Accueil🇫🇷Chercher

Parc national des Everglades

Le parc national des Everglades, situé en Floride, aux États-Unis, s'étend sur les comtés de Miami-Dade, Monroe et de Collier. Ce parc national renferme le plus vaste milieu naturel humide du pays[2], et englobe 25 % de la région marécageuse originelle des Everglades. Les Everglades sont le troisième plus grand parc national des États-Unis contigus après la Vallée de la Mort et Yellowstone. Visité par environ un million de personnes par an[3], le parc a été déclaré réserve de biosphère en 1976 (avec le parc national de Dry Tortugas), inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979 et classé zone humide d'importance internationale en 1987[4] : les Everglades sont l’un des trois seuls endroits au monde à figurer sur les trois listes.

Parc national des Everglades
GĂ©ographie
Pays
État
Comtés
Coordonnées
25° 19′ 00″ N, 80° 56′ 00″ O
Ville proche
Superficie
6 105 km2
Partie de
Réserve de biosphère des Everglades et Dry Tortugas (en)
Administration
Nom local
(en) Everglades National Park
Type
Catégorie UICN
Ib
WDPA
Création
Patrimonialité
Réserve mondiale de biosphère (1976, Everglades et Dry Tortugas)
Visiteurs par an
en augmentation 1 118 300[1]
Administration
Informations
Ernest F. Coe Visitor Center‎ (d), Flamingo Visitor Center (d), Gulf Coast Visitor Center (d), Royal Palm, Shark Valley Visitor Center (d)
Site web
Carte

Contrairement Ă  la plupart des autres parcs nationaux des États-Unis, celui des Everglades a plus Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour protĂ©ger un Ă©cosystème fragile que pour des raisons gĂ©ographiques: 36 espèces considĂ©rĂ©es comme menacĂ©es vivent dans le parc, dont la panthère de Floride, le crocodile amĂ©ricain et le lamantin des CaraĂŻbes. Le parc est Ă©galement la principale zone de reproduction des limicoles tropicaux d'AmĂ©rique du Nord, et contient le plus grand Ă©cosystème de mangrove du continent amĂ©ricain[5]. Plus de 350 espèces d'oiseaux, environ 300 espèces de poissons d'eau douce ou salĂ©e, 40 espèces de mammifères et 50 espèces de reptiles vivent dans le parc[6]. Toute l'eau douce de Floride est « recyclĂ©e » dans le parc, dont celle de l'aquifère Biscayne[5].

Les Everglades sont un lent système mouvant de rivières coulant vers le sud-ouest Ă  environ 400 mètres par jour[7]. Elles sont alimentĂ©es par la rivière Kissimmee et par le lac Okeechobee[8]. Bien que des Hommes aient vĂ©cu dans les Everglades durant des milliers d'annĂ©es, la rĂ©gion ne fut pas cultivĂ©e ou urbanisĂ©e avant 1848, date Ă  laquelle on commença Ă  contrĂ´ler et utiliser le cours de l'Okeechobee pour alimenter l'aire mĂ©tropolitaine du sud de la Floride. Les Ă©cosystèmes du parc national des Everglades ont souffert de l'activitĂ© humaine, et la restauration de ceux-ci est l'un des objectifs politiques du sud de la Floride.

Climat et géologie

Carte du parc national des Everglades.

Le parc couvre une zone de 611 000 hectares, le long de trois comtĂ©s de Floride : Miami-Dade, Monroe et Collier. L'altitude varie gĂ©nĂ©ralement de 0 Ă  environ 2,4 mètres, mais un sambaqui d'origine amĂ©rindienne sur la cĂ´te du Golfe fait monter cette altitude Ă  environ 6,1 mètres. La saison sèche du parc dure de dĂ©cembre Ă  avril, avec des tempĂ©ratures variant entre 12 °C et 25 °C et un faible taux d'humiditĂ©. Les niveaux Ă©tant faibles Ă  cette pĂ©riode, les animaux se rassemblent au centre des points d’eau ce qui en fait des lieux privilĂ©giĂ©s pour l’observation de la faune[9]. Au cours de la saison humide, de mai Ă  novembre, les tempĂ©ratures sont constamment au-dessus de 33 °C et le taux d'humiditĂ© dĂ©passe les 90 %[10]. Chaque tempĂŞte peut apporter jusqu'Ă  300 mm d'eau, soit l'Ă©quivalent de la moitiĂ© des prĂ©cipitations annuelles moyennes (152 cm) obtenues en deux mois[11].

Parc national des Everglades vu par le satellite Spot.

*

La Floride constituait autrefois une partie de la portion africaine du supercontinent Gondwana. Il y a environ 200 millions d'annĂ©es, l'activitĂ© volcanique commença Ă  se dĂ©velopper sur la cĂ´te orientale de la Floride, ce qui ajouta une grande quantitĂ© de roche magmatique par-dessus les terrains sĂ©dimentaires existants dĂ©jĂ  dans le Gondwana[12]. Avec le temps, cette activitĂ© contribua Ă  l'Ă©loignement progressif de l'AmĂ©rique du Nord, par rapport Ă  la PangĂ©e. Avant la fin du Jurassique, la pĂ©ninsule de Floride s’est ainsi retrouvĂ©e exposĂ©e aux Ă©lĂ©ments et au refroidissement du climat planĂ©taire au cours du CrĂ©tacĂ©[13]. Les sĂ©diments qui reposaient sur le plancher ocĂ©anique superficiel furent transformĂ©s en calcaire et en roches analogues, tandis que des plateformes calcaires plus Ă©paisses se formèrent dans la partie mĂ©ridionale de la Floride. C’est le cas, par exemple, de la formation de Sunniland qui s’est constituĂ©e il y a environ 135 millions d'annĂ©es. Elle est situĂ©e Ă  environ 3,2 km au sud du marais de Big Cypress et de la partie occidentale des Everglades, et, fait notable, contient une faible quantitĂ© de pĂ©trole[14].

Photographie satellite du lac Okeechobee.

Il n’y a qu'environ 100 000 ans que les Everglades sont redevenues des terres Ă©mergĂ©es, après la fin de la dernière pĂ©riode interglaciaire[15]. Ă€ son paroxysme, la dernière Ă©mersion des Everglades a dĂ©passĂ© d'environ 30 mètres de hauteur le niveau actuel. Le terrain s’est formĂ© Ă  l’origine lorsque les terres Ă©taient immergĂ©es, grâce Ă  la prĂ©sence abondante de carbonate de calcium dans l'eau de mer. Du fait de la capture de l'eau des ocĂ©ans dans les calottes polaires, le niveau de la mer s'est abaissĂ© et de nombreuses terres se retrouvèrent Ă©mergĂ©es, formant ainsi des cayes (ou keys)[16]. La majeure partie du parc repose sur le plateau calcaire de Miami qui s’est formĂ© au cours de la pĂ©riode interglaciaire du Sangamon. Au sud-ouest du parc, la formation de Tamiami, une couche de carbonate et de sable Ă©paisse de 46 m, constitue le soubassement de Big Cypress[17]. De petites particules de coquille et de sable compressĂ©es sur plusieurs couches forment des structures uniques de calcaires, les ooĂŻdes. Ces ooĂŻdes sont cimentĂ©s dans l’oolithe de Miami, qui a servi de matĂ©riau de construction pour les premières habitations dans le sud de la Floride et qui couvre la majeure partie des Everglades et de la baie de Floride[18]. Les terres Ă©tant de plus en plus exposĂ©es, les plantes ont commencĂ© Ă  migrer depuis le nord de la Floride, mais Ă©galement grâce au transport de semences par les oiseaux venant des CaraĂŻbes[16].

Contrairement Ă  la partie septentrionale de la Floride, le système aquifère des Everglades n’est pas alimentĂ© par des sources souterraines. L'aquifère de Floride est un rĂ©servoir souterrain situĂ© Ă  environ 300 mètres sous la surface de la terre, au sud de la Floride[19]. Cependant, les Everglades ont une immense capacitĂ© de stockage d'eau, en raison du calcaire permĂ©able prĂ©sent dans le sol qui agit en thĂ©orie comme une Ă©ponge. La majoritĂ© de l'eau qui s’y trouve provient des prĂ©cipitations. En s’évaporant, l'eau provoque les averses qui touchent les aires mĂ©tropolitaines, fournissant ainsi un approvisionnement en eau douce. L’eau provient du lac Okeechobee et de la rivière Kissimmee. De l'eau dĂ©borde du lac Okeechobee en formant une rivière large de 60 Ă  110 km, qui se dĂ©place presque imperceptiblement[20]. Le National Park Service recense près de huit Ă©cosystèmes distincts dans le parc. Chacun est dĂ©fini par une Ă©volution constante du terrain en fonction de la mĂ©tĂ©o et de la quantitĂ© d'eau reçue par les Everglades[21].

Écosystèmes des Everglades

Végétaux

Les hammocks sont souvent les seules zones de terre ferme dans le parc. Ils s’élèvent Ă  quelques centimètres au-dessus du niveau de la rivière recouverte d'herbe et sont dominĂ©s par de grands chĂŞnes (de type Quercus virginiana). Ces arbres forment souvent une canopĂ©e sous laquelle les animaux prospèrent au milieu des buissons de cafĂ© sauvage, d’indigoberry blanc, d’arbre empoisonnĂ© et de chou palmiste. Le parc compte plusieurs milliers de ces Ă®lots qui, vu du ciel, ont la forme d'une larme. Les arbres, mĂŞme les tamariniers et les gumbo-limbos sauvages, ne dĂ©passent que très rarement les 15 mètres Ă  cause du vent, des vagues de froid et de la foudre[22] - [23].

Les palmiers (sabal palms) abondent dans les grandes plaines marécageuses. Ils représentaient de véritables abris pour les provisions des populations amérindiennes lors des intempéries.

Animaux

La végétation aux pieds des hammocks est presque impénétrable, mais les animaux peuvent toutefois trouver un habitat idéal à l’intérieur de ces îlots et sous la canopée. Les reptiles (notamment les serpents et les anoles) et les amphibiens (comme la rainette verte d'Amérique) trouvent refuge dans le bois des feuillus des hammocks. Des oiseaux comme la chouette rayée, le pic, le cardinal ou le pygargue à tête blanche nidifient dans les arbres de la région. Quant aux mammifères, ils vivent dans les feuillus du hammock. C'est le cas notamment de l'opossum, du raton laveur, du lynx roux, du vison des Everglades, du lapin des marais, du cerf de Virginie et de la panthère de Floride, menacée d'extinction[22]. Hérons et aigrettes ont notamment la particularité de vivre en mutualisme avec les alligators[24].

Pinède

La pinède des Everglades.

Souvent appelĂ© pinède rocheuse, l'Ă©cosystème de la pinède des Everglades est caractĂ©risĂ© par un loam sablonneux, sec et peu profond posĂ© sur un substrat calcaire et couvert presque exclusivement de pins (Pinus elliottii). Les arbres grandissent dans des dolines, oĂą le calcaire fin s'est rempli de terre, permettant aux plantes et aux arbres de pousser[25]. Les pins du sud de la Floride favorisent les incendies par l'existence de lits de sĂ©chage des aiguilles de pin et de l'excrĂ©tion d'Ă©corce sèche. Ce qui rentre naturellement dans un cycle biologique, puisque leurs pommes ont besoin de la chaleur du feu pour s'ouvrir et disperser leurs graines. Cependant, le corps de ces pins est rĂ©sistant au feu, et c'est pourquoi des incendies contrĂ´lĂ©s sont provoquĂ©s tous les trois Ă  sept ans dans ces zones[26]. La plupart des plantes de la zone fleurit environ 16 semaines après un incendie[27].

Presque toutes les pinèdes du parc étaient autrefois des plaines d'arbustes, mais les herbes sauvages de ces zones sont variées[26].

De nombreuses espèces animales trouvent leur nourriture, leur abri ou leur nid dans les pinèdes rocheuses. Pics, sturnelles, laniidĂ©s, quiscales des marais et mimini vivent communĂ©ment dans les pinèdes. L'ours noir et la panthère de Floride sont parfaitement intĂ©grĂ©s dans cet Ă©cosystème[26]. Les pinèdes rocheuses sont considĂ©rĂ©es comme l'un des habitats les plus menacĂ©s de Floride : moins de 16 km2 de pinèdes existent dans cet Ă©tat, et sont toutes localisĂ©es dans le parc[28]. Le comtĂ© de Miami-Dade Ă©tait autrefois recouvert de pinèdes, qui furent pour la majeure partie utilisĂ©es pour l'industrie du bois[29].

Mangrove et cyprès

Mangrove le long de la cĂ´te, dans les Everglades.

Les arbres de la mangrove, qui prospèrent dans l'eau salée ou saumâtre, servent d'abri pour plusieurs espèces aquatiques ainsi que des oiseaux. Ils constituent également la principale défense de la Floride face à la force destructrice des ouragans, en absorbant les inondations et en empêchant l'érosion côtière. Grâce à leur forte résistance à l'eau salée, aux vents, aux grandes marées, aux hautes températures et au sol boueux, les palétuviers sont tout à fait adaptés aux conditions extrêmes de la Floride. L'écosystème qu'elle forme au sein du parc constitue d'ailleurs le plus grand système continu de mangrove au monde[30].

Il existe près de 220 espèces diffĂ©rentes de poissons vivant dans les mangroves de Floride, ainsi que plusieurs variĂ©tĂ©s de crabes, d’écrevisses, de crevettes, de mollusques et d’autres invertĂ©brĂ©s, qui servent de source principale de nourriture Ă  de nombreux oiseaux[31]. De mĂŞme, une multitude d'espèces d'oiseaux l'utilise Ă©galement comme abri. C’est le cas notamment du pĂ©lican, de la grèbe, de l'Aigrette tricolore, du goĂ©land, de la sterne, de l'Ă©pervier et du milan, ainsi que des oiseaux arboricoles comme le coucou de mangrove, la paruline jaune ou mĂŞme le pigeon Ă  croix blanche[32]. La mangrove abrite Ă©galement 24 espèces d'amphibiens et de reptiles, incluant la tortue verte et la tortue imbriquĂ©e et 18 espèces de mammifères, dont le lamantin des CaraĂŻbes[33].

Anhinga dans les Everglades.

Les cyprès sont des conifères qui se développent facilement dans l’eau douce et qui poussent dans des structures compactes, appelées « dômes », sur de longues rives de calcaire. Grâce à leurs pneumatophores ils peuvent survivre à la forte variation du niveau de l'eau autour de ces dômes. Des cyprès nains peuvent toutefois pousser dans des zones sèches où le sol est plus pauvre en nutriment. Les branches et les troncs des cyprès constituent un lieu privilégié pour l’installation de plantes aériennes appelées épiphytes, telles broméliacées, les mousses espagnoles, les orchidées et les fougères. Le parc abrite à lui seul près de vingt-cinq espèces d'orchidées[34]. Les plus grands d'entre eux constituent d'excellents lieux de nidification pour des oiseaux comme le dindon sauvage, l'ibis, le héron, l'aigrette, l’anhinga et le martin-pêcheur d'Amérique. Dans ces zones, on trouve habituellement des cerfs de Virginie, des écureuils, des ratons laveurs, des opossums, des mouffettes, des lapins des marais, des loutres de rivière, des lynx roux ainsi que de petits rongeurs[35].

Plaines côtières

Les plaines côtières, ou prairies humides, se trouvent entre les mangroves et les pinèdes. Ces zones alternent périodes inondées ou sèches durant les périodes de basses eaux. Les inondations se produisent durant les ouragans ou pendant les ondes de tempête tropicales, quand l'eau de l'océan peut monter de plusieurs mètres au-dessus de la côte[36]. Les fortes pluies estivales peuvent également provoquer des inondations, lorsque les pluies du nord descendent jusqu'aux Everglades. Quelques arbres poussent dans la région, mais des plantes, comme les succulentes, peuvent vivre aussi bien dans l'eau saumâtre ou salée que dans des conditions désertiques. La faune de cette zone varie selon le niveau de l'eau, mais les animaux qu'on y trouve communément sont le milan des marais, le bruant sauterelle, le tantale d'Amérique ou le serpent cribo indigo, ainsi que de petits mammifères comme des rats, des souris ou des lapins. Les panthères de Floride viennent très rarement dans cette région[37].

Marécages d'eau douce et prairies de marne

Héron bleu, près de la Shark Valley.

Le marĂ©cage d'eau douce constitue certainement l'Ă©cosystème le plus commun du parc national des Everglades. Ses canaux de drainage se caractĂ©risent par des zones de faible profondeur qui s'Ă©coulent très lentement (vitesse infĂ©rieure Ă  trente mètres par jour)[38]. Parmi les exemples les plus significatifs, on peut citer les marais de Shark River et de Taylor. Cladium mariscus subsp. jamaicense, une sous-espèce des marisques, pouvant pousser jusqu'Ă  atteindre une hauteur de 1,8 mètre, et les autres plantes marĂ©cageuses Ă  larges feuilles, sont si courantes dans cette rĂ©gion qu'elles ont valu aux Everglades son surnom de River of Grass (littĂ©ralement, « rivière d’herbe »). Les marĂ©cages des Everglades constituent un habitat idĂ©al pour la reproduction et attirent ainsi une grande variĂ©tĂ© d'Ă©chassiers tels que les hĂ©rons, les aigrettes, les spatules rosĂ©es, les ibis, les pĂ©licans ainsi que des courlans bruns et des milans des marais qui se nourrissent d’escargots de la famille des ampullariidae. La forte densitĂ© de poissons, d'amphibiens et de jeunes oiseaux attire de nombreux prĂ©dateurs, comme les alligators, les tortues d'eau douce, les mocassins d'eau ou les crotales. Ă€ ce titre, le parc national des Everglades est le seul endroit au monde oĂą les crocodiles coexistent de manière naturelle avec les alligators[39].

Les prairies de marne sont similaires aux marécages, à ceci près que l’eau ne s'écoule pas lentement mais s'infiltre plutôt à travers le revêtement calcaire des marnes. Des algues et d'autres micro-organismes se lient au calcaire pour former un sol évoquant de la boue grise[40]. La zostère et d'autres plantes sont plus courtes dans les marnes d’eau douce, alors que les plantes aquatiques et le périphyton[41], une combinaison complexe de différents types d'algues, sont beaucoup plus visibles. La prairie se retrouve généralement immergée pour une période allant de trois à sept mois tous les ans. Les animaux vivant dans les marécages d'eau douce habitent également dans la prairie de marne. Les alligators creusent dans la boue pendant la saison sèche, créant ainsi des sentiers à travers les zostères et la végétation. Ces sentiers sont à leur tour utilisés par d'autres animaux pour migrer à travers le parc[39] - [42].

Estuaires et milieu marin

La plus grande Ă©tendue d'eau Ă  l'intĂ©rieur du parc est la Baie de Floride. Elle s’étend depuis les mangroves de la pointe sud du continent jusqu’aux keys de Floride et reprĂ©sente près de 2 100 km2 d'Ă©cosystème marin. Coraux, herbiers marins et Ă©ponges servent d'abri et de nourriture aux crustacĂ©s et aux mollusques, qui sont eux-mĂŞmes mangĂ©s par de plus grands animaux marins. L’écosystème marin est très fragile et tout bouleversement dans la chaĂ®ne alimentaire peut avoir de graves consĂ©quences. Ainsi, en 1987, la disparition massive de zostères n’a fait qu’aggraver la situation dĂ©jĂ  difficile des lamantins et des tortues marines. L’écosystème est aussi peuplĂ© de requins, de raies pastenagues et de barracudas qui attirent les amateurs de pĂŞche sportive. En ce qui concerne les oiseaux, les pĂ©licans, les sternes, les oiseaux limicoles et les becs-en-ciseaux frĂ©quentent rĂ©gulièrement les lignes cĂ´tières[43].

Histoire des Everglades

Le soleil se couche sur le marécage de la Shark River.

Période amérindienne

Les premiers peuplements humains au sud de la Floride datent de 10 000 Ă  20 000 ans[44]. Deux tribus amĂ©rindiennes se dĂ©veloppèrent au niveau de la pĂ©ninsule de la pointe mĂ©ridionale : les Tequesta vivaient sur la cĂ´te orientale et les Calusa, plus nombreux, sur la cĂ´te occidentale. Les Everglades servirent de frontière naturelle entre les deux tribus. Les Tequesta vivaient en une seule large communautĂ© près de l'embouchure de la Miami River, tandis que les Calusa possĂ©daient 30 villages diffĂ©rents. Les deux groupes ont voyagĂ© Ă  travers les Everglades, mais y ont rarement vĂ©cu, prĂ©fĂ©rant le plus souvent demeurer le long de la cĂ´te[44].

L'alimentation des deux groupes Ă©tait constituĂ©e principalement de coquillages, de poissons, de petits mammifères, de gibier et de plantes sauvages. Ayant accès uniquement aux roches calcaires, peu adaptĂ©es Ă  la fabrication d'outils, ceux fabriquĂ©s par les deux tribus Ă©taient en os, en dent d'animaux, en coquillage ou encore en bois. Les dents de requins Ă©taient utilisĂ©es pour faire des lames coupantes[45], tandis que les roseaux Ă©taient aiguisĂ©s pour fabriquer des lances et des flèches[46]. Les sambaquis existent encore aujourd'hui dans le parc, offrant aux archĂ©ologues et aux anthropologues une preuve des matĂ©riaux utilisĂ©s par les peuples indigènes pour la construction. Les explorateurs espagnols estimèrent le nombre des Tequesta autour de 800, et celui des Calusa autour de 2 000, au premier contact ; bien que le National Park Service indique qu'il y avait probablement une population de 20 000 AmĂ©rindiens vivant dans ou près des Everglades lorsque les espagnols les rencontrèrent pour la première fois, Ă  la fin du XVIe siècle[47]. La sociĂ©tĂ© Calusa Ă©tait plus Ă©voluĂ©e, et disposait d'un système de strates sociales, et Ă©taient notamment capables de creuser des canaux. Les Calusa rĂ©sistèrent mĂŞme aux premières tentatives de conquĂŞte des Espagnols[45].

Bien que les Espagnols aient été en contact avec ces tribus, ils établirent des missions plus au nord, près du lac Okeechobee. Au XVIIIe siècle, une invasion Creek incorpora les derniers Tequesta restants à leur peuple. Les civilisations des Tequesta et des Calusa se sont éteintes avant les années 1800[48], la famine, la guerre et l'esclavage ayant éradiqué ces deux tribus. La seule preuve de leur existence à l'intérieur du parc est la présence de nombreux sambaquis construits par les Calusa[49].

Au début du XIXe siècle, des Creeks, des esclaves africains évadés et d'autres Amérindiens du nord de la Floride fuyant la guerre Creek s'installèrent et formèrent la nation séminole de la région. Après la fin des guerres séminoles en 1842, ces derniers se retirèrent en Oklahoma. Quelques centaines de chasseurs et d'explorateurs séminoles s'installèrent également dans ce qui est aujourd'hui la réserve nationale de Big Cypress, afin d'échapper à l'émigration vers l'ouest[50]. De 1859 à 1930, les Séminoles et les Miccosukee (une tribu similaire bien que linguistiquement différente), vécurent du commerce malgré un isolement relatif. En 1928, arpentage et construction débutèrent sur le Tamiami Trail, le long du bord septentrional des Everglades. La route a non seulement traversé les Everglades, mais a également introduit un trafic constant, bien que faible, de colons européens dans les Everglades[51].

Quelques membres des Miccosukee et des Séminoles continuent à vivre à l'intérieur des limites du parc. La gestion du parc inclut également l'approbation des nouvelles politiques et procédures par les représentants de ces tribus afin qu'elles « ne soient pas incompatibles avec l'objectif du parc »[52].

Colonisation américaine

Après la fin des guerres SĂ©minoles, les amĂ©ricains commencèrent Ă  coloniser des points isolĂ©s le long de la cĂ´te lĂ  oĂą se trouve aujourd'hui le parc, de l'archipel des Ten Thousand Islands (les « Dix-mille Ă®les » en anglais) au Cap Sable. Des communautĂ©s se dĂ©veloppèrent au niveau des deux plus grandes zones au sol sec de la rĂ©gion, sur l'Ă®le de Chokoloskee et Ă  Flamingo sur le Cape Sable, qui ont Ă©tabli des postes au dĂ©but des annĂ©es 1890[53]. L'Ă®le de Chokoloskee est un sambaqui construit sur environ 6 mètres, durant les milliers d'annĂ©es d'occupation du territoire par les Calusa. Les colonies et Chokoloskee et de Flamingo servirent de centres d'Ă©change pour de petites populations d'agriculteurs, de pĂŞcheurs et de charbonniers installĂ©s sur les Ten Thousand Islands. Les deux colonies et les fermes les plus isolĂ©es n'Ă©taient accessibles que par bateau pendant une bonne partie du XXe siècle. Everglades City, sur le continent près de Chokoloskee, connut une brève pĂ©riode de prospĂ©ritĂ© lorsqu'en 1920, elle servit de quartier gĂ©nĂ©ral pour la construction du Tamiami Trail. Un sentier en provenance de Florida City atteignit Flamingo en 1922, tandis qu'une digue relia finalement Chokoloskee Ă  Everglades City en 1956[54] - [55]. Après la construction du parc, les rĂ©sidences de Flamingo furent rachetĂ©s, et le site fut incorporĂ© au parc en tant centre pour les visiteurs[53].

Développement de la région et conservation

Écluse construite dans les Everglades en 1906.

De nombreuses tentatives furent faites pour drainer et dĂ©velopper les Everglades des annĂ©es 1850 aux annĂ©es 1890. Les premiers canaux construits dans les Everglades eurent une faible incidence sur l'Ă©cosystème, n'Ă©tant pas capables de drainer beaucoup d'eau[56]. Cependant, Napoleon Bonaparte Broward, gouverneur de la Floride de 1905 Ă  1909, basa la majeure partie de sa campagne de gouvernorat sur le drainage des Everglades, afin de crĂ©er « L'Empire des Everglades »[57]. Broward supervisa le drainage entre 1905 et 1910, ce qui fut un succès et permit aux promoteurs immobiliers de vendre des terrains Ă  30 $ l'acre, installant la ville de Davie, et dĂ©veloppant les rĂ©gions des comtĂ©s de Lee et de Miami-Dade. Les canaux permirent Ă©galement de retirer l'eau, ce qui ouvrit la voie Ă  la culture de la canne Ă  sucre[58] - [59].

Les annĂ©es 1920 virent une forte augmentation dĂ©mographique en Floride du Sud qui crĂ©a une demande de terrain dĂ©crite par l'auteur Michael Grunwald comme « malsaine »[60]. Les terrains furent vendus avant que des maisons ou structures y furent construites, et dans certains cas avant que le moindre plan de construction ne soit rĂ©alisĂ©. Les nouveaux propriĂ©taires, dĂ©sireux de faire de bons investissements, construisirent Ă  la hâte des foyers ou des petites villes sur les terres rĂ©cemment drainĂ©es. Les mangroves de la cĂ´te furent retirĂ©es pour amĂ©liorer la vue et remplacĂ©s par des palmiers plantĂ©s Ă  la hâte. Le Corps du gĂ©nie de l'armĂ©e des États-Unis commença la construction de canaux plus larges pour contrĂ´ler la montĂ©e des eaux des Everglades. NĂ©anmoins, le lac Okeechobee continua de se remplir et dĂ©borda, la rĂ©gion Ă©tant envahie par la pluie, et les urbanistes tentèrent d'affronter cette montĂ©e soudaine. L'ouragan de 1926 Ă  Miami (surnommĂ© Big Blow, soit « Grand Souffle » en français) provoqua une inondation par l'Okechobee, dĂ©truisant les digues placĂ©es pour empĂŞcher une Ă©ventuelle crue. Des douzaines de personnes qui se dirigeaient vers le sud furent noyĂ©es. Deux ans plus tard, l'ouragan de l'Okeechobee en 1928 tua 2 500 personnes, l'eau du lac ayant encore rĂ©ussi Ă  franchir les digues. Les politiciens qui avaient dĂ©clarĂ© les Everglades inhabitables furent rĂ©duits au silence par la mise en place d'un mur de quatre Ă©tages, le Herbert Hoover Digue, autour de l'Okeechobee. Ce mur coupa la source d'eau alimentant les Everglades en provenance du lac[61].

Après la construction du mur, la Floride du Sud endura une terrible sècheresse qui causa de nombreux incendies en 1939. L'influence humaine avait un effet néfaste sur la faune et la flore de la région quand des niaoulis furent introduits pour aider au drainage, couplés avec des casuarinacées australiens utilisés comme brise-vent. Les arbres de la région furent dévastés par l'industrie du bois. Les alligators, grenouilles, poissons et oiseaux furent massivement chassés. Des gens prétendant faire partie de la société Audubon massacrèrent des colonies entières d'oiseaux pour récupérer leurs plumes[62]. Cependant, le principal impact humain sur la région fut provoqué par le détournement de l'eau loin des Everglades. Les canaux ont été élargis et approfondis, faisant chuter le niveau d'eau de manière spectaculaire, et provoquant un terrible déséquilibre dans les chaînes alimentaires[63]. L'eau salée remplaça l'eau douce dans les canaux, et des scientifiques remarquèrent en 1997 que cette eau salée s'infiltrait dans l'aquifère Byscaine, principale source d'eau du sud de la Floride[64].

Dans les annĂ©es 1940, une auteure et reportrice freelance, Marjory Stoneman Douglas, travaillant pour The Miami Herald, commença Ă  chercher si les Everglades avaient une influence sur la Miami River. Elle Ă©tudia la terre et l'eau de la rĂ©gion pendant 5 ans, et publia le livre The Everglades: River of Grass en 1947, dĂ©crivant la rĂ©gion dans les moindres dĂ©tails, et ajoutant un chapitre sur sa disparition. Elle Ă©crivit notamment :

« Ce qui a été une rivière d'herbe et d'eau douce, qui a donné un sens à la vie et un caractère unique à cet énorme espace géographique à travers les siècles, dans lequel l'homme n'a pas sa place, a été transformé, dans un geste chaotique et empli d'ignorance et de folie, en une rivière de flammes. »

— The Everglades: River of Grass, page 375

500 000 exemplaires de l'ouvrage furent vendus depuis sa publication, et l'investissement continuel de Douglas dans la cause Ă©cologique lui valut les surnoms de « Grande Dame des Everglades », « Grand-mère des Everglades » et d'« Anti-Christ », pour son but singulier au dĂ©triment de certains intĂ©rĂŞts politiques[65]. Elle a fondĂ© et prĂ©sidĂ© une association nommĂ©e « Les amis des Everglades » (Friends of the Everglades), initialement crĂ©Ă©e pour protester contre la construction d'un aĂ©roport pour jets dans le Big Cypress en 1968. Après le succès de cette opĂ©ration, l'association atteignit les 4 000 adhĂ©rents, demeurant vouĂ©e Ă  la protection des Everglades[66]. Douglas Ă©crivit et parla Ă  propos de l'importance des Everglades jusqu'Ă  sa mort en 1998, Ă  l'âge de 108 ans.

Histoire du parc national des Everglades

Parc national des Everglades *
Image illustrative de l’article Parc national des Everglades
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Type Naturel
Critères (vii) (ix) (x)
Numéro
d’identification
76
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1979 (3e session)
Classement en péril 1993-2007 ; 2010
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Création du parc national

L'espoir des Floridiens de prĂ©server au moins une partie des Everglades dĂ©buta en 1923, avec la proposition de faire de la rĂ©gion un parc national. Cinq ans plus tard, l'État de Floride Ă©tablit la Commission du parc national des Everglades tropicales (Tropical Everglades National Park Commission) pour Ă©tudier la crĂ©ation d'une zone protĂ©gĂ©e[67]. La commission Ă©tait dirigĂ©e par un promoteur immobilier conservateur nommĂ© Ernest F. Coe, qui fut surnommĂ© « Père du parc national des Everglades » (Father of the Everglade National Park)[4]. Le plan original de Coe pour le parc incluait plus de 810 000 hectares, avec le Key Largo et le Big Cypress, mais sa rĂ©ticence Ă  faire des compromis empĂŞcha presque la crĂ©ation du parc. D'autres intĂ©ressĂ©s, notamment des promoteurs immobiliers et des chasseurs, exigèrent une partie des terres[67].

La commission fut Ă©galement chargĂ©e de trouver un moyen de collecter des fonds afin d'acheter des terres supplĂ©mentaires[68]. Cette recherche coĂŻncida avec le dĂ©but de la Grande DĂ©pression aux États-Unis, ce qui rendit l'argent recherchĂ© rare[69]. La Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis autorisa la crĂ©ation du nouveau parc national le , mais uniquement avec une clause garantissant qu'aucun argent ne serait allouĂ© au projet pendant au moins cinq ans[68]. Coe et le sĂ©nateur amĂ©ricain Spessard Holland ont politiquement pleinement contribuĂ© Ă  Ă©tablir, après que Holland eut Ă©tĂ© capable de nĂ©gocier 5 300 km2 de parc, laissant de cĂ´tĂ© le Big Cypress, le Key Largo et la zone de la Turner River, et un lopin de terre de 89 km2 appelĂ© le « Hole in the Donut » (littĂ©ralement : le « Trou dans le Beignet ») qui Ă©tait d'une trop grande valeur pour l'agriculture. John Pennekamp, Ă©diteur du Miami Herald a contribuĂ© Ă  pousser l'AssemblĂ©e lĂ©gislative de Floride Ă  lever deux millions de dollars pour acheter des terres privĂ©es Ă  l'intĂ©rieur du parc[70]. Le parc fut inaugurĂ© par le prĂ©sident Harry Truman, le , soit un mois après la publication du livre de Marjory Douglas[71]. La mĂŞme annĂ©e, plusieurs tempĂŞtes tropicales frappèrent le sud de la Floride, incitant Ă  la construction de 2 300 km de canaux, qui envoyaient l'eau non voulue par les agriculteurs et les rĂ©sidents vers l'ocĂ©an[69].

Peu de choses changèrent dans les années 1960, lorsque le parc fut mis en danger par le détournement de l'eau vers les aires métropolitaines. Bien que le corps du génie de l'armée des États-Unis ait été chargé de fournir suffisamment d'eau au parc, il ne donna pas suite à cette instruction[72]. Les conflits politiques concernèrent la quantité d'eau que le parc recevait, alors que certains de ses lacs et de ses rivières devenaient des flaques boueuses. En 1972, un avis fut introduit pour freiner le développement du sud de la Floride afin d'assurer que le parc recevrait la quantité d'eau dont il avait besoin. Parmi les efforts fournis pour la réparation des dommages de plusieurs décennies de mauvaise gestion, le corps des ingénieurs cessa en 1990 de bâtir des canaux et des barrages pour se dédier uniquement à des « projets purement environnementaux »[73].

Les rĂ©gions initialement dĂ©limitĂ©es par Ernest Coe furent lentement ajoutĂ©es au parc national, ou incorporĂ©es dans d'autres zones protĂ©gĂ©es comme le parc national de Biscayne, la rĂ©serve nationale de Big Cypress, le parc d'État de John Pennekamp Coral Reef sur le Key Largo, le refuge sauvage national de Ten Thousand Islands ou encore le « Hole in the Donut », toutes dĂ©clarĂ©es zones protĂ©gĂ©es après l'ouverture du parc national des Everglades en 1947. Ce dernier fut dĂ©clarĂ© rĂ©serve de biosphère internationale le . Le , la majeure partie du parc fut dĂ©clarĂ©e zone de naturalitĂ©. Ces dĂ©signations couvrent 5 247 km2 en 2003, soit environ 86 % de la superficie du parc. Il fut enfin classĂ© au patrimoine mondial de l'UNESCO le et comme Zone Humide d'Importance Internationale le [3].

Efforts de restauration

Jeune héron chassant près des eaux de l'Anhinga Trail.

Le prĂ©sident amĂ©ricain George H. W. Bush signa le Everglades National Park Protection and Expansion Act (« Acte de protection et d'expansion du parc national des Everglades ») le qui octroya 443,16 km2 supplĂ©mentaires Ă  la partie orientale du parc, le ferma aux hydroglisseurs, ordonnant au dĂ©partement de l'armĂ©e de restaurer l'approvisionnement en eau dans le but d'amĂ©liorer les Ă©cosystèmes des Everglades, et « ordonnant au secrĂ©taire Ă  l'IntĂ©rieur de gĂ©rer le parc afin d'y maintenir l'abondante naturalitĂ©, la diversitĂ© et l'intĂ©gritĂ© Ă©cologique de la faune et de la flore, ainsi que le comportement des animaux dans leur Ă©cosystème »[74]. Bush ajouta dans sa dĂ©claration après avoir signĂ© l'acte : « Grâce Ă  cette loi, cette rivière d'herbe va pouvoir retrouver son dĂ©bit d'eau naturel. »[75]. Le parc fut malgrĂ© tout placĂ© en 1993 dans la liste du patrimoine mondial en pĂ©ril.

En 2000, le Congrès des États-Unis proposa un plan dans le cadre de la restauration des Everglades, nommé Comprehensive Everglades Restoration Plan (CERP), avec pour objectif de « préserver, restaurer et protéger l'écosystème sud-floridien tout en répondant aux besoins de la région relatifs à l'eau »[76], et prétendant être la plus vaste opération de restauration environnementale de l'histoire. Ce plan fut controversé : ses détracteurs regrettent qu'il se base sur des « technologies incertaines, néglige la qualité de l'eau, subventionne pour endommager la croissance et retarde les bénéfices environnementaux »[77]. Les supporters du plan, dont la société nationale Audubon, furent accusés par les Amis des Everglades et par la Fondation Légale de la Biodiversité (Biodiversity Legal Foundation) de favoriser les intérêts agricoles et économiques[77].

Trajet de l'ouragan Katrina de 2005. On peut voir qu'il passe par les Everglades.

Les projets du CERP Ă©taient de rĂ©cupĂ©rer 6,4 milliards de litres d'eau douce par jour, la stocker dans des rĂ©servoirs souterrains et la lâcher dans des zones de 16 comtĂ©s sud-floridiens. Environ 14 400 hectares de terres humides artificielles devaient ĂŞtre construites pour empĂŞcher la contamination de l'eau destinĂ©e aux Everglades, et 390 km de canaux qui dĂ©tournaient l'eau des Everglades devaient ĂŞtre dĂ©truits[78]. Pendant les cinq premières annĂ©es de mise en place du plan, le CERP fut chargĂ© de l'achat de 840 km2 de terres pour un coĂ»t d'un milliard de dollars. Le plan visait une dĂ©pense de 10,5 milliards en 30 ans, combinant 50 projets distincts en leur octroyant des dĂ©lais de 5 ans[79]. Si l'État de Floride ne respectait pas les dĂ©lais fixĂ©s par le CERP, la justice fĂ©dĂ©rale Ă©tait en mesure de mettre fin Ă  la colonisation et de cesser le financement fĂ©dĂ©ral des projets de restauration[80]. Grâce aux projets, les Everglades furent retirĂ©es de la liste du patrimoine mondial en pĂ©ril en 2007[81].

Le parc fut directement touchĂ© par les ouragans Katrina, Wilma et Rita en 2005. Ces tempĂŞtes sont naturelles dans l'Ă©cosystème du parc : l'ouragan Donna, en 1960, avait ravagĂ© la mangrove sur plusieurs kilomètres, mais 30 ans plus tard la zone Ă©tait complètement rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e[38]. Comme on pouvait le prĂ©voir, les structures artificielles furent les plus touchĂ©es par les ouragans de 2005. Le centre pour les visiteurs et le chalet de Flamingo furent endommagĂ©s par des vents de 201 km/h et par des ondes de tempĂŞte de 2,4 m. Le chalet fut fermĂ© Ă  partir de 2007, tandis que le centre pour les visiteurs, très touchĂ©, restait ouvert uniquement pendant la saison de forte activitĂ©, de dĂ©cembre Ă  mars[82].

Aspects Ă©conomiques

Le parc national rapporta en 2005 un budget de plus de 28 millions de dollars. 14,8 millions de dollars furent accordĂ©s au National Park Service, tandis que les 13,2 millions restants furent octroyĂ©s Ă  d'autres organismes comme le CERP, les donations et autres subventions[83]. Les frais d'entrĂ©e pour les vĂ©hicules variaient de 10 $ Ă  200 $ pour les autobus. Parmi le million de visiteurs du parc en 2006, plus de 38 000 passaient une nuit Ă  camper, payant 16 $ la nuit, ou 10 $ pour les permis de naturalitĂ©[84]. Les visiteurs ont dĂ©pensĂ© 2,6 millions de dollars au sein du parc[83] et 48 millions dans les zones Ă©conomiques locales[85]. Plus de 900 emplois ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s ou maintenus dans le parc et Ă  proximitĂ©, et ce dernier ajouta une valeur de 35 millions de dollars Ă  l'Ă©conomie locale[85].

Activités

Hydroglisseur circulant dans les Everglades.

La haute saison touristique se situe entre décembre et mars, lorsque les températures sont basses et les moustiques moins actifs.

Le parc dispose de quatre centres ouverts aux visiteurs. Sur le Tamiami Trail (section de la Route 41), directement Ă  l'ouest de Miami se trouve le Shark Valley Visitor Center. Un sentier de 24 km part du centre vers une tour d'observation de deux Ă©tages (deuxième Ă©tage fermĂ© au public). Des tours en tram sont disponibles pendant toute la saison active. Près de Homestead se trouve le Ernest F. Coe Visitor Center, oĂą une route de 61 km commence, serpentant Ă  travers la pinède rocheuse, les cyprès, la prairie de marne, la plaine cĂ´tière et la mangrove. Plusieurs itinĂ©raires de promenade sont accessibles Ă  partir de la route de graviers, qui va vers le Flamingo Visitor Center, ouvert et achalandĂ© durant les pĂ©riodes les plus actives de l'annĂ©e. Le Gulf Coast Visitor Center est proche d'Everglades City et de la route SR29 le long de la cĂ´te occidentale. Ce centre dĂ©livre des permis de canoĂ« pour le Wilderness Waterway, un itinĂ©raire de canoĂ« de 160 km qui va jusqu'au Flamingo Center[86]. La cĂ´te occidentale et les Ten Thousand Islands, de mĂŞme que les diverses keys de la baie de Floride, sont accessibles uniquement par bateau.

Itinéraires

Le Corkscrew Swamp Sanctuary, exploité par la société nationale Audubon.

Il existe dans le parc plusieurs itinĂ©raires de marche de difficultĂ© variable sur Pine Island, oĂą les visiteurs peuvent traverser les hammocks tropicaux, les pinèdes et les marĂ©cages d'eau douce. DĂ©butant au Royal Palm Visitor Center, l'Anhinga Trail est un terrain guidĂ© d'environ 800 mètres Ă  travers un marais de marisque oĂą les visiteurs peuvent voir des alligators, des oiseaux, des tortues et des bromĂ©liacĂ©es. Sa proximitĂ© de Homestead et son accessibilitĂ© en font un des sites les plus visitĂ©s du parc. Le Gumbo Limbo Trail est un autre itinĂ©raire autoguidĂ©, d'Ă  peu près la mĂŞme longueur que l'Anhinga. Il traverse une canopĂ©e de hammocks incluant des gumbo-limbos, des roystonea et des ficus barbata, et diverses Ă©piphytes[82]. 45 km de chemin commencent près du key Long Pine, et sont adaptĂ©s au Mountain Biking Ă  travers les pinèdes du Marjory Stoneman Douglas Wilderness Area. Deux sentiers en bordure permettent aux visiteurs de se promener dans une forĂŞt de cyprès au Pa-Hay-O-Kee, qui dispose Ă©galement d'une vue sur deux Ă©tages, et un autre Ă  Mahogany Hammock qui mène les randonneurs Ă  travers une forĂŞt dense jusqu'au milieu d'une prairie marĂ©cageuse. Près de Flamingo, des sentiers plus accidentĂ©s attirent les visiteurs dans les mangroves, et le long de la baie de Floride. Le Christian Point Trail, le Snake Bight Trail, le Rowdy Bend Trail et le Coastal Prairie Trail permettent de voir des oiseaux cĂ´tiers et des Ă©chassiers le long des mangroves. Des portions de sentiers ont dĂ» ĂŞtre fermĂ©es Ă  cause des dommages occasionnĂ©s par les ouragans, et les visites guidĂ©es par des rangers ont lieu uniquement lors de la saison active[82].

Il existe également des itinéraires aquatiques, comme le Wilderness Waterway, qui relie Flamingo à Everglades City.

Camping et divertissement

Les sites de camping sont ouverts toute l'annĂ©e dans le parc. Un camping, avec quelques services, existe près du Ernest F. Coe Visitor Center, oĂą 108 emplacements sont accessibles par voiture. Près de Flamingo se trouvent 234 emplacements avec Ă©galement quelques services. Des sites pour camping-cars existent sur ces sites, mais pas avec tous les services nĂ©cessaires. Les permis de naturalitĂ© sont requis pour les sites de camping le long du Wilderness Waterway, les sites du Gulf Coast, et d'autres emplacements situĂ©s sur divers keys. Plusieurs sites de campements sont constituĂ©s de chickees (cabanes SĂ©minoles). D'autres sont des plages[87].

Les bateaux à moteur de faible puissance sont autorisés au sein du parc, bien que la majeure partie des zones d'eau salée leur soient interdites pour protéger les lamantins y vivant. Les motomarines, hydroglisseurs et autres embarcations motorisées personnelles sont interdites. Cependant, plusieurs itinéraires autorisent les canoës et les kayaks. Une licence d'État est requise pour pêcher, et bien que les licences pour la pêche en eau douce ne soient pas vendues dans le parc, il est possible d'en trouver pour la pêche en eau salée. Il n'est pas recommandé de nager, notamment depuis que les alligators, les mocassins d'eau, les tortues hargneuses et les crocodiles pullulent dans l'eau douce, et les requins, les barracudas et des coraux dangereux dans l'eau de mer. De plus, la visibilité est très faible dans les deux types d'eau[88].

Menaces pour l'Ă©cologie et pour le parc

Détournement et qualité de l'eau

Broméliacées poussant sur des cyprès tandis qu'une grande aigrette passe à côté.

Moins de 50 % de ce qui existait des Everglades avant le drainage de l'eau est restĂ© intact aujourd'hui. Les populations d'oiseaux Ă©chassiers ont diminuĂ© de 90 %. Le dĂ©tournement de l'eau pour les aires mĂ©tropolitaines en pleine croissance du sud de la Floride est la plus grande menace pour le parc national des Everglades. Dans les annĂ©es 1950 et 1960, 2 300 km de canaux et digues, 150 Ă©cluses et dĂ©versoirs, et 16 stations de pompage furent bâties pour dĂ©tourner l'eau des Everglades vers les zones urbaines. Les faibles niveaux d'eau rendirent les poissons vulnĂ©rables aux reptiles et aux oiseaux, et les marisques sèches pouvant dès lors brĂ»ler, des incendies tuèrent les animaux dont se nourrissaient habituellement les Ă©chassiers[86].
Des populations entières d'oiseaux ont disparu dans les années 1960[89], mais le Miami Herald nota en 2006 que les populations d'échassiers avaient significativement augmenté. Bien qu'optimistes, les dirigeants du parc hésitent à déclarer que les populations d'oiseaux sont sauvées[90].

La côte occidentale de Floride compte sur la désalinisation pour l'eau douce, mais la quantité demandée est trop importante pour les terres. Les nitrates présents dans l'eau souterraine et les forts niveaux de mercure peuvent avoir un impact sur la qualité de l'eau douce que reçoit le parc[86]. En 1998, une panthère de Floride fut retrouvée morte dans le marécage de la Shark River, avec une quantité de mercure présente dans son organisme suffisante pour tuer un humain[91]. L'augmentation des accidents dus à la prolifération d'algues et à la marée rouge dans la baie de Biscayne et dans celle de Floride ont été attribués en amont à des eaux libérées dans le lac Okeechobee[92]. La brochure donnée aux visiteurs du parc inclut une déclaration disant :

« L'eau douce circulant dans le parc est industrialisée. Avec l'aide de pompes, de digues et de bassins de retenue le long des limites du parc, les Everglades sont toujours en vie bien que diminuées »

— Brochure du parc national des Everglades[86]

Empiètement urbain

Une sĂ©rie de digues le long de la bordure orientale du parc marque la limite entre les zones urbaines et les zones protĂ©gĂ©es, mais le dĂ©veloppement des aires mĂ©tropolitaines menace les Everglades. La Floride continue d'attirer environ 300 000 nouveaux rĂ©sidents chaque annĂ©e[93], et la construction de zones rĂ©sidentielles, commerciales ou industrielles près du parc pertubent l'Ă©quilibre de l'eau et des Ă©cosystèmes s'y trouvant. Les villes de Fort Myers, de Naples et de Cape Coral sont en pleine croissance, mais aucune digue n'existe pour marquer la frontière avec le parc[94]. Le magazine National Geographic donna au parc national des Everglades et Ă  la rĂ©serve nationale de Big Cypress la plus basse note dans son classement des parcs nationaux d'AmĂ©rique du Nord (32/100). Ce classement Ă©valuait 55 parcs sur des critères de tourisme durable, de qualitĂ© du lieu et de gestion du parc. Les experts ayant publiĂ© ces rĂ©sultats justifièrent celui des Everglades par le fait que :

« L'empiètement des résidences et du développement commercial a précipité la chute libre de précieux écosystèmes, et si l'humanité ne fait pas marche arrière, il ne restera plus rien des plus incroyables trésors de ce pays. »

— Hope Hamashige dans National Geographic[95]

Animaux menacés ou en danger

Le crocodile américain possède des différences notables avec l'alligator. La destruction de son habitat et les collisions avec les véhicules sont ses principales menaces.

Parmi les 36 espèces protĂ©gĂ©es par l'État vivant dans le parc, certaines sont très gravement menacĂ©es. Les seuls spĂ©cimens de crocodile amĂ©ricain prĂ©sents aux États-Unis vivent au sud de la Floride. Autrefois chassĂ©s pour leur peau, ils sont aujourd'hui protĂ©gĂ©s contre la chasse, mais sont toujours menacĂ©s par la destruction de leur habitat, et parfois blessĂ©s par des vĂ©hicules passant près des cours d'eau. Environ 50 nids existent dans les parcs nationaux des Everglades et de Biscayne, et environ 1 000 crocodiles vivent actuellement en Floride[96]. Le nombre de crocodiles au sud de la Floride a rĂ©cemment augmentĂ©, de mĂŞme que celui d'alligators, et les crocodiles furent redĂ©clarĂ©s « menacĂ©s » aux États-Unis en 2007[97].

La panthère de Floride est l'un des mammifères les plus menacés au monde. Elle vit principalement dans les Everglades et dans le marais du Big Cypress. Elles sont moins de 100 à vivre encore à l'état sauvage. Les plus grandes menaces pour cet animal viennent de la destruction de son habitat, des collisions avec les véhicules, de la consanguinité due à la faible diversité génétique présente, des parasites, des maladies et de l'empoisonnement par le mercure[98].

Cinq espèces de tortues de mer, à savoir la tortue verte, la tortue imbriquée, la caouanne, la tortue bâtarde et la tortue luth sont gravement menacées. Leur nombre est difficile à déterminer précisément, de par le fait que les mâles et les juvéniles ne reviennent jamais sur la terre après leur naissance, et bien que les femelles reviennent pondre tous les ans au même endroit. La perte de leur habitat, le braconnage et les pratiques de pêche destructrices sont les principaux dangers pour ces animaux[99].

Deux espèces d'oiseaux sont en plus grand danger d'extinction. Le bruant maritime du Cap Sable ne vit que dans le parc national des Everglades et dans la rĂ©serve de Big Cypress[100]. En 1986 cette espèce comptait 6 656 spĂ©cimens au sein du parc, mais des enquĂŞtes sur dix ans ont montrĂ© que la population de cette espèce avait dĂ©clinĂ© Ă  2 624 spĂ©cimens en 2002[101].

Les tentatives pour retrouver les niveaux d'eau naturels du parc ont Ă©tĂ© controversĂ©es : le bruant du Cape Sable fait son nid Ă  environ 30 cm de l'eau, et la montĂ©e du niveau de l'eau peut mettre en danger les populations futures, de mĂŞme que pour le menacĂ© milan des marais[102]. Ce dernier se nourrit presque exclusivement d'escargots amphibies (Pomacea bridgesii), et le parc national des Everglades est le seul lieu des États-Unis oĂą cet oiseau de proie existe. Quelques preuves de l'augmentation de sa population ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence, mais les pertes de son habitat et de sa source de nourriture maintiennent la population Ă  quelques centaines[103].

Le lamantin des Caraïbes est récemment passé d'espèce « menacée » à « en danger ». La perte de son habitat et les collisions avec les navires demeurent les principales menaces de ce mammifère[104].

Sécheresse, incendies et montée du niveau de la mer

Vue aérienne de la pointe sud-ouest du parc national des Everglades.

Des incendies ont lieu naturellement après les tempêtes, mais sont d'autant plus dangereuses que le niveau d'eau est bas[105]. Les hammocks et les cyprès sont susceptibles d'être gravement endommagés par le feu, et certains peuvent mettre des décennies à se régénérer[86]. La tourbe créée en plusieurs siècles dans les marécages peut provoquer des incendies et laisser de profondes marques sur le sol. En 2007, le SFWMD (South Florida Water Management District) déclara que :

« Une extrême sécheresse peut être aussi catastrophique qu'un volcan. Cela peut remodeler l'ensemble du paysage. Cela peut prendre mille ans pour obtenir 2 pouces[106] de tourbe, mais vous pouvez perdre ces deux pouces en une semaine. »

— Curtis Morgan, « Drought could cripple Everglades' life »[107]

La montĂ©e du niveau de l'eau, provoquĂ©e par le rĂ©chauffement climatique, est une des autres menaces pour l'avenir du parc. Depuis 1932, le niveau de la mer près de Key West n'a cessĂ© de monter jusqu'Ă  atteindre 20 cm de plus, ce qui peut avoir des consĂ©quences dĂ©sastreuses pour les terres cĂ´tières[108]. D'après une estimation, d'ici 500 ans, les habitats d'eau douce des Everglades auront Ă©tĂ© oblitĂ©rĂ©s par l'eau salĂ©e, ce qui ne laissera intacte que la partie nord du parc. Les dĂ©penses prĂ©vues pour Ă©lever ou remplacer le Tamiami Trail et le Alligator Alley par des ponts s'Ă©lèvent Ă  plusieurs centaines de millions de dollars[109].

Espèces étrangères aux Everglades

Sangliers dans les Everglades.

Une autre menace grandissante ces dernières annĂ©es est l'introduction d'espèces Ă©trangères dans les Ă©cosystèmes. Le niaouli, introduit au XXe siècle pour aider au drainage de l'eau, est une des causes de la destruction de la plupart des espèces vĂ©gĂ©tales en laissant des zones marĂ©cageuses dessĂ©chĂ©es. Le faux-poivrier brĂ©silien a Ă©galement envahi la rĂ©gion, se mettant en concurrence avec les plantes dont se nourrissent habituellement les animaux, et Ă©tant de plus difficile Ă  Ă©liminer[110]. Le python birman, introduit en AmĂ©rique du Nord, est une des plus incroyables espèces animales. Ces serpents sont en effet capables d'atteindre une taille de plus de 6 mètres, et des visiteurs ont dĂ©jĂ  vu de tels spĂ©cimens en lutte avec des alligators. Selon Kenneth Krysto, du Museum d'Histoire Naturelle de Floride :

« Ils [ces serpents] sont maintenant les plus grands prédateurs des Everglades. Il n y a rien de plus gros. »

— Kenneth Krysto[111]

Un premier python fut trouvĂ© en 1979, puis aucun autre avant 1995. Cependant, entre 2001 et 2005, plus de 230 serpents ont Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s dans l'enceinte du parc[111], et avaient dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  se reproduire[112]. Une fois dĂ©couverts, ces pythons sont immĂ©diatement capturĂ©s et emmenĂ©s en dehors du parc. Les biologistes du parc affirment que c'est le commerce d'animaux tropicaux et les propriĂ©taires des dits-animaux qui sont responsables de l'introduction du python birman dans les Everglades :

« Tous les pythons birmans qui ont été vus dans le parc sont issus du commerce international d'animaux. »

— Skip Snow, biologiste du parc national des Everglades[113]

Des coyotes ont également été repérés dans le parc, ainsi que dans la réserve nationale de Big Cypress. Les dirigeants du parc ont attribué cette arrivée de coyotes à la présence de quelques sangliers dans les deux zones protégées[114].

On peut ajouter les Wasmannia auropunctata[115].

Notes et références

Sources bibliographiques

  • (en) Marjory Stoneman Douglas, The Everglades : River of Grass, Florida Classics Library, (ISBN 0-912451-44-0).
  • (en) Michael Grunwald, The Swamp : The Everglades, Florida, and the Politics of Paradise, Simon & Schuster, , 450 p. (ISBN 978-0-7432-5105-1).
  • (en) Thomas Lodge, The Everglades Handbook : Understanding the Ecosystem, CRC Press, , 336 p. (ISBN 1-56670-614-9).
  • (en) William Robertson, Everglades : The Park Story, Florida National Parks & Monuments Association, Inc., (ISBN 0-945142-01-3).
  • (en) Charlton Tebeau, The Story of the Chokoloskee Bay County and the reminiscenses of pioneer C. S. « Ted » Smallwood, Presse de l'universitĂ© de Miami, .
  • (en) Charlton Tebeau, They Lived in the Park : The Story of Man in the Everglades National Park, Presse de l'universitĂ© de Miami, .
  • (en) Charlton Tebeau, Man in the Everglades, Presse de l'universitĂ© de Miami, (ISBN 978-0-87024-073-7).
  • (en) Ellie Whitney, Priceless Florida : Natural Ecosystems and Native Species, Pineapple Press, Inc., , 423 p. (ISBN 978-1-56164-309-7).

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Everglades National Park » (voir la liste des auteurs).

Les noms indiqués dans les notes sont les noms des auteurs, dont les œuvres sont indiquées dans la bibliographie.

  1. (en) « Statistiques des parcs », National Park Service, (consulté le )
  2. (en) Parc national des Everglades : En un coup d'œil. Consulté le
  3. (en) Statistiques des parcs, National Park Service. Consulté le 29 février 2008
  4. (en) John Uhler, Page d'informations du Parc national des Everglades. Consulté le 5 décembre 2007
  5. Everglades, National Park Service. Consulté le 5 décembre 2007
  6. Robertson 1989, p. 27, 21 et 38
  7. Un quart de mile Ă©quivaut Ă  402,25 mètres.
  8. Whitney 2004, p. 167
  9. (en) « Dry Season (Saison sèche) », National Park Service (consulté le )
  10. (en) « Wet Season (Saison humide) », National Park Service (consulté le )
  11. Whitney 2004, p. 169
  12. Lodge 2005, p. 3
  13. Lodge 2005, p. 4
  14. Lodge 2005, p. 5
  15. (en) Géologie des Everglades, National Park Service. Consulté le
  16. Whitney 2004, p. 108
  17. Lodge 2005, p. 10
  18. (en) « Everglades Geology », National Park Service (consulté le )
  19. Whitney 2004, p. 166
  20. Whitney 2004, p. 167-169
  21. (en) « Natural Features & Ecosystems », National Park Service (consulté le )
  22. (en) « Hardwood Hammocks », Muséum d’histoire naturelle de Floride (consulté le ).
  23. (en) « Tropical Hardwood Hammock », United States Fish and Wildlife Service, (consulté le ).
  24. AFP, « Nature – Les alligators, voisins intéressés des oiseaux », La Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. Robertson 1989, p. 11
  26. (en) Pine Rocklands: Multispecies recovery plan for South Florida, U.S. Fish & Wildlife Service
  27. Whitney 2004, p. 107
  28. Whitney 2004, p. 105 Ă  107
  29. Habitats in the Park (brochure), National Park Service (2005)
  30. (en) K. Katherisen, Advances in Marine Biology, vol. 40, San Diego, Alan J. Southward, (ISBN 978-0-12-026140-6), « Biology of Mangroves and Mangrove Ecosystems », p. 18-251
  31. Whitney 2004, p. 292 Ă  293
  32. Whitney 2004, p. 295 Ă  296
  33. Whitney 2004, p. 297
  34. (en) « International Designations », National Park Service (consulté le )
  35. (en) Janet Sullivan, « Kuchler type: Cypress savanna », Service des forêts des États-Unis, (consulté le )
  36. Whitney 2004, p. 163
  37. (en) Prairie humide, U.S. Fish & Wildlife service (1999). Consulté le
  38. Robertson 1989, p. 9
  39. (en) « Tour virtuel des écosystèmes des Everglades », National Wildlife Federation, (consulté le )
  40. Whitney 2004, p. 164
  41. définition du terme périphyton
  42. (en) « Prairie de marne », National Park Service (consulté le )
  43. (en) « Écosystèmes : mer et estuaires », National Park Service (consulté le )
  44. Tebeau 1963, p. 17
  45. Tebeau 1963, p. 19
  46. Robertson 1989, p. 55
  47. (en) Peuples amérindiens, National Park Service. Consulté le
  48. Tebeau 1963, p. 23
  49. (en) Indiens Calusa, National Park Service. Consulté le
  50. Tebeau 1963, p. 28
  51. Tebeau 1963, p. 31
  52. (en) Questions d'actualité, National Service Park. Consulté le
  53. (en) Colonies pionnières, National Park Service. Consulté le 18 novembre 2007
  54. The Story of the Chokoloskee Bay County and the reminiscenses of pioneer C. S. "Ted" Smallwood, pages 6, 15, 21 et 59
  55. Man in the Everglades, pages 37, 65 et 142
  56. Robertson 1989, p. 82
  57. Stoneman Douglas 1947, p. 312
  58. Stoneman Douglas 1947, p. 318
  59. (en) Terre marécageuse à vendre, The Everglade Magazine. Consulté le
  60. Grunwald 2006, p. 178
  61. Grunwald 2006, p. 195
  62. Tebeau 1963, p. 131 Ă  132
  63. Grunwald 2006, p. 201 Ă  203
  64. (en) Warren Richey, « Reviving Florida's Fragile “River of Grass” » in The Christian Science Monitor (), p. 4
  65. (en) Jack Davis, « Conservation Is Now a Dead Word' : Marjory Stoneman Douglas and the Transformation of American Environmentalism » in Environmental History (2003), p. 53
  66. (en) Jeff Klinkerberg, « Marjory Stoneman Douglas, 101 : Grande Dame of the Everglades » in St. Petersburg Times ()
  67. Grunwald 2006, p. 208 Ă  209
  68. Tebeau 1963, p. 137
  69. (en) Jeff Klinkerberg, « 50 Years of Everglades National Park » in St. Petersburg Times,
  70. Grunwald 2006, p. 212 Ă  214
  71. Grunwald 2006, p. 206 et 215
  72. Grunwald 2006, p. 252
  73. Grunwald 2006, p. 275 et 276
  74. (en) Directive législative : parc national des Everglades, National Park Service. Consulté le
  75. (en) George Herbert Walker Bush (), Déclaration suivant la signature de l'Acte de protection et d'expansion du parc national des Everglades de 1989. Consulté le 21 novembre 2007
  76. (en) FAQ : Ce que vous devez savoir à propos du CERP, corps du génie de l'armée des États-Unis (2002). Consulté le
  77. (en) Michael Grunwald, « Among Environmentalists, the Great Divide » in The Washington Post du
  78. (en) CERP, mai 2006. Fact Sheet: The Comprehensive Everglades Restoration Plan (CERP), « The Journey to restore the Everglades »
  79. (en) CERP, 2005. The Comprehensive Everglades Restoration Plan: The first 5 years, « The Journey to restore the Everglades »
  80. Curtis Morgan, L. Clark, « Millions for Everglades restoration in jeopardy », The Miami Herald du
  81. (fr) Parc national des Everglades, UNESCO. Consulté le
  82. American Park Network (2007). South Florida's National Parks. APN Media LLC
  83. Parc nationaux des Everglades et de Dry Tortugas : Rapport annuel du superintendant (2005)
  84. (en) Frais et réservations, National Park Service. Consulté le
  85. Daniel Stynes (novembre 2007), « National Park Visitor Spending and Payroll Impacts 2006 », U.S. Department of Community, Agriculture, Recreation and Resource Studies, Michigan State University et National Park Service Social Science Program
  86. Everglades (brochure), National Park Service, 2005
  87. American Park Network (2007), South Florida's National Parks. APN Media LLC
  88. Services visiteurs, APN. Consulté le
  89. Grunwald 2006, p. 202
  90. (en) Curtis Morgan, « South Florida's wading birds are increasing in number » in The Miami Herald du
  91. (en) Frank Stephenson (1998), La menace du mercure pour la Floride, Florida State University Research in Review. Consulté le
  92. (en) Curtis Morgan, « Mass of green algae is creeping into Biscayne Bay » in The Miami Herald du
  93. (en) Florida Population Summary. Consulté le
  94. Grunwald 2006, p. 363 Ă  366
  95. (en) Hope Hamashige, Surprise finds top list of best national parks, National Geographic News du . Consulté le 20 novembre 2007
  96. (en) Le crocodile américain, Defenders of Wildlife. Consulté le
  97. (en) Curtis Morgan, « Crocodiles remain rare but are no longer endangered » in The Miami Herald du
  98. (en) La panthère de Floride, Defenders of Wildlife. Consulté le
  99. (en) Les tortues de mer, Defenders of Wildlife. Consulté le
  100. Ce que vous voulez le plus savoir sur… le bruant maritime du Cape Sable,
  101. (en) Espèce vedette : le bruant maritime du Cape Sable, U.S. Fish and Wildlife Service. Consulté le 21 novembre 2007
  102. (en) Curtis Morgan, « Officials move to protect Fla. habitat of endangered bird » in The Miami Herald du
  103. (en) Snail Kite Rostrhamus sociabilis, Enature.com. Consulté le 21 novembre 2007
  104. (en) Le lamantin des Caraïbes, Defenders of Wildlife. Consulté le
  105. Effet du feu et du gel sur les Everglades
  106. Environ 50 mm
  107. (en) The Miami Herald du
  108. Lodge 2005, p. 100
  109. Lodge 2005, p. 254
  110. (en) Faux-poivrier brésilien, Andrews University. Consulté le 20 novembre 2007
  111. (en) Mott Maryann, Des pythons envahisseurs étranglent les Everglades, National Geographic News du . Consulté le
  112. (en) Susan Cocking, « Python infestation on rise in Everglades National Park » in The Miami Herald du
  113. (en) Stefan Lovgren, De gros pythons domestiques envahissent les Everglades de Floride, National Geographic News du . Consulté le 3 décembre 2007
  114. (en) Susan Cocking, « Wily coyotes invade Florida, stalk animals » in The Miami Herald du
  115. (en) « SEO Ireland Guide », sur SEO Ireland (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.