Accueil🇫🇷Chercher

Obedjiwan

Obedjiwan 28 (Opitciwan en atikamekw) est une réserve indienne enclavée dans l'agglomération de La Tuque au Québec. Elle est habitée par les Atikamekw d'Opitciwan.

Obedjiwan 28
Obedjiwan
Des Atikamekw d'Opitciwan sur le quai du poste de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson sur le lac Obedjiwan vers 1921.
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
RĂ©gion Mauricie
Statut municipal RĂ©serve indienne
Grand chef
Mandat
Jean-Claude Mequish
2019 - présent
Code postal G0W 3B0
Constitution
DĂ©mographie
Gentilé Upatshuniulnu
Population 2 019 hab. ()
DensitĂ© 218 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 40′ 14″ nord, 74° 55′ 43″ ouest
Superficie 927 ha = 9,27 km2
Divers
Code géographique 2490804
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Mauricie
Voir sur la carte topographique de Mauricie
Obedjiwan 28
GĂ©olocalisation sur la carte : Mauricie
Voir sur la carte administrative de Mauricie
Obedjiwan 28
Géolocalisation sur la carte : Québec
Voir sur la carte administrative du Québec
Obedjiwan 28
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
Voir sur la carte administrative du Canada
Obedjiwan 28
Liens
Site web Site officiel

    Toponymie

    Le nom atikamekw « Opitciwon Â» signifie « la riviere qui monte courant du dĂ©troit Â». Opitciwan est le nom d'Obedjiwan dans l'orthographe atikamekw standardisĂ©e[1].

    GĂ©ographie

    La rĂ©serve Obedjiwan est situĂ©e sur la rive nord du rĂ©servoir Gouin, Ă  143 km (en ligne directe) au sud de Chibougamau, Ă  118 km (en ligne directe) au nord de Wemotaci et Ă  217 km (en ligne directe) au nord-ouest de La Tuque.

    La réserve est située entre lac Kamitcikamak (à l'ouest) et la baie Wapisiw (à l'Est). En face (côté sud), il y a la pointe Martel-Kiwam qui s'avance dans le lac Toussaint.

    La réserve est enclavée dans le territoire de La Tuque[2]. Cette communauté Atikamekw est la plus isolée de cette nation au Québec et au Nitaskinan.

    Elle est accessible par un long chemin forestier de gravier de 166 km, qui rejoint vers l'est la Route 167 (QuĂ©bec), reliant Saint-FĂ©licien Ă  Chibougamau (au km 84). De lĂ , la distance par la route pour atteindre Chibougamau est de 94 km. Ă€ partir d'Obedjiwan, la route forestière 1045 atteint vers l'ouest la route forestière 1009, construite dans l'axe nord-sud pour contourner le RĂ©servoir Gouin par l'ouest; cette route remonte jusqu'Ă  Chapais. La distance routière entre Obedjiwan et La Tuque est de 319 km, grâce Ă  une route forestière contournant le RĂ©servoir Gouin du cĂ´tĂ© Est. La distance Obedjiwan-Senneterre est de 260 km. Contrairement Ă  il y a plusieurs annĂ©es, l'avion est rarement utilisĂ© pour les dĂ©placements, la route forestière Ă©tant entretenue toute l'annĂ©e.

    Histoire

    Lac Obijuan, 1942.

    Le territoire de la partie supérieure de la rivière Saint-Maurice avait longtemps été la patrie des autochtones Atikamekw. Situé dans le cours supérieur de la rivière Saint-Maurice le secteur a été inondée à la suite de l'érection en 1918 du barrage Gouin . Le lac Obedjiwan était situé le long d'importants parcours de canotage pour atteindre le lac Saint-Jean par le lac Necouba ou la baie James. Au XVIIe siècle, et peut-être beaucoup plus loin dans la préhistoire autochtones, les rives de ce lac étaient un lieu de rassemblement et d'interaction sociale, économique et culturelle pour les Atikamekw, ainsi que d'autres populations autochtones (Innus, Anishnaabeg) des zones environnantes. Les Atikamekw se procuraient notamment le blé, la farine, des outils et peut-être des armes à feu des Hurons-Wendats, en échange de peaux d'orignaux ou de castors[3].

    Carte de la réserve prévue d'Opitciwan en 1914.

    En 1825, la Compagnie de la Baie d'Hudson (HBC) et la « King's Posts Company Â» ont Ă©tabli des postes de traite sur le lac Obedjiwan, qui a attirĂ© rapidement les chasseurs autochtones, non seulement de la rĂ©gion, mais aussi de l'Est de la baie James et de la partie supĂ©rieure de la rĂ©gion de la rivière Outaouais. En 1840, la Compagnie de la Baie d'Hudson a dĂ©sertĂ© le lac Obedjiwan et pour s'Ă©tablir Ă  Kikendatch Lake (maintenant dĂ©signĂ© Baie Kikendatch Ă  la sortie du rĂ©servoir Gouin). En 1911, la HBC a retransfĂ©rĂ© son comptoir de traite de Kikendatch vers le lac Obedjiwan, provoquant un retour des Atikamekw dans la rĂ©gion. La HBC avait alors choisi de s'Ă©loigner de postes concurrents qui ont sapĂ© son commerce Ă  Kikendatch tandis que les Atikamekw aimaient Ă©viter les gens d'origine europĂ©enne qui devenaient de plus en plus nombreux dans le sud. Ă€ cette Ă©poque, la communautĂ© n'avait pas de vĂ©ritable site permanent bien que les Oblats ont construit une chapelle en 1916 ; elle Ă©tait situĂ©e sur la rive gauche de la rivière Saint-Maurice en face de la poste de la HBC, sĂ©parĂ©s par le dĂ©troit d'Obedjiwan[3].

    Jadis, la communautĂ© autochtone d'Obedjiwan (s'Ă©crivant Opiticiwan en langue atikamekw) Ă©tait la seule communautĂ© Ă  vivre dans la zone actuellement inondĂ©e du RĂ©servoir Gouin, en Haute-Mauricie. Cette communautĂ© vivait près du lac Obedjiwan (au nord du RĂ©servoir Gouin). Ă€ la suite de l'Ă©rection en 1916-1917 du premier barrage "la Loutre" (situĂ© Ă  la tĂŞte de la rivière Saint-Maurice), la mise en eau du rĂ©servoir entraina l'inondation du secteur (dont des centaines de lacs, dont le lac Obediwan, l'ancien village et des sites archĂ©ologiques). Un nouveau village, Ă©rigĂ© Ă  3 kilomètres plus Ă  l'ouest a Ă©tĂ© construit qu'en 1925, Ă  la suite de nĂ©gociations avec la Commission des eaux courantes de QuĂ©bec[3].

    Conséquemment, les résidents ont abandonné leur ancien secteur pour construire leur village Obedjiwan sur le site actuel. Initialement, le barrage de retenue avait été désigné "La Loutre", avant l'appellation Gouin attribuée en 1948 à la suite du rehaussement du barrage. Ce rehaussement visait à détourner vers le Sud (donc vers la rivière Saint-Maurice) les rivières Mégiscane et Suzie, lesquelles coulaient naturellement vers la baie James, située au Nord.

    Le , le gouvernement du QuĂ©bec a proclamĂ© la Loi sur les terres et forĂŞts qui octroyait ces terres au profit des « Indiens ». Le , une superficie de 2 290 acres (9,27 km2) dans le canton gĂ©ographique de Toussaint a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e du gouvernement du QuĂ©bec au gouvernement du Canada. Cette zone a Ă©tĂ© officiellement dĂ©signĂ©e la « rĂ©serve indienne Obiduan » le . Il a Ă©tĂ© renommĂ© en « rĂ©serve indienne d'Obedjiwan Â» le [4].

    Historique foncier

    • 1941-12-31 : Loi de 1941, rĂ©servation de terres n’excĂ©dant pas 133 550 hectares (330 000 acres) au bĂ©nĂ©fice des Indiens par le transfert de l’usufruit.
    • 1943-10-27 : Arpentage des terres pour la rĂ©serve de Obedjiwan, Canton de Toussaint (projetĂ©), Bloc A. Superficie : 926,72 hectares (2 290 acres).
    • 1944-01-14 : ArrĂŞtĂ© en conseil 160, transfert de rĂ©gie et d’administration du gouvernement du QuĂ©bec au gouvernement du Canada. Canton de Toussaint (projetĂ©), Bloc A. Superficie : 926,72 hectares (2 290 acres).
    • 1950-03-21 : ArrĂŞtĂ© en conseil 1458, mise de cĂ´tĂ© du bloc acquis (1944) par le gouvernement du Canada pour l’usage des Indiens.

    Situation actuelle

    • Canton de Toussaint (projetĂ©), Bloc A, acquis en vertu de la Loi de 1941. Transfert de rĂ©gie et d’administration du gouvernement du QuĂ©bec au gouvernement du Canada. par l’arrĂŞtĂ© en conseil 160 (1944-01-14). Superficie : 926,72 hectares (2 290 acres)[5].

    DĂ©mographie

    Les habitants d'Obedjiwan sont des Attikameks.

    Évolution démographique
    1991 1996 2001 2006 2011 2016
    1 1251 4641 6661 7822 0312 019

    Conseil de bande

    La réserve est administrée par le conseil de bande des Atikamekw d'Opitciwan. Celui-ci est composé d'un chef, d'un vice-chef et de cinq conseillers. Le chef actuel, élu en 2011, est Christian Awashish. Le vice-chef est Jean-Claude Méquish, élu en 2015. Il est le fils de l'ancien chef d'Opitciwan Paul Mequish, décédé en 2012. Les conseillers(e) sont Philippe Dubé, Sonia Chachai, Clément Clary, Ronny Chachai et Roger Chachai (réélu en 2015). Les membres ont un mandat de 4 ans[8]. Octobre 2020, le nouveau chef est Jean-Claude Mequish, élu en 2019, vice-chef, Ronnie Chachai.

    Galerie

    • Le toit d'une maison.
      Éléments architectoniques caractéristiques des maisons d'Obedjiwan.
    • Un plan d'eau immense.
      Le réservoir Gouin entoure la communauté.
    • Signalisation routière bilingue français-atikamekw en route vers le village.
      Signalisation routière bilingue français-atikamekw en route vers le village.

    Notes et références

    1. Commission de toponymie du Québec.
    2. Gouvernement du Québec, « Wemotaci », Répertoire des municipalités, sur Ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire,
    3. Claude Gélinas, « Le lac Obedjiwan, un lieu de rassemblement autochtone traditionnel », Histoire Québec, vol. 7, no 1,‎ (lire en ligne)
    4. Ressources naturelles Canada - Division des levés officiels, Historical Review - Obedjiwan.
    5. L'application des lois et règlements français chez les Autochtones de 1627 à 1760. Ratelle, Maurice, ministère de l'Énergie et des Ressources, 1991, 48 p.., (Les études autochtones).
    6. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Obedjiwan, IRI » (consulté le )
    7. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Obedjiwan, IRI » (consulté le )
    8. « Opitciwan: Christian Awashish est rĂ©Ă©lu | ActualitĂ©s », sur La Presse (consultĂ© le )

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.