Ressources et consommation énergétiques mondiales
Les réserves mondiales prouvées d'énergie fossile pouvaient être estimées en 2020, selon l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la Terre et les matières premières, à 40 517 exajoules, dont 55 % de charbon, 25 % de pétrole et 19 % de gaz naturel. Ces réserves assurent 83 ans de production au rythme actuel ; cette durée est très variable selon le type d'énergie : 56 ans pour le pétrole, 54 ans pour le gaz naturel, 139 ans pour le charbon. Pour l'uranium, avec les techniques actuelles, elle serait de 90 à 130 ans selon les estimations, et sa durée d'utilisation pourrait se compter en siècles en ayant recours à la surgénération. À plus long terme, la fusion nucléaire pourrait apporter des ressources encore plus élevées. Le potentiel de l'énergie solaire est également quasi illimité.
La production mondiale d'énergie commercialisée était en 2021, selon BP, de 595 EJ, en progression de 14,3 % depuis 2011. Elle se répartissait en 31,0 % de pétrole, 26,9 % de charbon, 24,4 % de gaz naturel, 4,3 % de nucléaire et 13,5 % d'énergies renouvelables (EnR) (dont hydroélectricité : 6,8 % ; éolien, solaire, biomasse, géothermie, biocarburants : 6,7 %).
Depuis la révolution industrielle, la consommation d'énergie ne cesse d'augmenter. La consommation finale énergétique mondiale progresse de 115 % entre 1973 et 2019 ; elle s'élève en 2019, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), à 418 EJ, dont 19,7 % sous forme d'électricité ; depuis 1990, elle progresse un peu plus vite que la population, mais sa répartition par source d'énergie n'a guère évolué : la part des énergies fossiles recule de 1,3 points, mais leur domination reste massive : 81,4 % ; la part des EnR passe de 15,0 % en 1990 à 16,3 % en 2019, car le recul de la part de la biomasse compense en partie la progression des autres EnR. La répartition par secteur de cette consommation est : industrie 29 %, transports 29 %, résidentiel 21 %, tertiaire 8 %, agriculture et pêche 2 %, usages non énergétiques (chimie, etc.) 9 %. La part de l'électricité dans la consommation finale d'énergie progresse rapidement : 13,3 % en 1990, 19,7 % en 2019 ; cette progression est particulièrement rapide dans les pays émergents.
Au niveau mondial, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dues à l'énergie en 2019 sont estimées par l'AIE à 33 622 Mt, en progression de 117 % depuis 1973, dont 44,0 % produites par le charbon, 33,7 % par le pétrole et 21,6 % par le gaz naturel ; par secteur en 2017, 37 % sont issues de l'industrie, 25 % du transport, 16 % du secteur résidentiel et 10 % du secteur tertiaire. Les émissions de CO2 par habitant en 2019 sont estimées à 4,39 t dans le monde, 14,44 t aux États-Unis, 7,7 t en Allemagne, 4,36 t en France, 7,07 t en Chine, 1,69 t en Inde et 0,97 t en Afrique. Selon BP, les émissions mondiales de CO2 ont baissé de 6,5 % en 2020, puis remonté de 5,9 % en 2021.
Dans le cadre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, tous les pays se sont engagés à maintenir la hausse des températures en deçà de +2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Pour aboutir à ce résultat, il faut globalement s'abstenir d'extraire un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % du charbon disponibles dans le sous-sol mondial, d'ici à 2050. Selon l'AIE, les engagements individuels des pays à la conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21) sont largement insuffisants : ils ne feraient que ralentir la progression des émissions de CO2 et mèneraient à une hausse des températures de +2,7 °C en 2100.
Notes de méthode
Unités de mesure
L'unité de mesure de l'énergie est le joule ; dérivée du Système international d'unités (SI), cette unité correspond au travail effectué par une force d'un Newton sur un mètre.
Par la force de l'habitude, nombre de statisticiens continuent à utiliser la tonne d'équivalent pétrole (tep) et plus souvent son multiple, le million de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep), le pétrole étant la source d'énergie la plus utilisée dans le monde. Cependant beaucoup (surtout dans les pays d'Europe du Nord) prennent l'habitude d'utiliser des multiples de l'unité officielle et il n'est pas rare de trouver des péta voire des yotta-joules (péta et yotta sont des préfixes du Système international d'unités) pour mesurer l'énergie produite à l'échelle du monde[n 1]. L'Agence internationale de l'énergie a basculé ses statistiques des tep aux joules en 2021. Les tep ne sont dès lors presque plus utilisées.
Chaque type d'énergie possède son unité de mesure privilégiée et l'on utilise pour les agréger ou les comparer les unités de base que sont le joule et la mégatonne équivalent pétrole (Mtep), parfois le kilowatt-heure (kWh), toute énergie primaire étant assez souvent convertie en électricité. Les unités particulières à chaque énergie sont :
- pétrole : tonne d'équivalent pétrole (tep) ou baril (bl) ;
- gaz naturel : mètre cube, pied cube ou British thermal unit (btu) ;
- charbon : tonne équivalent charbon (tec) ;
- électricité : kilowatt-heure (kWh).
La calorie (cal), qui ne fait pas partie du SI, est encore utilisée dans le domaine de la thermique du bâtiment comme unité de chaleur.
Conversions entre unités
Dans le domaine des ressources et consommation énergétiques mondiales, les unités énergétiques sont souvent préfixées pour indiquer des multiples :
Quelques coefficients de conversion entre familles d'unités :
- 1 tonne d'équivalent pétrole (tep) = 41,868 GJ[p 1], certaines organisations utilisant la valeur arrondie (par convention) à 42 GJ ;
- 1 tonne équivalent charbon (tec) = 29,307 GJ ;
- 1 kilowatt-heure (kWh) = 3,6 MJ ;
- 1 British thermal unit (btu) = 1 054 à 1 060 J ;
- 1 calorie (cal) = 4,185 5 J ;
- 1 tep = 11 628 kWh ;
- 1 tep = 1,428 6 tec ;
- 1 tep = 1 000 m3 de gaz (équivalence conventionnelle du point de vue énergétique) ;
- 1 tep = 7,33 barils de pétrole (équivalence conventionnelle du point de vue énergétique) ;
- 1 mégawatt-heure (MWh) = 0,086 tep.
De l'énergie primaire à l'énergie finale
Les flux d'énergie, depuis l'extraction minière de combustibles fossiles ou la production d'énergie nucléaire ou renouvelable (énergie primaire), jusqu'à la consommation par l'utilisateur final (énergie finale), sont retracés par les bilans énergétiques. Les opérations de conversion et transport de l'énergie donnant toujours lieu à des pertes diverses, l'énergie finale est toujours plus faible que l'énergie primaire.
La différence peut être faible pour l'industrie pétrolière par exemple, dont le rendement est dans certains cas proche de 1 (par exemple, pour une tonne brûlée dans un moteur à combustion, on n'a eu besoin d'extraire qu'à peine plus d'une tonne d'un puits de pétrole saoudien ; ce n'est néanmoins pas le cas pour les gisements offshore profonds, les pétroles lourds, le gaz de schiste voire les bitumes canadiens dont le rendement de production peut être le facteur limitant leur exploitabilité, indépendamment du prix).
En revanche, la différence est très importante si ce carburant est converti en énergie mécanique (puis éventuellement électrique), puisque le rendement de ce processus est au maximum de l'ordre de 40 % (ex. : pour 1 tep sous forme d'électricité consommée chez soi, le producteur a brûlé 2,5 tep dans sa centrale à charbon, type de centrale actuellement le plus répandu dans le monde). Dans le cas d'une électricité produite directement (hydroélectricité, photovoltaïque, géothermique…), la conversion en énergie primaire pertinente est fonction du contexte et le coefficient de conversion utilisé doit être indiqué (voir ci-dessous) : pour comptabiliser la production d'une centrale hydroélectrique, on peut convertir directement les kilowatts-heures en tep selon l'équivalence physique en énergie 11 630 kWh = 1 tep ; mais si l'on se pose la question « combien de centrales à charbon cette centrale hydroélectrique peut-elle remplacer ? », alors il faut multiplier par 2,5.
Conversion des productions électriques
Lorsqu'il s'agit de convertir une énergie électrique exprimée en kilowatts-heures (ou ses multiples) en énergie primaire exprimée en tep, on rencontre couramment deux méthodes :
- la méthode théorique ou « énergie finale » : on calcule simplement le nombre de tep selon l'équivalence physique en énergie ci-dessus ;
- la méthode de « l'équivalent à la production » ou « méthode de substitution », qui indique le nombre de tep nécessaires à la production de ces kilowatts-heures. Pour cela, on introduit un coefficient de rendement par lequel on doit multiplier le nombre de tep pour obtenir le nombre de kilowatts-heures. Par exemple, considérant un rendement de 38 %, on a 1 TWh = 106 MWh = 0,086 / 0,38 × 106 tep = 0,226 Mtep. Ainsi, on considère que 1 TWh est équivalent à 0,226 Mtep (et non 0,086 Mtep), car on considère qu'il est nécessaire de produire ou qu'il a fallu produire 0,226 Mtep pour obtenir 1 TWh.
La méthode retenue par les institutions internationales (Agence internationale de l'énergie, Eurostat…) et utilisée en France depuis 2002, est assez complexe en ce qu'elle utilise deux méthodes différentes et deux coefficients différents selon le type d'énergie primaire ayant produit l'électricité :
- électricité produite par une centrale nucléaire : coefficient de 33 % ;
- électricité produite par une centrale géothermique : coefficient de 10 % ;
- toutes les autres formes d’électricité : méthode théorique, ou méthode du contenu énergétique qui revient à utiliser un coefficient de conversion de 100 %.
Par contre, l'Agence d'information sur l'énergie américaine et les statistiques de BP adoptent la méthode de substitution.
Le présent article utilise également cette méthode de substitution ou méthode de l'équivalent à la production avec un coefficient de 38 % pour toutes les sources d'énergie électriques. En effet nous considérons l'énergie qu'il aurait fallu dépenser dans une centrale thermique d'un rendement de 38 % pour produire cette énergie électrique. Ceci est la meilleure méthode pour comparer les différentes énergies entre elles.
Classement des énergies primaires et secondaires
Au niveau de la production et de la consommation, les différentes formes d'énergie primaire peuvent se classer de la façon suivante :
- énergies fossiles :
- Énergie nucléaire :
- Uranium ;
- énergies renouvelables :
- énergies renouvelables thermiques :
- biomasse :
- bois énergie, résidus de bois et de récoltes,
- déchets (peuvent contenir de la biomasse),
- géothermie,
- énergie solaire thermique,
- énergie thermique récupérée dans l'air, l'eau, le sol, etc. par pompe à chaleur,
- biomasse :
- énergies renouvelables électriques :
- énergies renouvelables thermiques :
Les énergies secondaires issues de transformations des énergies primaires constituent la majorité des formes d'énergies utilisées par les consommateurs :
- énergies secondaires d'origine fossile :
- produits pétroliers issus du raffinage du pétrole,
- produits gaziers issus du traitement du gaz naturel : gaz de réseau, butane, propane, etc.,
- électricité produite à partir de combustibles fossiles,
- chaleur de réseau, lorsqu'elle est produite à partir de combustibles fossiles ;
- électricité produite à partir de l'énergie nucléaire ;
- énergies secondaires renouvelables :
- e-carburants,
- biogaz,
- biocarburants,
- chaleur de réseau produite à partir de bois, d'autres combustibles renouvelables, de pompes à chaleur ou de chaleur de récupération,
- énergie hydroélectrique, issue de la transformation en électricité de l'énergie hydraulique,
- électricité produite à partir de l'énergie éolienne,
- énergie solaire photovoltaïque,
- énergie solaire thermodynamique.
Ressources énergétiques mondiales
Le tableau suivant montre :
- l'immensité des réserves potentielles de l'énergie solaire : selon le Conseil mondial de l'énergie, 1,08 × 1014 kW d'énergie solaire atteignent la surface terrestre. Même si seulement 0,1 % de cette énergie pouvait être convertie à un rendement de 10 %, cela représenterait déjà quatre fois la puissance installée mondiale de 3 000 GW en 2010[1] ;
- la relative faiblesse des réserves d'uranium (énergie nucléaire) telles qu'estimées par l'Association nucléaire mondiale (ANM). Selon le cinquième rapport d'évaluation du GIEC, les ressources déjà identifiées et exploitables à des coûts inférieurs à 260 $/kgU suffisent à couvrir la demande actuelle d'uranium pour 130 ans, soit un peu plus que l'estimation de l'ANM (voir tableau infra), qui repose sur un plafond de coût d'exploitation inférieur. Les autres ressources conventionnelles, à découvrir mais dont l'existence est probable, exploitables à des coûts éventuellement supérieurs, permettraient de répondre à cette demande pour plus de 250 ans. Le retraitement et le recyclage de l'uranium et du plutonium des combustibles usés permettrait de doubler ces ressources et la technologie des réacteurs à neutrons rapides peut théoriquement multiplier par 50 ou plus le taux d'utilisation de l'uranium[2]. Le thorium est trois à quatre fois plus abondant que l'uranium dans la croûte terrestre mais les quantités exploitables sont mal connues car cette ressource n'est pas utilisée à grande échelle actuellement[2].
Type d'énergie | Réserves mondiales (en unité physique) |
Réserves mondiales (en exajoules) |
Réserves mondiales (en %) |
Production annuelle (en EJ) |
Nombre d'années de production à ce rythme |
---|---|---|---|---|---|
Pétrole | 245 Gt[r 1] | 10 249[r 2] | 25 % | 184[p 2] | 56 |
Gaz naturel | 206 Tm3[r 3] | 7 832[r 2] | 19 % | 145[p 3] | 54 |
Charbon | 1 076 Gt[N 1] - [r 4] - [r 5] | 22 436[r 2] | 55 % | 160[p 2] | 139 |
Total fossiles | 40 517 | 100 % | 489 | 83 | |
Uranium[N 2] - [3] | 6,15 Mt | 2 133[N 3] - [4] | 5 % | 25[p 4] - [N 4] | 91 |
Thorium[N 5] | 6,4 Mt[5] | nd | nd | ns | ns |
Hydroélectrique[6] | 21 PWh/an | 75 (par an) | 40[p 5] | ns | |
Énergie éolienne[7] - [N 6] | 39 PWh/an | 140 (par an) | 6,7[p 6] | ns | |
Solaire[N 7] | 1 070 000 PWh/an | 3 849 000 (par an) | 3,7[p 6] | ns | |
Biomasse[N 8] - [8] | 3 000 EJ/an | 3000 (par an) | 57,0[9] | ns |
Les potentiels énergétiques présentés ci-dessus ne sont pas directement comparables : pour les énergies fossiles et nucléaires, il s'agit de ressources techniquement récupérables et économiquement exploitables, alors que pour les énergies renouvelables (sauf l'hydroélectricité et une part de la biomasse), il n'existe encore aucune estimation globale des ressources économiquement exploitables : les parcs éoliens de nouvelle génération et les centrale solaires photovoltaïques de grande taille s'approchent de la compétitivité en coût d'investissement par rapport aux centrales à gaz ou au charbon mais ne peuvent encore, dans la plupart des cas, être produites que si elles sont subventionnées : selon l'ADEME (en 2017), « les soutiens publics restent nécessaires pour prolonger les baisses de coût, faciliter les investissements ou compenser les défaillances de marché »[10] ; les potentiels indiqués ici sont des potentiels théoriques basés sur des considérations uniquement techniques.
Les productions indiquées ci-dessus sont en fait des consommations estimées par BP ; on néglige ainsi les variations de stocks.
Pour le solaire et la biomasse, les réserves indiquées correspondent aux potentiels annuels disponibles sur toute la surface terrestre, alors que pour les autres énergies, seules les réserves prouvées et économiquement exploitables sont prises en compte. Seule une très petite part du potentiel solaire théorique peut être exploitée, car les terres cultivables resteront réservées à l'agriculture, les océans seraient difficilement exploitables, et les zones proches des pôles ne sont pas économiquement exploitables.
À plus long terme, la fusion nucléaire, actuellement au stade expérimental, pourrait théoriquement apporter des ressources beaucoup plus importantes : la quantité d'énergie produite par la réaction de fusion est environ quatre millions de fois supérieure à celle que génèrent des réactions chimiques telles que la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz naturel ; une centrale de fusion comme celles qui pourraient être opérationnelles dans la deuxième partie du XXIe siècle ne consommerait que 250 kg de combustible chaque année, répartis à parts égales entre le deutérium et le tritium[11].
Conventions de conversion : pour les énergies qui sont transformées en électricité (uranium, hydraulique, éolien, solaire), la conversion en unité de base (EJ) est réalisée en termes équivalents à la production. Cela correspond à la quantité de pétrole qui serait nécessaire pour produire cette énergie électrique dans une centrale thermique dont le rendement est pris, ici et dans la référence BP, comme égal à 40,5 %[p 7]. Pour l'uranium, la conversion des réserves en exajoules a été réalisée sur la base d'une consommation annuelle de 67,5 kt d'uranium[4] pour produire 24 EJ d'électricité[p 4].
Notes
- 756 Gt de charbon et 320 Gt de lignite.
- Réserves minières d'uranium prouvées. Ne tient pas compte des réserves secondaires (stocks civils et militaires, uranium appauvri…) qui comptent pour plus d'1/3 de la consommation actuelle.
- 67,5 kt d'uranium pour produire 24 EJ d'électricité
- Équivalences : 1 Twh = 3,6 PJ.
- Le thorium est utilisé à la place de l'uranium dans certaines centrales en Inde et est envisagé en Chine.
- Production éolienne annuelle sur la base d'un facteur de capacité de 22 % pour 237 GW installés en 2011.
- Potentiel solaire annuel théorique (Irradiation solaire totale de la Terre).
- Total de l'énergie solaire utilisée par photosynthèse par les plantes et autres organismes.
Réserves de pétrole
Pays | Fin 2010[12] (Gt) |
Fin 2020[r 1] (Gt) |
% en 2020 | Production 2020 (Mt)[r 6] |
R/P | |
---|---|---|---|---|---|---|
Venezuela | 31,8 | 47,4 | 19,3 % | 32,7[p 8] | 1449 | |
Arabie saoudite | 34,0 | 39,6 | 16,2 % | 500,7 | 74 | |
Canada | 27,4 | 26,6 | 10,8 % | 253,3 | 105 | |
Iran | 20,4 | 21,7 | 8,8 % | 142,7 | 152 | |
Irak | 19,5 | 19,7 | 8,0 % | 202,0 | 98 | |
Russie | 10,5 | 14,8 | 6,0 % | 512,8 | 29 | |
Koweït | 13,8 | 13,8 | 5,6 % | 130,1 | 106 | |
Émirats arabes unis | 12,5 | 13,3 | 5,4 % | 165,6 | 80 | |
États-Unis | 4,2 | 8,5 | 3,5 % | 744,7 | 11 | |
Libye | 6,3 | 6,6 | 2,7 % | 20,0[p 8] | 329 | |
Total mondial | 216,9 | 245,2 | 100,0 % | 4 163 | 59 | |
Gt = milliards de tonnes ; Mt = millions de tonnes R/P = Réserves /Production 2020 (années restantes au rythme actuel) |
Les quatre premiers pays concentrent 55,1 % des réserves.
NB : la forte augmentation des réserves du Canada, du Venezuela et des États-Unis résulte de l'intégration des réserves non conventionnelles de sable bitumineux pour les deux premiers (25,9 Gt au Canada et 41,9 Gt au Venezuela), de pétrole de schiste (3,2 Gt) pour le troisième.
Réserves de gaz naturel
Rang | Pays | fin 2010[12] (Tm3) |
fin 2020[r 3] (Tm3) |
% en 2020 | Production 2020 (Gm3)[r 7] |
R/P |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Russie | 47,58 | 47,80 | 23,2 % | 693,4 | 69 |
2 | Iran | 30,06 | 34,08 | 16,5 % | 253,8 | 134 |
3 | Qatar | 25,32 | 23,86 | 11,6 % | 184,9 | 129 |
4 | Turkménistan | 8,03 | 13,60 | 6,6 % | 81,7 | 166 |
5 | États-Unis | 7,72 | 13,00 | 6,3 % | 947,7 | 14 |
6 | Arabie saoudite | 7,79 | 9,23 | 4,5 % | 103,2 | 89 |
7 | Chine | 2,81 | 6,65 | 3,2 % | 204,8 | 32 |
8 | Émirats arabes unis | 6,03 | 6,09 | 3,0 % | 52,2 | 117 |
9 | Nigeria | 5,29 | 5,85 | 2,8 % | 50,0 | 117 |
10 | Venezuela | 5,20 | 5,67 | 2,8 % | 21,6[p 9] | 334 |
Total mondial | 192,1 | 206,1 | 100,0 % | 3 994 | 51,6 | |
Tm3 = 101012 mètres cubes ; Gm3 = milliards de mètres cubes R/P = Réserves /Production 2020 (années restantes au rythme actuel) |
Les quatre premiers pays concentrent 57,9 % des réserves.
Réserves de charbon
Rang | Pays | Réserves de charbon fin 2020 (Gt)[r 4] |
Réserves de lignite fin 2020 (Gt)[r 5] |
Réserves* totales (EJ) |
Part en 2020 | Production charbon+lignite 2021 (EJ)[p 10] |
Ratio R/P |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | États-Unis | 218,5 | 29,9 | 5 779 | 25,8 % | 11,65 | 496 |
2 | Chine | 135,5 | 8,2 | 3 467 | 15,5 % | 85,15 | 41 |
3 | Russie | 71,7 | 90,4 | 2 807 | 12,5 % | 9,14 | 307 |
4 | Australie | 75,4 | 73,9 | 2 712 | 12,1 % | 12,43 | 218 |
5 | Inde | 106,0 | 5,0 | 2 695 | 12,0 % | 13,47 | 200 |
6 | Ukraine | 32,0 | 2,3 | 823 | 3,7 % | 0,54 | 1524 |
7 | Indonésie | 24,1 | 14,7 | 766 | 3,4 % | 15,15 | 51 |
8 | Kazakhstan | 25,6 | nd | 637 | 2,8 % | 2,09 | 305 |
9 | Pologne | 22,5 | 5,8 | 626 | 2,8 % | 1,76 | 356 |
10 | Allemagne | - | 35,7 | 403 | 1,8 % | 1,15 | 350 |
Total monde | 756,2 | 320,5 | 22 436[r 2] | 100,0 % | 167,58 | 134 | |
Gt = milliards de tonnes ; Mt = millions de tonnes ; EJ = exajoules * Conversion : charbon 24,9 EJ/Gt ; lignite 11,3 EJ/Gt R/P = Réserves /Production 2020 (années restantes au rythme actuel) |
Les cinq premiers pays concentrent 77,9 % des réserves de charbon.
Réserves d'uranium et de thorium
Rang | Pays | Réserves 2007 | % | Réserves 2019 | % |
---|---|---|---|---|---|
1 | Australie | 725 | 22,0 % | 1 693 | 28 % |
2 | Kazakhstan | 378 | 11,5 % | 907 | 15 % |
3 | Canada | 329 | 10,0 % | 565 | 9 % |
4 | Russie | 172 | 5,2 % | 486 | 8 % |
5 | Namibie | 176 | 5,3 % | 448 | 7 % |
6 | Afrique du Sud | 284 | 8,6 % | 321 | 5 % |
7 | Brésil | 157 | 4,8 % | 277 | 5 % |
8 | Niger | 243 | 7,4 % | 276 | 5 % |
9 | Chine | nd | nd | 249 | 4 % |
10 | Mongolie | nd | nd | 143 | 2 % |
Total 10 premiers | 2 213 | 67,1 % | 5 365 | 87 % | |
Total monde | 3 300 | 100 % | 6 148 | 100 % |
L'institut allemand des sciences de la Terre et des matières premières (BGR) classe en 2022 les réserves mondiales en quatre catégories[r 8] :
- réserves prouvées, techniquement et économiquement récupérables (coût : 80 à 260 $/kg) : 3 491 kt ;
- réserves supposées (coût < 260 $/kg) : 3 347 kt ;
- réserves pronostiquées : 1 636 kt ;
- réserves spéculatives : 3 786 kt.
Les deux premières catégories forment les réserves découvertes : 6 838 kt. Les deux dernières forment les réserves à découvrir. Au total, les réserves ultimes (ressources) atteindraient 12 260 kt.
Rang | Pays | Réserves 2014 | % |
---|---|---|---|
1 | Inde | 846 | 16 % |
2 | Brésil | 632 | 11 % |
3 | Australie | 595 | 10 % |
4 | États-Unis | 595 | 8 % |
5 | Égypte | 380 | 7 % |
6 | Turquie | 374 | 14 % |
7 | Venezuela | 300 | 6 % |
8 | Canada | 172 | 3 % |
9 | Russie | 155 | 3 % |
10 | Afrique du Sud | 148 | 3 % |
Total 10 premiers | 4 197 | 66 % | |
Total monde | 6 355 | 100 % |
Énergies renouvelables
Les énergies renouvelables sont par définition « inépuisables à l'échelle du temps humain »[13]. L'évaluation de leur potentiel se fait donc non en termes de réserves, mais en considérant le flux énergétique potentiel que peut fournir chacune de ces sources d'énergies. Comme pour toutes les sources d'énergie, on obtient la quantité d'énergie produite en multipliant le temps de production par la puissance moyenne disponible (puissance maximale pondérée par le facteur de charge). Il est assez difficile de connaître le potentiel de chaque énergie car celui-ci varie selon les sources (voir tableau). Cependant, le potentiel théorique de l'énergie solaire peut être évalué assez facilement puisque l'on considère que la puissance maximale reçue par la terre – après passage dans l'atmosphère – est d'environ 1 kW/m2. On arrive alors à une potentiel énergétique solaire théorique sur un an de 1 070 000 PWh. Bien entendu, la grande majorité de la surface terrestre est inutilisable pour la production d'énergie solaire, car celle-ci ne doit pas entrer en concurrence avec la photosynthèse nécessaire à la production alimentaire, depuis les échelons les plus modestes des chaînes alimentaires (phytoplancton, végétaux en général) jusqu'à l'agriculture. Les surfaces utilisables pour le solaire se limitent aux déserts, aux toits de bâtiments et autres surfaces déjà stérilisées par l'activité humaine (routes, etc). Mais il suffirait théoriquement de couvrir 0,3 % des 40 millions de kilomètres carrés de déserts de la planète de centrales solaires thermodynamiques pour assurer les besoins électriques de l'humanité en 2009 (environ 18 000 TWh/an)[14].
Production annuelle énergétique mondiale
La production énergétique mondiale (énergie primaire) s'élevait selon l'Agence internationale de l'énergie à 606 EJ (exajoules) en 2019 contre 254 EJ en 1973, soit +139 % en 46 ans. Les énergies fossiles représentaient 80,9 % de cette production (charbon : 26,8 %, pétrole : 30,9 %, gaz naturel : 23,2 %) ; le reste de la production d'énergie provenait du nucléaire (5,0 %) et des énergies renouvelables (14,1 %, dont 9,4 % de la biomasse et des déchets, 2,5 % de l'énergie hydraulique et 2,2 % d'autres EnR)[k 1] ; la biomasse comprend le bois énergie, les déchets urbains et agricoles, les biocarburants ; les autres EnR comprennent l'énergie éolienne, l'énergie solaire, la géothermie, etc. Cette statistique sous-évalue la part des énergies renouvelables électriques (hydroélectricité, éolien, photovoltaïque) : cf. conversion des productions électriques.
Avec des conventions différentes, BP donne des estimations plus récentes :
Énergie | Production en 2011 |
Production en 2021 |
Variation 2021/2011 |
Consommation 2021 en exajoules |
Part en 2021 |
---|---|---|---|---|---|
Pétrole[p 11] | 84,05 Mbbl/j | 89,88 Mbbl/j | +6,9 % | 184,21[p 12] | 31,0 % |
Charbon[p 10] | 161,85 EJ | 167,58 EJ | +3,5 % | 160,10[p 13] | 26,9 % |
Gaz naturel[p 3] | 117,26 EJ | 145,33 EJ | +23,9 % | 145,35[p 14] | 24,4 % |
Hydraulique[p 5] | 34,69 EJ | 40,26 EJ | +16,1 % | 40,26 | 6,8 % |
Nucléaire[p 4] | 25,28 EJ | 25,31 EJ | +0,1 % | 25,31 | 4,3 % |
Autres renouvelables[p 15] | 908,3 TWh | 3 657,2 TWh | +303 % | 39,91[p 2] | 6,7 % |
Total énergie primaire[p 16] | 520,90 EJ | 595,15 EJ | +14,3 % | 595,15 | 100,0 % |
Détail énergies renouvelables 2021 :
- éolien : 1 861,9 TWh[p 6] ;
- solaire photovoltaïque : 1 032,5 TWh[p 6] ;
- géothermie, biomasse, etc. : 762,8 TWh.
Cette statistique comprend les énergies renouvelables utilisées pour la production d'électricité, mais pas celles utilisées directement pour des usages thermiques (bois, biocarburants, pompe à chaleur géothermique, chauffe-eau solaire…) ni celles qui sont auto-consommées.
Selon les statistiques ci-dessus de BP, les combustibles fossiles totalisent 83,1 % du total et les énergies renouvelables 12,6 % en 2020. Le réseau REN21 estime en 2021 que la part des énergies renouvelables modernes dans la consommation d'énergie finale était en 2019 de 11,2 %, sans compter la biomasse traditionnelle[15] qu'il estimait l'année précédente à 6,9 %[16].
En 2016, pour la première fois, les investissements mondiaux dans le pétrole et le gaz sont tombés au-dessous de ceux dans l'électricité ; ils ont baissé de 38 % entre 2014 et 2016 ; les investissements bas carbone dans la production et le transport d'électricité ont progressé de 6 %, atteignant 43 % des investissements totaux dans l'énergie ; les investissements dans le charbon ont chuté d'un quart en Chine ; les mises en service de centrales charbon ont baissé fortement de 20 GW au niveau mondial, et les décisions d'investissement prises en 2016 sont tombées à 40 GW seulement ; dans le nucléaire, 10 GW ont été mis en service mais seulement 3 GW ont été décidés. Les investissements dans les énergies renouvelables ont reculé de 3 %, mais les mises en service ont progressé en cinq ans de 50 % et la production correspondante de 35 %[17] - [18].
Production de pétrole
Rang | Pays | 2011 | 2021 | Variation 2021/2011 |
Part en 2021 |
---|---|---|---|---|---|
1 | États-Unis | 346,4 | 711,1 | +105 % | 16,8 % |
2 | Russie | 519,5 | 536,4 | +3,3 % | 12,7 % |
3 | Arabie saoudite | 522,7 | 515,0 | −1,5 % | 12,2 % |
4 | Canada | 170,1 | 267,1 | +57 % | 6,3 % |
5 | Irak | 135,8 | 200,8 | +48 % | 4,8 % |
6 | Chine | 202,9 | 198,9 | −2 % | 4,7 % |
7 | Iran | 212,5 | 167,7 | −21 % | 4,0 % |
8 | Émirats arabes unis | 150,5 | 164,4 | +9 % | 3,9 % |
9 | Brésil | 114,0 | 156,8 | +38 % | 3,7 % |
10 | Koweït | 140,9 | 131,1 | −7 % | 3,1 % |
Total monde | 4 010 | 4 221 | +5,3 % | 100,0 % |
Production de gaz naturel
Rang | Pays | 2011 | 2021 | Variation 2021/2011 |
% en 2021 |
---|---|---|---|---|---|
1 | États-Unis | 22,22 | 33,63 | +51 % | 23,1 % |
2 | Russie | 22,21 | 25,26 | +14 % | 17,4 % |
3 | Iran | 5,44 | 9,24 | +70 % | 6,4 % |
4 | Chine | 3,82 | 7,53 | +97 % | 5,2 % |
5 | Qatar | 5,41 | 6,37 | +18 % | 4,4 % |
6 | Canada | 5,44 | 6,20 | +14 % | 4,3 % |
7 | Australie | 1,95 | 5,30 | +172 % | 3,6 % |
8 | Arabie saoudite | 3,16 | 4,22 | +34 % | 2,9 % |
9 | Norvège | 3,62 | 4,12 | +14 % | 2,8 % |
10 | Algérie | 2,87 | 3,63 | +26 % | 2,5 % |
Total monde | 117,26 | 145,33 | +24 % | 100,0 % |
Production de charbon
Rang | Pays | 2011 | 2021 | Variation 2021/2011 |
% en 2021 |
---|---|---|---|---|---|
1 | Chine | 77,53 | 85,15 | +10 % | 50,8 % |
2 | Indonésie | 8,72 | 15,15 | +74 % | 9,0 % |
3 | Inde | 10,49 | 13,47 | +28 % | 8,0 % |
4 | Australie | 10,26 | 12,43 | +21 % | 7,4 % |
5 | États-Unis | 22,27 | 11,65 | −48 % | 7,0 % |
6 | Russie | 6,60 | 9,14 | +38 % | 5,5 % |
7 | Afrique du Sud | 6,00 | 5,55 | −7 % | 3,3 % |
8 | Kazakhstan | 2,08 | 2,09 | +0,5 % | 1,2 % |
9 | Pologne | 2,33 | 1,76 | −24 % | 1,1 % |
10 | Colombie | 2,47 | 1,71 | −31 % | 1,0 % |
Total monde | 161,85 | 167,58 | +3,5 % | 100,0 % | |
* uniquement combustibles solides commercialisés : charbons et lignite. |
Production d'électricité
Rang | TWh | 2011 | 2021 | Variation 2021/2011 |
% monde en 2021 |
---|---|---|---|---|---|
1 | Chine | 4 713,0 | 8 534,3 | +81 % | 30,0 % |
2 | États-Unis | 4 363,4 | 4 406,4 | +1 % | 15,5 % |
3 | Inde | 1 034,0 | 1 714,8 | +66 % | 6,0 % |
4 | Russie | 1 054,9 | 1 157,1 | +10 % | 4,1 % |
5 | Japon | 1 104,2 | 1 019,7 | −8 % | 3,6 % |
6 | Brésil | 531,8 | 654,4 | +23 % | 2,3 % |
7 | Canada | 638,3 | 641,0 | +0,4 % | 2,3 % |
8 | Corée du Sud | 518,2 | 600,4 | +16 % | 2,1 % |
9 | Allemagne | 612,9 | 584,5 | −5 % | 2,1 % |
10 | France | 565,0 | 547,2 | −3 % | 1,9 % |
11 | Iran | 235,6 | 357,8 | +52 % | 1,3 % |
12 | Arabie saoudite | 250,1 | 356,6 | +43 % | 1,3 % |
13 | Mexique | 292,1 | 336,0 | +15 % | 1,2 % |
14 | Turquie | 229,4 | 333,3 | +45 % | 1,2 % |
15 | Royaume-Uni | 368,0 | 309,9 | −16 % | 1,1 % |
16 | Indonésie | 183,4 | 309,4 | +69 % | 1,1 % |
17 | Taïwan | 252,2 | 290,9 | +15 % | 1,0 % |
18 | Italie | 302,6 | 287,2 | −5 % | 1,0 % |
19 | Espagne | 291,8 | 272,1 | −7 % | 1,0 % |
20 | Australie | 256,3 | 267,5 | +4 % | 0,9 % |
Total monde | 22 269 | 28 466 | +27,8 % | 100 % |
Les cinq principaux pays producteurs regroupent 59,2 % du total mondial.
Énergie nucléaire
Rang | Tonnes d'uranium | 2010 | 2019 | Variation 2019/2010 |
% 2019 |
---|---|---|---|---|---|
1 | Kazakhstan | 17 803 | 22 808 | +28 % | 42,5 % |
2 | Canada | 9 783 | 6 938 | −29 % | 12,9 % |
3 | Australie | 5 900 | 6 613 | +12 % | 12,3 % |
4 | Namibie | 4 496 | 5 476 | +22 % | 10,2 % |
5 | Niger | 4 198 | 2 983 | −29 % | 5,6 % |
6 | Russie | 3 562 | 2 911 | −18 % | 5,4 % |
7 | Ouzbékistan | 2 400 | 2 404 | 0 % | 4,5 % |
8 | Chine | 827 | 1 885 | +128 % | 3,5 % |
9 | Ukraine | 850 | 801 | −6 % | 1,5 % |
10 | Afrique du Sud | 583 | 346 | −41 % | 0,6 % |
11 | Inde | 400 | 308 | −23 % | 0,6 % |
12 | États-Unis | 1 660 | 67 | −96 % | 0,1 % |
Total mondial | 53 671 | 53 656 | 0 % | 100,0 % |
Les quatre premiers producteurs de 2019 regroupent 41 835 tonnes, soit 78 % du total mondial.
Rang | TWh | 2010[21] | 2021 | Variation 2021/2010 |
% monde en 2021 |
% pays en 2021 |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | États-Unis | 838,9 | 771,6 | −8,0 % | 29,1 % | 19,6 % |
2 | Chine | 73,9 | 383,2 | +419 % | 14,4 % | 5,0 % |
3 | France | 428,5 | 363,4 | −15,2 % | 13,7 % | 69,0 % |
4 | Russie | 170,4 | 208,4 | +22,3 % | 7,9 % | 20,0 % |
5 | Corée du Sud | 148,6 | 150,5 | +1,3 % | 5,7 % | 28,0 % |
6 | Canada | 90,7 | 86,8 | −4,3 % | 3,3 % | 14,3 % |
7 | Ukraine | 89,2 | 81,1 | −9,1 % | 3,1 % | 55,0 % |
8 | Allemagne | 140,6 | 65,4 | −53,5 % | 2,5 % | 11,9 % |
9 | Japon | 288,2 | 61,3 | −78,7 % | 2,3 % | 7,2 % |
10 | Espagne | 62,0 | 54,2 | −12,6 % | 2,0 % | 20,8 % |
11 | Suède | 57,8 | 51,4 | −11,1 % | 1,9 % | 30,8 % |
Total monde | 2 756 | 2 653 | −3,7 % | 100 % |
Les cinq principaux pays producteurs regroupent 70,8 % du total mondial.
Le recul de la production mondiale provient de l'arrêt de réacteurs au Japon (−249 TWh) et en Allemagne (−76 TWh) à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima, en grande partie compensé par la progression du nucléaire en Chine, en Russie et en Inde.
Selon le rapport annuel de l'Association nucléaire mondiale, la production nucléaire mondiale est repartie à la hausse de 4 % en 2021, atteignant 2 653 TWh, la troisième plus haute production mondiale d'électricité d'origine nucléaire depuis 1970, juste derrière les 2 657 TWh de 2019 et les 2 660 TWh de 2006. La puissance installée des centrales nucléaires chinoises a progressé de 13 % en 2021, passant de 46 GW à 52 GW, classant la Chine au 3e rang mondial après les États-Unis (94 GW) et la France (61 GW). Au , sur les 56 réacteurs nucléaires en cours de construction dans le monde, 41 sont en Asie, dont 20 en Chine, soit 20,6 GW en Chine sur 57,6 GW dans le monde. Sur les 10 nouveaux projets lancés dans le monde en 2021, 6 étaient chinois, et la Chine est le seul pays à avoir démarré la construction de nouveaux réacteurs (trois REP) au premier semestre 2022. La Chine a multiplié par dix le nombre de ses centrales depuis vingt ans, et par six sa production d'électricité depuis 2010. Son 14e plan quinquennal (2021-2025) fixe l'objectif de doubler la part du nucléaire dans la production d'électricité, pour la faire passer à 10 % en 2035. Dix réacteurs ont été définitivement arrêtés en 2021, dont trois en Allemagne, mais la capacité totale des réacteurs atteint 370 GW en 2021, en hausse de 1 GW par rapport à 2020. Le facteur de charge moyen passe de 80,3 % en 2020 à 82,4 % en 2021[22].
Énergie hydroélectrique
Rang | Pays | 1990 | 2000 | 2010 | 2020 | Variation 2020/1990 |
% en 2020 | 2021 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Chine | 126,7 | 222,4 | 722,2 | 1 355,2 | +970 % | 30,4 % | 1300,0* |
2 | Brésil | 206,7 | 304,4 | 403,3 | 396,3 | +92 % | 8,9 % | 362,8* |
3 | Canada | 296,8 | 358,6 | 351,5 | 386,6 | +30 % | 8,7 % | 380,9 |
4 | États-Unis | 289,0 | 280,0 | 286,3 | 308,2 | +7 % | 6,9 % | 282,8 |
5 | Russie | 165,9 | 165,4 | 168,4 | 214,4 | +29 % | 4,8 % | 214,5* |
6 | Inde | 71,7 | 74,5 | 124,9 | 160,9 | +124 % | 3,6 % | 160,3* |
7 | Norvège | 121,4 | 142,3 | 117,2 | 141,6 | +17 % | 3,2 % | 144,3 |
8 | Japon | 97,0 | 96,8 | 90,7 | 87,5 | −10 % | 2,0 % | 88,9 |
9 | Turquie | 23,1 | 30,9 | 51,8 | 78,1 | +238 % | 1,8 % | 55,7 |
10 | Suède | 73,0 | 78,6 | 66,5 | 72,4 | −1 % | 1,6 % | 71,1 |
11 | France | 57,4 | 71,1 | 67,5 | 66,5 | +16 % | 1,5 % | 63,2 |
Total monde | 2 191 | 2 696 | 3 536 | 4 453 | +103 % | 100 % | 4 273,8 | |
* estimations BP 2021[p 18] |
La production hydroélectrique varie fortement d'une année à l'autre en fonction des précipitations : ainsi, la production brésilienne a connu en 2011 un record de 428,3 TWh, suivi d'une série d'années sèches avec un minimum de 359,7 TWh en 2015 (−16 %), malgré la mise en service de nombreux barrages dans l'intervalle ; la production des États-Unis a connu un bond de +23 % en 2011 suivi d'une chute de −13 % en 2012.
Énergie éolienne
Rang 2020 | Pays | 2000 | 2010 | 2015 | 2020 | % 2020 | Variation 2020/2010 | part mix 2020* | 2021 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Chine | 0,6 | 44,6 | 185,8 | 466,5 | 29,2 % | +946 % | 6,0 % | 655,6* |
2 | États-Unis | 5,6 | 95,1 | 193,0 | 341,8 | 21,4 % | +259 % | 8,0 % | 384,2 |
3 | Allemagne | 9,4 | 38,5 | 80,6 | 132,1 | 8,3 % | +243 % | 23,1 % | 113,8 |
4 | Royaume-Uni | 0,9 | 10,2 | 40,3 | 75,4 | 4,7 % | +639 % | 24,2 % | 64,5 |
5 | Inde | 1,7 | 19,7 | 35,1 | 67,4 | 4,2 % | +242 % | 4,4 % | 68,1* |
6 | Brésil | 0,002 | 2,2 | 21,6 | 57,1 | 3,6 % | +2 521 % | 9,2 % | 72,3* |
7 | Espagne | 4,7 | 44,3 | 49,3 | 56,4 | 3,5 % | +27 % | 21,4 % | 62,2 |
8 | France | 0,08 | 9,9 | 21,4 | 39,8 | 2,5 % | +302 % | 7,5 % | 37,0 |
9 | Canada | 0,3 | 8,7 | 27,0 | 35,6 | 2,2 % | +309 % | 5,5 % | 35,6 |
10 | Suède | 0,5 | 3,5 | 16,3 | 27,5 | 1,7 % | +686 % | 16,8 % | 27,1 |
11 | Turquie | 0,03 | 2,9 | 11,7 | 24,8 | 1,6 % | +755 % | 8,1 % | 31,1 |
12 | Australie | 0,06 | 5,1 | 11,5 | 20,4 | 1,3 % | +300 % | 7,7 % | 24,5 |
13 | Mexique | 0,02 | 1,2 | 8,7 | 19,7 | 1,2 % | +1 489 % | 6,3 % | 20,9 |
14 | Italie | 0,6 | 9,1 | 14,8 | 18,8 | 1,2 % | +107 % | 6,7 % | 20,8 |
15 | Danemark | 4,2 | 7,8 | 14,1 | 16,3 | 1,0 % | +109 % | 56,8 % | 16,1 |
Total mondial | 31,3 | 342,2 | 834,0 | 1 598 | 100,0 % | +367 % | 6,0 % | 1 861,9* | |
% prod.élec. | 0,2 | 1,6 | 3,4 | 6,0 | 6,5[p 17] | ||||
Source : Agence internationale de l'énergie[21]. * part mix = part de l'éolien dans la production d'électricité du pays. ** estimations 2021 BP[p 6] |
Énergie solaire
L'énergie solaire thermique (chauffe-eau solaire, chauffage de piscines, chauffage collectif, etc.), ressource d'énergie importante en Chine, Grèce ou encore Israël, n'est pas prise en compte ci-dessous.
Solaire photovoltaïque
Rang 2020 |
Pays | 2010 | 2015 | 2019 | 2020 | % en 2020 |
Variation 2020/2015 |
part mix 2020** |
2021 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Chine | 0,7 | 39,5 | 224,3 | 260,5 | 31,6 % | +559 % | 3,3 % | 327,0* |
2 | États-Unis | 3,1 | 32,1 | 93,9 | 115,9 | 14,1 % | +261 % | 2,7 % | 146,2 |
3 | Japon | 3,5 | 34,8 | 69,4 | 79,1 | 9,6 % | +127 % | 7,8 % | 88,7 |
4 | Inde | 0,1 | 10,4 | 50,6 | 61,3 | 7,4 % | +489 % | 4,0 % | 68,3* |
5 | Allemagne | 11,7 | 38,7 | 44,4 | 48,6 | 5,9 % | +26 % | 8,5 % | 50,0 |
6 | Italie | 1,9 | 22,9 | 23,7 | 24,9 | 3,0 % | +9 % | 8,9 % | 25,0 |
7 | Australie | 0,4 | 5,0 | 14,8 | 21,0 | 2,5 % | +320 % | 7,9 % | 27,7 |
8 | Espagne | 6,4 | 8,3 | 9,4 | 15,7 | 1,9 % | +89 % | 6,0 % | 21,6 |
9 | France | 0,6 | 7,8 | 12,2 | 13,4 | 1,6 % | +73 % | 2,5 % | 15,1 |
10 | Corée du Sud | 0,8 | 4,0 | 13,0 | 18,0 | 2,2 % | +350 % | 3,1 % | 23,6 |
11 | Royaume-Uni | 0,04 | 7,5 | 12,6 | 13,2 | 1,6 % | +75 % | 4,2 % | 12,4 |
12 | Turquie | 0 | 0,2 | 9,2 | 10,9 | 1,3 % | ×56 | 3,6 % | 13,3 |
13 | Brésil | 0 | 0,06 | 6,7 | 10,7 | 1,3 % | ×182 | 1,7 % | 16,8* |
14 | Mexique | 0,03 | 0,2 | 7,1 | 9,1 | 1,1 % | ×38 | 2,9 % | 12,4 |
15 | Pays-Bas | 0,06 | 1,1 | 5,4 | 8,8 | 1,1 % | +700 % | 7,1 % | 11,3 |
Total mondial | 32,1 | 244,8 | 694,3 | 823,8 | 100,0 % | +231 % | 3,1 % | 1 032,5* | |
Source : AIE[21]. * estimation 2021 BP (photovoltaïque + thermodynamique)[p 6] ** part mix = part du solaire photovoltaïque dans la production d'électricité du pays. |
Centrales solaires thermodynamiques
Rang 2020 |
Pays | 2010 | 2015 | 2019 | 2020 | % en 2020 |
Variation 2020/2015 |
part mix 2020* |
2021 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Espagne | 0,8 | 5,6 | 5,7 | 5,0 | 36,5 % | −11 % | 1,9 % | 5,2 |
2 | États-Unis | 0,9 | 3,5 | 3,5 | 3,4 | 24,8 % | −3 % | 0,08 % | 3,2 |
3 | Chine | 0,002 | 0,03 | 1,1 | 1,7 | 12,4 % | ×58 | 0,02 % | nd |
4 | Afrique du Sud | 0 | 0,2 | 1,6 | 1,4 | 10,2 % | +652 % | 0,6 % | nd |
5 | Maroc | 0 | 0,004 | 1,2 | 1,1 | 8,2 % | ×282 | 2,8 % | nd |
6 | Israël | 0 | 0 | 0,5 | 0,6 | 4,7 % | ns | 0,9 % | 0,8 |
7 | Émirats arabes unis | 0 | 0,24 | 0,23 | 0,25 | 1,8 % | +4 % | 0,2 % | nd |
8 | Koweït | 0 | 0 | 0,07 | 0,16 | 1,2 % | ns | 0,2 % | nd |
Total mondial | 1,6 | 9,6 | 13,9 | 13,7 | 100,0 % | +43 % | 0,05 % | nd | |
Source : AIE[21]. * part mix = part du solaire dans la production d'électricité du pays. |
Dans le monde
En mai 2021, un rapport de l'Agence internationale de l'énergie estime que, pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050, il est nécessaire de renoncer dès à présent à tout nouveau projet d'exploration pétrolière ou gazière ou de centrale à charbon, d'investir 5 000 milliards $ par an dans les technologies bas carbone, soit plus du double du rythme actuel, d'installer d'ici à 2030 quatre fois plus de capacités solaires et éoliennes annuelles qu'en 2020 ; les ventes de voitures neuves à moteur thermique doivent aussi cesser dès 2035. D'ici à 2050, 90 % de l'électricité devra provenir des énergies renouvelables, et une large part du solde de l'énergie nucléaire ; les ressources fossiles ne fourniraient plus qu'un cinquième de l'énergie, contre quatre cinquièmes en 2020. De nombreux défis devront être affrontés, dont les besoins en métaux rares, nécessaires aux technologies nouvelles mais concentrés dans un petit nombre de pays ; près de la moitié des réductions d'émissions de CO2 viendra de technologies aujourd'hui au stade de la démonstration : batteries avancées, hydrogène vert, mais aussi systèmes de captage et stockage du CO2 (CCS)[23].
Le rapport annuel 2018 de l'Agence internationale de l'énergie sur l'évolution prévisible de la production d'énergie prévoit une croissance de plus de 25 % de la demande totale d'énergie d'ici 2040, tirée notamment par l'Inde et les pays en développement. La demande mondiale d'électricité devrait bondir de 60 % et représenter près d'un quart de la demande totale d'énergie contre 19 % en 2017 ; la demande de charbon et de pétrole devrait reculer ; la part des énergies renouvelables pourrait atteindre 40 % en 2040 contre 25 % en 2017. L'Agence internationale de l'énergie imagine un autre scénario appelé « le futur est électrique », avec un développement beaucoup plus volontariste des usages de l'électricité pour la mobilité et le chauffage : la demande d'électricité augmenterait alors de 90 % au lieu de 60 % d'ici à 2040 ; avec la moitié de la flotte de voitures devenue électrique, la qualité de l'air s'améliorerait fortement, mais cela aurait un effet négligeable sur les émissions de gaz carbonique sans des efforts plus importants pour augmenter la part des renouvelables et des sources d'électricité faiblement carbonées[24].
Selon le rapport 2016 de l'Agence internationale de l'énergie, l'Accord de Paris sur le climat de 2015 aura pour effet, si les engagements des pays sont respectés, de ralentir la croissance des émissions de CO2 liées à l'énergie (croissance annuelle ramenée de 600 à 150 millions de tonnes par an), ce qui serait largement insuffisant pour atteindre l'objectif de limiter à 2 °C le réchauffement climatique d'ici 2100 ; la trajectoire résultant de ces accords mènerait à +2,7 °C. Le scénario menant à +2 °C impliquerait une forte baisse des émissions, et par exemple le passage du nombre de véhicules électriques à 700 millions en 2040. Selon le Dr Fatih Birol, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, « les renouvelables font de très grands progrès sur les prochaines décennies mais leurs gains restent largement confinés à la production d'électricité. La prochaine frontière pour l'histoire des renouvelables est d'étendre leur usage dans les secteurs de l'industrie, du bâtiment et des transports où existent d'énormes potentiels de croissance »[25].
Si d'autres sources d'énergies pourront être utilisées à court terme en remplacement des énergies fossiles, plusieurs physiciens font remarquer qu'une croissance à taux constant de la production d'énergie n'est de toute façon physiquement pas possible à long terme, car les limites planétaires (quantité d'énergie reçue par la Terre en provenance du Soleil) seraient atteintes en quelques siècles, même avec un taux de croissance relativement modeste[26] - [27].
Projet européen
En , Miguel Arias Cañete (commissaire européen à l'énergie) a annoncé que l'Union européenne (premier importateur d'énergie fossile dans le monde) a annoncé un objectif de diminution de près d'un tiers sa consommation d'énergie avant 2030 (−32,5 % soit −0,8 % d'économie par an), mais l'objectif est non-contraignant. Il s'inscrit dans le cadre de l'accord de Paris (−40 % de GES émis d'ici 2030 pour l'UE) et du troisième volet du paquet « Énergie propre » proposé par la Commission fin . Il vise l'indépendance énergétique de l'Europe, mais doit ensuite être approuvé par les États membres et les eurodéputés qui étaient plus ambitieux (−35 % par rapport au niveau de 1990). Pour cela la législation sur la construction des bâtiments et sur les énergies renouvelables a été précisée et l'UE envisage de pousser à améliorer l'efficacité énergétique des appareils électro-ménagers et des chauffe-eau. L'UE veut aussi renforcer l'accès pour tous à l'information individuelle sur nos consommations d'énergie (dont pour le chauffage collectif, la climatisation et l'eau chaude).
Les ONG, des eurodéputés et certains observateurs rappellent que cet objectif peu ambitieux ne suffira pas à répondre à l'accord de Paris. La France ou la Suède visent déjà −35 %. Ces objectifs pourraient éventuellement être revus à la hausse en 2023, mais il « restera dans les livres d'histoire comme une opportunité manquée malgré les meilleurs efforts du Parlement européen et de plusieurs Etats membres progressistes » juge Imke Lübbeke du WWF (citant l'Italie et l'Espagne qui ont poussé à plus d'ambition)[28].
Consommation énergétique mondiale
En 1800, avant la révolution industrielle, la consommation énergétique mondiale (énergie commerciale seulement) était de 305 Mtep (soit moins de 13 EJ), dont 97 % issue de l'exploitation de la biomasse (en particulier du bois) et 3 % du charbon. Ce dernier combustible devient majoritaire au début du XXe siècle en raison des besoins massifs des machines à vapeur[30].
En 2019, l'énergie finale consommée dans le monde s'élevait à 418 EJ contre 194 EJ en 1973, en progression de 115 % en 46 ans[k 2].
Consommation énergétique selon le type d'énergie utilisé
L'Agence internationale de l'énergie fournit les estimations suivantes :
Type d'énergie | Production d'énergie primaire 1990 |
Consom. finale 1990 |
Part dans la consom. 1990 |
Production d'énergie primaire 2020 |
Consom. finale 2020 |
Variation consom. 2020/1990 |
Part dans la consom. 2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Pétrole | 135 716 | 109 102 | 42 % | 176 809 | 154 928 | +42 % | 38,7 % |
Gaz naturel | 70 653 | 39 543 | 15 % | 139 092 | 66 163 | +67 % | 16,5 % |
Charbon | 93 115 | 31 468 | 12 % | 160 001 | 38 681 | +23 % | 9,7 % |
Nucléaire | 22 002 | - | - | 19 195 | - | +33 % | - |
Hydroélectricité | 7 703 | - | - | 15 627 | - | +103 % | - |
Éolien, solaire, géoth. | 1 533 | 143 | - | 14 830 | 2 426 | x16 | 0,6 % |
Biomasse et déchets | 36 939 | 31 824 | 12 % | 57 002 | 43 685 | +37 % | 10,9 % |
Électricité | - | 34 921 | 13 % | - | 81 996 | +135 % | 20,5 % |
Chaleur | 4 | 14 072 | 5 % | 69 | 12 942 | −8 % | 3,2 % |
Total | 367 666 | 261 074 | 100 % | 592 625 | 400 819 | +54 % | 100 % |
Une part importante des énergies primaires est convertie en électricité ou en chaleur de réseau et est donc consommée sous ces deux formes. Afin de retrouver la part de chaque source primaire dans la consommation finale, il faut reventiler les consommations d'électricité et de chaleur selon leur source primaire :
Type d'énergie | Consom. finale 1990 |
Part dans la consom. |
Consom. finale 2020 |
Part dans la consom. |
Variation consom. 2020/1990 |
---|---|---|---|---|---|
Pétrole | 115 249 | 44,1 % | 157 412 | 39,3 % | +37 % |
Gaz naturel | 51 844 | 19,9 % | 90 677 | 22,6 % | +75 % |
Charbon | 48 748 | 18,7 % | 73 386 | 18,3 % | +51 % |
Total fossiles | 215 840 | 82,7 % | 321 475 | 80,2 % | +49 % |
Nucléaire | 5 948 | 2,3 % | 8 192 | 2,0 % | +38 % |
Hydroélectricité | 6 431 | 2,5 % | 13 608 | 3,4 % | +112 % |
Biomasse et déchets | 32 349 | 12,4 % | 46 231 | 11,5 % | +43 % |
Géoth., sol.th. | 264 | 0,1 % | 2 756 | 0,7 % | +944 % |
Éolien | 11 | 0,004 % | 4 883 | 1,2 % | × 429 |
Solaire | 2 | 0,001 % | 2 559 | 0,6 % | × 1 158 |
Total EnR | 39 059 | 15,0 % | 70 040 | 17,5 % | +79 % |
Autres | 141 | 0,05 % | 569 | 0,1 % | +303 % |
Déchets non renouv. | 85 | 0,03 % | 542 | 0,1 % | +535 % |
Total | 261 074 | 100 % | 400 819 | 100 % | +54 % |
La consommation d'énergie a progressé plus rapidement que la population (+54 % contre +46 %), mais sa répartition par source d'énergie est restée assez stable : la part des fossiles n'a baissé que de 2,5 points et celle du nucléaire de 0,3 points, et celle des énergies renouvelables n'a progressé que de 2,5 points, car le développement très rapide de la plupart d'entre elles a été en grande partie compensé par le recul de la part de la biomasse : −0,9 points.
Consommation finale d'énergie des principaux pays
Pays | 1990 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|
val. | % | ||||
Chine | 27 749 | 33 098 | 69 175 | 91 683 | 22,9 % |
États-Unis | 54 158 | 64 739 | 63 345 | 61 178 | 15,3 % |
Union européenne (UE27) | 41 674 | 42 997 | 44 808 | 40 324 | 10,1 % |
Inde | 9 003 | 12 143 | 18 577 | 24 974 | 6,2 % |
Russie | 26 170 | 17 496 | 18 700 | 21 187 | 5,3 % |
Japon | 12 199 | 14 071 | 13 137 | 11 009 | 2,7 % |
Brésil | 4 668 | 6 441 | 8 862 | 9 338 | 2,3 % |
Allemagne | 10 081 | 9 688 | 9 709 | 8 955 | 2,2 % |
Iran | 2 291 | 3 969 | 6 597 | 8 147 | 2,0 % |
Canada | 6 634 | 7 848 | 7 843 | 7 957 | 2,0 % |
Corée du Sud | 2 717 | 5 322 | 6 602 | 7 313 | 1,8 % |
Arabie saoudite | 1 653 | 2 659 | 5 052 | 6 372 | 1,6 % |
Indonésie | 3 317 | 5 030 | 6 110 | 6 345 | 1,6 % |
France | 5 928 | 6 761 | 6 689 | 5 778 | 1,4 % |
Royaume-Uni | 5 785 | 6 311 | 5 777 | 4 775 | 1,2 % |
Turquie | 1 691 | 2 422 | 3 285 | 4 504 | 1,1 % |
Italie | 4 813 | 5 394 | 5 600 | 4 498 | 1,1 % |
Thaïlande | 1 220 | 2 138 | 3 534 | 4 048 | 1,0 % |
Mexique | 3 489 | 3 989 | 4 909 | 4 035 | 1,0 % |
Total mondial | 261 074 | 293 659 | 369 277 | 400 819 | 100 % |
Part de l'électricité dans la consommation finale d'énergie
Pays | 1990 | 2000 | 2010 | 2020 |
---|---|---|---|---|
Islande | 24,8 % | 33,6 % | 51,8 % | 51,2 % |
Norvège | 47,7 % | 47,6 % | 45,7 % | 47,5 % |
Japon | 22,6 % | 24,5 % | 27,2 % | 29,7 % |
Afrique du Sud | 23,3 % | 26,9 % | 26,3 % | 27,3 % |
Chine | 5,9 % | 11,4 % | 18,2 % | 27,0 % |
France | 18,3 % | 20,4 % | 23,9 % | 25,6 % |
Espagne | 17,8 % | 19,0 % | 22,8 % | 24,5 % |
États-Unis | 17,5 % | 19,5 % | 21,5 % | 22,2 % |
Italie | 16,1 % | 18,2 % | 19,2 % | 22,0 % |
Royaume-Uni | 17,1 % | 18,8 % | 20,5 % | 21,1 % |
Brésil | 16,3 % | 18,0 % | 17,8 % | 19,6 % |
Allemagne | 16,3 % | 18,0 % | 20,0 % | 19,3 % |
Inde | 7,6 % | 10,3 % | 12,9 % | 17,0 % |
Indonésie | 3,0 % | 5,7 % | 8,9 % | 15,6 % |
Russie | 11,4 % | 12,5 % | 14,0 % | 12,7 % |
Éthiopie | 0,5 % | 0,5 % | 1,0 % | 2,3 % |
Nigeria | 1,1 % | 0,9 % | 1,7 % | 1,8 % |
Haïti | 1,9 % | 1,1 % | 0,7 % | 1,1 % |
Total mondial | 13,3 % | 15,5 % | 17,4 % | 20,5 % |
On constate une progression quasi générale et rapide de la part de l'électricité ; cette progression est particulièrement rapide dans les pays émergents : Chine, Inde, Indonésie ; par contre, on constate une légère baisse au cours de la période la plus récente dans quelques pays développés : Allemagne, Russie. Le cas de l'Islande et de la Norvège est très spécifique : leur taux de consommation électrique est très élevé du fait de la présence d'industries électro-intensives (fonderies d'aluminium), attirées par l'abondance de ressources hydroélectriques à bas coût.
Consommation énergétique par secteur
L'Agence internationale de l'énergie fournit les estimations suivantes :
Pétajoule | Consommation finale 1990 |
Part dans la consommation |
Consommation finale 2020 |
Variation consommation 2020/1990 |
Part dans la consommation |
---|---|---|---|---|---|
Industrie | 75 147 | 29 % | 120 270 | +60 % | 30 % |
Transport | 66 006 | 25 % | 104 951 | +59 % | 26 % |
Secteur résidentiel | 63 379 | 24 % | 88 520 | +40 % | 22 % |
Secteur tertiaire | 18 665 | 7 % | 31 745 | +70 % | 8 % |
Agriculture+pêche | 7 095 | 3 % | 8 935 | +26 % | 2 % |
Non spécifié | 10 803 | 4 % | 6 807 | −37 % | 2 % |
Usages non énergétiques | 19 979 | 8 % | 39 590 | +98 % | 10 % |
Total | 261 074 | 100 % | 400 819 | +54 % | 100 % |
Consommation d'énergie par habitant
La liste ci-dessous, tirée des statistiques de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ne prend en compte que les pays de plus de 50 millions d'habitants ainsi que les pays européens de plus de 10 millions d'habitants ; les statistiques de l'AIE englobent la quasi-totalité des pays du monde.
Pays ou région | Population (millions) |
(1) Énergie prim. cons. par hab. (GJ/hab) |
(2) Élec. cons. par hab. (kWh/hab) |
---|---|---|---|
Monde | 7 666 | 79,1 | 3 265 |
Afrique du Sud | 58,6 | 100,2 | 3 835 |
Allemagne | 83,1 | 148,3 | 6 606 |
Bangladesh | 163,0 | 11,2 | 502 |
Belgique | 11,5 | 200,0 | 7 686 |
Brésil | 211,1 | 58,1 | 2 585 |
Chine | 1 397,7 | 101,5 | 5 119 |
République démocratique du Congo | 86,8 | 14,6 | 105 |
Corée du Sud | 51,7 | 226,9 | 10 878 |
Égypte | 100,4 | 40,1 | 1 597 |
Espagne | 47,1 | 107,9 | 5 421 |
États-Unis | 328,5 | 282,0 | 12 744 |
Éthiopie | 112,1 | 16,7 | 96 |
France | 67,5 | 150,5 | 7 043 |
Grèce | 10,7 | 86,2 | 5 118 |
Inde | 1 366,4 | 28,7 | 987 |
Indonésie | 270,6 | 37,3 | 1004 |
Iran | 82,9 | 137,8 | 3 435 |
Italie | 60,3 | 103,4 | 5 207 |
Japon | 126,1 | 137,8 | 7 935 |
Kenya | 52,6 | 23,0 | 157 |
Mexique | 125,8 | 61,1 | 2 425 |
Birmanie (Myanmar) | 54,0 | 18,2 | 367 |
Nigeria | 201,0 | 32,8 | 133 |
Pakistan | 216,6 | 21,5 | 538 |
Pays-Bas | 17,3 | 172,7 | 6 737 |
Philippines | 108,1 | 23,9 | 888 |
Pologne | 38,4 | 112,0 | 4 316 |
Portugal | 10,3 | 88,6 | 5 017 |
Tchéquie | 10,7 | 167,8 | 6 527 |
Roumanie | 19,4 | 71,2 | 2 823 |
Royaume-Uni | 66,8 | 107,0 | 4 750 |
Russie | 144,4 | 224,1 | 6 954 |
Suède | 10,3 | 199,7 | 12 787 |
Tanzanie | 58,0 | 16,0 | 121 |
Thaïlande | 69,6 | 83,3 | 2 873 |
Turquie | 82,6 | 74,3 | 3 294 |
Ukraine | 44,4 | 84,3 | 3 011 |
Viêt Nam | 96,5 | 39,6 | 2 320 |
(1) Consommation intérieure d'énergie primaire = production + importations − exportations − soutes internationales − variations de stocks. (2) Électricité consommée = production brute + importations − exportations − pertes en ligne. |
Investissements
Le rapport 2023 de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) sur les investissements mondiaux dans l'énergie révèle que les investissements dans les combustibles fossiles ont décliné de 1 319 G$ (milliards de dollars américains) en 2015 à 1 002 G$ en 2022 alors que les investissements dans les énergies décarbonées ont progressé de 1 074 G$ en 2015 à 1 617 G$ en 2022 (1 740 G$ prévus en 2023). Les investissements dans les énergies renouvelables électriques sont passés de 451 G$ en 2019 à 596 G$ en 2022 alors que ceux dans les centrales thermiques fossiles ont reculé de 134 G$ en 2019 à 108 G$ en 2022. Les investissements dans les réseaux électriques et le stockage sont passés de 304 G$ en 2019 à 352 G$ en 2022 et ceux dans le nucléaire de 37 G$ en 2019 à 53 G$ en 2022. L'AIE prévoit que les investissements dans le solaire (382 G$) dépasseront en 2023 ceux dans la production de pétrole (371 G$) alors qu'en 2013 les investissements pétroliers étaient cinq fois plus élevés (636 G$ contre 127 G$). Les dépenses de l'industrie pétrolière et gazière vont de moins en moins aux investissements dans le pétrole et le gaz (48 % en 2022 contre 86 % en 2008) et de plus en plus aux dividendes et rachats d'actions (39 % en 2022 contre 14 % en 2008), au désendettement (13 % en 2022) et très peu aux investissements dans les énergies décarbonées (1 %)[31].
Emplois
En 2022, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publie son premier rapport sur l'emploi dans l'énergie. Elle l'estime à 65 millions de personnes en 2019, soit environ 2 % des emplois au niveau mondial, dont 21 millions dans la production de combustibles, 20 millions dans celle d'électricité et 24 millions dans les usages finaux tels que l'efficacité énergétique (bâtiments et industrie) et la fabrication de véhicules routiers[32]. L'AIE estime que les énergies propres emploient plus de 50 % des travailleurs de l'énergie ; la production d'électricité bas carbone en emploie 7,8 millions, à égalité avec la production de pétrole ; la production de véhicules emploie 13,6 millions de personnes, dont 10 % pour les voitures électriques, leurs composants et leurs batteries. Plus de la moitié de l'emploi dans l'énergie se situe dans la région Asie-Pacifique ; la Chine à elle seule compte pour 30 % du total. Plus de 60 % des effectifs sont employés à développer de nouveaux projets. Les emplois à haute qualification comptent pour 45 % du total. L'AIE prévoit une croissance des emplois dans tous ses scénarios, les nouveaux emplois dans les énergies propres compensant le déclin de l'emploi dans les énergies fossiles[33] - [34].
Impact environnemental
Les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, etc.) de l'Union européenne sont imputables pour environ 80 % à la production et à la consommation d'énergie[35] ; cet indicateur n'est pas disponible au niveau mondial.
Au niveau mondial, les émissions de CO2 dues à la combustion d'énergies fossiles ont augmenté de 6 % en 2021, selon l'Agence internationale de l'énergie, pour atteindre le niveau record de 36,3 Gt (milliards de tonnes), après avoir reculé de 5,2 % en 2020. Le charbon est responsable de 40 % de l'accroissement des émissions, atteignant un record historique de 15,3 Gt ; le gaz a aussi dépassé le niveau de 2019, à 7,5 Gt ; le pétrole reste au-dessous du niveau de 2019, à 10,7 Gt, les transports n'ayant pas encore complètement repris[36].
Les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont atteint en 2021, selon les estimations de BP, 33 884 Mt, en hausse de 5,9 % par rapport à 2020, mais 0,6 % au-dessous du niveau atteint en 2019 ; elles ont progressé de 6 % depuis 2011. Les émissions de la Chine (31,1 % du total mondial) ont augmenté de 14 % entre 2016 et 2021 (+1,1 % en 2020) après avoir baissé de 0,2 % entre 2014 et 2016 ; celles des États-Unis (13,9 % du total mondial) ont baissé de 11,2 % en 2020, puis remonté de 6,6 % en 2021 ; celles de l'Inde (7,5 % du total) ont baissé de 7,5 %, puis remonté de 12,2 % ; celles de la Russie (4,7 % du total) ont baissé de 6 %, puis remonté de 8,9 %. En Europe (11,2 % du total mondial), elles ont reculé en 2020 de 11,4 % au total, puis remonté de 5,4 % en 2021, dont 5,0 % en Allemagne, 9,0 % en France, 6,8 % au Royaume-Uni, 9,9 % en Italie, 10,2 % en Espagne[p 19].
Les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie, moins récentes mais plus précises, s'élevaient pour 2019 à 33 622 Mt, en progression de 117 % depuis 1973[k 4]. Les émissions de CO2 par habitant en 2019 étaient estimées à 4,39 tonnes en moyenne mondiale, 14,44 tonnes aux États-Unis, 7,75 tonnes en Allemagne, 4,36 tonnes en France, 7,07 tonnes en Chine (surtout dans l'industrie qui produit en grande partie pour les consommateurs américains et européens…), 1,69 tonnes en Inde et 0,97 tonnes en Afrique[k 3].
Ces chiffres rendent compte des émissions de chaque pays mais n'intègrent pas les gaz à effet de serre induits par la production des produits importés ou exportés. L'Institut national de la statistique et des études économiques (France) et le ministère français de la Transition écologique et solidaire ont chiffré les émissions totales des Français à 11,1 tonnes de CO2 par personne en 2012, un chiffre nettement supérieur à l'émission de gaz à effet de serre par habitant sur le territoire national[37].
En 2019, les émissions liées à l'énergie étaient produites pour 44,0 % par le charbon, 33,7 % par le pétrole, 21,6 % par le gaz naturel et 0,7 % par les déchets non renouvelables[k 4].
Par secteur en 2020, les émissions de CO2 par combustion étaient issues pour 48 % de l'industrie de l'énergie (surtout lors des transformations : production d'électricité et de chaleur : 43 %, raffinage, etc.), 22 % des transports, 20 % de l'industrie, 6 % des logements et 2,5 % du secteur tertiaire ; mais après réallocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs consommateurs, la part de l'industrie passe à 38 %, celle des transports à 23 %, celle des logements à 17 % et celle du secteur tertiaire à 9 %[38].
Dans le cadre des négociations internationales sur le climat, tous les pays se sont engagés à maintenir la hausse des températures en deçà de 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Or Christophe McGlade et Paul Ekins, chercheurs à l'UCL (University College de Londres), soulignent dans la revue Nature que pour aboutir à ce résultat, il faudrait que globalement, les pays s'abstiennent d'extraire un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % du charbon disponibles dans le sous-sol mondial, d'ici à 2050. Les chercheurs montrent ainsi, pays par pays, que cela concerne l'essentiel des immenses réserves de charbon qui se trouvent en Chine, en Russie, en Inde et aux États-Unis. Au Moyen-Orient, cela suppose d'abandonner l'idée d'extraire 60 % du gaz et de ne pas toucher à environ 260 milliards de barils de pétrole, l'équivalent de toutes les réserves de l'Arabie saoudite. Il faudrait enfin oublier toute velléité d'exploiter les réserves d'énergies fossiles découvertes en Arctique et s'interdire d'accroître l'exploitation du pétrole non conventionnel (schiste bitumineux, huile de schiste, …)[39].
L'Agence internationale de l'énergie avait déjà préconisé, en 2012, de laisser dans le sol plus des deux tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles, car notre consommation, d'ici à 2050, ne devra pas représenter plus d'un tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles afin de ne pas dépasser les 2 °C de réchauffement global maximal d'ici la fin du siècle[40]. Dans une étude de 2009, le Potsdam-Institut für Klimafolgenforschung démontrait qu'il ne fallait pas émettre plus de 565 gigatonnes de CO2 d'ici à 2050 pour avoir quatre chances sur cinq de ne pas dépasser la barre fatidique des 2 °C[41]. Or, la combustion de toutes les réserves prouvées de pétrole, charbon et gaz de la planète engendrerait 2 795 gigatonnes de CO2, soit cinq fois plus. Selon ces données, ce sont donc 80 % des réserves d'énergies fossiles actuelles qui ne doivent pas être extraites.
Notes et références
Notes
- Voir aussi Ordres de grandeur d'énergie.
Références
- (de) Agence fédérale pour les sciences de la terre et les matières premières, BGR Energiestudie 2021 - Daten und Entwicklungen der deutschen und globalen Energieversorgung [« Données et évolutions de l'approvisionnement allemand et mondial »], , 175 p. (lire en ligne [PDF])
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- (en) 2023 Statistical Review of World Energy [PDF], Energy Institute, 26 juin 2023.
- (en) BP Statistical Review of World Energy 2022 - 71st edition [PDF], BP, 29 juin 2022.
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- p. 12
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- p. 6
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Autres références :
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- (en) Hydropower Special Market Report, AIE, juin 2021, p. 8 : environ 50 % du potentiel hydroélectrique mondial reste encore inexploité.
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- (en) Agence internationale de l'énergie, World Energy Outlook 2012, (lire en ligne [PDF]).
- Nous devons laisser deux tiers des énergies fossiles dans le sol, Le Monde, 15 novembre 2012.
Voir aussi
Bibliographie
- Bernadette Mérenne-Schoumaker, Géographie de l'énergie : acteurs, lieux et enjeux, Belin, Paris, 2011 (rééd.), 279 p. (ISBN 978-2-7011-5897-6).
Articles connexes
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Liens externes
- (en) « World Energy & Climate Statistics – Yearbook 2022 », sur enerdata.net
- (en) « Electricity map » (consulté le ), carte interactive montrant les production, consommation et flux d'électricité ainsi que les ressources éolienne et solaire.
- Alain Préat, « La gestion de l'énergie. La quadrature du cercle ! » [audio], Collège Belgique, .
- BP Statistical Review of World Energy 2022 : les chiffres clés de l’énergie dans le monde, sur connaissancedesenergies.org