Liste des figures de style
Les figures de style ont, depuis les débuts de l'art oratoire et de la rhétorique, fait l'objet d'un débat de classification. En raison de leur diversité, qui s'exprime notamment dans la multiplicité de leurs dénominations, aucun classement exhaustif n'a abouti, hormis ceux présentés dans des traités stylistiques, anciens ou modernes.
Une liste exhaustive des figures de style regroupe une grande partie des procédés (162 entrées, sans compter les synonymes et variantes) classées selon une grille multicritères élaborée par la linguistique moderne, notamment par l'école de Liège dans sa Rhétorique générale.
Figures de style
Les recherches modernes ont conduit à un renouveau des figures de rhétorique, au sein de domaines autres que ceux du discours ou de la littérature. Ce renouveau est notamment permis par la publication de dictionnaires donnant accès aux inventaires rhétoriques existant depuis César Chesneau Dumarsais ou Pierre Fontanier.
Henri Morier, professeur d’histoire de la Langue française à l'Université de Genève, fondateur du Centre de Poétique, réalise ainsi avec son Dictionnaire de poétique et de rhétorique l'ambition de mettre à disposition de tous les procédés rhétoriques. Il exhume notamment des figures disparues et tente de définir chaque procédé en les exemplifiant au moyen d'illustrations littéraires mais aussi provenant de la vie quotidienne, de la publicité, ou des médias.
Georges Molinié et Michèle Acquien, dans leur Dictionnaire de rhétorique et de poétique, élaborent également une lexicographie des lieux rhétoriques et des figures associées, en ne perdant jamais de vue la dimension communicationnelle de ceux-ci. Un autre dictionnaire de référence très complet est le Gradus (Les procédés littéraires) de Bernard Dupriez; un développement ultérieur de cet ouvrage, la Clé des procédés, dresse un tableau raisonné de plus de 8000 procédés.
Ce renouveau aboutit également à des traités de rhétorique, où les figures ont une place à part. Olivier Reboul s'essaye lui à une Introduction à la rhétorique, ouvrage universitaire majeur. Il y cherche, après avoir exposé plusieurs siècles de rhétorique et de codification du discours, à réconcilier l'argumentation héritée d'Aristote — qui cherche à persuader — et celle des figures de style, qui forme le style. Reboul propose de revoir la définition des figures de rhétorique seules (ce qui n'inclut pas toutes les figures). Il définit celles-ci comme « Un procédé de style permettant de s'exprimer d'une façon à la fois libre et codifiée » ; il précise « libre » car le locuteur n'est pas tenu d'y recourir pour communiquer et « codifiée » car chaque figure constitue une « structure connue, repérable, transmissible », et toujours liée au pathos. Reboul réintroduit véritablement la discipline rhétorique au sein de la linguistique moderne, qui s'en était détournée, au sein de l'enseignement universitaire.
Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca, dans leur Traité d'argumentation rappellent la valeur argumentative de la figure, conformément à la théorie d'Aristote dans sa Rhétorique ; la figure devient une composante fondamentale (et non plus un « ornement » facultatif) de l'acte d'énonciation, intégrant même une portée trans-phrastique (au-delà de la phrase). Ils posent par ailleurs que toute figure de rhétorique est un condensé d'argument : par exemple, la métaphore condense l'analogie.
Organisation des tableaux
Le tableau présenté ici, inspiré du Dictionnaire des termes littéraires[1] permet de classer les figures au moyen d’un croisement des natures des transformations avec l’objet grammatical sur lequel porte l’opération. On aboutit donc à quinze cas correspondant aux anciennes et traditionnelles rubriques de figures (de pensée, d’opposition, de construction, d’insistance…) qui ne permettaient pas toutefois de saisir toute la diversité de la gamme. En effet, des figures de style particulières peuvent apparaître dans plusieurs cases, d'autres peuvent légitimement ne pas être intégrées au tableau comme gnomisme ou maxime (néanmoins, nous les y avons fait apparaître afin d'être le plus exhaustif possible) ; les articles sur chaque figure concernée préciseront cet aspect.
Ce mode de classement repose en premier lieu sur la nature du signe linguistique sur lequel opèrent les figures de style :
Nature du signe linguistique | Correspondance | Tête de ligne dans les tableaux |
---|---|---|
Graphème | Lettres de l'alphabet, lettres étrangères, lettres inconnues | Graphique |
Phonème | Accents, sons, syllabes, voyelles et consonnes, groupes vocaliques et consonantiques, pieds versifiés | Phonique |
Morphème | Mots, groupes de mots, particules et conjonctions, codes typographiques, ponctuation, étymologie | Morpho-syntaxique |
Sème | Connotation, polysémie, lexique, vocable, antonymie, synonymie, champs sémantiques | Sémantique |
Les tableaux permettent ensuite de croiser ces entrées avec la nature des transformations qui constituent le propre de la figure de style et qui porte sur quatre phénomènes, eux-mêmes catégorisés en deux types de processus au regard de l'élément sur lequel la figure intervient (à savoir : s'il reste identique — ce qui ne concerne que la transformation par répétition — ou non identique). Le tableau suivant présente la matrice de ceux qui suivent :
Répétition (identique) |
Addition, adjonction (non identique) |
Effacement, suppression (non identique) |
Déplacement, réarrangement (non identique) |
Remplacement, substitution (non identique) | |
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Graphème | |||||
Phonème | |||||
Morphème | |||||
Sème | |||||
En se fondant sur la spécificité linguistique des figures de style, ce mode de classement permet de prendre en compte n'importe quelle entrée. Il existe toutefois des figures appartenant à plusieurs types de transformation (cas de synonymie ou de dénomination vague écartés).
Par ailleurs, chaque article concernant une figure propose un modèle permettant de rendre compte des figures proches en évoquant les synonymes, les antonymes, les paronymes, la figure mère (hiérarchiquement supérieure) et la figure fille (les variantes) :
Figure mère | Figure fille |
---|---|
aucune | aucune |
Tous les articles ne proposent pas ce modèle, réservé aux figures majeures.
Figures de transformation identique
Dans cette rubrique, une seule opération grammaticale est possible : la répétition. Toute autre opération, en effet, détruirait le sens et la nature du mot. Cette partie envisagera donc la transformation identique sur les quatre objets grammaticaux et donnera, à chaque fois, de la manière la plus exhaustive possible, l’ensemble des figures concernées.
Niveau | Nom | Description | Exemple |
---|---|---|---|
Répétition
Graphique |
La figure dérivative | Répétition consistant à utiliser dans une même phrase deux mots ayant la même racine |
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L'isocolie | [Stylistique] Répétition d'une cadence sur plusieurs segments de phrase |
— Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, 1re partie Livre 8 Chapitre 4 | |
[Poétique] répétition de mesures sur plusieurs vers, généralement par des tétramètres |
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Répétition phonique | L’allitération | Répétition sur plusieurs mots d'une sonorité consonantique (harmonie imitative) |
— Racine, Andromaque, acte V scène 5 |
L’assonance | [Stylistique] répétition d'une voyelle sur plusieurs mots d'une même phrase |
— Racine, Phèdre, acte I scène 3 | |
[Poétique] Rimes qui s’accouplent sur un groupe vocalique formé d’une voyelle tonique identique et d'un phonème consonantique variable |
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Contre-assonance | [Poétique] rimes qui s'accouplent sur un groupe vocalique formé d'un phonème consonantique identique et d'une voyelle tonique variable |
— Tristan Derème | |
L'écho | [Poétique: vers-écho] répétition d’une rime sur le vers suivant qui est formé d’un seul mot homophone |
— Victor Hugo, Odes et Ballades, La chasse du Burgrave | |
L’homéotéleute | [Stylistique] Répétition d'un groupe phonique dans une même phrase |
— Saint-John Perse, Éloges | |
[Poétique] souvent à l'hémistiche (rimes internes) |
— Vigny, Poèmes antiques et modernes, Le Cor, I | ||
L’onomatopée | Catégorie d'interjection émise pour simuler un bruit particulier associé à un être, un animal ou un objet, par l'imitation des sons que ceux-ci produisent. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une figure exceptée lorsqu’elle est consciemment formée, au contraire de l’onomatopée héritée par la communauté linguistique |
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La paréchèse | Rapprochement excessif de syllabes identiques dans des mots successifs |
— Jean Lescure | |
La prosonomasie | [Stylistique] répétition dans une phrase ou une formule de deux groupes de mots à la sonorité similaire |
— Apollinaire | |
Répétition morpho-syntaxique | L’accumulation | Énumération d'éléments appartenant à une même catégorie et qui crée un effet de profusion |
— Madame de Sévigné, Lettres choisies, À Madame de Grignan, le vendredi 3e de juillet 1671 |
l’anaphore | Répétition au début de plusieurs membres de phrase ou de plusieurs vers, d'un mot ou d'un groupe de mots |
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L’annomination | [Stylistique] synonyme de paronomase (latin adnominatio, traduction du grec paronomase) |
— Montaigne | |
[Chez H. Morier] : répétition d'un phonème à travers plusieurs mots pour suggérer un autre mot essentiel à l'idée centrale |
— Henri de Régnier, Vestigia Flammae | ||
L’antanaclase | Répétition, dans une même phrase, d'un mot employé chaque fois avec une acception différente |
— Blaise Pascal, Pensées | |
La concaténation | Désigne la disposition dans un même texte de plusieurs anadiploses successives, à la manière des maillons d'une chaîne. |
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La conglobation | Répétition rhétorique d'arguments semblables qui vise à prouver une argumentation ou à justifier une idée qui n'est exposée qu'à la fin du discours ; proche de l'accumulation |
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L'épanalepse | [Poétique] répétition d'un groupe de mots ou plus souvent un vers à travers une ou plusieurs strophes (voir aussi Pantoum) |
— Baudelaire, Harmonie du soir | |
L’épanaphore | [Rhétorique] répétition d'une même formule au début de phrases ou de segments de phrase successifs, dans la même structure syntaxique |
— Jean Rostand | |
L'épanadiplose | [Rhétorique et stylistique] répétition d'une expression, d'un groupe de mots, d'une réplique à travers un discours (insistance, hantise, effet comique...) |
— Molière, Le Malade imaginaire
— Molière, Les Fourberies de Scapin | |
L’épanode | Répétition de groupes de mots qui semblent fonctionner de manière autonome alors que la poursuite du texte montre que ces termes étaient en réalité les annonces d'un développement dont ils constituent les éléments |
— Voltaire | |
L’épiphore | [Poétique] répétition d'un mot ou d'un vers en fin de strophe |
— Éluard, Liberté | |
L’épizeuxe | Répétition contiguë d'un même terme sans coordination |
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L’expolition | Figure proche de l'accumulation qui consiste à répéter un même argument sous des formes diverses |
— Molière, Les Précieuses ridicules | |
La figura etymologica | Assemblage de mots différents venant réellement ou apparemment d'une même racine étymologique ; proche de la traductio |
— Paul Verlaine | |
L’homéoptote | Répétition de formes morpho-syntaxiques sur la base d'un parallélisme grammatical des marqueurs morphologiques ou morphèmes |
— La Bruyère | |
L’isocolon | Figure de style de répétition qui consiste à former un nombre égal ou quasi égal de syllabes dans une unité d'une période, généralement parce que ces groupes de mots utilisent la même structure syntaxique ; proche du parallélisme |
— Jules César | |
La palilogie | Répétition d'un mot pour l'accentuer |
— Molière | |
La paronomase | Répétition visant à rapprocher des paronymes au sein du même énoncé |
— Proverbe | |
Le polyptote | Répétition de plusieurs termes de même racine, ou encore un même verbe sous différentes formes. Le mot subit des variations morpho-syntaxiques |
— Corneille, Horace | |
La symploque | Répétition d'un ou plusieurs mots commençant et terminant une proposition, combinant l'anaphore et l'épiphore selon un schéma : A___B / A___B |
— Cicéron | |
La thématisation | Répétition, généralement au début de phrase ou de vers, d'un élément repris ensuite (thème du propos) afin de le mettre en relief |
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La traductio |
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(passif/actif) | |
Répétition sémantique | L’adynaton | Figure reposant sur une hyperbole, souvent humoristique, aboutissant à la description de faits inconcevables et contredisant en particulier les lois de la nature |
— Jean-Paul Sartre |
L’allusion | Expression d'une idée sans l’articuler en avançant une autre idée à sa place |
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L’anadiplose | Reprise d'un même mot en fin de phrase et en début de phrase suivante ; proche de la concaténation. L'épanadiplose et l'anadiplose sont des formes particulières d'épanalepses |
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L'autocatégorème | Répétition d'une accusation envers soi, délibérée ou feinte, afin de susciter une dénégation de l'interlocuteur |
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L'autocorrection | Reprise volontaire de paroles que l'on vient d'énoncer afin de les reformuler avec plus de justesse ou plus de force. Voir épanorthose |
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Le cliché | Répétition d'une image ou d'une tournure usées par un emploi fréquent et populaire et hautement prévisible et souvent littéraire ou artistique |
(pour rousse) (un jeune homme aux cheveux bruns) | |
L’hyperbole | Amplification d'un énoncé. C'est la principale figure de l'exagération |
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La métaphore filée | Suite de métaphores sur le même thème. La première métaphore en engendre d'autres, construites à partir du même comparant, et développant un champ lexical dans la suite du texte |
— Arthur Rimbaud | |
La parrhésie | Figure d'adjonction qui consiste à dire ce qu'on a de plus intime en cherchant ses mots ; proche de la licence et du "franc parler" |
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La périssologie | Faute d’écriture par redondance, qui consiste à l’ajout d’un ou de plusieurs détails inutiles qui n’apportent rien à la compréhension d’une idée ni à l’expression de cette idée, sinon pour l’alourdir ; proche du pléonasme |
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Le phébus | Obscurcissement du discours en répétant des arguments identiques ; proche du galimatias |
— L'auteur anonyme compare ici le corps de Louis XIII à un palais et se perd dans sa description ce qui aboutit à un style trop sublime, trop brillant, qui perd parfois le lecteur. | |
Le poncif | Répétition d'une expression banale et conventionnelle ; proche du lieu commun ou du cliché |
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La redondance | [Stylistique] répétition monotone de la même idée en plusieurs formulations différentes au sein d'une même phrase. Voir pléonasme |
— Jean de Bussières, Les Descriptions poétiques | |
Le topos (ou Lieu commun) | Répétition d'un lieu commun ou d'un cliché admis par tous | Lieu commun du vieux père de famille avare comme chez Molière ou de la scène de sérénade amoureuse en bas du balcon de l'amante |
Figures de transformation non identique
Ces figures mettent en œuvre un mécanisme linguistique, soit par addition d'éléments nouveaux, soit par leur suppression, leur déplacement ou enfin leur substitution, qui modifie la phrase canonique, sans effet particulier.
... par addition ou adjonction
Les figures créées après transformation par addition graphique sont souvent des phénomènes phonétiques, propres à l’évolution de la langue ; leur statut de figures de style est contesté.
Niveau | Nom | Description | Exemple |
---|---|---|---|
Graphique | L'acrostiche | Ensemble de phrases dont les premières lettres sont rangées dans l'ordre alphabétique, ou de manière à former un mot | « Ah que je t'aime, Bien que je ne te plaise pas, Comme je m'en veux... » |
L’épenthèse, la paragoge et la prothèse |
| ||
Phonique | La cacophonie | Dissonance phonique dans un texte ou un groupe de mots due à des liaisons difficiles à prononcer, ou à une succession rapide des mêmes sons ou des syllabes accentuées. Elle peut être intentionnelle et ainsi devenir une figure de style à fonction expressive | « Où, ô Hugo, juchera-t-on ton nom? » |
Morpho-syntaxique | L’accumulation | Suite de termes ou de syntagmes de signification ou de forme apparentée, voire de même sonorité finale, en vue d’obtenir un effet d'amplification ; synonyme: congerie |
— Voltaire |
L’anadiplose | Répétition du dernier mot d’une proposition initiale dans la suivante afin de marquer la liaison entre les deux ; proche de la concaténation et de l'épanadiplose. | « - Et lui, que dit-il ? - Ce qu’il dit ? ... » | |
L'antépiphore | Répétition d'un même groupe de mots (ou d'un même vers) au début et à la fin d'un paragraphe (ou d'une strophe) produisant un effet de clôture ; proche de l'épiphore, de l'épanadiplose et de l'anaphore |
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L'anticlimax | Gradation négative opposée à une gradation positive, ou, par effet d'antithèse, expression négative qui suit une gradation positive | « C'était un esprit ingénieux et habile, perspicace et persévérant, rusé et tenace, enfin, pour tout dire, une intelligence supérieure et une conscience sans scrupules. » | |
L’auxèse | Accumulation de termes ou d'expressions d'une grande intensité ou hyperboliques, à gradation positive |
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L'énumération | Accumulation, les uns à la suite des autres, de plusieurs éléments de même niveau syntaxique, coordonnés ou non | « Ce jeune homme était beau, magnifique, grand, musclé et vigoureux » | |
L’épanadiplose | Terme en début d'un vers ou d'une phrase répété en fin du vers ou de la phrase |
— Corneille | |
L'épiphonème | Sentence ou réflexion d'opinion générale exprimée au cours d'un développement pour servir de conclusion ou d'illustration marquante (procédé utilisé dans les fables) |
— Voltaire, La Henriade | |
L’épiphore | [Stylistique] répétition d'un mot ou d'un groupe de mots à la fin de plusieurs phrases ou de plusieurs segments de phrase. |
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L'épiphrase | [Rhétorique] pensée de portée générale ajoutée après un développement, mais inséparable de l'argumentation. |
— Saint-Just | |
[Stylistique] expression ajoutée à un propos ou une phrase qu’on peut croire complets, afin d'illustrer une idée annexe, un sentiment soudain qui en découle. |
— Samuel Beckett
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L’épithétisme | [Rhétorique] accumulation de précisions descriptives ou explicatives autour d'une idée centrale |
— Robespierre | |
[Poétique] qualification accessoire répétée d'une chose par un groupe de mots, une proposition ou un adjectif mais qui ajoute un détail révélateur, une couleur, un ornement. Ce procédé se rencontre souvent dans l'hypotypose |
— Homère
— Leconte de Lisle, Poèmes barbares, La fontaine aux lianes | ||
L'épitrochasme | Accumulation de mots brefs, dans un vers ou une phrase, qui produit des effets rythmiques particuliers |
— Victor Hugo, Les Contemplations, Écrit en 1846 – Écrit en 1855 | |
La gradation | Accumulation de termes ou d'expressions dont l'intensité s'accentue dans un sens positif ou dans un sens négatif | :: Voir aussi auxèse et tapinose | |
[Gradation positive] |
— Pierre Corneille | ||
[Gradation négative] |
— La Fontaine, Le Charlatan | ||
l'hyperhypotaxe | Insertion de subordonnées en trop grand nombre | « Martial est fils de noble, puisque son père est quasi-baron, étant donné que sa mère était une fille Angenaux, qui étaient reconnus comme maîtres des terres, et que sa belle-mère avait des accointances avec les De Bellot, à qui appartient le château... » | |
L’hypotaxe | Consiste à enrichir une phrase ou un propos par une succession de propositions coordonnées par des mots de liaison |
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Le mot-valise | Elusion d'au moins deux autres mots existant dans la langue ; proche du néologisme et de l'haplologie | Motel, (telescopage de motorist et hotel, repris tel quel en français... ou en franglais, autre mot-valise) | |
Le néologisme | Création et utilisation d'un mot ou d'une expression qu'on vient de former à partir d'éléments déjà existants dans la langue elle-même ; proche du mot-valise |
— Gérald Dahan, Sarkoland | |
Le paradoxisme (chez Fontanier) | Association de deux termes ou de deux idées antithétiques |
— Racine, Britannicus | |
La paraphrase | [Rhétorique ou lyrisme poétique] accumulation, au cours d'un développement, d'idées accessoires afin de renforcer une idée centrale, proche de la reformulation et de la traduction |
— Voltaire, La Henriade | |
La parembole | Inclusion dans une phrase ou à un ensemble de phrases des parenthèses discursives dans lesquelles le sens de la phrase incidente a un rapport direct avec le sujet de la phrase principale ; proche de la parenthèse et de l'hyperhypotaxe |
— Aragon, La Mise à Mort | |
La périphrase | Consiste à désigner quelque chose ou quelqu'un sans dire son nom ; proche de l'épithète homérique, de l'antonomase, de la circonlocution, et du kenning | « La reine des ombres » (mis pour la lune), | |
La polysyndète | Ajout d'une conjonction de coordination au début de chacun des membres de la ou des phrase(s), le plus souvent alors qu'elle n'y est pas nécessaire |
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La pronomination | Figure de style qui consiste à évoquer un objet sans directement le nommer, à l'aide d'une expression choisie qui l'évoque par une qualité ou un attribut qui lui sont particuliers ou intrinsèques, et le faire reconnaître dans cette caractéristique. | « Celui qui a créé en six jours le soleil qui fait vivre sur terre toutes choses, le beau ciel d'azur et les étoiles qui luisent au firmament... » Pour désigner Dieu, créateur. | |
La suspension | Consiste à mettre le lecteur ou l'auditeur dans l'attente impatiente de ce qu'on a annoncé mais pas encore dit afin de le tenir en haleine ou pour mettre en relief une idée ou une expression ; proche de la prétérition |
— Madame de Sévigné, Lettres choisies, À Madame de Grignan, le vendredi 3e de juillet 1671 | |
Le synchise | Défaut qui consiste à rompre le déroulement syntaxique par des parenthèses innombrables qui laissent en suspens les constructions et finissent par rendre la phrase inintelligible. | « Une amie est venue samedi (c'est le seul jour où on peut accueillir les gens - enfin, à condition qu'ils ne viennent pas en trop grand nombre : depuis que nous n'avons plus de meubles, c'est plus possible, en plus, au prix où on les a vendus, c'était bien la peine - et qu'ils n'aient pas d'enfants (qu'est-ce que ça fait comme dégâts !)) mais nous n'étions pas là . » | |
La tapinose | Accumulation de termes ou d'expressions d'une grande intensité ou hyperboliques à gradation négative |
— Émile Zola, Germinal | |
Sémantique | |||
L'amphigouri | Discours obscur et incompréhensible rendu possible par une accumulation de détails ou d'arguments ; le galimatias est une variante. L'article regroupe toutes les figures désignant un discours obscur à la limite de la faute de langage | Le discours incompréhensible de Sganarelle dans Le Médecin malgré lui de Molière | |
L’antilogie | Consiste en une contradiction ou incompatibilité entre deux idées ou deux opinions dans une même phrase ou un même texte |
— Guy Bedos | |
Le chleuasme | Consiste à en rajouter sur soi-même en se dépréciant pour mieux se dédouaner, ou pour recevoir des éloges ; figure ironique | « Suis-je donc bête ! » | |
La comparaison | Mise en relation d'un objet, d'une circonstance, d'un concept ou d'une qualité (dit comparé) avec un autre élément (dit comparant) au moyen d'un terme introduisant l'analogie |
— Cioran | |
L’épanorthose | [Rhétorique et Poétique] affirmation suivie d'une ou de plusieurs expressions correctrices de renforcement, d'atténuation ou de rétractation, afin de la nuancer |
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L'hypotypose et ses variantes: evidentia, topographie, prosopographie, enargeia, ekphrasis et diatypose | [Classique] peinture vive et énergique d'une scène de façon à la rendre la plus pittoresque et la plus frappante possible |
— Racine, Athalie, (Acte I, Scène 2) | |
[Moderne] description fragmentaire où seulement les notations sensibles et les informations descriptives marquantes sont restituées |
— Racine, Britannicus | ||
L’oxymore | [Stylistique] réunion dans un même syntagme de deux mots sémantiquement opposés mais appartenant à des catégories grammaticales différentes aboutissant à une image improbable, frappante, proche du paradoxe et de l'antithèse |
— Pierre Corneille, Le Cid | |
Le paradoxe | [Rhétorique] exposition d'une idée qui apparaît d'abord contraire au sens commun (voir aussi paradoxisme) |
— Saint Mathieu | |
Le pléonasme | Ajout d'un ou plusieurs mots choisis qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase mais par lesquels l'expression d'une idée est, soit renforcée, soit précisée | « Vivre sa vie. »
— Corneille, Horace | |
La régression, ou réversion | Reprise, dans le cours de la phrase, des mots employés afin de les placer dans un ordre inverse | « Le trône en échafaud et l’échafaud en trône » (Victor Hugo) | |
La tautologie | Redondance sémantique qui consiste à attribuer à une chose une qualité soit contenue dans la définition du mot, soit assumée par la nature de la chose. Ou redondance logique qui affirme une idée qui va de soi pour tout le monde | « je suis celui qui est » (Bible en Ex 3:13-14)
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Le truisme ou lapalissade | Expression évidente et n'apportant aucune information |
— Noyart, Gamekult (La Palice) |
... par effacement ou suppression
Ces figures de style consistent en la suppression d'éléments linguistiques dans une phrase, aboutissant à une construction particulière enrichie d'effets stylistiques supplémentaires qui proviennent du retranchement, soit de graphèmes, soit de phonèmes, soit de groupes morpho-syntaxiques, soit enfin de sèmes, à la phrase canonique
Niveau | Nom | Description | Exemple |
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Graphique | l’apocope | suppression (amuïssement) de phonème ou de syllabes (vocaliques ou consonantiques) en fin de mot | « Photo » (pour « photographie ») |
le lipogramme | consiste à ne pas utiliser sciemment une lettre donnée | le livre La Disparition de Georges Perec n'utilise pas la lettre e | |
Phonique | l’aphérèse | modification phonétique impliquant la perte d'un ou plusieurs phonèmes au début d'un mot. L'aphérèse est un métaplasme s'opposant à l'apocope | « Ricain » (pour un américain) |
l’élision | amuïssement de la voyelle finale d’un mot devant un autre mot à initiale vocalique | « l’arbre » (à la place de « le arbre ») | |
la syncope | disparition d'un ou plusieurs phonèmes au sein d'un même mot | « Monsieur » (qui vient de l’ancien français : « Monseigneur ») | |
Morpho-syntaxique | |||
l’asyndète | suppression des liens logiques et des conjonctions dans une phrase ; proche de l’accumulation |
— A.Hébert, Le Torrent | |
l’ellipse | [Rhétorique] consiste à omettre un ou plusieurs éléments en principe nécessaires à la compréhension du texte, pour produire un effet de raccourci. [Stylistique] ellipse temporelle ou diégétique: omission d'un moment de l'action pour l'accélérer ou pour dissimuler une information | « Pierre mange des cerises, Paul des fraises » (ellipse du verbe manger) | |
l’épitrochasme | consiste en la succession de mots brefs, dans un vers ou une phrase | (Victor Hugo, Les Contemplations) | |
la parataxe | juxtaposition des phrases, sans mot de liaison explicitant le rapport syntaxique de subordination ou de coordination qui les unit ; contraire de l'hypotaxe |
— Chateaubriand | |
la syllepse | syllepse grammaticale: effacement des règles morpho-syntaxiques d’accord fondée sur l’accord des mots selon un sens préféré et non selon la stricte grammaire |
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le zeugma ou zeugme | [syntaxique] ellipse fait de ne pas répéter un élément commun dans une phrase présentant deux membres parallèles (souvent d'un nombre différent). |
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[stylistique] un seul verbe prend en charge deux compléments qui appartiennent à des registres sémantiques différents (souvent un sens abstrait et un sens concret) ; voir aussi anacoluthe et syllepse. |
— Victor Hugo, Booz endormi | ||
Sémantique | l’allusion | [littéraire] mot ou expression qui fait appel par analogie à une chose connue : un événement, un personnage, un ouvrage, etc. pour illustrer le discours. (voir aussi antonomase) |
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[stylistique] emploi d'un mot ou expression qui est à double-entente, un sens normal et un sens caché | Voltaire quand il écrit poeshie en parlant des essais poétiques du futur Frédéric II auquel il enseigna le français, fait un rappel moqueur de son orthographe approximative. Voir aussi syllepse | ||
l’amphibologie ou double sens | ambiguïté grammaticale et syntaxique qui donne lieu à diverses interprétations d'une même phrase | (Groucho Marx) | |
l’antiphrase ou la contre vérité | emploi, dans une situation caractérisée, des mots contraires à sa pensée pour mieux l'exprimer. Cette figure qui sous-tend l'ironie est proche de la litote, de l'antithèse et de l'euphémisme | (sur une maladresse) : (feindre la désinvolture) : (Voltaire) | |
l’aphorisme | formule brève qui résume l'essentiel d'une pensée | (Marcel Pagnol) | |
l’apophtegme | parole mémorable ayant valeur de maxime |
— La Bruyère | |
l’aposiopèse | consiste à interrompre une phrase ou un vers sans achever sa pensée |
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la brachylogie | emploi d'une expression elliptique, ou plus courte qu'une autre aboutissant à un discours bref, variante de l'ellipse (rhétorique) |
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l’euphémisme | atténuation ou adoucissement d'une idée déplaisante | « Il est parti » (pour « Il est mort ») | |
le gnomisme | figure d’effacement (d’une démonstration logique notamment) sous forme de sentence, de proverbes ou de maximes, généralement pour exprimer une vérité morale, une leçon, une règle de vie, un conseil ; proche de l’enthymème |
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le kakemphaton | consiste en un jeu de mots, souvent un calembour ou apparenté, réalisé involontairement | « Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend » pour "Son crâne était tout vert" (Victor Hugo, Souvenir de la nuit du 4) | |
la parabole | consistant en une courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer une morale ou une doctrine, proche de l'allégorie et de la maxime | la parabole christique du semeur dans le Nouveau Testament | |
la prétérition | parler de quelque chose après avoir annoncé que l'on ne va pas en parler |
— Victor Hugo |
... par déplacement ou réarrangement
Ces figures consistent à créer un effet stylistique notable en déplaçant ou réarrangeant la phrase canonique, soit par la manipulation des graphèmes, des phonèmes, des groupes morpho-syntaxiques, des sèmes enfin qui la composent.
Niveau | Nom | Description | Exemple |
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Graphique | l'antimétathèse | rapprochement de deux mots qui ne diffèrent que par l'ordre de succession de quelques lettres, variante de l'antimétabole |
— Louis Aragon, Les Yeux d'Elsa |
Phonique | le palindrome | Texte ou mot dont l'ordre des symboles (lettres, chiffres, etc.) reste le même qu'on le lise de gauche à droite ou de droite à gauche. |
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Morpho-syntaxique | l’anastrophe | Replacement en début de phrase de mots éloignés de leur place habituelle afin de mieux retenir l'attention. |
— Blaise Pascal |
l’antilabe | réarrangement d'un même vers, qui est morcelé en plusieurs répliques sous forme de phrases indépendantes |
— Pierre Corneille | |
l'antimétabole | chiasme qui consiste à reprendre les mots d'une phrase dans une autre mais en en modifiant l'ordre de présentation, proche de l'anadiplose et de l'épanadiplose |
— Molière | |
le chiasme | inversion syntaxique de la seconde de deux propositions normalement symétriques |
— Victor Hugo | |
l’énallage | changement brusque de temps, de mode, de nombre ou de genre, afin de dramatiser une situation. |
— Jean Racine, (Andromaque)
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l’hendiadys | remplacement de la subordination entre deux mots par une coordination |
— Victor Hugo | |
l’hypallage | Échange de points de vue ou d'images entre deux idées. Voir aussi Catachrèse |
— Valéry | |
l’hyperbate | prolongation de la phrase, par l'ajout d'un élément qui se trouve ainsi déplacé. |
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l'hypozeuxe | [stylistique] maintien, par des mots associés, du parallélisme entre les termes d'une énumération pour l'équilibre ou la cadence de la phrase |
— Victor Hugo, Préface de Cromwell | |
l’inversion | [Poétique] inversion de l’ordre habituel des mots sans nuire à la compréhension (commodité de versification ou mise en valeur de mots) |
— Racine, Britannicus | |
le parallélisme | succession de deux segments de phrase qui ont la même construction syntaxique en un rapport de symétrie et de répétition, proche de l'anaphore et du chiasme. L'hypozeuxe en est une variante |
— Victor Hugo | |
la tmèse (rhétorique) | variante de l'hyperbate qui consiste en la division d'un mot composé, dont les parties se retrouvent séparées par un ou plusieurs mots |
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Sémantique | l’analepse | consiste à raconter après-coup un événement, procédé inverse de la prolepse |
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l’antiparastase | figure de réarrangement consistant à s'appuyer sur un argument faible pour le retourner en sa faveur |
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l’antithèse | rapprochement rapide de deux idées dont le sens est opposé ou logiquement éloigné, proche de l'oxymore et du parallélisme |
— Boileau, (Satires)
— Victor Hugo, (Aymerillot) | |
l'apostrophe | [rhétorique] aparté au milieu d'un discours pour interpeller un objet ou une personne symbolique |
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[Poétique] adresse lyrique à un objet ou à un personnage mythique pour rendre une description plus sensible |
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l'épanorthose (ou rétroaction) | consiste à corriger une affirmation jugée trop faible en y ajoutant une expression plus frappante et énergique. |
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la métalepse | [Stylistique] figure de style qui consiste à prendre la cause pour la conséquence.
[Narrative] Intrusion ou implication du narrateur extérieur dans son propre discours. |
« Il a perdu sa langue. »
« Nous avouerons que notre héros était fort peu héros en ce moment. » | |
la prolepse |
[syntaxe] expression anticipée, dans le COD de la principale, du sujet de la subordonnée comme dans « Regarde cette auto, comme elle est belle » [stylistique] emploi d'un terme (souvent un adjectif), qui représente par concision un état antérieur ou postérieur au moment de l'énoncé [rhétorique] réfutation anticipée d'une objection possible. [narratologie] la prolepse - ou anticipation- est une figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard |
— Théophile Gautier, Émaux et Camées (Le soleil qui avait jusque-là été voilé)
— Racine, Bérénice (elle ne sera triste qu'après l'annonce de leur séparation)
— Michel Piquemal, Le Pionnier du Nouveau Monde |
... par remplacement ou substitution
Ces figures créent un effet stylistique en remplaçant ou substituant des éléments canoniques par d'autres, plus riches ou construits de manière plus frappante.
Niveau | Nom | Description | Exemple |
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graphique | l'anagramme | Changement de l'ordre des lettres d'un ou plusieurs mots de manière à produire d'autres mots qui ont un sens différent | « Nacre, rance, ancre » |
Phonique | |||
Morpho-syntaxique | l’anacoluthe | construction inhabituelle ou rupture de la cohérence syntaxique |
— Blaise Pascal
— Stendhal |
l’anantapodoton | substitution de la structure syntaxique du premier membre d'une phrase alternative (en « ou bien… ou bien »), par une formule synthétique, souvent exclamative |
— Paul Valéry (sous-entendant que les autres le font) | |
l’astéisme | figure d'ironie consistant en une louange ou une flatterie adroite faisant semblant de blâmer ou de se plaindre de quelqu'un |
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la constructio ad sensum | accord entre le verbe et le sujet non par les règles de grammaire mais par le sens ; autre nom de la syllepse grammaticale |
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l'hendiatris | repose sur l'utilisation de trois mots, employés pour exprimer une idée ou une image. |
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le solécisme | Faute de syntaxe (construction incorrecte) permettant d'aboutir à un langage populaire proche du barbarisme |
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la syllepse de sens | utilisation dans une même phrase d'un mot à la fois dans son sens propre et son sens figuré |
— Jean Racine, Andromaque | |
la verbigération (ou logorrhée ou verbiage) | synonymes d'amphigouri. Flux de paroles inutiles n'apportant aucune nouvelle information, proche du phébus et du galimatias | Les personnages de La Cantatrice chauve d'Eugène Ionesco | |
Sémantique | l’allégorie | transformation d'une idée abstraite en une image, une scène (image filée), une description concrète |
— Victor Hugo, Les Contemplations, Mors |
L'antonomase | Emploi d'un nom propre à la place d'un nom commun ou inversement ; variante de la métonymie | Un tartuffe pour un homme religieux mais hypocrite. Un gargantua pour un gros mangeur. | |
La chosification ou réification | Transformation ou transposition d'une abstraction en un objet concret, visant à appréhender un concept, comme une chose concrète, variante de l'allégorie |
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La circonlocution | forme d'ironie qui consiste en l'allongement de l’expression visant à masquer son embarras ou à dissimuler une idée |
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La digression | Introduction de propos étranger au sujet général d'un discours, d'un débat, d'un écrit | Le roman de Denis Diderot: Jacques le Fataliste utilise abondamment la digression. | |
l'éthopée | Description des mœurs d'un personnage, variante de l'hypotypose | Le portrait moral d'Alcis dans Les Caractères de Jean de La Bruyère, chapitre De la société et de la conversation, 7 | |
L'ironie | Consiste à dire le contraire de ce qu'on veut entendre dans le but de railler, non de tromper |
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La litote | Déguiser sa pensée de façon à la faire deviner dans toute sa force |
— Jean Racine, Les Plaideurs | |
La métaphore | Consiste à utiliser un mot à la place d'un autre, sur la base de la ressemblance ou de l'opposition |
— Victor Hugo, Tristesse D'Olympio | |
La métalepse | Substitution métonymique consistant à identifier la cause pour la conséquence ; il s'agit d'un type de métonymie | (pour « sa parole ») | |
La métonymie (ou synecdoque) | Consiste à prendre la partie pour le tout, proche de la métaphore | (le toit désigne la maison) | |
La personnification | Consiste à faire d'un être inanimé ou d'une abstraction un personnage réel proche de l'allégorie (rhétorique) |
— Jean Racine | |
La prosopographie | Description animée et comme vivante d'un personnage ou d'un groupe de personnages, variante de l'hypotypose | les portraits de types chez La Bruyère dans Les Caractères | |
la prosopopée | consiste à donner la parole à un absent, à une personne, à un animal ou à un être inanimé qui est personnifié, variante de l'hypotypose |
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la question rhétorique | fausse question destinée à garder la parole ou à émouvoir |
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la schématisation | Description rapide et peu détaillé d'une scène ou d'un objet ; antonyme de l'hypotypose. |
— Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale | |
la sermocination | utilisation d'un personnage imaginaire, historique ou abstrait pour évoquer ses assertions ; variante de la prosopopée |
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le symbole | énoncé narratif ou descriptif polysémique, susceptible d'une double interprétation sur le plan de la réalité et sur le plan des idées ; lien indirect qui unit une image et une idée ou un concept reposant sur une métonymie ou une métaphore et à l'origine de l'allégorie | (la gloire, par lien métaphorique) | |
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Patrick Bacry, Les Figures de style et autres procédés stylistiques, Paris, Belin, coll. « Sujets », , 335 p. (ISBN 2-7011-1393-8).
- Henri Suhamy, Les Figures de style, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 1889), , 127 p. (ISBN 2-13-044604-3).
- Van Gorp, Dirk Delabastita, Georges Legros, Rainier Grutman, et alii, Dictionnaire des termes littéraires, Hendrik, Honoré Champion, , 533 p. (ISBN 978-2-7453-1325-6).
- Bernard Dupriez, Gradus, les procédés littéraires, Paris, coll. « Domaine français », , 10e éd., 540 p. (ISBN 2-264-03709-1).
- Bernard Dupriez, La CLÉ, Répertoire de procédés littéraires, Montréal, CLÉ, (lire en ligne)
- Catherine Fromilhague, Les Figures de style, Paris, Armand Colin, coll. « 128 Lettres », (ISBN 978-2-200-35236-3).
- Jean-Jacques Robrieux, Les Figures de style et de rhétorique, Paris, Dunod, coll. « Les topos », , 128 p. (ISBN 2-10-003560-6).
- Georges Molinié, La Stylistique, Presses universitaires de France, coll. « Premier cycle », (ISBN 2-13-045834-3).
- Groupe µ, Rhétorique générale, Paris, Larousse, coll. « Points Essais no 146 », , 256 p. (ISBN 2-02-006321-2).
- BDstyle.ca, didacticiel des figures de style en BD et en littérature[3]
Notes et références
Notes
Informations lexicographiques et étymologiques de « Trope » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales