Bresle
La Bresle [bÊÉl] est un fleuve cĂŽtier du Nord-Ouest de la France se jetant dans la Manche au TrĂ©port sur la CĂŽte dâAlbĂątre, au terme dâun cours, long de 68[3] Ă 72 km[1] selon les sources[notes 1], qui lui fait traverser les dĂ©partements de lâOise, de la Somme et de la Seine-Maritime. Longtemps, elle servit de frontiĂšre naturelle entre des entitĂ©s politiques puissantes et antagonistes. Ce rĂŽle stratĂ©gique, la prĂ©sence de puissants comtes ou comtesses dâEu (les femmes jouĂšrent un grand rĂŽle dans lâhistoire de la vallĂ©e), des membres de la Maison dâOrlĂ©ans, ont contribuĂ© Ă lĂ©guer un riche patrimoine, tout particuliĂšrement dans la partie aval du fleuve.
la Bresle | |
La Bresle Ă Bouvaincourt-sur-Bresle entre Incheville et Eu. | |
la Bresle sur OpenStreetMap. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 72 km [1] |
Bassin | 748 km2 [1] |
Bassin collecteur | la Bresle |
DĂ©bit moyen | 7,5 m3/s (Ponts-et-Marais) [2] |
Nombre de Strahler | 3 |
Organisme gestionnaire | EPTB Bresle[1] |
Régime | pluvial océanique |
Cours | |
Source | dans le bois Ă Saules |
· Localisation | Abancourt |
· Altitude | 179 m |
· CoordonnĂ©es | 49° 41âČ 11âł N, 1° 45âČ 03âł E |
Embouchure | Manche |
· Localisation | entre Le Tréport et Mers-les-Bains |
· Altitude | 0 m |
· CoordonnĂ©es | 50° 03âČ 54âł N, 1° 22âČ 10âł E |
GĂ©ographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Méline, Fontaine Saint-Pierre |
· Rive droite | Ménillet, Liger, Vimeuse |
Pays traversés | France |
DĂ©partements | Oise, Somme, Seine-Maritime |
Régions traversées | Normandie, Hauts-de-France |
Principales localités | Le Tréport, Mers-les-Bains, Eu, Gamaches, Blangy-sur-Bresle, Aumale |
Sources : SANDRE:« G01-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap | |
Aujourdâhui, sa vallĂ©e verdoyante, moitiĂ© normande, moitiĂ© picarde, piquetĂ©e dâĂ©tangs, conserve une tradition verriĂšre, remontant au Moyen Ăge, qui en fait le premier pĂŽle mondial du flaconnage de luxe. La prĂ©sence de nombreuses entreprises implantĂ©es dans les petites villes ou villages qui sâĂ©grĂšnent le long de ses rives nâa pas compromis un environnement riche dâespĂšces animales et vĂ©gĂ©tales. Les eaux poissonneuses de la Bresle, classĂ©e cours dâeau de premiĂšre catĂ©gorie dans son intĂ©gralitĂ©, voient remonter saumons atlantiques et truites de mer en grand nombre.
Hydronymie
Câest seulement au XVIIe siĂšcle que le fleuve est mentionnĂ© sous sa forme actuelle de Bresle.
Dans sa GĂ©ographie, PtolĂ©mĂ©e le note Phroudis. Avant le XIIIe siĂšcle, il est attestĂ© avec diffĂ©rentes graphies, sous diverses formes : Auvae (ou Awae) fluvium IXe siĂšcle (Vie de saint Valery), Aucia fluvium (mention isolĂ©e), puis Auga au Xe siĂšcle (Flodoard, Richer), Ou en 1040-1060[4] et enfin Eu, qui est devenu le nom de la ville dâEu. Cet hydronyme sâexplique vraisemblablement par un terme francique issu du germanique commun *aÊw- > *aw-, que lâon retrouve par exemple dans le mot *aÊwjĆ > *aujĆ Â« Ăźle ; prairie humide » (souvent latinisĂ© en augia cf. Oye-plage). Il procĂšde de lâĂ©volution de la racine indo-europĂ©enne *akwÄ- en germanique commun, oĂč elle est Ă lâorigine du radical, ce qui explique la relation entre le latin aqua « eau » et l'allemand Au « prairie humide » (vieux haut allemand ow(i)a)[5]. Lâancien nom de la riviĂšre (Eu, forme plutĂŽt picarde ; Ou, forme plutĂŽt normande) a donnĂ© son nom Ă la ville Ă©ponyme, selon un processus bien connu par ailleurs (cf. Dieppe, FĂ©camp, Veules-les-Roses)[6].
Par la suite, la riviĂšre dâOu ou dâEu est mentionnĂ©e pour la premiĂšre fois sous la forme latinisĂ©e Brisella au XVIIe siĂšcle[7]. Lâorigine de ce dernier nom demeure inconnue, aucune des hypothĂšses avancĂ©es nâĂ©tant satisfaisante. Il est Ă noter qu'une citĂ© gallo-romaine a existĂ© sur le site de Bois-L'AbbĂ© prĂšs d'Eu dont le nom Ă©tait Briga. Un lien connu entre le nom de la citĂ© gallo-romaine et Brisera / Bresle fait cependant dĂ©faut.
GĂ©ographie
Cours et hydrogéologie
La Bresle prend sa source Ă Abancourt, commune de lâOise, dans le bois Ă Saules, Ă environ 180 mĂštres dâaltitude[8] - [9]. La position de la source varie toutefois en fonction du niveau de la nappe qui lâalimente ; lorsque le niveau est au plus haut, elle est localisĂ©e plus en amont sur le territoire de Blargies, lorsquâil est au contraire au plus bas, elle se situe au hameau de Hadancourt appartenant Ă la commune de Criquiers[10] - [notes 2].
Le cours de la Bresle peut ĂȘtre divisĂ© en trois parties distinctes :
- Entre la source et Senarpont, le fleuve sâĂ©coule selon une direction nord-est Ă travers le plateau de Formerie, recevant dans un premier temps lâapport de quelques petits tributaires (le ru dâHaudricourt et le MĂ©nillet) avant Aumale oĂč il revĂȘt encore l'aspect dâun ruisseau Ă la pente forte de 5,5 â°. Ă compter de cette ville jusquâĂ la confluence, Ă Senarpont, avec le Liger, son principal affluent, la Bresle voit sa pente se rĂ©duire Ă 2,65 â°, son dĂ©bit augmenter (3,8 m3 sâ1 Ă SĂ©narpont juste aprĂšs reçu l'apport de son tributaire)[11].
- Entre SĂ©narpont et Eu, le cours d'eau prend la direction sud-est - nord-ouest, caractĂ©ristique des fleuves cĂŽtiers de Seine-Maritime et de la Somme, sa pente se stabilise aux environs de 1,65 â°. Sa vallĂ©e, encaissĂ©e dans la craie, Ă fond plat, est, en aval, parsemĂ©e dâĂ©tangs et de marais ; elle prĂ©sente un profil dissymĂ©trique avec des pentes relativement douces en rive gauche (versant normand), des talus plus abrupts cĂŽtĂ© nord en rive droite sur le versant picard[12]. AprĂšs avoir reçu les eaux de la Vimeuse Ă Gamaches, le fleuve atteint une largeur moyenne de dix mĂštres avant de se ramifier en de nombreux bras (la Teinturerie et la Busine Ă Eu) et quâune partie de son cours ne soit canalisĂ© entre Eu et Le TrĂ©port.
- Entre ces deux derniĂšres villes, la Bresle coule dans une large vallĂ©e herbeuse, large dâun kilomĂštre, encadrĂ©e de versants raides de 100 mĂštres de dĂ©nivellation, boisĂ©s et entaillĂ©s par des vallons secs. Cette vallĂ©e porte les traces de lâancien cours du fleuve qui se jetait Ă Mers-les-Bains jusquâau Moyen Ăge (son ancien estuaire forme aujourdâhui la « Prairie » sur laquelle est Ă©difiĂ©e une majeure partie de cette petite ville du dĂ©partement de la Somme)[11]. Au XIIe siĂšcle, le dĂ©tournement des eaux de la Bresle, qui procĂšde plus de la rectification du cours du fleuve que du creusement dâun canal, amena son embouchure au TrĂ©port[13].
FormĂ©e au Quaternaire, voici moins de deux millions d'annĂ©es, la vallĂ©e de la Bresle appartient Ă la partie septentrionale du Bassin parisien constituĂ©e de craie du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur[12]. La porositĂ© de cette derniĂšre lui permet dâemmagasiner une quantitĂ© considĂ©rable dâeau et reprĂ©sente ainsi un aquifĂšre de premiĂšre importance qui joue un rĂŽle fondamental dans lâalimentation constante des cours dâeau garantissant des dĂ©bits dâĂ©tiage Ă©levĂ©s, mĂȘme en pĂ©riode de sĂ©cheresse. La profondeur de la nappe suit globalement la topographie : elle peut atteindre 80 mĂštres Ă plus de 100 mĂštres sous les plateaux et diminue progressivement en fond de vallĂ©e[14]. La Bresle draine sur la rive normande (gauche) des craies argileuses du CĂ©nomanien et du Turonien et sur la rive picarde (droite) des craies Ă silex du Coniacien. Les flancs de la vallĂ©e, recouverts de nombreux espaces boisĂ©s, sont constituĂ©s de limons, enrichis en sables et graviers en bas des pentes[15]. Le fond de la vallĂ©e est surtout occupĂ© par des alluvions quaternaires, en gĂ©nĂ©ral argileuses, brunes, jaunes ou souvent grisĂątres en raison de la prĂ©sence de matiĂšres organiques dâorigine vĂ©gĂ©tale. Ces alluvions sont couvertes de prairies et de peupleraies[15].
Départements et communes traversés
Dans les trois dĂ©partements de lâOise, de la Seine-Maritime et de la Somme, la Bresle traverse trente-trois communes et six cantons[3] - [16] :
- de l'amont vers l'aval : Blargies, Abancourt, Criquiers, Lannoy-CuillÚre, Saint-Valery, Haudricourt, Quincampoix-Fleuzy, Aumale, Gauville, Lafresguimont-Saint-Martin, Ellecourt, Saint-Germain-sur-Bresle, Vieux-Rouen-sur-Bresle, Neuville-Coppegueule, Saint-Léger-sur-Bresle, Hodeng-au-Bosc, Senarpont, Nesle-Normandeuse, Nesle-l'HÎpital, Neslette, Blangy-sur-Bresle, Bouttencourt, Monchaux-Soreng, Gamaches, Longroy, Incheville, Beauchamps, Bouvaincourt-sur-Bresle, Ponts-et-Marais, Oust-Marest, Eu, Mers-les-Bains et Le Tréport.
Soit en termes de cantons, la Bresle prend sa source dans le canton de Grandvilliers, traverse les canton de Gournay-en-Bray, canton de Poix-de-Picardie, canton de Gamaches, canton de Friville- Escarbotin et conflue dans le canton d'Eu.
Toponymie
La Bresle a donné son hydronyme aux communes suivantes :
Bassin versant
La Bresle traverse sept zones hydrographiques G010, G011, G012, G013, G014, G015, G017 et la Vimeuse traverse la zone hydrographique G016[3][notes 3].
Le bassin versant de la Bresle occupe une superficie de 748 km2, rĂ©partie sur trois dĂ©partements : lâOise pour 75 km2 dans sa haute vallĂ©e, la Somme pour 355 km2 et la Seine-Maritime pour 318 km2[17]. Lâensemble de son bassin recouvre totalement ou partiellement le territoire de 115 communes regroupant 65 000 habitants[17], soit une densitĂ© moyenne de 83 hab./km2 (largement supĂ©rieure Ă celle du bassin de lâAuthie - 57 hab./km2 - quâon peut lui comparer[18]). La population est concentrĂ©e dans le cours aval du fleuve entre Blangy-sur-Bresle et lâembouchure qui rassemble les agglomĂ©rations les plus peuplĂ©es de la vallĂ©e ; en amont, les densitĂ©s sâavĂšrent nettement plus faibles.
Les cours d'eau voisins sont la Somme au nord et au nord-est, les Ăvoissons Ă l'est, le ThĂ©rain au sud-est, la Yerres, puis l'Arques et l'Eaulne au sud, la Yerres au sud-ouest, la Manche Ă ouest et au nord-ouest.
Organisme gestionnaire
Lâ« Institution interdĂ©partementale Oise, Seine-Maritime et Somme, pour la gestion et la valorisation de la Bresle », dont le siĂšge est sis Ă Aumale, est chargĂ©e de coordonner actions et projets concernant le fleuve cĂŽtier. Par arrĂȘtĂ© du [19], elle est devenue un Ă©tablissement public territorial de bassin (EPTB), organisme reconnu officiellement dans le domaine de la gestion de la ressource « eau » sur le bassin versant[20] et a pour mission principale lâĂ©tablissement dâun schĂ©ma dâamĂ©nagement et de gestion des eaux (SAGE)[21]. L'EPTB a signĂ© un contrat dâobjectifs de gestion de lâeau (COGE), le 20 mai 2008, qui fixe son programme d'actions Ă finalitĂ© environnementale (protection des eaux contre toutes les formes de pollution) et lui permet de bĂ©nĂ©ficier de subventions du conseil gĂ©nĂ©ral[22].Le 18 Aout 2016, le SAGE est approuvĂ© et s'applique Ă l'ensemble du bassin de la Bresle. Au premier janvier 2020, Ă la suite du retrait des conseils dĂ©partementaux, l'EPTB trouve une nouvelle forme juridique et devient Syndicat Mixte d'AmĂ©nagement, de gestion et de valorisation du bassin de la Bresle (SMAB).
Affluents
La Bresle a huit affluents et huit bras rĂ©fĂ©rencĂ©s. Ses principaux affluents, cours dâeau de faible importance, sont (de lâamont vers lâaval)[3] - [14] :
- le ruisseau d'Haudricourt (rg[notes 4]), 7,8 kilomĂštres Ă Haudricourt (bassin versant de 49,2 km2) ;
- le MĂ©nillet (rd), 6 kilomĂštres Ă Aumale (bassin versant de 35,6 km2) ;
- la MĂ©line (rg), 10,1 kilomĂštres Ă Vieux-Rouen-sur-Bresle (bassin versant de 52 km2) avec deux affluents et de rang de Strahler deux ;
- le ru de Bouafles (rg), 1 kilomĂštre) Ă Vieux-Rouen-sur-Bresle (bassin versant de 16,6 km2) ;
- le Liger (rd), 13,8 kilomĂštres Ă Senarpont (bassin versant de 121,7 km2) ;
- la Fontaine Saint-Pierre (3,5 kilomĂštres Ă Nesle-Normandeuse en rive gauche (bassin versant de 26,3 km2) ;
- la Rieuse (rg), 2 kilomĂštres Ă Monchaux-Soreng (bassin versant de 10,5 km2) ;
- la Vimeuse (rd), 15,6 kilomĂštres Ă Gamaches (bassin versant de 94,5 km2) ;
- La fontaine d'Arcy (1,9 kilomĂštre).
Rang de Strahler
Donc le rang de Strahler de la Bresle est donc de trois par la MĂ©line.
Galerie
- La Bresle Ă Ponts-et-Marais.
- La Bresle au centre d'Eu (vue vers l'aval).
- Un des bras de la Bresle, la Busine, Ă Eu, prĂšs de l'ancien port.
- Un autre bras de la Bresle, la Teinturie, Ă Eu, au pied du chĂąteau.
- La Bresle canalisée entre Eu et Le Tréport.
- Ăcluse sur la Bresle au TrĂ©port.
- L'embouchure au Tréport.
- La MĂ©line Ă Ellecourt
- La Vimeuse Ă MaisniĂšres.
Hydrologie
Le dĂ©bit de la Bresle, dans le cadre dâun rĂ©gime typiquement pluvial ocĂ©anique, ne dĂ©passe pas 8 m3/s Ă lâembouchure, (7,5 m3/s Ă Ponts-et-Marais[2]). Lâensemble du bassin versant est affectĂ© par un climat ocĂ©anique[23], il reçoit entre 850 et 950 millimĂštres/an de prĂ©cipitations annuelles avec un gradient positif des pluies du littoral vers la partie amont (850 millimĂštres/an Ă la station mĂ©tĂ©orologique dâEu et 950 millimĂštres/an Ă celle de Formerie). Les tempĂ©ratures annuelles moyennes oscillent entre 10 °C et 11 °C avec cette fois un gradient nĂ©gatif de la zone cĂŽtiĂšre vers lâintĂ©rieur des terres (11,1 °C Ă Eu, 9,8 °C Ă Formerie)[24].
Ă Ponts-et-Marais, Ă guĂšre plus de cinq kilomĂštres de son embouchure[25], le dĂ©bit de la Bresle, observĂ© sur prĂšs de 10 annĂ©es (de 1999 Ă 2007), atteint en moyenne 7,45 m3/s pour un bassin versant de 693 km2 (soit prĂšs de 93 % de sa superficie totale). Les mesures ainsi effectuĂ©es incluent des annĂ©es Ă dĂ©ficit pluviomĂ©trique parfois important Ă partir de 2003 et minimisent le vĂ©ritable dĂ©bit qui sâĂ©tablit Ă environ 8 m3/s sur la longue durĂ©e, ainsi que lâatteste le chiffre de 8,02 m3/s donnĂ©[26] par lâAREHN (Association rĂ©gionale de lâenvironnement de Haute-Normandie). Le fleuve prĂ©sente des variations limitĂ©es du module, la pĂ©riode des hautes eaux peut ĂȘtre enregistrĂ©e durant la pĂ©riode hivernale et au dĂ©but du printemps avec une moyenne mensuelle comprise entre 8,59 m3/s et 8,99 m3/s atteint en mars, les basses eaux interviennent Ă la fin de lâĂ©tĂ© et au dĂ©but de lâautomne avec des dĂ©bits compris entre 5,85 m3/s et 6,05 m3/s dâaoĂ»t Ă octobre (le mois de septembre voyant le plus bas module de lâannĂ©e). Les pĂ©riodes dâĂ©tiage, tout comme les crues sont limitĂ©es. Le dĂ©bit instantanĂ© maximal enregistrĂ© Ă la station de Ponts-et-Marais date du et a atteint 17,7 m3/s (soit seulement 2,4 fois le dĂ©bit moyen). Cette modĂ©ration rend les dĂ©bordements du fleuve rares, tout au plus la Bresle sort de son lit mineur et ses eaux envahissent les prairies de fond de vallĂ©e sans causer dâimportants dĂ©gĂąts.
Si lâon Ă©tablit une comparaison entre le dĂ©bit et le bassin versant, la Bresle prĂ©sente un module relativement abondant ainsi que lâatteste une lame dâeau de 310 mm/an (environ dans la moyenne nationale qui est de 300 millimĂštres/an, mais bien supĂ©rieure Ă celle du bassin de la Seine de lâordre de 225 millimĂštres/an) et un dĂ©bit spĂ©cifique (ou Qsp) de 9,8 litres par seconde et par kilomĂštre carrĂ© de bassin (9,5 l/s et /km2 pour lâensemble des cours dâeau français, 7,1 l/s et /km2 dans le cas du bassin de la Seine)[27].
Histoire
Un fleuve frontiĂšre
Depuis longtemps, le cours de la Bresle (surtout dans sa partie infĂ©rieure) a jouĂ© un rĂŽle de frontiĂšre naturelle. Il sĂ©parait ainsi les provinces romaines de Belgique et de Lyonnaise durant lâEmpire romain, le Talou et le Vimeu durant la pĂ©riode mĂ©rovingienne, le comtĂ© de Ponthieu et le duchĂ© de Normandie Ă partir du XIe siĂšcle[28], les gĂ©nĂ©ralitĂ©s et intendances de Rouen et dâAmiens sous lâAncien RĂ©gime. Depuis la RĂ©volution, le fleuve dĂ©limite les dĂ©partements de la Somme et de la Seine-Maritime, autrefois Seine-InfĂ©rieure, et ainsi, depuis les annĂ©es 1950, les rĂ©gions Hauts-de-France et Normandie[29].
Cette fonction de frontiĂšre sâillustre dans un Ă©pisode lĂ©gendaire de la Vie de saint Germain de Grande-Bretagne, qui est plus connu sous le nom de saint Germain lâĂcossais. Alors que lâEmpire romain dâOccident avait disparu depuis peu dâannĂ©es, vers lâan 480, Germain, venu du Cotentin, sâinstalla sur les bords de la Bresle entre Blangy-sur-Bresle et Aumale, dĂ©sireux de convertir de nouvelles Ăąmes[30]. Le fleuve sĂ©parait encore les anciennes provinces de Belgique et de Lyonnaise, le territoire de cette derniĂšre Ă©tait, Ă cet endroit du cours, le domaine du franc Chuchobald, connu sous le nom du tyran Hubaud. Celui-ci menaça saint Germain de mort sâil osait sâaventurer sur ses terres. Faisant fi des paroles du chef barbare, lâhomme dâĂglise franchit la Bresle et pĂ©nĂ©tra en territoire hostile[30]. Un guerrier dâHubaud le reconnaissant lui trancha la gorge de laquelle, selon une lĂ©gende populaire, une blanche colombe sortit[31]. Les habitants de la rĂ©gion rĂ©cupĂ©rĂšrent le corps, lâensevelirent et un important pĂšlerinage se dĂ©veloppa en ces lieux (le sarcophage, ayant contenu les restes de saint Germain, se trouve dans lâĂ©glise de Saint-Germain-sur-Bresle)[31].
MĂȘme si la Bresle marque une frontiĂšre entre des unitĂ©s administratives Ă diverses pĂ©riodes de lâhistoire, il nâen va de mĂȘme dâun point de vue linguistique. En effet, lâĂ©troit territoire compris entre sa vallĂ©e et celle de lâYĂšres, situĂ©e plus Ă lâouest, constitua jusque dans les annĂ©es 1950 une aire linguistique originale caractĂ©risĂ©e par lâusage gĂ©nĂ©ralisĂ© dâun dialecte franchement picard en terre normande. Des spĂ©cialistes, tel Robert Loriot, ont pu ainsi employer le terme de butte-tĂ©moin dialectale[32].
Le patrimoine de la vallĂ©e, hĂ©ritage dâune longue occupation humaine
Sur une cinquantaine de kilomĂštres, dâAumale Ă la mer, la vallĂ©e de la Bresle garde de nombreux tĂ©moignages patrimoniaux de sa longue occupation par les hommes attirĂ©s par les facilitĂ©s de communication, la prĂ©sence dâun cours dâeau au dĂ©bit rĂ©gulier. PrĂšs de Blangy-sur-Bresle, des productions du NĂ©olithique, retrouvĂ©es sur le mamelon de Campigny, ont laissĂ© leur nom Ă une industrie de cette pĂ©riode : le « campignien »[33]. La pĂ©riode gallo-romaine est prĂ©sente avec les ruines dâune grande villa, vĂ©ritable palais rural, dĂ©couverte grĂące Ă la prospection aĂ©rienne prĂšs de Vieux-Rouen-sur-Bresle[34] et surtout le site archĂ©ologique de Bois-lâabbĂ© prĂšs de la ville dâEu. Au sud de la ville, sur les hauteur du plateau de Beaumont, les vestiges dâune agglomĂ©ration romaine inconnue des sources antiques et mĂ©diĂ©vales que les fouilles menĂ©es depuis 2006 sous l'Ă©gide du ministĂšre de la Culture ont mis en lumiĂšre[35]. En l'Ă©tat des connaissances, Briga sâĂ©tend sur une surface estimĂ©e Ă au moins 65 hectares (d'aprĂšs les prospections pĂ©destres menĂ©es par Ătienne Mantel dans les annĂ©es 2010, confirmĂ©es prospections gĂ©ophysiques effectuĂ©es depuis 2017)[36]. Elle trouve probablement ses origines pendant la Protohistoire (un sanctuaire gaulois est attestĂ© Ă La TĂšne moyenne, vers 200 avant J.-C.). Dans les dĂ©cennies qui suivirent la ConquĂȘte romaine, une bourgade romaine va ĂȘtre implantĂ©e au Bois-l'AbbĂ© et se dĂ©veloppera sur environ 4 hectares Ă l'intĂ©rieur d'un systĂšme fortifiĂ© constituĂ© d'une fossĂ©, un talus et une palissade jusqu'aux annĂ©es 70-80 de notre Ăšre. Ă partir de cette pĂ©riode, le systĂšme fortifiĂ© sera arasĂ© pour ĂȘtre remplacĂ© par une place publique et les quartiers d'habitation se dĂ©velopperont en pĂ©riphĂ©rie nord, est et sud. Briga va se dĂ©velopper pendant le IIe, jusqu'Ă devenir une vĂ©ritable ville d'au moins 65 hectares Ă son apogĂ©e au dĂ©but du IIIe siĂšcle. La monumentalitĂ© des monuments publics fouillĂ©s datĂ©s de cette Ă©poque (temples, basilique, thĂ©Ăątre, thermes), mis en valeur Ă la suite des fouilles, tĂ©moignent toujours de l'importance de cette ville qui occupait la fonction de capitale du pagus des Catuslogi (attestĂ© par deux dĂ©couvertes Ă©pigraphiques exceptionnelles), une division administrative dĂ©pendant de la citĂ© des Bellovaques dont le chef-lieu Ă©tait Beauvais-Caesaromagus. Dans les derniĂšres dĂ©cennies du IIIe, Briga va ĂȘtre abandonnĂ©e par ses habitants et les monuments publics vont alors ĂȘtre dĂ©mantelĂ©s pour en rĂ©cupĂ©rer les matĂ©riaux. Pendant le IVe siĂšcle, une occupation d'un demi hectare va perdurer aux alentours du bĂątiment Est, Ă l'extrĂ©mitĂ© orientale de la basilique, probablement en lien avec la rĂ©cupĂ©ration des matĂ©riaux et le contrĂŽle de l'estuaire de la Bresle. DĂ©sertĂ©e par ses habitants et dĂ©mantelĂ©s par les rĂ©cupĂ©rateurs de matĂ©riaux jusqu'au dĂ©but du XIe siĂšcle, la ville de Briga va progressivement tomber dans l'oubli, Ă mesure que la recolonisation forestiĂšre[37].
Le Moyen Ăge, Ă partir du traitĂ© de Saint-Clair-sur-Epte, signĂ© en 911, qui scella la naissance du duchĂ© de Normandie, vit lâĂ©rection de nombreux chĂąteaux et Ă©glises. La fonction frontaliĂšre du fleuve fit que lâon confia les territoires couvrant la vallĂ©e et les plateaux la bordant Ă de puissants personnages qui laissĂšrent leur empreinte Ă travers de multiples constructions. LâĂ©difice prĂ©servĂ© le plus important de cette pĂ©riode est la collĂ©giale Notre-Dame-et-Saint-Laurent dâEu. ĂdifiĂ©e entre 1186 et 1280 en lâhonneur de saint Laurent OâTool, archevĂȘque de Dublin, mort au monastĂšre de la ville en 1181, cette Ă©glise prĂ©sente un des premiers types de lâart gothique normand au XIIIe siĂšcle[38]. Capitale du comtĂ© Ă©ponyme, crĂ©Ă© en 996, la ville dâEu fut le lieu du mariage de Guillaume le ConquĂ©rant et de Mathilde de Flandres cĂ©lĂ©brĂ© en son chĂąteau vers 1050[39] et de cĂ©lĂšbres tournois de chevalerie auxquels participa Guillaume le MarĂ©chal, le « meilleur chevalier du monde » dâaprĂšs Georges Duby[40]. Durant la mĂȘme pĂ©riode, le port voisin du TrĂ©port, siĂšge dâune abbaye bĂ©nĂ©dictine fondĂ©e en 1036 par Gilbert de Brionne, comte dâEu[41], se dĂ©veloppa avec le dĂ©tournement du cours de la Bresle par Henri Ier, autre comte, au dĂ©but du XIIe siĂšcle, vers 1101 et, surtout, grĂące Ă la libertĂ© de commerce accordĂ©e Ă tous les navires venant au TrĂ©port et Ă Eu par Henri II PlantagenĂȘt Ă la mĂȘme pĂ©riode[41]. La fin du Moyen Ăge et les dĂ©buts de lâĂpoque moderne furent plus difficiles : en 1472, Charles le TĂ©mĂ©raire prit et mit Ă sac Aumale nâĂ©pargnant mĂȘme pas lâabbaye[42], en 1475, Louis XI, voulant empĂȘcher Ădouard IV dâAngleterre de sâemparer du TrĂ©port et de Eu, donna lâordre dâincendier les deux citĂ©s dont seules les Ă©glises furent Ă©pargnĂ©es[43].
La pĂ©riode du XVIe siĂšcle au XIXe siĂšcle fut marquĂ©e, dans la vallĂ©e de la Bresle, par la prĂ©sence et lâaction de personnalitĂ©s de premier plan et la construction de nouveaux Ă©difices (Ă©glise Saint-Pierre-et-Saint-Paul dâAumale Ă©difiĂ©e de 1508 Ă 1610[44], Ă©glise Saint-Jacques du TrĂ©port construite Ă partir de la seconde moitiĂ© du XVIe siĂšcle[45]). Le XVIe siĂšcle porte lâempreinte de Catherine de ClĂšves et de son mari, Henri Ier de Guise dit « le BalafrĂ© », comtesse et comte dâEu, qui commencĂšrent lâĂ©dification des principaux monuments de la ville : lâactuel chĂąteau en 1578[43], le collĂšge des JĂ©suites en 1580 et la chapelle attenante en 1613 oĂč reposent les deux Ă©poux[46]. Au XVIIe siĂšcle Ă©mergent les personnalitĂ©s de Mme de Joyeuse, belle-fille de Catherine de ClĂšves, qui fit bĂątir un HĂŽtel-Dieu, tenu, Ă partir de 1658, par les sĆurs hospitaliĂšres de la MisĂ©ricorde de JĂ©sus, de lâordre de saint Augustin[46] et de la duchesse de Montpensier dite la « Grande Demoiselle » Ă qui lâon doit lâembellissement du chĂąteau et lâamĂ©nagement de ses jardins Ă la française[47]. Ce fut sans doute au XIXe siĂšcle, sous le rĂšgne de Louis-Philippe Ier (1830-1848), que la vallĂ©e connut son apogĂ©e, le dernier roi de France faisant du chĂąteau dâEu une de ses rĂ©sidences favorites, permettant ainsi le dĂ©veloppement du commerce et de lâartisanat, y recevant, Ă deux reprises, en 1843 et en 1845, la reine Victoria pour y sceller la rĂ©conciliation franco-britannique[48]. La fin du siĂšcle fut marquĂ©e par la mise en service, le 1er juillet 1875, de la voie ferrĂ©e Paris-Nord - Le TrĂ©port - Mers[49], empruntant la vallĂ©e de la Bresle, qui favorisa lâactivitĂ© verriĂšre en lui offrant de nouveaux dĂ©bouchĂ©s (voir paragraphe suivant) et le tourisme avec la mode des bains de mer au TrĂ©port et Ă Mers-les-Bains qui devinrent des stations balnĂ©aires trĂšs prisĂ©es.
Les communes de la vallĂ©e de la Bresle subirent de graves destructions durant la Seconde Guerre mondiale. Si au TrĂ©port et Ă Eu les dĂ©gĂąts furent importants, les villes dâAumale et de Blangy-sur-Bresle furent littĂ©ralement ravagĂ©es par les bombardements allemands de 1940, puis alliĂ©s de 1944, la majeure partie des habitats traditionnels disparut Ă cette pĂ©riode[50].
La navigation sur la Bresle
Bien quâil soit quasiment impossible dâaffirmer quand des bateaux commencĂšrent Ă naviguer sur le fleuve, le cours aval de la Bresle semble avoir Ă©tĂ© remontĂ©, depuis lâAntiquitĂ©, sur plusieurs kilomĂštres (au moins jusquâĂ lâemplacement de lâactuelle ville dâEu) par des embarcations maritimes. Des navires utilisaient vraisemblablement la riviĂšre, au-delĂ du TrĂ©port, pour assurer le transport de marchandises Ă destination ou en provenance des hauteurs du plateau de l'Ă©troit Beaumont Ă l'extrĂ©mitĂ© oriental duquel la ville romaine de Briga est implantĂ©e en position dominante par rapport Ă la Bresle[37]. Au Moyen Ăge, les difficultĂ©s de navigation, liĂ©es Ă la sinuositĂ© du fleuve, conduisirent Ă la rectification du cours de la Bresle, dĂ©jĂ citĂ©e, au dĂ©but du XIIe siĂšcle, mais cette initiative aboutit Ă un ensablement progressif du port du TrĂ©port[51]. Il fallut attendre la seconde moitiĂ© du XVe siĂšcle pour quâun canal rectiligne soit creusĂ© entre Eu et le TrĂ©port, vers lâan 1460, par Charles dâArtois, comte dâEu, permettant lâĂ©tablissement dâun vĂ©ritable port dans la capitale du comtĂ©. Ce port se situait non loin du chĂąteau, Ă la confluence de la Bresle et de la Busine, un des bras du fleuve cĂŽtier qui se sĂ©pare du lit principal Ă la limite des territoires communaux actuels dâEu et de Ponts-et-Marais[51]. Ă la fin du XVIIIe siĂšcle, le duc de PenthiĂšvre, qui se livra Ă de nombreux amĂ©nagements dans ses possessions eudoises, tenta de creuser un nouveau canal au dĂ©but des annĂ©es 1770[51], reliant directement le port du TrĂ©port au chĂąteau dâEu ; cette tentative, parallĂšle Ă lâouvrage prĂ©cĂ©dent, Ă©choua[52].
Quelques dĂ©cennies plus tard, sous le rĂšgne de Louis-Philippe Ier, des travaux sâengagĂšrent, le canal fut agrandi, le chenal approfondi. Ă partir de 1841, des navires de haute mer dâun plus grand gabarit purent remonter le cours jusquâĂ Eu Ă trois kilomĂštres de lâembouchure[47]. Des bateaux venus de NorvĂšge acheminaient de la glace (celle-ci, une fois dĂ©barquĂ©e, Ă©tait conservĂ©e dans une glacerie) destinĂ©e Ă la cour du roi. LâactivitĂ© portuaire ne connut jamais la mĂȘme intensitĂ© aprĂšs la disparition de la monarchie de Juillet en 1848 mais perdura jusquâĂ la PremiĂšre Guerre mondiale, de petits caboteurs Ă voile venant encore relĂącher Ă Eu. Aujourdâhui, le canal, dâune longueur exacte de 2,8 km, est toujours en service, mĂȘme si son trafic est quasi nul ; il est gĂ©rĂ© par la Direction dĂ©partementale de lâĂquipement. Il offre aux Ă©ventuels navires qui lâempruntent une largeur utile de 9 m, un mouillage de 3,80 m, une hauteur libre illimitĂ©e (de 2,78 m si on ne manĆuvre pas les ponts tournants) et il comporte deux Ă©cluses maritimes Ă simple porte[53]. De 1997 Ă 2007, tous les deux ans (les annĂ©es impaires), durant une dizaine de jours au mois dâaoĂ»t, un village viking sâinstallait sur des terrains longeant la Bresle en contrebas du chĂąteau dâEu. Reconstitutions dâhabitats traditionnels, animations proposĂ©es par des figurants en costume venus de nombreux pays dâEurope du Nord et de lâEst, attiraient plusieurs milliers de visiteurs, câĂ©tait surtout lâoccasion de voir des drakkars naviguer sur la Bresle entre Eu et Le TrĂ©port[54].
Activités économiques : Vallée de la Bresle - Glass Valley
LâactivitĂ© Ă©conomique de la vallĂ©e de la Bresle (comprise entre Le TrĂ©port et Aumale, soit une cinquantaine de kilomĂštres) se caractĂ©rise par la forte place de lâindustrie. Câest en effet la premiĂšre zone de Haute-Normandie pour la part de lâemploi dans ce secteur, qui regroupe 44 % des salariĂ©s dont beaucoup travaillent dans de grosses unitĂ©s de production[55]. Ce poids du secteur secondaire explique un sous-dĂ©veloppement du secteur tertiaire dans des domaines aussi variĂ©s que les services publics ou ceux destinĂ©s aux particuliers. Comme lâindique une Ă©tude de lâINSEE, la vallĂ©e de la Bresle se prĂ©sente comme la derniĂšre zone dâemploi de la Haute-Normandie dans des activitĂ©s telles que les administrations publiques, lâĂ©ducation, la santĂ©, lâaction sociale et le tourisme[56].
La vallĂ©e de la Bresle est surtout connue pour son activitĂ© verriĂšre prĂ©sente depuis le Moyen Ăge ; les premiĂšres mentions qui en font Ă©tat remontent Ă 1402[57]. Ă lâorigine, les verreries se localisaient en lisiĂšre de la forĂȘt dâEu qui assurait lâalimentation en bois nĂ©cessaire pour le chauffage des fours et en fougĂšres dont les cendres fournissaient la potasse indispensable Ă la fusion du sable[notes 5] extrait dans la Bresle (sable fluviatile dâune grande puretĂ©)[58]. Elles Ă©taient la propriĂ©tĂ© de gentilshommes verriers (le travail du verre Ă©tant considĂ©rĂ© comme un art noble) qui sâĂ©taient vu accorder ce privilĂšge par les comtes dâEu. La rĂ©putation de la verrerie de la vallĂ©e de la Bresle dĂ©passa vite les frontiĂšres du royaume de France ; dans les annĂ©es 1560, Philippe II dâEspagne fit ainsi appel aux maĂźtres-artisans de la rĂ©gion pour vitrer lâEscurial[58]. Au XIXe siĂšcle, avec lâarrivĂ©e du chemin de fer qui acheminait le charbon remplaçant le bois, lâindustrie du verre se dĂ©plaça dans la vallĂ©e[59]. Les capitaines dâindustrie qui avaient pris la place des anciens gentilshommes verriers abandonnĂšrent la fabrication artisanale pour la production en sĂ©rie et ils orientĂšrent leurs entreprises vers le flaconnage de luxe pour les parfums et alcools ou en direction de lâindustrie pharmaceutique, bĂ©nĂ©ficiant du savoir-faire de la main-dâĆuvre locale[60]. Depuis, lâindustrie verriĂšre de la vallĂ©e de la Bresle est toujours parvenue Ă surmonter les crises, Ă sâadapter au marchĂ© et elle demeure une rĂ©fĂ©rence dans son domaine de production.
En 2010, le pĂŽle verrier de la vallĂ©e de la Bresle employait environ 7 000 personnes[61], dont prĂšs de 6 000 dans la vallĂ©e proprement dite, et il rĂ©alisait un chiffre dâaffaires de lâordre de 940 millions dâeuros, dont 75 % Ă lâexportation[62]. Il sâagit donc du premier pourvoyeur dâemplois du bassin reprĂ©sentant plus de 65 % des effectifs industriels (13 % des effectifs du secteur au niveau national). Les six verriers de la rĂ©gion occupent une position de leader mondial sur le marchĂ© du flaconnage et fournissent prĂšs de 80 % des flacons de parfum de haut de gamme dans le monde[55]. La prĂ©sence, sur le pĂŽle, de grands groupes comme SDG-Oaktree, ex-Saint-Gobain-DesjonquĂšres (1 450 employĂ©s), Pochet â Le Courval (1 650 employĂ©s) et Saverglass (1 100 employĂ©s)[63], qui employaient, toujours en 2006, Ă eux seuls prĂšs de 4 200 salariĂ©s, contribue largement Ă son dynamisme et Ă sa renommĂ©e[55]. Leurs unitĂ©s de production sont respectivement installĂ©es Ă Mers-les-Bains, Hodeng-au-Bosc et FeuquiĂšres[notes 6]. Autour de la fabrication de verre creux (flacons de parfums), des activitĂ©s connexes se sont dĂ©veloppĂ©es telles que la fabrication des moules et des piĂšces de fonte (mĂ©tallurgie), les activitĂ©s de conception en amont, le parachĂšvement (finition et dĂ©cor) en aval[64]. Depuis 1999, lâĂtat a reconnu le pĂŽle verrier de la VallĂ©e de la Bresle comme district industriel ou systĂšme productif localisĂ©, câest-Ă -dire un bassin dâemploi dĂ©veloppĂ© autour dâun mĂȘme savoir-faire traditionnel[65]. Lâindustrie du verre bĂ©nĂ©ficie du label « VallĂ©e de la Bresle - Glass Valley », rĂ©fĂ©rence mondiale dans le domaine du flaconnage de luxe (tout particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© dans le domaine de la parfumerie et dans lâindustrie pharmaceutique)[65]. Depuis le milieu de lâannĂ©e 2006, la dĂ©cision de Saint-Gobain de cĂ©der son secteur flaconnage aux fonds de pension Sagard et Cognetas suscite lâinquiĂ©tude auprĂšs des salariĂ©s qui craignent une suppression importante de postes, plus de 450 prĂ©vus Ă lâhorizon 2011[66]. Toutefois, les autres entreprises verriĂšres nâoffrent pas les mĂȘmes perspectives ainsi que lâattestent de nouvelles embauches par lâusine Saverglass de FeuquiĂšres[67] ou le dynamisme de Rexam Dispensing System au TrĂ©port[67]. AprĂšs avoir connu des difficultĂ©s au cours des annĂ©es 2008 et 2009[65], le secteur a rĂ©ussi Ă se redresser en restant Ă la pointe de lâinnovation (ainsi SDG-Oaktree a crĂ©Ă© le premier flacon 100 % en verre recyclĂ© pour les parfums bio), lâannĂ©e 2011 sâest caractĂ©risĂ©e par une croissance plus Ă©levĂ©e que prĂ©vu[68].
Les Ă©quipements mĂ©caniques, la transformation des mĂ©taux, les Ă©quipements Ă©lectriques et Ă©lectroniques qui sont en recul assez net, la chimie, le caoutchouc et les plastiques ainsi que lâindustrie agro-alimentaire constituent les autres sources dâemploi dans le domaine industriel[55]. Les activitĂ©s agricoles ne sont pas absentes ; toutefois il existe une opposition entre la rive picarde qui se consacre davantage aux cultures industrielles (betteraves Ă sucre, pommes de terre) et la rive normande, plus spĂ©cialisĂ©e dans lâĂ©levage bocager[15].
Environnement
La Bresle est prisĂ©e des pĂȘcheurs et naturalistes en raison de son patrimoine piscicole et dâun paysage relativement Ă©pargnĂ© par les activitĂ©s humaines. Si lâenvironnement du fleuve cĂŽtier repose beaucoup sur la richesse de son ichtyofaune, la prĂ©sence dâautres animaux et dâespĂšces vĂ©gĂ©tales rares ont conduit le rĂ©seau Natura 2000 Ă envisager le classement de la majoritĂ© du cours (soit une superficie de 1 017 hectares) comme site dâimportance communautaire[69].
Milieu aquatique et ichtyofaune
Des dizaines dâĂ©tangs (Ă Ponts-et-Marais, Bouvaincourt-sur-Bresle, Incheville, Beauchamps, Gamaches, Blangy-sur-Bresle ou encore Hodeng-au-Bosc avec lâĂ©tang au Val DorĂ©) parsĂšment le fond de la vallĂ©e, lequel est encore localement prĂ©servĂ© par un taux important dâenherbement et des linĂ©aires boisĂ©s sur les plateaux ou pentes[69]. De nombreux poissons migrateurs, considĂ©rĂ©s comme de bons bioindicateurs, viennent encore y frayer. Le fleuve est, avec lâAuthie, lâun des rares cours dâeau de la Seine au Danemark Ă encore accueillir le saumon atlantique (plus de 3 000 ont Ă©tĂ© comptabilisĂ©s en 2010), mais on peut y recenser Ă©galement plusieurs milliers de truites de mer (plus de 10 000 en 2010, annĂ©e record)[70]. NĂ©anmoins, des migrateurs autrefois trĂšs communs, comme lâanguille, y rĂ©gressent de maniĂšre prĂ©occupante, alors que la pĂȘche Ă la civelle (jeune anguille) nây est pas pratiquĂ©e[71]. Pour connaĂźtre les migrations (montĂ©e des adultes, descente des smolts - poissons marins qui survivent en eau douce) et mener un suivi scientifique des espĂšces, deux stations de comptage, gĂ©rĂ©es par lâOffice national de lâeau et des milieux aquatiques (ONEMA), ont Ă©tĂ© mises en place sur le fleuve, Ă Eu pour la montĂ©e, au Lieu-Dieu, Ă Beauchamps, pour la descente[72]. Ces derniĂšres permettent un suivi scientifique des diffĂ©rentes espĂšces qui peuplent la Bresle.
ClassĂ©e cours dâeau Ă salmonidĂ©s depuis 1987[73], la Bresle (ainsi que ses affluents) est soumise au nom du Code de lâenvironnement (arrĂȘtĂ© du 18 avril 1997) Ă lâobligation de libre circulation des poissons migrateurs[74]. En effet, de nombreux barrages (moulins par exemple) rendent infranchissables le passage pour les saumons atlantiques et les truites de mer contribuant Ă leur dĂ©clin. Une Ă©tude a Ă©tĂ© engagĂ©e par lâEPTB-Bresle dâAumale Ă©tablissant une liste des ouvrages devant ĂȘtre amĂ©nagĂ©s en prioritĂ© pour permettre la descente et la montĂ©e de toutes les espĂšces. PrĂ©sentĂ©e en , elle recense une vingtaine de points noirs sur lesquels des travaux devraient sâengager aprĂšs avoir pris beaucoup de retard sur la lĂ©gislation en vigueur[74]. Les impacts environnementaux de lâindustrie et de lâurbanisation sont en diminution, mais les rejets de lâagriculture (engrais, pesticides) peuvent ajouter leurs effets aux pollutions des sĂ©diments dues Ă lâindustrie verriĂšre ou mĂ©tallurgique. MalgrĂ© ces menaces, la Bresle offre de nombreux parcours de pĂȘche, aux truites de mer dans la basse vallĂ©e, aux truites fario en amont, aux grosses carpes, aux poissons blancs (ablettes, gardons) et aux carnassiers (brochets) dans les nombreux plans dâeau. Les diffĂ©rents parcours de pĂȘche de la Bresle et de ses plans dâeau (13 au total) sont gĂ©rĂ©s par des Associations AgrĂ©Ă©es pour la PĂȘche et la Protection des Milieux Aquatiques (AAPPMA)[75].
Lâestuaire de la Bresle fait partie du projet dâaire marine protĂ©gĂ©e dit Parc marin des trois estuaires. Un atlas des habitats et espĂšces des fonds sous-marins a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans le cadre du programme CHARM qui montre lâintĂ©rĂȘt de ce milieu dans le complexe des estuaires picards et du « fleuve marin cĂŽtier » longeant la façade ouest des Hauts-de-France[76].
Faune et flore de la vallée
La vallĂ©e (lit mineur et lit majeur du fleuve) ainsi que les coteaux offrent une grande diversitĂ© floristique avec la prĂ©sence de beaux peuplements dâorchidĂ©es et de genĂ©vriers (Juniperus communis) sur les pelouses crayeuses ainsi que de belles hĂȘtraies appelĂ©es hĂȘtraies de lâasperulo-fagetum[77]. Outre la prĂ©sence dâespĂšces communes (sanglier, cerf) et du chat sauvage dans la haute vallĂ©e, le lieu abrite des mammifĂšres plus rares[69], tout particuliĂšrement quatre espĂšces de chauve-souris : le Grand murin, le Grand rhinolophe, le Vespertilion Ă oreilles Ă©chancrĂ©es et le Vespertilion de Bechstein et quatre espĂšces de libellules menacĂ©es (tout particuliĂšrement lâAgrion de Mercure ou Coenagrion mercuriale)[78] que lâon ne retrouve dans nul autre endroit au nord de la France). En automne et en hiver, quelques Ă©tangs abritent des stationnements importants de quelques oiseaux : GrĂšbe castagneux, GrĂšbe huppĂ© et Foulque macroule en particulier[79].
En attendant un hypothĂ©tique classement de lâensemble du cours comme site dâimportance communautaire (voir plus haut), certaines zones dâintĂ©rĂȘt Ă©cologique reconnu bĂ©nĂ©ficient de mesures de classement spĂ©cifiques. Câest le cas du « Bois sous la ville », petit espace sis sur le territoire communal de Ponts-et-Marais, inscrit depuis 2006 Ă lâinventaire national du patrimoine naturel national comme « Zone naturelle dâintĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique » (ZNIEFF)[80]. Sur un peu plus dâune dizaine dâhectares se dĂ©veloppe une aulnaie humide. Cette formation vĂ©gĂ©tale se compose dâaulnes poussant sur des terrains dĂ©trempĂ©s par la nappe dâeau superficielle empĂȘchant leur enracinement profond et dâun sous-bois discontinu oĂč se retrouvent carex, fougĂšres et diverses plantes herbacĂ©es comme la canneberge (Vaccinium oxycoccus).
DĂ©couverte et tourisme
Des musĂ©es, consacrĂ©s Ă lâactivitĂ© verriĂšre, ont Ă©tĂ© ouverts au public Ă Eu (« MusĂ©e des traditions verriĂšres »)[81] et Ă Blangy-sur-Bresle (« MusĂ©e de la Verrerie » au centre culturel du Manoir de Fontaine)[82]. Les visiteurs peuvent dĂ©couvrir lâhistoire du verre et du flaconnage, les diffĂ©rentes Ă©tapes du travail du verre (de la matiĂšre premiĂšre jusquâĂ lâemballage), les outils et machines actuels, des collections de flacons de parfum de luxe, et assister rĂ©guliĂšrement Ă des dĂ©monstrations de soufflage de verre par des maĂźtres-verriers.
En parcourant la vallĂ©e de la Bresle, le visiteur a lâoccasion de dĂ©couvrir des vestiges de lâancienne activitĂ© meuniĂšre Ă travers les restes, plus ou moins bien entretenus, des moulins qui sâĂ©grenaient le long du cours (prĂšs de 130 Ă©taient recensĂ©s dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle[83] dont 66 dans les 30 premiers kilomĂštres[84]) : moulin Ă cĂ©rĂ©ales, moulin Ă huile, moulin Ă tan (Ă©corces de chĂȘne rĂ©duites en poudre servant au tannage des peaux), moulin Ă ciment, moulin Ă tourner le bois, moulin Ă poudre, moulin servant de force motrice Ă des usines textiles⊠Seuls quelques Ă©difices ont survĂ©cu aux outrages du temps et aux dĂ©molisseurs. Ă Aumale, le moulin du Roy, construit au XIXe siĂšcle et qui anima une minoterie (Ă©tablissements Lambotte) jusquâen 1972 est, depuis 2004 classĂ© Ă lâinventaire des monuments historiques, il offre un exemple rare de lâultime Ă©volution de la meunerie qui vit le remplacement des meules par des broyeurs Ă cylindres[85]. Ă Saint-Germain-sur-Bresle, un moulin Ă©difiĂ© en 1782 (aujourdâhui transformĂ© en gĂźte rural), servait de force motrice Ă une filature de lin[86], reprĂ©sentative de lâancienne activitĂ© textile de la haute vallĂ©e de la Bresle qui pĂ©riclita dĂšs la fin du XVIIIe siĂšcle[87] ; la serge dâAumale Ă©tait assez connue Ă Paris pour que MoliĂšre la cita dans une de ses piĂšces[88]. Plus en aval, trois autres Ă©difices prĂ©sentent un bon Ă©tat de conservation : Ă Blangy-sur-Bresle, le moulin des Fontaines (moulin Ă blĂ© du XVIIIe siĂšcle)[89], Ă Monchaux-Soreng le moulin de la scierie Quenot-Bois[89], Ă Oust-Marest, un autre moulin Ă cĂ©rĂ©ales du XVIIIe siĂšcle a Ă©tĂ© restaurĂ©. En revanche, les importants moulins Packham, propriĂ©tĂ©s des comtes dâEu et installĂ©s au pied du chĂąteau dâEu, ont disparu, dĂ©truits par un incendie en 1905 ; ils offraient un exemple dâactivitĂ©s diversifiĂ©s puisquâon y moulait blĂ© et orge, sciait du bois pour fabriquer des parquets, pressait des graines de lin pour en obtenir de lâhuile ; on y cuisait mĂȘme des biscuits de mer[90].
Le chemin des Ătangs permet de parcourir, Ă pied ou Ă vĂ©lo, la basse vallĂ©e de la Bresle entre Eu et Incheville. De nombreuses activitĂ©s nautiques (voile, planche Ă voile, canoĂ«âŠ) peuvent ĂȘtre pratiquĂ©es sur les nombreux Ă©tangs qui jalonnent le cours du petit fleuve.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Lucien Bernot, Nouville, un village français (avec RenĂ© Blancard), Travaux et MĂ©moires de l'Institut d'ethnologie, t. LVII, vii+447 p. : 1953. RĂ©Ă©dition : Paris, Ăditions des Archives Contemporaines, collection « Ordres sociaux », 1996, 448 p., prĂ©sentation par Claude LĂ©vi-Strauss et Françoise Zonabend (ISBN 978-2-8844-9058-0)
- Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des riviĂšres en Seine-Maritime, Luneray, Ăditions Bertout, (ISBN 978-2-86743-623-9).
- J.-C. Lecat, « La rĂ©gion industrielle de la Bresle », Ătudes normandes, no 222,â .
- J.-L. MĂ©riaux, J. Duvigneaud, J.-R. Wattez, M. Coste et F. Sueur, Ătude inter-agences. Connaissance et fonctionnement des milieux aquatiques. RelevĂ©s floristiques. DĂ©terminations taxonomiques et physico-chimie sur 12 cours dâeau français. Application aux riviĂšres Aa et Bresle, Rouen, Agence Eau Seine-Normandie, , 72 p.
- J.-L. MĂ©riaux, J. Duvigneaud, J.-R. Wattez, M. Coste et F. Sueur, Ătude inter-agences. Connaissance et fonctionnement des milieux aquatiques. RelevĂ©s floristiques. DĂ©terminations taxonomiques et physico-chimie sur 12 cours dâeau français. Fichier Bresle, Rouen, Agence Eau Seine-Normandie, , 579 p.
- Jacques HĂ©tru, Le verre : lâart et la matiĂšre, Luneray, Ăditions Bertout, , 207 p. (ISBN 2-86743-264-2)
- Philippe Gillet, Pochet Le Courval, Les maĂźtres du verre et du feu : quatre siĂšcles dâexcellence, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-01342-4)
- Robert Loriot, La FrontiĂšre dialectale moderne en Haute-Normandie : Pays de Bray, vallĂ©e de la Bresle, forĂȘt d'Eu, Talou, Aliermont, Amiens, MusĂ©e de Picardie, (ASIN B0014UCNYG)
- Guide bleu Normandie, Paris, Hachette, coll. « Les Guides bleus », (ISBN 978-2-01-012255-2).
Liens externes
- Site de lâinstitution interdĂ©partementale Oise, Seine-Maritime et Somme, pour la gestion et la valorisation de la Bresle.
- Site de la Glass Valley - PÎle mondial du flaconnage de luxe de la vallée de la Bresle.
- Ressource relative à la géographie :
Notes et références
Notes
- 68 km sur le site du SANDRE, 72 km selon lâEPTB dâAumale, le Petit Larousse, lâEncyclopĂ©die Encarta et Pierre-Jean Thumerelle dans son article consacrĂ© au fleuve.
- Ces diffĂ©rentes localisations de la source expliquent les divergences sur la longueur du cours dâeau.
- le SANDRE 2020 n'affiche plus les superficies des zones hydrographiques, ni les répartitions par type de terrains
- rd pour rive droite et rg pour rive gauche
- Lâart du verrier consiste Ă abaisser le point de fusion de la silice en rompant les enchaĂźnements Si-O-Si grĂące Ă la rĂ©action dâoxydes alcalins fournis par la potasse.
- Lâentreprise Saverglass de FeuquiĂšres appartient au pĂŽle verrier de la vallĂ©e de la Bresle bien que ne faisant pas partie gĂ©ographiquement de cette dite vallĂ©e, FeuquiĂšres Ă©tant situĂ©e Ă quelques kilomĂštres au sud-est dâAbancourt qui voit naĂźtre la Bresle.
Références
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- François de Beaurepaire, « La Vintlana était-elle la Bresle ou la riviÚre de Cailly ? » [article] in Annales de Normandie, Année 1960, 10-1, pp. 61-64
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- Article de Pierre-Jean Thumerelle in Guide des merveilles naturelles de la France, SĂ©lection du Readerâs Digest, 1973, p. 502.
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- Qui sommes-nous ? sur le site de l'EPTB Bresle.
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- Historique du SAGE Bresle sur le site de l'EPTB Bresle.
- Le COGE sur le site de l'EPTB-Bresle.
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- Document Âobjectifs NATURA 2000 FR no 22 00 363 « VallĂ©e de la Bresle », EPTB Bresle, p. 12 Lire en ligne [PDF].
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- Mantel, Parétias & Marlin (dir.), Briga, une ville romaine se révÚle, Milan, Silvana Editoriale, , 224 p. (ISBN 9788836644308, lire en ligne)
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- Georges Duby, Guillaume le MarĂ©chal ou le meilleur chevalier du monde, Librairie ArthĂšme Fayard, 1984, p. 112 (dans lâĂ©dition France loisirs).
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- Lâhistoire dâAumale sur le site de la commune.
- Histoire du chĂąteau dâEu sur le site de la ville.
- Guide bleu Normandie, p. 589.
- LâĂ©glise Saint-Jacques sur le site de la ville du TrĂ©port.
- Les Ă©difices religieux dâEu sur le site de la commune. Cette chapelle fut construite par Catherine de ClĂšves en mĂ©moire de son Ă©poux assassinĂ© Ă Blois en 1588.
- Lâhistoire de la ville dâEu sur le site de la commune.
- Ernest Daudet, La reine Victoria en France (1843), Revue des deux mondes, mars 1902, dans Wikisource Lire en ligne.
- Voir Hervé Bertin, Petits Trains et Tramways haut-normands, Cénomane/La Vie du Rail, Le Mans, 1994 (ISBN 2-905596-48-1 et 2-902808-52-6), p. 20.
- Hennetier 2006, p. 80 et 82.
- Les aménagements de la basse vallée de la Bresle sur le site de la ville du Tréport.
- Les vestiges de ce canal ont Ă©tĂ© transformĂ©s en lieu de promenade et prĂ©sentent un grand au sein dâun espace fortement urbanisĂ©.
- Le canal dâEu au TrĂ©port sur le dictionnaire des riviĂšres et canaux de France.
- Plaquette de présentation de la derniÚre édition (2007) [PDF].
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- Les gamins verriers de la Bresle, du Tréport et de Eu, Rouen Lecture Normandie, no 68, mars 2002 Lire en ligne.
- Martine Bailleux-Delbecq, « Les verreries de la forĂȘt dâEu et de la vallĂ©e de la Bresle », Annales du 9e CongrĂšs AIHV de Nancy, 22-28 mai 1983, p. 307-317.
- Lecat 1969, p. 4.
- Addition de lâensemble des effectifs des entreprises du pĂŽle verrier sur la-glass-vallee.com. Lâarticle des Ăchos Ă©voquait 7 100 emplois en 2005.
- Addition de lâensemble des CA des entreprises prĂ©sentes sur la-glass-vallee.com.
- Tapez sur lâicĂŽne de lâentreprise pour obtenir sa fiche signalĂ©tique et lâadresse de son site sur la-glass-vallee.com.
- Vidéo sur la fabrication des flacons dans la vallée de la Bresle sur You Tube.
- La reconnaissance du savoir-faire des verriers de la vallĂ©e de la Bresle sur le bulletin Ă©conomique de la Chambre de Commerce et dâIndustrie de Rouen.
- LâInformateur, Ă©dition du 21 fĂ©vrier 2007.
- LâInformateur, Ă©dition du 21 mars 2007.
- Recentrage, exportation et modernisation sont les 3 mots clefs du secteur des industries des produits minéraux [PDF] sur formation.picardie.fr.
- Fiche Natura 2000 de la vallée de la Bresle.
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- « Sauvegarde de lâanguille : mise en Ćuvre du plan national de gestion » sur le site lâONEMA (Office national de lâeau et des milieux aquatiques).
- Connaissance des stocks et suivi de lâexploitation des poissons migrateurs [PDF], p. 4.
- Le classement de la Bresle comme cours dâeau Ă salmonidĂ©s [PDF] Le SAGE de la vallĂ©e de la Bresle, p. 28-29.
- Rapport dâactivitĂ© 2010, EPTB Bresle, p. 19 Lire en ligne [PDF].
- Les parcours de pĂȘche dans la vallĂ©e de la Bresle sur le site de lâEPBT-Bresle.
- Lâatlas du projet CHARM[PDF] est un atlas de la Manche-orientale, outil dâaide Ă la rĂ©flexion et Ă la dĂ©cision pour la gouvernance et une gestion durable des ressources marines, rĂ©alisĂ© de 2006 Ă 2008. Câest la plus grosse Ă©tude jamais faite de ce type en France.
- La forĂȘt dâEu et les pelouses adjacentes sur le site de lâINPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel).
- Fiche sur cette libellule sur galerie-insecte.org.
- Les oiseaux dans la vallée de la Bresle[PDF] sur picardie-nature.org.
- Le Bois sous la ville[PDF] sur le site du Conservatoire des sites naturels de Haute-Normandie.
- Site du Musée des traditions verriÚres.
- Site du musée de la Verrerie de Blangy-sur-Bresle.
- 145 sont recensés dans le bassin de la Bresle en 1850 sur une carte hydrographique de la Seine-Inférieure des Ponts-et-Chaussées, dans Hennetier 2006, p. 150.
- Hennetier 2006, p. 82.
- La minoterie Lambotte sur patrimoine-de-france.com.
- Informations sur le moulin de Saint-Germain-sur-Bresle sur picardietourisme.com.
- Lecat 1969, p. 24.
- LâAvare, acte 2, scĂšne 1.
- Les moulins de Blangy-sur-Bresle et de Monchaux-Soreng sur ce site personnel.
- Martine Bailleux-Delbecq, « Lâhomme et lâindustrie en Normandie du NĂ©olithique Ă nos jours », Bulletin spĂ©cial de la sociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de lâOrne, 1990, p. 327-332.