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Sahul

Sahul est le nom du plateau continental dont les parties Ă©mergĂ©es sont aujourd'hui l’Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-GuinĂ©e. Le terme, autrefois utilisĂ© pour dĂ©signer seulement les parties immergĂ©es, sert dĂ©sormais pour dĂ©signer l'ensemble continental Ă©mergĂ© il y a plus de 10 000 ans (fin de la dernière pĂ©riode glaciaire), lorsque le niveau de la mer Ă©tait de plus de 100 m plus bas et que la majoritĂ© de ce plateau Ă©tait alors Ă©mergĂ© (Australie, Tasmanie et Nouvelle-GuinĂ©e rĂ©unies par des ponts terrestres), formant un seul continent nommĂ© Sahul[1].

Étendue probable du Sahul vers le 20e millénaire AP (le niveau de la mer était alors plus bas de 150 m).
Répartition des langues austronésiennes.
Langages malayo-polynésiens en Insulinde.

Écozones

Ce plateau est séparé du plateau du sud-est asiatique nommé Sunda par des mers ou des détroits profonds. Ceux-ci délimitent une zone intermédiaire, la Wallacea, et surtout la ligne Wallace, ligne pratiquement infranchissable à la plupart des espèces animales terrestres, ce qui explique les profondes différences entre les deux écozones de chaque côté de cette ligne : écozone indomalaise côté Sunda, et écozone australasienne côté Sahul. Le Sahul s'identifie à une grande partie de l'écozone australasienne (qui inclut aussi la Wallacea et la Nouvelle-Zélande), qui comprend des mammifères marsupiaux comme le kangourou et le koala, ou des monotrèmes comme l'ornithorynque, alors que l'écozone indomalaise comprend des mammifères placentaires.

Peuplement par l'ĂŞtre humain

Première arrivée de Sapiens et / ou d'Erectus

Les données archéologiques et génétiques suggèrent que les premiers hommes ont atteint Sahul (aujourd'hui la Nouvelle-Guinée et l'Australie) il y a au moins 55 000 ans[2]. L'absence de continuité territoriale entre l'Asie et la Nouvelle-Guinée ou l'Australie pose le problème des modalités de colonisation de la zone par l'être humain.

Colonisation du continent

Les fouilles archĂ©ologiques attestent d'une prĂ©sence humaine vers 40 000 ans avant le prĂ©sent au nord-ouest de cet ensemble continental, ce qui laisse supposer que les hominidĂ©s devaient dĂ©jĂ  utiliser Ă  l'Ă©poque des embarcations maritimes afin de franchir la ligne Wallace puis la mer de Timor depuis les Ă®les indonĂ©siennes. L'ensemble des fouilles atteste du passage d’Homo sapiens mais aussi peut-ĂŞtre d’Homo erectus. Cependant la majoritĂ© des terres du plateau continental Ă©tant Ă  l'air libre et non submergĂ©es entre 40 000 et 10 000 ans AP ; cette configuration semble avoir favorisĂ© la propagation de l'homme sur ce nouveau continent : la mer d'Arafura et le dĂ©troit de Torrès entre la Nouvelle-GuinĂ©e et l'Australie Ă©tant Ă  sec, les langues de terre alors Ă©mergĂ©es ont agi comme des ponts terrestres pour permettre Ă  l'homme de peupler l'Australie actuelle. Le mĂŞme phĂ©nomène se produisit entre l'Australie et la Tasmanie au sud, le dĂ©troit de Bass Ă©tant lui aussi Ă  sec durant cette pĂ©riode. Il n'est pas improbable que ces ponts furent tour Ă  tour ouverts ou fermĂ©s plusieurs fois au cours des millĂ©naires.

Groupes de peuplement

Les analyses génétiques permettent de formuler l'hypothèse de l'arrivée de deux groupes préhistoriques à Sahul dans la même grande fenêtre temporelle (située entre 50 000 et 65 000 ans avant le présent), chacun portant un ensemble différent de lignées maternelles et s'installant séparément dans le nord et le sud du Sahul. Une solide structure géographique dans le nord du Sahul reste visible aujourd'hui, indiquant une dispersion limitée dans le temps malgré des changements climatiques, culturels et historiques majeurs[2].

Après une période d'isolement de près de 20 000 ans après le peuplement initial, les changements environnementaux postérieurs au dernier maximum glaciaire ont stimulé la diversification des lignées d'ADN mitochondrial et de plus grandes interactions à l'intérieur et au-delà du nord du Sahul, vers le sud du Sahul, la Wallacea et au-delà. Plus tard, lors de l'Holocène, les populations de la Nouvelle-Guinée, contrairement à celles de l'Australie, ont participé aux premières interactions avec les populations asiatiques entrantes de l'Asie du Sud-Est insulaire et se poursuivant en Océanie[2].

Immersion du Sahul

Vers 10 000 ans AP commence la pĂ©riode de l'Holocène caractĂ©risĂ©e par un rĂ©chauffement global et la fonte des inlandsis polaires. Le niveau de la mer monte progressivement durant les millĂ©naires suivants jusqu'au niveau actuel. Les mers et dĂ©troits du plateau continental sont peu Ă  peu immergĂ©s, ne laissant dĂ©passer de Sahul que la Nouvelle-GuinĂ©e, l'Australie et la Tasmanie.

Notes et références

  1. Ce nom provient d'une dénomination locale de récifs australo-indonésiens.
  2. (en) Nicole Pedro et al., Papuan mitochondrial genomes and the settlement of Sahul, Journal of Human Genetics, 1er juin 2020

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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