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Kalimantan

Kalimantan est la partie indonésienne de l'île de Bornéo, environ 73 % de la superficie de l'île.

Kalimantan est la partie indonésienne de l'île de Bornéo, au centre-ouest de la carte.

Toponymie

Le mot Kalimantan est emprunté à l'indonésien, langue dans laquelle il désigne l'ensemble de l'île de Bornéo. Il dérive du sanskrit Kalamanthana (« île au climat brûlant »), composé de kal[a] (« temps, saison, période ») et manthan[a] (« tourner, bouillir, brûler »)[1].

Divisions administratives

Kalimantan est divisée en cinq provinces.

Carte de Bornéo. Les cinq provinces de Kalimantan sont indiquées en jaune clair.
Superficie et démographie (2019[2] - [3] - [4] - [5]) des cinq provinces de Kalimantan
Province Capitale Superficie
(km2)
Population
(hab.)
Densité
(hab./km2)
Kalimantan Timur
(Kalimantan oriental)
Samarinda 129 066 3 619 700 28,0
Kalimantan Barat
(Kalimantan occidental)
Pontianak 147 307 5 045 700 34,3
Kalimantan Selatan
(Kalimantan du Sud)
Banjarmasin 43 546 4 216 300 96,8
Kalimantan Tengah
(Kalimantan central)
Palangka Raya 153 564 2 649 800 17,3
Kalimantan Utara
(Kalimantan du Nord)
Tanjung Selor 71 177 695 600 9,8
Total 544 660 16 227 100 29,8

GĂ©ographie humaine

Il y a 5 000 ans, des habitants du littoral de la Chine du sud commencent Ă  traverser le dĂ©troit pour s'installer Ă  TaĂŻwan. Vers , des migrations ont lieu de TaĂŻwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientĂ´t des Philippines vers CĂ©lèbes et Timor et de lĂ , les autres Ă®les de l'archipel indonĂ©sien. Vers , un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-GuinĂ©e et au-delĂ , les Ă®les du Pacifique. Les AustronĂ©siens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanitĂ©.

Les habitants de Bornéo sont issus de ces migrations. On a tendance à les répartir en deux grandes catégories : ceux qui peuplent le littoral et ceux qui habitent l'intérieur.

Dans les zones côtières, on trouve les Malais (orang Melayu), qui se distinguent eux-mêmes localement par de fortes particularités. Outre la langue malaise, les Malais se distinguent surtout par l'adhésion à l'islam. Cela dit, nombre de Malais descendent en fait de Dayaks islamisés, qui se sont ensuite mêlés à des immigrants d'autres îles de l'archipel comme Java, Sumatra ou Célèbes. Cette identification à l'islam permet également à ces Malais de se différencier (et parfois de s'opposer) des Indonésiens d'origine chinoise, qui contrôlent une partie importante des activités économiques de la région.

À l'intérieur des terres, on trouve les peuples dayaks (constitués de plusieurs dizaines d'ethnies différentes) qui continuent à pratiquer les langues et les cultures d'origines de leurs ancêtres, quoiqu'ayant adopté différents éléments extérieurs, dont le christianisme.

Histoire

Préhistoire

Probablement habitée dès le Paléolithique inférieur, l'île possède l'un des gisements préhistoriques les plus importants de cette région.

En 2000, l'universitĂ© de Leicester a lancĂ© le « Niah Cave Project », destinĂ© Ă  permettre aux archĂ©ologues de rĂ©examiner la stratigraphie du site archĂ©ologique le plus cĂ©lèbre d'Asie du Sud-Est, les grottes de Niah dans les forĂŞts cĂ´tières de Sarawak. Dans les annĂ©es 1950 et 1960, deux Anglais, Tom et Barbara Harrisson, y avaient menĂ© des premières excavations. Parmi leurs dĂ©couvertes se trouvait notamment un crâne humain que le radiocarbone a datĂ© d'environ 40 000 ans. Il s'agissait des plus anciennes traces de prĂ©sence humaine Ă  BornĂ©o, bien antĂ©rieure Ă  l'arrivĂ©e des AustronĂ©siens. Les Harrisson pensaient que le site avait Ă©tĂ© occupĂ© sans interruption jusqu'Ă  nos jours. Toutefois, leurs excavations n'avaient pas fait l'objet d'un inventaire systĂ©matique, et de grandes incertitudes demeuraient sur leurs rĂ©sultats.

Les trois premières campagnes (, et ) apportent des éléments importants pour la connaissance de l'histoire du peuplement de l'Asie du Sud-Est, en particulier sur la date de l'arrivée de l'homme moderne à Bornéo en route pour l'Australie.

Par ailleurs, plusieurs grottes ornĂ©es de peintures rupestres (empreintes de mains en nĂ©gatif, bovidĂ©s, cerfs et quelques reprĂ©sentations anthropomorphiques) ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans l'est de Kalimantan ; ces peintures, datĂ©es approximativement de 20 000 ans avant l'ère chrĂ©tienne et prĂ©sentant des analogies formelles avec l'art rupestre ancien des aborigènes d'Australie, pourraient modifier les thĂ©ories jusqu'Ă  prĂ©sent admises sur la chronologie du peuplement de l'Asie du Sud-Est, en montrant que l'influence prĂ©-austronĂ©sienne s'est Ă©tendue beaucoup plus Ă  l'ouest qu'on ne pensait.

Quoi qu'il en soit, il y a 5 000 ans (), des habitants du littoral de la Chine du sud commencent Ă  traverser le dĂ©troit pour s'installer Ă  TaĂŻwan. Vers , des migrations ont lieu de TaĂŻwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientĂ´t des Philippines vers CĂ©lèbes et Timor et de lĂ , les autres Ă®les de l'archipel indonĂ©sien, dont BornĂ©o.

PĂ©riode classique

C'est Ă  BornĂ©o qu'on a trouvĂ© les plus anciennes inscriptions d'IndonĂ©sie connues Ă  ce jour, dans la rĂ©gion de Kutai dans la province de Kalimantan oriental. Écrites en alphabet pallava, elles figurent sur quatre poteaux sacrificiels de pierre (appelĂ©s yupa en sanscrit) qu'on a datĂ©s des environs de 400 apr. J.-C. Elles louent la gĂ©nĂ©rositĂ© du roi Mulawarman, fils d'Aswawarman, envers les brahmanes. On n'a plus de trace dans cette rĂ©gion pour les 1 000 annĂ©es qui suivent.

Les noms de Banjarmasin (Kalimantan du Sud) et Kutai sont attestés dès le XIVe siècle apr. J.-C. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, les mentionne parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les « contrées tributaires » étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.

Arrivée des Européens

En 1606, la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou « Compagnie néerlandaise des Indes orientales ») ouvre un comptoir à Banjarmasin. Dans les années 1620, le sultan Agung de Mataram à Java veut attaquer Banjarmasin et demande le soutien naval de la VOC, qui le lui refuse. Banjarmasin deviendra finalement vassal de Mataram mais s'en affranchira en 1659.

En 1733, une flotte de pirates Bugis attaque sans succès Banjarmasin. Le déclin de la VOC à la fin du XVIIIe siècle permet une renaissance des réseaux commerciaux asiatiques, musulmans et chinois, favorisant le développement de Banjarmasin.

En 1800, le gouvernement néerlandais reprend les actifs de la VOC, déclarée en faillite. À partir de 1815, les Néerlandais combattent les "pirates malais" qui pillent notamment les côtes de Java. Ces campagnes servent de prétexte à attaquer les sultanats malais, dont Banjarmasin. Entre 1817 et 1821, le sultan de Banjarmasin doit céder des territoires aux Néerlandais, qui commencent à y exploiter des mines de charbon en 1846.

Dans les années 1840, un aventurier anglais, James Brooke, se met au service du sultan de Brunei dans le nord de Bornéo, objet d'attaques de pirates et de rébellions de populations de l'intérieur. Les Néerlandais y voient une menace pour leurs propres visées expansionnistes à Bornéo. Ils signent des traités avec les différents États de la côte, dont le sultanat de Pontianak. Cet intérêt néerlandais pour la région se heurte à la résistance des kongsi chinoises qui contrôlent les mines d'or de l'intérieur.

L'expansion de Pontianak, avec l'appui des Néerlandais, est marquée par la prise de Sambas dans le nord aux Bugis et la destruction du royaume de Sukadana dans le sud. Pontianak est en concurrence avec l'État pirate de Sambas pour le contrôle des habitants de l'amont des fleuves et des entreprises chinoises (kongsi) qui exploitent les mines d'or et de diamants. Puis les Néerlandais se retirent de Pontianak.

Langues

Langues de Kalimantan (source : ethnologue.com)

Littérature

Kalimantan est le pays de Joseph Conrad, dont de nombreux romans : La folie Almayer, Un paria des îles, Lord Jim et d'autres se passent sur cette partie de Bornéo.

Notes et références

  1. (en) « archi pelago fastfact » (consulté le ).
  2. (en) « Department of Economic Planning and Statistics - Population », sur www.deps.gov.bn (consulté le )
  3. (en) « Badan Pusat Statistik », sur www.bps.go.id (consulté le )
  4. (en) « Sarawak », sur www.dosm.gov.my (consulté le )
  5. (en) « Sabah », sur www.dosm.gov.my (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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