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Histoire de la production d'hydrogĂšne

L’histoire de la production d'hydrogĂšne dĂ©bute avec les expĂ©riences de Cavendish en 1766.

L'alchimiste Paracelse, qui vivait au XVIe siĂšcle, a entrevu le gaz ; un siĂšcle plus tard, Robert Boyle parvint Ă  le recueillir, mais ne le distingua pas de l’air ordinaire. En 1603, ThĂ©odore de Mayerne l’enflamma, et John Mayow, vers la fin du XVIIe siĂšcle, le distingua de l’air. Enfin, au commencement du XVIIIe siĂšcle, Nicolas LĂ©mery en constata aussi l’inflammabilitĂ©[1].

Ce n’est qu’en 1766 que ce gaz fut Ă©tudiĂ© par Cavendish. En 1783, Antoine Lavoisier dĂ©couvre que l’« air inflammable » de Cavendish, qu’il baptise hydrogĂšne (du grec « formeur d’eau »), rĂ©agit avec l’oxygĂšne pour former de l’eau.

La dĂ©couverte de l’« air inflammable » comme on l’appelait est donc ancienne. ThĂ©odore de Mayerne et Paracelse l’obtenaient par rĂ©action entre l’« huile de vitriol » (de l’acide sulfurique) diluĂ©e et versĂ©e sur du fer ou du zinc[2]. En 1870, le gaz produit pour les besoins des ballons Ă  gaz n’utilise pas d’autre moyen[3]. Au XXIe siĂšcle, le gros du dihydrogĂšne requis est produit Ă  partir du mĂ©thane prĂ©sent dans le gaz naturel, par catalyse hĂ©tĂ©rogĂšne[4].

Le gaz inflammable

Le processus historique de production d’hydrogĂšne fait rĂ©agir des copeaux de fer ou de zinc et de l’acide sulfurique.

C’est le moyen qui est utilisĂ© par Paracelse (1493-1541) qui savait que, pendant cette rĂ©action, il se dĂ©gageait « un air comme un souffle », et que cet air provenait de l’eau dont il Ă©tait un Ă©lĂ©ment. Toutefois Paracelse ne connaissait aucun moyen pour recueillir les gaz, quoique le moyen en fĂ»t trĂšs-simple, et d’en Ă©tudier les propriĂ©tĂ©s[5].

Robert Boyle (1627-1691) complĂ©ta l’expĂ©rience de Paracelse de la maniĂšre suivante :

« Nous remplissons, dit-il, d’environ parties Ă©galĂ©s d’huile de vitriol et d’eau commune un petit matras de pierre, pourvu d’un long col cylindrique. Puis, aprĂšs y avoir jetĂ© six petits clous de fer, nous fermons aussitĂŽt l’ouverture du vase, parfaitement plein, et nous introduisons le col dans un autre vase renversĂ©, d’une plus grande capacitĂ© et contenant de l’eau. AussitĂŽt nous voyons s’élever, dans le vase supĂ©rieur, des bulles aĂ©riformes qui, en se rassemblant, dĂ©priment l’eau dont elles prennent la place. BientĂŽt toute l’eau du vase supĂ©rieur (renversĂ©) est expulsĂ©e et remplacĂ©e par un corps qui a tout l’aspect de l’air[5]. »

Mais d’oĂč provenait ce corps aĂ©riforme ? Ici Boyle n’était pas aussi bien inspirĂ© que Paracelse : au lieu de prendre ce corps pour un Ă©lĂ©ment de l’eau, il le considĂ©rait comme le rĂ©sultat d’une transformation artificielle de l’air[6].

Nicolas LĂ©mery (1645-1715) fut le premier Ă  observer l’inflammabilitĂ© de l’hydrogĂšne. Il le prĂ©parait en mĂȘlant ensemble de la limaille de fer, de l’acide sulfurique et de l’eau dans un matras Ă  col Ă©troit : il l’allumait en approchant une bougie de l’orifice du col. L’expĂ©rience fut depuis lors rĂ©pĂ©tĂ©e par d’autres[5]. John Mayow (1641–1679), qui avait obtenu ce gaz par le mĂȘme procĂ©dĂ©, doutait de son identitĂ© avec l’air commun. Ce ne fut donc pas Cavendish qui dĂ©couvrit l’hydrogĂšne ; mais il en dĂ©crivit le premier les propriĂ©tĂ©s caractĂ©ristiques.

En 1766, Henry Cavendish, dĂ©termine la nature de l’hydrogĂšne qu’il dĂ©signe sous le nom de « gaz inflammable » et qu’il produit avec du zinc, de l’acide et de l’eau. Priestley continue les Ă©tudes de Cavendish et c’est Antoine Lavoisier qui donne enfin au nouveau corps le nom d’« hydrogĂšne »[7].

La rĂ©action entre l’acide sulfurique et le fer est la suivante :

Fe(s) + H2SO4 (aq) → H2 (g) + FeSO4 (aq)

On prĂ©pare aussi l’hydrogĂšne en attaquant le zinc par de l’acide sulfurique hydratĂ©. Ce mĂ©tal, sous l’influence de l’acide, dĂ©compose l’eau, passe Ă  l’état d’oxyde de zinc qui se combine Ă  l’acide, et l’hydrogĂšne devient libre. Voici l’équation qui rend compte de la rĂ©action :

Zn(s) + H2SO4 (aq) → H2 (g) + ZnSO4 (aq)
1861 - Appareil servant à purifier l’hydrogùne[8] :
A-Flacon oĂč se dĂ©gage l’hydrogĂšne
B-Éprouvette remplie de morceaux de pierre ponce imbibĂ©e de potasse
C-Éprouvette remplie de morceaux de pierre ponce imbibĂ©e d’une solution de sublimĂ© corrosif (Chlorure de mercure(II))
D-Éprouvette oĂč vient se rendre le gaz purifiĂ©

En 1861, le zinc contenant presque toujours un peu de soufre et d’arsenic, le gaz obtenu est impur et possĂšde une odeur dĂ©sagrĂ©able, due Ă  la prĂ©sence de l’hydrogĂšne sulfurĂ© et de l’hydrogĂšne arsĂ©niĂ©. On le purifie en le faisant passer sur de la pierre ponce imprĂ©gnĂ©e de potasse, sur de la pierre ponce humectĂ©e de sublimĂ© corrosif, ou plus simplement sur du charbon[8].

En 1883, les ballons Ă  gaz s’ils doivent utiliser l’hydrogĂšne n’utilisent pas d’autre moyen que celui utilisĂ©s par Paracelse trois siĂšcles auparavant. Notons qu’à cette Ă©poque, c’est notamment la grande disponibilitĂ© du gaz d’éclairage, contenant 50 % de dihydrogĂšne qui le fait prĂ©fĂ©rer au dihydrogĂšne pur. Ainsi, si l’on devait, gonfler le ballon au dihydrogĂšne pur, « il faudrait organiser une installation laborieuse et longue, composĂ©e de quelques centaines de touries d’acide sulfurique et de plusieurs milliers de kilogrammes de copeaux de fer, remplir une sĂ©rie de tonneaux joints ensemble d’acide sulfurique et d’eau, conduire le gaz ainsi obtenu dans une cuve oĂč il se lave, le sĂ©cher par de la chaux et le refroidir par un courant d’eau, et seulement enfin le conduire Ă  l’aĂ©rostat par un long tube[3]. »

De la décomposition de l'eau en oxygÚne et en hydrogÚne

L’eau (H2O), est constituĂ©e de deux atomes d’hydrogĂšne (H) et d’un atome d’oxygĂšne (O). Cette dĂ©couverte est entiĂšrement rĂ©alisĂ©e, fin XVIIIe siĂšcle par les chimistes anglais et français Cavendish, Priestley et Lavoisier.

Henry Cavendish, l’un des fondateurs de la chimie, introduit dans cette science des mĂ©thodes de travail inconnues avant lui. En 1766, il prĂ©sente devant la SociĂ©tĂ© Royale de Londres, dont il est devenu membre, un premier mĂ©moire intitulĂ© On Factitious Airs (« Sur les airs factices »). Il y Ă©tablit l’existence de gaz autres que l’air, et montre que l’hydrogĂšne (inflamable air, « air inflammable ») qu’il a isolĂ© le premier, pĂšse dix fois moins que l’air atmosphĂ©rique (common air, « air commun »). En 1783, Henry Cavendish, fait une analyse de l’air et l’annĂ©e suivante, il reconnaĂźt que l’eau est le produit de la combinaison de l’hydrogĂšne et de l’oxygĂšne.

En 1774, le physicien et chimiste britannique Joseph Priestley produit pour la premiĂšre fois de l’oxygĂšne. Cependant, en tant que partisan de la thĂ©orie phlogistique, il nomme ce nouveau gaz, l’« air dĂ©phlogistiquĂ© », et ne se rend pas compte de l’importance de sa dĂ©couverte. De son vivant, la rĂ©putation scientifique de Priestley rĂ©sulte de sa « dĂ©couverte » de l’eau gazeuse, de ses traitĂ©s sur l’électricitĂ© et de ses Ă©tudes sur les diffĂ©rents « airs » (gaz), le plus connu Ă©tant celui qu’il baptise « l’air dĂ©phlogistiquĂ© ». Cependant, sa dĂ©termination Ă  dĂ©fendre la thĂ©orie phlogistique et son rejet des concepts qui vont conduire Ă  la rĂ©volution chimique l’ont isolĂ© au sein de la communautĂ© des savants.

Ce fut le chimiste français Antoine Lavoisier, pĂšre de la chimie moderne qui fut le grand dĂ©mystificateur de la thĂ©orie phlogistique. Se basant sur les travaux de Priestley, c’est lui qui identifie et donne Ă  l’oxygĂšne son nom[9] - [10]. En 1783, il dĂ©couvre aussi que l’« air inflammable » de Cavendish, qu’il baptise hydrogĂšne (du grec « formeur d’eau »), rĂ©agit avec l’oxygĂšne pour former une rosĂ©e, qui est de l’eau, comme l’a remarquĂ© Priestley.

Les expériences de Lavoisier

DĂ©composition de l’eau

Trois expĂ©riences sont expliquĂ©es par Lavoisier dans son TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de chimie qui servent Ă  dĂ©montrer et caractĂ©riser ce « radical constitutif » de l’eau, qu’il baptise hydrogĂšne :

  • La premiĂšre expĂ©rience est une simple distillation de la vapeur d’eau. Elle met en Ɠuvre les phĂ©nomĂšnes de vaporisation et de condensation de l’eau.
  • La seconde expĂ©rience fait rĂ©agir du carbone (C) pur portĂ© Ă  incandescence avec de la vapeur d’eau : de l’oxyde de carbone est produit ainsi que de l’hydrogĂšne. Suivant que le carbone est portĂ© au rouge sombre ou au rouge vif, la rĂ©action produit du dioxyde de carbone ou du monoxyde de carbone :
Porté au rouge sombre : du dioxyde de carbone est produit et du dihydrogÚne
C (s) + H2O (g) → CO2 (g)+ H2 (g)
Porté au rouge vif : du monoxyde de carbone est produit et du dihydrogÚne
C(s) + H2O (g) → CO (g) + H2 (g)
  • La troisiĂšme expĂ©rience fait rĂ©agir des copeaux de fer avec de l’eau sous l’effet de la chaleur. De l’oxyde de fer est produit et du dihydrogĂšne.
Fe(s) + 4 H2O (g) → Fe3O4 (g) + H2 (g)
1789 - Traité élémentaire de chimie - Antoine Lavoisier - Tom. I Pl. VII Fig. 11.

« Le rĂ©sultat de cette expĂ©rience prĂ©sente une vĂ©ritable oxidation du fer par l’eau ; oxidation toute semblable Ă  celle qui s’opĂšre dans l’air Ă  l’aide de la chaleur. Cent grains d’eau ont Ă©tĂ© dĂ©composĂ©s ; 85 d’oxygĂšne se sont unis au fer pour le constituer dans l’état d’oxide noir, & il s’est dĂ©gagĂ© 15 grains d’un gaz inflammable particulier : donc l’eau est composĂ©e d’oxygĂšne & de la base d’un gaz inflammable, dans la proportion de 85 parties contre 15[11]. »

« Ainsi l’eau indĂ©pendamment de l’oxygĂšne qui est un de ses principes, & qui lui est commun avec beaucoup d’autres substances, en contient un autre qui lui est propre, qui est son radical constitutif, & auquel nous nous sommes trouvĂ©s forcĂ©s de donner un nom. Aucun ne nous a paru plus convenable que celui d’hydrogĂšne, c’est-Ă -dire, principe gĂ©nĂ©rateur de l’eau, de ᜕Ύωρ eau, & de ÎłÎ”ÎŻÎœÎżÎŒÎ±Îč j’engendre. Nous appellerons gaz hydrogĂšne la combinaison de ce principe avec le calorique, & le mot d’hydrogĂšne seul exprimera la base de ce mĂȘme gaz, le radical de l’eau[11]. »

« On a critiquĂ© mĂȘme avec assez d’amertume cette expression hydrogĂšne, parce qu’on a prĂ©tendu qu’elle signifioit fils de l’eau & non pas qui engendre l’eau. Mais qu’importe, si l’expression est Ă©galement juste dans les deux sens : les expĂ©riences rapportĂ©es dans ce Chapitre, prouvent que l’eau, en se dĂ©composant, donne naissance Ă  l’hydrogĂšne, & surtout l’hydrogĂšne donne naissance Ă  l’eau en se combinant avec l’oxygĂšne. On peut donc dire Ă©galement que l’eau engendre l’hydrogĂšne, & que l’hydrogĂšne engendre l’eau[11]. »

« VoilĂ  donc un nouveau corps combustible, c’est-Ă -dire, un corps qui a assez d’affinitĂ© avec l’oxygĂšne pour l’enlever au calorique & pour dĂ©composer l’air ou le gaz oxygĂšne. Ce corps combustible a lui-mĂȘme une telle affinitĂ© avec le calorique, qu’à moins qu’il ne soit engagĂ© dans une combinaison, il est toujours dans l’état aĂ©riforme ou de gaz au degrĂ© habituel de pression & de tempĂ©rature dans lequel nous vivons. Dans cet Ă©tat de gaz, il est environ 13 fois plus lĂ©ger que l’air de l’atmosphĂšre, il n’est point absorbable par l’eau, mais il est susceptible d’en dissoudre une petite quantitĂ© ; enfin il ne peut servir Ă  la respiration des animaux[11]. »

Recomposition de l’eau

Cette expĂ©rience rĂ©alise la recomposition de l’eau, en fait l’oxydation ou la combustion de l’hydrogĂšne par l’oxygĂšne :

1789 - Traité élémentaire de chimie - Antoine Lavoisier - Tom. I Pl. IV Fig. 5.

« Ainsi, soit qu’on opĂšre par voie de dĂ©composition ou de recomposition, on peut regarder comme constant & aussi bien prouvĂ© qu’on puisse le faire en Chimie & en Physique, que l’eau n’est point une substance simple ; qu’elle est composĂ©e de deux principes, l’oxygĂšne & l’hydrogĂšne, & que ces deux principes sĂ©parĂ©s l’un de l’autre, ont tellement d’affinitĂ© avec le calorique, qu’ils ne peuvent exister que sous forme de gaz, au degrĂ© de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons[11]. »

« Ce phĂ©nomĂšne de la dĂ©composition & de la recomposition de l’eau s’opĂšre continuellement sous nos yeux, Ă  la tempĂ©rature de l’atmosphĂšre & par l’effet des affinitĂ©s composĂ©es. C’est Ă  cette dĂ©composition que sont dus, comme nous le verrons bientĂŽt, au moins jusqu’à un certain point, les phĂ©nomĂšnes de la fermentation spiritueuse, de la putrĂ©faction, & mĂȘme de la vĂ©gĂ©tation. Il est bien extraordinaire qu’elle ait Ă©chappĂ© jusqu’ici Ă  l’Ɠil attentif des Physiciens & des Chimistes, & on doit en conclure que dans les sciences comme dans la morale il est difficile de vaincre les prĂ©jugĂ©s dont on a Ă©tĂ© originairement imbu, & de suivre une autre route que celle dans laquelle on est accoutumĂ© de marcher[11]. »

D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’hydrogĂšne se consume avec l’oxygĂšne ou l’air et forme de l’eau. Un mĂ©lange d’hydrogĂšne et d’oxygĂšne ou d’air explose violemment quand allumĂ©, Ă  condition que l’un ou l’autre gaz n’est pas en excĂšs : la limite infĂ©rieure d’explosivitĂ© de l’hydrogĂšne est de 4,1 %, la limite supĂ©rieure d’explosivitĂ© est de 74,8 %. La LIE et la LSE sont les concentrations limites (dans l’air) qui permettent Ă  un gaz de s’enflammer et d’exploser explose.

H2 (g) + O2 (g) → H2O (aq)

L'Ă©lectrolyse de l'eau

La pile voltaïque, premiÚre pile électrique, inventée par Alessandro Volta, est composée d'une alternance de disques de cuivre et de zinc, séparés par un tissu imbibé de saumure

La premiÚre électrolyse de l'eau (H2O), en ses deux composants le dihydrogÚne (H2) et le dioxygÚne (O2) a été réalisée le par deux chimistes britanniques, William Nicholson (1753 - 1815) et Sir Anthony Carlisle (1768-1840), quelques jours aprÚs l'invention de la premiÚre pile électrique par Alessandro Volta (1745-1827), donnant naissance à l'électrochimie:

« Cette faculté que possÚde le courant électrique d'opérer des décompositions chimiques apparut pour la premiÚre fois à Carlisle et à Nicholson un jour que ces deux savants laissÚrent par mégarde tomber dans l'eau les conducteurs d'une pile en activité. Comme ces conducteurs étaient formés de cuivre, métal oxydable, l'hydrogÚne seul se dégagea d'abord au pÎle négatif, tandis que l'autre fil s'oxydait d'une maniÚre manifeste. Mais ayant bientÎt substitué l'or au cuivre, les deux physiciens eurent la joie de voir pour la premiÚre fois l'eau se résoudre comme par enchantement en deux gaz, hydrogÚne et oxygÚne, qui se dégageaient isolément et en proportions définies autour.des deux pÎles. Cette magnifique découverte a donné naissance à l'électrochimie[12]. »

La réaction est la suivante:

2 H2O (aq) → 2 H2 (g) + O2 (g)

Propriétés de l'hydrogÚne

Toxicité

L’hydrogĂšne n’est pas toxique quoique non respirable. Toutefois, on constate que la respiration d’un animal, entretenue Ă  l’aide d’un mĂ©lange d’oxygĂšne et d’hydrogĂšne ne semble pas lui causer de malaise sensible, quoiqu’on constate chez lui un engourdissement et une grande propension au sommeil. Humphry Davy et Felice Fontana constatĂšrent que, mĂȘlĂ© Ă  l’air, l’hydrogĂšne pouvait ĂȘtre respirĂ© par l’homme, et, en 1741, Brittan voulut reprendre leurs expĂ©riences et fut victime de son dĂ©vouement Ă  la science, soit qu’il ait respirĂ© le gaz seul, ou que le gaz dont il se servit ne fĂ»t pas pur[1]. Ce fait vient de dĂ©montrer que dans les essais Ă  faire relativement Ă  la respiration de ce gaz, on doit prendre des prĂ©cautions : M. Brittan, auteur d’un ouvrage sur la chimie, « voulait, avant de l’achever, constater jusqu’à quel point un homme pourrait, sans danger, respirer une quantitĂ© donnĂ©e de gaz hydrogĂšne. Il en fit l’essai sur sa propre personne et en fut malheureusement la victime. Un malaise gĂ©nĂ©ral, suivi d’une stupĂ©faction complĂšte, se dĂ©clara bientĂŽt, et en dĂ©pit de tous les secours de l’art qui lui furent prodigues, il mourut au bout de quelques heures, par suite du dangereux essai auquel il s’était livrĂ©[13]. ».

Un phĂ©nomĂšne bien remarquable produit par l’inspiration de l’hydrogĂšne a Ă©tĂ© constatĂ© par Maunoir et Paul, de GenĂšve ; il consiste en ce que la voix devient faible et le son criard et clapissant[1].

Explosivité

PilĂątre de Rozier soufflant de l'hydrogĂšne dans une flamme.

Le dihydrogĂšne est un gaz classĂ© « extrĂȘmement inflammable.

Pilùtre des Rosiers, « qui mourut si malheureusement en 1785, le feu ayant dévoré son aérostat lorsqu'il se trouvait à une hauteur de 500 mÚtres, non-seulement respira sans accident le gaz hydrogÚne, mais encore il osa l'enflammer, à l'extrémité d'un long tube, quand il sortait de ses poumons. Enfin, il lui arriva involontairement de mettre le feu à un mélange gazeux d'hydrogÚne et d'oxygÚne qu'il avait introduit dans ses poumons; il ressentit une violente secousse et crut avoir les dents cassées; mais ayant reconnu qu'en réalité cela ne lui avait causé aucun accident, il eut la témérité de répéter l'expérience plusieurs fois[1]. »

Bon conducteur Ă©lectrique

Meilleur que d'autres gaz.

Ballon à gaz: les propriétés « endosmotiques » du dihydrogÚne

Le , Charles et Robert utilise dihydrogÚne. Par la suite on lui préféra le gaz d'éclairage contenant 50 % de dihydrogÚne.

L' « endosmose » ou osmose découverte par Henri Dutrochet décrit la maniÚre dont se conduisent deux fluides de densité différente qui ne sont séparés que par une membrane poreuse et perspirable.

La grande légÚreté de l'hydrogÚne lui donne la propriété de traverser les petites ouvertures et les membranes avec beaucoup plus de facilité que les autres gaz[14]. L'hydrogÚne pur est, de tous les gaz, celui qui présente les phénomÚnes d'endosmose les plus intenses : il traverse toutes les membranes, végétales ou animales, avec la plus singuliÚre facilité. Un jet d'hydrogÚne qui vient frapper une feuille de papier perpendiculairement à sa direction, traverse cette feuille à peu prÚs comme s'il n'avait pas rencontré d'obstacle sur son chemin[15].

Les vitesses avec lesquelles deux gaz traversent un faible orifice d'une membrane, sont en raison inverse de la racine carrée de leur densité[14]. La propriété endosmotique remarquable du dihydrogÚne se démontre en plaçant un ballon en caoutchouc mince et plein d'air dans une cloche remplie d'hydrogÚne, le ballon a été entouré de fil qui s'applique sur lui sans le serrer. Au bout d'un jour, le fil disparait sous les deux hémisphÚres qui se forment (suite de l'augmentation de volume, et souvent le ballon finit par éclater). Ainsi il a dû entrer dans le ballon 3,5 fois plus d'hydrogÚne qu'il n'en est sorti d'air, puisque le premier de ces gaz pÚse 14 fois moins que le deuxiÚme[14].

La « densitĂ© de l'hydrogĂšne pur Ă©tant quatorze fois et demie moindre que celle de l'air, on comprend qu'il devra passer environ quatre fois plus d'hydrogĂšne dans l'air que d'air dans l'hydrogĂšne. Cette perte continue, Ă  laquelle il est extrĂȘmement difficile de remĂ©dier, est une seconde raison de la substitution du gaz d'Ă©clairage Ă  l'hydrogĂšne pur pour le gonflement des aĂ©rostats[3]. »

DĂ©part d'un ballon Ă  gaz Ă  l'usine Ă  gaz de la Villette

Le gaz d'éclairage contient 50 % de dihydrogÚne, 32 % de méthane et 8 % de monoxyde de carbone.

Les frÚres Montgolfier qui connaissent les propriétés osmotiques de l'hydrogÚne, lui préfÚrent l'air chaud.

Le , peu aprÚs l'expérience des frÚres Montgolfier (), Jacques Alexandre César Charles (1746-1823), fait voler son ballon à gaz avec du dihydrogÚne. Mais par la suite on lui préféra longtemps le gaz d'éclairage, sept fois plus lourd, plus disponible, mais surtout ayant de meilleurs propriétés osmotiques que le dihydrogÚne.

Ainsi, dans un ouvrage de 1870 traitant d'aéronautique:

« Le gonflement des aĂ©rostats se fait ordinairement par l'hydrogĂšne carbonĂ©, ou gaz d'Ă©clairage, dont la densitĂ© moyenne est la moitiĂ© de celle de l'air. Quoique beaucoup plus lourd que l'hydrogĂšne pur, il est d'un usage beaucoup plus facile, puisqu'au lieu de le fabriquer Ă  grands frais spĂ©cialement pour une ascension, il suffit de le faire arriver d'une usine ou d'un tuyau de conduite. Lorsqu'une ascension doit ĂȘtre exĂ©cutĂ©e dans un Ă©tablissement scientifique, on peut facilement amener le gaz d'Ă©clairage des tuyaux les plus voisins, et se borner Ă  prendre exactement la quantitĂ© de gaz Ă©gale Ă  la capacitĂ© de l'aĂ©rostat[3]. »

Le ballon Ă  gaz de Henri Giffard aux Tuileries en 1878

Henri Giffard (1825-1882) en 1852 utilisera le dihydrogÚne afin d'optimiser la portance. Il améliorera la technique de production du dihydrogÚne, et la qualité de l'enveloppe:

« L'Ă©toffe du ballon consiste en deux toiles rĂ©unies par une dissolution de caoutchouc, et enduites Ă  l'extĂ©rieur d'un vernis Ă  l'huile de lin. Toutes les coutures ont Ă©tĂ© recouvertes d'une bande de la mĂȘme Ă©toffe appliquĂ©e au moyen de la dissolution de caoutchouc et enduite du vernis Ă  l'huile de lin. Cet enduit paraĂźt avoir rĂ©solu en grande partie le problĂšme, tant cherchĂ©, de la conservation du gaz hydrogĂšne dans un aĂ©rostat. Tandis que dans la plupart des aĂ©rostats construits jusqu'Ă  ce jour, le gaz hydrogĂšne traverse, avec une promptitude extraordinaire, l'Ă©toffe de soie vernie du ballon, l'aĂ©rostat de M. Henry Giffard est douĂ© d'une propriĂ©tĂ© de conservation remarquable. Il n'a pas Ă©tĂ© nĂ©cessaire de renouveler, pendant deux mois, la provision de gaz dans le ballon, une fois gonflĂ©, Ă  la condition de remplacer, tous les deux ou trois jours, les 40 ou 50 mĂštres cubes de gaz perdus dans cet intervalle, par leur passage Ă  travers l'enveloppe[16]. »

L'hydrogÚne quasi pur produit Giffard est issu d'une réaction de gaz à l'eau: de la vapeur d'eau jetée sur des charbons incandescents:

« Le systÚme employé par M. Giffard pour la préparation du gaz hydrogÚne au moyen de la décomposition de l'eau repose en partie sur des principes connus, en partie sur des dispositions nouvelles. Il consiste à opérer la décomposition de la vapeur d'eau par le charbon, en faisant d'abord traverser un foyer chargé de coke incandescent, par un courant de vapeur d'eau, qui produit, en réagissant sur le charbon rouge, de l'hydrogÚne carboné et de l'oxyde de carbone. Pour ramener l'hydrogÚne carboné à l'état d'hydrogÚne pur, l'oxyde de carbone à l'état d'acide carbonique, on fait arriver à l'autre extrémité du fourneau, un nouveau courant de vapeur d'eau. Cette vapeur produit de l'hydrogÚne pur et de l'acide carbonique, en réagissant, par son oxygÚne, sur les deux gaz qui remplissent l'enceinte du fourneau. Ce mélange d'acide carbonique et d'hydrogÚne est alors dirigé à travers un dépurateur plein de chaux, semblable à celui dont on se sert dans les usines à gaz. L'hydrogÚne s'y débarrasse de l'acide carbonique ; de sorte que l'on obtient aussi de l'hydrogÚne pur, que l'on dirige à l'intérieur du ballon, dÚs sa sortie du dépurateur à chaux[16]. »

Lorsque les processus de production seront amĂ©liorĂ©s, de mĂȘme que les membranes des aĂ©rostats, l'hydrogĂšne (14 fois plus lĂ©ger que l'air) remplacera le gaz d'Ă©clairage (2,6 fois plus lĂ©ger que l'air), notamment dans les ballons dirigeables et ballons-sonde. Le dihydrogĂšne sera lui-mĂȘme remplacĂ© par l'hĂ©lium, non combustible mais plus coĂ»teux.

Les recherches sur les ballons à gaz ont conduit à la découverte du gaz d'éclairage en 1784 par Jan Pieter Minckelers. Toutefois celui-ci ne lui donna pas les suites industrielles que lui donneront le français Philippe Lebon et l'anglais William Murdoch (Voir plus loin, le gaz d'éclairage)[17].

Le gaz d'Ă©clairage

Gaz de houille

William Murdoch (1754 - 1839)

Vers 1812, le gaz d'éclairage (ou gaz manufacturé), essentiellement du gaz de houille, composé pour moitié d'hydrogÚne, est fabriqué de maniÚre industrielle dans des usines à gaz et concourt à l'éclairage de toutes les grandes villes européennes. La propriété de la découverte du gaz d'éclairage, aux alentours de 1800 se trouve partagée entre le français Philippe Lebon, l'anglais William Murdoch, l'allemand Frédéric-Albert Winsor, le limbourgeois Jan Pieter Minckelers qui est le seul à ne lui a pas avoir donné de suites industrielles. Le gaz d'éclairage d'abord produit à partir du bois est nommé de maniÚre erronée « gaz hydrogÚne » par Lebon, qui probablement n'en connaßt pas la composition. Le gaz de houille sera appelé « gaz hydrogÚne carboné». L'anglais, William Murdoch lui donnera le nom de gaz light.

La pyrolyse du bois ou de la houille dans des cornues placées en batterie, (mais aussi de résines (gaz de résine), d'huiles (gaz d'huile), de schiste bitumineux (gaz portatif comprimé), de déchets de l'industrie pétroliÚre (gaz de pétrole), etc.) permet d'obtenir un gaz riche en hydrogÚne: le gaz de bois (« gaz hydrogÚne ») de Lebon est en fait constitué d'hydrogÚne(H2), monoxyde de carbone(CO) et de dioxyde de carbone (CO2); le gaz de houille (« gaz hydrogÚne carboné »), contient lui du dihydrogÚne(H2), méthane(CH4), monoxyde de carbone(CO). Dans une usine à gaz en 1970, peu de temps avant que la production ne décline définitivement, le gaz produit contenait[18]:

En volumeEn poids
DihydrogĂšne (H2)50 %8,4 %
MĂ©thane (CH4)32 %41,6 %
Monoxyde de carbone (CO)8 %18,8 %
Éthylùne et autres hydrocarbures4 %9,4 %
Diazote3 %7,1 %
Gaz carbonique2 %7,4 %
BenzĂšne et produits aromatiques1 %7,3 %

Les gaz manufacturĂ©s employĂ©s comme gaz d'Ă©clairage signent le premier vĂ©ritable Ă©clairage public. La photomĂ©trie est redevable aux gaz manufacturĂ©s dans la mesure oĂč pour la premiĂšre fois de l'histoire on doit pouvoir quantifier le pouvoir Ă©clairant de plusieurs combustibles ou de plusieurs appareils d'Ă©clairages Ă  destination de l'Ă©clairage des villes.

Les gaz manufacturés étendent ensuite leurs applications à l'éclairage et au chauffage domestiques. Une bonne partie des canalisations du gaz est alors constituée par les colonnes montantes du gaz de ville dans les appartements.

Le gaz manufacturĂ© sera utilisĂ© par les turbines et moteurs. Jean-Joseph Étienne Lenoir, en 1859, conçoit le premier moteur Ă  combustion interne, fonctionnant au gaz manufacturĂ©. Les grands constructeurs automobiles, Deutz AG, Daimler AG, Mercedes-Benz, et BMW sont redevable aux amĂ©liorations du moteur Ă  gaz par Nikolaus Otto en 1867 et la crĂ©ation par celui-ci de la « Gasmotoren-Fabrik Deutz AG ».

Les gaz manufacturĂ©s seront utilisĂ©s par les ballons Ă  gaz en remplacement de l'hydrogĂšne, moins facile Ă  mettre en Ɠuvre, ouvrant une Ăšre oĂč les scientifiques seront aussi de vĂ©ritables aventuriers, oĂč le mĂ©tĂ©orologistes devront aussi se prĂ©occuper de gaz, tels les aĂ©rostiers, Jacques Alexandre CĂ©sar Charles, Gaston Tissandier (1843 - 1899) ou Auguste Piccard.

En 1940, le dihydrogÚne nécessaire à l'industrie chimique pour la transformation des huiles végétales, animales ou minérales (graisses non saturées) en graisses compactes et la fabrications de certains solvants, est aussi extraite des gaz manufacturés (composé, en volume, de 50 % d'hydrogÚne, le gaz à l'eau peut en contenir jusqu'à 90 %) par liquéfaction. Une augmentation de pression et un refroidissement suffisants liquéfient tous les gaz sauf l'hydrogÚne. Pour la synthÚse de l'ammoniac, le diazote présent dans les gaz manufacturés (en volume, environ 3 %) n'est pas liquéfié[19].

Gaz Ă  l'eau, sur charbon de bois

Bec de gaz dĂ©veloppĂ© pour les besoins du gaz d'Ă©clairage Ă  Narbonne. La forme de ces mĂšches (Fig. 1) se rapproche de celle d'une corbeille renversĂ©e sans fond. Elles sont fixĂ©es par trois supports (Fig. 2), en fil de platine de 0,75 mm d'Ă©paisseur, Ă  un anneau circulaire qui passe sur la couronne (Fig. 3); la distance entre celle-ci et la base de la mĂšche est de mm

La thermolyse de l'eau sur du charbon de bois menĂ©e Ă  l'usine Ă  gaz de Narbonne en 1859, produit un gaz contenant de l'hydrogĂšne et de l'oxyde de carbone. Le travail d'Ă©puration conduit Ă  un gaz composĂ© Ă  95 % d'hydrogĂšne, utilisĂ© pour l'Ă©clairage. L'usage de l'hydrogĂšne quasi pur conduit Ă  l'utilisation de becs de gaz en platine: la tempĂ©rature Ă©levĂ©e de la flamme de l'hydrogĂšne aurait bientĂŽt altĂ©rĂ© les couronnes, si elles Ă©taient en cuivre jaune. Cet anneau en platine constitue la seule diffĂ©rence entre ces couronnes et celles qui sont employĂ©es dans l'Ă©clairage au gaz de houille; peut-ĂȘtre aussi le diamĂštre des orifices est-il un peu moindre que dans ce dernier systĂšme[20].

Dans la flamme sont placĂ©es les mĂšches en fil de platine. La forme de ces mĂšches se rapproche de celle d'une corbeille renversĂ©e sans fond. Elles sont fixĂ©es par trois supports, en fil de platine de 0,75 mm d'Ă©paisseur, Ă  un anneau circulaire qui passe sur la couronne; la distance entre celle-ci et la base de la mĂšche est de mm[20].

La premiĂšre tentative faite sur une certaine Ă©chelle pour l'Ă©clairage Ă  l'aide du gaz Ă  l'eau, carburĂ© par les vapeurs huileuses, est due Ă  un ingĂ©nieur, Alexandre Selligue (Alexander Selligue (en)); En 1848, un certain Gillard construisit Ă  Passy une usine pour fabriquer du gaz en dĂ©composant la vapeur d'eau par le charbon de bois dans de grands cylindres en fonte. Ce gaz, qu'on disait exempt d'oxyde de carbone, en consĂ©quence du mode mĂȘme de sa fabrication, en contenait nĂ©anmoins encore souvent 20 % aprĂšs son Ă©puration par la chaux. Le systĂšme de M. Gillard fut appliquĂ© pendant quelque temps Ă  l'Ă©clairage des rues de la ville de Narbonne[21]

Dans l'usine à gaz de Narbonne, « la réaction entre la vapeur d'eau se fait dans des cornues en fonte chauffées au rouge-orange. Ces cornues en forme de berceau (1,90 m x 0,39 m x 0,33 m) sont pourvues d'injecteurs pour la vapeur d'eau. L'expérience montre que les fours contenant cinq cornues sont les plus avantageux. La vapeur d'eau est préparée sur le cÎté dans une chaudiÚre chauffée à la houille et injectée à une pression de 5 à 6 atmosphÚres. Les injecteurs sont pourvus de capsules de terre réfractaire (80 à 90 par cornue) pour éviter l'obstruction par oxydation du fer au contact de l'eau. Leur disposition font que la vapeur va lécher la surface de charbon de bois incandescent.

Les cornues contiennent de 75 Ă  80 kilogrammes de charbon de bois. Le chargement des cornues se fait toutes les cinq heures. Le travail de maintenance est moins important que pour le gaz de houille. 1 mĂštre cube de gaz requiert 324 grammes de charbon de bois et 4791 grammes de houille.

Le gaz obtenu passe dans des réfrigérants et ensuite des épurateurs dont le but est de délester le gaz de l'acide carbonique venu avec l'hydrogÚne. Cette épuration se fait au moyen de la chaux hydratée placée su des cribles. Pour obtenir 800 mÚtres cubes d'hydrogÚne, il faut 1 tonne de chaux vive, ce qui par rapport au gaz de houille est énorme. Pour éteindre cette chaux vive il faut 321 kilogrammes d'eau si bien qu'au final on se retrouve avec 2 tonnes de chaux éteinte : des amas de carbonates de chaux s'accumulent aux abords de l'usine. Ce résidu est vendu pour la confection de mortiers mais est pressentie comme engrais[20]. »

Les premiers essais de gaz à l'eau mettent en relief la présence de 20 à 21 % de monoxyde de carbone. Mais en modifiant le procédé, en soustrayant l'acide carbonique avant qu'il ne se transforme en monoxyde carbone, on obtint plus que 4 à 5 % de monoxyde carbone. Ce gaz est principalement composé d'hydrogÚne[20]:

En volume
DihydrogĂšne (H2)94 %
Acide carbonique et monoxyde de carbone (CO)4 %
Eau (H2O)1 %
Diazote et autres1 %

LumiĂšre oxhydrique

— Et qu’est-ce qu’on brĂ»lera Ă  la place du charbon?
— L’eau, rĂ©pondit Cyrus Smith.
— L’eau, s’écria Pencroff, l’eau pour chauffer les bateaux Ă  vapeur et les locomotives, l’eau pour chauffer l’eau !
— Oui, mais l’eau dĂ©composĂ©e en ses Ă©lĂ©ments constitutifs, rĂ©pondit Cyrus Smith, et dĂ©composĂ©e, sans doute, par l’électricitĂ©, qui sera devenue alors une force puissante et maniable, car toutes les grandes dĂ©couvertes, par une loi inexplicable, semblent concorder et se complĂ©ter au mĂȘme moment. Oui, mes amis, je crois que l’eau sera un jour employĂ©e comme combustible, que l’hydrogĂšne et l’oxygĂšne, qui la constituent, utilisĂ©s isolĂ©ment ou simultanĂ©ment, fourniront une source de chaleur et de lumiĂšre inĂ©puisables et d’une intensitĂ© que la houille ne saurait avoir. Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargĂ©s de ces deux gaz comprimĂ©s, qui brĂ»leront dans les foyers avec une Ă©norme puissance calorifique. Ainsi donc, rien Ă  craindre. Tant que cette terre sera habitĂ©e, elle fournira aux besoins de ses habitants, et ils ne manqueront jamais ni de lumiĂšre ni de chaleur, pas plus qu’ils ne manqueront des productions des rĂšgnes vĂ©gĂ©tal, minĂ©ral ou animal. Je crois donc que lorsque les gisements de houille seront Ă©puisĂ©s, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir.

— Je voudrais voir cela, dit le marin.


En 1823, Goldsworthy Gurney invente la lumiĂšre oxhydrique dite Ă©galement lumiĂšre Drummond, Ă©mise par un bloc de matiĂšre rĂ©fractaire portĂ© Ă  l'incandescence par la flamme d'un chalumeau oxhydrique (combinaison de l'oxygĂšne et de l'hydrogĂšne). La douceur de la lumiĂšre oxhydrique et son bon Indice de rendu de couleur en fait un moyen d'Ă©clairage de choix dans les thĂ©Ăątres et autres lieux de spectacle Ă  partir des annĂ©es 1830 oĂč ils seraient fabriquĂ©s au thĂ©Ăątre mĂȘme[22]. En 1868, un mĂ©moire du SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils de France encourage l'utilisation de l'oxygĂšne Ă  la place du gaz d'Ă©clairage et des expĂ©riences sont mĂȘme rĂ©alisĂ©es place de l'hĂŽtel de ville Ă  Paris Ă  l'instigation du barron Haussmann. L'innocuitĂ© de la lumiĂšre oxhydrique (l'oxygĂšne nĂ©cessaire Ă  la combustion n'Ă©tant pas pris dans l'air ambiant comme c'est le cas pour le gaz d'Ă©clairage, dont la combustion vicie l'air) suscite l'enthousiasme. On imagine dĂ©jĂ  les services que pourraient rendre la lumiĂšre oxhydrique Ă  l'Ă©clairage sous-marin en appui des Scaphandriers[23].

On peut raisonnablement attribuer Ă  l'euphorie nĂ©e de ces expĂ©riences la tirade de Jules Verne en 1874 dans l’« L'Île mystĂ©rieuse » :

« Oui, mes amis, je crois que l’eau sera un jour employĂ©e comme combustible, que l’hydrogĂšne et l’oxygĂšne, qui la constituent, utilisĂ©s isolĂ©ment ou simultanĂ©ment, fourniront une source de chaleur et de lumiĂšre inĂ©puisables et d’une intensitĂ© que la houille ne saurait avoir »

— Jules Verne, L’Île mystĂ©rieuse - Partie 2, Chapitre 11 1874.

Le moteur Ă  hydrogĂšne

Moteur Ă  gaz horizontal Otto, de quatre chevaux de force, actionnant dans le domaine d’Ambreville (Eure) 1868 : Pompe Ă  eau pour la ferme-Pompe Ă  eau pour le chĂąteau-Pompe Ă  purin-Machine Ă  battre, avec Ă©lĂ©vateur de grains-Meules Ă  concasser-Hache-paille-Laveur de racines-Coupe-racines-Cribleur de menues pailles-2 meules Ă  affĂ»ter-Tire-sacs-Tarare-Trieur de grains-Pressoir mĂ©canique-Pompe Ă  cidre[24].

Dans son brevet de 1799, Lebon avait prĂ©dit que son « gaz hydrogĂšne » (du gaz de bois, dont on peut supposer qu’il contenait au moins 50 % de dihydrogĂšne) serait « une force applicable Ă  toutes espĂšces de machine ». Le gaz de houille inventĂ© par William Murdoch Ă  la mĂȘme Ă©poque, est nommĂ© « gaz hydrogĂšne carbonĂ© » puis gaz d’éclairage (« gas light », voir aussi gaz de ville, et gaz manufacturĂ©) et contient 50 % de dihydrogĂšne, 32 % de mĂ©thane, 8 % de monoxyde de carbone. Certains gaz Ă  l’eau, Ă  destination de l’éclairage contiendront jusqu’à 94 % de dihydrogĂšne.

À partir de 1804, François Isaac de Rivaz construit les premiers moteurs à gaz utilisant du gaz de houille. Il s’inspire du fonctionnement du Pistolet de Volta pour construire le premier moteur à combustion interne dont il obtint le brevet le .

En 1859, Étienne Lenoir dĂ©pose un « brevet d’un moteur Ă  gaz et Ă  air dilatĂ© », un moteur Ă  combustion interne Ă  deux temps qui utilise le gaz de houille.

Le gaz d’éclairage est encore utilisĂ© dans le moteur Ă  gaz par Nikolaus Otto en 1867. Les grands constructeurs automobiles, Deutz AG, Daimler AG, Mercedes-Benz, et BMW sont redevable aux innovations du moteur Ă  gaz apportĂ©es par celui-ci et Ă  la crĂ©ation de la « Gasmotoren-Fabrik Deutz AG » (Deutz AG), fondĂ©e par Otto en 1872.

Reformage catalytique

L'hydrogÚne pur est fabriqué industriellement par reformage catalytique à la vapeur du gaz naturel

Fabrication moderne

DĂ©composition de l’eau froide

L’eau froide est dĂ©composĂ© par l’aluminium amalgamĂ© (c’est-Ă -dire un alliage d’aluminium et de mercure qui est faite par le frottement du papier d’aluminium avec du chlorure mercurique humide)[25].

2 Al + 6 H2O ⇒ 2 Al(OH)3 + 3 H2

DĂ©composition de l’eau chaude

L’eau chaude est dĂ©composĂ© par le couple zinc-cuivre (des granulĂ©s solides de zinc recouvert d’une couche de surface en cuivre qui est obtenu en versant une solution de sulfate de cuivre sur du zinc en granulĂ©)[25].

Zn + 2 H2O ⇒ Zn(OH)2 + H2

DĂ©composition de l’eau bouillante

L’eau bouillante est lentement dĂ©composĂ©e par le magnĂ©sium[25].

Mg + 2 H2O ⇒ Mg(OH)2 + H2

DĂ©composition de la vapeur d’eau

La vapeur est dĂ©composĂ©e par action sur du magnĂ©sium, du zinc ou du fer chauffĂ©. La rĂ©action, du fer sur la vapeur d’eau est rĂ©versible, selon les conditions expĂ©rimentales. Mg + H2O ⇒ MgO + H2 Zn + H2O ⇒ ZnO + H2 3 Fe + H2O ⇔ Fe3O4 + 4 H2 (limaille de fer Ă  800 °C dans un courant de vapeur d'eau)

Par action d'un acide

L’hydrogĂšne est prĂ©parĂ© en laboratoire par action des acides sur les mĂ©taux : l’acide sulfurique diluĂ© contenant un volume d’acide concentrĂ© pour cinq volumes d’eau, ou l’acide chlorhydrique diluĂ© contenant un volume d’acide concentrĂ© pour quatre volumes d’eau, est ajoutĂ© au zinc granulĂ©. Du sulfate de zinc ou du chlorure de zinc sont formĂ©s, de l’hydrogĂšne est libĂ©rĂ©[25].

Acide sulfurique

Le processus historique utilisé depuis Paracelse est décrit plus haut. Il fait réagir le « vitriol » (acide sulfurique) avec le fer ou le zinc. La réaction fournit un sel et le dihydrogÚne.

La rĂ©action entre l’acide sulfurique et le fer est la suivante :

Fe(s) + H2SO4 (aq) → H2 (g) + FeSO4 (aq)

On prĂ©pare aussi le dihydrogĂšne en attaquant le zinc par de l’acide sulfurique hydratĂ©. Ce mĂ©tal, sous l’influence de l’acide, dĂ©compose l’eau, passe Ă  l’état d’oxyde de zinc qui se combine Ă  l’acide, et l’hydrogĂšne devient libre. Voici l’équation qui rend compte de la rĂ©action :

Zn(s) + H2SO4 (aq) → H2 (g) + ZnSO4 (aq)

Plus gĂ©nĂ©ralement, l’acide sulfurique attaque les principaux mĂ©taux usuels en donnant un sulfate mĂ©tallique par libĂ©ration de dihydrogĂšne. L’acide diluĂ© attaque le fer, l’aluminium, le zinc, le manganĂšse, le magnĂ©sium et le nickel, mais seul l’acide concentrĂ© et chaud peut attaquer l’étain et le cuivre, tandis que le plomb et le tungstĂšne ne sont pas attaquĂ©s. L’attaque de l’étain par l’acide sulfurique libĂšre du dioxyde de soufre plutĂŽt que de l’hydrogĂšne, contrairement Ă  ce qu’il en est pour les autres mĂ©taux : L’acide diluĂ© agit plutĂŽt comme un acide typique libĂšre de l’hydrogĂšne en formant le sel, l’acide sulfurique concentrĂ© et chauffĂ© agit gĂ©nĂ©ralement comme un agent oxydant, libĂšre de l’eau et du dioxyde de soufre en formant des sels avec le cuivre, le zinc et l’étain.

La rĂ©action de l’étain avec l’acide sulfurique dĂ©gage de l’eau : Sn(s) + 2 H2SO4 (aq) → SnSO4 (aq) + 2 H2O(l) + SO2 (g).

Acide chlorhydrique

Zn + HCl → ZnCl2 + H2

Soude caustique et aluminium

2 NaOH + 2 Al + 2 H2O → 2 NaAlO2 + 3 H2

Potassium et eau

L'hydrogÚne peut s'obtenir en décomposant l'eau par le potassium : ce métal, trÚs-facilement oxydable, s'empare de l'oxygÚne en libérant l'hydrogÚne. Les produits obtenus sont de la potasse et de l'hydrogÚne[8].

2 H2O + 2 K → 2 KOH + H2 (vĂ©rifier)

Électrolyse

Aujourd'hui, l'hydrogÚne électrolytique, la qualité d'hydrogÚne la plus pure disponibles dans le commerce est fabriqué par électrolyse de l'eau. L'hydrogÚne pur est mieux préparé par électrolyse avec des électrodes de nickel d'une solution chaude saturée d'hydroxyde de baryum.

Le gaz est passé sur toile de platine chaud qui oxyde tout oxygÚne résiduel dans les gaz, et il est ensuite séché par passage du gaz sur des pastilles d'hydroxyde de potassium et sur de la poudre de pentoxyde de phosphore redistillé[25].

Reformage catalytique

L'hydrogÚne pur est fabriqué industriellement par reformage catalytique à la vapeur du gaz naturel

Vapeur d'eau et fer

La fabrication de l’hydrogĂšne Ă  l’échelle industrielle inclut la rĂ©action entre la vapeur d’eau et du fer. Le fer spongieux de la rĂ©duction du minerai de fer spathique (carbonate ferreux) est chauffĂ© au rouge et la vapeur d’eau passĂ©e par-dessus.

3 Fe + 4 H2O ⇒ Fe3O4 + 4 H2

L’oxyde ferroso-ferrique chaud, Fe3O4, est ensuite rĂ©duit avec du gaz Ă  l’eau. Le gaz Ă  l’eau est fabriquĂ© par passage de vapeur d’eau au-dessus de carbone incandescent et il consiste en un mĂ©lange de monoxyde de carbone et d’hydrogĂšne, avec une petite quantitĂ© de dioxyde de carbone :

Fe2O4 + 4 CO ⇒ 3 Fe + 4 CO2

La température est évaluée par la couleur du charbon qui est d'autant plus clair qu'elle est haute :

  • rouge vif :C + H2O ⇒ CO + H2
  • rouge sombre :C + 2 H2O ⇒ CO2 + 2 H2

Nouveaux moyens de production, prospective

  • Mi-2017, une « peinture semi-conductrice » est prĂ©sentĂ©e par des chercheurs australiens du Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT) ; Ă  la maniĂšre d'un gel de silice elle capte l’humiditĂ© de l'air et produit de l'oxygĂšne et de l'hydrogĂšne par un phĂ©nomĂšne catalytique utilisant le rayonnement solaire et un matĂ©riau Ă  base de sulfure de molybdĂšne synthĂ©tique dopĂ© Ă  l'oxyde de titane. Il reste Ă  imaginer comment rĂ©cupĂ©rer cet hydrogĂšne et vĂ©rifier que la vapeur d'eau n'est pas contaminĂ©e par des substances qui nuirait Ă  l'efficacitĂ© du procĂ©dĂ©[26].

Utilisations modernes

Moteur Ă  explosion

En 1970, Paul Dieges brevùte une modification des moteurs à combustion interne qui autorise la consommation d’hydrogùne[27]. Le brevet renseigne clairement que le but de l’invention est de fournir un combustible non-polluants comme le sont les hydrocarbures.

À partir de 1980, le constructeur automobile japonais Mazda planche sur l’application du dihydrogĂšne aux moteurs rotatifs (Moteur Wankel) et en 1991 prĂ©sente un concept de moteur rotatif Ă  hydrogĂšne au Salon automobile de Tokyo. En 2006, Mazda loue des vĂ©hicules Hydrogen RE aux bureaux du gouvernement nippon[28].

Le protocole de Kyoto, signĂ© le , vise Ă  la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre dont fait partie le dioxyde de carbone, donne une nouvelle justification Ă  la recherche de carburants alternatifs, dont l’hydrogĂšne, et pour les constructeurs automobiles, la production de vĂ©hicule propre parmi lesquels se trouve le vĂ©hicule Ă  hydrogĂšne.

La BMW Hydrogen 7, prĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois au salon de Los Angeles en , serait la premiĂšre voiture de sĂ©rie fonctionnant Ă  l’hydrogĂšne[29].

Accessoirement certains garages proposent un dĂ©calaminage Ă  l’hydrogĂšne pour nettoyer les moteurs en les faisant fonctionner avec de l’hydrogĂšne produit par Ă©lectrolyse.

Notes et références

  1. Carilian-Goeury et Dalmont. Leçons de chimie Ă©lĂ©mentaire appliquĂ©es aux arts industriels et faites aux Ouvriers du XIIe arrondissement : Ă  l’usage des Ă©lĂšves de troisiĂšme scientifique et de mathĂ©matiques spĂ©ciales, des aspirants aux grades des facultĂ©s et aux Ă©coles du gouvernement, vol. 1, 1855 (lire en ligne).
  2. Buck, p. 265.
  3. James Glaisher Wilfrid de Fonvielle Camille Flammarion Gaston Tissandier. Voyages Aériens. 1870 (Livre numérique Google).
  4. (en) Personnel de rédaction, « Ammonia Process Overview », Nexant, Inc., (consulté le ).
  5. Cité dans Jean Chrétien Ferdinand Hoefer. La chimie enseignée par la biographie de ses fondateurs: R. Boyle, Lavoisier, Priestley, Scheele, Davy, etc. L. Hachette et cie, 1865 (Livre numérique Google).
  6. Et cette maniĂšre de voir provenait elle-mĂȘme d’une thĂ©orie qu’il est bon de faire connaĂźtre, parce qu’elle compte encore des partisans : D’aprĂšs celte thĂ©orie, la diversitĂ© des corps serait due Ă  des inĂ©galitĂ©s de forme, de grandeur, de structure, de mouvement des molĂ©cules Ă©lĂ©mentaires ; un ou deux Ă©lĂ©ments primitifs suffiraient pour expliquer toute la variĂ©tĂ© des corps de la nature. « Pourquoi donc, s’écria Boyle, les molĂ©cules de l’une ou de toute autre substance ne pourraient-elles pas, dans de certaines conditions, ĂȘtre groupĂ©es et agitĂ©es de façon Ă  mĂ©riter le nom d’air ? ». D’aprĂšs la thĂ©orie de Boyle, l’air ainsi obtenu (hydrogĂšne), serait de l’air allotropique, c’est-Ă -dire, de l’air dans un Ă©tat particulier, diffĂ©rent de l’air commun de l’atmosphĂšre. (CitĂ© dans Hoefer)
  7. DĂ©sirĂ© Magnier, Nouveau manuel complet de l’éclairage au gaz, ou TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire et pratique Ă  l’usage des ingĂ©nieurs, directeurs, etc.. Librairie encyclopĂ©dique Roret, 1849 (Livre numĂ©rique Google).
  8. Barreswil (Charles Louis, M.), Aimé Girard. Introduction au Dictionnaire de chimie industrielle. Dezobry, E. Magdeleine et cie, 1861(https://books.google.be/books?id=MW5DAQAAIAAJ&dq=zn%20%2Bhcl&hl=fr&pg=PA86#v=snippet&q=hydrog%C3%A8ne&f=false Livre numérique Google)
  9. Thomas Kuhn 1963, p. 53–60 et Robert E. Schofield : “Enlightened Joseph Priestley: A Study of His Life and Work” (2004)
  10. La difficultĂ© de dater et de situer la dĂ©couverte de l’oxygĂšne dans le contexte de la rĂ©volution chimique, est l’un des thĂšmes dĂ©veloppĂ©s par Thomas Kuhn dans son ouvrage La Structure des rĂ©volutions scientifiques.
  11. Antoine Lavoisier Traité élémentaire de chimie Partie 1 Chapitre 8 page 90 sur wikisource.
  12. William Duckett. Dictionnaire de la conversation et de la lecture: inventaire raisonné des notions générale les plus indispensable à tous, Volume 8 (Livre numérique Google)
  13. Carilian-Goeury et Dalmont, Journal de chimie médicale, de pharmacie et de toxicologie, Volume 2 ; Volume 8 , 1855 (Livre numérique Google).
  14. Revue scientifique, Volume 2. 1865 (Livre numérique Google)
  15. James Glaisher, Camille Flammarion, W. De Fonvielle, Gaston Tissandier. Voyages Aériens. 1870 (Livre numérique Google)
  16. Louis Figuier, Émile Gautier. L'AnnĂ©e scientifique et industrielle, Volume 13 (Livre numĂ©rique Google)
  17. Jan Pieter Minckelers Mémoire sur l'air inflammable tiré de différentes substances, CollÚge Faucon 1784 (Livre numérique Google)
  18. Tout l'Univers. Volume 13. Hachette/Le livre de Paris 1975
  19. Grand mémento encyclopédique Larousse. 1941. page 519.
  20. B. Verver L'éclairage au gaz à l'eau à Narbonne et l'éclairage au gaz Leprince examinés et comparés à l'éclairage au gaz de houille ordinaire; F. Renard, 1859 (Livre numérique Google)
  21. Charles Adolphe Wurtz, Jules Bouis. Dictionnaire de chimie pure et appliquée: comprenant la chimie organique et inorganique, la chimie appliquée à l'industrie, à l'agriculture et aux arts, la chimie analytique, la chimie physique et la minéralogie, Volume 2. Hachette, 1870(Livre numérique Google)
  22. « Pour sa production dans ces Ă©tablissements publics, on a recours le plus ordinairement, comme cela a lieu au ThĂ©Ăątre de la Renaissance, Ă  des sacs en caoutchouc. Deux poches disposĂ©es entre des chĂąssis pressĂ©s convenablement et chargĂ©s de poids en fonte pour faire ainsi office de soufflet, et contenant l'une de l'hydrogĂšne, l'autre de l'oxygĂšne, fabriquĂ©s au thĂ©Ăątre mĂȘme, sont mis en rapport par des tuyaux de conduite, avec un appareil spĂ©cial nommĂ© chalumeau, par oĂč ils viennent se mĂ©langer convenablement et se rendre dans une petite chambre ou barillet ». Dans musĂ©e des familles: Lectures du soir, Volume 36. 1869 (Livre numĂ©rique Google)
  23. « C'est ainsi qu'on a dĂ©jĂ  songĂ© Ă  produire la lumiĂšre oxhydrique dans des ballons en verre absolument clos et sans communication directe avec l'air extĂ©rieur. — Cette application exige, naturellement, des dispositions spĂ©ciales pour le dĂ©gagement rĂ©gulier de la vapeur d'eau ou des gaz rĂ©sultant de la combustion; mais on conçoit aisĂ©ment que si cet Ă©clairage rĂ©ussissait bien, il pourrait rendre d'immenses services pour les travaux des mines, en les prĂ©servant des accidents du feu grisou; il pourrait s'appliquer Ă©galement Ă  l'Ă©clairage sous-marin et augmenter considĂ©rablement les services qu'on peut attendre des scaphandres; enfin il s'appliquerait aussi avec de notables avantages dans les fabriques de poudre, de produits chimiques, les filatures ». Dans MĂ©moires et compte-rendu des travaux. SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils de France. 1868. Livre numĂ©rique Google
  24. Louis Figuier. Les merveilles de la science, ou Description populaire des inventions modernes Livre numérique Google
  25. (en) Hydrogen sur le site </ www.ucc.ie University college cork.
  26. Torben Daeneke & al. (2017) Surface Water Dependent Properties of Sulfur-Rich Molybdenum Sulfides: Electrolyteless Gas Phase Water Splitting ; ACS Nano, Article ASAP ; DOI: 10.1021/acsnano.7b01632 ; publié le 14 juin 2017 (résumé)
  27. (en) Paul Bertrand Dieges. VAPORIZATION OF EXHAUST PRODUCTS IN HYDROGEN-OXYGEN ENGINE. 3,844,262 29 octobre 1974. Continuation-in-part of Ser. No. 79,473, 9 octobre 1970.google patent.
  28. (en) Advanced Rotary Engines sur le site mazda.com.
  29. BMW Hydrogen 7, premiĂšre voiture de sĂ©rie fonctionnant Ă  l’hydrogĂšne sur le site moteurnature.com.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Robert E. Schofield, The Enlightened Joseph Priestley : A Study of His Life and Work from 1773 to 1804, University Park, Pennsylvania State University Press, , 461 p. (ISBN 0-271-02459-3)

Articles connexes

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