par l'équipage d'une partie immergée, coulait. L'utilisation du balsa pour de tels voyages n'est pas sans risque (L'Expédition du Kon Tiki, chapitre IV, « les troncs s'imprÚgnent d'eau »). L'expédition du Kon-Tiki parvient difficilement à Raroia dans les ßles Tuamotu.

Aujourd'hui tout le monde s’accorde sur le fait qu'il y a eu des contacts entre les OcĂ©aniens et les populations amĂ©rindiennes du continent sud-amĂ©ricain (prouvĂ©s par la prĂ©sence de la patate douce amĂ©ricaine en PolynĂ©sie[15] (voire par celle de poulets polynĂ©siens en AmĂ©rique du Sud si cette dĂ©couverte de 2007 est dĂ©finitivement confirmĂ©e[44]), mais personne ne remet plus en cause l'origine asiatique des populations du Pacifique et de la MĂ©lanĂ©sie, ce que prouvent nettement la linguistique, la gĂ©nĂ©tique des populations et l'ethnobotanique modernes.

Il est donc aujourd'hui plutÎt supposé que les traces de contacts préhistoriques ont été laissées par des navigateurs polynésiens en Amérique du Sud, et non par des Sud-américains en Océanie.

Annexes

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article: ouvrage ayant servi Ă  la rĂ©daction de cet article

Ouvrages généraux

dont une bonne synthÚse sur L'intervention des missionnaires (en Océanie), pp. 161-206.
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  • Jean-Christophe Galipaud et Ian Lilley (sous la direction de), Le Pacifique, de 50000 Ă  2000 avant le prĂ©sent : Actes du Colloque de 1996, IRD,
  • Éric Conte, Tereraa : voyages et peuplement des Ăźles du Pacifique, Tahiti, Éditions Polymages-Scoop, , 43 p. (ISBN 2-909790-04-5)
  • Pierre-Yves Toullelan et Bernard Gille, De la ConquĂȘte Ă  l'exode : histoire des OcĂ©aniens et de leurs migrations dans le Pacifique, t. 1, Papeete, Au Vent des Ăźles, , 344 p. (ISBN 2-909790-59-2, prĂ©sentation en ligne)
  • Patrick Vinton Kirch, « La colonisation du Pacfique », La Recherche, vol. 21, no 225,‎
  • Jean-Christophe Galipaud et Ian Lilley, Collection Colloques et SĂ©minaires,, Le Pacifique de 5000 Ă  2000 avant le prĂ©sent : supplĂ©ments Ă  l'histoire d'une colonisation (actes du colloque Vanuatu, 31 juillet-6 aoĂ»t 1996), Paris, ORSTOM, coll. « colloques et sĂ©minaires »,

Austronésiens

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Lapita

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  • (en) G.R. Clark, A. Anderson et T. Sorovi-Vunidilo, The archaeology of Lapita dispersal in Oceania, Pandanus Books, , 224 p. (ISBN 978-1-74076-010-2)
  • Arnaud Noury, Le Lapita : À l'origine des sociĂ©tĂ©s d'OcĂ©anie, Paris, Lulu Eds,
  • Arnaud Noury et Jean-Christophe Galipaud, Les lapita, nomades du Pacifique, Marseille, IRD Editions, , 127 p. (ISBN 978-2-7099-1716-2, lire en ligne)
  • Arnaud Noury, Le Reflet de l'Ăąme lapita, archĂ©ologie du lapita en OcĂ©anie, t. 1 : Essai d'InterprĂ©tation des DĂ©cors des Poteries Lapita en MĂ©lanesie et PolynĂ©sie Occidentale entre 3300 et 2700 bp, Versailles, , 120 p.
  • Christophe Sand, Lapita : collection de poteries du site de FouĂ©, NoumĂ©a, DĂ©partement ArchĂ©ologie, Service territorial des musĂ©es et du patrimoine,

Polynésie

Autres

  • (en) Robert A. Blust, The Proto-Oceanic palatals, Wellington, Nouvelle-ZĂ©lande, MĂ©moire pour la Polynesian society, (prĂ©sentation en ligne)
  • Jean Neyret, Pirogues ocĂ©aniennes, Amis du MusĂ©e de la Marine,
  • Christophe Sand et Patrick Vinton Kirch, L'ExpĂ©dition archĂ©ologique d'Edward W. Gifford et Richard Shutler Jr en Nouvelle-CalĂ©donie au cours de l'annĂ©e 1952, NoumĂ©a, DĂ©partement archĂ©ologie, Service des musĂ©es et du patrimoine de Nouvelle-CalĂ©donie,

GĂ©ographie

Populations

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Le dĂ©coupage de l'OcĂ©anie en trois rĂ©gions historiques est de nos jours remis en cause par certains chercheurs qui ne lui trouvent aucun caractĂšre pertinent et pour qui les concepts d'OcĂ©anie proche et d'OcĂ©anie Ă©loignĂ©e devraient ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©s. (TcherkĂ©zoff et al. 2008)
  2. Quelques auteurs se posent la question d'un apparentement linguistique direct entre le fidjien oriental et les langues polynésiennes, penchant plutÎt pour une ressemblance de type aréale liée à des influences tongiennes plus tardives à partir du Xe siÚcle.
  3. Appelé également le manioc polynésien
  4. The Thylacine Museum conclut que le dingo a peut-ĂȘtre jouĂ© un rĂŽle dans la disparition de l'animal d'Australie, mais sans qu'une certitude soit possible.

Références

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  9. Ingman et Gyllesten donnent en 2003, Ă  la suite de l'analyse de l'ADN mitochondrial, une estimation du peuplement de l'Australie entre -40 000 et - 70 000 ans. Voir Ingman et Gyllesten, « Mitochondrial genome variation and evolutionary history of Australian and New Guinean aborigines », article publiĂ© dans Genome Research (13(7): 1600-6). CitĂ© dans « The Australian Aboriginal People: Dating the Colonization of Australia », un article de Tressa Jamison publiĂ© sur Biology @ Iowa State, un site de l'universitĂ© d'État de l'Iowa.
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  11. (en) Corey J. A. Bradshaw, Kasih Norman, Sean Ulm et al., Stochastic models support rapid peopling of Late Pleistocene Sahul, Nature Communications, volume 12, Article numéro: 2440, 29 avril 2021, doi.org/10.1038/s41467-021-21551-3
  12. The Original Australians: Story of the Aboriginal People [Google books], pages 178 à 181, Joséphine Flood, Allen & Unwin, 2006, (ISBN 1-74114-872-3).
  13. Barbara Ann Kipfer, Encyclopedic Dictionary of Archaeology, Ă©ditions Springer, 2000, (ISBN 0-306-46158-7), page 584.
  14. Australian Bureau of Statistics, Aboriginal occupation.
  15. « Polynésiens et Océanautes, le peuplement de l'Océanie », par Michel Orliac, Chercheur au CNRS, un article publié en 2000, reproduit sur le site Clio.fr.
  16. Environ 12 000 ans pour la Tasmanie. Voir Australian Bureau of Statistics, Aboriginal occupation.
  17. huit mille ans pour la rupture entre l'Australie et la Nouvelle-Guinée pour Georgi Hudjashov, Toomas Kivisild et al. dans « Revealing the prehistoric settlement of Australia by Y chromosome and mtDNA analysis », dans la revue The Proceedings of the National Academy of Sciences du 11 mai 2007. Mais 6 000 à 8 000 ans pour d'autres auteurs : voir The Original Australians: Story of the Aboriginal People [Google books], page 175, Joséphine Flood, Allen & Unwin, 2006, (ISBN 1-74114-872-3).
  18. « Ancien site agricole de Kuk », inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2008. Présentation sur le site de l'UNESCO. Consulté le 03/01/2009.
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  25. Matthew Spriggs,Chapter 6. The Lapita Culture and Austronesian Prehistory in Oceania - An Outline of Archaeological Prehistory.
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  29. « Ethnologue: Languages of the World, 15th edition »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ), 2005, Raymond G. Gordon Jr. editor, (ISBN 1-55671-159-X), voir l'arbre des langues Barito sur la version en ligne du livre, selon le classement des auteurs.
  30. « Ethnologue: Languages of the World, 15th edition »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ), 2005, Raymond G. Gordon Jr. editor, (ISBN 1-55671-159-X), voir l'arbre des langues malayo-polynĂ©sienne du sous groupe centre-est sur la version en ligne du livre, selon le classement des auteurs.
  31. « Ethnologue: Languages of the World, 15th edition »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ), 2005, Raymond G. Gordon Jr. editor, (ISBN 1-55671-159-X), voir l'arbre des langues malayo-polynĂ©sienne du sous groupe fidjien-polynĂ©sien sur la version en ligne du livre, selon le classement des auteurs.
  32. Une Ă©tude de 1983 analysant l'ADN de 2 400 personnes dans les Îles Salomon a montrĂ© des marqueurs diffĂ©renciant clairement les exclaves polynĂ©siennes des autres Ăźles. Sur les quatre Ăźles Ă©tudiĂ©es, Anuta avait la population la plus distincte gĂ©nĂ©tiquement, suivie de Rennell, de Bellona puis de Tikopia, l'influence mĂ©lanĂ©sienne Ă©tant plus marquĂ©e dans cette derniĂšre - (en) Hawkins, B.R.; Kirk, R.L.; Bhatia, K.; Brown, P.; Garruto, R.M.; Gajdusek, D.C., « A population genetic study of the Banks and Torres Islands (Vanuatu) and of the Santa Cruz Islands and Polynesian Outliers (Solomon Islands) », American Journal of Physical Anthropology, vol. 62,‎ , p. 343-61 (lire en ligne). Quant au type physique des locuteurs du Faga-UvĂ©a (une langue polynĂ©sienne) de l'Ăźle d'OuvĂ©a (Nouvelle-CalĂ©donie), il est typiquement kanak (mĂ©lanĂ©sien)
  33. Serge Tcherkézoff, Polynésie-Mélanésie : l'invention française des races et des régions de l'Océanie, XVIe-XXe siÚcles, Pirae (Polynésie française), Au vent des ßles, , 376 p. (ISBN 978-2-915654-52-3 et 2-915654-52-2)
  34. Kirch et Green 2001, p. 77-79
  35. Dennis Monnerie, « Quels changements de paradigmes pour les Ă©tudes ocĂ©anistes ? », Journal de la SociĂ©tĂ© des OcĂ©anistes,‎ (lire en ligne)
  36. Gibbons, Ann, "First Polynesians launched from East Asia to settle Pacific", Science, 07 Oct 2016: Vol. 354, Issue 6308, pp. 24-25 DOI: 10.1126/science.354.6308.24
  37. Lire Ă  ce sujet : Melanesian Origin of Polynesian, Manfred Kayser, Silke Brauer, Gunter Weiss, Peter A. Underhill, Lutz Roewer, Wulf Schiefenhövel, Mark Stoneking, Current Biology, 2000, volume 10, pages 1237 « http://hpgl.stanford.edu/publications/CB_2000_v10_p1237.pdf »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le )
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