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BĂ©arnaise (race bovine)

La béarnaise est une race bovine française, originaire du Béarn dans les Pyrénées, vouée à un élevage mixte pour la production de lait et de viande.

BĂ©arnaise
Une béarnaise au Carnaval biarnés à Pau.
Une béarnaise au Carnaval biarnés à Pau.
Région d’origine
RĂ©gion BĂ©arn en Drapeau de la France France
Caractéristiques
Taille Grande Ă  moyenne
Robe Unie froment
Autre
Diffusion Locale, race préservée
Utilisation Mixte

C'est une vache de couleur unie blonde, avec des muqueuses roses et une ossature fine. La béarnaise se distingue par ses cornes grandes, symétriques, et s'évasant en forme de lyre. Historiquement, la béarnaise est utilisée comme animal de travail par les paysans béarnais. Elle présente d'excellentes aptitudes pour la traction, avec le pied sûr en montagne, participant aux traditionnelles transhumances vers le Haut-Béarn. Aujourd'hui, la béarnaise est principalement utilisée comme race allaitante pour produire de la viande de veau. Elle présente également de bonnes aptitudes de laitière, avec la fabrication de fromage, dont du mixte vache et brebis.

La béarnaise revêt une dimension totémique pour l'ancienne principauté du Béarn, sa figure est choisie dès le IXe siècle pour occuper les armoiries de la vicomté nouvellement créée. À la fin du XVIIIe siècle, la race béarnaise frôle une première fois l'extinction à la suite d'une épizootie foudroyante, qualifiée de peste bovine. Le cheptel de la béarnaise est alors décimé à plus de 80 %. La monarchie de Juillet puis le Second Empire offrent les conditions d'un renouveau de la race dans la première moitié du XIXe siècle, la vache du pays est qualifiée de « béarnaise » pour la première fois en 1854. En 1901, un herd-book de la « race des Pyrénées à muqueuses roses » est créé, en intégrant la béarnaise, mais aussi les vaches d'Urt et les vaches basquaises. Cette race commune à l'ouest des Pyrénées prend le qualificatif de « blonde des Pyrénées » à partir des années 1930.

Ă€ fin de la Seconde Guerre mondiale, l'État français fait le choix d'un Ă©levage bovin productiviste. Les autoritĂ©s crĂ©ent la race Ă  vocation bouchère « blonde d'Aquitaine » en 1962, qui reprend surtout les caractĂ©ristiques de la garonnaise. Les pouvoirs publics prennent des mesures pour « pulvĂ©riser » les « races condamnĂ©es », la bĂ©arnaise frĂ´le ainsi l'extinction une seconde fois, dans un contexte de mĂ©canisation croissante de l'agriculture française qui pĂ©nalise cet animal de travail. Ses effectifs passent de 269 000 tĂŞtes en 1945 Ă  une cinquantaine d'individus Ă  la fin des annĂ©es 1970. Grâce au maintien de cette population de race pure dans les vallĂ©es bĂ©arnaises, la bĂ©arnaise trouve une existence officielle en 1978 comme race locale, elle bĂ©nĂ©ficie depuis d'un programme de prĂ©servation. Avec le travail commun des institutions et des associations d'Ă©leveurs, les effectifs de la bĂ©arnaise remontent lentement jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2000, avant de connaĂ®tre une croissance plus franche depuis les annĂ©es 2010, avec environ 420 individus recensĂ©s en 2018.

Historique

Origine

Comme tous les bovins europĂ©ens, l'origine de la bĂ©arnaise se trouve dans la domestication de l'aurochs il y a environ 10 000 ans[1]. La bĂ©arnaise appartient au rameau blond, issu du Bos taurus aquitanicus[A 1]. Cette race est façonnĂ©e par les bouviers et bergers Ă  partir de populations bovines indigènes, prĂ©sentes depuis des millĂ©naires dans les PyrĂ©nĂ©es[A 1]. La topographie des montagnes pyrĂ©nĂ©ennes contribue Ă  la crĂ©ation d'animaux domestiques très rustiques. La bĂ©arnaise prĂ©sente des qualitĂ©s de rĂ©sistance et de capacitĂ© d'adaptation aux conditions qui s'expliquent par cet environnement montagnard. La vache revĂŞt très tĂ´t une dimension totĂ©mique en BĂ©arn, la bĂ©arnaise est choisie au IXe siècle pour occuper les armoiries de la nouvelle vicomtĂ©[A 2].

Au Moyen Ă‚ge, l'Ă©levage du bĂ©tail constitue une part essentielle des ressources des paysans bĂ©arnais[A 3], les terres cultivables Ă©tant rares et les rendements infimes. Dans les vallĂ©es des montagnes bĂ©arnaises, l'espace disponible est rĂ©duit. Les Ă©leveurs de montagne sont donc contraints Ă  pratiquer la transhumance hivernale, vers le nord, parfois jusqu'aux Landes de Gascogne[A 3]. Les fors de BĂ©arn ou encore Le livre rouge d'Ossau[A 4] rĂ©gissent l'Ă©levage bovin et les relations entre les Ă©leveurs. Ces textes n'empĂŞchent pas la survenue de nombreux conflits, notamment au sujet de la plaine du Pont-Long pour les Ossalois[alpha 1] ou des sources du massif de La Pierre Saint-Martin pour les BarĂ©tounais[alpha 2]. En 1538, le BĂ©arn compte 20 000 tĂŞtes de bovins, pour une population de 60 000 habitants[A 3].

L'Ă©pizootie de 1774-1776

Gravure en noir et blanc avec des vaches mortes et des hommes.
L'épizootie de 1774-1776 décime 80 % à 90 % du cheptel béarnais.

Le sud-ouest de la France est frappĂ© en 1774 par une Ă©pizootie foudroyante, qualifiĂ©e de peste bovine[A 6]. Cette maladie perdure jusqu'au dĂ©but de l'annĂ©e 1776 en BĂ©arn, faisant frĂ´ler l'extinction Ă  l'ensemble du cheptel bovin. Le foyer de contagion serait parti de Hongrie quelques annĂ©es avant son entrĂ©e par le port de Bayonne. Les plaines bĂ©arnaises sont touchĂ©es Ă  partir du milieu de l'annĂ©e 1774, puis les vallĂ©es montagnardes Ă  la fin de l'annĂ©e. Face au flĂ©au, Louis XV fait envoyer le mĂ©decin FĂ©lix Vicq d'Azyr pour tenter d'endiguer son extension[A 7]. Des directives sont donnĂ©es pour faire abattre les animaux malades puis les enfouir afin de contenir le mal. Des abattages prĂ©ventifs sont aussi rĂ©alisĂ©s dès 1774, mais malgrĂ© les promesses, sans indemnisation de la part de l'autoritĂ© royale. Ă€ la fin de l'Ă©pizootie dĂ©but 1776, entre 80 % et 90 % du cheptel bĂ©arnais est dĂ©cimĂ©, soit de 70 000 Ă  110 000 tĂŞtes[A 8]. Certaines bourgades perdent jusqu'Ă  95 % de leur cheptel, comme Sainte-Colome ou Gelos. La catastrophe laisse de profondes traces dans les campagnes bĂ©arnaises jusqu'Ă  la fin du XVIIIe siècle[A 9], l'absence de bovins freinant largement le travail de la terre.

La vallée de Barétous résiste mieux que le reste du Béarn à l'épizootie, les instructions communiquées par Félix Vicq d'Azyr sont particulièrement suivies, et permettent de limiter les pertes à 15 % dans la bourgade d'Issor[A 10]. L'administration royale envisage un temps d'importer des animaux d'autres régions pour assurer les travaux des champs. Outre la problématique financière, ce projet est abandonné, car seule la vache du pays peut alors assumer la charge de travail demandée dans cet environnement pyrénéen[A 10]. C'est notamment à partir des troupeaux barétounais les plus épargnés que les populations bovines du Béarn sont reconstituées[A 9]. D'autres zones béarnaises conservent également de 30 à 50 % de leur cheptel, comme Laruns, Montaner, Arthez-de-Béarn, Vignes ou Assat. Des dispositions sont prises dans les années suivantes pour empêcher l'abattage de tous les bovins en capacité de reproduction, et faciliter ainsi la reconstitution du cheptel béarnais[A 10]. Cet objectif se heurte néanmoins aux effets de la Révolution française — qui éprouve durablement l'économie béarnaise — puis à l'échec de l'armée napoléonienne qui entraîne l'occupation du sud-ouest par les troupes coalisées, lesquelles procèdent à d'importantes réquisitions du bétail à cornes[A 11].

Renouveau à partir du XIXe siècle

Illustration en couleurs d'une vache blonde.
Une vache béarnaise primée au Concours général d'animaux reproducteurs à Paris, en 1913.

L'Ă©tablissement de la monarchie de Juillet en 1830 permet de retrouver des conditions propices Ă  la reconstitution du cheptel bĂ©arnais[A 12]. C'est Ă  cette mĂŞme pĂ©riode que s'instaure le projet de fixer un type de race pour les variĂ©tĂ©s bĂ©arnaises. Les premiers concours et comices agricoles sont alors organisĂ©s. Le Second Empire français permet de renforcer le travail de reconstitution du cheptel bĂ©arnais, des mesures sont Ă©galement prises pour favoriser le dĂ©veloppement de l'Ă©levage par la sĂ©lection[A 12]. Des zootechniciens reçoivent la mission d'accompagner les races bovines, notamment en les classifiant avec en tĂŞte leur finalitĂ© Ă©conomique[A 13]. C'est en 1854 que le terme « bĂ©arnaise » est pour la première fois employĂ© pour qualifier la vache du pays[A 14], plusieurs vĂ©tĂ©rinaires comme AndrĂ© Sanson ou Jean-Henri Magne distinguent la bĂ©arnaise[alpha 3] et trouvent des similitudes avec la variĂ©tĂ© basquaise[A 13]. Si ces animaux prĂ©sentent de rĂ©elles similitudes morphologiques, chaque vallĂ©e prĂ©sente des bovins avec certaines caractĂ©ristiques propres. Le travail des zootechniciens aboutit en 1901 avec la crĂ©ation du herd-book de la « race des PyrĂ©nĂ©es Ă  muqueuses roses », sur la base d'un type bovin relativement homogène dans l'ouest des PyrĂ©nĂ©es[A 15]. La bĂ©arnaise compte 291 000 tĂŞtes au dĂ©but du XXe siècle[A 16].

En ce dĂ©but du XXe siècle, la variĂ©tĂ© bĂ©arnaise continue de dĂ©signer les bovins des plaines et des coteaux du BĂ©arn. Chaque vallĂ©e montagnarde revendique sa propre variĂ©tĂ©, une race bovine spĂ©cifique permettant d'affirmer le caractère propre d'un territoire[A 14]. La vallĂ©e de BarĂ©tous distingue donc la barĂ©toune, la vallĂ©e d'Ossau l'ossaloise et la vallĂ©e d'Aspe l'aspoise, aussi nommĂ©e race de Bedous[A 17]. Pour la zootechnie, tous ces bovins se confondent dans une seule et mĂŞme variĂ©tĂ©, nommĂ©e donc bĂ©arnaise. Dans le monde paysan bĂ©arnais, la vache est simplement surnommĂ©e « la peys » en bĂ©arnais (« la pays » en français). Des diffĂ©rences plus notables sont mises en avant entre la bĂ©arnaise et les vaches d'Urt (Labourd) et basquaises (Soule et Basse-Navarre). Ces trois variĂ©tĂ©s de l'ouest des PyrĂ©nĂ©es sont incluses dans une race commune après l'Ă©tablissement du herd-book en 1901, une race nommĂ©e « race pyrĂ©nĂ©enne du Sud-Ouest », puis « race des PyrĂ©nĂ©es » entre 1923 et 1929[A 14] et enfin « blonde des PyrĂ©nĂ©es » Ă  partir des annĂ©es 1930. MalgrĂ© l'enchaĂ®nement des deux guerres mondiales du XXe siècle, les effectifs de la bĂ©arnaise se maintiennent en 1945 Ă  269 000 tĂŞtes[A 16]. La blonde des PyrĂ©nĂ©es prend une existence officielle en 1951 avec la crĂ©ation de la FĂ©dĂ©ration des syndicats d'Ă©levage de la race blonde des PyrĂ©nĂ©es[A 14].

Le déclin programmé des années 1960

Photographie en noir et blanc d'un défilé de vaches en montagne.
Des béarnaises à la Junte de Roncal dans les années 1960.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le temps est à la reconstruction et au productivisme. L'agriculture intensive tend à s'imposer afin d'assurer des rendements toujours plus élevés[A 18]. Dès 1945, l'inspecteur général de l'agriculture — Edmond Quittet — préconise de « limiter à des proportions plus raisonnables le nombre de races qui constituent le cheptel bovin ». Le but est de remplacer les races locales rustiques, par un nombre limité de races standardisées sélectionnées pour leur productivité. Edmond Quittet précise en 1946 l'objectif de « pulvérisation de races (locales) »[A 18]. L'État français organise les conditions de cet objectif, en supprimant les aides aux « races condamnées » et en menant une politique de propagande active et de soutien financier aux races sélectionnées. Cette politique connaît son aboutissement en 1959, une lettre ministérielle précise les contours de cette politique relative à « l'amélioration du cheptel »[A 19].

Photographie en couleurs d'une vache et de son veau.
La race « blonde d'Aquitaine » est créée en 1962, présentant surtout les caractéristiques de la garonnaise.

La politique Quittet se traduit dans le sud-ouest de la France par la volonté de ne garder qu'une seule race bovine à viande et une unique race pour le lait, la frisonne. Il est donc décidé de fusionner la blonde des Pyrénées — dont la béarnaise est la principale représentante — avec la garonnaise et la blonde du Quercy[A 19] pour obtenir la blonde d'Aquitaine en 1962[alpha 4]. La béarnaise, vache de travail et secondairement laitière, se retrouve donc intégrée dans une race à vocation bouchère. Bien que les effectifs de la blonde des Pyrénées surpassent ceux des garonnaises ou de la race du Quercy[alpha 5], la garonnaise s'impose comme le type dominant de la nouvelle blonde d'Aquitaine. Race musculeuse, la garonnaise dispose des meilleurs atouts de viande, ce type est immédiatement recherché par la voie de l'insémination artificielle. La garonnaise apporte donc la quasi-totalité des caractéristiques de la blonde d'Aquitaine, la part du sang béarnais devenant proche de zéro après quelques générations[A 20].

En 1966, l'État français interdit la monte publique des races vouĂ©es Ă  « l'Ă©limination »[A 21]. Le dĂ©veloppement de l'insĂ©mination artificielle accĂ©lère la mise Ă  l'Ă©cart du type bĂ©arnais, tout comme la politique active de propagande et de subventions. Le type garonnais est exclusivement utilisĂ© pour l'insĂ©mination artificielle des vaches bĂ©arnaises, d'abord dans les plaines puis dans les vallĂ©es montagnardes[A 22]. Au milieu des annĂ©es 1960, les animaux bĂ©arnais partent massivement Ă  l'abattoir et sont remplacĂ©s par des blondes d'Aquitaine de type garonnais. Dès la fin des annĂ©es 1970, la bĂ©arnaise ne compte plus qu'une centaine de vaches et quelques taureaux, contre 269 000 tĂŞtes en 1943 Ă  la veille de la mise en place de la politique Quittet[A 22]. Principalement utilisĂ©e comme vache de travail, la bĂ©arnaise subit Ă©galement les effets de la mĂ©canisation de l'agriculture française, qui rĂ©volutionne le monde paysan entre les annĂ©es 1960 et 1980[A 22].

Sauvegarde et renaissance

Photographie en couleurs d'un enfant face Ă  un bovin.
Le bovin béarnais marque de sa présence l'édition 2019 du Carnaval biarnés.

La topographie particulière du relief pyrĂ©nĂ©en limite la mĂ©canisation de certaines fermes isolĂ©es, notamment en vallĂ©e d'Aspe. La bĂ©arnaise conserve donc son utilitĂ© de vache de travail, tandis que l'obstination de quelques Ă©leveurs permet de conserver des individus de race pure[A 23]. Ă€ la fin des annĂ©es 1970, ces quelques bovins de pure race permettent de justifier l'existence de la race bĂ©arnaise. Elle trouve une existence officielle en 1978, en remplacement de la blonde des PyrĂ©nĂ©es, dont les variĂ©tĂ©s basquaises et d'Urt ont disparu. Le ministère français de l'Agriculture inscrit la bĂ©arnaise comme « race locale ». Dès le dĂ©but des annĂ©es 1980[2], un programme de prĂ©servation de la bĂ©arnaise est mis en place par l'ITEB, devenu l'Institut de l'Ă©levage[A 24]. Au dĂ©but du programme, une soixantaine de vaches et trois taureaux sont dĂ©clarĂ©s aptes Ă  la reproduction — car suffisamment purs — chez un total de 27 Ă©leveurs. L'ensemble des bĂ©arnaises se trouvent dans les vallĂ©es pyrĂ©nĂ©ennes[alpha 6], les fermes des plaines ayant très tĂ´t optĂ© pour des races exogènes[A 25].

Le plan de sauvetage de la bĂ©arnaise aboutit rapidement, avec 70 vaches en 1983 puis 127 vaches dès 1986 chez une trentaine d'Ă©leveurs. Le programme menĂ© dans les annĂ©es 1980 — le premier en Aquitaine — permet la constitution du Conservatoire des races d'Aquitaine en 1991[A 26]. Le Conservatoire mène depuis un travail de maintien d'une race pure, stable et capable de se renouveler[A 26]. En 2003, l'Association de sauvegarde de la race bovine bĂ©arnaise est crĂ©Ă©e. Cette dernière rassemble des Ă©leveurs ayant pour but de poursuivre le travail de sauvegarde et de gestion gĂ©nĂ©tique tout en amĂ©liorant la valorisation Ă©conomique de la bĂ©arnaise[A 27]. La remontĂ©e des effectifs devient un travail difficile des annĂ©es 1980 Ă  2010, l'accroissement reste alors tout relatif. Le productivisme l'emporte toujours au sein du modèle agricole français[A 28]. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2010, la bĂ©arnaise bĂ©nĂ©ficie d'une nouvelle dynamique, avec la hausse franche des effectifs et du nombre d'Ă©leveurs. Tandis qu'une fĂŞte de la vache bĂ©arnaise est organisĂ©e en Ă  Asasp-Arros[3], l'objectif de l'Association de sauvegarde de la race bovine bĂ©arnaise[4] est dĂ©sormais d'atteindre le chiffre de 500 reproductrices d'ici 2025[5].

Évolution des effectifs inventoriés de la béarnaise[6]
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Femelles 122 77 91 112 149 200 224 252 286 318 352 375 403
Taureaux - 5 6 9 3 5 4 5 8 10 12 8 15
Naissances - - - - - 69 59 74 94 106 139 126 136
DĂ©tenteurs 21 20 22 32 39 57 64 65 75 75 82 92 97

Morphologie

Herd-book de 1901

Voici comment est décrite la « race des Pyrénées à muqueuses roses » par le herd-book de 1901[A 29] :

« TĂŞte courte, Ă  front large, carrĂ©, plutĂ´t concave, Ă  chignon peu dĂ©veloppĂ©, Ă  mufle large. Cornes blanches avec extrĂ©mitĂ©s blondes, s'Ă©vasant et se relevant très Ă©lĂ©gamment en lyre ; section intĂ©rieure ovoĂŻde plus arrondie en dedans. Taille : 130 cm pour les vaches, 135 cm pour les taureaux faits, 145 cm pour les bĹ“ufs. Robe uniforme, avec nuances plus pâles autour des ouvertures naturelles, au plat des cuisses et sous le ventre. Quand elle est froment foncĂ©, une zone pâle existe sur l'Ă©pine dorsale, des reins au garrot. Poil fin et soyeux. Muqueuses et parties sans poil rosĂ©es, sans aucune tache noire. Forme Ă©lĂ©gante et aspect Ă©nergique. Poitrine ample et profonde, cĂ´tes rondes, garrot Ă©pais. Corps long. Train antĂ©rieur bien Ă©tabli, un peu plus bas que le postĂ©rieur, qui est quelquefois bien dĂ©veloppĂ©. Ligne du dos gĂ©nĂ©ralement droite, la queue est souvent trop saillante, les hanches sont larges. Cou court ; chez le taureau il est Ă©pais, avec fanon un peu lourd, mais qui tend Ă  se rĂ©duire Ă  mesure des progrès des travaux de sĂ©lection. »

Les variétés de la béarnaise

Photographie en couleurs de vaches entourées de montagnes.
L'ossaloise présente une robe tirant sur le rouge.

Avant la création du herd-book de 1901, puis une certaine homogénéisation au sein de la race blonde des Pyrénées, la vache béarnaise présente plusieurs variétés caractéristiques des différentes vallées des Pyrénées béarnaises. La barétoune — ou variété de Barétous — est la variété de la vallée de Barétous, elle connaît une belle notoriété jusqu'à la Seconde guerre mondiale[A 30]. Sa résistance à l'épizootie de 1774 contribue à asseoir une notoriété durable[A 31], la barétoune est notamment estimée pour sa force de travail, sa sobriété et sa patience. Elle est de taille moyenne avec une robe froment assez foncée, présentant d'assez bonnes qualités laitières et une viande appréciée[A 31]. Dans Le Mémorial des Pyrénées en 1855, la barétoune est qualifiée de « cheval arabe de l'espèce bovine »[A 31]. En vallée d'Aspe, la béarnaise prend la forme de l'aspoise, aussi nommée race de Bedous. Elle est décrite comme étant plus grande que la barétoune, avec une robe plus claire. L'aspoise est la variété la plus laitière des béarnaises[A 32], elle est utilisée en majorité lors de la relance de la béarnaise à partir de 1978. L'ossaloise — de la vallée d'Ossau — est la moins laitière des béarnaises ainsi que la moins conformée[A 32]. Elle présente une robe plus foncée tirant sur le rouge, l'ossaloise est également décrite comme plus osseuse. Ce bétail est considéré comme étant le moins prisé parmi les variétés béarnaises[A 32].

Nouveau standard

Carte géographique en couleurs.
Deux bœufs béarnais à l'écomusée de la Grande Lande.

InchangĂ© depuis 1901, le standard de la bĂ©arnaise est rĂ©actualisĂ© Ă  partir de 2010 avec le travail commun menĂ© par l'Institut de l'Ă©levage, l'Association de sauvegarde de la race bovine bĂ©arnaise[7] et le Conservatoire des races d'Aquitaine[A 33]. La robe est unie, variant du froment claire au froment vif, les muqueuses sont roses, sans pigmentation noire. L'ossature de la bĂ©arnaise est fine mais solide, les membres bien d'aplomb. La vache mesure autour de 135 cm, les tailles et gabarits sont assez variables[8]. La bĂ©arnaise affiche une poitrine profonde, une ligne du dos droite, un bassin long, lĂ©gèrement inclinĂ© et des hanches larges. L'attache de la queue est saillante, la cuisse longue et bien descendue. La queue est très longue. Le type culard n'est pas recherchĂ© chez la bĂ©arnaise, contrairement aux races fortement sĂ©lectionnĂ©es[A 33].

La corne est le principal élément distinctif de la béarnaise[A 34], sa forme se rapproche de certaines races ibériques comme la cachena. Le standard actuel décrit les cornes de la béarnaise : « de couleur blanche avec extrémités blondes. Grandes, symétriques, s'évasant et se relevant élégamment en lyre »[A 33]. Le parler béarnais distinguent plusieurs formes de cornes, dont cinq types principaux. La forme cabiròle est la plus fréquente ainsi que la plus caractéristique de la race béarnaise, en forme de lyre. Le type paléte n'est pas le plus recherché, les cornes sont pratiquement à l'horizontale. Le type houche se distingue par le fait que les cornes pointent vers le ciel[A 35], dans le type bruque les cornes sont plus resserrées et partent nettement vers l'avant. Le type caoube tent à devenir plus rare, il était assez fréquent chez la race d'Urt, avec des cornes partant vers l'arrière. Les cornes sont généralement moins imposantes chez le taureau, tandis que celles des bœufs peuvent atteindre des dimensions spectaculaires avec l'âge[A 35]. Animal d'estive, la béarnaise devait pouvoir se défendre des attaques des prédateurs comme le loup — ou plus rarement l'ours — l'importance des cornes constituaient donc une défense naturelle[A 35].

Aptitudes

Un animal de travail

Photographie en noir et blanc d'un attelage bovin au milieu d'un château avec deux hommes.
Un attelage béarnais dans la cour du château de Pau.

Le bovin béarnais présente d'excellentes aptitudes pour la traction[A 36], résultat de diverses qualités, comme la vivacité, la force naturelle et l'agilité. Avant la révolution mécanique de l'après-guerre, la béarnaise est le principal instrument de la traction dans les champs et les transports en Béarn, contrairement aux régions du nord de la Loire, qui utilisent surtout des chevaux de trait[A 36]. En 1851, dans son Traité des vaches laitières, l'agriculteur François Guénon décrit ainsi la béarnaise « Il n'y a que cette race qui ait assez de rusticité pour pouvoir tenir aux fatigues du travail que nécessite la nature du sol de ces contrées[A 36]. » Outre ses aptitudes physiques, le bovin béarnais dispose également d'un tempérament docile et tenace, le rendant idéal pour la formation d'un attelage patient et appliqué. L'attelage béarnais traditionnel se compose de différents éléments, dont le joug, la mante[alpha 7], la mousquère[alpha 8], la coubèrte[alpha 9], les testères[alpha 10] ou les sonnailles.

Avant son remplacement par les machines, le bovin béarnais participe à deux principales tâches : le transport et les travaux de la terre. Rapides et infatigables[A 37], les bœufs béarnais sont particulièrement réputés pour le transport dit « charroi » (carréy). Ils participent au transport de différents produits nécessaires à l'économie locale, dont le bois, le marbre d'Arudy, ou les différents produits manufacturés du Béarn et du Pays basque (béret, espadrille, sabot, etc.)[A 38]. Afin d'exploiter les nombreuses terres agricoles du Béarn, les bovins sont pendant longtemps utilisés pour aider aux travaux de la terre. Le blé et surtout le maïs sont exploités par les paysans. Les bovins béarnais sont alors principalement utilisés dans le cycle préparatoire de la terre, pour le labour et le hersage notamment[A 39], avant d'aider au transport des gerbes pendant la moisson. Attelés à une charrue, les bœufs béarnais peuvent atteindre la vitesse de 4 km/h[A 39].

La vache bĂ©arnaise est dotĂ©e d'un pied sĂ»r en montagne[A 40] - [9], elle participe ainsi aux traditionnelles transhumances vers le Haut-BĂ©arn[10], une pratique vieille de 4 000 ans et issue du pastoralisme nomade[A 41]. La bĂ©arnaise n'a que peu Ă©tĂ© l'objet de l'attaque de l'ours, elle qui est capable de le fuir ou de le charger lorsqu'elle est dans un groupe compact[A 40]. La pratique de la transhumance se poursuit encore aujourd'hui, avec un « modeste » regain d'intĂ©rĂŞt constatĂ© depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000[A 42].

  • La bĂ©arnaise, un animal de travail (sĂ©lection).
  • Illustration en noir et blanc d'un attelage bovin.
    Illustration d'un attelage béarnais en 1903.
  • Carte postale en noir et blanc d'un attelage bovin transportant du foin.
    Carte postale d'un attelage béarnais à Bizanos.
  • Carte postale en noir et blanc d'un attelage bovin dans les rues d'une vieille ville.
    Un attelage béarnais à Sauveterre-de-Béarn.
  • Photographie en noir et blanc d'un attelage bovin et de plusieurs hommes.
    Le terrassement d'un terrain de tennis à l'aide d'un attelage béarnais..
  • Carte postale en noir et blanc d'un homme et d'une femme, accompagnĂ©s d'un âne et d'une vache.
    Carte postale « En Béarn, après la foire ».
  • Carte postale en noir et blanc de plusieurs vaches Ă  un abreuvoir.
    Carte postale « Bœufs à l'abreuvoir du marché au bois, Pau ».

Ses qualités laitières

Photographie en couleurs d'un morceau de fromage.
Du fromage pur vache, de race béarnaise, par la ferme Landa de Lucgarier.

La vache bĂ©arnaise est dĂ©crite comme peu laitière par les zootechniciens du XIXe siècle[A 43]. NĂ©anmoins, cette vache est alors surtout utilisĂ©e comme animal de travail, il est depuis dĂ©montrĂ© que son rendement laitier augmente significativement chez des vaches non soumises au travail et nourries avec une alimentation adaptĂ©e[A 43]. La production de lait de la bĂ©arnaise est très tĂ´t affirmĂ©e en vallĂ©e d'Aspe[11]. Les vaches traites sont alors rĂ©putĂ©es, une fois le veau sevrĂ©, pour la rĂ©gularitĂ© de leur production en lait[12]. Certaines vaches pouvant donner plus de 10 litres par jour pendant plusieurs mois après le vĂŞlage, tout en assurant le travail quotidien. La bĂ©arnaise fournit une moyenne de 2 000 Ă  3 000 litres — avec des pointes supĂ©rieures — par lactation durant une pĂ©riode allant jusqu'Ă  250 jours après le sevrage du veau[A 44].

Le lait des bĂ©arnaises est notamment utilisĂ© pour la fabrication des fromages et de beurre, mĂŞme si cette dernière utilisation est devenue très rare. La transformation du lait de vache prĂ©cède de loin celle du lait de brebis — aujourd'hui dominant — dans les vallĂ©es bĂ©arnaises[A 45]. Les fromages pur vache restent longtemps la règle, avant l'apparition des fromages mixtes vache-brebis au dĂ©but du XXe siècle. Il faut compter environ 7 Ă  8 litres de lait pour obtenir 1 kilo de fromage. La rĂ©gularitĂ© des lactations de la bĂ©arnaise atteste l'adaptation de la race bĂ©arnaise Ă  son environnement, notamment climatique[A 46]. Le lait de bĂ©arnaise prĂ©sente de bons taux de matière grasse et de protĂ©ine, ce qui montre la qualitĂ© et le potentiel fromager de cette race[13].

Une viande de qualité

Photographie en couleurs d'une vache et de son veau.
Une béarnaise et son veau.

Race mixte, la béarnaise présente également une tradition de vache à viande[A 47]. Les paysans béarnais sacrifient quelques-uns de leurs animaux de travail pour la fourniture de viande[alpha 11], qu'ils destinent ensuite à de grandes villes du sud-ouest ou bien à la consommation locale. Au XIXe siècle, plusieurs concours d'élevage éveillent l'intérêt pour les bœufs gras du Béarn. Un taureau de la vallée de Barétous remporte, par exemple, le deuxième prix au concours général de Paris en 1854[A 47]. D'autres spécimens sont primés au concours de Poissy en 1855 ou aux concours généraux de Paris en 1882 et 1925. Le rendement de viande du bœuf béarnais peut atteindre jusqu'à 65 %, au XXe siècle les données indiquent un rendement supérieur à 60 % pour les vaches béarnaises[alpha 12].

Aujourd'hui, la béarnaise est davantage utilisée comme race allaitante pour produire de la viande, plutôt que comme race laitière[A 48]. La production de viande de veau est un débouché prioritaire pour les éleveurs actuels de béarnaises, les veaux mâles sont abattus vers cinq mois, tandis que les femelles sont majoritairement conservées pour la reproduction. Cette viande de veau est caractérisée par sa chair tendre, rosée et savoureuse[A 48]. La viande rouge — issue de vaches ou de bœufs — est très persillée, elle présente du gras intramusculaire formant des marbrures. Il est conseillé de ne pas abattre le bœuf béarnais avant ses cinq ans, afin que sa viande ait le temps d'acquérir sa qualité nutritive, le tout en le nourrissant avec l'herbe du terroir[A 49].

SĂ©lection

À partir de la création du herd-book

Carte géographique en couleurs.
Un taureau béarnais dessiné en 1889 par Jean-Henri Magne.

Avec la création du herd-book de 1901 sur la « race des Pyrénées à muqueuses roses », une société est créée en 1904 afin de mettre en relation les propriétaires de « bons animaux reproducteurs »[A 15]. Des concours d'élevage locaux se développent alors tout au long de la première moitié du XXe siècle, permettant de rassembler et d'identifier les plus beaux animaux sur la base des critères établis par le herd-book. Aussi, les reproducteurs présentant des caractéristiques différentes du herd-book sont éliminés, notamment ceux ayant été mâtinés du sang de races importées au XIXe siècle[A 15]. Après la Première Guerre mondiale, la production animale bénéficie d'une attention renforcée. Il est décidé d'attribuer des primes aux éleveurs d'animaux se rapprochant le plus du standard développé dans le herd-book. Durant cette période de l'entre-deux-guerres, des concours généraux aquitains sont organisés tous les ans dans les Basses-Pyrénées et dans les Landes. Ces concours — et les primes offertes — permettent d'opérer une sélection en lien avec les inscriptions du herd-book[A 16]. En 1923, il est recommandé de procéder à des croisements entre les variétés basques et béarnaises, cette préconisation n'est cependant que peu suivie.

La recherche d'une amĂ©lioration par la sĂ©lection rend plus homogène les diffĂ©rents types de bĂ©arnaises identifiĂ©es au XIXe siècle dans les diffĂ©rentes vallĂ©es[A 16]. Les variĂ©tĂ©s de la race « blonde des PyrĂ©nĂ©es » font, Ă  cette Ă©poque, l'objet d'une sĂ©lection soignĂ©e. Les croisements avec d'autres races sont alors peu recommandĂ©s, car la race est reconnue comme ayant toutes les qualitĂ©s lui permettant d'ĂŞtre amĂ©liorĂ©e par elle-mĂŞme. Avant 1939, des tentatives de croisement sont opĂ©rĂ©es avec la limousine et la charolaise, mais sans rĂ©sultats probants[A 50]. Après la Seconde Guerre mondiale, la volontĂ© est de recrĂ©er un troupeau bovin significatif en BĂ©arn. En 1945, des primes sont allouĂ©es aux Ă©leveurs conservant de jeunes reproducteurs de la race[A 50]. L'objectif est d'Ă©liminer les sujets les moins intĂ©ressants en incitant les Ă©leveurs Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© gĂ©nĂ©rale de leurs animaux[alpha 13], tout en rĂ©activant le herd-book mis en sommeil depuis la fin des annĂ©es 1920. Le soutien Ă  la race « blonde des PyrĂ©nĂ©es » se poursuit jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1960, avec l'inscription de 150 Ă  200 animaux par an au livre gĂ©nĂ©alogique aux fins d'amĂ©liorer la qualitĂ© des reproducteurs[A 50]. Cette politique de sĂ©lection prend fin en 1962 avec la crĂ©ation de la race « blonde d'Aquitaine » et la volontĂ© affichĂ©e des pouvoirs publics de supprimer la bĂ©arnaise ainsi que les autres variĂ©tĂ©s de la « blonde des PyrĂ©nĂ©es ».

Stratégie depuis les années 1980

Photographie en couleurs d'une vache.
Une béarnaise au Salon international de l'agriculture de Paris en 2013.

Après la création de la race « blonde d'Aquitaine » en 1962, la béarnaise frôle l'extinction et ne doit son salut qu'à quelques sujets purs retrouvés dans des fermes de montagne du Haut-Béarn à la fin des années 1970. La béarnaise retrouve une existence officielle en 1978 et bénéficie à partir du début des années 1980 des premières investigations sur le terrain afin de permettre sa conservation[A 24]. Le territoire béarnais est alors ratissé afin d'identifier un maximum d'individus présentant le type recherché, ceci afin de reconstituer des ressources génétiques suffisamment larges et stables. Ce travail permet alors d'identifier une cinquantaine de sujets de race pure[A 51], un fichier des animaux de race béarnaise qui fait toujours office de livre généalogique actuellement. Deux types d'animaux purs sont principalement retrouvés, l'aspoise — grande, fine et laitière — et l'ossaloise — plus forte et parfois grossière[A 25], sous l'influence de la basquaise[alpha 14] —.

Le cheptel bĂ©arnais identifiĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1980 comporte très peu de sang mĂŞlĂ©[A 25], un atout pour la prĂ©servation de la race qui peut s'expliquer par l'isolement gĂ©ographique du Haut-BĂ©arn, l'autonomie historique de ces vallĂ©es et leur mode de gestion ancestral de l'Ă©levage montagnard. Trois taureaux bĂ©arnais[alpha 15] sont identifiĂ©s au dĂ©but de la campagne de conservation[14]. Un chiffre bas, mais le nombre de femelles bĂ©arnaises permet la crĂ©ation de dĂ©calages gĂ©nĂ©tiques suffisants[alpha 16]. La stratĂ©gie employĂ©e est alors de diversifier les souches mâles — en maintenant au moins six familles mâles — Ă  partir des meilleures vaches possibles, non parentes entre elles. Une rĂ©serve de semences est constituĂ©e en vue de procĂ©der Ă  des insĂ©minations artificielles[alpha 17]. Le principe mis Ă  l'Ĺ“uvre ensuite sera de poursuivre cette politique de variabilitĂ© gĂ©nĂ©tique, en constituant un cheptel conforme aux caractĂ©ristiques premières de la race bĂ©arnaise[A 52], dont le standard est mis Ă  jour Ă  partir de 2010. Outre la conservation de la race par la voie mâle, il est dĂ©cidĂ© dès les annĂ©es 1980 de conserver un maximum de lignĂ©es femelles. Certaines vaches, très âgĂ©es, sont sauvĂ©es de l'abattage pour assurer une reproduction et par consĂ©quent permettre la poursuite de leur lignĂ©e. Une dizaine de familles ainsi menacĂ©es sont sauvĂ©es, sur un total de 44 familles bĂ©arnaises encore reprĂ©sentĂ©es[A 54].

Diffusion

Carte géographique en couleurs.
L'aire de diffusion de la béarnaise en 2017.

L'aire de diffusion historique de la race béarnaise correspond à peu près aux frontières de l'ancienne principauté du Béarn[A 55]. La force de travail des bœufs béarnais les rendent attractifs dans les Landes et au Pays basque. Les attelages béarnais sont ainsi appréciés dans les Landes pour la récolte et le transport de la résine, tandis qu'au Pays basque les attelages sont utilisés pour les travaux des champs ainsi que le transport de produits manufacturés[A 38]. Jusqu'au milieu du XXe siècle, le bétail présent en Chalosse ainsi qu'en Gironde[15] provient en bon nombre d'animaux du Béarn et du Labourd[A 55], ayant transité par les marchés d'Hagetmau, Dax ou Eugénie-les-Bains. Le bétail de l'ouest de la Bigorre est également fortement influencé par la race béarnaise, elle prend en étau la bigorraise avec la lourdaise plus à l'est.

Aujourd'hui, le Béarn concentre les trois quarts du cheptel de béarnaises[alpha 18]. Une présence significative est à signaler au Pays basque français (8 %), ainsi qu'en Gironde (8 %) chez un unique éleveur. La quasi-totalité du cheptel se trouve aujourd'hui dans le Grand Sud-Ouest français, avec une présence marginale dans des départements plus éloignés, toujours en France[16].

La béarnaise dans la culture populaire

Blasons

Blason en couleurs avec deux vaches rouges en son centre.
Le blason de la principauté du Béarn.

La vache du pays occupe une place centrale dans la culture populaire béarnaise. Les armoiries de la principauté du Béarn comportent deux vaches béarnaises depuis sa création au IXe siècle[A 56]. Le blason du Béarn est ainsi décrit : « D'or aux deux vaches passantes de gueules, accornées, accolées et clarinées d'azur ». Les plus anciennes représentations de l'emblème béarnais se retrouvent sur le sceau de Gaston VII de Moncade au XIIIe siècle[17]. L'origine du choix de la vache comme emblème du Béarn conserve une part de mystère[A 56]. Les auteurs anciens — comme Pierre de Marca — évoquent l'origine mythique du peuple des Béarnais, qui descendrait directement du peuple des Vaccéens[18]. Plus rationnellement, des érudits[alpha 19] mettent en avant les gras pâturages béarnais, propices à l'élevage du bétail à cornes, dans une version populaire de la corne d'abondance. Néanmoins, la vie paysanne béarnaise reste — pendant plusieurs siècles — marquée par son extrême précarité, loin donc de l'image d'abondance[18]. Dominique Bidot-Germa évoque lui une autre piste d'explication, avec l'existence de plusieurs contes ouest-pyrénéens associant toujours la vache avec la Vierge[alpha 20], le bleu des sonnailles autour du cou des vaches béarnaises rappelant également la couleur mariale[19].

L'utilisation de la vache comme emblème se rĂ©vèle ĂŞtre particulièrement originale, et cela Ă  l'Ă©chelle de l'Occident[18]. La vache est une figure rare dans l'hĂ©raldique, notamment avec une claire identification depuis le XIIIe siècle comme en BĂ©arn[alpha 21]. Aujourd'hui, environ 25 communes bĂ©arnaises continuent d'utiliser la vache bĂ©arnaise dans leur propre blason[A 56]. HĂ©ritage de l'alliance entre la principautĂ© de BĂ©arn et les comtes de Foix Ă  la fin du XIIIe siècle, les deux vaches bĂ©arnaises sont toujours prĂ©sentes sur le blason de la principautĂ© d'Andorre[alpha 22].

Monnaie

Photographie en couleurs d'une pièce en or.
L'écu d'or de François Fébus.

À partir du XIIIe siècle, la vache béarnaise apparaît sur certains poids de ville — ou poids monétaires — comme à Sauveterre-de-Béarn ou Orthez[A 57]. Les ateliers de Morlaàs frappent, eux, la monnaie béarnaise depuis le XIe siècle, mais sans emblème distinctif. Le premier denier béarnais à vache apparaît sous le règne de Jean Ier de Foix, dans la première moitié du XVe siècle[21]. Ce denier s'appelle communément vaqueta[21], ou baquete[A 58]. Dès lors, la vache béarnaise apparaît sur l'ensemble des monnaies béarnaises, participant ainsi au discours national[21]. Les portraits des princes sont très rares en Béarn, il est préféré l'image de la vache comme outil de propagande[21]. Malgré les tentatives du royaume de France pour discréditer la monnaie béarnaise[alpha 23], les ateliers de Morlaàs et Pau continuent de battre la monnaie aux vaches jusqu'au règne de Louis XIV, et ceci même après le rattachement du Béarn au royaume de France en 1620[A 58]. La souveraineté monétaire du Béarn supprimée, les ateliers de Pau frappent la monnaie royale de France jusqu'à la Révolution française[alpha 24]. La vache continue de distinguer cette monnaie, un dicton fort répandu dans le royaume de France prétend alors que « l'écu à la vache porte bonheur »[22]. Plus récemment, dans la deuxième moitié du XXe siècle, les deux vaches béarnaises apparaissent sur le 5 000 francs Henri IV, puis sur le 50 nouveaux francs Henri IV émis par la Banque de France.

Art

Toile en couleurs d'un attelage bovin.
Le retour du marché, Eugène Devéria.

Au XIVe siècle, le prince béarnais Fébus choisit comme sceau un écu écartelé de Foix-Béarn par le travers, surmonté d'un cimier associant un bacinet et une tête de vache béarnaise avec sa cloche en position dominante[23]. Selon une hypothèse soutenue par plusieurs historiens[24], la position dominante de la tête de la vache indique que le Béarn est une terre souveraine[23]. Dans sa traduction en langue d'oc du Livre des propriétés des choses de Barthélemy l'Anglais, Fébus fait apparaître sur une illustration son heaume surmonté de cette même tête de vache béarnaise en position dominante[21]. Ces vaches se retrouvent à l'entrée des principales forteresses du Prince des Pyrénées, comme à Montaner ou Pau[A 59].

La vache béarnaise reste absente de la décoration romane, il faut attendre le XVe siècle pour voir apparaître cette figure dans le domaine de la décoration intérieure des églises[21]. Comme la monnaie, l'église sert alors de relais au discours national dans la principauté. Les églises de Béost, Louvie-Juzon, Béon, Bielle ou Bellocq forment quelques-uns des exemples[alpha 25] de cette représentation de la vache béarnaise dans l'art religieux[A 59]. Plus loin du Béarn, la vache béarnaise orne le gisant en marbre de Marguerite de Foix-Béarn dans la cathédrale de Nantes, ainsi que le sarcophage de Guillaume-Raymond de Moncade dans le monastère de Santes Creus en Catalogne[A 60].

La béarnaise apparaît régulièrement dans les arts graphiques de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle. La vache du pays est alors utilisée pour illustrer la vie paysanne traditionnelle du Béarn. La vache béarnaise figure sur plusieurs œuvres de Eugène Devéria, Camille-Félix Bellanger ou Ernest Gabard dans sa bande dessinée Caddetou. Son image est également utilisée sur de nombreuses cartes postales dans la première moitié du XXe siècle, ainsi que dans la photographie lors des débuts de l'aviation mondiale à Pau en 1909[alpha 26]. De manière contemporaine, la béarnaise apparaît dans l'art urbain avec des fresques murales réalisées à Labastide-Cézéracq en 2011[25].

  • La bĂ©arnaise dans les arts (sĂ©lection).
  • Illustration en couleurs d'un homme portant un casque en forme de tĂŞte de vache.
    Fébus choisit une tête de vache béarnaise pour surmonter son heaume, Elucidari de las proprietatz, BSG, ms. 1029, fo 10 ro, détail.
  • Photographie en couleurs d'une sculpture reprĂ©sentant une vache.
    Une béarnaise sculptée dans l'église de Louvie-Juzon.
  • Toile en couleurs d'une scène de marchĂ©.
    Marché au bois, place de Verdun, Camille-Félix Bellanger.
  • Photgraphie en noir et blanc d'un attelage bovin survolĂ© par un avion.
    L'attelage béarnais face à la révolution de l'aviation.
  • Photographie en couleurs d'une peinture sur un mur, reprĂ©sentant une vache et deux hommes.
    Une fresque murale à Labastide-Cézéracq.

LĂ©gendes

Blason en couleur représentant le combat entre un ours et une vache.
Le blason de la vallée d'Ossau.

Une légende béarnaise raconte qu'un prince du Béarn élevait des vaches du pays et en affirmait la supériorité sur l'ours de l'archevêque de Morlaàs. Un combat fut alors organisé, démontrant la supériorité de la vache sur le plantigrade[26]. L'image de l'affrontement entre l'ours et la vache est repris dans le blason de la vallée d'Ossau[alpha 27]. Sur ce blason, la vache pourrait symboliser le Béarn, l'ours la vallée et l'arbre la justice, dans une illustration de l'ancestral combat des Ossalois pour les terres du Pont-Long[27]. Sur ce même blason est inscrite la devise commune des Béarnais : « Vive la vaca ».

En 1954, une nouvelle légende impliquant la béarnaise apparaît, celle du « boa de Legugnon ». Un boa aurait donc attaqué une vache sur l'ancienne commune de Legugnon, une histoire qui fait alors les gros titres de la presse locale et nationale[28].

Notes et références

Notes

  1. Sur le chemin de la transhumance hivernale, les éleveurs ossalois utilisent la plaine du Pont-Long — au nord de Pau — pour le pacage du bétail. Une coutume qui provoque de nombreux conflits avec les populations locales[A 5].
  2. Au XIVe siècle, les BarĂ©tounais et les Roncalais s'affrontent pour l'utilisation des pacages et des sources dans le massif de La Pierre Saint-Martin. Plus de 300 personnes meurt dans les conflits. Un accord de paix est signĂ© en 1375 — la junte de Roncal ou Tribut des Trois Vaches — dans lequel les BarĂ©tounais s'engage Ă  offrir chaque annĂ©e 3 gĂ©nisses en Ă©change de l'utilisation des pacages roncalais pendant l'Ă©tĂ©.
  3. La distinction se fait notamment sur sa morphologie crânienne.
  4. Il est prévu de faire fusionner la blonde d'Aquitaine avec la limousine mais les protestations des éleveurs empêchent finalement le projet d'aboutir.
  5. La blonde des PyrĂ©nĂ©es compte 269 000 tĂŞtes en 1943, contre 251 000 tĂŞtes pour la garonnaise et 105 000 tĂŞtes pour la Quercy.
  6. 63 % en vallée d'Aspe, 30 % en vallée d'Ossau et 7 % en vallée de Barétous.
  7. Couverture en lin ou coton pour protéger du froid les bovins.
  8. Filet en lin coton pour protéger la tête du bovin contre les insectes.
  9. Peau de bête — chèvre ou mouton — tannée appliqué sur le joug pour le protéger des intempéries.
  10. Coussins de cuir glissés entre le front des animaux et la courroie du joug afin d'éviter que ceux-ci ne se blessent.
  11. L'abattage des bœufs engraissés intervenait vers l'âge de sept ans, contre dix à douze ans pour les vaches de travail.
  12. Le poids d'une vache bĂ©arnaise varie entre 400 et 500 kilos, avec un rendement de poids de carcasse de l'ordre de 250 Ă  300 kilos.
  13. Il est aussi recommandé de mieux sélectionner les femelles.
  14. Quelques sujets de l'ancienne race basquaise sont retrouvés, mais ne sont pas intégrés au programme de conservation, car en faible nombre et s'étant rapproché du phénotype béarnais par croisement.
  15. Unicorne, né en 1974 à Sarrance, Mendite, né en 1976 à Arette et Netsaut, né en 1977 à Etsaut.
  16. Afin d'éviter tout goulot d'étranglement génétique[A 52].
  17. Une dizaine de taureaux sont prélevés avant 1990. Entre 1989 et 2005, treize autres taureaux sont prélevés pour atteindre le nombre de vingt-deux taureaux béarnais disponibles à l'insémination. Le stock permet de réaliser une centaine d'inséminations en race pure béarnaise chaque année[A 53].
  18. 73,9 % en 2017 d'après les chiffres de l'Idele[16].
  19. Dont Ă©galement Pierre de Marca.
  20. Parmi ces contes, l'auteur cite « La Madona de Mejabat », « La vaca negra », « Lo Bon Diu e lo vaquèr » ou « Lo prince de las sèt vacas d'òr ».
  21. Les armes de la commune anglaise d'Oxford arborent un bœuf depuis le XIVe siècle, tandis que la figure du taureau est plus fréquente ailleurs.
  22. Cette particularité est l'objet d'une scène de la sitcom américaine The Big Bang Theory. Dans l'épisode 14 de la saison 5, le personnage de Sheldon Cooper demande : « Savez-vous quel pays n'a pas une, mais deux vaches sur son drapeau[20] ? »
  23. L'administration royale fait circuler de fausses pièces béarnaises pour tenter de lui ôter son pouvoir fiscal[A 58].
  24. L'hôtel de la Monnaie de Pau est définitivement fermé en 1794.
  25. Avec Ă©galement les Ă©glises de Coarraze, Lembeye, Morlanne, Ledeuix, Arudy, Taron, Monein et Montaner.
  26. Plusieurs photographies montrent un attelage béarnais survolé par un avion, symbolisant la tradition au contact de la modernité.
  27. Toutes les communes de la vallée d'Ossau arborent le même blason.

Références principales

  • Emmanuel Ribaucourt, La bĂ©arnaise : une vache, des hommes, un pays, Delachaux et NiestlĂ©, (ISBN 978-2-603-02548-2).
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  2. BĂ©arnaise, p. 25.
  3. BĂ©arnaise, p. 38.
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  7. BĂ©arnaise, p. 46.
  8. BĂ©arnaise, p. 47.
  9. BĂ©arnaise, p. 48.
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Autres références

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Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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Articles connexes

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