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Peuples algonquiens

Les peuples algonquiens ou Algonquiens[1] sont des PremiĂšres Nations appartenant Ă  un vaste ensemble de nations autochtones du Canada et des États-Unis (incluant notamment la nation des Algonquins), qui sont de souche commune et de langues apparentĂ©es et qui sont rĂ©partis depuis la cĂŽte atlantique jusqu'aux contreforts des Rocheuses.

Danse des indiens algonquiens (gravure de John White, 1590).
Carte des rĂ©partitions historique des peuples algonquiens au Canada et dans au nord des États-Unis (non-exhaustive, il manque la cĂŽte est des États-Unis).1 : Algonquiens de l'Est
2 : Algonquiens du Nord ou du Subarctique
3 : Algonquiens du Centre
4 : Algonquiens de l'Ouest

Ils sont l'un des plus nombreux et des plus étendus groupes de peuples autochtones d'Amérique du Nord. Ils rassemblaient à l'origine des centaines de tribus, et des centaines de milliers d'individus se réclament d'un peuple algonquien. Ce groupement est constitué des peuples qui parlent une langue algonquienne.

Langues

Le fait d'utiliser les noms de tribus pour identifier des groupes particuliers de peuples algonquiens et leurs langages est souvent trompeur. MĂȘme de nos jours, les mariages entre membres de groupes diffĂ©rents et les alliances Ă©troites entre communautĂ©s sont communes parmi ces populations. Leur langues sont Ă©galement similaires.

À travers le Canada, les locuteurs Cri pourront se comprendre sans trop de difficultĂ©, et la langue ojibwĂ© est assez proche des langues Cris de l'ouest pour demeurer partiellement comprĂ©hensible.

Ces divisions ont souvent été imposées par les efforts européens pour contrÎler les peuples indigÚnes, et leur donner une identité politique à l'européenne, mieux adaptée aux objectifs des colonisateurs. Mais dans ces communautés, les identités sont souvent beaucoup plus fongibles.

Le terme Algonquin a été imposé par les colons, alors que la nation algonquienne se désigne à l'aide du nom de Anishnabe[2].

Histoire

Avant l'arrivĂ©e des EuropĂ©ens, la plupart des tribus algonquiennes vivaient de la chasse et de la pĂȘche, mĂȘme si certaines complĂ©taient leur alimentation en cultivant du maĂŻs, des haricots, des courges, et (particuliĂšrement chez les OjibwĂ©s) du riz sauvage.

À l'Ă©poque de l'Ă©tablissement des premiĂšres colonies en AmĂ©rique du Nord, les tribus algonquiennes occupaient la Nouvelle-France, ce qui est devenu la Nouvelle-Angleterre, le New Jersey, le sud-est de l'État de New York, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, tout le Canada Ă  l'est des montagnes Rocheuses, le Minnesota, le Wisconsin, le Michigan, l'Illinois, l'Indiana et, occasionnellement, le Kentucky. Ils Ă©taient principalement concentrĂ©s dans la rĂ©gion de la Nouvelle-Angleterre. La patrie des peuples algonquiens n'est pas connue.

À l'arrivĂ©e des EuropĂ©ens, ils Ă©taient rĂ©guliĂšrement en guerre avec leurs voisins de la FĂ©dĂ©ration iroquoise, ce qui les forçait Ă  s'installer dans des rĂ©gions non occupĂ©es par les Iroquois.

Pendant prĂšs de deux siĂšcles, la cohabitation entre les Algonquiens et les colons d’origine europĂ©enne fut source de nombreux conflits donnant lieu Ă  des centaines de traitĂ©s de paix. Cornstalk, Tecumseh et Pontiac Ă©taient des chefs algonquiens.

Politique

Les Algonquiens vivaient dans des communautés égalitaires et dirigées par des anciens respectés et des chefs de clan[3].

Les bonnes qualitĂ©s d’un chef Ă©taient la force, l’habiletĂ©, le courage, les talents de chasseur, la sagesse et la plus importante, la gĂ©nĂ©rositĂ©. Effectivement, cette derniĂšre qualitĂ© Ă©tait primordiale pour un bon chef puisqu’il ne prenait jamais de dĂ©cisions seul. Il devait convaincre les membres du conseil de ses dĂ©cisions, ce qui correspondait Ă  son principal pouvoir. Cela menait donc Ă  de trĂšs longues discussions[4].

Les nations et les bandes Ă©taient les principaux acteurs de la vie politique des Algonquiens. Le peuple Ă©tait divisĂ© en nations, qui pour leur part, Ă©taient subdivisĂ©es en clans, puis ces derniers Ă©taient Ă  nouveau sĂ©parĂ©s en bandes. Chaque bande Ă©tait constituĂ©e de 35 Ă  75 personnes, ce qui correspondait Ă  deux ou trois familles Ă  l’époque. De plus, chaque clan possĂ©dait son propre territoire de chasse et de pĂȘche[5].

RĂŽles des hommes et des femmes

Hommes

Les hommes Ă©taient responsables de la chasse, de la pĂȘche, de la construction des maisons et du portage des canots. Les hommes Ă©taient aussi chargĂ©s du commerce se dĂ©roulant l’étĂ©, lors de la rencontre entre plusieurs bandes[6].

Femmes

Chez les Algonquiens vers 1500, les femmes Ă©taient les gardiennes de la culture et des traditions. Elles transmettaient de façon orale leurs savoirs Ă  leurs filles, tels que l’utilisation de plantes mĂ©dicinales, les colorants, le tannage de peau et l’artisanat. Elles Ă©taient responsables d’entretenir les rĂ©serves de bois pour le chauffage, de la confection de vĂȘtements, de la cueillette de fruits sauvages et de la conservation des aliments. Lorsque la bande se dĂ©plaçait, les femmes devaient s’occuper du transport des bagages[6].

Outils

Les Algonquiens utilisaient plusieurs outils pour la chasse comme des arcs et des flĂšches, des massues, des lances, des haches, des filets et des piĂšges[7]. Ils fabriquaient ces derniers avec ce qu’ils trouvaient dans la nature comme des branches en bois, de la pierre, des os et de l’écorce[8].

Identités et répartition

Les Algonquiens sont généralement regroupés en quatre catégories.

Algonquiens de l'Est

Les Algonquiens de l'Est ou Algonquiens maritimes, Micmacs, Malécites et Abénaquis sont établis principalement le long des cÎtes, depuis les provinces Atlantiques, Québec jusqu'en Caroline du Nord.

Les Abénaquis étaient installés dans le Maine et l'est du Québec. Ces tribus pratiquaient l'agriculture.

Les Cheyennes sont des Algonquins originaires du sud des Grands Lacs. L’explorateur français Cavelier de La Salle les rencontre en 1680 dans le nord de l’actuel Illinois, habitant des villages permanents faits de grandes maisons de terres semblables à ceux des Mandans et des Arikaras. Ils fabriquent de la poterie et cultivent le tabac, le maïs, le haricot et la courge.

À la fin du XVIIe siĂšcle, les Cheyennes se dĂ©placent vers l’ouest, atteignant le Missouri, peut-ĂȘtre poussĂ©s par le dĂ©placement des Chippewas et des Sioux. Les Arapahos leurs alliĂ©s, un autre peuple algonquin, suivent la mĂȘme route. InstallĂ©s le long du Haut-Missouri et de ses affluents, les Cheyennes pratiquent toujours l’agriculture autour de leurs villages.

Les MalĂ©cites du Maine, du QuĂ©bec et du Nouveau-Brunswick, et les tribus Micmacs, des Provinces maritimes canadiennes vivaient principalement de la pĂȘche.

Les tribus algonquiennes de la Nouvelle-Angleterre comptent aussi les Mohicans, les Pequots, les Narragansetts, les Wampanoags, les Massachusetts, et les Penacock ou Pennacooks.

Algonquiens du Nord

Les Algonquiens du Nord ou du Subarctique, les Innus (Montagnais ou Naskapis), les Attikameks, et les Cris, qui occupent la zone subarctique canadienne, depuis le Labrador et le QuĂ©bec jusqu'au centre de l'Alberta, oĂč ils vivaient autrefois en petites bandes nomades.

Plus au nord se trouvaient les Betsiamites, les Attikameks et les Montagnais (Innus).

On croit que le peuple Beothuk de l'ßle de Terre-Neuve est aussi un peuple algonquien. Toutefois, les Beothuks ont disparu au début des années 1800 et peu de témoignages de leur langue et de leur culture subsistent.

Algonquiens du Nord-Ouest

Les Lakotas vivent dans le Dakota du Nord et le Dakota du Sud (États-Unis) et aussi au Canada. Les sept branches lakotas sont : BrĂ»lĂ©s, Oglalas, Sans-Arcs, Hunkpapas, Miniconjous, Sihasapas (Pieds-Noirs/Blackfeet, Ă  ne pas confondre avec l'homonyme peuple algonquien des Pieds-Noirs/Blackfoot) et Two Kettles.

En dĂ©cembre 2007, une dĂ©lĂ©gation conduite par Russell Means et disant reprĂ©senter les Lakotas a dĂ©clarĂ© rompre les traitĂ©s qui les lient aux États-Unis, proclamant ainsi leur indĂ©pendance (voir RĂ©publique Lakota), et annonçant qu'ils allaient produire leurs propres passeports et permis de conduire. PrĂšs de la moitiĂ© du territoire de l'État sĂ©cessionniste se situe dans le Dakota du Sud.

Les Arapahos étaient de proches alliés des Cheyennes et généralement des Sioux.

Une fois établi dans son nouveau territoire, le peuple a commencé à étendre sa présence sur les plaines par le commerce, la guerre et les alliances avec les autres tribus.

Ils formaient avec les Cheyennes une enclave de langue algonquine dans l'Ouest. Les Arapahos du Nord habitent aujourd'hui sur la réserve indienne de Wind River au nord de Lander dans le Wyoming. Une partie du peuple Arapahos fut séparée du groupe et forma un peuple indépendant appelé « Atsinas » ou « Gros Ventres ».

Il semblerait que les Arapahos habitaient dans le Minnesota et le Dakota du Nord avant l'arrivée des Européens. L'expansion de ces derniers les aurait poussés vers l'ouest dans le Colorado, le Wyoming et le Kansas.

Algonquiens du Centre

Les Ojibwés, Miamis et Illinois sont établis depuis la région des Grands Lacs jusqu'au Mississippi.

À l'ouest, les OjibwĂ©s — ou Chippewa — et quelques groupes Crees vivaient dans le Minnesota, le Wisconsin, le nord du Michigan, l'ouest de l'Ontario et les Prairies canadiennes.

Algonquiens du Sud

Vers 1830, certains clans cheyennes s’éloignent vers le sud, atteignant l’est du Colorado et du Kansas. Ils deviendront les Cheyennes du Sud. Une partie des Arapahos suivra la mĂȘme voie. Les Cheyennes demeurĂ©s au Wyoming et au Montana s’unissent Ă©troitement aux Lakota et aux Arapaho restĂ©s au nord. Ils sont connus comme les Cheyennes du Nord.

Le village de Pomeioc, Caroline du Nord, 1885 (NARA).

Il faut ajouter au nombre des peuples algonquiens :

Algonquiens de l'Ouest

Les Arapahos, Pieds-Noirs et Cheyennes sont installés dans les plaines de l'Ouest canadien et américain.

Comparatif entre Iroquoiens et Algonquiens

Tableau comparatifIroquoiensAlgonquiens
Structure socialeMatriarcalePatriarcale
Mode de vieSĂ©dentaireNomade
Aliment de baseMaĂŻs, courges, fĂšves (agriculture)Gibier, poisson (chasse et pĂȘche)
HabitationMaisons longues dans un village entouré d'une palissade (bois)Wigwams ou tipi dans un campement (bois)
HabillementFait en peaux d'animauxFait en peaux d'animaux
Statut politiqueDécisions prises par consensus, droit de déclarer la période de guerre, droit de parole puissantChef de bande choisi par la tribu, décisions prises par consensus, droit de parole faible
RĂŽle des femmesTĂąche domestique, enfants, dĂ©cisions, rĂ©coltes, confection de vĂȘtements, prĂ©paration des repasTĂąches domestiques, enfants, confection vĂȘtements, cueillette, prĂ©paration de la viande

Références

  1. Claude Poirier (dir.), Dictionnaire historique du français québécois (lire en ligne).
  2. (en-US) « Origin of the name “Algonquin”? | Conseil Tribal » (consultĂ© le ).
  3. Peuples algonquiens sur L'Encyclopédie canadienne.
  4. « Choisir son chef », sur primaire.recitus.qc.ca (consulté le ).
  5. « Les nations et les bandes », sur primaire.recitus.qc.ca (consulté le ).
  6. « BibliothÚque virtuelle Algonquiens (notions avancées) », sur www.alloprof.qc.ca (consulté le ).
  7. « BibliothÚque virtuelle Algonquiens (notions avancées) », sur www.alloprof.qc.ca (consulté le ).
  8. « Des vĂȘtements et des objets adaptĂ©s », sur primaire.recitus.qc.ca (consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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