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Henry Bidou

Biographie

AprÚs des études dans un collÚge des jésuites Saint-Joseph à Reims, il entre à l'Institut catholique de Paris (ICP) et poursuit ses études jusqu'à l'obtention de deux thÚses de doctorat sur la Sibérie puis étudie le droit, avant de devenir professeur d'histoire, de géographie et de littérature l'école sainte-GeneviÚve puis à l'ICP et à la faculté de Lettres[2].

Henry Bidou se destine Ă  une carriĂšre militaire. Il y renonce partiellement aprĂšs un accident de cheval dans sa jeunesse qui conduit Ă  l'amputation de l'une de ses jambes[3]. S'il ne peut effectuer son service militaire, il devient correspondant de guerre et chroniqueur militaire[2].

Il rĂ©alise une carriĂšre professionnelle Ă©clectique, exerçant des professions trĂšs variĂ©es : gĂ©ographe, historien, journaliste, confĂ©rencier, critique littĂ©raire, musicographe, peintre et poĂšte. Il profite de ses missions Ă  l'Ă©tranger pour satisfaire sa passion pour les voyages, facilitĂ©es par sa maĂźtrise de plusieurs langues Ă©trangĂšres. Polyglotte, il parle, outre le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien et le russe[2].

Peintre amateur, Henry Bidou a peint chez Edmond Aman-Jean, RaphaĂ«l Collin et Jacques-Émile Blanche et exposĂ© Ă  la galerie de l’ÉlysĂ©e, ainsi qu'au salon des Tuileries[4]. Il Ă©tait membre de la SociĂ©tĂ© nationale de gĂ©ographie et de la SociĂ©tĂ© des Ă©tudes historiques[2].

C'est son activité de correspondant de guerre qui le conduit en 1940 à Vichy auprÚs du gouvernement du maréchal Pétain. C'est dans cette ville qu'il s'éteint en 1943[3].

Voyageur

Henry Bidou a réalisé de nombreux voyages en Russie dans le cadre de la rédaction de ses thÚses sur la Sibérie, puis à travers le monde pour ses activités[2].

En tant que journaliste ou pour ses loisirs, il parcourt ainsi la Pologne, l'Uruguay, le Japon, le Cambodge, l'Indochine, la RhĂ©nanie, en Italie, oĂč il rencontre Benito Mussolini, et en Scandinavie et aux PĂŽles[2].

Il suit les opérations militaires, en tant que correspondant de guerre en Syrie et au Liban comme au Maroc durant les années 1920[2].

Il tire plusieurs récits de ses voyages, comme Le Nid de cygnes aprÚs avoir découvert les pays nordiques[2].

Homme de lettres Ă©clectique

Journaliste et critique

Henry Bidou entre en 1899 au Journal des débats auquel il collabore jusqu'en 1929. Rédacteur, il y tient diverses rubriques « Au jour le jour », « La semaine dramatique », des chroniques militaires durant la guerre, sous le patronyme Colonel X. Il assure des missions de correspondant de guerre pour le journal de 1915 à 1923[2].

Il collabore Ă  de nombreux journaux au cours du temps(Le Figaro, dont il dirige les services de la politique Ă©trangĂšre entre 1922 et 1925, La Revue des Deux-Mondes, Les Annales politiques et littĂ©raires, Vu, Le Temps, Sept Jours, L'Opinion, La Revue critique des idĂ©es et des livres, PrĂ©sent, L’Intransigeant, Paris-soir, La Revue des revues, L’Éclair, Le Sillon, La Revue hebdomadaire, L’Ermitage et Voici la France de ce mois[2].

Henry Bidou se fait connaĂźtre Ă©galement comme critique musical pour L’Opinion, critique littĂ©raire Ă  La Revue de Paris[2].

Auteur-conférencier

Il publie de nombreux ouvrages durant sa vie, des piĂšces de ThĂ©Ăątre (Rosenice, 1894), des romans (Marie de Sainte-Heureuse, 1912) comme des livres techniques et spĂ©cialisĂ©s, sur sa carriĂšre d'enseignant, de chercheur et de voyageur (Le Roman de la terre), sur l'histoire (Le ChĂąteau de Blois, 1931, Paris, 1937). Dans ce domaine, il est l'auteur du tome IX, La Grande Guerre, de L’Histoire de France contemporaine depuis la RĂ©volution jusqu'Ă  la paix de 1919 d’Ernest Lavisse[2].

Auteur d'un ouvrage sur Paul Claudel, il préparait lorsque sa mort survint une étude sur MoliÚre[3].

Il donne des conférences remarques à travers le monde sur des sujets divers : Alexandre Dumas, souvent à l'invitation du ministÚre des Affaires étrangÚres[2].

Correspondant de guerre

Malgré son handicap, Henry Bidou s'intéresse de prÚs aux affaires militaires. Il est correspondant de guerre à plusieurs reprises, durant la PremiÚre Guerre mondiale (attaché au GQG), durant la guerre russo-polonaise, au front en Syrie aux cÎtés du général Gouraud. Il poursuit cette activité durant la Seconde Guerre mondiale et assurait la chronique de Paris-Soir jusqu'à la veille de sa mort[2] - [3].

Cet intĂ©rĂȘt le conduit Ă  devenir professeur Ă  l’École de guerre.

Hommages

Le MarĂ©chal Juin, l’un de ses anciens auditeurs, le cite dans son discours de rĂ©ception Ă  l’AcadĂ©mie française et dans le discours de rĂ©ponse de Maurice Genevoix, qui le qualifie « d'esprit libre et original. »

Son influence est confirmée par son évocation dans plusieurs autres discours de réception et de réponse, le discours de Robert Kemp, qui qualifie son Histoire de la Guerre de « magistrale », celui de Henry Bordeaux, André Bellesort, dans la réponse de Marcel Pagnol à Marcel Achard.

Prix

DĂ©coration

Ouvrages

  • 1894 : Rosenice (piĂšce), Le Sillon
  • 1912 : Marie de Sainte-Heureuse (Roman), Calmann-LĂ©vy
  • 1912 : L’AnnĂ©e dramatique 1911-1912 (recueil d'articles), Hachette
  • 1913 : L’AnnĂ©e dramatique 1912-1913 (recueil d'articles), Hachette
  • 1919 : Les ConsĂ©quences de la guerre, Librairie FĂ©lix Alcan
  • 1922 : Histoire de France (Tome 9), Hachette
  • 1922 : Histoire de la Grande Guerre, Gallimard
  • Henry Bidou, Chopin, Paris, FĂ©lix Alcan, ; traduction anglaise : (en) Henry Bidou (trad. Catherine Alison Phillips), Chopin, New York, A. A. Knopf, (lire en ligne)
  • 1929 : Le Nid de Cygnes (roman), Flammarion
  • 1930 : C’est tout et ce n’est rien (roman), Calmann-LĂ©vy
  • 1931 : Le chĂąteau de Blois, Calmann-LĂ©vy
  • 1936 : Berlin, Bernard Grasset
  • 1937 : Paris, Gallimard
  • 1938 : 900 lieues sur l’Amazone, Gallimard
  • 1940 : La ConquĂȘte des pĂŽles, Gallimard
  • 1940 : La Bataille de France, Édition du Milieu du Monde
  • 1944 : L’Afrique, Flammarion (posthume)
  • La Terre hĂ©roĂŻque

Préface

  • Henry Ruffin (prĂ©f. Henry Bidou), La RuĂ©e, ou L'histoire d'une dĂ©ception (juin 1917-avril 1918),
  • Kƍstī́s PalamĂĄs (trad. EugĂšne ClĂ©ment, prĂ©f. Henry Bidou), Les Douze Paroles du tzigane [« Ho dƍdekĂĄlogos toĂ» gĂœftou »], Paris, Stock, Delamain et Boutelleau, coll. « Le Cabinet cosmopolite », , X-207 p.
  • LĂ©one Devimeur-DieudonnĂ© (prĂ©f. Henry Bidou), La Colombe blessĂ©e, Paris, Albin Michel
  • Edmond Stoullig (prĂ©f. Henry Bidou), Le ThĂ©Ăątre de la Victoire, vol. 40e (1914-1915), Libr. Paul Ollendorff, coll. « Les Annales du ThĂ©Ăątre et de la Musique »
  • Emil Ludwig (prĂ©f. Henry Bidou), NapolĂ©on, Payot,

Bibliographie

  • Jessica Ogeron, Henry Bidou (1873-1943), auteur, critique littĂ©raire et d’art dramatique, confĂ©rencier, professeur et correspondant de guerre (1880-2006), Paris, Archives de Paris, (lire en ligne)

Références

Notes et références

  1. « ark:/36937/s005afd5ff284dd8 », sous le nom BIDOU Henri (consulté le )
  2. Jessica Ogeron, Henry Bidou (1873-1943), auteur, critique littĂ©raire et d’art dramatique, confĂ©rencier, professeur et correspondant de guerre (1880-2006), Paris, Archives de Paris, (lire en ligne)
  3. Le Journal, [s.n.], (lire en ligne)
  4. « Le Temps 23 mai 1936 », sur Retronews - Le site de presse de la BnF (consulté le )

Liens externes

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