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Autochtones du Québec

Les Autochtones du QuĂ©bec constituent l’ensemble des peuples Ă©tablis sur le territoire du QuĂ©bec prĂ©alablement Ă  la colonisation française de l'AmĂ©rique. Ils comprennent les Anishinabeg (Algonquins), les Atikamekw Nehirowisiwok (Attikameks), les Eeyou et Eenou (Cris) les Hurons-Wendats, les Innus, les Inuits, les Kanien'kehĂĄ:ka (Mohawks), les Mi'gmaq, les Naskapis, les W8banakiak (AbĂ©naquis) et les Wolastoqiyik (MalĂ©cites)[1] - [2] - [3] - [4]. Ces onze nations autochtones sont rĂ©parties sur l'ensemble du territoire quĂ©bĂ©cois au sein de 55 communautĂ©s[5].

D'un point de vue constitutionnel, les Autochtones au Québec sont divisés en deux groupes : les Inuits et les PremiÚres Nations, ces derniÚres incluant toutes les nations autochtones dans la province à l'exception des Inuits.

Les Autochtones reconnus au Québec sont politiquement et collectivement représentés par l'Assemblée des PremiÚres Nations du Québec et du Labrador (APNQL)[6], pour les PremiÚres Nations, et la Société Makivik, pour les Inuits.

DĂ©mographie

Les populations autochtones ont connu une forte rĂ©gression dĂ©mographique entre la colonisation europĂ©enne des AmĂ©riques Ă  partir de la fin du XVe siĂšcle et le milieu du XXe siĂšcle. Cependant, depuis le milieu des annĂ©es 1950, leur population ne cesse de s'accroĂźtre[7]. Dans les annĂ©es 2000 et 2010, ils composent 1 % de la population au QuĂ©bec[2]. Selon le recensement de Statistique Canada de 2006, 48 % de la population autochtone dans la province est ĂągĂ©e de moins de 30 ans[2].

Croissance démographique des Autochtones au Québec
Année Population
Milieu des annĂ©es 195018 000
Fin des annĂ©es 197037 000
199772 000
200179 400[8]
201298 731[1]
2019 111 285[9]
Évolution de la population autochtone au QuĂ©bec[1] - [9]
Nations Total Résidents Non-résidents
2012 2019 2012 2019 2012 2019
Anishinabeg (Algonquins) 11 026 12 607 6 090 6 604 4 936 6 003
Atikamekw Nehirowisiwok (Attikameks) 7 032 8 148 5 877 6 658 1 155 1 490
Eeyou et Eenou (Cris) 17 483 19 953 15 281 18 557 1 281 1 396
Hurons-Wendats 3 845 4 124 1 494 1 503 2 351 2 621
Innus 18 820 21 132 12 152 13 109 6 668 8 023
Inuits 11 640 13 168 10 429 12 362 735 806
Kanien'kehĂĄ:ka (Mohawks) 18 185 19 633 14 551 15 128 3 634 4 505
Mi'gmaq 5 727 6 743 2 758 2 850 2 326 3 893
Naskapis 1 170 1 447 857 933 313 514
W8banakiak (AbĂ©naquis) 2 577 3 087 411 404 2 166 2 683
Wolastoqiyik (MalĂ©cites) 1 102 1 243 – – 1 102 1 243
Total 98 731 111 285 69 900 78 108 26 667 33 177


Nation inuite

Les Inuits sont un peuple autochtone dont le territoire approximatif correspond Ă  l'actuel Nord-du-QuĂ©bec au nord du 55e parallĂšle. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Nunavik, nom Ă©galement reconnu par l'État quĂ©bĂ©cois. Le Nunavik constitue la partie situĂ©e au QuĂ©bec de l'Inuit Nunangat, le grand territoire des nations inuites. Les Inuits du QuĂ©bec sont rĂ©partis dans quatorzes villages nordiques formant le Kativik, situĂ©s le long des cĂŽtes du Nunavik. Ils sont divisĂ©s en trois groupes principaux :

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 12 129 personnes en 2015[1]. Leur langue est le nunavimmiutitut, un dialecte de l'inuktitut, parlĂ© par la presque totalitĂ© des Inuit du Nunavik, soit 11 895 personnes en 2015[10]. La connaissance de l'anglais et, dans une moindre mesure, du français est Ă©galement rĂ©pandue.

PremiĂšres Nations iroquoiennes

Hurons-Wendats

Les Hurons-Wendats sont un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond Ă  l'actuelle rĂ©gion de la Capitale-Nationale et l'actuelle ChaudiĂšre-Appalaches. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire NionwentsĂŻo. Ils sont Ă©tablis dans une seule rĂ©serve, Wendake, qui se trouve enclavĂ©e dans la ville de QuĂ©bec[11].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 4 001 personnes en 2015[1]. Leur langue est le wendat. En processus de revitalisation, elle n'est plus couramment utilisĂ©e. L'usage du français s'y est substituĂ©[11].

Kanien'kehĂĄ:ka (Mohawks)

Les Kanien'kehĂĄ:ka ou Mohawks (selon leur exonyme) constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond au sud-ouest de l'actuelle MontĂ©rĂ©gie, Ă  l'actuelle rĂ©gion de MontrĂ©al et au sud des actuelles Laurentides[12]. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire le Kanien:ke. Ils bĂ©nĂ©ficient de trois rĂ©serves et un Ă©tablissement au QuĂ©bec, soit AhkwesĂĄhsne et KahnawĂ êž‰ke en MontĂ©rĂ©gie ainsi que TiowerĂł:ton et KaÊŒnehsatĂ êž‰ke dans les Laurentides.

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 19 026 personnes en 2015[1]. Leur langue est le kanien’kĂ©ha, parlĂ©e par environ 365 personnes en 2015. L'anglais est plus souvent utilisĂ©[12].

PremiĂšres Nations algonquiennes du Centre

Anishinabeg (Algonquins)

Les Anishinabeg ou Algonquins (selon leur exonyme) constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond aux actuelles rĂ©gions de l'Abitibi-TĂ©miscamingue et de l'Outaouais. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Nitakinan[13]. Les Anishinabeg au QuĂ©bec sont rĂ©partis dans neuf rĂ©serves et Ă©tablissements, dont sept en Abitibi-TĂ©miscamingue et deux en Outaouais[14].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 11 748 personnes en 2015[1]. Leur langue est l'anicinapemiÈŁin, parlĂ©e par environ 1 185 personnes en 2015. L'anglais ou le français, selon les communautĂ©s, sont plus souvent utilisĂ©s[14].

La tribu des Weskarinis vivaient toutefois principalement dans le secteur de la riviĂšre de la Petite Nation, de la LiĂšvre et de la Rouge en Outaouais[15].

PremiĂšres Nations algonquiennes du Nord

Atikamekw Nehirowisiwok (Attikameks)

Les Atikamekw Nehirowisiwok ou Attikameks (selon leur exonyme) constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond Ă  l'actuelle Mauricie et au nord de l'actuelle LanaudiĂšre. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Nitaskinan. Ils sont Ă©tablis dans trois rĂ©serves, soit celle de Manawan, celle d'Obedjiwan et celle de Wemotaci[16].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 7 608 personnes en 2015[1]. Leur langue est l'atikamekw nehiromowin, parlĂ©e par la quasi-totalitĂ© de la population en 2015. La connaissance du français est Ă©galement trĂšs rĂ©pandue[16].

Eeyou et Eenou (Cris)

Les Eeyou et Eenou ou Cris (selon leur exonyme) constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond Ă  l'actuelle rĂ©gion d'Eeyou Istchee Baie-James. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Eeyou Istchee, nom Ă©galement reconnu par l'État quĂ©bĂ©cois. Les Eeyou et Eenou au QuĂ©bec sont rĂ©partis dans neuf villages eeyou et eenou, dont cinq situĂ©s sur les rives de la baie James et de la baie d'Hudson et quatre Ă  l'intĂ©rieur des terres[17].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 18 535 personnes en 2015[1]. Leur langue est l'iiyiyiuyimuwin (dialecte du Nord) et l'iinuuayimuwin (dialecte du Sud), parlĂ©e par la quasi-totalitĂ© de la population en 2015. La connaissance de l'anglais et, dans une moindre mesure, du français est Ă©galement trĂšs rĂ©pandue[17].


Innus

Les Innus, anciennement appelĂ©s Montagnais (selon leur exonyme), constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond Ă  l'actuelle CĂŽte-Nord et Ă  l'actuel Saguenay–Lac-Saint-Jean. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Nitassinan. Ils sont Ă©tablis dans neuf rĂ©serves, dont sept situĂ©es sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, une situĂ©e prĂšs de Schefferville et une derniĂšre situĂ©e en bordure du lac Saint-Jean[18].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 19 955 personnes en 2015[1]. Leur langue est l'innu-aimun, parlĂ©e par la grande majoritĂ© des Innus. La connaissance du français est Ă©galement rĂ©pandue.

Naskapis

Les Naskapis constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond au nord de l'actuelle CĂŽte-Nord et au centre-est de l'actuel Nord-du-QuĂ©bec[19]. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Nuchimiiyu-chhiiy. Ils bĂ©nĂ©ficient d'une seule communautĂ©, dont le statut est lĂ©gifĂ©rĂ© par la Loi sur les villages cris et le village naskapi, soit Kawawachikamach prĂšs de Schefferville.

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 1 321 personnes en 2015[1]. Leur langue est l'iyuw-iyimuun, parlĂ©e par la presque totalitĂ© des membres de la nation. La connaissance de l'anglais comme langue seconde est Ă©galement rĂ©pandue[19]. Ils prĂ©sentent plusieurs caractĂ©ristiques culturelles et ethniques communes avec les Innus.

PremiĂšres Nations algonquiennes de l'Est

Mi'gmaq

Les Mi'gmaq ou L'nuk, aussi appelĂ©s Micmacs (selon leur exonyme), sont un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond Ă  l'actuelle pĂ©ninsule gaspĂ©sienne et Ă  la rĂ©gion de la Baie-des-Chaleurs. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Mi'kma'ki. Ils sont Ă©tablis dans deux rĂ©serves, soit celle de Gesgapegiag et celle de Listuguj, et une importante bande, Gespeg, est Ă©galement prĂ©sente Ă  GaspĂ©[20].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 6 226 personnes en 2015[1]. Leur langue est le mi’kmawi’simk, aussi appelĂ©e lnuismk. Elle est parlĂ©e par environ 485 personnes en 2015. L'anglais est plus souvent utilisĂ© Ă  Gesgapegiag et Ă  Listugul, et le français, Ă  Gespeg[20].

W8banakiak (Abénaquis)

Les W8banakiak ou AbĂ©naquis (selon leur exonyme) constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif au QuĂ©bec correspond Ă  l'est de l'actuelle MontĂ©rĂ©gie, Ă  l'actuel Centre-du-QuĂ©bec et Ă  l'actuelle Estrie. Eux-mĂȘmes dĂ©nomment leur territoire Ndakinna. Ils sont Ă©tablis dans deux rĂ©serves, soit celle d'Odanak et celle de WĂŽlinak dans la rĂ©gion du Centre-du-QuĂ©bec[21].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 2 780 personnes en 2015[1]. Leur langue est l'aln8ba8dwaw8gan. En processus de revitalisation, elle est parlĂ©e par un faible nombre d'aĂźnĂ©s[22]. Le français et, dans une moindre mesure, l'anglais y sont plus souvent utilisĂ©s[21].

Wolastoqiyik (Malécites)

Les Wolastoqiyik ou Malécites (selon leur exonyme) constituent un peuple autochtone dont le territoire approximatif correspond à l'actuel Bas-Saint-Laurent[23]. Ils bénéficient de deux réserves, soit celle de Cacouna et celle de Kataskomiq, situées prÚs de RiviÚre-du-Loup et appartenant à la PremiÚre Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk[24].

Leur population est estimĂ©e Ă  environ 1 171 personnes en 2015[1]. Leur langue est le wolastoqey latuwewakon. En processus de revitalisation, elle n'est plus couramment parlĂ©e au QuĂ©bec[25]. Le français et, dans une moindre mesure, l'anglais s'y sont substituĂ©s.

Les Wolastoqiyik sont reconnus formellement par l'État quĂ©bĂ©cois en 1989, ce qui fait d'eux la derniĂšre nation autochtone Ă  ĂȘtre reconnue comme telle par le gouvernement. Cette reconnaissance a notamment pour but de reconnaĂźtre les droits ancestraux et issus de traitĂ©s dont bĂ©nĂ©ficient les peuples autochtones[26]

Histoire

À l'Ă©poque de la Nouvelle-France

AprĂšs les quelques contacts intermittents entre les Innus et les Mi'gmaq au QuĂ©bec et les morutiers-baleiniers basques, ce n'est qu'au dĂ©but du XVIIe siĂšcle que de vĂ©ritables Ă©changes s'organisent autour de la traite des fourrures. Un premier poste de traite est ouvert Ă  Tadoussac[27] en 1600 et un deuxiĂšme Ă  QuĂ©bec[28] en 1608. C'est Ă  partir de cette Ă©poque que se dĂ©veloppent de vastes rĂ©seaux commerciaux avec les Innus de Tadoussac pour les territoires nordiques et les Anishinabeg, puis les Hurons-Wendats pour la rĂ©gion des Grands Lacs. En plus des Ă©changes entre Autochtones et Français, la traite des fourrures permet donc d'Ă©largir les relations commerciales entre les PremiĂšres Nations de tout le continent. Selon la tradition royale française, les peuples qui se trouvent placĂ©s sous la couronne de France sont tous libres, le roi jure de dĂ©fendre et de protĂ©ger leurs libertĂ©s, en sorte que tous les autochtones reçoivent la naturalisation et la citoyennetĂ© française, dĂšs lors qu'ils sont baptisĂ©s, formalitĂ© pouvant se faire collectivement[29]. Il est de ce fait impossible de les soumettre Ă  l'esclavage, condition qui n'est tolĂ©rĂ©e que dans les Îles françaises Ă  partir de la promulgation en 1685 de l' Ordonnance ou Édit du roi sur les esclaves des Ăźles d'AmĂ©riques, oĂč d'ailleurs les Kalinago ont toujours Ă©tĂ© libres. Les libertĂ©s de ces peuples que les rois de France s'engagent Ă  dĂ©fendre, rĂ©sident dans leurs coutumes juridiques, dans leurs langues, dans leurs institutions, dans leurs propriĂ©tĂ©s, et plus gĂ©nĂ©ralement dans toutes leurs traditions particuliĂšres. Comme pour les autres rĂ©gions françaises, des juristes sont missionnĂ©s par le pouvoir royal auprĂšs des diffĂ©rentes nations autochtones pour les identifier, recueillir leurs coutumes juridiques et leurs traditions.

D'un autre cĂŽtĂ©, la participation Ă  ces commerces longues distances favorise la propagation rapide des microbes et virus de l'Ancien-Monde ce qui provoque des consĂ©quences dĂ©vastatrices sur la dĂ©mographie des peuples autochtones. Un malheur ne venant pas sans l'autre, la traite des fourrures et la baisse dĂ©mographique de plusieurs tribus provoquent des guerres interminables entre les nations. Pour profiter de cette manne[30] en provenance de l'Europe, chaque peuple essaye de trouver la meilleure place dans cet Ă©chiquier commercial en scellant des traitĂ©s d'amitiĂ©s et d'alliances avec les Français. À titre d'exemple, Champlain accompagne Ă  trois reprises[31] ses alliĂ©s Innus, Anishinabeg et Hurons-Wendats contre les Iroquois. Pour ces derniers, armĂ©s par les NĂ©erlandais de la Nouvelle-NĂ©erlande, en plus des raisons habituelles de faire la guerre, ils veulent aussi faire des prisonniers pour remplacer les victimes des Ă©pidĂ©mies. Toutes ces guerres inter-tribales prennent fin avec la Grande Paix de MontrĂ©al, en 1701[32]. Les rivalitĂ©s entre Français et Britanniques pour le contrĂŽle du commerce des fourrures se terminent finalement avec la ConquĂȘte[33] de 1760. Pourtant, l'arrivĂ©e des Britanniques ne met pas fin aux diverses alliances adoptĂ©es durant le RĂ©gime français. Au contraire, la ConquĂȘte place les Autochtones en position de force devant le nouvel occupant. Peu de temps avant la Capitulation de MontrĂ©al[34], ils ont mĂȘme nĂ©gociĂ©, comme les Français d'ailleurs, une garantie qui leur permettait de garder leurs territoires, leurs cultures et le libre exercice de la religion catholique. C'est ce que nous retrouvons dans le texte de la Proclamation royale du qui dĂ©finit pour la premiĂšre fois cette relation impĂ©riale tripartite, tout Ă  fait unique.

Acte pour encourager la civilisation graduelle

Quelques annĂ©es plus tard, en 1857, est adoptĂ©e une loi visant ouvertement l'assimilation des IndigĂšnes. Au cƓur de cette loi se trouve le concept d'Ă©mancipation. En renonçant Ă  son patrimoine, un membre d'une communautĂ© autochtone de sexe masculin rĂ©pondant Ă  certaines conditions peut devenir un citoyen Ă  part entiĂšre. Un Autochtone ĂągĂ© de 21 ans, parlant français ou anglais, ayant reçu une Ă©ducation Ă©lĂ©mentaire, rĂ©putĂ© de bonne moralitĂ© et sans dettes, peut ĂȘtre dĂ©clarĂ© Ă©mancipĂ© ou cessĂ© d'ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un Autochtone. Ce faisant, il devient un citoyen au mĂȘme titre que les autres. Pour favoriser cette pratique, on accorde aux Autochtones Ă©mancipĂ©s un titre de propriĂ©tĂ© absolu sur une terre de 20 hectares dans une rĂ©serve, plus leur part d'annuitĂ©s versĂ©es auparavant Ă  la bande. Dans la rĂ©alitĂ©, l'obtention de ce titre de propriĂ©tĂ© par un Autochtone Ă©mancipĂ© permet l'Ă©clatement des communautĂ©s par l'intĂ©rieur. Non seulement les collectivitĂ©s perdront des membres les uns aprĂšs les autres, mais elles perdront des espaces territoriaux sur des terres rĂ©servĂ©es dĂ©jĂ  extrĂȘmement exiguĂ«s. Les gouvernements tribaux viennent de perdre le contrĂŽle exclusif sur les terres des rĂ©serves.

Paix des Braves

La Paix des Braves permet d’envisager avec confiance le dĂ©veloppement Ă©conomique du territoire de la Baie-James pour un avenir commun de prospĂ©ritĂ© et de coopĂ©ration et les Eeyou et Eenou sont les principaux acteurs.

Fin définitive du mode de vie traditionnel

DĂšs les premiĂšres dĂ©cennies du XXe siĂšcle, au moment oĂč les compagnies forestiĂšres s'enfoncent plus profondĂ©ment dans la forĂȘt borĂ©ale, le dĂ©veloppement de l'hydroĂ©lectricitĂ© s'installe sur les principaux affluents du Saint-Laurent. Cette abondance d'Ă©nergie nouvelle permet la crĂ©ation de l'industrie de l'aluminium et le dĂ©veloppement accĂ©lĂ©rĂ© du secteur des pĂątes et papiers. Tous ces changements bouleversent de façon irrĂ©mĂ©diable les activitĂ©s de chasse, de pĂȘche et de piĂ©geage des Autochtones au QuĂ©bec. AprĂšs la crise Ă©conomique de 1929, l'industrie miniĂšre qui est restĂ©e passablement tranquille jusqu'alors, commence un important dĂ©veloppement dans le Moyen-Nord quĂ©bĂ©cois. Des routes, des chemins de fer, de nouvelles installations hydroĂ©lectriques deviennent alors nĂ©cessaires ce qui perturbe considĂ©rablement les Ă©cosystĂšmes dont dĂ©pendent les Autochtones pour leur survie. La dĂ©pendance envers les aides gouvernementales s'accentue alors, ce qui favorise un peu plus le phĂ©nomĂšne de sĂ©dentarisation et la perte d'autonomie. À partir de 1950, plusieurs nouvelles rĂ©serves s'ajoutent aux 24 dĂ©jĂ  existantes au QuĂ©bec. De plus, la scolarisation obligatoire des jeunes membres des tribus autochtones finit de bloquer totalement la transmission du savoir traditionnel d'une gĂ©nĂ©ration Ă  l'autre. La perte de l'identitĂ© culturelle autochtone est alors poussĂ©e Ă  son paroxysme. Le rapport Hawthorn[35] sur les conditions de vie des Autochtones du Canada, publiĂ© au milieu des annĂ©es 1960, souligne que, jusqu'Ă  la DeuxiĂšme Guerre mondiale, les « rĂ©serves indiennes constituaient, au milieu des territoires relevant des gouvernements provinciaux, des splendeurs solitaires ou vivaient des groupes isolĂ©s soumis Ă  la juridiction du gouvernement fĂ©dĂ©ral ». « La splendeur solitaire de leur isolement Ă©tait Ă  la fois gĂ©ographique, Ă©conomique, politique et culturelle, et le rĂ©gime juridique particulier procĂ©dant de la Loi sur les Indiens renforçait cet isolement ». En 1969, le gouvernement fĂ©dĂ©ral[36] nouvellement Ă©lu souhaite, comme d'ailleurs bien d'autres canadiens Ă  l'Ă©poque, Ă©liminer les obstacles qui semblent empĂȘcher les Autochtones de participer pleinement Ă  la prospĂ©ritĂ© du Canada. Il publie un livre blanc sur la politique relative aux Autochtones, Ă  la suppression progressive de la responsabilitĂ© du gouvernement Ă  l'Ă©gard des Autochtones et de la protection des terres de rĂ©serve, Ă  l'abrogation de la Loi sur les Indiens et Ă  l'extinction des traitĂ©s. Le mot d'ordre du gouvernement est l'Ă©galitĂ© et son but apparent est, « la participation entiĂšre, libre et Ă©gale, non discriminatoire de l'Indien Ă  la vie sociale de notre pays » Ă  condition « qu'Ă  l'Ă©tat de dĂ©pendance dans laquelle il se trouve actuellement soit dĂ©sormais substituĂ©e une situation d'Ă©galitĂ© ». L'assimilation demeure toujours l'objectif Ă  atteindre, mais celle-ci est reformulĂ©e dans des termes plus heureux de citoyennetĂ© et d'Ă©galitĂ©[37]. Surpris par l'ampleur et l'ardeur de l'opposition Ă  ce programme, le gouvernement doit retirer sa proposition en 1970. Ainsi, la Loi sur les Indiens, essentiellement inchangĂ©e, demeure encore en vigueur aujourd'hui.

« Il reste que la plupart des observateurs non-autochtones s'accordent pour dire qu'il est impossible, dans le cadre de la Loi sur les Indiens, de rĂ©aliser des progrĂšs en matiĂšre d'autonomie gouvernementale et de dĂ©veloppement Ă©conomique et d'Ă©liminer les problĂšmes sociaux qui frappent de nombreuses collectivitĂ©s indiennes. Bien qu'ils en soient les critiques les plus sĂ©vĂšres, les Indiens sont souvent forts rĂ©ticents Ă  voir la loi abrogĂ©e ou mĂȘme modifiĂ©e. Beaucoup Ă©voquent le caractĂšre quasi sacrĂ© des droits et protections qu'elle Ă©tablit, bien qu'assortis d'autres dispositions paternalistes et contraignantes qui empĂȘchent les Indiens d'assumer leur pleine destinĂ©e. Il s'agit lĂ  du premier et du plus important paradoxe qu'il faut comprendre si l'on veut renouveler le partenariat entre les PremiĂšres nations et les autres Canadiens »

— Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones[38]

Nouveaux rapports avec les Autochtones

En décembre 2012, le mouvement pancanadien Idle No More, initié au Québec par Widia LariviÚre et Melissa Mollen Dupuis, attire l'attention des médias grand public sur de nombreux problÚmes vécus par les Autochtones au Québec.

En 2015, le gouvernement du QuĂ©bec reconnaĂźt officiellement que les autochtones de son territoire ont Ă©tĂ© victimes d'un gĂ©nocide culturel[39], notamment mis en Ɠuvre avec le rĂ©gime des pensionnats.

En 2016, la tenue de la Commission Écoute, rĂ©conciliation et progrĂšs est annoncĂ©e par le gouvernement du QuĂ©bec, pour faire la lumiĂšre sur le racisme systĂ©mique[40] des membres du pouvoir exĂ©cutif Ă  l'encontre des autochtones.

Histoire géographique

Extension territoriale de 1898

En 1763, la Nouvelle-France est cédée à l'Angleterre qui crée, par la Proclamation royale, la province de Québec. Entre la Terre de Rupert[41] et la province nouvellement créée, s'insÚre un domaine autochtone. Avec l'Acte de Québec en 1774, le domaine autochtone est aboli et la limite sud de la Terre de Rupert devient la limite nord de la province. AprÚs 1774, les lois subséquentes de 1791 et de 1867 ne modifient pas la frontiÚre septentrionale de la province. Avec la cession de la Terre de Rupert au Dominion du Canada en 1870, ce territoire est annexé aux Territoires du Nord-Ouest. En 1875, une loi est adoptée prévoyant la division des TNO[42] en districts provisoires. C'est en vertu de cette loi que le district de l'Ungava est créé. En 1898, le Québec entreprend des démarches pour étendre son territoire plus au nord. Cet acte de 1898, concernant la délimitation des frontiÚres de la province, est adopté et sa frontiÚre nordique s'étend maintenant jusqu'à la riviÚre Eastmain[43]. Les bandes d'Eeyou et d'Eenou de la baie James se retrouvaient alors sous deux juridictions territoriales. Les bandes les plus nordiques demeuraient sous la tutelle territoriale (TNO) et celles plus au sud devenaient subitement, des citoyens de la province de Québec.

Extension territoriale de 1912

En 1907, une requĂȘte du QuĂ©bec adressĂ©e au gouvernement fĂ©dĂ©ral demande que soit annexĂ© Ă  la province ce qui correspond au district de l'Ungava tel que dĂ©fini par la loi de 1898, en y incluant les Ăźles cĂŽtiĂšres. En 1912, la Loi d'extension des frontiĂšres du QuĂ©bec confĂšre ce territoire Ă  la province sans toutefois inclure les Ăźles qui demeurent sous la juridiction des Territoires du Nord-Ouest. Le fĂ©dĂ©ral invoque leur difficile inventaire et l'importance stratĂ©gique pour la navigation, le commerce et la dĂ©fense. DĂ©jĂ  Ă  cette Ă©poque, le projet d'exporter du blĂ© de l'Ouest canadien par un port de la baie d'Hudson ou de James Ă©tait sur les planches Ă  dessin[44]. C'est donc au tour des Inuits au QuĂ©bec de changer de juridiction territoriale Ă  l'exception des Ăźles cĂŽtiĂšres oĂč ils chassaient depuis des millĂ©naires. Dans les annĂ©es 1960, la commission d'Ă©tude sur l'intĂ©gritĂ© du territoire quĂ©bĂ©cois s'est penchĂ©e sur la question de ces Ăźles pĂ©riphĂ©riques. Cette Ă©tude met en Ă©vidence, que pour une raison purement gĂ©ographique, les Ăźles auraient dĂ» ĂȘtre intĂ©grĂ©es Ă  la province. Les arguments de 1912 ne rĂ©sistent pas Ă  l'analyse si l'on prend en considĂ©ration que le fĂ©dĂ©ral n'a jamais Ă©tabli aucune installation Ă  la navigation et n'a jamais empĂȘchĂ© le QuĂ©bec de le faire. Le rapport des commissaires dit que le rattachement aux Territoires du Nord-Ouest des Ăźles littorales et pĂ©riphĂ©riques ne se justifie ni par la gĂ©ographie, ni par l'histoire, ni par la praticabilitĂ© administrative, ni par les motifs invoquĂ©s en 1912 lors de l'extension des frontiĂšres. De plus, cette frontiĂšre est dĂ©finie comme Ă©tant le rivage. Or, le rivage, ou plus prĂ©cisĂ©ment l'estran oĂč s'exerce l'action des marĂ©es, n'est pas une limite territoriale fixe et arrĂȘtĂ©e. Ce n'est qu'avec la Convention de la baie James et du Nord quĂ©bĂ©cois et des lois qui en dĂ©rivent, notamment la Loi sur le rĂ©gime des eaux de 1978, que cette frontiĂšre est dĂ©finitivement fixĂ©e comme Ă©tant la ligne des basses eaux. Par ailleurs, des nĂ©gociations Ă©taient toujours en cours au sujet des droits d'exploitation de ces Ăźles entre les divers niveaux de gouvernement, le Grand Conseil des Cris et la SociĂ©tĂ© Makivik et un modĂšle de frontiĂšre partagĂ©e entre le QuĂ©bec et le Nunavut ferait partie des discussions.

FrontiÚre Québec-Labrador de 1927

En 1902, la Grand River Pulp and Lumber Company reçoit un permis de coupe de bois octroyé par Terre-Neuve qui lui permet d'étendre ses activités de part et d'autre de la riviÚre Hamilton à partir du lac Melville. Le Québec soutient alors que le territoire au sud du cours d'eau lui appartient et adresse une protestation au président de la compagnie. L'affaire se retrouve entre les mains du lieutenant-gouverneur du Québec qui transmet à Ottawa un mémoire le priant de prendre les mesures nécessaires pour que soit respectée l'intégrité territoriale du Québec. AprÚs de nombreuses démarches, l'affaire est portée au Conseil privé de Londres qui entend la cause en 1926. L'année suivante, le rapport est approuvé et la derniÚre frontiÚre externe du Québec est alors établie. Le Québec n'a jamais acquiescé à ce jugement ou statué sur la question de cette frontiÚre interprovinciale. Cette fois, ce sont une partie des Innus du Labrador qui se retrouvent citoyens de la colonie britannique de Terre-Neuve[45], donc juridiquement séparée des bandes au Québec et automatiquement exclus de la Loi sur les Indiens de Canada.

Art chez les Autochtones

Les peuples autochtones au QuĂ©bec ont exprimĂ© leurs sentiments, leurs sensations et leurs aspirations Ă  travers une multitude de formes d’art.

Ces traditions artistiques sont les plus diversifiées et anciennes retrouvées au Canada.

Cette grande variété comprend la sculpture sur bois, les ouvrages en piquant de porc-épic, les peintures sur peau et plusieurs autres.

L’art autochtone ne s’inspire pas seulement du monde tangible, mais aussi grandement du monde spirituel. Ces grands peuples avaient une conception particuliĂšre de l’harmonie qui rĂ©gnait dans l’univers et Ă  laquelle il fallait s’intĂ©grer.

Les autochtones utilisent les Ă©lĂ©ments de la nature afin de concocter leurs couleurs qu’ils obtenaient Ă  partir de plantes et de fleurs.

Lorsque l’art autochtone fut dĂ©couvert par les EuropĂ©ens, il causa un vĂ©ritable Ă©moi. Ces chefs-d’Ɠuvre furent trĂšs rapidement admirĂ©s pour leur audace, leur ingĂ©niositĂ© et l’habiletĂ© technique des artistes autochtones.

Les EuropĂ©ens qui furent de prime abord impressionnĂ©s par ces Ɠuvres ne furent pas en mesure d’apprĂ©cier leur valeur, l’art autochtone Ă©tant trop diffĂ©rent du leur.

C’est vers les annĂ©es 1920, que l'art autochtone s’est Ă©panoui auprĂšs des amĂ©ricains. Chaque peuple autochtone, de la pĂ©riode prĂ©historique, avait sa propre forme d’art.

Les Inuits étaient connus pour leurs sculptures, les Eeyou et Eenou célÚbres pour leurs piquants de porc-épic ou encore les Anichinabés admirés pour leurs sculptures sur bois[46] - [47].

Art chez les Eeyou/Eenou et les Naskapis

Les Eeyou et Eenou, situĂ©s au nord du QuĂ©bec tout prĂšs de la baie James, ont exprimĂ© leurs arts Ă  travers une multitude d’objets pratiques et esthĂ©tiques.

Ils utilisaient les piquants de porc-épic peints de plusieurs couleurs afin de décorer leurs ceintures, leurs chemises, leurs robes et leurs mocassins.

Les Eeyou/Eenou et les Innus peignaient les peaux qu’ils utilisaient pour leurs couvertures, leurs sacs, leurs jambiĂšres, etc. Ils les ornaient trĂšs souvent de motifs gĂ©omĂ©triques en utilisant les couleurs qu’ils Ă©taient capables de crĂ©er tel que le jaune, le rouge, le bleu-vert et parfois du noir.

L’esprit des animaux Ă©tait au sein des valeurs spirituelles de ce peuple, les Eeyou et Eenou gravaient des images reprĂ©sentants des animaux sur leurs outils fabriquĂ©s Ă  partir d’os d’animaux[48] - [49].

Art chez les Anishinabeg

Les Anishinabeg (peuple algonquien vivant au sud du Québec) avaient des traditions artistiques différentes de celles de leurs compatriotes nordiques.

Les animaux Ă©tant d’une importance fondamentale, ils respectaient la loutre et le rat musquĂ© qui Ă©taient sacrĂ©s pour eux. À l’aide de la peau de ces derniers, les AnichinabĂ©s confectionnaient des sacs-mĂ©decine qui servaient Ă  conserver le tabac. Ces Algonquiens ornaient leurs sacs de dĂ©licats motifs rĂ©pĂ©tĂ©s, ayant chacun leur signification religieuse distincte.

Les AnichinabĂ©s sont notamment reconnus pour leurs immenses talents pour la sculpture sur bois, ils confectionnaient des poupĂ©es et d’autres petits objets nĂ©cessitant une minutie hors du commun. Ils adoptĂšrent par la suite la tradition de mĂąts totĂ©miques, qu’ils sculptaient s’inspirant de leur propre mythologie[50] - [51].

Art chez les Inuits

Les Inuits sont un peuple autochtone situĂ© dans l’extrĂȘme nord du QuĂ©bec. Ils sont notamment connus internationalement pour leurs sculptures. Ce peuple nordique a exprimĂ© son art Ă  travers les matĂ©riaux qu’ils trouvaient dans leurs rĂ©gions comme l’ivoire, l’os, le cuir ou la pierre. Les Inuits sont de merveilleux sculpteur capable de transformer n’importe quel objet utilitaire en une magnifique statuette reprĂ©sentant un animal ou un humain, cependant ces autochtones Ă©taient plus soucieux de reprĂ©senter des animaux dans leurs Ɠuvres que des ĂȘtres humains. Dans les croyances inuites, l’animal est essentiel Ă  la vie, ainsi de nombreuses Ɠuvres reprĂ©sentent des animaux. Les Inuits utilisaient notamment comme modĂšle les animaux les plus importants pour leur survie, c’est-Ă -dire l’ours, le caribou, la baleine et le phoque. La forme d’art la plus connue chez les Inuits est la sculpture de la pierre, l’ingĂ©niositĂ© dont ils font preuve est parfois surprenante. Lors de rituels religieux, les Inuits confectionnaient des masques qu’ils agrĂ©mentaient de gravures reprĂ©sentant des sĂ©ries d’animaux et de phĂ©nomĂšnes naturels[52].

Habitudes alimentaires des Autochtones

Les QuĂ©bĂ©cois d’aujourd’hui ont beaucoup d’habitudes alimentaires qui proviennent des autochtones. En effet, dans les annĂ©es 1700, les autochtones et les EuropĂ©ens ont fait beaucoup d’échanges commerciaux et culturels.

Chasse et pĂȘche pour les peuples algonquiens

Les Anishinabeg, les Atikamekw Nehirowisiwok, les Eeyou/Eenou, les Innus, les Mi'gmaq et les Wolastoqiyik, sont tous des peuples autochtones qui vivaient dans la forĂȘt borĂ©ale et la forĂȘt transitionnelle du QuĂ©bec. Les chasseurs de ces peuples sont reconnus pour ĂȘtre habiles.

Ces hommes et femmes Ă©taient Ă  la fois chasseurs, trappeurs et pĂȘcheurs. Pour s’assurer de faire leur travail efficacement, ceux-ci parcouraient les cours d’eau en canot pendant l’étĂ© et durant la saison froide, ils pĂȘchent sous la glace. Ils chassaient plus prĂ©cisĂ©ment l’orignal, le caribou, le chevreuil, l’ours, l’oie et le canard.

Pour combler leurs besoins alimentaires, ils avaient également recours au trappage. Les animaux qui étaient le plus souvent trappés par ces peuples autochtones étaient le rat musqué, le castor et le liÚvre[53].

Alimentation traditionnelle

Les peuples autochtones consommaient Ă©galement des tisanes. Ces tisanes Ă©taient faites de feuilles, d’écorce, de tiges et de fruits d’arbustes. Elles Ă©taient mĂȘme utilisĂ©es comme des traitements mĂ©dicaux. De nos jours, nous consommons encore beaucoup de ces tisanes traditionnelles que les autochtones prĂ©paraient[53].

Les Iroquois, contrairement aux autres peuples, mangent beaucoup moins de viande que les autres peuples. La viande telle que le poisson et le petit gibier étaient utilisés comme complément aux plats de maïs, de haricots, courges, de graines de courges et de tournesols[53].

La graisse du castor ou de l’ours Ă©tait parfois bouillie avec des bleuets, faisant de celle-ci un bon repas pour les enfants. Le pemmican Ă©tait un mets qu’on l’on prĂ©parait en mĂ©langeant de la viande sĂ©chĂ©e et broyĂ©e avec de la graisse d’ours. Les autochtones consommaient Ă©galement des Ɠufs de canards. Il Ă©tait Ă©galement capable de faire bouillir de la sĂšve de bouleau pour en faire du sirop. Dans les pĂ©riodes plus difficiles, les autochtones avaient recours Ă  certaines racines pour se nourrir, ceux-ci pouvaient Ă©galement manger certaines parties de l’écorce des peupliers et des bouleaux[54].

Cuisson et conservation de la nourriture

Afin de prĂ©server leur nourriture durant les longs hivers froids, les BĂ©othuks, les Mi'gmaq, les Wolastoqiyik, les Innus et les Naskapis, les Saulteux, les Anishinabeg et les Eeyou et Eenou font assĂ©cher la viande, le poisson et les fruits. Les autochtones Ă©taient reconnus pour faire fumer leurs viandes, en choisissant bien l’espĂšce de bois et le temps de cuisson afin que leur viande ait le meilleur goĂ»t possible. Les mĂ©thodes de cuissons des aliments varient beaucoup selon la rĂ©gion et les aliments disponibles. Faire cuire la nourriture sur des brochettes Ă©tait trĂšs rĂ©pandu. De plus, le peuple des Innus avait la particularitĂ© de faire cuire leur poisson en les recouvrant d’argile afin de pouvoir les faire cuire dans le sable. Il Ă©tait trĂšs frĂ©quent que les autochtones fassent baigner leurs morceaux de viande dans une soupe assaisonnĂ©e avec diverses Ă©pices afin de rehausser le goĂ»t de leur nourriture[53].

Échanges culturels entre autochtones et europĂ©ens

Vers le milieu des annĂ©es 1700, les autochtones ont montrĂ© aux EuropĂ©ens Ă  faire pousser un peu plus de 29 espĂšces de lĂ©gumes qui leur Ă©taient inconnus. Ils leur ont montrĂ© entre autres la tomate, la pomme de terre, la courge, le concombre, et les haricots. Le maĂŻs est un autre aliment qui Ă©tait inconnu des EuropĂ©ens avant leur arrivĂ©e en AmĂ©rique, les autochtones avaient nommĂ© ce plant ozisy. Les EuropĂ©ens ont Ă©galement montrĂ© certains aliments aux Autochtones lors de leur arrivĂ©e au Canada. Ce sont les EuropĂ©ens qui ont montrĂ© le sucre, le lard salĂ©, le thĂ©, la farine de blĂ© et d’avoine, le porc, le bƓuf, le lait et le saindoux aux autochtones[53] - [55] - [56].

Pour conclure, les quĂ©bĂ©cois d’aujourd’hui et les EuropĂ©ens des annĂ©es 1700 ont beaucoup appris des coutumes alimentaires des autochtones traditionnelles et vice-versa.

Notes et références

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Notes

    Droits acquis

    Annexes

    Ouvrages

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    Articles scientifiques

    • « Les nations indiennes au QuĂ©bec », Histoire, monde et cultures religieuses, vol. 3, no 27,‎ , p. 17-18 (DOI 10.3917/hmc.027.0017, lire en ligne).
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    • Martin Simard, « Le Nord quĂ©bĂ©cois : un plan, trois rĂ©gions, neuf dĂ©fis », Recherches sociographiques, vol. 58, no 2,‎ , p. 263-295 (lire en ligne).

    Articles connexes

    Liens externes

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