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GĂ©ographie de l'Afrique

La gĂ©ographie de l'Afrique comprend 61 entitĂ©s politiques, dont 54 États souverains[1] depuis 2011 (non inclus le Sahara occidental et le Somaliland), et ses 30 368 609 km2 couvrent 20,3 % des terres Ă©mergĂ©es (et 6 % de la surface de la Terre). Il s'agit du deuxième plus grand continent après l'Asie, en surface (ou le troisième si l'on considère l'AmĂ©rique comme formĂ©e d'un seul continent et non de deux continents) et en population. Elle est reliĂ©e Ă  cette dernière Ă  son extrĂ©mitĂ© nord-est par l'isthme de Suez, aujourd'hui traversĂ© par le canal du mĂŞme nom. Ses points extrĂŞmes sont distants d'environ 8 000 km du nord au sud (du cap Blanc en Tunisie au cap des Aiguilles en Afrique du Sud) et de 7 400 km d'est en ouest (du Ras Hafun en Somalie Ă  Santo AntĂŁo au Cap-Vert). Le littoral mesure environ 26 000 km.

Carte politique du continent africain

L'altitude moyenne est d'environ 600 mètres, soit Ă  peu près Ă©gale Ă  celle de l'AmĂ©rique, mais largement infĂ©rieure Ă  celle de l'Asie (900 mètres). Les rĂ©gions très hautes ou au contraire très basses sont rares. Le paysage rencontrĂ© le plus frĂ©quemment est celui de plateaux de moyenne altitude, parsemĂ©s de sommets ou de chaĂ®nes montagneuses isolĂ©es. Les plus hauts plateaux se trouvent Ă  l'est et au sud, l'altitude dĂ©croissant progressivement vers l'ouest et vers le nord.

GĂ©ographie physique

Grandes régions

Image satellite de l'Afrique

L'Afrique peut être divisée en plusieurs grandes régions, selon les écoles :

  • Afrique du Nord : Maghreb, rĂ©gion de l'Atlas et Égypte
  • Sahara (zone saharienne) : le plus grand dĂ©sert chaud du globe avec une superficie de 8 Ă  9 millions de km2
  • Sahel (zone sahĂ©lienne) : bande gĂ©ographique semi-dĂ©sertique situĂ©e au sud du Sahara avec une superficie de 2 Ă  3 millions de km2
  • Soudan (zone soudanaise), « Bilad ad Sudan » (pays des Noirs), en Afrique occidentale, Ă  ne pas confondre avec l'Ă©tat du Soudan. C'est une zone de savane, situĂ©e au sud du Sahel.
  • Corne de l'Afrique, autour de l'Éthiopie. CaractĂ©risĂ©e par de très hauts plateaux arrosĂ©s et fertiles, c'est une rĂ©gion de pasteurs. L'activitĂ© volcanique y a engendrĂ© des lacs.
  • Afrique Ă©quatoriale tropicale et humide
  • Afrique australe
  • Madagascar, oĂą l'isolement gĂ©ographique a crĂ©Ă© des Ă©cosystèmes distincts du continent.

Relief

Topographie de l'Afrique
  • Diagramme de distribution des altitudes de l'Afrique (continent et Ă®les proches)
    Diagramme de distribution des altitudes de l'Afrique (continent et îles proches)[2]
  • Diagramme de distribution des altitudes de l'Afrique (continent et Ă®les proches) - Ă©chelle logarithmique
    Diagramme de distribution des altitudes de l'Afrique (continent et îles proches) - échelle logarithmique[2]

« Une ligne tirée de Port-Soudan à Lobito diviserait, en diagonale, le continent entre une « Afrique haute » à l'est, de l'Éthiopie au Drakensberg, et une « Afrique basse », celle de l'ouest. À l'exception du mont Cameroun (4 070 m) et de l'Atlas marocain (4 167 m), toutes les hautes montagnes d'Afrique se placent à l'est de cette ligne[3]. »

Plus hauts sommets du continent.

Plateaux

Les plateaux du sud et de l'est se situent Ă  une altitude moyenne de 1 000 mètres et tombent rarement en dessous des 600 m. Le plateau sud-africain, autour du 12e parallèle sud, est bordĂ© Ă  l'est, Ă  l'ouest et au sud par de hautes falaises tombant brutalement vers la mer. Au sud, trois escarpements successifs en paliers sĂ©parent le plateau de la plaine cĂ´tière et de la mer. Le plus grand d'entre eux, le Grand Karoo, est une rĂ©gion aride et infertile. Une partie du plateau lui-mĂŞme est formĂ© du dĂ©sert du Kalahari.

Vers le nord-est, le plateau sud-africain rejoint celui d'Afrique de l'Est, composĂ© d'une succession de chaĂ®nes montagneuses, de plaines et de dĂ©pressions et creusĂ© du nord au sud par les deux branches du rift africain, occupĂ© dans sa partie basse par les Grands Lacs (lac Tanganyika, lac Victoria, lac Malawi, lac Édouard, lac Albert et lac Kivu). Après avoir longĂ© le lac Victoria sur chaque rive, les deux branches se rejoignent au niveau du nord du lac Malawi pour former une vallĂ©e unique. La vallĂ©e du rift est parsemĂ©e de volcans, dont le Kilimandjaro (Ă©teint), point culminant du continent Ă  5 889 mètres.

Les plateaux d'Éthiopie constituent la troisième zone de hauts plateaux et la plus grande rĂ©gion d'altitude, descendant rarement en dessous de 1 500 mètres et dont les sommets atteignent 4 600 Ă  4 900 mètres. Ils sont situĂ©s juste Ă  l'ouest du grand rift, dont le prolongement vers le nord longe l'escarpement oriental sur sa trajectoire vers la mer Rouge. Le centre est constituĂ© d'un bassin circulaire occupĂ© par le lac Tana.

Ă€ l'est comme Ă  l'ouest du continent, les hauts plateaux sont bordĂ©s par des bandes de terre parallèles Ă  la cĂ´te. Les plateaux d'Éthiopie continuent vers le nord le long de la mer Rouge en une sĂ©rie de crĂŞtes atteignant parfois 2 000 mètres d'altitude. Ă€ l'ouest, le plateau est plus large, mais aussi moins Ă©levĂ©. Les zones les plus montagneuses se trouvent près du creux du golfe de GuinĂ©e, avec des altitudes Ă  1 800 voire 2 400 mètres. Le mont Cameroun, point culminant de l'Afrique centrale Ă  4 095 mètres, est le sommet d'une chaĂ®ne volcanique qui se prolonge dans l'ocĂ©an Atlantique avec les Ă®les d'AnnobĂłn, Sao TomĂ©, Principe et Bioko. Vers l'extrĂŞme ouest, la chaĂ®ne du Fouta-Djalon donne naissance Ă  de nombreux fleuves.

Plaines

Image de l'Afrique prise en par le satellite Suomi NPP.

La zone entre les massifs côtiers de l'est et de l'ouest, principalement désertique au nord du 17e parallèle, se divise en deux bassins séparés par des bandes montagneuses, dont l'une parcourt l'Afrique du Nord sur une ligne correspondant grossièrement à l'axe incurvé du continent. Le plus marqué de ces bassins est le bassin du Congo, qui occupe une région circulaire de part et d'autre de l'équateur et qui fut probablement une mer intérieure.

Au-delĂ  de 17° de latitude nord, le Sahara, plus grand dĂ©sert du monde, occupe 9 000 000 de km2, de l'Atlantique Ă  la mer Rouge. D'altitude peu Ă©levĂ©e en moyenne, on y trouve nĂ©anmoins des chaĂ®nes montagneuses dont les sommets atteignent 2 400 mètres. Il est dĂ©limitĂ© au nord-ouest par le massif de l'Atlas, et sĂ©parĂ© de la mer MĂ©diterranĂ©e au nord-est par un plateau rocheux dont l'extrĂ©mitĂ© orientale fait place au delta du Nil. De nombreux oueds se dirigent vers le Sahara depuis le versant intĂ©rieur de l'Atlas.

Le Sahara est bordé au sud par une bande de terre aride, parcourant comme lui l'Afrique d'est en ouest en traversant huit pays: le Sahel.

CĂ´tes

Ses cĂ´tes, peu dĂ©coupĂ©es, sont longues de 26 000 km. L'absence de profondes entailles de sa rive est remarquable ; en effet, par comparaison, l'Europe, qui s'Ă©tend sur 10,4 millions de km2, soit environ un tiers de la surface de l'Afrique, prĂ©sente un littoral de 32 000 km[4], plus long de 6 000 km.

Trente-neuf pays africains disposent d'un littoral. À l'exception de l'Afrique de l'ouest, les côtes africaines sont relativement droites et pauvres en ports naturellement profonds. Les paysages côtiers sont composés d'estuaires, de deltas, lagons, marécages, mangroves et barrières de corail (ces deux derniers surtout en Afrique de l'est, favorisés par les courants océaniques chauds). Les courants longeant la côte occidentale sont plus froids[5].

Hydrographie

Une des caractéristiques géographiques les plus marquantes de l'Afrique est que le tiers environ de sa superficie est absolument dépourvu d'hydrographie, soit près de 10 millions de km² ce qui correspond à une superficie totale supérieure à celle des États-Unis ou de la Chine. Ceci est dû au fait que l'Afrique offre de très nombreux déserts, souvent très accentués et présents aux quatre coins du continent, dont certains sont d'une immense étendue ; par exemple, le Sahara est un véritable océan de sable et de rochers où la notion de désert prend son sens le plus parfait.

Quatre grands bassins occupent la majeure partie des plaines basses d'Afrique du Nord et de l'Ouest : celui du Nil, du Congo, du Niger et du lac Tchad. Le reste est constitué de terres arides irriguées sporadiquement par des cours d'eau saisonniers endoréiques.

Le total des ressources renouvelables en eau atteint 3 930 km3, soit moins de 9 % des ressources mondiales. Les trois quarts de la population dĂ©pendent des eaux souterraines comme première source d'eau potable, eaux qui reprĂ©sentent 15 % des ressources du continent[6].

Nil

Bassin du Nil.

Les principaux bassins drainants sont orientés vers le nord ou vers l'ouest. La région des Grands Lac alimente les deux plus longs fleuves du continent, le Nil et le Congo. Les sources du Nil naissent dans les montagnes d'Afrique centrale, près de l'équateur, puis coulent vers l'est dans le lac Victoria, et vers le nord dans le lac Édouard et le lac Albert. Le fleuve suit une trajectoire du sud au nord à travers une vaste zone marécageuse, où sa course est parfois freinée par la densité de la végétation. Après avoir reçu l'affluence du Bahr el-Ghazal sur sa rive occidentale et le Sobat, le Nil Bleu et l'Atbara des plateaux d'Éthiopie, il creuse sa vallée fertile à travers le désert avant de se jeter dans la Méditerranée en formant un immense delta.

Congo

Le Congo et ses affluents.

La source la plus en amont du Congo est le Chambeshi, qui coule vers le sud-ouest dans les marécages du lac Bangwelo. De ce dernier sort le Congo, qui effectue un virage vers le nord à travers le lac Moero puis descend vers le bassin de l'Afrique équatoriale, recouvert de forêt tropicale, qu'il traverse en une large courbe. Après avoir reçu les eaux de nombreux affluents, il s'incurve vers le sud-ouest avant de se jeter dans l'Atlantique.

Au nord du bassin du Congo, séparé par de larges plis du terrain, se trouve le bassin du lac Tchad, alimenté principalement par le Chari au cœur d'une vaste plaine.

Niger

Bassin du Niger.

Le Niger, troisième plus long fleuve africain, prend sa source à la frontière de la Sierra Leone et de la Guinée, soit proche de l'extréme ouest de l'Afrique continentale et coule vers le nord-est, à rebours du Congo. Sa trajectoire s'incurve fortement au Mali entre Tombouctou et Gao, puis il coule vers le sud-est avant finalement se jeter dans le golfe de Guinée donnant sur l'Atlantique – un fait qui laissa les géographes occidentaux perplexes durant plusieurs siècles.

Zambèze

Bassin du Zambèze.

Parmi les fleuves se jetant dans l'océan Indien, le Zambèze est le seul à drainer une part significative du plateau intérieur. Après sa source près de la frontière entre la République démocratique du Congo et la Zambie, il fait une courte incursion en Angola avant de revenir en Zambie, qu'il traverse du nord au sud, puis se dirige vers l'est. Ses principaux affluents, y compris le Shire, émissaire du lac Malawi, coulent le long du versant sud du massif qui traverse l'Afrique entre le 10e et le 12e parallèle sud. Au sud-ouest, le système fluvial du Zambèze interfère avec celui de l'Okavango duquel il reçoit de temps en temps de l'eau, le reste se perdant dans un delta salin au cœur du désert du Kalahari.

Autres fleuves

Parmi les autres fleuves qui se jettent dans l'Atlantique, l'Orange, à l'extrémité Sud du continent, charrie les eaux du Drakensberg situé sur la côte opposée, tandis que les fleuves Cunene, Cuanza, Ogooué et Sanaga proviennent des hauts plateaux de la côte Ouest, comme beaucoup plus au Nord pour les fleuves Volta, Comoé, Bandama, Gambie et Sénégal. Les seuls cours d'eau plus au Nord sont plus modestes et prennent source dans les monts de l'Atlas pour aboutir dans l'Atlantique ou la Méditerranée.

Températures

Climats en Afrique
Le cirque de Moul N'ga dans le Tadrart Acacus, Algérie.
Végétation tropicale au Rwanda, dans la région de Kigali, à hauteur de l'équateur.
Rayonnement solaire moyen quotidien en Afrique.

L'Afrique, Ă©tant situĂ©e presque entièrement dans la zone intertropicale aussi appelĂ©e zone torride, est le continent le plus (uniformĂ©ment) chaud de la planète, que cela soit en termes de tempĂ©ratures moyennes estivales, hivernales ou annuelles. Ces dernières sont très Ă©levĂ©es dans l'ensemble du continent, tant que l'altitude ne les corrige pas : l'isotherme annuel de 20 °C recouvre presque toute l'Afrique Ă  l'exception des pays de l'Atlas, le Cap et la cĂ´te du sud-ouest africain[7]. En rĂ©alitĂ©, le climat de l'Afrique est par dĂ©finition d'une chaleur excessive et constante, que tempèrent seulement les pluies annuelles, les vents de mer et l'Ă©lĂ©vation du sol[8] ; les lieux les moins affectĂ©s par ces trois facteurs sont donc les plus chauds. Ainsi, la moitiĂ© sud de l'Afrique jouit d'une chaleur moyenne annuelle amoindrie comparĂ©e Ă  la moitiĂ© nord du continent Ă  cause de son altitude moyenne importante toujours proche de 1 000 m mais aussi grâce Ă  sa forme beaucoup plus Ă©troite et Ă  la proximitĂ© immĂ©diate de l'ocĂ©an, Ă  l'ouest, Ă  l'est et au sud, d'oĂą une attĂ©nuation des tempĂ©ratures.

Ă€ l'intĂ©rieur de cette immense zone de grande chaleur mĂŞme, il existe une vaste partie plus chaude encore oĂą la moyenne de l'annĂ©e atteint ou dĂ©passe 30 °C. Cette rĂ©gion brĂ»lante constitue l'Ă©quateur thermique, c'est-Ă -dire une ligne imaginaire reliant Ă  chaque longitude du globe les points de plus grande chaleur annuelle, et ne se confond pas avec l'Ă©quateur gĂ©ographique. Elle est reportĂ©e de plus de 1 000 km dans le nord, et se situe au sud du Sahara et passe dans le Sahel, grossièrement entre les latitudes 10° et 20°[7]. La chaleur y est partiellement corrigĂ©e par la diffĂ©rence de tempĂ©rature entre le jour et la nuit. La chaleur moyenne annuelle atteint le record mondial de 35 °C dans le dĂ©sert de Danakil, situĂ© dans le Triangle de l'Afar en Éthiopie et en ÉrythrĂ©e par 120 m en dessous du niveau de la mer[9]. Le continent africain est donc marquĂ© par la constance et le maintien de tempĂ©ratures Ă©levĂ©es tout au long de l'annĂ©e, Ă  l'exception peut-ĂŞtre des extrĂ©mitĂ©s nord et sud du continent correspondant aux climats mĂ©diterranĂ©ens, tempĂ©rĂ©s chauds avec l'existence plus ou moins marquĂ©e d'une pĂ©riode hivernale fraĂ®che. Pour donner une idĂ©e de cette caractĂ©ristique du climat africain gĂ©nĂ©ral, il faut savoir qu'en aucun point de l'Afrique ayant une altitude raisonnable, les tempĂ©ratures moyennes mensuelles (maximales et minimales confondues) les plus basses ne descendent au-dessous de 10 °C ; et pour les 9/10 du continent, elles restent mĂŞme supĂ©rieures Ă  15 °C.

Les températures moyennes les plus élevées se rencontrent, soit à la fin de la saison sèche juste avant les premières pluies de l'hivernage en Afrique tropicale en dehors des déserts, c'est-à-dire la portion du continent africain comprise entre les deux tropiques ou soit en été dans les contrées méditerranéennes et désertiques.

Précipitations

Les plus grandes différences climatiques d'une région à l'autre sont d'ordre pluviométrique.

La moyenne des prĂ©cipitations sur l'ensemble de l'Afrique s'Ă©tablit Ă  686 mm par an[10], ce qui est peu pour un continent aussi chaud (avec les effets de l'Ă©vaporation due Ă  la chaleur). Ă€ cause de la nature des systèmes mĂ©tĂ©orologiques gĂ©nĂ©rateurs de pluie, le rĂ©gime pluviomĂ©trique dĂ©montre un très grand caractère saisonnier[10]. Ainsi, dans beaucoup de rĂ©gions africaines, il peut ne pas pleuvoir du tout pendant plusieurs mois consĂ©cutifs et tomber en quelques mois seulement le total annuel moyen des prĂ©cipitations, et ce caractère saisonnier et irrĂ©gulier des pluies s'accentue d'autant plus que la rĂ©gion est sèche.

L'angle d'incidence toujours haut du rayonnement solaire, les basses pressions et les fortes convections de l'air rendent la zone équatoriale chaude et humide, près de 1/5 de la superficie du continent. Au contraire, parce que les effets anticycloniques des ceintures de hautes pressions subtropicales au nord et au sud des régions équatoriales persistent tout au long de l'année, de vastes zones de l'Afrique au nord comme au sud de l'équateur sont désertiques, près des 2/5 de la superficie du continent. L'Afrique est d'ailleurs le seul continent au monde à subir l'influence des anticyclones subtropicaux au niveau des deux hémisphères. Il existe, entre les bandes latitudinales de sécheresse de d'humidité, des zones de transition qui sont les tropiques secs et humides, aussi appelés les tropiques de savane, qui possèdent une saison sèche (influence anticyclonique) et une saison des pluies (influence dépressionnaire), et représentent les 2/5 de la superficie du continent.

De là, les grands déserts d'Afrique septentrionale (ex : Sahara) et australe (ex : Kalahari) ne reçoivent que des pluies d'une extrême rareté et en quantité excessivement faible avec des moyennes annuelles tombant souvent à mm dans les régions les plus arides.
La zone de fortes prĂ©cipitations est lĂ©gèrement dĂ©viĂ©e d'ouest en est, le dĂ©sert du nord descendant plus au sud sur la cĂ´te est, et celui du sud remontant plus au nord sur la cĂ´te ouest. La rĂ©gion la plus humide du continent est une bande cĂ´tière Ă  l'ouest du mont Cameroun avec 9 991 millimètres de prĂ©cipitations par an ; Ă  titre de comparaison, Cherrapunji, au nord-est de l'Inde, revendique les pluies les plus abondantes de la planète avec 11 633 mm.

Ensoleillement

En Afrique, la durĂ©e moyenne effective maximale de l'ensoleillement, supĂ©rieure Ă  4 000 h/an, soit plus de 90 % de la pĂ©riode diurne, est atteinte dans les « ceintures solaires », c'est-Ă -dire dans les rĂ©gions dĂ©sertiques situĂ©es le long des tropiques du Cancer et du Capricorne, oĂą le ciel reste immuablement dĂ©gagĂ© en toute saison et l'atmosphère le plus souvent transparente[11]. La plus grande durĂ©e moyenne de l'ensoleillement de toute l'Afrique est enregistrĂ©e dans le dĂ©sert Libyque et le dĂ©sert de Nubie qui forment le cĹ“ur du Sahara oriental avec des valeurs maximales culminant Ă  près de 4 300 h/an, soit 97 Ă  98 % de la pĂ©riode diurne[12], enregistrĂ©s notamment dans la rĂ©gion de Wadi Halfa par 21°N de latitude, au niveau de la frontière entre l'Égypte et le Soudan[13]. Cette valeur constitue un vĂ©ritable record mondial mais des valeurs similaires se rencontrent dans l'ensemble de la rĂ©gion environnante comme Ă  Assouan en Égypte ou Ă  Koufra en Libye, tous deux situĂ©s par 24°N de latitude, et il est très probable que des points locaux encore plus souvent ensoleillĂ©s s'y trouvent. Le total annuel moyen tombe le plus souvent Ă  environ 3 600 h/an dans la pĂ©riphĂ©rie de ces rĂ©gions sèches, au niveau des marges septentrionales et mĂ©ridionales plus humides. Au niveau de ces zones perpĂ©tuellement ensoleillĂ©es, la « panne de soleil » est rare voire rarissime en dehors des pĂ©riodes de vents de sable, surtout dans les dĂ©serts les plus absolus, et est d'ailleurs parfois prĂ©visible car elle a tendance Ă  se produire localement Ă  des Ă©poques de l'annĂ©e plus ou moins propices.

Dans le centre de l'Afrique, en zone climatique Ă©quatoriale et subĂ©quatoriale humide, la durĂ©e moyenne pendant laquelle le soleil brille est considĂ©rablement rĂ©duite par le haut degrĂ© de nĂ©bulositĂ© ainsi que par l'atmosphère moite. Cette durĂ©e de l'ensoleillement est d'ailleurs sensiblement la mĂŞme que celle que l'on retrouve dans les pays tempĂ©rĂ©s ocĂ©aniques, avec des valeurs s'Ă©chelonnant entre 1 700 et 2 300 h/an dans le bassin du Congo[14] et dans la forĂŞt guinĂ©enne de l'Ouest africain alors que les forĂŞts qui longent immĂ©diatement le golfe de GuinĂ©e ne reçoivent quant Ă  elles que 1 270 Ă  1 650 h/an[14], ainsi Malabo, en GuinĂ©e Ă©quatoriale par 3°N de latitude, est de loin la capitale la moins ensoleillĂ©e de toute l'Afrique avec seulement 1 200 h/an. Au niveau des marges de cette zone, elle peut s'Ă©lever jusqu'Ă  2 400 h/an mais de façon très localisĂ©e. NĂ©anmoins, mĂŞme dans ces zones forestières, les jours oĂą la durĂ©e de l'ensoleillement est totalement nulle restent paradoxalement rares car le ciel ne reste quasiment jamais couvert du matin au soir. En Afrique orientale, dans la « zone Ă©quatoriale sèche », le soleil brille beaucoup plus amplement que sous les mĂŞmes basses latitudes de l'Afrique occidentale : on enregistre quasiment partout une moyenne supĂ©rieure Ă  2 500 h/an, et dans de vastes Ă©tendues de la Somalie, du Kenya, de la Tanzanie et de l'Éthiopie notamment, on y observe une durĂ©e dĂ©passant la barre des 3 000 h/an, ce qui est assurĂ©ment extraordinaire par de telles latitudes.

En Afrique tropicale, entre les zones dĂ©sertiques de chaque hĂ©misphère et la zone forestière, la durĂ©e moyenne effective de l'ensoleillement varie gĂ©nĂ©ralement entre 2 400 h/an et 3 600 h/an dans les contrĂ©es oĂą saison sèche et saison des pluies se partagent plus ou moins Ă©quitablement l'annĂ©e. On peut citer quelques exemples : les valeurs moyennes officielles enregistrĂ©es sont de 2 998 h/an Ă  Birao en RĂ©publique centrafricaine par 10°N de latitude ; 3 238 h/an Ă  Sokoto au NigĂ©ria par 13°N de latitude ; 2 778 h/an Ă  Lubumbashi en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo par 11°S de latitude ; 3 166 h/an Ă  Livingstone en Zambie par 17°S de latitude ; 3 039 h/an Ă  Antsiranana Ă  Madagascar par 12°S de latitude ; 3 144 h/an Ă  Garissa au Kenya pas 0.5°S de latitude, soit Ă  peu près au niveau de l'Ă©quateur ; 2 929 h/an Ă  Wau au Soudan du Sud par 7°N de latitude[15]. Dans la plupart des contrĂ©es africaines Ă  saison sèche suffisamment longue et prononcĂ©e, elle dĂ©passe 3 000 h/an. Évidemment, elle augmente d'autant plus que l'on s'approche des dĂ©serts et elle diminue d'autant plus que l'on s'approche des forĂŞts. Par la mĂŞme logique, les mois secs ont naturellement tendance Ă  ĂŞtre plus riches en durĂ©e de l'ensoleillement que les mois humides. Globalement, dans toute Afrique, la durĂ©e moyenne de l'ensoleillement dĂ©pend essentiellement de la sĂ©cheresse ou de l'humiditĂ© du climat local.

AĂ©rologie

Durant des périodes de l'année bien définies, les pays situés immédiatement à proximité des déserts sont fréquemment exposés à des vents torrides, desséchants, souvent chargés de particules de sable ou de poussière. Par exemple, dans la zone sahélienne et soudanienne, au sud du Sahara mais bien au nord de l'équateur, on rencontre régulièrement en saison sèche l'harmattan, vent d'est ou de nord-est. En Afrique du Nord, on rencontre aussi le plus souvent au printemps (de mars à mai) divers vents sahariens connus sous le nom de khamsin en Égypte, sirocco sur la Méditerranée, irifi au Sahara occidental, ghibli en Libye, chergui au Maroc. Ces vents rendent l'évaporation considérable étant donné leur degré de chaleur et de sécheresse. On retrouve un phénomène similaire sur le Kalahari au sud.

Sur la côte est, les effets des moussons de l'océan Indien se font régulièrement sentir, et le sud-est est parfois victime d'ouragans.

Environnement

Terres agricoles

Les terres agricoles sont inégalement réparties. La plupart des terres fertiles se trouvent entre les tropiques et à la pointe sud-est. 10 % des terres arables sont qualifiés d'andisols par la FAO ; riches en nutriments, possédant des couches perméables profondes, peu sujettes au stress hydriques, il s'agit des terres les plus propices à l'agriculture. On en trouve principalement au sud du Sahel (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria et Tchad) ainsi qu'au Mozambique, en Zambie, au Zimbabwe et en Afrique du Sud. Un quart des terres possède un potentiel moyen à faible, principalement dans le bassin du Congo, en Sierra Leone et au Liberia ; composées principalement de latérite et pauvres en nutriments, l'érosion y est prononcée. À la marge des déserts, les sols sont fortement acides, alcalins ou salin et largement érodés ; leur potentiel est faible[16].

DĂ©forestation

Les forĂŞts africaines couvrent un cinquième du territoire. Avec 40 000 km2 de forĂŞts rasĂ©es chaque annĂ©e, le taux de dĂ©forestation y est le plus Ă©levĂ© du monde ; les principales causes sont l'exploitation forestière, la conversion de terres pour l'agriculture, les incendies, l'exploitation du bois de chauffage et du charbon et les troubles civils. Lorsqu'elle est accompagnĂ©e de surexploitation et de surpâturage, la dĂ©forestation appauvrit les terres en les rendant particulièrement vulnĂ©rables Ă  l'Ă©rosion et, dans les cas extrĂŞmes, Ă  la dĂ©sertification. Ă€ Madagascar, la forĂŞt primaire, qui recouvrait la quasi-totalitĂ© de l'Ă®le, a perdu 80 Ă  90 % de sa surface[17].

Entre 2000 et 2005, la surface forestière a augmenté dans cinq pays : Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Côte d'Ivoire. Elle est restée stable en Libye, en Afrique du Sud et au Gabon, mais diminue dans les autres à un rythme compris entre 1 et 6 %. Sur les dix pays au monde ayant enregistré la plus forte déforestation pendant ce laps de temps, six sont africains (Soudan, Zambie, Tanzanie, Nigeria, République du Congo et Zimbabwe)[18].

GĂ©ographie humaine

DĂ©mographie

La moitié de la population africaine est âgée de 17 ans ou moins.

La population africaine, estimée à 922 millions en 2005, a doublé depuis 1980, et pratiquement quintuplé depuis 1950[19]. L'Afrique a dépassé le cap du milliard trois cent millions d'habitants en 2009[20]. La population est jeune, avec un âge médian de 17 ans (la médiane mondiale est de 23 ans). 45 % des Africains ont moins de 15 ans (21 % de la population dans l'OCDE, 30 % dans le monde), et les plus de 65 ans ne représentent que 3 % de la population (contre 13 % dans le reste du monde). Au tournant des années 2000, la croissance démographique a diminué, passant de 3 % à 2,3 % sous l'effet conjugué de la baisse de la natalité et de la mortalité, le VIH n'empéchant pas une baisse forte de la mortalité ; le taux de mortalité en 2019 (8 pour mille) est inférieur à celui de l'Europe (11 pour mille) du fait de la structure par âge plus jeune de l'Afrique. Le taux de mortalité infantile de l'Afrique subsaharienne a très fortement diminué (45 pour mille en 2019 contre 190 pour mille en 1950) , mais il reste plus élevé que la moyenne mondiale (28 pour mille) [21]. En 2000, 22 % des décès dans le monde eurent lieu en Afrique, pour 13 % de la population[22]. En 2007, ONUSIDA estimait à environ 22 millions le nombre d'Africains affectés par le virus du Sida[23].

L'Afrique subsaharienne, hormis l'Afrique du Sud, atteint un indice synthétique de fécondité de 4,8 enfants par femme, à peu près à mi-chemin entre le maximum atteint en 1980 (6,8) et l'indice moderne de remplacement des générations (2,1). De manière générale, la maîtrise de la natalité coïncide avec la scolarisation des filles et un accès facilité à la contraception, et permet le développement économique du pays en augmentant la part de la population active[21].

L'exode rural accélère l'urbanisation : en 1900, 3 % de la population vivait en ville, contre 9 % pour l'ensemble des pays en voie de développement ; en 2019, les citadins représentaient 45 % de la population totale. Ces migrations, incitées par le niveau de vie et l'accès aux services (eau, électricité, santé), ont eu un impact fortement négatif sur le salaire moyen et le taux d'occupation des habitants des villes, et sur l'environnement urbain avec le développement anarchique de vastes bidonvilles[22].

Diversité linguistique

Il y a entre 200 et 2 000 langues diffĂ©rentes selon la distinction que l'on fait entre langues et dialectes.

Parmi les langues se distinguent :

  • le groupe de langues « bantoues » d'après le nĂ©ologisme (bantu) forgĂ© par Wilhelm Heinrich Immanuel Bleek vers 1860, et regroupant les langues dans lesquelles le pluriel est marquĂ© par « ba » et le mot signifiant « ĂŞtre humain » se rapproche de « ntu » ou « nto » : exemple lingala, douala, kikongo, kilari, la plus grande partie de l'Afrique centrale ;
  • le swahili (appartenant au groupe bantou) : 15 millions de personnes, parlĂ© en Afrique orientale ;
  • le haoussa : Niger, Nigeria, Tchad ;
  • les langues mandeng : 6 millions de locuteurs (Mali, Burkina Faso, Gambie, Sierra Leone, Cote D'ivoire, GuinĂ©e…)

Il y a aussi des langues qui se perdent ou des langues très spécifiques, comme la langue des Bushmen ([Botswana]).

Dans la plupart des anciennes colonies, la langue officielle est la langue importée de l'ex-métropole ; cependant seulement 10 % de la population la parle, ce qui montre l'importance des langues locales. Les seuls pays ayant leur langue locale pour langue officielle sont le Lesotho, le Rwanda et le Burundi.

Urbanisation

Densité de population en 2005.

Entre 1950 et 2000, l'Afrique a enregistré la plus forte croissance urbaine au monde, soit 4,4 %. Les pays qui ont affiché la plus forte croissance (Botswana : 13,5 %, Swaziland : 10,5 %, Tanzanie : 10,3, suivis par le Lesotho, la Libye, la Mauritanie et le Mozambique) comptaient également parmi les plus pauvres en 1960. En 2000, 35 villes dans 26 pays dépassaient le million d'habitants, et quatre en comptaient plus de cinq millions (Le Caire, Lagos, Kinshasa et Johannesburg)[24].

Une telle croissance n'est pas allée sans poser de problèmes aux gouvernements en place, et l'accès aux services et infrastructures de base est resté faible. L'accès à l'eau déclina dans un quart des pays au cours des années 1980. En 1996, 38 % des ménages disposaient d'un accès direct à l'eau courante, 13 % aux égouts, 42 % à l'électricité et 12 % au téléphone. Environ 40 % de la population urbaine vit dans des conditions insalubres[25].

Sources

Références

  1. France-Diplomatie
  2. DonnĂ©es : MNT - SRTM (rĂ©solution 500 m)
  3. Théodore Monot, Afrique (Structure et milieu) - Biogéographie, Encyclopædia Universalis (lire en ligne)
  4. (en) Merriam-Webster's Geographical Dictionary (Index), Merriam-Webster, , p. 10–11.
  5. Atlas 2008, p. 5.
  6. Atlas 2008, p. 6.
  7. Aloïsius Édouard Camille Gaultier, Leçons de géographie universelle de l'Abbé Gaultier, vol. 1, L. van der Vinne, , 263 p. (lire en ligne).
  8. Henry Bidou, L'Afrique, Flammarion, , 413 p. (lire en ligne).
  9. http://www.erm.com/PageFiles/5699/Draft-Scoping-Report/Chapter-8-part-1-Draft-Scoping-Report.pdf
  10. (en) Pak Sum Low, Climate Change and Africa, , 413 p. (ISBN 978-1-139-44399-9, lire en ligne), p. 220.
  11. Annales des mines, , 622 p. (lire en ligne).
  12. (en) Storm Dunlop, A Dictionary of Weather, , 330 p. (ISBN 978-0-19-158005-5, lire en ligne), p. 524.
  13. (en) John F. Griffiths, Climate and the Environment, , 148 p. (ISBN 978-0-89158-611-1, lire en ligne).
  14. Jean Pierre Vande Weghe, Akanda Et Pongara : Plages Et Mangroves, , 208 p. (ISBN 978-0-9724810-5-2, lire en ligne).
  15. List of cities by sunshine duration
  16. Atlas 2008, p. 3.
  17. Atlas 2008, p. 18.
  18. Bertrand Barré, Atlas des énergies, Éditions Autrement, 2007.
  19. (en) World Population Prospects: The 2006 Revision Population Database
  20. Philippe Bernard, « L'Afrique a franchi le cap du milliard d'habitants », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  21. PopulationData.net : Pauvreté - Démographie en Afrique
  22. Stephen Smith, Atlas de l'Afrique, Éditions Autrement, 2005, page 14-15.
  23. http://www.hns-info.net/spip.php?article12696
  24. Carole Rakodi, Emmanuel Nkurunziza, Globalization and urban centres in Africa, United Nations Human Settlements Programme, 2007, page 32 ss.
  25. Carole Rakodi, Emmanuel Nkurunziza, Globalization and urban centres in Africa, United Nations Human Settlements Programme, 2007, page 43 ss.

Bibliographie

  • PNUE, Afrique, Atlas d'un environnement en mutation, Nairobi,
  • Atlas de l'Afrique, Paris, Éditions du Jaguar, , 255 p. (ISBN 978-2-86950-426-4).

Compléments

Articles connexes

Transition démographique

Liens externes

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