BĂ©ret
Le béret ou berret[1] (du gascon berret) est un type de couvre-chef d'origine béarnaise. Il s'agit d'un bonnet en feutre souple ou en laine tricotée et feutrée, de forme circulaire et plate, généralement garni d'une couronne intérieure en cuir.
Ce type de chapeau sans bord existe depuis le Moyen Ăge sous d'autres appellations dans les divers pays d'Europe, avec une forme souvent plus ample.
Ătymologie
Le mot bĂ©ret est issu du nom bĂ©arnais (gascon) berret, d'oĂč le dicton Lo berret qu'ei bearnĂ©s !, « le bĂ©ret est bĂ©arnais ».
Il est attestĂ© pour la premiĂšre fois en français en 1835 au sens de « couvre-chef de laine, plat et sans bord, portĂ© par les paysans du pays »[2]. La plupart des spĂ©cialistes estiment qu'il est issu plus gĂ©nĂ©ralement de l'ancien occitan be(r)ret « bonnet », qui procĂšde lui-mĂȘme du bas latin birretum, dĂ©rivĂ© du bas latin birrus, « sorte de capote Ă capuchon, en usage dans toutes les classes de la sociĂ©tĂ© sous les derniers empereurs », attestĂ© au IIIe siĂšcle.
Ce terme est empruntĂ© au gaulois birros, basĂ© sur un radical celtique *birro- « court »[3] - [4]. Cette racine se retrouve en celtique insulaire : vieil irlandais berr, gallois byr, breton berr « court ». Le grec ÎČÎčÏÏÎżÏ, « courte capote Ă capuchon », est probablement empruntĂ© au latin.
Le mĂȘme Ă©tymon se retrouve dans l'espagnol birrete, sorte de couvre-chef, issu Ă©galement de l'occitan[5], ainsi que dans l'italien berretto, berretta.
Histoire
On ne sait guĂšre Ă qui revient l'invention du bĂ©ret. Des sculptures du Moyen Ăge attestent la prĂ©sence dans les PyrĂ©nĂ©es d'un couvre-chef trĂšs proche du bĂ©ret, notamment Ă lâĂ©glise Notre-Dame de Bellocq (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques)[6].
Le Béarn revendique la paternité du béret, la fabrication du béret s'est industrialisée au pied des Pyrénées, pour un couvre-chef qui deviendra au xxe siÚcle un symbole associé à l'image du Français dans les pays anglo-saxons.
En tous cas, c'Ă©tait l'apanage du berger bĂ©arnais, couvre-chef protecteur contre le froid ou la pluie. Il a Ă©tĂ© une coiffure largement rĂ©pandue, notamment au XVIIe siĂšcle. La couleur, variable au cours du temps, a eu une forte valeur symbolique. Ăcru Ă l'origine, il a Ă©tĂ© soit blanc, soit teintĂ© en brun, en bleu, en rouge, selon les rĂ©gions et les communautĂ©s pyrĂ©nĂ©ennes. Le bĂ©ret Ă©tait la coiffure des guides de haute montagne des PyrĂ©nĂ©es, avec souvent une couleur rĂ©glementaire (bleu Ă Luchon). Ă partir du XXe siĂšcle, la couleur la plus courante pour les bĂ©rets civils est le noir, bien que le bĂ©ret rouge se rencontre lors des festivitĂ©s en gĂ©nĂ©ral dans le Pays basque français et espagnol. AttribuĂ© sous sa forme la plus large aux bataillons de chasseurs alpins (le bĂ©ret Ă©tait censĂ© protĂ©ger de la pluie jusqu'aux pieds du soldat en faction), le bĂ©ret est progressivement devenu la coiffure militaire la plus rĂ©pandue dans le monde, avec des couleurs et des insignes variĂ©s, et des maniĂšres de le porter trĂšs codifiĂ©es.
Le port du bĂ©ret est un Ă©lĂ©ment d'identitĂ© culturelle forte dans le sud-ouest de la France. MĂȘme si son usage tend Ă se rarĂ©fier, il persiste cependant dans les campagnes et gagne les jeunes gĂ©nĂ©rations Ă l'occasion des fĂ©rias (notamment Bayonne, Dax et Mont-de-Marsan). Dans la rĂ©gion de Bayonne et les Landes, le bĂ©ret Ă©tait appelĂ© bounet (bonet).
Le béret est généralement considéré comme un couvre-chef masculin. Il est toutefois devenu un élément de la mode féminine en France dans les années 1930, promu par les grands couturiers parisiens et coiffant notamment certaines vedettes de cinéma de l'époque : MichÚle Morgan, Greta Garbo ou Brigitte Bardot qui en porte un dans le film de la chanson Bonnie and Clyde, interprétée en duo avec Serge Gainsbourg.
Port du béret
La maniĂšre de porter le bĂ©ret dĂ©pend Ă la fois dâun choix personnel et de tendances locales variant selon les Ă©poques. Entre le diamĂštre du plateau, la taille et la nature du tour de tĂȘte, on a dĂ©jĂ dâimportantes variations quant aux possibilitĂ©s : Ă plat sur la tĂȘte, inclinĂ© sur un ou autre cĂŽtĂ©, en avant, en arriĂšre. Cette versatilitĂ© impose Ă chaque porteur de choisir la taille et la meilleure façon de le porter. Le bĂ©ret de petit diamĂštre se porte enfoncĂ© sur la tĂȘte, sans bords proĂ©minents, comme celui des sportifs du dĂ©but du XXe siĂšcle. Le bĂ©ret large permet de façonner les bords en visiĂšre et donne plus de latitude Ă modifier sa position. Il peut se porter avec le tour de tĂȘte apparent, en particulier comme coiffure fĂ©minine, mais en France il est majoritairement portĂ© tour de tĂȘte vers lâintĂ©rieur. Le port trĂšs inclinĂ© sur un cĂŽtĂ©, Ă la maniĂšre militaire, tend Ă se rarĂ©fier aprĂšs la Seconde Guerre mondiale.
Fabrication
Le bĂ©ret est exclusivement en laine mĂ©rinos Ă©cru. Toutefois, de plus en plus d'industriels utilisent une laine mĂ©rinos dĂ©jĂ teintĂ©e. Le bĂ©ret est tricotĂ©, sous forme dâune grande galette circulaire, mais ouverte du centre au bord. Les bords sont ensuite rĂ©unis par un remaillage, de façon Ă former le bĂ©ret. Les bĂ©rets sont mis dans un foulon : les fibres se resserrent, la laine est feutrĂ©e et le bĂ©ret acquiert ses dimensions dĂ©finitives. La durĂ©e du feutrage dĂ©termine la densitĂ© de la laine, donc sa permĂ©abilitĂ©.
Puis le bĂ©ret Ă©cru est teintĂ©. Certain fabriquant vont, au sortir du bain de teinture introduire Ă lâintĂ©rieur une forme en bois aux dimensions voulues : en sĂ©chant, le bĂ©ret acquiert ses dimensions dĂ©finitives.
Une fois teintĂ© puis sĂ©chĂ©, le bĂ©ret va ĂȘtre grattĂ© puis tondu. Puis il restera les Ă©tapes de couture : couture de la coiffe (doublure intĂ©rieure), puis le baleinage en cuir, ou de l'ourlet.
La petite « queue » qui dĂ©passe au centre, le cabilhĂČt ou cabilhou (« petite cheville »), la coudĂšte ou le coudic (« petite queue »), Ă©tait lâextrĂ©mitĂ© des fils rĂ©sultant du tricotage Ă la main. Comme il nâexiste plus avec le tricotage machine, il est tricotĂ© volontairement : son absence serait en effet inacceptable (couper le cabilhou du bĂ©ret de quelquâun pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une insulte grave).
La bordure intĂ©rieure Ă©tait Ă lâorigine retournĂ©e pour intĂ©grer un ruban (liguette) qui, serrĂ© par un nĆud, permettait de rĂ©gler le tour de tĂȘte. La bordure en cuir, plus simple Ă fabriquer, oblige Ă donner un tour de tĂȘte fixe Ă chaque bĂ©ret. Le nĆud factice qui orne la bordure en cuir est donc un souvenir de la fabrication originelle avec la liguette. La fabrication des bĂ©rets « fantaisie » se fait selon des procĂ©dĂ©s diffĂ©rents..
Couleur
Ă lâorigine, le bĂ©ret bĂ©arnais nâĂ©tait pas teint, il Ă©tait de la couleur naturelle de la laine, Ă©crue ou brunĂątre. Puis il a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralement teint en brun. Par la suite chaque vallĂ©e pyrĂ©nĂ©enne a plus ou moins adoptĂ© sa couleur propre, comme le rouge de la vallĂ©e dâOssau. Les diffĂ©rentes compagnies de guides de montagne du XIXe siĂšcle adoptĂšrent une couleur de bĂ©ret spĂ©cifique (bleu Ă Luchon â avec pompons blancs et rouges selon la spĂ©cialitĂ© â, brun Ă Gavarnie et Cauterets, rouge en vallĂ©e dâOssau). La couleur noire qui sâest imposĂ©e comme le standard du bĂ©ret est arrivĂ©e assez tardivement.
Du fait de sa fabrication, la couleur du bĂ©ret est quasi-obligatoirement uniforme. On trouve aujourdâhui des bĂ©rets de plusieurs couleurs qui nĂ©cessitent un processus de fabrication totalement diffĂ©rent : on tricote des « quartiers » de bĂ©ret, qui sont teints Ă part, puis assemblĂ©s ensuite.
La teinture est une des Ă©tapes importantes dans lâĂ©laboration du bĂ©ret : la teinture de la laine nĂ©cessite lâusage de mordants, produits chimiques agressifs, pour assurer une bonne stabilitĂ©, dâoĂč lâutilisation de grandes quantitĂ©s dâeau dont les rejets doivent rĂ©pondre aux lĂ©gislations en vigueur sur le respect de lâenvironnement.
Taille
La taille du bĂ©ret se dĂ©finit par deux Ă©lĂ©ments : le plateau, diamĂštre extĂ©rieur, et la coiffe, bordure intĂ©rieure qui sâajuste au tour de tĂȘte du porteur. Les dimensions sont exprimĂ©es en pouces, unitĂ©s qui remontent Ă lâAncien rĂ©gime et qui ont Ă©tĂ© conservĂ©es par les chapeliers et fabricants de bĂ©rets. Le matĂ©riel dâenformage utilisĂ© avant la RĂ©volution nâa pas changĂ©. Il Ă©tait mesurĂ© en pouces du Roi (1 pouce = 2,7 cm) mais pour tenir compte de lâĂ©paisseur du feutre dans ce calcul du diamĂštre final du plateau, le pouce des fabricants de bĂ©rets a Ă©tĂ© ajustĂ© Ă 2,8 cm. Ainsi pour une forme intĂ©rieure de 10 pouces du Roi (27 cm), le diamĂštre final est Ă peu prĂšs de 28 centimĂštres, soit par convention 10 « pouces de bĂ©ret »[7].
Les tailles de plateau vont gĂ©nĂ©ralement de 9 Ă 12 pouces (la « tarte »). Les bĂ©rets dĂ©pourvus de coiffe en cuir ont un tour de tĂȘte rĂ©glable au moyen du lien. Ceux qui ont un tour de tĂȘte fixe mais sans cuir doivent ĂȘtre Ă©tirĂ©s Ă la main pour sâajuster Ă la tĂȘte du porteur.
France
Autrefois florissante, cette activitĂ© a subi de plein fouet la crise de lâindustrie textile et la concurrence des pays Ă faible coĂ»t de main dâĆuvre.
De nombreuses entreprises existaient en France jusquâĂ la Seconde Guerre mondiale, la plupart en BĂ©arn, mais il en existait aussi une dans les Vosges (Ă©tablissements Henri Veyrier Ă BruyĂšres), et une en Picardie (Bougarel-Groll Ă Saint-Quentin)[8].
Actuellement, si on peut lire dans la presse des évocations de « la derniÚre fabrique de bérets française », trois fabriques subsistent en France: la plus petite à Orthez, la Manufacture de Bérets[9], la plus industrielle à Oloron Sainte Marie, LaulhÚre[10] - [11] - [12] - [13] - [14], et la plus jeune à Bayonne[15].
Péninsule ibérique
LâEspagne demeure un des pays oĂč le bĂ©ret est le plus portĂ©. Un seul fabricant important subsiste Ă Tolosa, en Pays basque : Boinas ElĂłsegui.
Au Portugal, il existait une production dans la serra de Estrela dâune coiffure trĂšs proche du bĂ©ret, comportant une petite visiĂšre, le burel. Le nom de burel dĂ©signe aussi le feutre extrĂȘmement dense dont il est fait, Ă partir de la laine de la race locale Bordaleira. AprĂšs avoir pĂ©riclitĂ©, la fabrication du burel connaĂźt un timide renouveau[16]. Un type de bĂ©ret assez proche, le « bĂ©ret andalou », est portĂ© dans le sud de l'Espagne.
Royaume-Uni
La marque Kangol, crĂ©Ă©e en 1938 par un juif polonais passĂ© par la France, profita de la mode du bĂ©ret qui Ă©quipa les armĂ©es britanniques. Bien que la direction ait conservĂ© ses locaux originels Ă Cleator (Cumbria), la fabrication se fait maintenant Ă lâĂ©tranger.
Les coiffures traditionnelles Ă©cossaises : le Balmoral et le Tam o' shanter, et irlandaise : le Caubeen, sont des variantes du bĂ©ret. Elles auraient Ă©tĂ© apportĂ©es par les marins qui cĂŽtoyaient les Basques chasseurs de baleines, porteurs de bĂ©rets, mais lâorigine fait encore lâobjet de controverses. Leurs caractĂ©ristiques : pompon sur le dessus, destinĂ© Ă cacher la fin du tricotage (comme le cabillou du bĂ©ret), les rubans flottant Ă lâarriĂšre (Ă lâorigine servant Ă ajuster le tour de tĂȘte), enfin la bande de tour de tĂȘte portĂ©e apparente, parfois ornĂ©e (notamment en damier rouge et blanc pour certaines formations militaires), sont donc proches de celles du bĂ©ret.
RĂ©publique tchĂšque
La ville de NovĂœ JiÄĂn, dans lâest du pays, a une longue tradition chapeliĂšre, et la fabrication de bĂ©rets en Ă©tait une part importante. En 1865, Johann Nepomuk HĂŒckel fonde une usine de coiffures en feutre. Lâentreprise HĂŒckel et Fils est nationalisĂ©e sous le nom de FEZCO-TONAK. Aujourdâhui TONAK est un des plus gros producteurs mondiaux de bĂ©rets[17].
Serbie
La fabrique UÄA a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1924 a VrĆĄac, par Ćœarko Zrenjanin surnommĂ© UÄa, qui fut pendant la guerre un des chefs de la rĂ©sistance serbe Ă lâAllemagne, et qui fut torturĂ© et tuĂ© par les nazis. AprĂšs la guerre, le bĂ©ret fut en vogue dans la Yougoslavie du marĂ©chal Tito, notamment auprĂšs des Musulmans qui pouvaient avoir la tĂȘte couverte pour satisfaire leurs obligations religieuses, en remplacement du fez interdit par le rĂ©gime, sans pour autant attirer lâattention. La firme produit des bĂ©rets militaires pour de nombreux pays et les forces de lâOTAN[18].
Hongrie
En 1889, Joseph Kocron crĂ©e une manufacture textile, qui dans les annĂ©es 1930 fabrique des bĂ©rets avec de nouvelles technologies selon de nombreux brevets dĂ©posĂ©s par Kocron et ses fils. La marque Coc-Ron perdure jusquâaux annĂ©es 1960.
Argentine
Le béret est la coiffure traditionnelle des paysans et des gauchos. Un fabricant à Buenos Aires : Bonigor.
Japon
La firme Kongo-Shokai, fondée en 1928, fabrique les bérets Deer. Elle a cessé son activité en mai 2015[19].
Chine
La Chine est aujourdâhui un des plus gros producteurs mondiaux de bĂ©rets essentiellement destinĂ©s Ă lâexportation.
Types de bérets
Béret béarnais, dit « béret basque »
Ce couvre-chef traditionnel d'origine bĂ©arnaise est associĂ© dans l'imaginaire français au Pays basque, ce qui explique cette expression abusive sur le plan strictement historique. Lâappellation remonte au Second Empire et aux villĂ©giatures de NapolĂ©on III et de lâimpĂ©ratrice EugĂ©nie dans la rĂ©gion, et Ă la vogue touristique qui sâensuivit. La plupart des Basques portant le bĂ©ret, celui-ci fut naturalisĂ© « basque ». Cependant, sâil nây a pas eu de fabricants de bĂ©rets dans le Pays basque français, il en subsiste encore dans le Pays basque espagnol. La grande majoritĂ© des fabricants a contribuĂ© Ă rĂ©pandre cette notion en utilisant, dans les marques, les Ă©tiquettes et les publicitĂ©s, les spĂ©cificitĂ©s graphiques du folklore basque (drapeaux, blasons, typographie, visuels typiquesâŠ).
Bien que fautive historiquement, lâexpression « bĂ©ret basque » est passĂ©e dans le langage courant et un grand nombre de langues. Elle est utilisĂ©e spĂ©cifiquement pour diffĂ©rencier le modĂšle traditionnel, civil, des autres modĂšles fantaisie ou militaires.
Béret alpin ou béret de chasseur alpin
Les troupes de montagne françaises, basées dans les Alpes, adoptent à la fin du XIXe siÚcle un béret inspiré du béret béarnais traditionnellement porté par les bergers pyrénéens. Cette coiffe sera rapidement surnommée la « tarte » ou béret « galette » ou « crÚpe» et est aujourd'hui trÚs largement portée penché à gauche par les unités militaires, de police et par les scouts de montagne, mais penché à droite.
BĂ©ret bolonais
C'est le béret en velours noir que portaient les artistes peintres aprÚs la Renaissance, et aussi le bonnet que portaient les étudiants de l'université de Bologne.
BĂ©ret-casquette
Le bĂ©ret-casquette est un bĂ©ret classique, conservant donc toutes ses caractĂ©ristiques, auquel on a ajoutĂ© une visiĂšre. Si le bĂ©ret classique peut se porter en avant, formant visiĂšre, le bĂ©ret-casquette prĂ©sente cette forme de façon invariable, la visiĂšre intĂ©grĂ©e dans le bĂ©ret est peu, ou pas du tout, en saillie. TrĂšs utilisĂ©s en France dans les annĂ©es 1950 et 1960, leur fabrication fut arrĂȘtĂ©e mais tend Ă repartir, plusieurs fabricants en proposent actuellement (LaulhĂšre, Boneteria Auloronesa, Hoodlums)[20].
BĂ©ret Ă©cossais
De forme plate, le Tam o' shanter est surmontĂ© dâun pompon en son centre et peut se dĂ©cliner en diverses couleurs, unies ou avec des motifs de tartans. Il est proche de bĂ©rets des marins.
BĂ©ret marin ou bachis
Le bérets des marins ou bachis est probablement issu du béret écossais.
BĂ©ret angevin ou birette
Bonnet Ă quatre cornes en Anjou.
BĂ©ret des Ă©tudiants ou faluche
InvitĂ©s en 1888 aux fĂȘtes du millĂ©naire de l'universitĂ© de Bologne, les Ă©tudiants de l'universitĂ© de Paris s'approprient le bĂ©ret bolonais comme couvre-chef distinctif, qu'ils appelleront la faluche.
Béret « demi-alpin », commando, béret à Flots.
Le BĂ©ret « demi-alpin », commando ou bĂ©ret Ă flots quand il en possĂšde, est un bĂ©ret dĂ©rivĂ© du BĂ©ret alpin, mais moins large. Le modĂšle commando est lĂ©gĂšrement moins large que le bĂ©ret demi-alpin standard. Ce type de bĂ©ret comporte un tour de tĂȘte, Ă l'origine en cuir, portĂ© Ă lâextĂ©rieur, qui enferme un cordon de serrage se terminant par un nĆud Ă l'arriĂšre qui finit souvent en deux flots descendant sur la nuque[21]. Quand il a les deux flots, il est alors aussi appelĂ© « bĂ©ret Ă flot ». Souvent il possĂšde aussi deux rivets d'aĂ©ration cachĂ©s sous le plis de la partie penchĂ©e.
Généralement chez les militaires, il se porte comme le béret alpin penché à gauche avec l'insigne sur la droite, mais chez les commandos de marine française, en Allemagne et en Angleterre, il se porte penché à droite avec l'insigne à gauche. Il existe dans de nombreuses couleurs.
Le béret à flots est porté dans certains mouvements scouts. En France, pour se différencier des militaires, il est porté à l'allemande, penché à droite avec l'insigne de promesse sur la gauche. Chez les scouts, il est souvent bleu marine ou noir, mais il existe aussi dans d'autres couleurs, en verts chez les scouts raiders des scouts de France et les Boy Scouts of Canada, en marron foncé chez les scouts d'Indonésie, en rouge chez les Boy scout of America et les scouts tchÚques, bleu clair en Irlande.
Le béret dans les armées du monde
Le large bĂ©ret appelĂ© tarte fut dâabord portĂ© par les chasseurs alpins français. Puis le bĂ©ret, de dimensions plus restreintes dit « demi-alpin » avec ou sans flots, est adoptĂ© par divers corps dâarmĂ©e, sa couleur variant selon les unitĂ©s et constituant une identitĂ© forte. Le bĂ©ret devient un temps la coiffure des tankistes français, puis britanniques, mais aussi allemands, idĂ©al pour protĂ©ger la tĂȘte dans un espace trĂšs exigu. Puis au cours de la Seconde Guerre mondiale, le marĂ©chal Montgomery lâintroduit dans les rĂ©giments britanniques. AprĂšs la guerre, le port du bĂ©ret se gĂ©nĂ©ralise dans de nombreuses armĂ©es.
C'est encore dans le Sud de la France que l'on trouve les principaux fournisseurs de bĂ©rets militaires, Secna Plein Ciel, qui coiffa aprĂšs la Seconde Guerre mondiale la plupart des armĂ©es europĂ©ennes, et LaulhĂšre, un des derniers fabricants historiques Ă Oloron-Sainte-Marie[22]. Les principaux autres fabricants sont Kangol, au Royaume-Uni, et UÄA en Serbie.
Le bĂ©ret militaire se diffĂ©rencie du bĂ©ret civil par lâinsigne du rĂ©giment ou du corps dâarmĂ©e agrafĂ© sur le bord, le tour de tĂȘte souvent portĂ© Ă lâextĂ©rieur, lâabsence frĂ©quente du cabilhou (la petite pointe du milieu sur le dessus du bĂ©ret civil), une prĂ©paration et un pli selon des rĂšgles propre Ă chaque corps dâarmĂ©e. Le bĂ©ret militaire se porte habituellement tirĂ© vers la droite, sauf dans l'armĂ©e française (Ă l'exception de certaines unitĂ©s comme les commandos marine, la brigade franco-allemande et l'eurocorps) et dans certaines anciennes colonies françaises oĂč il est tirĂ© Ă gauche, ainsi qu'en Allemagne et en Suisse par exemple. Le fait de tirer le bĂ©ret dâun cĂŽtĂ© sert essentiellement Ă mettre en Ă©vidence l'insigne qui est portĂ© de l'autre.
Un porteur de bĂ©ret militaire cĂ©lĂšbre est Donald Duck, le personnage de Walt Disney. DĂšs sa crĂ©ation il porta un uniforme de marin, comportant un bĂ©ret blanc, puis bleu, Ă tour de tĂȘte noir portĂ© Ă lâextĂ©rieur, et un ruban noir fourchu (cap tally).
Allemagne
- Béret rouge amarante des commandos, des troupes aéroportée, de la reconnaissance avancée et personnels navigant
- Béret rouge corail des troupes NBC, de l'artillerie, de l'artillerie lourde motorisée, des transmissions, des transmissions PC, du contrÎle aérien, du génie mécanique, du génie en démolition, des blindés du génie, du génie topographe, de la logistique mécanique, de la logistique aérienne, de la logistique des transports, de l'opérative d'information et de la police militaire
- BĂ©ret bleu du corps sanitaire
- Béret noir des éclaireurs, de la reconnaissance motorisée, des blindés, des chasseurs de char, des chasseurs de char de montagne
- BĂ©ret vert de l'infanterie, de l'infanterie de montagne, de lâinfanterie des blindĂ©s, du corps musicien et de l'artillerie lĂ©gĂšre motorisĂ©e
Belgique
- Béret rouge (lie de vin ou vert) des unités du régiment Para-Commando et du Special Forces Group
- BĂ©ret rouge vif de la police militaire
- Béret brun des unités d'infanterie
- Béret noir des troupes blindées et du génie
- Béret bleu foncé des unités d'artillerie et des unités de défense d'aérodrome
- Béret bleu clair des unités logistiques
- Béret gris des unités de transmission
- Béret bleu-gris des techniciens hélicoptÚre
- Béret vert des unités commandos et chasseurs ardennais (Ces derniers portent un béret plus large ressemblant un peu à la « tarte » des chasseurs alpins français)
- BĂ©ret bleu marine de la Marine
- Béret kaki de la Composante médicale
Par plaisanterie, le bĂ©ret des Chasseurs Ardennais peut ĂȘtre appelĂ© « flatte » (bouse de vache en wallon).
Cameroun
- Béret violet de la Garde Présidentielle
- BĂ©ret bleu de la garde des femmes
- BĂ©ret rouge pour la gendarmerie
- BĂ©ret vert pour les forces dâĂ©lite (BIR)
- Béret bleu pour l'armée de l'air
Canada
- BĂ©ret orange de recherche et sauvetage
- Béret rouge vin (marron) des unités Parachutiste
- BĂ©ret rouge vif de la police militaire
- Béret vert couleur de base des forces terrestres (unités d'infanteries, artillerie, logistique et du régiment de génie électrique et mécanique)
- Béret noir des troupes blindées et la marine
- Béret beige des forces spéciales
- Béret bleu poudre des unités aériennes
Ătats-Unis
- Armée
- Béret vert des forces spéciales
- BĂ©ret beige des Rangers
- Béret noir couleur de base pour toute l'armée américaine
- Béret rouge-vin (marron) des unités de parachutistes
- Force aérienne
- Noir -- officier de liaison aérienne et groupe de contrÎle tactique aérien
- Rouge vin (marron) -- sauveteur parachutiste (PJ's)
- Gris -- météorologue de combat
- Bleu marine (foncé)-- forces de sécurité
- Sage (vert clair) -- instructeur de survie
- Rouge (vif) -- contrÎleur aérien de combat
Les marines, la marine, les garde-cÎte ne portent un béret particulier : le hachis.
France
- Béret amarante du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine depuis 11 avril 2017.
- Béret bleu foncé « toutes armes » des régiments d'infanterie, des chasseurs à pied (sauf exceptions spécifiques), de l'arme blindée, de l'artillerie, du génie, du train, des transmissions, du matériel, infanterie de marine, groupe de spécialité d'états-majors, cadre spécial, corps des officiers experts, fusiliers marins (« à l'anglaise ») et des Commandos parachutistes de l'air, fusiliers-commandos de l'air. Il est également porté par l'ensemble des unités de la Brigade franco-allemande, mais incliné « à l'allemande ».
- BĂ©ret rouge des parachutistes (parachutistes coloniaux jusqu'en 1958).
- Béret vert des légionnaires. Porté autrefois par les bataillons Muongs (Guerre d'Indochine).
- Béret vert « anglais » des commandos marines (ces derniers le portent « à l'anglaise » c'est-à -dire avec l'insigne d'arme à gauche).
- Béret vert pin des chantiers de jeunesse, porté ensuite par le 7e Régiment de chasseurs d'Afrique.
- Béret bleu roi de l'aviation légÚre de l'armée de terre (ALAT). Il était aussi porté jusqu'en 1958 par les parachutistes métropolitains sous la dénomination « béret bleu de roi ».
- Béret alpin, Tarte des troupes alpines, porté par les régiments d'infanterie alpine et les chasseurs alpins, (blanches en tenue de défilé hiver)(les diables bleus) et par l'ensemble des unités composant la brigade d'infanterie de montagne.
- Béret noir : 4e, 5e, 16e et 17e bataillons de chasseurs, 156e Régiment d'infanterie / Régiment de Corée, 1er bataillon de choc et tous les régiments de chars de combat.
- Béret beige : porté par tous durant les années 1950-75 pendant la saison chaude. Il est imposé de 1962 à 1975 pour toutes les armes[21].
- Béret kaki : porté par l'infanterie de forteresse jusqu'en 1940.
- Béret brun (bure) : béret traditionnel du 2e Régiment de hussards, porté à l'intérieur du camp et remplace le képi lors des cérémonies dites de « tradition »
- Béret blanc : autrefois porté par les parachutistes annamites (Guerre d'Indochine)
- Béret bleu clair : Force de gendarmerie européenne (F.G.E)
Israël
- BĂ©ret rouge des Parachutistes
- BĂ©ret marron de la brigade Golani (Infanterie)
- BĂ©ret gris clair du GĂ©nie militaire
- BĂ©ret bleu clair de l'artillerie
- BĂ©ret vert clair de la brigade Nahal (Infanterie)
- Béret vert foncé du Renseignement
- Béret tacheté de la brigade Kfir
- BĂ©ret violet de la brigade Givati (Infanterie)
ONU
- BĂ©ret bleu
Pays-Bas
Aux Pays-Bas, le béret est porté « à l'anglaise » c'est-à -dire avec l'insigne d'arme à gauche.
La couleur du bĂ©ret, les couleurs du patch (petit morceau rectangulaire de lin ou velours (officiers)) et lâinsigne mĂ©tallique d'arme sur le patch distinguent les armes et les unitĂ©s diffĂ©rents.
- BĂ©ret bleu nuit avec un patch rouge contenant une ancre noire mĂ©tallique, autrefois une ancre d'or : Corps dâinfanterie de marine NĂ©erlandaise (âKorps Mariniersâ)
- BĂ©ret vert des forces spĂ©ciales avec un patch rouge contenant une ancre d'or : commandos du Corps dâinfanterie de marine NĂ©erlandaise (âKorps Mariniersâ)
- BĂ©ret bleu foncĂ© avec un patch noir contenant une ancre d'or ou dâargent : couleur de base pour tout le personnel de la Marine
- BĂ©ret bleu foncĂ© avec un patch bleu contenant une ancre dâargent : le personnel de surveillance de la Marine
- BĂ©ret vert portĂ© par les commandos des forces spĂ©ciales NĂ©erlandaises (âKorps Commando Troepenâ)[23]
- Béret rouge (lie de vin) des unités du 11e Brigade Aéroportée
- Béret noir des forces blindées (les Régiments de Hussards Néerlandaises).
- Béret bleu foncé porté par les unités du 1re Corps d'armée Allemand/Néerlandaise
- BĂ©ret vert-bleu ('essence') couleur de base pour toute
- Béret brun ('uni-khaki'), le prédécesseur du béret vert-bleu 'essence'. Aujourd'hui seulement porté par les anciens combattants.
Dans l'ArmĂ©e de Terre nĂ©erlandaise, il y a une seule unitĂ© qui ne porte pas des bĂ©rets : les membres de lâArtillerie Ă cheval NĂ©erlandaise portent un calot Ă pompon. Ce calot est bleu foncĂ© avec liserĂ© jaune, le pompon est d'or (des officiers) ou jaune (tous les autres). L'Ă©paisseur du pompon augmente avec le grade.
- BĂ©ret bleu-gris avec lâinsigne d'une couronne de laurier d'or surmontĂ© d'un aigle et une couronne. Ce bĂ©ret est portĂ© par tout le personnel des Forces aĂ©riennes. GrĂące Ă la couronne de laurier, une distinction est faite entre les milieux : moitiĂ© couronne de laurier pour le rang et les sous-officiers, pleine couronne de laurier pour les officiers
- BĂ©ret bleu foncĂ© avec un patch bleu contenant un insigne dâargent (portĂ© jusqu'en 1998)
- Béret bleu de cobalt avec un patch noir contenant une couronne de laurier d'or surmonté d'une grenade de guerre et une couronne. Ce béret est porté par tout le personnel de la Maréchaussée royale.
Grùce à la couronne de laurier, une distinction est faite entre les milieux : aucune couronne de laurier pour le rang ; moitié couronne de laurier pour les sous-officiers, pleine couronne de laurier pour les officiers[24].
- MinistĂšre de la DĂ©fense des Pays-Bas
- BĂ©ret bleu foncĂ© avec un patch bleu contenant un logo royaume dâargent : le personnel de surveillance du MinistĂšre de la DĂ©fense des Pays-Bas
Portugal
Armée et Marine
- BĂ©ret vert des troupes d'Ă©lite de Parachutisme
- BĂ©ret rouge (Lie de vin) des Commandos
- Béret vert (olive) des troupes d'élite des Opérations Spéciales
- Béret bleu foncé des Fusiliers Marins et D.A.E (Détachement d'Actions (E)spéciales) Marine
- Béret bleu clair de la Police Militaire de l'Armée de l'Air
- Béret noir des troupes de Cavalerie Mécanisée et Lanciers (Police militaire de l'Armée de terre)
- Béret marron des troupes de Infanterie, Artillerie, Transports et Ingénieurs
- BĂ©ret bleu clair missions de l'ONU
Forces civiles et militarisées
- Béret vert foncé Gendarmerie (G.N.R, Garde National Républicaine)
- Béret vert foncé Groupe de Intervention de Opérations (E)Spéciales (GIOE) de la Gendarmerie
- Béret vert foncé Service de Protection Nature et Ambiental (SEPNA) de la Gendarmerie
- BĂ©ret beige Groupe de Intervention de Forestier de la Gendarmerie
- Béret bleu foncé du Corps d'Intervention (CI) de la Police
- BĂ©ret rouge du Groupe d'Inactivation d'Explosifs de la Police
- Béret vert du Groupe des Opérations (E)Spéciales (GOE) de la Police
- Béret bleu clair du Corps de Sécurité Personnelle (CSP) de la Police
- BĂ©ret noir Service de Prisons
- BĂ©ret noir GISP Groupe d'Intervention du Service de Prisons
- BĂ©ret rouge Croix Rouge Portugaise
Russie
- Béret bleu ultramarin des troupes aéroportées (VDV)
- Béret rouge des forces spéciales (Spetsnaz)
- BĂ©ret noir de lâinfanterie de marine et des unitĂ©s spĂ©ciales de la police (OMON)
- BĂ©ret vert des gardes-frontiĂšres
- BĂ©ret orange du ministĂšre des situations d'urgence
Suisse
- BĂ©ret noir des troupes blindĂ©e, du gĂ©nie, de sauvetage, de transmission et d'aide au commandement, de dĂ©fense NBC, du service de renseignement militaire, d'Ătat-major gĂ©nĂ©ral, de disponibilitĂ©, de la justice militaire, de l'aumĂŽnerie de l'armĂ©e et du service territorial
- BĂ©ret vert de l'infanterie et de la musique militaire
- BĂ©ret rouge de l'artillerie
- Béret bleu foncé des Forces aériennes
- Béret sable des forces spéciales
- BĂ©ret bleu roi des troupes sanitaires et du service de la Croix-Rouge
- BĂ©ret Bordeaux (dit lie-de-vin) des troupes de la logistique
- Béret gris de la sécurité militaire
- BĂ©ret bleu azur pour l'engagement sous mandat de l'ONU
- BĂ©ret jaune pour l'engagement sous mandat de l'OSCE ou de l'OTAN (n'est plus d'ordonnance)
- Corps des gardes-frontiÚre (Cgfr) : Béret bleu foncé (anciennement Bordeaux (dit lie-de-vin))
Symboles
Dans le monde, le bĂ©ret noir est devenu l'un des emblĂšmes de la France, comme le vin, la baguette, la bicyclette ou la 2 CV (lire l'article dĂ©taillĂ© : Français au bĂ©ret). Cependant, le bĂ©ret est fabriquĂ© et portĂ© rĂ©guliĂšrement dans de nombreux pays du monde : Espagne, AmĂ©rique du Sud, Europe centrale, JaponâŠ
Le béret est un des symboles de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais les adversaires de la Résistance, en particulier la Milice, portaient aussi le béret, d'une maniÚre différente, plus rigide. Par la suite, le béret est devenu emblématique de plusieurs mouvements de résistance et de libération populaire : « Che » Guevara fit du port du béret un des symboles de la révolution.
Auparavant et dĂšs le XVIIIe siĂšcle, le bĂ©ret Ă©tait la coiffure des artistes, notamment les peintres, le bĂ©ret Ă©tant considĂ©rĂ© comme une coiffure dâintĂ©rieur confortable, dans des ateliers peu ou mal chauffĂ©s. De nombreux autoportraits de peintres les montrent avec un bĂ©ret. Par la suite dâautres artistes lâont adoptĂ©, notamment des musiciens de jazz. Thelonious Monk portait le bĂ©ret ornĂ© du symbole des forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale.
Littérature et arts
On pourrait faire une longue recension des auteurs, artistes et musiciens qui ont portĂ© le bĂ©ret. Ce dĂ©tail laisse peu de place dans leur Ćuvre, si lâon excepte les multiples portraits et autoportraits de peintres. Les reprĂ©sentations en peinture, dessins ou estampes de personnages du Sud-Ouest et du Pays basque montrent bien entendu beaucoup de bĂ©rets. On peut citer les frĂšres Ramiro Arrue, Alberto Arrue et JosĂ© Arrue dans leurs reprĂ©sentations du Pays basque.
LâĂ©crivain espagnol Avelino HernĂĄndez (1944-2003) a Ă©crit en 1988 un roman jeunesse, La Boina asesina del contador de cuentos (« Le bĂ©ret assassin du conteur de contes ») : un bĂ©ret qui sâest volontairement soustrait Ă sa mission de protection est condamnĂ© Ă une peine de prison, laquelle est commuĂ©e dâune Ă©trange maniĂšreâŠ
Cinéma
Au cinéma, la présence de la coiffure est récurrente dans la premiÚre production. Par exemple, cÎté féminin, le béret de MichÚle Morgan dans Le Quai des brumes, des stars Greta Garbo, Veronica Lake ou Marlene Dietrich, ou, dans les reconstitutions historiques, celui de Faye Dunaway dans Bonnie and Clyde. Mais le béret demeure au rang du simple accessoire.
Un court-mĂ©trage muet de LĂ©once Perret, sorti en 1912 Ă la Gaumont (mais peut-ĂȘtre tournĂ© en 1909), est intitulĂ© Le BĂ©ret.
Dans L'affaire est dans le sac, de Pierre et Jacques PrĂ©vert (1932), se place une scĂšne entre Julien Carette, employĂ© chapelier, et Jacques Brunius, client qui veut acheter « un bĂ©ret, un bĂ©ret français. Parce que le bĂ©ret, y a que ça qui mâva. La casquette, câest bon pour les ouvriers, le chapeau câest pas pratique. Tandis que le bĂ©ret, câest simple, câest chic, câest coquet. » Cette scĂšne provoqua des rĂ©actions violentes des tenants du « bĂ©ret français », ligues de droite et Croix-de-Feu, qui sâestimĂšrent ridiculisĂ©s.
Le béret est un accessoire fréquent de personnages populaires et naïfs tels ceux interprétés par Bourvil.
Bande dessinée
Le bĂ©ret, souvent portĂ© par les enfants dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, apparaĂźt frĂ©quemment dans la bande dessinĂ©e. Dans Quick et Flupke dâHergĂ©, Quick en porte toujours un. Plus tard, BenoĂźt Brisefer, crĂ©Ă© par Peyo, porte un bĂ©ret de façon plus moderne, plus Ă plat avec les bords larges (auparavant le bĂ©ret Ă©tait plutĂŽt portĂ© enfoncĂ© sur la tĂȘte).
Le bĂ©ret est la coiffure associĂ©e au personnage comique, quâil soit un paysan naĂŻf, ou un Français moyen comme Robert Bidochon (Les Bidochon, de Christian Binet).
Enfin, le personnage de Superdupont créé par Marcel Gotlib, ultime caricature du Français moyen devenu superhéros, arbore évidemment un large béret.
Chanson
Le chansonnier Lucien Boyer Ă©crit en 1924 les paroles et la musique de Le BĂ©ret, chanson de Gascogne. Cette chanson connaĂźt un succĂšs considĂ©rable Ă partir de 1931 avec sa crĂ©ation par Perchicot. Dâautres chanteurs la reprendront plus tard, comme AndrĂ© Dassary. Si les paroles tĂ©moignent de lâactualitĂ© de lâĂ©poque comme lâallusion Ă Alphonse XIII, Ă la guerre de 1914-1918 (« nos petits gars qui portaient le bĂ©ret ») facilement transposable Ă la guerre suivante, la chanson a gardĂ© une valeur symbolique puissante pour tous les dĂ©fenseurs du bĂ©ret.
Sport et jeu
Le bĂ©ret est souvent associĂ© Ă des activitĂ©s sportives et ludiques. PortĂ© par les Ă©coliers français jusquâau-delĂ du milieu du XXe siĂšcle, il Ă©tait souvent, remplaçant balle, mouchoir ou autre, un accessoire privilĂ©giĂ© des jeux dans les cours de rĂ©crĂ©ation. En Gascogne, la berretole ou bounetade Ă©tait un jeu consistant Ă mettre en pile tous les bĂ©rets des Ă©coliers, qui faisaient une ronde autour. Celui qui, poussĂ© par ses camarades, renversait la pile, Ă©tait puni dâune berretade ou bounetade, volĂ©e de coups de bĂ©rets[25].
Le jeu du béret, parfois appelé béret-rugby, est un jeu pratiqué en animation des groupes de jeunes.
Lancer de béret
Depuis quelques annĂ©es de nombreuses fĂȘtes, en milieu rural, organisent un « championnat du monde de lancer de bĂ©ret », invariablement qualifiĂ© ainsi, bien quâil nâexiste pas de fĂ©dĂ©ration ni dâune rĂ©glementation quelconque concernant ce « sport ». Il est pratiquĂ© occasionnellement en France, mais aussi dans dâautres pays comme les Pays-Bas. Lâobjet est gĂ©nĂ©ralement de lancer le bĂ©ret Ă la plus grande distance, soit librement, soit en adoptant diverses postures (par-dessus une jambe, entre les jambes, etc), mais aussi parfois avec dâautres contraintes comme atteindre un but matĂ©rialisĂ© (marque au sol, poteau, etc.).
- En campagne :
- le championnat d'AriÚge de lancer de béret est organisé annuellement à Biert depuis 2007 ;
- le championnat du monde dacquois de lancer de béret est organisé durant les férias de Dax depuis 2011 ;
- BerzĂšme (ArdĂšche), au Grand champ depuis 1989 (record international: 43 mĂštres) (seniors et enfants - 140 habitants pour 3000 spectateurs - terrain venteux) ;
- En salle :
- Saint-Symphorien-d'Ozon (RhĂŽne), au gymnase municipal du CSO Basket depuis 2010 (seniors).
Dictons et locutions
En gascon et bĂ©arnais, le bĂ©ret sâidentifie Ă la tĂȘte.
Ainsi da sâou berret, « donner sur le bĂ©ret », se dit dâun vin capiteux, qui monte Ă la tĂȘte. Berret de boĂšu, « bĂ©ret de bĆuf », dĂ©signe les cornes, dans leur sens rĂ©el ou plus souvent mĂ©taphorique.
En basque, on dit :
- Txapel batekin bi buru ezin estali (on ne peut pas couvrir deux tĂȘtes avec un bĂ©ret) ;
- Txapela buruan, ibili munduan (le bĂ©ret sur la tĂȘte, va courir le monde)
Galerie
- Camille Pissarro, 1898.
- Sven Palmqvist, 1965.
- Mouna Aguigui, 1988.
- Che Guevara, le 5 mars 1960
Notes et références
- Informations lexicographiques et étymologiques de « beret » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- « Ătymologie de « bĂ©ret » » (consultĂ© le )
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, Ă©ditions Errance, 1994, p. 188.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, coll. « Hespérides », , 3e éd. (1re éd. 2001), 440 p. (ISBN 2877723690)..
- Ă©tymologie de birrete (espagnol)
- Ăglise de Bellocq
- Boneteria auloronesa
- Daan Kolthoff, Basque Berets, p. 42.
- « Fabrication artisanale et vente de bérets à Orthez », sur www.manufacturedeberets.fr (consulté le )
- La derniÚre fabrique française de bérets basques en redressement judiciaire. 20minutes.fr, consulté le 24 janvier 2012.
- Origine France Garantie
- Edouard de Mareschal, « LaulhĂšre devient le seul producteur de bĂ©rets en France », Le Figaro,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Les bĂ©rets basques en voie de disparition », L'Express,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Boneteria Auloronesa
- « Le Béret Français »
- South Pacific Berets
- South Pacific Berets
- South Pacific Berets
- The Beret Project, 16 décembre 2014
- South Pacific Berets
- « Béret bleu roi Alat », sur ALAT.FR (consulté le )
- « LaulhÚre a racheté l'activité bérets de Blancq-Olibet », sur sudouest.fr, .
- Ceremoniële Tenuen Defensie.
- Website marechausseecontact; couleur béret marechaussée.
- Simin Palay, Escole Gastoû Febus, Dictionnaire du gascon et du béarnais modernes, Paris, CNRS, , 3e éd. (1re éd. 1932-1934), 1053 p. (ISBN 2-222-01608-8).
Voir aussi
Bibliographie
- Philippe Jouvion, Le BĂ©ret, Ăditions du Rouergue, 1998. (ISBN 2-84156-122-4)
- RenĂ© Cuzacq, Histoire du bĂ©ret basque, Ăditions Jean-Lacoste, Mont-de-Marsan, 1985, 52 p.
- (en) Daan Kolthoff, Basque Berets, Wellington (Nouvelle-ZĂ©lande), 2014, Fossil Creek Productions, 159 p, (ISBN 9780473289003)
- (es) José Maria Bereciartua, Nuestra Boina, La Gran Enciclopedia Vasca, Bilbao, 1978. (ISBN 9788424803704)
- (es) Antxon Aguirre Sorondo, La boina vasca, Graphic Arts Michelena. (ISBN 9788494005770)
Articles connexes
- Liste de couvre-chefs
- Le Béret, court-métrage muet (1912)