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Bresle

La Bresle [bʁɛl] est un fleuve cĂŽtier du Nord-Ouest de la France se jetant dans la Manche au TrĂ©port sur la CĂŽte d’AlbĂątre, au terme d’un cours, long de 68[3] Ă  72 km[1] selon les sources[notes 1], qui lui fait traverser les dĂ©partements de l’Oise, de la Somme et de la Seine-Maritime. Longtemps, elle servit de frontiĂšre naturelle entre des entitĂ©s politiques puissantes et antagonistes. Ce rĂŽle stratĂ©gique, la prĂ©sence de puissants comtes ou comtesses d’Eu (les femmes jouĂšrent un grand rĂŽle dans l’histoire de la vallĂ©e), des membres de la Maison d’OrlĂ©ans, ont contribuĂ© Ă  lĂ©guer un riche patrimoine, tout particuliĂšrement dans la partie aval du fleuve.

la Bresle
Illustration
La Bresle Ă  Bouvaincourt-sur-Bresle entre Incheville et Eu.
Carte.
Loupe sur carte verte la Bresle sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 72 km [1]
Bassin 748 km2 [1]
Bassin collecteur la Bresle
DĂ©bit moyen 7,5 m3/s (Ponts-et-Marais) [2]
Nombre de Strahler 3
Organisme gestionnaire EPTB Bresle[1]
Régime pluvial océanique
Cours
Source dans le bois Ă  Saules
· Localisation Abancourt
· Altitude 179 m
· CoordonnĂ©es 49° 41â€Č 11″ N, 1° 45â€Č 03″ E
Embouchure Manche
· Localisation entre Le Tréport et Mers-les-Bains
· Altitude m
· CoordonnĂ©es 50° 03â€Č 54″ N, 1° 22â€Č 10″ E
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Méline, Fontaine Saint-Pierre
· Rive droite Ménillet, Liger, Vimeuse
Pays traversés Drapeau de la France France
DĂ©partements Oise, Somme, Seine-Maritime
Régions traversées Normandie, Hauts-de-France
Principales localités Le Tréport, Mers-les-Bains, Eu, Gamaches, Blangy-sur-Bresle, Aumale

Sources : SANDRE:« G01-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

Aujourd’hui, sa vallĂ©e verdoyante, moitiĂ© normande, moitiĂ© picarde, piquetĂ©e d’étangs, conserve une tradition verriĂšre, remontant au Moyen Âge, qui en fait le premier pĂŽle mondial du flaconnage de luxe. La prĂ©sence de nombreuses entreprises implantĂ©es dans les petites villes ou villages qui s’égrĂšnent le long de ses rives n’a pas compromis un environnement riche d’espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales. Les eaux poissonneuses de la Bresle, classĂ©e cours d’eau de premiĂšre catĂ©gorie dans son intĂ©gralitĂ©, voient remonter saumons atlantiques et truites de mer en grand nombre.

Hydronymie

C’est seulement au XVIIe siĂšcle que le fleuve est mentionnĂ© sous sa forme actuelle de Bresle.

Dans sa GĂ©ographie, PtolĂ©mĂ©e le note Phroudis. Avant le XIIIe siĂšcle, il est attestĂ© avec diffĂ©rentes graphies, sous diverses formes : Auvae (ou Awae) fluvium IXe siĂšcle (Vie de saint Valery), Aucia fluvium (mention isolĂ©e), puis Auga au Xe siĂšcle (Flodoard, Richer), Ou en 1040-1060[4] et enfin Eu, qui est devenu le nom de la ville d’Eu. Cet hydronyme s’explique vraisemblablement par un terme francique issu du germanique commun *aʒw- > *aw-, que l’on retrouve par exemple dans le mot *aʒwjƍ > *aujƍ « Ăźle ; prairie humide » (souvent latinisĂ© en augia cf. Oye-plage). Il procĂšde de l’évolution de la racine indo-europĂ©enne *akwā- en germanique commun, oĂč elle est Ă  l’origine du radical, ce qui explique la relation entre le latin aqua « eau » et l'allemand Au « prairie humide » (vieux haut allemand ow(i)a)[5]. L’ancien nom de la riviĂšre (Eu, forme plutĂŽt picarde ; Ou, forme plutĂŽt normande) a donnĂ© son nom Ă  la ville Ă©ponyme, selon un processus bien connu par ailleurs (cf. Dieppe, FĂ©camp, Veules-les-Roses)[6].

Par la suite, la riviĂšre d’Ou ou d’Eu est mentionnĂ©e pour la premiĂšre fois sous la forme latinisĂ©e Brisella au XVIIe siĂšcle[7]. L’origine de ce dernier nom demeure inconnue, aucune des hypothĂšses avancĂ©es n’étant satisfaisante. Il est Ă  noter qu'une citĂ© gallo-romaine a existĂ© sur le site de Bois-L'AbbĂ© prĂšs d'Eu dont le nom Ă©tait Briga. Un lien connu entre le nom de la citĂ© gallo-romaine et Brisera / Bresle fait cependant dĂ©faut.

GĂ©ographie


complétée par une carte du bassin versant.

Cours et hydrogéologie

La Bresle prend sa source Ă  Abancourt, commune de l’Oise, dans le bois Ă  Saules, Ă  environ 180 mĂštres d’altitude[8] - [9]. La position de la source varie toutefois en fonction du niveau de la nappe qui l’alimente ; lorsque le niveau est au plus haut, elle est localisĂ©e plus en amont sur le territoire de Blargies, lorsqu’il est au contraire au plus bas, elle se situe au hameau de Hadancourt appartenant Ă  la commune de Criquiers[10] - [notes 2].

Le cours de la Bresle peut ĂȘtre divisĂ© en trois parties distinctes :

  • Entre la source et Senarpont, le fleuve s’écoule selon une direction nord-est Ă  travers le plateau de Formerie, recevant dans un premier temps l’apport de quelques petits tributaires (le ru d’Haudricourt et le MĂ©nillet) avant Aumale oĂč il revĂȘt encore l'aspect d’un ruisseau Ă  la pente forte de 5,5 â€°. À compter de cette ville jusqu’à la confluence, Ă  Senarpont, avec le Liger, son principal affluent, la Bresle voit sa pente se rĂ©duire Ă  2,65 â€°, son dĂ©bit augmenter (3,8 m3 s−1 Ă  SĂ©narpont juste aprĂšs reçu l'apport de son tributaire)[11].
  • Entre SĂ©narpont et Eu, le cours d'eau prend la direction sud-est - nord-ouest, caractĂ©ristique des fleuves cĂŽtiers de Seine-Maritime et de la Somme, sa pente se stabilise aux environs de 1,65 â€°. Sa vallĂ©e, encaissĂ©e dans la craie, Ă  fond plat, est, en aval, parsemĂ©e d’étangs et de marais ; elle prĂ©sente un profil dissymĂ©trique avec des pentes relativement douces en rive gauche (versant normand), des talus plus abrupts cĂŽtĂ© nord en rive droite sur le versant picard[12]. AprĂšs avoir reçu les eaux de la Vimeuse Ă  Gamaches, le fleuve atteint une largeur moyenne de dix mĂštres avant de se ramifier en de nombreux bras (la Teinturerie et la Busine Ă  Eu) et qu’une partie de son cours ne soit canalisĂ© entre Eu et Le TrĂ©port.
  • Entre ces deux derniĂšres villes, la Bresle coule dans une large vallĂ©e herbeuse, large d’un kilomĂštre, encadrĂ©e de versants raides de 100 mĂštres de dĂ©nivellation, boisĂ©s et entaillĂ©s par des vallons secs. Cette vallĂ©e porte les traces de l’ancien cours du fleuve qui se jetait Ă  Mers-les-Bains jusqu’au Moyen Âge (son ancien estuaire forme aujourd’hui la « Prairie » sur laquelle est Ă©difiĂ©e une majeure partie de cette petite ville du dĂ©partement de la Somme)[11]. Au XIIe siĂšcle, le dĂ©tournement des eaux de la Bresle, qui procĂšde plus de la rectification du cours du fleuve que du creusement d’un canal, amena son embouchure au TrĂ©port[13].

FormĂ©e au Quaternaire, voici moins de deux millions d'annĂ©es, la vallĂ©e de la Bresle appartient Ă  la partie septentrionale du Bassin parisien constituĂ©e de craie du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur[12]. La porositĂ© de cette derniĂšre lui permet d’emmagasiner une quantitĂ© considĂ©rable d’eau et reprĂ©sente ainsi un aquifĂšre de premiĂšre importance qui joue un rĂŽle fondamental dans l’alimentation constante des cours d’eau garantissant des dĂ©bits d’étiage Ă©levĂ©s, mĂȘme en pĂ©riode de sĂ©cheresse. La profondeur de la nappe suit globalement la topographie : elle peut atteindre 80 mĂštres Ă  plus de 100 mĂštres sous les plateaux et diminue progressivement en fond de vallĂ©e[14]. La Bresle draine sur la rive normande (gauche) des craies argileuses du CĂ©nomanien et du Turonien et sur la rive picarde (droite) des craies Ă  silex du Coniacien. Les flancs de la vallĂ©e, recouverts de nombreux espaces boisĂ©s, sont constituĂ©s de limons, enrichis en sables et graviers en bas des pentes[15]. Le fond de la vallĂ©e est surtout occupĂ© par des alluvions quaternaires, en gĂ©nĂ©ral argileuses, brunes, jaunes ou souvent grisĂątres en raison de la prĂ©sence de matiĂšres organiques d’origine vĂ©gĂ©tale. Ces alluvions sont couvertes de prairies et de peupleraies[15].

Départements et communes traversés

Dans les trois dĂ©partements de l’Oise, de la Seine-Maritime et de la Somme, la Bresle traverse trente-trois communes et six cantons[3] - [16] :

Soit en termes de cantons, la Bresle prend sa source dans le canton de Grandvilliers, traverse les canton de Gournay-en-Bray, canton de Poix-de-Picardie, canton de Gamaches, canton de Friville- Escarbotin et conflue dans le canton d'Eu.

Toponymie

La Bresle a donné son hydronyme aux communes suivantes :

Bassin versant

La Bresle au centre d'Eu (vue vers l'amont).

La Bresle traverse sept zones hydrographiques G010, G011, G012, G013, G014, G015, G017 et la Vimeuse traverse la zone hydrographique G016[3][notes 3].

Le bassin versant de la Bresle occupe une superficie de 748 km2, rĂ©partie sur trois dĂ©partements : l’Oise pour 75 km2 dans sa haute vallĂ©e, la Somme pour 355 km2 et la Seine-Maritime pour 318 km2[17]. L’ensemble de son bassin recouvre totalement ou partiellement le territoire de 115 communes regroupant 65 000 habitants[17], soit une densitĂ© moyenne de 83 hab./km2 (largement supĂ©rieure Ă  celle du bassin de l’Authie - 57 hab./km2 - qu’on peut lui comparer[18]). La population est concentrĂ©e dans le cours aval du fleuve entre Blangy-sur-Bresle et l’embouchure qui rassemble les agglomĂ©rations les plus peuplĂ©es de la vallĂ©e ; en amont, les densitĂ©s s’avĂšrent nettement plus faibles.

Les cours d'eau voisins sont la Somme au nord et au nord-est, les Évoissons Ă  l'est, le ThĂ©rain au sud-est, la Yerres, puis l'Arques et l'Eaulne au sud, la Yerres au sud-ouest, la Manche Ă  ouest et au nord-ouest.

Rose des vents la Manche La Somme La Somme Rose des vents
la Manche N Les Évoissons
O la Bresle E
S
la Yerres la Yerres
l'Arques et l'Eaulne
le Thérain

Organisme gestionnaire

Le Liger, l'affluent principal de la Bresle, Ă  Saint-Aubin-RiviĂšre.

L’« Institution interdĂ©partementale Oise, Seine-Maritime et Somme, pour la gestion et la valorisation de la Bresle », dont le siĂšge est sis Ă  Aumale, est chargĂ©e de coordonner actions et projets concernant le fleuve cĂŽtier. Par arrĂȘtĂ© du [19], elle est devenue un Ă©tablissement public territorial de bassin (EPTB), organisme reconnu officiellement dans le domaine de la gestion de la ressource « eau » sur le bassin versant[20] et a pour mission principale l’établissement d’un schĂ©ma d’amĂ©nagement et de gestion des eaux (SAGE)[21]. L'EPTB a signĂ© un contrat d’objectifs de gestion de l’eau (COGE), le 20 mai 2008, qui fixe son programme d'actions Ă  finalitĂ© environnementale (protection des eaux contre toutes les formes de pollution) et lui permet de bĂ©nĂ©ficier de subventions du conseil gĂ©nĂ©ral[22].Le 18 Aout 2016, le SAGE est approuvĂ© et s'applique Ă  l'ensemble du bassin de la Bresle. Au premier janvier 2020, Ă  la suite du retrait des conseils dĂ©partementaux, l'EPTB trouve une nouvelle forme juridique et devient Syndicat Mixte d'AmĂ©nagement, de gestion et de valorisation du bassin de la Bresle (SMAB).

Affluents

La Bresle a huit affluents et huit bras rĂ©fĂ©rencĂ©s. Ses principaux affluents, cours d’eau de faible importance, sont (de l’amont vers l’aval)[3] - [14] :

  • le ruisseau d'Haudricourt (rg[notes 4]), 7,8 kilomĂštres Ă  Haudricourt (bassin versant de 49,2 km2) ;
  • le MĂ©nillet (rd), 6 kilomĂštres Ă  Aumale (bassin versant de 35,6 km2) ;
  • la MĂ©line (rg), 10,1 kilomĂštres Ă  Vieux-Rouen-sur-Bresle (bassin versant de 52 km2) avec deux affluents et de rang de Strahler deux ;
  • le ru de Bouafles (rg), 1 kilomĂštre) Ă  Vieux-Rouen-sur-Bresle (bassin versant de 16,6 km2) ;
  • le Liger (rd), 13,8 kilomĂštres Ă  Senarpont (bassin versant de 121,7 km2) ;
  • la Fontaine Saint-Pierre (3,5 kilomĂštres Ă  Nesle-Normandeuse en rive gauche (bassin versant de 26,3 km2) ;
  • la Rieuse (rg), 2 kilomĂštres Ă  Monchaux-Soreng (bassin versant de 10,5 km2) ;
  • la Vimeuse (rd), 15,6 kilomĂštres Ă  Gamaches (bassin versant de 94,5 km2) ;
  • La fontaine d'Arcy (1,9 kilomĂštre).

Rang de Strahler

Donc le rang de Strahler de la Bresle est donc de trois par la MĂ©line.

Galerie

  • Au fil de la Bresle et de ses affluents
  • La Bresle Ă  Ponts-et-Marais.
    La Bresle Ă  Ponts-et-Marais.
  • La Bresle au centre d'Eu (vue vers l'aval).
    La Bresle au centre d'Eu (vue vers l'aval).
  • Un des bras de la Bresle, la Busine, Ă  Eu, prĂšs de l'ancien port.
    Un des bras de la Bresle, la Busine, Ă  Eu, prĂšs de l'ancien port.
  • Un autre bras de la Bresle, la Teinturie, Ă  Eu, au pied du chĂąteau.
    Un autre bras de la Bresle, la Teinturie, Ă  Eu, au pied du chĂąteau.
  • La Bresle canalisĂ©e entre Eu et Le TrĂ©port.
    La Bresle canalisée entre Eu et Le Tréport.
  • Écluse sur la Bresle au TrĂ©port.
    Écluse sur la Bresle au TrĂ©port.
  • L'embouchure au TrĂ©port.
    L'embouchure au Tréport.
  • La MĂ©line Ă  Ellecourt
    La MĂ©line Ă  Ellecourt
  • La Vimeuse Ă  MaisniĂšres.

Hydrologie

Image satellite de la vallée de la Bresle.
DĂ©bits mensuels de la Bresle sous la forme d’un histogramme.

Le dĂ©bit de la Bresle, dans le cadre d’un rĂ©gime typiquement pluvial ocĂ©anique, ne dĂ©passe pas m3/s Ă  l’embouchure, (7,5 m3/s Ă  Ponts-et-Marais[2]). L’ensemble du bassin versant est affectĂ© par un climat ocĂ©anique[23], il reçoit entre 850 et 950 millimĂštres/an de prĂ©cipitations annuelles avec un gradient positif des pluies du littoral vers la partie amont (850 millimĂštres/an Ă  la station mĂ©tĂ©orologique d’Eu et 950 millimĂštres/an Ă  celle de Formerie). Les tempĂ©ratures annuelles moyennes oscillent entre 10 °C et 11 °C avec cette fois un gradient nĂ©gatif de la zone cĂŽtiĂšre vers l’intĂ©rieur des terres (11,1 °C Ă  Eu, 9,8 °C Ă  Formerie)[24].

À Ponts-et-Marais, Ă  guĂšre plus de cinq kilomĂštres de son embouchure[25], le dĂ©bit de la Bresle, observĂ© sur prĂšs de 10 annĂ©es (de 1999 Ă  2007), atteint en moyenne 7,45 m3/s pour un bassin versant de 693 km2 (soit prĂšs de 93 % de sa superficie totale). Les mesures ainsi effectuĂ©es incluent des annĂ©es Ă  dĂ©ficit pluviomĂ©trique parfois important Ă  partir de 2003 et minimisent le vĂ©ritable dĂ©bit qui s’établit Ă  environ m3/s sur la longue durĂ©e, ainsi que l’atteste le chiffre de 8,02 m3/s donnĂ©[26] par l’AREHN (Association rĂ©gionale de l’environnement de Haute-Normandie). Le fleuve prĂ©sente des variations limitĂ©es du module, la pĂ©riode des hautes eaux peut ĂȘtre enregistrĂ©e durant la pĂ©riode hivernale et au dĂ©but du printemps avec une moyenne mensuelle comprise entre 8,59 m3/s et 8,99 m3/s atteint en mars, les basses eaux interviennent Ă  la fin de l’étĂ© et au dĂ©but de l’automne avec des dĂ©bits compris entre 5,85 m3/s et 6,05 m3/s d’aoĂ»t Ă  octobre (le mois de septembre voyant le plus bas module de l’annĂ©e). Les pĂ©riodes d’étiage, tout comme les crues sont limitĂ©es. Le dĂ©bit instantanĂ© maximal enregistrĂ© Ă  la station de Ponts-et-Marais date du et a atteint 17,7 m3/s (soit seulement 2,4 fois le dĂ©bit moyen). Cette modĂ©ration rend les dĂ©bordements du fleuve rares, tout au plus la Bresle sort de son lit mineur et ses eaux envahissent les prairies de fond de vallĂ©e sans causer d’importants dĂ©gĂąts.

Si l’on Ă©tablit une comparaison entre le dĂ©bit et le bassin versant, la Bresle prĂ©sente un module relativement abondant ainsi que l’atteste une lame d’eau de 310 mm/an (environ dans la moyenne nationale qui est de 300 millimĂštres/an, mais bien supĂ©rieure Ă  celle du bassin de la Seine de l’ordre de 225 millimĂštres/an) et un dĂ©bit spĂ©cifique (ou Qsp) de 9,8 litres par seconde et par kilomĂštre carrĂ© de bassin (9,5 l/s et /km2 pour l’ensemble des cours d’eau français, 7,1 l/s et /km2 dans le cas du bassin de la Seine)[27].

Histoire

Un fleuve frontiĂšre

Cette carte de l’Empire romain Ă  la fin du rĂšgne de Trajan, en 116 apr. J.-C., montre la limite entre la Gaule Belgique et la Gaule Lyonnaise Ă©tablie sur la Bresle.

Depuis longtemps, le cours de la Bresle (surtout dans sa partie infĂ©rieure) a jouĂ© un rĂŽle de frontiĂšre naturelle. Il sĂ©parait ainsi les provinces romaines de Belgique et de Lyonnaise durant l’Empire romain, le Talou et le Vimeu durant la pĂ©riode mĂ©rovingienne, le comtĂ© de Ponthieu et le duchĂ© de Normandie Ă  partir du XIe siĂšcle[28], les gĂ©nĂ©ralitĂ©s et intendances de Rouen et d’Amiens sous l’Ancien RĂ©gime. Depuis la RĂ©volution, le fleuve dĂ©limite les dĂ©partements de la Somme et de la Seine-Maritime, autrefois Seine-InfĂ©rieure, et ainsi, depuis les annĂ©es 1950, les rĂ©gions Hauts-de-France et Normandie[29].

Cette fonction de frontiĂšre s’illustre dans un Ă©pisode lĂ©gendaire de la Vie de saint Germain de Grande-Bretagne, qui est plus connu sous le nom de saint Germain l’Écossais. Alors que l’Empire romain d’Occident avait disparu depuis peu d’annĂ©es, vers l’an 480, Germain, venu du Cotentin, s’installa sur les bords de la Bresle entre Blangy-sur-Bresle et Aumale, dĂ©sireux de convertir de nouvelles Ăąmes[30]. Le fleuve sĂ©parait encore les anciennes provinces de Belgique et de Lyonnaise, le territoire de cette derniĂšre Ă©tait, Ă  cet endroit du cours, le domaine du franc Chuchobald, connu sous le nom du tyran Hubaud. Celui-ci menaça saint Germain de mort s’il osait s’aventurer sur ses terres. Faisant fi des paroles du chef barbare, l’homme d’Église franchit la Bresle et pĂ©nĂ©tra en territoire hostile[30]. Un guerrier d’Hubaud le reconnaissant lui trancha la gorge de laquelle, selon une lĂ©gende populaire, une blanche colombe sortit[31]. Les habitants de la rĂ©gion rĂ©cupĂ©rĂšrent le corps, l’ensevelirent et un important pĂšlerinage se dĂ©veloppa en ces lieux (le sarcophage, ayant contenu les restes de saint Germain, se trouve dans l’église de Saint-Germain-sur-Bresle)[31].

MĂȘme si la Bresle marque une frontiĂšre entre des unitĂ©s administratives Ă  diverses pĂ©riodes de l’histoire, il n’en va de mĂȘme d’un point de vue linguistique. En effet, l’étroit territoire compris entre sa vallĂ©e et celle de l’YĂšres, situĂ©e plus Ă  l’ouest, constitua jusque dans les annĂ©es 1950 une aire linguistique originale caractĂ©risĂ©e par l’usage gĂ©nĂ©ralisĂ© d’un dialecte franchement picard en terre normande. Des spĂ©cialistes, tel Robert Loriot, ont pu ainsi employer le terme de butte-tĂ©moin dialectale[32].

Le patrimoine de la vallĂ©e, hĂ©ritage d’une longue occupation humaine

Les murs du grand temple de l’ancienne Briga.

Sur une cinquantaine de kilomĂštres, d’Aumale Ă  la mer, la vallĂ©e de la Bresle garde de nombreux tĂ©moignages patrimoniaux de sa longue occupation par les hommes attirĂ©s par les facilitĂ©s de communication, la prĂ©sence d’un cours d’eau au dĂ©bit rĂ©gulier. PrĂšs de Blangy-sur-Bresle, des productions du NĂ©olithique, retrouvĂ©es sur le mamelon de Campigny, ont laissĂ© leur nom Ă  une industrie de cette pĂ©riode : le « campignien »[33]. La pĂ©riode gallo-romaine est prĂ©sente avec les ruines d’une grande villa, vĂ©ritable palais rural, dĂ©couverte grĂące Ă  la prospection aĂ©rienne prĂšs de Vieux-Rouen-sur-Bresle[34] et surtout le site archĂ©ologique de Bois-l’abbĂ© prĂšs de la ville d’Eu. Au sud de la ville, sur les hauteur du plateau de Beaumont, les vestiges d’une agglomĂ©ration romaine inconnue des sources antiques et mĂ©diĂ©vales que les fouilles menĂ©es depuis 2006 sous l'Ă©gide du ministĂšre de la Culture ont mis en lumiĂšre[35]. En l'Ă©tat des connaissances, Briga s’étend sur une surface estimĂ©e Ă  au moins 65 hectares (d'aprĂšs les prospections pĂ©destres menĂ©es par Étienne Mantel dans les annĂ©es 2010, confirmĂ©es prospections gĂ©ophysiques effectuĂ©es depuis 2017)[36]. Elle trouve probablement ses origines pendant la Protohistoire (un sanctuaire gaulois est attestĂ© Ă  La TĂšne moyenne, vers 200 avant J.-C.). Dans les dĂ©cennies qui suivirent la ConquĂȘte romaine, une bourgade romaine va ĂȘtre implantĂ©e au Bois-l'AbbĂ© et se dĂ©veloppera sur environ 4 hectares Ă  l'intĂ©rieur d'un systĂšme fortifiĂ© constituĂ© d'une fossĂ©, un talus et une palissade jusqu'aux annĂ©es 70-80 de notre Ăšre. À partir de cette pĂ©riode, le systĂšme fortifiĂ© sera arasĂ© pour ĂȘtre remplacĂ© par une place publique et les quartiers d'habitation se dĂ©velopperont en pĂ©riphĂ©rie nord, est et sud. Briga va se dĂ©velopper pendant le IIe, jusqu'Ă  devenir une vĂ©ritable ville d'au moins 65 hectares Ă  son apogĂ©e au dĂ©but du IIIe siĂšcle. La monumentalitĂ© des monuments publics fouillĂ©s datĂ©s de cette Ă©poque (temples, basilique, thĂ©Ăątre, thermes), mis en valeur Ă  la suite des fouilles, tĂ©moignent toujours de l'importance de cette ville qui occupait la fonction de capitale du pagus des Catuslogi (attestĂ© par deux dĂ©couvertes Ă©pigraphiques exceptionnelles), une division administrative dĂ©pendant de la citĂ© des Bellovaques dont le chef-lieu Ă©tait Beauvais-Caesaromagus. Dans les derniĂšres dĂ©cennies du IIIe, Briga va ĂȘtre abandonnĂ©e par ses habitants et les monuments publics vont alors ĂȘtre dĂ©mantelĂ©s pour en rĂ©cupĂ©rer les matĂ©riaux. Pendant le IVe siĂšcle, une occupation d'un demi hectare va perdurer aux alentours du bĂątiment Est, Ă  l'extrĂ©mitĂ© orientale de la basilique, probablement en lien avec la rĂ©cupĂ©ration des matĂ©riaux et le contrĂŽle de l'estuaire de la Bresle. DĂ©sertĂ©e par ses habitants et dĂ©mantelĂ©s par les rĂ©cupĂ©rateurs de matĂ©riaux jusqu'au dĂ©but du XIe siĂšcle, la ville de Briga va progressivement tomber dans l'oubli, Ă  mesure que la recolonisation forestiĂšre[37].

Le Moyen Âge, Ă  partir du traitĂ© de Saint-Clair-sur-Epte, signĂ© en 911, qui scella la naissance du duchĂ© de Normandie, vit l’érection de nombreux chĂąteaux et Ă©glises. La fonction frontaliĂšre du fleuve fit que l’on confia les territoires couvrant la vallĂ©e et les plateaux la bordant Ă  de puissants personnages qui laissĂšrent leur empreinte Ă  travers de multiples constructions. L’édifice prĂ©servĂ© le plus important de cette pĂ©riode est la collĂ©giale Notre-Dame-et-Saint-Laurent d’Eu. ÉdifiĂ©e entre 1186 et 1280 en l’honneur de saint Laurent O’Tool, archevĂȘque de Dublin, mort au monastĂšre de la ville en 1181, cette Ă©glise prĂ©sente un des premiers types de l’art gothique normand au XIIIe siĂšcle[38]. Capitale du comtĂ© Ă©ponyme, crĂ©Ă© en 996, la ville d’Eu fut le lieu du mariage de Guillaume le ConquĂ©rant et de Mathilde de Flandres cĂ©lĂ©brĂ© en son chĂąteau vers 1050[39] et de cĂ©lĂšbres tournois de chevalerie auxquels participa Guillaume le MarĂ©chal, le « meilleur chevalier du monde » d’aprĂšs Georges Duby[40]. Durant la mĂȘme pĂ©riode, le port voisin du TrĂ©port, siĂšge d’une abbaye bĂ©nĂ©dictine fondĂ©e en 1036 par Gilbert de Brionne, comte d’Eu[41], se dĂ©veloppa avec le dĂ©tournement du cours de la Bresle par Henri Ier, autre comte, au dĂ©but du XIIe siĂšcle, vers 1101 et, surtout, grĂące Ă  la libertĂ© de commerce accordĂ©e Ă  tous les navires venant au TrĂ©port et Ă  Eu par Henri II PlantagenĂȘt Ă  la mĂȘme pĂ©riode[41]. La fin du Moyen Âge et les dĂ©buts de l’Époque moderne furent plus difficiles : en 1472, Charles le TĂ©mĂ©raire prit et mit Ă  sac Aumale n’épargnant mĂȘme pas l’abbaye[42], en 1475, Louis XI, voulant empĂȘcher Édouard IV d’Angleterre de s’emparer du TrĂ©port et de Eu, donna l’ordre d’incendier les deux citĂ©s dont seules les Ă©glises furent Ă©pargnĂ©es[43].

EugĂšne-Louis Lami, L’arrivĂ©e de la reine Victoria au chĂąteau d’Eu en 1843, 1843, MusĂ©e national du chĂąteau de Versailles.

La pĂ©riode du XVIe siĂšcle au XIXe siĂšcle fut marquĂ©e, dans la vallĂ©e de la Bresle, par la prĂ©sence et l’action de personnalitĂ©s de premier plan et la construction de nouveaux Ă©difices (Ă©glise Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Aumale Ă©difiĂ©e de 1508 Ă  1610[44], Ă©glise Saint-Jacques du TrĂ©port construite Ă  partir de la seconde moitiĂ© du XVIe siĂšcle[45]). Le XVIe siĂšcle porte l’empreinte de Catherine de ClĂšves et de son mari, Henri Ier de Guise dit « le BalafrĂ© », comtesse et comte d’Eu, qui commencĂšrent l’édification des principaux monuments de la ville : l’actuel chĂąteau en 1578[43], le collĂšge des JĂ©suites en 1580 et la chapelle attenante en 1613 oĂč reposent les deux Ă©poux[46]. Au XVIIe siĂšcle Ă©mergent les personnalitĂ©s de Mme de Joyeuse, belle-fille de Catherine de ClĂšves, qui fit bĂątir un HĂŽtel-Dieu, tenu, Ă  partir de 1658, par les sƓurs hospitaliĂšres de la MisĂ©ricorde de JĂ©sus, de l’ordre de saint Augustin[46] et de la duchesse de Montpensier dite la « Grande Demoiselle » Ă  qui l’on doit l’embellissement du chĂąteau et l’amĂ©nagement de ses jardins Ă  la française[47]. Ce fut sans doute au XIXe siĂšcle, sous le rĂšgne de Louis-Philippe Ier (1830-1848), que la vallĂ©e connut son apogĂ©e, le dernier roi de France faisant du chĂąteau d’Eu une de ses rĂ©sidences favorites, permettant ainsi le dĂ©veloppement du commerce et de l’artisanat, y recevant, Ă  deux reprises, en 1843 et en 1845, la reine Victoria pour y sceller la rĂ©conciliation franco-britannique[48]. La fin du siĂšcle fut marquĂ©e par la mise en service, le 1er juillet 1875, de la voie ferrĂ©e Paris-Nord - Le TrĂ©port - Mers[49], empruntant la vallĂ©e de la Bresle, qui favorisa l’activitĂ© verriĂšre en lui offrant de nouveaux dĂ©bouchĂ©s (voir paragraphe suivant) et le tourisme avec la mode des bains de mer au TrĂ©port et Ă  Mers-les-Bains qui devinrent des stations balnĂ©aires trĂšs prisĂ©es.

Les communes de la vallĂ©e de la Bresle subirent de graves destructions durant la Seconde Guerre mondiale. Si au TrĂ©port et Ă  Eu les dĂ©gĂąts furent importants, les villes d’Aumale et de Blangy-sur-Bresle furent littĂ©ralement ravagĂ©es par les bombardements allemands de 1940, puis alliĂ©s de 1944, la majeure partie des habitats traditionnels disparut Ă  cette pĂ©riode[50].

La navigation sur la Bresle

Delahuppe, Vue du chĂąteau d’Eu depuis la Bresle, 1825 (MusĂ©e Louis-Philippe, Eu).

Bien qu’il soit quasiment impossible d’affirmer quand des bateaux commencĂšrent Ă  naviguer sur le fleuve, le cours aval de la Bresle semble avoir Ă©tĂ© remontĂ©, depuis l’AntiquitĂ©, sur plusieurs kilomĂštres (au moins jusqu’à l’emplacement de l’actuelle ville d’Eu) par des embarcations maritimes. Des navires utilisaient vraisemblablement la riviĂšre, au-delĂ  du TrĂ©port, pour assurer le transport de marchandises Ă  destination ou en provenance des hauteurs du plateau de l'Ă©troit Beaumont Ă  l'extrĂ©mitĂ© oriental duquel la ville romaine de Briga est implantĂ©e en position dominante par rapport Ă  la Bresle[37]. Au Moyen Âge, les difficultĂ©s de navigation, liĂ©es Ă  la sinuositĂ© du fleuve, conduisirent Ă  la rectification du cours de la Bresle, dĂ©jĂ  citĂ©e, au dĂ©but du XIIe siĂšcle, mais cette initiative aboutit Ă  un ensablement progressif du port du TrĂ©port[51]. Il fallut attendre la seconde moitiĂ© du XVe siĂšcle pour qu’un canal rectiligne soit creusĂ© entre Eu et le TrĂ©port, vers l’an 1460, par Charles d’Artois, comte d’Eu, permettant l’établissement d’un vĂ©ritable port dans la capitale du comtĂ©. Ce port se situait non loin du chĂąteau, Ă  la confluence de la Bresle et de la Busine, un des bras du fleuve cĂŽtier qui se sĂ©pare du lit principal Ă  la limite des territoires communaux actuels d’Eu et de Ponts-et-Marais[51]. À la fin du XVIIIe siĂšcle, le duc de PenthiĂšvre, qui se livra Ă  de nombreux amĂ©nagements dans ses possessions eudoises, tenta de creuser un nouveau canal au dĂ©but des annĂ©es 1770[51], reliant directement le port du TrĂ©port au chĂąteau d’Eu ; cette tentative, parallĂšle Ă  l’ouvrage prĂ©cĂ©dent, Ă©choua[52].

Le port de la ville d’Eu sur la Bresle au dĂ©but du XXe siĂšcle.

Quelques dĂ©cennies plus tard, sous le rĂšgne de Louis-Philippe Ier, des travaux s’engagĂšrent, le canal fut agrandi, le chenal approfondi. À partir de 1841, des navires de haute mer d’un plus grand gabarit purent remonter le cours jusqu’à Eu Ă  trois kilomĂštres de l’embouchure[47]. Des bateaux venus de NorvĂšge acheminaient de la glace (celle-ci, une fois dĂ©barquĂ©e, Ă©tait conservĂ©e dans une glacerie) destinĂ©e Ă  la cour du roi. L’activitĂ© portuaire ne connut jamais la mĂȘme intensitĂ© aprĂšs la disparition de la monarchie de Juillet en 1848 mais perdura jusqu’à la PremiĂšre Guerre mondiale, de petits caboteurs Ă  voile venant encore relĂącher Ă  Eu. Aujourd’hui, le canal, d’une longueur exacte de 2,8 km, est toujours en service, mĂȘme si son trafic est quasi nul ; il est gĂ©rĂ© par la Direction dĂ©partementale de l’Équipement. Il offre aux Ă©ventuels navires qui l’empruntent une largeur utile de m, un mouillage de 3,80 m, une hauteur libre illimitĂ©e (de 2,78 m si on ne manƓuvre pas les ponts tournants) et il comporte deux Ă©cluses maritimes Ă  simple porte[53]. De 1997 Ă  2007, tous les deux ans (les annĂ©es impaires), durant une dizaine de jours au mois d’aoĂ»t, un village viking s’installait sur des terrains longeant la Bresle en contrebas du chĂąteau d’Eu. Reconstitutions d’habitats traditionnels, animations proposĂ©es par des figurants en costume venus de nombreux pays d’Europe du Nord et de l’Est, attiraient plusieurs milliers de visiteurs, c’était surtout l’occasion de voir des drakkars naviguer sur la Bresle entre Eu et Le TrĂ©port[54].

Activités économiques : Vallée de la Bresle - Glass Valley

L’activitĂ© Ă©conomique de la vallĂ©e de la Bresle (comprise entre Le TrĂ©port et Aumale, soit une cinquantaine de kilomĂštres) se caractĂ©rise par la forte place de l’industrie. C’est en effet la premiĂšre zone de Haute-Normandie pour la part de l’emploi dans ce secteur, qui regroupe 44 % des salariĂ©s dont beaucoup travaillent dans de grosses unitĂ©s de production[55]. Ce poids du secteur secondaire explique un sous-dĂ©veloppement du secteur tertiaire dans des domaines aussi variĂ©s que les services publics ou ceux destinĂ©s aux particuliers. Comme l’indique une Ă©tude de l’INSEE, la vallĂ©e de la Bresle se prĂ©sente comme la derniĂšre zone d’emploi de la Haute-Normandie dans des activitĂ©s telles que les administrations publiques, l’éducation, la santĂ©, l’action sociale et le tourisme[56].

Flacons de parfum de la vallée de la Bresle.

La vallĂ©e de la Bresle est surtout connue pour son activitĂ© verriĂšre prĂ©sente depuis le Moyen Âge ; les premiĂšres mentions qui en font Ă©tat remontent Ă  1402[57]. À l’origine, les verreries se localisaient en lisiĂšre de la forĂȘt d’Eu qui assurait l’alimentation en bois nĂ©cessaire pour le chauffage des fours et en fougĂšres dont les cendres fournissaient la potasse indispensable Ă  la fusion du sable[notes 5] extrait dans la Bresle (sable fluviatile d’une grande puretĂ©)[58]. Elles Ă©taient la propriĂ©tĂ© de gentilshommes verriers (le travail du verre Ă©tant considĂ©rĂ© comme un art noble) qui s’étaient vu accorder ce privilĂšge par les comtes d’Eu. La rĂ©putation de la verrerie de la vallĂ©e de la Bresle dĂ©passa vite les frontiĂšres du royaume de France ; dans les annĂ©es 1560, Philippe II d’Espagne fit ainsi appel aux maĂźtres-artisans de la rĂ©gion pour vitrer l’Escurial[58]. Au XIXe siĂšcle, avec l’arrivĂ©e du chemin de fer qui acheminait le charbon remplaçant le bois, l’industrie du verre se dĂ©plaça dans la vallĂ©e[59]. Les capitaines d’industrie qui avaient pris la place des anciens gentilshommes verriers abandonnĂšrent la fabrication artisanale pour la production en sĂ©rie et ils orientĂšrent leurs entreprises vers le flaconnage de luxe pour les parfums et alcools ou en direction de l’industrie pharmaceutique, bĂ©nĂ©ficiant du savoir-faire de la main-d’Ɠuvre locale[60]. Depuis, l’industrie verriĂšre de la vallĂ©e de la Bresle est toujours parvenue Ă  surmonter les crises, Ă  s’adapter au marchĂ© et elle demeure une rĂ©fĂ©rence dans son domaine de production.


parmi lesquels le célÚbre Chanel No 5.

En 2010, le pĂŽle verrier de la vallĂ©e de la Bresle employait environ 7 000 personnes[61], dont prĂšs de 6 000 dans la vallĂ©e proprement dite, et il rĂ©alisait un chiffre d’affaires de l’ordre de 940 millions d’euros, dont 75 % Ă  l’exportation[62]. Il s’agit donc du premier pourvoyeur d’emplois du bassin reprĂ©sentant plus de 65 % des effectifs industriels (13 % des effectifs du secteur au niveau national). Les six verriers de la rĂ©gion occupent une position de leader mondial sur le marchĂ© du flaconnage et fournissent prĂšs de 80 % des flacons de parfum de haut de gamme dans le monde[55]. La prĂ©sence, sur le pĂŽle, de grands groupes comme SDG-Oaktree, ex-Saint-Gobain-DesjonquĂšres (1 450 employĂ©s), Pochet – Le Courval (1 650 employĂ©s) et Saverglass (1 100 employĂ©s)[63], qui employaient, toujours en 2006, Ă  eux seuls prĂšs de 4 200 salariĂ©s, contribue largement Ă  son dynamisme et Ă  sa renommĂ©e[55]. Leurs unitĂ©s de production sont respectivement installĂ©es Ă  Mers-les-Bains, Hodeng-au-Bosc et FeuquiĂšres[notes 6]. Autour de la fabrication de verre creux (flacons de parfums), des activitĂ©s connexes se sont dĂ©veloppĂ©es telles que la fabrication des moules et des piĂšces de fonte (mĂ©tallurgie), les activitĂ©s de conception en amont, le parachĂšvement (finition et dĂ©cor) en aval[64]. Depuis 1999, l’État a reconnu le pĂŽle verrier de la VallĂ©e de la Bresle comme district industriel ou systĂšme productif localisĂ©, c’est-Ă -dire un bassin d’emploi dĂ©veloppĂ© autour d’un mĂȘme savoir-faire traditionnel[65]. L’industrie du verre bĂ©nĂ©ficie du label « VallĂ©e de la Bresle - Glass Valley », rĂ©fĂ©rence mondiale dans le domaine du flaconnage de luxe (tout particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© dans le domaine de la parfumerie et dans l’industrie pharmaceutique)[65]. Depuis le milieu de l’annĂ©e 2006, la dĂ©cision de Saint-Gobain de cĂ©der son secteur flaconnage aux fonds de pension Sagard et Cognetas suscite l’inquiĂ©tude auprĂšs des salariĂ©s qui craignent une suppression importante de postes, plus de 450 prĂ©vus Ă  l’horizon 2011[66]. Toutefois, les autres entreprises verriĂšres n’offrent pas les mĂȘmes perspectives ainsi que l’attestent de nouvelles embauches par l’usine Saverglass de FeuquiĂšres[67] ou le dynamisme de Rexam Dispensing System au TrĂ©port[67]. AprĂšs avoir connu des difficultĂ©s au cours des annĂ©es 2008 et 2009[65], le secteur a rĂ©ussi Ă  se redresser en restant Ă  la pointe de l’innovation (ainsi SDG-Oaktree a crĂ©Ă© le premier flacon 100 % en verre recyclĂ© pour les parfums bio), l’annĂ©e 2011 s’est caractĂ©risĂ©e par une croissance plus Ă©levĂ©e que prĂ©vu[68].

Les Ă©quipements mĂ©caniques, la transformation des mĂ©taux, les Ă©quipements Ă©lectriques et Ă©lectroniques qui sont en recul assez net, la chimie, le caoutchouc et les plastiques ainsi que l’industrie agro-alimentaire constituent les autres sources d’emploi dans le domaine industriel[55]. Les activitĂ©s agricoles ne sont pas absentes ; toutefois il existe une opposition entre la rive picarde qui se consacre davantage aux cultures industrielles (betteraves Ă  sucre, pommes de terre) et la rive normande, plus spĂ©cialisĂ©e dans l’élevage bocager[15].

Environnement

La Bresle est prisĂ©e des pĂȘcheurs et naturalistes en raison de son patrimoine piscicole et d’un paysage relativement Ă©pargnĂ© par les activitĂ©s humaines. Si l’environnement du fleuve cĂŽtier repose beaucoup sur la richesse de son ichtyofaune, la prĂ©sence d’autres animaux et d’espĂšces vĂ©gĂ©tales rares ont conduit le rĂ©seau Natura 2000 Ă  envisager le classement de la majoritĂ© du cours (soit une superficie de 1 017 hectares) comme site d’importance communautaire[69].

Milieu aquatique et ichtyofaune

Étang dans la vallĂ©e de la Bresle, prĂšs de Ponts-et-Marais.

Des dizaines d’étangs (Ă  Ponts-et-Marais, Bouvaincourt-sur-Bresle, Incheville, Beauchamps, Gamaches, Blangy-sur-Bresle ou encore Hodeng-au-Bosc avec l’étang au Val DorĂ©) parsĂšment le fond de la vallĂ©e, lequel est encore localement prĂ©servĂ© par un taux important d’enherbement et des linĂ©aires boisĂ©s sur les plateaux ou pentes[69]. De nombreux poissons migrateurs, considĂ©rĂ©s comme de bons bioindicateurs, viennent encore y frayer. Le fleuve est, avec l’Authie, l’un des rares cours d’eau de la Seine au Danemark Ă  encore accueillir le saumon atlantique (plus de 3 000 ont Ă©tĂ© comptabilisĂ©s en 2010), mais on peut y recenser Ă©galement plusieurs milliers de truites de mer (plus de 10 000 en 2010, annĂ©e record)[70]. NĂ©anmoins, des migrateurs autrefois trĂšs communs, comme l’anguille, y rĂ©gressent de maniĂšre prĂ©occupante, alors que la pĂȘche Ă  la civelle (jeune anguille) n’y est pas pratiquĂ©e[71]. Pour connaĂźtre les migrations (montĂ©e des adultes, descente des smolts - poissons marins qui survivent en eau douce) et mener un suivi scientifique des espĂšces, deux stations de comptage, gĂ©rĂ©es par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), ont Ă©tĂ© mises en place sur le fleuve, Ă  Eu pour la montĂ©e, au Lieu-Dieu, Ă  Beauchamps, pour la descente[72]. Ces derniĂšres permettent un suivi scientifique des diffĂ©rentes espĂšces qui peuplent la Bresle.

Un muscardin au Jardin Jungle.

ClassĂ©e cours d’eau Ă  salmonidĂ©s depuis 1987[73], la Bresle (ainsi que ses affluents) est soumise au nom du Code de l’environnement (arrĂȘtĂ© du 18 avril 1997) Ă  l’obligation de libre circulation des poissons migrateurs[74]. En effet, de nombreux barrages (moulins par exemple) rendent infranchissables le passage pour les saumons atlantiques et les truites de mer contribuant Ă  leur dĂ©clin. Une Ă©tude a Ă©tĂ© engagĂ©e par l’EPTB-Bresle d’Aumale Ă©tablissant une liste des ouvrages devant ĂȘtre amĂ©nagĂ©s en prioritĂ© pour permettre la descente et la montĂ©e de toutes les espĂšces. PrĂ©sentĂ©e en , elle recense une vingtaine de points noirs sur lesquels des travaux devraient s’engager aprĂšs avoir pris beaucoup de retard sur la lĂ©gislation en vigueur[74]. Les impacts environnementaux de l’industrie et de l’urbanisation sont en diminution, mais les rejets de l’agriculture (engrais, pesticides) peuvent ajouter leurs effets aux pollutions des sĂ©diments dues Ă  l’industrie verriĂšre ou mĂ©tallurgique. MalgrĂ© ces menaces, la Bresle offre de nombreux parcours de pĂȘche, aux truites de mer dans la basse vallĂ©e, aux truites fario en amont, aux grosses carpes, aux poissons blancs (ablettes, gardons) et aux carnassiers (brochets) dans les nombreux plans d’eau. Les diffĂ©rents parcours de pĂȘche de la Bresle et de ses plans d’eau (13 au total) sont gĂ©rĂ©s par des Associations AgrĂ©Ă©es pour la PĂȘche et la Protection des Milieux Aquatiques (AAPPMA)[75].

L’estuaire de la Bresle fait partie du projet d’aire marine protĂ©gĂ©e dit Parc marin des trois estuaires. Un atlas des habitats et espĂšces des fonds sous-marins a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans le cadre du programme CHARM qui montre l’intĂ©rĂȘt de ce milieu dans le complexe des estuaires picards et du « fleuve marin cĂŽtier » longeant la façade ouest des Hauts-de-France[76].

Faune et flore de la vallée

La vallĂ©e (lit mineur et lit majeur du fleuve) ainsi que les coteaux offrent une grande diversitĂ© floristique avec la prĂ©sence de beaux peuplements d’orchidĂ©es et de genĂ©vriers (Juniperus communis) sur les pelouses crayeuses ainsi que de belles hĂȘtraies appelĂ©es hĂȘtraies de l’asperulo-fagetum[77]. Outre la prĂ©sence d’espĂšces communes (sanglier, cerf) et du chat sauvage dans la haute vallĂ©e, le lieu abrite des mammifĂšres plus rares[69], tout particuliĂšrement quatre espĂšces de chauve-souris : le Grand murin, le Grand rhinolophe, le Vespertilion Ă  oreilles Ă©chancrĂ©es et le Vespertilion de Bechstein et quatre espĂšces de libellules menacĂ©es (tout particuliĂšrement l’Agrion de Mercure ou Coenagrion mercuriale)[78] que l’on ne retrouve dans nul autre endroit au nord de la France). En automne et en hiver, quelques Ă©tangs abritent des stationnements importants de quelques oiseaux : GrĂšbe castagneux, GrĂšbe huppĂ© et Foulque macroule en particulier[79].

En attendant un hypothĂ©tique classement de l’ensemble du cours comme site d’importance communautaire (voir plus haut), certaines zones d’intĂ©rĂȘt Ă©cologique reconnu bĂ©nĂ©ficient de mesures de classement spĂ©cifiques. C’est le cas du « Bois sous la ville », petit espace sis sur le territoire communal de Ponts-et-Marais, inscrit depuis 2006 Ă  l’inventaire national du patrimoine naturel national comme « Zone naturelle d’intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique » (ZNIEFF)[80]. Sur un peu plus d’une dizaine d’hectares se dĂ©veloppe une aulnaie humide. Cette formation vĂ©gĂ©tale se compose d’aulnes poussant sur des terrains dĂ©trempĂ©s par la nappe d’eau superficielle empĂȘchant leur enracinement profond et d’un sous-bois discontinu oĂč se retrouvent carex, fougĂšres et diverses plantes herbacĂ©es comme la canneberge (Vaccinium oxycoccus).

DĂ©couverte et tourisme

Le moulin du Roy Ă  Aumale.
Le moulin de Beauchamps, construit en 1866.
Le manoir de Fontaine à Blangy-sur-Bresle a été transformé en musée des traditions verriÚres de la vallée de la Bresle.

Des musĂ©es, consacrĂ©s Ă  l’activitĂ© verriĂšre, ont Ă©tĂ© ouverts au public Ă  Eu (« MusĂ©e des traditions verriĂšres »)[81] et Ă  Blangy-sur-Bresle (« MusĂ©e de la Verrerie » au centre culturel du Manoir de Fontaine)[82]. Les visiteurs peuvent dĂ©couvrir l’histoire du verre et du flaconnage, les diffĂ©rentes Ă©tapes du travail du verre (de la matiĂšre premiĂšre jusqu’à l’emballage), les outils et machines actuels, des collections de flacons de parfum de luxe, et assister rĂ©guliĂšrement Ă  des dĂ©monstrations de soufflage de verre par des maĂźtres-verriers.

En parcourant la vallĂ©e de la Bresle, le visiteur a l’occasion de dĂ©couvrir des vestiges de l’ancienne activitĂ© meuniĂšre Ă  travers les restes, plus ou moins bien entretenus, des moulins qui s’égrenaient le long du cours (prĂšs de 130 Ă©taient recensĂ©s dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle[83] dont 66 dans les 30 premiers kilomĂštres[84]) : moulin Ă  cĂ©rĂ©ales, moulin Ă  huile, moulin Ă  tan (Ă©corces de chĂȘne rĂ©duites en poudre servant au tannage des peaux), moulin Ă  ciment, moulin Ă  tourner le bois, moulin Ă  poudre, moulin servant de force motrice Ă  des usines textiles
 Seuls quelques Ă©difices ont survĂ©cu aux outrages du temps et aux dĂ©molisseurs. À Aumale, le moulin du Roy, construit au XIXe siĂšcle et qui anima une minoterie (Ă©tablissements Lambotte) jusqu’en 1972 est, depuis 2004 classĂ© Ă  l’inventaire des monuments historiques, il offre un exemple rare de l’ultime Ă©volution de la meunerie qui vit le remplacement des meules par des broyeurs Ă  cylindres[85]. À Saint-Germain-sur-Bresle, un moulin Ă©difiĂ© en 1782 (aujourd’hui transformĂ© en gĂźte rural), servait de force motrice Ă  une filature de lin[86], reprĂ©sentative de l’ancienne activitĂ© textile de la haute vallĂ©e de la Bresle qui pĂ©riclita dĂšs la fin du XVIIIe siĂšcle[87] ; la serge d’Aumale Ă©tait assez connue Ă  Paris pour que MoliĂšre la cita dans une de ses piĂšces[88]. Plus en aval, trois autres Ă©difices prĂ©sentent un bon Ă©tat de conservation : Ă  Blangy-sur-Bresle, le moulin des Fontaines (moulin Ă  blĂ© du XVIIIe siĂšcle)[89], Ă  Monchaux-Soreng le moulin de la scierie Quenot-Bois[89], Ă  Oust-Marest, un autre moulin Ă  cĂ©rĂ©ales du XVIIIe siĂšcle a Ă©tĂ© restaurĂ©. En revanche, les importants moulins Packham, propriĂ©tĂ©s des comtes d’Eu et installĂ©s au pied du chĂąteau d’Eu, ont disparu, dĂ©truits par un incendie en 1905 ; ils offraient un exemple d’activitĂ©s diversifiĂ©s puisqu’on y moulait blĂ© et orge, sciait du bois pour fabriquer des parquets, pressait des graines de lin pour en obtenir de l’huile ; on y cuisait mĂȘme des biscuits de mer[90].

Le chemin des Étangs permet de parcourir, Ă  pied ou Ă  vĂ©lo, la basse vallĂ©e de la Bresle entre Eu et Incheville. De nombreuses activitĂ©s nautiques (voile, planche Ă  voile, canoë ) peuvent ĂȘtre pratiquĂ©es sur les nombreux Ă©tangs qui jalonnent le cours du petit fleuve.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Lucien Bernot, Nouville, un village français (avec RenĂ© Blancard), Travaux et MĂ©moires de l'Institut d'ethnologie, t. LVII, vii+447 p. : 1953. RĂ©Ă©dition : Paris, Éditions des Archives Contemporaines, collection « Ordres sociaux », 1996, 448 p., prĂ©sentation par Claude LĂ©vi-Strauss et Françoise Zonabend (ISBN 978-2-8844-9058-0)
  • Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des riviĂšres en Seine-Maritime, Luneray, Éditions Bertout, (ISBN 978-2-86743-623-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • J.-C. Lecat, « La rĂ©gion industrielle de la Bresle », Études normandes, no 222,‎ . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • J.-L. MĂ©riaux, J. Duvigneaud, J.-R. Wattez, M. Coste et F. Sueur, Étude inter-agences. Connaissance et fonctionnement des milieux aquatiques. RelevĂ©s floristiques. DĂ©terminations taxonomiques et physico-chimie sur 12 cours d’eau français. Application aux riviĂšres Aa et Bresle, Rouen, Agence Eau Seine-Normandie, , 72 p.
  • J.-L. MĂ©riaux, J. Duvigneaud, J.-R. Wattez, M. Coste et F. Sueur, Étude inter-agences. Connaissance et fonctionnement des milieux aquatiques. RelevĂ©s floristiques. DĂ©terminations taxonomiques et physico-chimie sur 12 cours d’eau français. Fichier Bresle, Rouen, Agence Eau Seine-Normandie, , 579 p.
  • Jacques HĂ©tru, Le verre : l’art et la matiĂšre, Luneray, Éditions Bertout, , 207 p. (ISBN 2-86743-264-2)
  • Philippe Gillet, Pochet Le Courval, Les maĂźtres du verre et du feu : quatre siĂšcles d’excellence, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-01342-4)
  • Robert Loriot, La FrontiĂšre dialectale moderne en Haute-Normandie : Pays de Bray, vallĂ©e de la Bresle, forĂȘt d'Eu, Talou, Aliermont, Amiens, MusĂ©e de Picardie, (ASIN B0014UCNYG) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Guide bleu Normandie, Paris, Hachette, coll. « Les Guides bleus », (ISBN 978-2-01-012255-2). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Liens externes

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. 68 km sur le site du SANDRE, 72 km selon l’EPTB d’Aumale, le Petit Larousse, l’EncyclopĂ©die Encarta et Pierre-Jean Thumerelle dans son article consacrĂ© au fleuve.
  2. Ces diffĂ©rentes localisations de la source expliquent les divergences sur la longueur du cours d’eau.
  3. le SANDRE 2020 n'affiche plus les superficies des zones hydrographiques, ni les répartitions par type de terrains
  4. rd pour rive droite et rg pour rive gauche
  5. L’art du verrier consiste Ă  abaisser le point de fusion de la silice en rompant les enchaĂźnements Si-O-Si grĂące Ă  la rĂ©action d’oxydes alcalins fournis par la potasse.
  6. L’entreprise Saverglass de FeuquiĂšres appartient au pĂŽle verrier de la vallĂ©e de la Bresle bien que ne faisant pas partie gĂ©ographiquement de cette dite vallĂ©e, FeuquiĂšres Ă©tant situĂ©e Ă  quelques kilomĂštres au sud-est d’Abancourt qui voit naĂźtre la Bresle.

Références

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