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Le Lutrin

Le Lutrin est une cĂ©lèbre parodie Ă©pique de Nicolas Boileau, sous-titrĂ©e « poème hĂ©roĂŻ-comique Â».

Tandis que les quatre premiers chants en sont antĂ©rieurs Ă  l'Art poĂ©tique, puisque publiĂ©s entre 1672 et 1674, les deux derniers chants en virent le jour en 1683. Tout d’abord intitulĂ© « poème hĂ©roĂŻque Â» (Ă©popĂ©e), Boileau y substitua le sous-titre de « poème hĂ©roĂŻ-comique Â» en 1698, sur les conseils de ses amis.

Son Ă©laboration semble due Ă  une gageure : Boileau aurait cherchĂ© Ă  dĂ©montrer la possibilitĂ© de faire une Ă©popĂ©e sur des sujets aussi minces soient-ils (en l’occurrence une dispute entre un trĂ©sorier et un chantre du chapitre). Le caractère parodique de l’œuvre est Ă  entendre dans un tout autre sens que pour le Virgile travesti par exemple. Au contraire de Scarron, Boileau ne cherche en effet pas Ă  dĂ©tourner un sujet sĂ©rieux, mais au contraire Ă  bâtir une Ĺ“uvre sĂ©rieuse sur un sujet insignifiant. S’il n’en dĂ©tourne pas moins quelques canons Ă©piques, en donnant par exemple Ă  son poème un titre Ă©voquant un meuble, en parodiant le fameux cano de l'ÉnĂ©ide de Virgile, en mettant en scène des personnages sans noblesse et des allĂ©gories pour le moins originales, comme la Mollesse, il ne sombre jamais dans le grotesque baroque. Critique, le Lutrin l’est aussi : Boileau n’y cache pas sa volontĂ© de moquer quelques Ĺ“uvres Ă  succès de son temps, mais qu'il n'apprĂ©cie pas, comme le Cyrus et la ClĂ©lie de Madeleine de ScudĂ©ry et d’attaquer « l’abus de l’allĂ©gorie, de la mythologie Â», « le goĂ»t du siècle pour l’emphase et le ton ampoulĂ© Â».

Le poème compte 1 228 alexandrins.

Bibliographie

  • William Calin, « Querelles de clocher : aspects du comique dans Le Lutrin », Études de philologie romane et d’histoire littĂ©raire offerts Ă  Jules Horrent Ă  l’occasion de son soixantième anniversaire, Tournai, Gedit, 1980, p. 559-64.
  • (en)J. Douglas Canfield, « The Unity of Boileau’s Le lutrin: The Counter-Effect of the Mock-Heroic. », Philological Quarterly, 1974, n° 53, p. 42-58.
  • (en) Michael Edwards, « A Meaning for Mock-Heroic », Yearbook of English Studies, 1985, n° 15, p. 48-63.
  • Paul Emard, La Sainte Chapelle du Lutrin : pourquoi et comment Boileau a composĂ© son poème, Genève ; Paris, Droz ; Minard, 1963.
  • (en)H. Gaston Hall, « Guarini in Boileau’s Lutrin », Modern Language Review, 1965, n° 60, p. 17-20.
  • (en)H. A. Mason, « Boileau’s Lutrin. », Cambridge Quarterly, 1969, n° 4, p. 362-80.
  • Claudine NĂ©dĂ©lec, « Boileau, poète hĂ©roĂŻ-comique ? », Papers on French Seventeenth Century Literature, 2004, n° 31 (61), p. 493-510.
  • Thomas Stauder, « Le Lutrin de Boileau et Le Virgile travesty de Scarron : Ă©tude comparative des procĂ©dĂ©s et des fonctions », Papers on French Seventeenth Century Literature, 2004, no 31 (61), p. 461-79.

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