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Parabole (rhétorique)

Une parabole (du grec Ï€Î±ÏÎ±ÏÎżÎ»Îź, « rapprochement, comparaison ») est une des variĂ©tĂ©s de l’allĂ©gorie.

La parabole est une figure de rhĂ©torique consistant en une courte histoire qui utilise les Ă©vĂ©nements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine. Tandis que celle-ci, en gĂ©nĂ©ral, prĂ©sente directement le fait qu’elle a en vue, la parabole offre, sous ses couleurs vĂ©ritables, un fait qui doit servir Ă  la dĂ©monstration d’une vĂ©ritĂ© d’un autre ordre, avec laquelle elle a une relation plus ou moins facile Ă  saisir. « Substituez dans la parabole, dit l’abbĂ© Girard, le vĂ©ritable fait Ă  celui qu’elle expose, vous changerez le fond du discours : substituez dans l’allĂ©gorie les vĂ©ritables couleurs Ă  celles qu’elle emprunte, vous ne changerez que la forme. » On la trouve Ă©galement dans le discours argumentatif lorsqu’un rĂ©cit illustre la thĂšse dĂ©fendue pour faciliter la comprĂ©hension du lecteur.

La parabole est Ă©galement un rĂ©cit allĂ©gorique qui permet de dispenser un enseignement moral ou religieux. PrĂ©sente dans la Bible oĂč elle joue le rĂŽle de l’apologue et de la fable, surtout les Évangiles, qui l'ont empruntĂ©e au midrash hĂ©breu, la parabole biblique est reprise dans les sermons des orateurs chrĂ©tiens. Le Nouveau Testament en contient un trĂšs grand nombre : le grain de sĂ©nevĂ© ou l’Église, le Bon Samaritain ou l’amour de l’humanitĂ©, le levain ou la grĂące, les loups ravisseurs sous des peaux d’agneaux ou les instituteurs de fausses doctrines, le travail des ouvriers de la vigne ou les Ɠuvres du salut, le mauvais riche ou l’obligation de l’aumĂŽne, le bon pasteur, etc.

Les paraboles sont plus frĂ©quentes encore dans la littĂ©rature bouddhique ; les Avadana, le Hitopadekas donnent Ă  peine l’idĂ©e des recueils plus vastes dont ils sont extraits et dont l’un s’appelle le Yu-Lin, c’est-Ă -dire la « ForĂȘt de comparaisons».

Nietzsche s'inspire de la prose religieuse et notamment biblique dans son Ainsi parlait Zarathoustra, qui fourmille de paraboles.

Dans les littératures modernes, les Allemands surtout ont cultivé la parabole ; Lessing, Herder et Krummacher y ont particuliÚrement réussi.

Dans le Bouc Ă©missaire, RenĂ© Girard remarque que « paraballo signifie jeter quelque chose en pĂąture Ă  la foule pour apaiser son appĂ©tit de violence, de prĂ©fĂ©rence une victime, un condamnĂ© Ă  mort ; c'est ainsi qu'on se tire soi-mĂȘme d'une situation Ă©pineuse, de toute Ă©vidence. C'est pour empĂȘcher la foule de se retourner contre l'orateur que celui-ci recourt Ă  la parabole, c'est-Ă -dire Ă  la mĂ©taphore[1]. »

Notes et références

  1. René Girard, Le bouc émissaire, Paris Grasset, 1985 (ISBN 2-246-26781-1)

Source

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