Histoire de la production d'hydrogĂšne
Lâhistoire de la production d'hydrogĂšne dĂ©bute avec les expĂ©riences de Cavendish en 1766.
L'alchimiste Paracelse, qui vivait au XVIe siĂšcle, a entrevu le gaz ; un siĂšcle plus tard, Robert Boyle parvint Ă le recueillir, mais ne le distingua pas de lâair ordinaire. En 1603, ThĂ©odore de Mayerne lâenflamma, et John Mayow, vers la fin du XVIIe siĂšcle, le distingua de lâair. Enfin, au commencement du XVIIIe siĂšcle, Nicolas LĂ©mery en constata aussi lâinflammabilitĂ©[1].
Ce nâest quâen 1766 que ce gaz fut Ă©tudiĂ© par Cavendish. En 1783, Antoine Lavoisier dĂ©couvre que lâ« air inflammable » de Cavendish, quâil baptise hydrogĂšne (du grec « formeur dâeau »), rĂ©agit avec lâoxygĂšne pour former de lâeau.
La dĂ©couverte de lâ« air inflammable » comme on lâappelait est donc ancienne. ThĂ©odore de Mayerne et Paracelse lâobtenaient par rĂ©action entre lâ« huile de vitriol » (de lâacide sulfurique) diluĂ©e et versĂ©e sur du fer ou du zinc[2]. En 1870, le gaz produit pour les besoins des ballons Ă gaz nâutilise pas dâautre moyen[3]. Au XXIe siĂšcle, le gros du dihydrogĂšne requis est produit Ă partir du mĂ©thane prĂ©sent dans le gaz naturel, par catalyse hĂ©tĂ©rogĂšne[4].
Le gaz inflammable
Le processus historique de production dâhydrogĂšne fait rĂ©agir des copeaux de fer ou de zinc et de lâacide sulfurique.
Câest le moyen qui est utilisĂ© par Paracelse (1493-1541) qui savait que, pendant cette rĂ©action, il se dĂ©gageait « un air comme un souffle », et que cet air provenait de lâeau dont il Ă©tait un Ă©lĂ©ment. Toutefois Paracelse ne connaissait aucun moyen pour recueillir les gaz, quoique le moyen en fĂ»t trĂšs-simple, et dâen Ă©tudier les propriĂ©tĂ©s[5].
Robert Boyle (1627-1691) complĂ©ta lâexpĂ©rience de Paracelse de la maniĂšre suivante :
« Nous remplissons, dit-il, dâenviron parties Ă©galĂ©s dâhuile de vitriol et dâeau commune un petit matras de pierre, pourvu dâun long col cylindrique. Puis, aprĂšs y avoir jetĂ© six petits clous de fer, nous fermons aussitĂŽt lâouverture du vase, parfaitement plein, et nous introduisons le col dans un autre vase renversĂ©, dâune plus grande capacitĂ© et contenant de lâeau. AussitĂŽt nous voyons sâĂ©lever, dans le vase supĂ©rieur, des bulles aĂ©riformes qui, en se rassemblant, dĂ©priment lâeau dont elles prennent la place. BientĂŽt toute lâeau du vase supĂ©rieur (renversĂ©) est expulsĂ©e et remplacĂ©e par un corps qui a tout lâaspect de lâair[5]. »
Mais dâoĂč provenait ce corps aĂ©riforme ? Ici Boyle nâĂ©tait pas aussi bien inspirĂ© que Paracelse : au lieu de prendre ce corps pour un Ă©lĂ©ment de lâeau, il le considĂ©rait comme le rĂ©sultat dâune transformation artificielle de lâair[6].
Nicolas LĂ©mery (1645-1715) fut le premier Ă observer lâinflammabilitĂ© de lâhydrogĂšne. Il le prĂ©parait en mĂȘlant ensemble de la limaille de fer, de lâacide sulfurique et de lâeau dans un matras Ă col Ă©troit : il lâallumait en approchant une bougie de lâorifice du col. LâexpĂ©rience fut depuis lors rĂ©pĂ©tĂ©e par dâautres[5]. John Mayow (1641â1679), qui avait obtenu ce gaz par le mĂȘme procĂ©dĂ©, doutait de son identitĂ© avec lâair commun. Ce ne fut donc pas Cavendish qui dĂ©couvrit lâhydrogĂšne ; mais il en dĂ©crivit le premier les propriĂ©tĂ©s caractĂ©ristiques.
En 1766, Henry Cavendish, dĂ©termine la nature de lâhydrogĂšne quâil dĂ©signe sous le nom de « gaz inflammable » et quâil produit avec du zinc, de lâacide et de lâeau. Priestley continue les Ă©tudes de Cavendish et câest Antoine Lavoisier qui donne enfin au nouveau corps le nom dâ« hydrogĂšne »[7].
La rĂ©action entre lâacide sulfurique et le fer est la suivante :
- Fe(s) + H2SO4 (aq) â H2 (g) + FeSO4 (aq)
On prĂ©pare aussi lâhydrogĂšne en attaquant le zinc par de lâacide sulfurique hydratĂ©. Ce mĂ©tal, sous lâinfluence de lâacide, dĂ©compose lâeau, passe Ă lâĂ©tat dâoxyde de zinc qui se combine Ă lâacide, et lâhydrogĂšne devient libre. Voici lâĂ©quation qui rend compte de la rĂ©action :
- Zn(s) + H2SO4 (aq) â H2 (g) + ZnSO4 (aq)
A-Flacon oĂč se dĂ©gage lâhydrogĂšne
B-Ăprouvette remplie de morceaux de pierre ponce imbibĂ©e de potasse
C-Ăprouvette remplie de morceaux de pierre ponce imbibĂ©e dâune solution de sublimĂ© corrosif (Chlorure de mercure(II))
D-Ăprouvette oĂč vient se rendre le gaz purifiĂ©
En 1861, le zinc contenant presque toujours un peu de soufre et dâarsenic, le gaz obtenu est impur et possĂšde une odeur dĂ©sagrĂ©able, due Ă la prĂ©sence de lâhydrogĂšne sulfurĂ© et de lâhydrogĂšne arsĂ©niĂ©. On le purifie en le faisant passer sur de la pierre ponce imprĂ©gnĂ©e de potasse, sur de la pierre ponce humectĂ©e de sublimĂ© corrosif, ou plus simplement sur du charbon[8].
En 1883, les ballons Ă gaz sâils doivent utiliser lâhydrogĂšne nâutilisent pas dâautre moyen que celui utilisĂ©s par Paracelse trois siĂšcles auparavant. Notons quâĂ cette Ă©poque, câest notamment la grande disponibilitĂ© du gaz dâĂ©clairage, contenant 50 % de dihydrogĂšne qui le fait prĂ©fĂ©rer au dihydrogĂšne pur. Ainsi, si lâon devait, gonfler le ballon au dihydrogĂšne pur, « il faudrait organiser une installation laborieuse et longue, composĂ©e de quelques centaines de touries dâacide sulfurique et de plusieurs milliers de kilogrammes de copeaux de fer, remplir une sĂ©rie de tonneaux joints ensemble dâacide sulfurique et dâeau, conduire le gaz ainsi obtenu dans une cuve oĂč il se lave, le sĂ©cher par de la chaux et le refroidir par un courant dâeau, et seulement enfin le conduire Ă lâaĂ©rostat par un long tube[3]. »
De la décomposition de l'eau en oxygÚne et en hydrogÚne
Lâeau (H2O), est constituĂ©e de deux atomes dâhydrogĂšne (H) et dâun atome dâoxygĂšne (O). Cette dĂ©couverte est entiĂšrement rĂ©alisĂ©e, fin XVIIIe siĂšcle par les chimistes anglais et français Cavendish, Priestley et Lavoisier.
Henry Cavendish, lâun des fondateurs de la chimie, introduit dans cette science des mĂ©thodes de travail inconnues avant lui. En 1766, il prĂ©sente devant la SociĂ©tĂ© Royale de Londres, dont il est devenu membre, un premier mĂ©moire intitulĂ© On Factitious Airs (« Sur les airs factices »). Il y Ă©tablit lâexistence de gaz autres que lâair, et montre que lâhydrogĂšne (inflamable air, « air inflammable ») quâil a isolĂ© le premier, pĂšse dix fois moins que lâair atmosphĂ©rique (common air, « air commun »). En 1783, Henry Cavendish, fait une analyse de lâair et lâannĂ©e suivante, il reconnaĂźt que lâeau est le produit de la combinaison de lâhydrogĂšne et de lâoxygĂšne.
En 1774, le physicien et chimiste britannique Joseph Priestley produit pour la premiĂšre fois de lâoxygĂšne. Cependant, en tant que partisan de la thĂ©orie phlogistique, il nomme ce nouveau gaz, lâ« air dĂ©phlogistiquĂ© », et ne se rend pas compte de lâimportance de sa dĂ©couverte. De son vivant, la rĂ©putation scientifique de Priestley rĂ©sulte de sa « dĂ©couverte » de lâeau gazeuse, de ses traitĂ©s sur lâĂ©lectricitĂ© et de ses Ă©tudes sur les diffĂ©rents « airs » (gaz), le plus connu Ă©tant celui quâil baptise « lâair dĂ©phlogistiquĂ© ». Cependant, sa dĂ©termination Ă dĂ©fendre la thĂ©orie phlogistique et son rejet des concepts qui vont conduire Ă la rĂ©volution chimique lâont isolĂ© au sein de la communautĂ© des savants.
Ce fut le chimiste français Antoine Lavoisier, pĂšre de la chimie moderne qui fut le grand dĂ©mystificateur de la thĂ©orie phlogistique. Se basant sur les travaux de Priestley, câest lui qui identifie et donne Ă lâoxygĂšne son nom[9] - [10]. En 1783, il dĂ©couvre aussi que lâ« air inflammable » de Cavendish, quâil baptise hydrogĂšne (du grec « formeur dâeau »), rĂ©agit avec lâoxygĂšne pour former une rosĂ©e, qui est de lâeau, comme lâa remarquĂ© Priestley.
Les expériences de Lavoisier
DĂ©composition de lâeau
Trois expĂ©riences sont expliquĂ©es par Lavoisier dans son TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de chimie qui servent Ă dĂ©montrer et caractĂ©riser ce « radical constitutif » de lâeau, quâil baptise hydrogĂšne :
- La premiĂšre expĂ©rience est une simple distillation de la vapeur dâeau. Elle met en Ćuvre les phĂ©nomĂšnes de vaporisation et de condensation de lâeau.
- La seconde expĂ©rience fait rĂ©agir du carbone (C) pur portĂ© Ă incandescence avec de la vapeur dâeau : de lâoxyde de carbone est produit ainsi que de lâhydrogĂšne. Suivant que le carbone est portĂ© au rouge sombre ou au rouge vif, la rĂ©action produit du dioxyde de carbone ou du monoxyde de carbone :
- Porté au rouge sombre : du dioxyde de carbone est produit et du dihydrogÚne
- Porté au rouge vif : du monoxyde de carbone est produit et du dihydrogÚne
- La troisiĂšme expĂ©rience fait rĂ©agir des copeaux de fer avec de lâeau sous lâeffet de la chaleur. De lâoxyde de fer est produit et du dihydrogĂšne.
Effet
Ă mesure que lâeau de la cornue A se vaporise par lâĂ©bullition, elle remplit lâintĂ©rieur du tube EF, et elle en chasse lâair commun qui sâĂ©vacue par le tube KK ; le gaz aqueux est ensuite condensĂ© par le refroidissement dans le serpentin SSâČ, et il tombe de lâeau goutte Ă goutte dans le flacon tubulĂ© H.
En continuant cette opĂ©ration jusquâĂ ce que toute lâeau de la cornue A soit Ă©vaporĂ©e, on retrouve dans le flacon H une quantitĂ© dâeau rigoureusement Ă©gale Ă celle qui Ă©tait dans la cornue A, sans quâil y ait eu dĂ©gagement dâaucun gaz ; en sorte que cette opĂ©ration se rĂ©duit Ă une simple distillation ordinaire, dont le rĂ©sultat est absolument le mĂȘme que si lâeau nâeĂ»t point Ă©tĂ© portĂ©e Ă lâĂ©tat incandescent, en traversant le tube intermĂ©diaire EF.
Effet :
Lâeau de la cornue A se distille dans cette expĂ©rience comme dans la prĂ©cĂ©dente ; elle se condense dans le serpentin, et coule goutte Ă goutte dans le flacon H ; mais en mĂȘme temps il se dĂ©gage une quantitĂ© considĂ©rable de gaz, qui sâĂ©chappe par le tuyau KK, et quâon recueille dans un appareil convenable. LâopĂ©ration finie, on ne retrouve plus dans le tube EF que quelques atomes de cendre ; les vingt-huit grains de charbon ont totalement disparu. Les gaz qui se sont dĂ©gagĂ©s examinĂ©s avec soin, se trouvent peser ensemble 113 grains 7â10 ; ils sont de deux espaces, savoir 144 pouces cubiques de gaz acide carbonique, pesant 100 grains, et 380 pouces cubiques dâun gaz extrĂȘmement lĂ©ger, pesant 13 grains 7â10, et qui sâallume par lâapproche dâun corps enflammĂ© lorsquâil a le contact de lâair. Si on vĂ©rifie ensuite le poids de lâeau passĂ©e dans le flacon, on la trouve diminuĂ©e de 85 grains 7â10. Ainsi dans cette expĂ©rience, 85 grains 7â10 dâeau, plus 28 grains de charbon ont formĂ© 100 grains dâacide carbonique, plus 13 grains 7â10 dâun gaz particulier susceptible de sâenflammer. Mais jâai fait voir plus haut, que pour former 100 grains de gaz acide carbonique, il fallait unir 72 grains dâoxygĂšne Ă 28 grains de charbon ; donc les 28 grains de charbon placĂ©s dans le tube de verre ont enlevĂ© Ă lâeau 72 grains dâoxygĂšne ; donc 85 grains 7â10 dâeau sont composĂ©s de 72 grains dâoxygĂšne et de 13 grains 7â10 dâun gaz susceptible de sâenflammer. On verra bientĂŽt quâon ne peut pas supposer que ce gaz ait Ă©tĂ© dĂ©gagĂ© du charbon, et quâil est consĂ©quemment un produit de lâeau.
Effet :
Il ne se dĂ©gage point de gaz acide carbonique dans cette expĂ©rience, mais seulement un gaz inflammable 13 fois plus lĂ©ger que lâair de lâatmosphĂšre : le poids total quâon en obtient est de 15 grains, et son volume est dâenviron 416 pouces cubiques. Si on compare la quantitĂ© dâeau primitivement employĂ©e avec celle restante dans le flacon H, on trouve un dĂ©ficit de 100 grains. Dâun autre cĂŽtĂ©, les 274 grains de fer renfermĂ©s dans le tube EF se trouvent peser 85 grains de plus que lorsquâon les y a introduits ; et leur volume se trouve considĂ©rablement augmentĂ© ; ce fer nâest presque plus attirable Ă lâaimant, il se dissout sans effervescence dans les acides ; en un mot, il est dans lâĂ©tat dâoxyde noir, prĂ©cisĂ©ment comme celui qui a Ă©tĂ© brĂ»lĂ© dans le gaz oxygĂšne.
« Le rĂ©sultat de cette expĂ©rience prĂ©sente une vĂ©ritable oxidation du fer par lâeau ; oxidation toute semblable Ă celle qui sâopĂšre dans lâair Ă lâaide de la chaleur. Cent grains dâeau ont Ă©tĂ© dĂ©composĂ©s ; 85 dâoxygĂšne se sont unis au fer pour le constituer dans lâĂ©tat dâoxide noir, & il sâest dĂ©gagĂ© 15 grains dâun gaz inflammable particulier : donc lâeau est composĂ©e dâoxygĂšne & de la base dâun gaz inflammable, dans la proportion de 85 parties contre 15[11]. »
« Ainsi lâeau indĂ©pendamment de lâoxygĂšne qui est un de ses principes, & qui lui est commun avec beaucoup dâautres substances, en contient un autre qui lui est propre, qui est son radical constitutif, & auquel nous nous sommes trouvĂ©s forcĂ©s de donner un nom. Aucun ne nous a paru plus convenable que celui dâhydrogĂšne, câest-Ă -dire, principe gĂ©nĂ©rateur de lâeau, de áœÎŽÏÏ eau, & de ÎłÎ”ÎŻÎœÎżÎŒÎ±Îč jâengendre. Nous appellerons gaz hydrogĂšne la combinaison de ce principe avec le calorique, & le mot dâhydrogĂšne seul exprimera la base de ce mĂȘme gaz, le radical de lâeau[11]. »
« On a critiquĂ© mĂȘme avec assez dâamertume cette expression hydrogĂšne, parce quâon a prĂ©tendu quâelle signifioit fils de lâeau & non pas qui engendre lâeau. Mais quâimporte, si lâexpression est Ă©galement juste dans les deux sens : les expĂ©riences rapportĂ©es dans ce Chapitre, prouvent que lâeau, en se dĂ©composant, donne naissance Ă lâhydrogĂšne, & surtout lâhydrogĂšne donne naissance Ă lâeau en se combinant avec lâoxygĂšne. On peut donc dire Ă©galement que lâeau engendre lâhydrogĂšne, & que lâhydrogĂšne engendre lâeau[11]. »
« VoilĂ donc un nouveau corps combustible, câest-Ă -dire, un corps qui a assez dâaffinitĂ© avec lâoxygĂšne pour lâenlever au calorique & pour dĂ©composer lâair ou le gaz oxygĂšne. Ce corps combustible a lui-mĂȘme une telle affinitĂ© avec le calorique, quâĂ moins quâil ne soit engagĂ© dans une combinaison, il est toujours dans lâĂ©tat aĂ©riforme ou de gaz au degrĂ© habituel de pression & de tempĂ©rature dans lequel nous vivons. Dans cet Ă©tat de gaz, il est environ 13 fois plus lĂ©ger que lâair de lâatmosphĂšre, il nâest point absorbable par lâeau, mais il est susceptible dâen dissoudre une petite quantitĂ© ; enfin il ne peut servir Ă la respiration des animaux[11]. »
Recomposition de lâeau
Cette expĂ©rience rĂ©alise la recomposition de lâeau, en fait lâoxydation ou la combustion de lâhydrogĂšne par lâoxygĂšne :
On doit sâĂȘtre prĂ©muni dâavance dâune provision suffisante de gaz oxygĂšne bien pur ; & pour sâassurer quâil ne contient point dâacide carbonique, on doit le laisser long-temps en contact avec de la potasse dissoute dans de lâeau, & quâon a dĂ©pouillĂ©e de son acide carbonique par de la chaux : on donnera plus bas quelques dĂ©tails sur les moyens dâobtenir cet alcali.
On prĂ©pare avec le mĂȘme soin le double de gaz hydrogĂšne. Le procĂ©dĂ© le plus sĂ»r pour lâobtenir exempt de mĂ©lange, consiste Ă le tirer de la dĂ©composition de lâeau par du fer bien ductile et bien pur.
Lorsque ces deux gaz sont ainsi prĂ©parĂ©s, on adapte la pompe pneumatique au tuyau Hh, & on fait le vide dans le grand ballon A : on y introduit ensuite lâun ou lâautre des deux gaz, mais de prĂ©fĂ©rence le gaz oxygĂšne par le tuyau gg, puis on oblige par un certain degrĂ© de pression le gaz hydrogĂšne Ă entrer dans le mĂȘme ballon par le tuyau dDdâČ, dont lâextrĂ©mitĂ© dâ se termine en pointe. Enfin on allume ce gaz Ă lâaide dâune Ă©tincelle Ă©lectrique. En fournissant ainsi de chacun des deux airs, on parvient Ă continuer trĂšs-long-temps la combustion. Jâai donnĂ© ailleurs la description des appareils que jâai employĂ©s pour cette expĂ©rience, & jâai expliquĂ© comment on parvient Ă mesurer les quantitĂ©s de gaz consommĂ©es avec une rigoureuse exactitude. Voyez la troisiĂšme partie de cet Ouvrage.
« Ainsi, soit quâon opĂšre par voie de dĂ©composition ou de recomposition, on peut regarder comme constant & aussi bien prouvĂ© quâon puisse le faire en Chimie & en Physique, que lâeau nâest point une substance simple ; quâelle est composĂ©e de deux principes, lâoxygĂšne & lâhydrogĂšne, & que ces deux principes sĂ©parĂ©s lâun de lâautre, ont tellement dâaffinitĂ© avec le calorique, quâils ne peuvent exister que sous forme de gaz, au degrĂ© de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons[11]. »
« Ce phĂ©nomĂšne de la dĂ©composition & de la recomposition de lâeau sâopĂšre continuellement sous nos yeux, Ă la tempĂ©rature de lâatmosphĂšre & par lâeffet des affinitĂ©s composĂ©es. Câest Ă cette dĂ©composition que sont dus, comme nous le verrons bientĂŽt, au moins jusquâĂ un certain point, les phĂ©nomĂšnes de la fermentation spiritueuse, de la putrĂ©faction, & mĂȘme de la vĂ©gĂ©tation. Il est bien extraordinaire quâelle ait Ă©chappĂ© jusquâici Ă lâĆil attentif des Physiciens & des Chimistes, & on doit en conclure que dans les sciences comme dans la morale il est difficile de vaincre les prĂ©jugĂ©s dont on a Ă©tĂ© originairement imbu, & de suivre une autre route que celle dans laquelle on est accoutumĂ© de marcher[11]. »
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâhydrogĂšne se consume avec lâoxygĂšne ou lâair et forme de lâeau. Un mĂ©lange dâhydrogĂšne et dâoxygĂšne ou dâair explose violemment quand allumĂ©, Ă condition que lâun ou lâautre gaz nâest pas en excĂšs : la limite infĂ©rieure dâexplosivitĂ© de lâhydrogĂšne est de 4,1 %, la limite supĂ©rieure dâexplosivitĂ© est de 74,8 %. La LIE et la LSE sont les concentrations limites (dans lâair) qui permettent Ă un gaz de sâenflammer et dâexploser explose.
L'Ă©lectrolyse de l'eau
La premiÚre électrolyse de l'eau (H2O), en ses deux composants le dihydrogÚne (H2) et le dioxygÚne (O2) a été réalisée le par deux chimistes britanniques, William Nicholson (1753 - 1815) et Sir Anthony Carlisle (1768-1840), quelques jours aprÚs l'invention de la premiÚre pile électrique par Alessandro Volta (1745-1827), donnant naissance à l'électrochimie:
« Cette faculté que possÚde le courant électrique d'opérer des décompositions chimiques apparut pour la premiÚre fois à Carlisle et à Nicholson un jour que ces deux savants laissÚrent par mégarde tomber dans l'eau les conducteurs d'une pile en activité. Comme ces conducteurs étaient formés de cuivre, métal oxydable, l'hydrogÚne seul se dégagea d'abord au pÎle négatif, tandis que l'autre fil s'oxydait d'une maniÚre manifeste. Mais ayant bientÎt substitué l'or au cuivre, les deux physiciens eurent la joie de voir pour la premiÚre fois l'eau se résoudre comme par enchantement en deux gaz, hydrogÚne et oxygÚne, qui se dégageaient isolément et en proportions définies autour.des deux pÎles. Cette magnifique découverte a donné naissance à l'électrochimie[12]. »
La réaction est la suivante:
Propriétés de l'hydrogÚne
Toxicité
LâhydrogĂšne nâest pas toxique quoique non respirable. Toutefois, on constate que la respiration dâun animal, entretenue Ă lâaide dâun mĂ©lange dâoxygĂšne et dâhydrogĂšne ne semble pas lui causer de malaise sensible, quoiquâon constate chez lui un engourdissement et une grande propension au sommeil. Humphry Davy et Felice Fontana constatĂšrent que, mĂȘlĂ© Ă lâair, lâhydrogĂšne pouvait ĂȘtre respirĂ© par lâhomme, et, en 1741, Brittan voulut reprendre leurs expĂ©riences et fut victime de son dĂ©vouement Ă la science, soit quâil ait respirĂ© le gaz seul, ou que le gaz dont il se servit ne fĂ»t pas pur[1]. Ce fait vient de dĂ©montrer que dans les essais Ă faire relativement Ă la respiration de ce gaz, on doit prendre des prĂ©cautions : M. Brittan, auteur dâun ouvrage sur la chimie, « voulait, avant de lâachever, constater jusquâĂ quel point un homme pourrait, sans danger, respirer une quantitĂ© donnĂ©e de gaz hydrogĂšne. Il en fit lâessai sur sa propre personne et en fut malheureusement la victime. Un malaise gĂ©nĂ©ral, suivi dâune stupĂ©faction complĂšte, se dĂ©clara bientĂŽt, et en dĂ©pit de tous les secours de lâart qui lui furent prodigues, il mourut au bout de quelques heures, par suite du dangereux essai auquel il sâĂ©tait livrĂ©[13]. ».
Un phĂ©nomĂšne bien remarquable produit par lâinspiration de lâhydrogĂšne a Ă©tĂ© constatĂ© par Maunoir et Paul, de GenĂšve ; il consiste en ce que la voix devient faible et le son criard et clapissant[1].
Explosivité
Le dihydrogĂšne est un gaz classĂ© « extrĂȘmement inflammable.
Pilùtre des Rosiers, « qui mourut si malheureusement en 1785, le feu ayant dévoré son aérostat lorsqu'il se trouvait à une hauteur de 500 mÚtres, non-seulement respira sans accident le gaz hydrogÚne, mais encore il osa l'enflammer, à l'extrémité d'un long tube, quand il sortait de ses poumons. Enfin, il lui arriva involontairement de mettre le feu à un mélange gazeux d'hydrogÚne et d'oxygÚne qu'il avait introduit dans ses poumons; il ressentit une violente secousse et crut avoir les dents cassées; mais ayant reconnu qu'en réalité cela ne lui avait causé aucun accident, il eut la témérité de répéter l'expérience plusieurs fois[1]. »
Bon conducteur Ă©lectrique
Meilleur que d'autres gaz.
Ballon à gaz: les propriétés « endosmotiques » du dihydrogÚne
L' « endosmose » ou osmose découverte par Henri Dutrochet décrit la maniÚre dont se conduisent deux fluides de densité différente qui ne sont séparés que par une membrane poreuse et perspirable.
La grande légÚreté de l'hydrogÚne lui donne la propriété de traverser les petites ouvertures et les membranes avec beaucoup plus de facilité que les autres gaz[14]. L'hydrogÚne pur est, de tous les gaz, celui qui présente les phénomÚnes d'endosmose les plus intenses : il traverse toutes les membranes, végétales ou animales, avec la plus singuliÚre facilité. Un jet d'hydrogÚne qui vient frapper une feuille de papier perpendiculairement à sa direction, traverse cette feuille à peu prÚs comme s'il n'avait pas rencontré d'obstacle sur son chemin[15].
Les vitesses avec lesquelles deux gaz traversent un faible orifice d'une membrane, sont en raison inverse de la racine carrée de leur densité[14]. La propriété endosmotique remarquable du dihydrogÚne se démontre en plaçant un ballon en caoutchouc mince et plein d'air dans une cloche remplie d'hydrogÚne, le ballon a été entouré de fil qui s'applique sur lui sans le serrer. Au bout d'un jour, le fil disparait sous les deux hémisphÚres qui se forment (suite de l'augmentation de volume, et souvent le ballon finit par éclater). Ainsi il a dû entrer dans le ballon 3,5 fois plus d'hydrogÚne qu'il n'en est sorti d'air, puisque le premier de ces gaz pÚse 14 fois moins que le deuxiÚme[14].
La « densitĂ© de l'hydrogĂšne pur Ă©tant quatorze fois et demie moindre que celle de l'air, on comprend qu'il devra passer environ quatre fois plus d'hydrogĂšne dans l'air que d'air dans l'hydrogĂšne. Cette perte continue, Ă laquelle il est extrĂȘmement difficile de remĂ©dier, est une seconde raison de la substitution du gaz d'Ă©clairage Ă l'hydrogĂšne pur pour le gonflement des aĂ©rostats[3]. »
Le gaz d'éclairage contient 50 % de dihydrogÚne, 32 % de méthane et 8 % de monoxyde de carbone.
Les frÚres Montgolfier qui connaissent les propriétés osmotiques de l'hydrogÚne, lui préfÚrent l'air chaud.
Le , peu aprÚs l'expérience des frÚres Montgolfier (), Jacques Alexandre César Charles (1746-1823), fait voler son ballon à gaz avec du dihydrogÚne. Mais par la suite on lui préféra longtemps le gaz d'éclairage, sept fois plus lourd, plus disponible, mais surtout ayant de meilleurs propriétés osmotiques que le dihydrogÚne.
Ainsi, dans un ouvrage de 1870 traitant d'aéronautique:
« Le gonflement des aĂ©rostats se fait ordinairement par l'hydrogĂšne carbonĂ©, ou gaz d'Ă©clairage, dont la densitĂ© moyenne est la moitiĂ© de celle de l'air. Quoique beaucoup plus lourd que l'hydrogĂšne pur, il est d'un usage beaucoup plus facile, puisqu'au lieu de le fabriquer Ă grands frais spĂ©cialement pour une ascension, il suffit de le faire arriver d'une usine ou d'un tuyau de conduite. Lorsqu'une ascension doit ĂȘtre exĂ©cutĂ©e dans un Ă©tablissement scientifique, on peut facilement amener le gaz d'Ă©clairage des tuyaux les plus voisins, et se borner Ă prendre exactement la quantitĂ© de gaz Ă©gale Ă la capacitĂ© de l'aĂ©rostat[3]. »
Henri Giffard (1825-1882) en 1852 utilisera le dihydrogÚne afin d'optimiser la portance. Il améliorera la technique de production du dihydrogÚne, et la qualité de l'enveloppe:
« L'Ă©toffe du ballon consiste en deux toiles rĂ©unies par une dissolution de caoutchouc, et enduites Ă l'extĂ©rieur d'un vernis Ă l'huile de lin. Toutes les coutures ont Ă©tĂ© recouvertes d'une bande de la mĂȘme Ă©toffe appliquĂ©e au moyen de la dissolution de caoutchouc et enduite du vernis Ă l'huile de lin. Cet enduit paraĂźt avoir rĂ©solu en grande partie le problĂšme, tant cherchĂ©, de la conservation du gaz hydrogĂšne dans un aĂ©rostat. Tandis que dans la plupart des aĂ©rostats construits jusqu'Ă ce jour, le gaz hydrogĂšne traverse, avec une promptitude extraordinaire, l'Ă©toffe de soie vernie du ballon, l'aĂ©rostat de M. Henry Giffard est douĂ© d'une propriĂ©tĂ© de conservation remarquable. Il n'a pas Ă©tĂ© nĂ©cessaire de renouveler, pendant deux mois, la provision de gaz dans le ballon, une fois gonflĂ©, Ă la condition de remplacer, tous les deux ou trois jours, les 40 ou 50 mĂštres cubes de gaz perdus dans cet intervalle, par leur passage Ă travers l'enveloppe[16]. »
L'hydrogÚne quasi pur produit Giffard est issu d'une réaction de gaz à l'eau: de la vapeur d'eau jetée sur des charbons incandescents:
« Le systÚme employé par M. Giffard pour la préparation du gaz hydrogÚne au moyen de la décomposition de l'eau repose en partie sur des principes connus, en partie sur des dispositions nouvelles. Il consiste à opérer la décomposition de la vapeur d'eau par le charbon, en faisant d'abord traverser un foyer chargé de coke incandescent, par un courant de vapeur d'eau, qui produit, en réagissant sur le charbon rouge, de l'hydrogÚne carboné et de l'oxyde de carbone. Pour ramener l'hydrogÚne carboné à l'état d'hydrogÚne pur, l'oxyde de carbone à l'état d'acide carbonique, on fait arriver à l'autre extrémité du fourneau, un nouveau courant de vapeur d'eau. Cette vapeur produit de l'hydrogÚne pur et de l'acide carbonique, en réagissant, par son oxygÚne, sur les deux gaz qui remplissent l'enceinte du fourneau. Ce mélange d'acide carbonique et d'hydrogÚne est alors dirigé à travers un dépurateur plein de chaux, semblable à celui dont on se sert dans les usines à gaz. L'hydrogÚne s'y débarrasse de l'acide carbonique ; de sorte que l'on obtient aussi de l'hydrogÚne pur, que l'on dirige à l'intérieur du ballon, dÚs sa sortie du dépurateur à chaux[16]. »
Lorsque les processus de production seront amĂ©liorĂ©s, de mĂȘme que les membranes des aĂ©rostats, l'hydrogĂšne (14 fois plus lĂ©ger que l'air) remplacera le gaz d'Ă©clairage (2,6 fois plus lĂ©ger que l'air), notamment dans les ballons dirigeables et ballons-sonde. Le dihydrogĂšne sera lui-mĂȘme remplacĂ© par l'hĂ©lium, non combustible mais plus coĂ»teux.
Les recherches sur les ballons à gaz ont conduit à la découverte du gaz d'éclairage en 1784 par Jan Pieter Minckelers. Toutefois celui-ci ne lui donna pas les suites industrielles que lui donneront le français Philippe Lebon et l'anglais William Murdoch (Voir plus loin, le gaz d'éclairage)[17].
Le gaz d'Ă©clairage
Gaz de houille
Vers 1812, le gaz d'éclairage (ou gaz manufacturé), essentiellement du gaz de houille, composé pour moitié d'hydrogÚne, est fabriqué de maniÚre industrielle dans des usines à gaz et concourt à l'éclairage de toutes les grandes villes européennes. La propriété de la découverte du gaz d'éclairage, aux alentours de 1800 se trouve partagée entre le français Philippe Lebon, l'anglais William Murdoch, l'allemand Frédéric-Albert Winsor, le limbourgeois Jan Pieter Minckelers qui est le seul à ne lui a pas avoir donné de suites industrielles. Le gaz d'éclairage d'abord produit à partir du bois est nommé de maniÚre erronée « gaz hydrogÚne » par Lebon, qui probablement n'en connaßt pas la composition. Le gaz de houille sera appelé « gaz hydrogÚne carboné». L'anglais, William Murdoch lui donnera le nom de gaz light.
La pyrolyse du bois ou de la houille dans des cornues placées en batterie, (mais aussi de résines (gaz de résine), d'huiles (gaz d'huile), de schiste bitumineux (gaz portatif comprimé), de déchets de l'industrie pétroliÚre (gaz de pétrole), etc.) permet d'obtenir un gaz riche en hydrogÚne: le gaz de bois (« gaz hydrogÚne ») de Lebon est en fait constitué d'hydrogÚne(H2), monoxyde de carbone(CO) et de dioxyde de carbone (CO2); le gaz de houille (« gaz hydrogÚne carboné »), contient lui du dihydrogÚne(H2), méthane(CH4), monoxyde de carbone(CO). Dans une usine à gaz en 1970, peu de temps avant que la production ne décline définitivement, le gaz produit contenait[18]:
En volume | En poids | |
---|---|---|
DihydrogĂšne (H2) | 50 % | 8,4 % |
MĂ©thane (CH4) | 32 % | 41,6 % |
Monoxyde de carbone (CO) | 8 % | 18,8 % |
ĂthylĂšne et autres hydrocarbures | 4 % | 9,4 % |
Diazote | 3 % | 7,1 % |
Gaz carbonique | 2 % | 7,4 % |
BenzĂšne et produits aromatiques | 1 % | 7,3 % |
Les gaz manufacturĂ©s employĂ©s comme gaz d'Ă©clairage signent le premier vĂ©ritable Ă©clairage public. La photomĂ©trie est redevable aux gaz manufacturĂ©s dans la mesure oĂč pour la premiĂšre fois de l'histoire on doit pouvoir quantifier le pouvoir Ă©clairant de plusieurs combustibles ou de plusieurs appareils d'Ă©clairages Ă destination de l'Ă©clairage des villes.
Les gaz manufacturés étendent ensuite leurs applications à l'éclairage et au chauffage domestiques. Une bonne partie des canalisations du gaz est alors constituée par les colonnes montantes du gaz de ville dans les appartements.
Le gaz manufacturĂ© sera utilisĂ© par les turbines et moteurs. Jean-Joseph Ătienne Lenoir, en 1859, conçoit le premier moteur Ă combustion interne, fonctionnant au gaz manufacturĂ©. Les grands constructeurs automobiles, Deutz AG, Daimler AG, Mercedes-Benz, et BMW sont redevable aux amĂ©liorations du moteur Ă gaz par Nikolaus Otto en 1867 et la crĂ©ation par celui-ci de la « Gasmotoren-Fabrik Deutz AG ».
Les gaz manufacturĂ©s seront utilisĂ©s par les ballons Ă gaz en remplacement de l'hydrogĂšne, moins facile Ă mettre en Ćuvre, ouvrant une Ăšre oĂč les scientifiques seront aussi de vĂ©ritables aventuriers, oĂč le mĂ©tĂ©orologistes devront aussi se prĂ©occuper de gaz, tels les aĂ©rostiers, Jacques Alexandre CĂ©sar Charles, Gaston Tissandier (1843 - 1899) ou Auguste Piccard.
En 1940, le dihydrogÚne nécessaire à l'industrie chimique pour la transformation des huiles végétales, animales ou minérales (graisses non saturées) en graisses compactes et la fabrications de certains solvants, est aussi extraite des gaz manufacturés (composé, en volume, de 50 % d'hydrogÚne, le gaz à l'eau peut en contenir jusqu'à 90 %) par liquéfaction. Une augmentation de pression et un refroidissement suffisants liquéfient tous les gaz sauf l'hydrogÚne. Pour la synthÚse de l'ammoniac, le diazote présent dans les gaz manufacturés (en volume, environ 3 %) n'est pas liquéfié[19].
Gaz Ă l'eau, sur charbon de bois
La thermolyse de l'eau sur du charbon de bois menĂ©e Ă l'usine Ă gaz de Narbonne en 1859, produit un gaz contenant de l'hydrogĂšne et de l'oxyde de carbone. Le travail d'Ă©puration conduit Ă un gaz composĂ© Ă 95 % d'hydrogĂšne, utilisĂ© pour l'Ă©clairage. L'usage de l'hydrogĂšne quasi pur conduit Ă l'utilisation de becs de gaz en platine: la tempĂ©rature Ă©levĂ©e de la flamme de l'hydrogĂšne aurait bientĂŽt altĂ©rĂ© les couronnes, si elles Ă©taient en cuivre jaune. Cet anneau en platine constitue la seule diffĂ©rence entre ces couronnes et celles qui sont employĂ©es dans l'Ă©clairage au gaz de houille; peut-ĂȘtre aussi le diamĂštre des orifices est-il un peu moindre que dans ce dernier systĂšme[20].
Dans la flamme sont placées les mÚches en fil de platine. La forme de ces mÚches se rapproche de celle d'une corbeille renversée sans fond. Elles sont fixées par trois supports, en fil de platine de 0,75 mm d'épaisseur, à un anneau circulaire qui passe sur la couronne; la distance entre celle-ci et la base de la mÚche est de 4 mm[20].
La premiĂšre tentative faite sur une certaine Ă©chelle pour l'Ă©clairage Ă l'aide du gaz Ă l'eau, carburĂ© par les vapeurs huileuses, est due Ă un ingĂ©nieur, Alexandre Selligue (Alexander Selligue (en)); En 1848, un certain Gillard construisit Ă Passy une usine pour fabriquer du gaz en dĂ©composant la vapeur d'eau par le charbon de bois dans de grands cylindres en fonte. Ce gaz, qu'on disait exempt d'oxyde de carbone, en consĂ©quence du mode mĂȘme de sa fabrication, en contenait nĂ©anmoins encore souvent 20 % aprĂšs son Ă©puration par la chaux. Le systĂšme de M. Gillard fut appliquĂ© pendant quelque temps Ă l'Ă©clairage des rues de la ville de Narbonne[21]
Dans l'usine à gaz de Narbonne, « la réaction entre la vapeur d'eau se fait dans des cornues en fonte chauffées au rouge-orange. Ces cornues en forme de berceau (1,90 m x 0,39 m x 0,33 m) sont pourvues d'injecteurs pour la vapeur d'eau. L'expérience montre que les fours contenant cinq cornues sont les plus avantageux. La vapeur d'eau est préparée sur le cÎté dans une chaudiÚre chauffée à la houille et injectée à une pression de 5 à 6 atmosphÚres. Les injecteurs sont pourvus de capsules de terre réfractaire (80 à 90 par cornue) pour éviter l'obstruction par oxydation du fer au contact de l'eau. Leur disposition font que la vapeur va lécher la surface de charbon de bois incandescent.
Les cornues contiennent de 75 Ă 80 kilogrammes de charbon de bois. Le chargement des cornues se fait toutes les cinq heures. Le travail de maintenance est moins important que pour le gaz de houille. 1 mĂštre cube de gaz requiert 324 grammes de charbon de bois et 4791 grammes de houille.
Le gaz obtenu passe dans des réfrigérants et ensuite des épurateurs dont le but est de délester le gaz de l'acide carbonique venu avec l'hydrogÚne. Cette épuration se fait au moyen de la chaux hydratée placée su des cribles. Pour obtenir 800 mÚtres cubes d'hydrogÚne, il faut 1 tonne de chaux vive, ce qui par rapport au gaz de houille est énorme. Pour éteindre cette chaux vive il faut 321 kilogrammes d'eau si bien qu'au final on se retrouve avec 2 tonnes de chaux éteinte : des amas de carbonates de chaux s'accumulent aux abords de l'usine. Ce résidu est vendu pour la confection de mortiers mais est pressentie comme engrais[20]. »
Les premiers essais de gaz à l'eau mettent en relief la présence de 20 à 21 % de monoxyde de carbone. Mais en modifiant le procédé, en soustrayant l'acide carbonique avant qu'il ne se transforme en monoxyde carbone, on obtint plus que 4 à 5 % de monoxyde carbone. Ce gaz est principalement composé d'hydrogÚne[20]:
En volume | |
---|---|
DihydrogĂšne (H2) | 94 % |
Acide carbonique et monoxyde de carbone (CO) | 4 % |
Eau (H2O) | 1 % |
Diazote et autres | 1 % |
LumiĂšre oxhydrique
â Et quâest-ce quâon brĂ»lera Ă la place du charbon?
â Lâeau, rĂ©pondit Cyrus Smith.
â Lâeau, sâĂ©cria Pencroff, lâeau pour chauffer les bateaux Ă vapeur et les locomotives, lâeau pour chauffer lâeau !
â Oui, mais lâeau dĂ©composĂ©e en ses Ă©lĂ©ments constitutifs, rĂ©pondit Cyrus Smith, et dĂ©composĂ©e, sans doute, par lâĂ©lectricitĂ©, qui sera devenue alors une force puissante et maniable, car toutes les grandes dĂ©couvertes, par une loi inexplicable, semblent concorder et se complĂ©ter au mĂȘme moment. Oui, mes amis, je crois que lâeau sera un jour employĂ©e comme combustible, que lâhydrogĂšne et lâoxygĂšne, qui la constituent, utilisĂ©s isolĂ©ment ou simultanĂ©ment, fourniront une source de chaleur et de lumiĂšre inĂ©puisables et dâune intensitĂ© que la houille ne saurait avoir. Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargĂ©s de ces deux gaz comprimĂ©s, qui brĂ»leront dans les foyers avec une Ă©norme puissance calorifique. Ainsi donc, rien Ă craindre. Tant que cette terre sera habitĂ©e, elle fournira aux besoins de ses habitants, et ils ne manqueront jamais ni de lumiĂšre ni de chaleur, pas plus quâils ne manqueront des productions des rĂšgnes vĂ©gĂ©tal, minĂ©ral ou animal. Je crois donc que lorsque les gisements de houille seront Ă©puisĂ©s, on chauffera et on se chauffera avec de lâeau. Lâeau est le charbon de lâavenir.
En 1823, Goldsworthy Gurney invente la lumiĂšre oxhydrique dite Ă©galement lumiĂšre Drummond, Ă©mise par un bloc de matiĂšre rĂ©fractaire portĂ© Ă l'incandescence par la flamme d'un chalumeau oxhydrique (combinaison de l'oxygĂšne et de l'hydrogĂšne). La douceur de la lumiĂšre oxhydrique et son bon Indice de rendu de couleur en fait un moyen d'Ă©clairage de choix dans les thĂ©Ăątres et autres lieux de spectacle Ă partir des annĂ©es 1830 oĂč ils seraient fabriquĂ©s au thĂ©Ăątre mĂȘme[22]. En 1868, un mĂ©moire du SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils de France encourage l'utilisation de l'oxygĂšne Ă la place du gaz d'Ă©clairage et des expĂ©riences sont mĂȘme rĂ©alisĂ©es place de l'hĂŽtel de ville Ă Paris Ă l'instigation du barron Haussmann. L'innocuitĂ© de la lumiĂšre oxhydrique (l'oxygĂšne nĂ©cessaire Ă la combustion n'Ă©tant pas pris dans l'air ambiant comme c'est le cas pour le gaz d'Ă©clairage, dont la combustion vicie l'air) suscite l'enthousiasme. On imagine dĂ©jĂ les services que pourraient rendre la lumiĂšre oxhydrique Ă l'Ă©clairage sous-marin en appui des Scaphandriers[23].
On peut raisonnablement attribuer Ă l'euphorie nĂ©e de ces expĂ©riences la tirade de Jules Verne en 1874 dans lâ« L'Ăle mystĂ©rieuse » :
« Oui, mes amis, je crois que lâeau sera un jour employĂ©e comme combustible, que lâhydrogĂšne et lâoxygĂšne, qui la constituent, utilisĂ©s isolĂ©ment ou simultanĂ©ment, fourniront une source de chaleur et de lumiĂšre inĂ©puisables et dâune intensitĂ© que la houille ne saurait avoir »
â Jules Verne, LâĂle mystĂ©rieuse - Partie 2, Chapitre 11 1874.
Le moteur Ă hydrogĂšne
Dans son brevet de 1799, Lebon avait prĂ©dit que son « gaz hydrogĂšne » (du gaz de bois, dont on peut supposer quâil contenait au moins 50 % de dihydrogĂšne) serait « une force applicable Ă toutes espĂšces de machine ». Le gaz de houille inventĂ© par William Murdoch Ă la mĂȘme Ă©poque, est nommĂ© « gaz hydrogĂšne carbonĂ© » puis gaz dâĂ©clairage (« gas light », voir aussi gaz de ville, et gaz manufacturĂ©) et contient 50 % de dihydrogĂšne, 32 % de mĂ©thane, 8 % de monoxyde de carbone. Certains gaz Ă lâeau, Ă destination de lâĂ©clairage contiendront jusquâĂ 94 % de dihydrogĂšne.
Ă partir de 1804, François Isaac de Rivaz construit les premiers moteurs Ă gaz utilisant du gaz de houille. Il sâinspire du fonctionnement du Pistolet de Volta pour construire le premier moteur Ă combustion interne dont il obtint le brevet le .
En 1859, Ătienne Lenoir dĂ©pose un « brevet dâun moteur Ă gaz et Ă air dilatĂ© », un moteur Ă combustion interne Ă deux temps qui utilise le gaz de houille.
Le gaz dâĂ©clairage est encore utilisĂ© dans le moteur Ă gaz par Nikolaus Otto en 1867. Les grands constructeurs automobiles, Deutz AG, Daimler AG, Mercedes-Benz, et BMW sont redevable aux innovations du moteur Ă gaz apportĂ©es par celui-ci et Ă la crĂ©ation de la « Gasmotoren-Fabrik Deutz AG » (Deutz AG), fondĂ©e par Otto en 1872.
Reformage catalytique
L'hydrogÚne pur est fabriqué industriellement par reformage catalytique à la vapeur du gaz naturel
Fabrication moderne
DĂ©composition de lâeau froide
Lâeau froide est dĂ©composĂ© par lâaluminium amalgamĂ© (câest-Ă -dire un alliage dâaluminium et de mercure qui est faite par le frottement du papier dâaluminium avec du chlorure mercurique humide)[25].
2 Al + 6 H2O â 2 Al(OH)3 + 3 H2
DĂ©composition de lâeau chaude
Lâeau chaude est dĂ©composĂ© par le couple zinc-cuivre (des granulĂ©s solides de zinc recouvert dâune couche de surface en cuivre qui est obtenu en versant une solution de sulfate de cuivre sur du zinc en granulĂ©)[25].
Zn + 2 H2O â Zn(OH)2 + H2
DĂ©composition de lâeau bouillante
Lâeau bouillante est lentement dĂ©composĂ©e par le magnĂ©sium[25].
Mg + 2 H2O â Mg(OH)2 + H2
DĂ©composition de la vapeur dâeau
La vapeur est dĂ©composĂ©e par action sur du magnĂ©sium, du zinc ou du fer chauffĂ©. La rĂ©action, du fer sur la vapeur dâeau est rĂ©versible, selon les conditions expĂ©rimentales. Mg + H2O â MgO + H2 Zn + H2O â ZnO + H2 3 Fe + H2O â Fe3O4 + 4 H2 (limaille de fer Ă 800 °C dans un courant de vapeur d'eau)
Par action d'un acide
LâhydrogĂšne est prĂ©parĂ© en laboratoire par action des acides sur les mĂ©taux : lâacide sulfurique diluĂ© contenant un volume dâacide concentrĂ© pour cinq volumes dâeau, ou lâacide chlorhydrique diluĂ© contenant un volume dâacide concentrĂ© pour quatre volumes dâeau, est ajoutĂ© au zinc granulĂ©. Du sulfate de zinc ou du chlorure de zinc sont formĂ©s, de lâhydrogĂšne est libĂ©rĂ©[25].
Acide sulfurique
Le processus historique utilisé depuis Paracelse est décrit plus haut. Il fait réagir le « vitriol » (acide sulfurique) avec le fer ou le zinc. La réaction fournit un sel et le dihydrogÚne.
La rĂ©action entre lâacide sulfurique et le fer est la suivante :
Fe(s) + H2SO4 (aq) â H2 (g) + FeSO4 (aq)
On prĂ©pare aussi le dihydrogĂšne en attaquant le zinc par de lâacide sulfurique hydratĂ©. Ce mĂ©tal, sous lâinfluence de lâacide, dĂ©compose lâeau, passe Ă lâĂ©tat dâoxyde de zinc qui se combine Ă lâacide, et lâhydrogĂšne devient libre. Voici lâĂ©quation qui rend compte de la rĂ©action :
Zn(s) + H2SO4 (aq) â H2 (g) + ZnSO4 (aq)
Plus gĂ©nĂ©ralement, lâacide sulfurique attaque les principaux mĂ©taux usuels en donnant un sulfate mĂ©tallique par libĂ©ration de dihydrogĂšne. Lâacide diluĂ© attaque le fer, lâaluminium, le zinc, le manganĂšse, le magnĂ©sium et le nickel, mais seul lâacide concentrĂ© et chaud peut attaquer lâĂ©tain et le cuivre, tandis que le plomb et le tungstĂšne ne sont pas attaquĂ©s. Lâattaque de lâĂ©tain par lâacide sulfurique libĂšre du dioxyde de soufre plutĂŽt que de lâhydrogĂšne, contrairement Ă ce quâil en est pour les autres mĂ©taux : Lâacide diluĂ© agit plutĂŽt comme un acide typique libĂšre de lâhydrogĂšne en formant le sel, lâacide sulfurique concentrĂ© et chauffĂ© agit gĂ©nĂ©ralement comme un agent oxydant, libĂšre de lâeau et du dioxyde de soufre en formant des sels avec le cuivre, le zinc et lâĂ©tain.
La rĂ©action de lâĂ©tain avec lâacide sulfurique dĂ©gage de lâeau : Sn(s) + 2 H2SO4 (aq) â SnSO4 (aq) + 2 H2O(l) + SO2 (g).
Acide chlorhydrique
Zn + 2 HCl â ZnCl2 + H2
Soude caustique et aluminium
2 NaOH + 2 Al + 2 H2O â 2 NaAlO2 + 3 H2
Potassium et eau
L'hydrogÚne peut s'obtenir en décomposant l'eau par le potassium : ce métal, trÚs-facilement oxydable, s'empare de l'oxygÚne en libérant l'hydrogÚne. Les produits obtenus sont de la potasse et de l'hydrogÚne[8].
2 H2O + 2 K â 2 KOH + H2 (vĂ©rifier)
Ălectrolyse
Aujourd'hui, l'hydrogÚne électrolytique, la qualité d'hydrogÚne la plus pure disponibles dans le commerce est fabriqué par électrolyse de l'eau. L'hydrogÚne pur est mieux préparé par électrolyse avec des électrodes de nickel d'une solution chaude saturée d'hydroxyde de baryum.
Le gaz est passé sur toile de platine chaud qui oxyde tout oxygÚne résiduel dans les gaz, et il est ensuite séché par passage du gaz sur des pastilles d'hydroxyde de potassium et sur de la poudre de pentoxyde de phosphore redistillé[25].
Reformage catalytique
L'hydrogÚne pur est fabriqué industriellement par reformage catalytique à la vapeur du gaz naturel
Vapeur d'eau et fer
La fabrication de lâhydrogĂšne Ă lâĂ©chelle industrielle inclut la rĂ©action entre la vapeur dâeau et du fer. Le fer spongieux de la rĂ©duction du minerai de fer spathique (carbonate ferreux) est chauffĂ© au rouge et la vapeur dâeau passĂ©e par-dessus.
3 Fe + 4 H2O â Fe3O4 + 4 H2
Lâoxyde ferroso-ferrique chaud, Fe3O4, est ensuite rĂ©duit avec du gaz Ă lâeau. Le gaz Ă lâeau est fabriquĂ© par passage de vapeur dâeau au-dessus de carbone incandescent et il consiste en un mĂ©lange de monoxyde de carbone et dâhydrogĂšne, avec une petite quantitĂ© de dioxyde de carbone :
Fe2O4 + 4 CO â 3 Fe + 4 CO2
La température est évaluée par la couleur du charbon qui est d'autant plus clair qu'elle est haute :
- rouge vif :C + H2O â CO + H2
- rouge sombre :C + 2 H2O â CO2 + 2 H2
Nouveaux moyens de production, prospective
- Mi-2017, une « peinture semi-conductrice » est prĂ©sentĂ©e par des chercheurs australiens du Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT) ; Ă la maniĂšre d'un gel de silice elle capte lâhumiditĂ© de l'air et produit de l'oxygĂšne et de l'hydrogĂšne par un phĂ©nomĂšne catalytique utilisant le rayonnement solaire et un matĂ©riau Ă base de sulfure de molybdĂšne synthĂ©tique dopĂ© Ă l'oxyde de titane. Il reste Ă imaginer comment rĂ©cupĂ©rer cet hydrogĂšne et vĂ©rifier que la vapeur d'eau n'est pas contaminĂ©e par des substances qui nuirait Ă l'efficacitĂ© du procĂ©dĂ©[26].
Utilisations modernes
Moteur Ă explosion
En 1970, Paul Dieges brevĂšte une modification des moteurs Ă combustion interne qui autorise la consommation dâhydrogĂšne[27]. Le brevet renseigne clairement que le but de lâinvention est de fournir un combustible non-polluants comme le sont les hydrocarbures.
Ă partir de 1980, le constructeur automobile japonais Mazda planche sur lâapplication du dihydrogĂšne aux moteurs rotatifs (Moteur Wankel) et en 1991 prĂ©sente un concept de moteur rotatif Ă hydrogĂšne au Salon automobile de Tokyo. En 2006, Mazda loue des vĂ©hicules Hydrogen RE aux bureaux du gouvernement nippon[28].
Le protocole de Kyoto, signĂ© le , vise Ă la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serre dont fait partie le dioxyde de carbone, donne une nouvelle justification Ă la recherche de carburants alternatifs, dont lâhydrogĂšne, et pour les constructeurs automobiles, la production de vĂ©hicule propre parmi lesquels se trouve le vĂ©hicule Ă hydrogĂšne.
La BMW Hydrogen 7, prĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois au salon de Los Angeles en , serait la premiĂšre voiture de sĂ©rie fonctionnant Ă lâhydrogĂšne[29].
Accessoirement certains garages proposent un dĂ©calaminage Ă lâhydrogĂšne pour nettoyer les moteurs en les faisant fonctionner avec de lâhydrogĂšne produit par Ă©lectrolyse.
Notes et références
- Carilian-Goeury et Dalmont. Leçons de chimie Ă©lĂ©mentaire appliquĂ©es aux arts industriels et faites aux Ouvriers du XIIe arrondissement : Ă lâusage des Ă©lĂšves de troisiĂšme scientifique et de mathĂ©matiques spĂ©ciales, des aspirants aux grades des facultĂ©s et aux Ă©coles du gouvernement, vol. 1, 1855 (lire en ligne).
- Buck, p. 265.
- James Glaisher Wilfrid de Fonvielle Camille Flammarion Gaston Tissandier. Voyages Aériens. 1870 (Livre numérique Google).
- (en) Personnel de rédaction, « Ammonia Process Overview », Nexant, Inc., (consulté le ).
- Cité dans Jean Chrétien Ferdinand Hoefer. La chimie enseignée par la biographie de ses fondateurs: R. Boyle, Lavoisier, Priestley, Scheele, Davy, etc. L. Hachette et cie, 1865 (Livre numérique Google).
- Et cette maniĂšre de voir provenait elle-mĂȘme dâune thĂ©orie quâil est bon de faire connaĂźtre, parce quâelle compte encore des partisans : DâaprĂšs celte thĂ©orie, la diversitĂ© des corps serait due Ă des inĂ©galitĂ©s de forme, de grandeur, de structure, de mouvement des molĂ©cules Ă©lĂ©mentaires ; un ou deux Ă©lĂ©ments primitifs suffiraient pour expliquer toute la variĂ©tĂ© des corps de la nature. « Pourquoi donc, sâĂ©cria Boyle, les molĂ©cules de lâune ou de toute autre substance ne pourraient-elles pas, dans de certaines conditions, ĂȘtre groupĂ©es et agitĂ©es de façon Ă mĂ©riter le nom dâair ? ». DâaprĂšs la thĂ©orie de Boyle, lâair ainsi obtenu (hydrogĂšne), serait de lâair allotropique, câest-Ă -dire, de lâair dans un Ă©tat particulier, diffĂ©rent de lâair commun de lâatmosphĂšre. (CitĂ© dans Hoefer)
- DĂ©sirĂ© Magnier, Nouveau manuel complet de lâĂ©clairage au gaz, ou TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire et pratique Ă lâusage des ingĂ©nieurs, directeurs, etc.. Librairie encyclopĂ©dique Roret, 1849 (Livre numĂ©rique Google).
- Barreswil (Charles Louis, M.), Aimé Girard. Introduction au Dictionnaire de chimie industrielle. Dezobry, E. Magdeleine et cie, 1861(https://books.google.be/books?id=MW5DAQAAIAAJ&dq=zn%20%2Bhcl&hl=fr&pg=PA86#v=snippet&q=hydrog%C3%A8ne&f=false Livre numérique Google)
- Thomas Kuhn 1963, p. 53â60 et Robert E. Schofield : âEnlightened Joseph Priestley: A Study of His Life and Workâ (2004)
- La difficultĂ© de dater et de situer la dĂ©couverte de lâoxygĂšne dans le contexte de la rĂ©volution chimique, est lâun des thĂšmes dĂ©veloppĂ©s par Thomas Kuhn dans son ouvrage La Structure des rĂ©volutions scientifiques.
- Antoine Lavoisier Traité élémentaire de chimie Partie 1 Chapitre 8 page 90 sur wikisource.
- William Duckett. Dictionnaire de la conversation et de la lecture: inventaire raisonné des notions générale les plus indispensable à tous, Volume 8 (Livre numérique Google)
- Carilian-Goeury et Dalmont, Journal de chimie médicale, de pharmacie et de toxicologie, Volume 2 ; Volume 8 , 1855 (Livre numérique Google).
- Revue scientifique, Volume 2. 1865 (Livre numérique Google)
- James Glaisher, Camille Flammarion, W. De Fonvielle, Gaston Tissandier. Voyages Aériens. 1870 (Livre numérique Google)
- Louis Figuier, Ămile Gautier. L'AnnĂ©e scientifique et industrielle, Volume 13 (Livre numĂ©rique Google)
- Jan Pieter Minckelers Mémoire sur l'air inflammable tiré de différentes substances, CollÚge Faucon 1784 (Livre numérique Google)
- Tout l'Univers. Volume 13. Hachette/Le livre de Paris 1975
- Grand mémento encyclopédique Larousse. 1941. page 519.
- B. Verver L'éclairage au gaz à l'eau à Narbonne et l'éclairage au gaz Leprince examinés et comparés à l'éclairage au gaz de houille ordinaire; F. Renard, 1859 (Livre numérique Google)
- Charles Adolphe Wurtz, Jules Bouis. Dictionnaire de chimie pure et appliquée: comprenant la chimie organique et inorganique, la chimie appliquée à l'industrie, à l'agriculture et aux arts, la chimie analytique, la chimie physique et la minéralogie, Volume 2. Hachette, 1870(Livre numérique Google)
- « Pour sa production dans ces Ă©tablissements publics, on a recours le plus ordinairement, comme cela a lieu au ThĂ©Ăątre de la Renaissance, Ă des sacs en caoutchouc. Deux poches disposĂ©es entre des chĂąssis pressĂ©s convenablement et chargĂ©s de poids en fonte pour faire ainsi office de soufflet, et contenant l'une de l'hydrogĂšne, l'autre de l'oxygĂšne, fabriquĂ©s au thĂ©Ăątre mĂȘme, sont mis en rapport par des tuyaux de conduite, avec un appareil spĂ©cial nommĂ© chalumeau, par oĂč ils viennent se mĂ©langer convenablement et se rendre dans une petite chambre ou barillet ». Dans musĂ©e des familles: Lectures du soir, Volume 36. 1869 (Livre numĂ©rique Google)
- « C'est ainsi qu'on a dĂ©jĂ songĂ© Ă produire la lumiĂšre oxhydrique dans des ballons en verre absolument clos et sans communication directe avec l'air extĂ©rieur. â Cette application exige, naturellement, des dispositions spĂ©ciales pour le dĂ©gagement rĂ©gulier de la vapeur d'eau ou des gaz rĂ©sultant de la combustion; mais on conçoit aisĂ©ment que si cet Ă©clairage rĂ©ussissait bien, il pourrait rendre d'immenses services pour les travaux des mines, en les prĂ©servant des accidents du feu grisou; il pourrait s'appliquer Ă©galement Ă l'Ă©clairage sous-marin et augmenter considĂ©rablement les services qu'on peut attendre des scaphandres; enfin il s'appliquerait aussi avec de notables avantages dans les fabriques de poudre, de produits chimiques, les filatures ». Dans MĂ©moires et compte-rendu des travaux. SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils de France. 1868. Livre numĂ©rique Google
- Louis Figuier. Les merveilles de la science, ou Description populaire des inventions modernes Livre numérique Google
- (en) Hydrogen sur le site </ www.ucc.ie University college cork.
- Torben Daeneke & al. (2017) Surface Water Dependent Properties of Sulfur-Rich Molybdenum Sulfides: Electrolyteless Gas Phase Water Splitting ; ACS Nano, Article ASAP ; DOI: 10.1021/acsnano.7b01632 ; publié le 14 juin 2017 (résumé)
- (en) Paul Bertrand Dieges. VAPORIZATION OF EXHAUST PRODUCTS IN HYDROGEN-OXYGEN ENGINE. 3,844,262 29 octobre 1974. Continuation-in-part of Ser. No. 79,473, 9 octobre 1970.google patent.
- (en) Advanced Rotary Engines sur le site mazda.com.
- BMW Hydrogen 7, premiĂšre voiture de sĂ©rie fonctionnant Ă lâhydrogĂšne sur le site moteurnature.com.
Voir aussi
Bibliographie
- Thomas Kuhn (trad. de l'anglais), La Structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, , 284 p. (ISBN 2-08-081115-0)
- (en) Robert E. Schofield, The Enlightened Joseph Priestley : A Study of His Life and Work from 1773 to 1804, University Park, Pennsylvania State University Press, , 461 p. (ISBN 0-271-02459-3)