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Centre-du-Québec

Le Centre-du-Québec est une région administrative du Québec située sur la rive sud du Saint-Laurent, face à Trois-Rivières. Elle est composée de 5 municipalités régionales de comté (MRC) et de 80 municipalités. Elle est devenue une région administrative indépendante le . Il s'agit également de la région de naissance de la poutine.

Centre-du-Québec
Centre-du-Québec
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Statut RĂ©gion administrative
MRC et TE Arthabaska
BĂ©cancour
Drummond
L'Érable
Nicolet-Yamaska
Nombre de municipalités 80
Ministre responsable André Lamontagne
Fuseau horaire Heure de l'Est
Indicatif téléphonique +1 819
+1 873
Code géographique 17
DĂ©mographie
Gentilé Centricois,
Centricoise
Population 250 445 hab. ()
DensitĂ© 36 hab./km2
Variation 2014-2019 3,7 %
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 17′ nord, 72° 04′ ouest
Altitude Min. 1 m
Max. 625 m
Superficie 6 921 km2
– incluant eau 7 262 km2
Économie
PIB rĂ©gional 9 517 M CAD (2017)
Taux d'activité 64 % (2019)
Taux de chĂ´mage 3,9 % (2019)
Sources
Institut de la statistique du Québec, 2020

    GĂ©ographie

    Sont repartis sur son territoire, en ordre d'importance : les forĂŞts (41,9 %), les terres agricoles (41,0 %), les milieux humides (8,9 %), les eaux (4,6 %) et finalement les surfaces artificielles (3,6 %)[1].

    Situation

    Le Centre-du-Québec est situé non pas au centre géographique du Québec, mais plutôt « au cœur » de la vallée du Saint-Laurent, là où réside majoritairement la population québécoise. La région est située à mi-chemin entre les villes de Montréal et Québec, près du fleuve Saint-Laurent, ce qui lui confère son caractère central.

    La rĂ©gion s'Ă©tend sur 7 262 km2 de superficie, dont 6 921 km2 qui sont terrestres[1], soit moins de 0,5 % du territoire quĂ©bĂ©cois. Les agglomĂ©rations urbaines de Drummondville et de Victoriaville sont les principaux pĂ´les Ă©conomiques.

    Elle est bordée au nord, au-delà du fleuve Saint-Laurent, par la Mauricie, à l'ouest par la Montérégie, à l'est par la Chaudière-Appalaches et au sud par l'Estrie.

    Relief

    Paysage du Centre-du-Québec.

    La rĂ©gion est constituĂ©e, d'une part, par la plaine agricole des basses-terres du Saint-Laurent, et d'autre part, par un piedmont de la chaĂ®ne des Appalaches. L'altitude minimale est de m au fleuve Saint-Laurent, tandis que l'altitude maximale est de 625 m Ă  la Montagne Ă  Simoneau.

    Hydrographie

    Le Centre-du-Québec est traversé par plusieurs rivières ; les principales sont Saint-François (Alsigôn-tekw), Nicolet (Pithigani-tekw) et Bécancour (Wôlinak-tekw). Tous avec de sources dans les Appalaches de les Cantons-de-l'Est .

    Transport

    Le réseau autoroutier est constitué par l'autoroute 20, l'autoroute 30, l'autoroute 55 et l'autoroute 955. Les autres routes importantes sont les routes 116, 122, 132, 139, 143, 161, 243, 255 et 265.

    Histoire

    Préhistoire et premiers établissements

    Jusqu'au XIXe siècle, le Centre-du-Québec est peu occupé, à l'exception des rives du Saint-Laurent.

    La rĂ©gion immerge après la disparition de l'inlandsis laurentidien et le retrait de la mer de Champlain, Ă  la suite de la dernière pĂ©riode glaciaire, entre 9 000 et 5 500 AP. Des artefacts tĂ©moignent de la prĂ©sence de chasseurs-cueilleurs entre 6 000 et 1 000 AP. Lors du passage de l'explorateur français Jacques Cartier dans les annĂ©es 1530-1540, la rĂ©gion est habitĂ©e par les Iroquoiens du Saint-Laurent, possiblement ceux de Maisouna qui occupent l'espace entre Canada et Hochelaga. Des Algonquins et des Innus s'Ă©tablissent ensuite sur le territoire, face Ă  Trois-Rivières fondĂ©e en 1634[2]. Les AbĂ©naquis s'installeront durablement dans la rĂ©gion dès les annĂ©es 1650 en raison des guerres indiennes.

    Au sein de la colonie française du Canada, la rĂ©gion est administrĂ©e par le gouvernement des Trois-Rivières. Les fiefs de Lintot et Dutort sont les premières propriĂ©tĂ©s concĂ©dĂ©es en 1637 Ă  l'emplacement actuel de BĂ©cancour. En 1683, tout le rivage centricois du fleuve Saint-Laurent est concĂ©dĂ© bien que peu peuplĂ©[3]. Le recensement de 1681 dĂ©nombre seulement 218 habitants dont la majoritĂ© rĂ©side Ă  Saint-François-du-Lac, Nicolet, BĂ©cancour et Nicolet. La population atteint 1 315 habitants en 1739 puis 2 825 en 1765. Cette hausse avant la ConquĂŞte britannique est reliĂ©e Ă  une forte natalitĂ© et l'arrivĂ©e de rĂ©fugiĂ©s acadiens[4].

    Migration vers l'intérieur

    Sous la province britannique de Québec, la rivière Godefroy au Centre-du-Québec sert de frontière entre les districts de Québec et Montréal. Le district de Trois-Rivières est finalement recréé en 1790. En 1792, avec la création de la chambre d'assemblée du Bas-Canada, la région est entièrement englobée dans le comté du Buckinghamshire[5]. Il sera scindé vers 1830 pour faire place aux comtés de Mégantic, Drummond, Lotbinière, Nicolet et Yamaska, tous conservés sous des noms similaires jusqu'à aujourd'hui.

    Le Centre-du-Québec connaît un grand mouvement de colonisation au XIXe siècle. Le peuplement achevé des seigneuries vers 1830[6] et l'immigration britannique pousse l'exploration et l'occupation des vastes espaces inhabités et encore sauvages des Bois-Francs, plus au sud à l'intérieur des terres. Les nouveaux territoires sont tous divisés en canton. Initialement, la spéculation foncière est forte et les colons s'établissent sans détenir de titre de propriété, engendrant le phénomène des « squatters »[7]. La migration provient de tous les fronts, celui à la marge des seigneuries le long du Saint-Laurent (au nord), de la Beauce (à l'est) et de la plaine maskoutaine et des Cantons de l'Est (à l'ouest et au sud). Au milieu du XIXe siècle, 15% de population du Centre-du-Québec était originaire des îles Britanniques, ce qui marquera la toponymie et le patrimoine architectural de la région[8].

    Avec le peuplement, le domaine agricole centricois atteindra 10% des terres aménagées au Québec en 1911 alors que ce pourcentage n'était que de 4,6% au début des années 1830[9].

    Émergence économique et culturelle des Bois-Francs

    Locomotive du chemin de fer du Grand Tronc.
    Plessisville en 1910.

    À l'exception du chemin royal longeant le fleuve dès la fin XVIIIe siècle, la première grande route ouverte au Centre-du-Québec est le chemin Craig, reliant Saint-Gilles en Beauce jusqu'au canton de Shipton (aujourd'hui Danville). Elle est abandonnée avec la guerre anglo-américaine de 1812, pour amoindrir les risques d'invasion de la région par les États-Unis. Le réseau routier le long de la rivière Saint-François est ensuite priorisé. Drummondville est fondée en 1815 par Frederick Heriot comme colonie militaire[10]. Durant la rébellion des Patriotes, le comté de Yamaska occupe une place importante dans l'effervescence républicaine et anti-loyaliste au Bas-Canada.

    Le chemin Gosford et le chemin d'Arthabaska voient respectivement le jour en 1843 et 1849. Le réseau routier se consolide dans la deuxième moitié du siècle autour des nouvelles voies ferrées. Le segment centricois du Grand Tronc, chemin de fer supranational reliant le Midwest à l'Atlantique, est construit dans les années 1850 au pied des Appalaches, faisant émerger plusieurs noyaux villageois comme Victoriaville en 1851. Cette dernière est reliée au fleuve Saint-Laurent par le chemin de fer en 1864[10].

    À partir de 1891, la croissance démographique des villes et villages commence à se faire au détriment des paroisses. Historiquement, Nicolet fut le premier pôle de la région, avec la création de son collège en 1803 et du premier diocèse en 1885. Victoriaville acquiert de son côté le statut de ville en 1890 et surpasse Nicolet en population à partir de 1911, devenant le principal pôle de l'intérieur centricois.

    Histoire récente

    Lors de la création des 10 régions administratives du Québec en 1966, le territoire centricois est inclus dans la région de Trois-Rivières. En 1987, cette région est renommée Mauricie-Bois-Francs pour mieux distinguer les parties nord et sud. Néanmoins, dans les années 1990, des élus locaux demandent la création d'une région administrative distincte de la Mauricie. Lors du référendum québécois de 1995, les Centricois votent majoritairement en faveur de l'indépendance du Québec. Le 30 juillet 1997, le gouvernement du Québec attribue aux Bois-Francs son autonomie régionale[11]. Le nom Centre-du-Québec est préféré à celui des Bois-Francs, puisqu'il exprime la « position de cette région administrative au cœur du Québec habité »[12]. Plusieurs ministères établissent une direction propre dans la région, mais d'autres organes gouvernementaux dont ceux du système de santé demeurent affiliés à la Mauricie[13].

    DĂ©mographie

    Démographie régionale

    Évolution démographique
    1986 1991 1996 2001 2006 2011 2016 2021 2026
    202 317207 663215 207222 747225 973234 163242 399--
    2031 2036 2041 2046 2051 2056 2061 2066 2071
    ---------

    Le recensement du Canada de 2016 estime la population du Centre-du-QuĂ©bec Ă  242 399 personnes[14].

    Au 1er juillet 2010, l'Institut de la statistique du QuĂ©bec a estimĂ© le taux de fĂ©conditĂ© de la rĂ©gion Ă  1,91 enfant par femme, un taux supĂ©rieur au taux de l'ensemble du QuĂ©bec[15]. Le taux d'emploi de la rĂ©gion Ă©tait de 61,4 % et le taux d'emploi de 56,4 % au quatrième trimestre 2011[16].

    La majorité des habitants sont de religion catholique.

    Principales villes

    Le tableau suivant répertorie les principales villes de la région :

    Diocèse

    La majorité des paroisses sont rattachées au diocèse de Nicolet. D'autres paroisses font partie du diocèse catholique de Québec ; c'est le cas de celle de la MRC de L'Érable.

    Administration

    La région du Centre-du-Québec est composée de 80 municipalités locales réparties dans 5 municipalités régionales de comté (MRC). Elle comporte également deux réserves indiennes (Odanak et Wôlinak).

    Municipalités régionales de comté du Centre-du-Québec
    Nom Chef-lieu Population
    (2016)
    Superficie terrestre
    (km2)
    Densité
    (hab./km2)
    Arthabaska Victoriaville 72 014 1 890,18 38,1
    BĂ©cancour BĂ©cancour 20 404 1 144,67 17,8
    Drummond Drummondville 103 397 1 600,26 64,6
    L'Érable Plessisville 23 425 1 287,86 18,2
    Nicolet-Yamaska Nicolet 23 159 1 007,09 23,0
    RĂ©gion 242 399 6 930,05 35,0

    Politique

    Ministre responsable

    Liste des ministres responsables du Centre-du-Québec
    Années Député Parti
    2012 - 2014 Yves-François Blanchet Parti québécois
    2014 - 2018 Laurent Lessard Parti libéral du Québec
    2018 - en cours André Lamontagne Coalition avenir Québec

    Circonscriptions Ă©lectorales provinciales

    Circonscriptions électorales fédérales

    Santé

    La région est desservie par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec[17], faisant partie du Réseau universitaire intégré de santé Sherbrooke. Les services régionaux sont:

    • Services de rĂ©adaptation en dĂ©pendance
    • Services de protection et de rĂ©adaptation pour les jeunes en difficultĂ© d’adaptation et leur famille
    • Services en dĂ©ficience intellectuelle et trouble du spectre de l'autisme - Institut universitaire;
    • Services de rĂ©adaptation en dĂ©ficience physique.

    Centre intégré de santé et de services sociaux

    • Arthabaska-et-de-l'Érable
    • BĂ©cancour-Nicolet-Yamaska
    • Drummond

    Éducation

    Un bâtiment moderne fait de brique et de verre sur un site boisé, près d'une rue.
    Campus de l'UQTR Ă  Drummondville.

    Au niveau scolaire, la région est desservie par trois centres de services scolaires francophones : le centre des Bois-Francs, à l'est, le centre des Chênes, à l'ouest, et le centre de la Riveraine, au nord. La population anglophone est desservie par la commission scolaire Eastern Townships.

    Au niveau de l'éducation supérieure, la région compte trois cégeps, soit les cégeps de Drummondville et le cégep de Victoriaville, ainsi que l'institution Kiuna, à Odanak. La région accueille aussi un campus de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) situé à Drummondville. En outre, le nord de la région est l'hôte d'institutions spécialisées, en raison de sa proximité avec Trois-Rivières : Nicolet est le siège de l'École nationale de police du Québec et Bécancour accueille un laboratoire sur la décomposition humaine de l'UQTR[18] - [19] - [20].

    Par ailleurs, les populations étudiantes de Nicolet et Bécancour qui fréquentent le cégep de Trois-Rivières, le collège Laflèche et l'UQTR sont desservies par transport collectif[21] - [22].

    MĂ©dias

    La région est desservie par les stations de radio CKBN-FM 90,5 à St-Grégoire, CFDA-FM 101,9, CFJO-FM 97,3 et KYQ 95.7/103.5 à Victoriaville, NRJ 92.1 et Rouge-FM 105.3 à Drummondville et CJAN 99,3 à Asbestos.

    Il n'y a aucun grand réseau de télévision sur le territoire. La Société Radio-Canada possède toutefois un bureau avec un vidéojournaliste à Drummondville depuis 2003. Ce dernier est responsable de la couverture de l'actualité dans le Centre-du-Québec. Les stations de Trois-Rivières, Sherbrooke et Québec donnent l'information locale via TVA et Radio-Canada. La TVCBF est la seule station de télévision qui produit un bulletin de nouvelles locales et régionales.

    Les journaux hebdomadaires L'Express de Drummondville, L'Avenir de l'Érable de Plessisville et La Nouvelle/L'Union de Victoriaville et Le Courrier Sud sont distribués dans la région. Les journaux quotidiens Le Nouvelliste de Trois-Rivières et La Tribune de Sherbrooke couvrent l'information locale.

    Tourisme

    Située au sud du fleuve Saint-Laurent, la région touristique du Centre-du-Québec fait partie de « Colorful Québec »[23], regroupement destiné à la promotion touristique des régions du sud du Québec sur les différents marchés internationaux.

    Notes et références

    1. Institut de la statistique du Québec - Le Québec chiffres en main 2018
    2. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 50-51
    3. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 51
    4. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 63-64
    5. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 96
    6. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 114
    7. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 110
    8. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 119-127
    9. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 134
    10. Bellavance, Rousseau et Roy 2013, p. 194-198
    11. Gazette officielle du Québec, Québec, (lire en ligne), p. 5541
    12. « Centre-du-Québec », sur Commission de toponymie (consulté le )
    13. « Pas de CISSS au Centre-du-Québec », La Nouvelle union,‎ (lire en ligne)
    14. Statistique Canada, « Profil du recensement, Recensement de 2016 - Centre-du-Québec [Région économique], Québec et Québec [Province] », Gouvernement du Canada, (consulté le )
    15. Institut de la statistique du Québec, Le bilan démographique du Québec, Québec, Gouvernement du Québec, (lire en ligne), p. 140
    16. Institut de la statistique du Québec, « Taux d'activité, d'emploi et de chômage, données désaisonnalisées, par région administrative, Québec, 4e trimestre 2010 au 4e trimestre 2011 » (consulté le )
    17. Brigitte Trahan, « UQTR: l’étude de la décomposition des corps à Bécancour », sur Le Nouvelliste, (consulté le )
    18. Catherine Bouchard, « Des cadavres étudiés en plein air à Bécancour », sur Le Journal de Québec, (consulté le )
    19. Radio-Canada, « Laboratoire de décomposition cadavérique à ciel ouvert à l’UQTR », sur ICI.Radio-Canada.ca, (consulté le )
    20. Sébastien Lacroix, « Transport collectif: huit points d'embarquement à Nicolet », sur Le Courrier Sud, (consulté le )
    21. Claudie Simard, « L'Écopasse crée du mécontentement chez des étudiants du Cégep de Trois-Rivières », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
    22. Site de Colorful Québec

    Annexes

    Bibliographie

    • QuĂ©bec, Le QuĂ©bec chiffres en main : Édition 2013, QuĂ©bec, Institut de la statistique du QuĂ©bec, , 71 p. (ISBN 978-2-550-67323-1, lire en ligne)
    • Claude Bellavance, Yvan Rousseau et Jean Roy, Histoire du Centre-du-QuĂ©bec, QuĂ©bec, Presses de l'UniversitĂ© Laval, coll. « Les rĂ©gions du QuĂ©bec », , 1021 p. (ISBN 978-2-763-79440-2)

    Articles connexes

    Liens externes

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