AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Tisane

Une tisane (du grec ancien : πτÎčÏƒÎŹÎœÎ·, ptisĂĄnē qui dĂ©signe un gruau d'orge puis une dĂ©coction, par le latin tisana[1]) est une boisson obtenue par macĂ©ration, digestion, infusion ou dĂ©coction de matĂ©riel vĂ©gĂ©tal (fleurs fraĂźches ou sĂ©chĂ©es, feuilles, tiges, racines), dans de l'eau chaude ou froide. Le terme est employĂ© dans le langage courant pour dĂ©signer l'ensemble des infusions non cafĂ©inĂ©es et les diffĂ©rencier ainsi du thĂ© et du matĂ©.

MĂ©lange de tisane

Mode de préparation

MĂ©lisse officinale

Les différents modes de préparation ont tous pour but d'extraire les principes actifs des végétaux.

  • La macĂ©ration consiste Ă  laisser tremper le matĂ©riel vĂ©gĂ©tal dans l'eau froide pendant plusieurs heures. On parfume ainsi de l'eau Ă  la menthe, Ă  la mĂ©lisse, etc.
  • La digestion consiste Ă  maintenir en contact le matĂ©riel vĂ©gĂ©tal avec de l'eau Ă  une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  celle de l'Ă©bullition, mais supĂ©rieure Ă  la tempĂ©rature ambiante pendant quelques heures.
  • L’infusion consiste Ă  verser de l'eau bouillante sur le matĂ©riel vĂ©gĂ©tal (surtout fleurs et feuilles) puis Ă  le laisser tremper pendant quelques minutes. Par exemple : infusion de verveine, de tilleul, de badiane, de sauge, de thĂ©, de matĂ©, etc.
  • La dĂ©coction consiste Ă  jeter le matĂ©riel vĂ©gĂ©tal (surtout racines et tiges) dans l'eau, Ă  porter celle-ci Ă  Ă©bullition pendant quelques minutes, puis Ă©ventuellement Ă  la laisser refroidir. Par exemple : dĂ©coction de queues de cerises, de prĂȘles, d'avoine, etc. La dĂ©coction contient toujours une plus grande quantitĂ© de principes actifs de la plante que l'infusion.

Ces modes de préparation sont courants en cuisine et servent à extraire les composés aromatiques des plantes.

Quelle que soit la prĂ©paration, le liquide obtenu est en gĂ©nĂ©ral filtrĂ© avant d'ĂȘtre bu. Il est parfois adouci par adjonction de sucre, de miel, etc. Et il est recommandĂ© de ne pas le boire trop chaud, car ceci est source d'un risque accru de cancer de l’Ɠsophage (comme dans le cas du cafĂ©, du thĂ© ou d'autres boissons)[2] - [3] - [4] - [5].

Genres de tisane

Parmi les tisanes les plus répandues, citons :

  • le cafĂ© d'orge, connue au Japon sous le nom de mugicha et en CorĂ©e sous celui de boricha, sa saveur grillĂ©e rappelle celle du cafĂ© (l'amertume et la cafĂ©ine en moins), elle est souvent bue froide en Ă©tĂ© ;
  • la camomille romaine, recherchĂ©e pour ses vertus digestives ;
  • le matĂ© de coca, une boisson infusĂ©e de feuilles de coca ;
  • le matĂ© ou yerba matĂ©, un arbuste que l'on trouve principalement en Argentine, en Uruguay et au BrĂ©sil, et qui donne une boisson cafĂ©inĂ©e ;
  • les fleurs de chrysanthĂšme sĂ©chĂ©es ;
  • la graine de fenouil, qui stimule la production de lait chez les femmes allaitantes ;
  • la racine de gingembre, rĂ©putĂ©e aphrodisiaque ;
  • les pĂ©tales d'hibiscus, bue chaude ou froide (karkadĂ©) ;
  • la menthe, particuliĂšrement la menthe poivrĂ©e ;
  • la feuille de goyavier (Psidium guajava) dont la dĂ©coction suivie d'infusion donne le thĂ© de feuilles de goyavier apprĂ©ciĂ© en Chine ou dans l'Asie du sud.
  • le gui, en macĂ©ration ;
  • la feuille de mĂ»rier (genre Morus) dont la dĂ©coction donne le thĂ© de feuilles de mĂ»rier largement utilisĂ© en Chine.
  • l'Ă©corce (on faisait un sirop tonique d'Ă©corce d'olivier au XVIe siĂšcle[6]) et la feuille d'olivier (Olea europaea subsp. europaea)[7], en infusion ou dĂ©coction[8], tisane de feuilles d'olivier avec de nombreuses indications[9].
  • l'ortie, reconnue pour ses propriĂ©tĂ©s antianĂ©miques[10]. À long terme, elle est antihistaminique, diminuant le processus des allergies .On l'utilise aussi lors d'arthrite, de rhumatismes, de lumbagos et de sciatiques . C'est une excellente amie de la femme enceinte . Aide Ă  retrouver l'Ă©nergie perdue et Ă  accĂ©der Ă  notre pleine vitalitĂ©. Aide Ă  l'alcalinisation et Ă  la dĂ©sintoxication de l'organisme. Tonique des reins, c'est une lĂ©gĂšre diurĂ©tique ;
  • la feuille de plaqueminier (Diospyros kaki) - le kaki - dont la dĂ©coction suivie d'infusion donne le thĂ© de feuille de plaqueminier bu au Japon.
  • le rooibos, une plante d'Afrique du Sud, parfois improprement appelĂ©e thĂ© rouge, auquel on prĂȘte les vertus antioxydantes similaires Ă  celle du thĂ©, mais qui ne contient pas de cafĂ©ine ;
  • la sauge ; utile pour les troubles du foie, l'inflammation des muqueuses du nez et de la bouche ; est efficace contre les maux de gorge, la transpiration, les bouffĂ©es de chaleur. Elle stimule la digestion ;
  • le thym, pour ses vertus digestives ou respiratoires ;
  • le romarin ; stimulant circulatoire ;
  • la mĂ©lisse ;
  • le gaillet odorant (aspĂ©rule) ;
  • la verveine; calmante et digestive ;
  • le tilleul, pour ses vertus apaisantes.

La plupart de ces plantes sont vendues dans le commerce en vrac ou en sachets prĂȘts Ă  infuser.

Vertus des tisanes

Les vertus thérapeutiques des plantes sont connues et utilisées depuis des millénaires ; des centaines de plantes médicinales sont connues à ce jour et leur utilisation est systématisée dans le cadre de la phytothérapie. Les infusions sont une survivance quotidienne et populaire de cet usage trÚs ancien.

Le principal inconvénient des préparations issues de plantes réside néanmoins dans leur composition trÚs variable : selon l'historique de sa préparation (conditions agronomiques de la croissance de la plante, protocoles de récolte, d'entreposage, de conditionnement, de livraison, etc.) une tisane peut se révéler soit sur-dosée, soit sous-dosée au point de développer des effets contraires à ceux recherchés ou de ne plus présenter aucune efficacité. De plus, la présence de pesticides néfastes peut souvent suivre la préparation de la croissance de la plante jusqu'à sa consommation, le plus souvent sans qu'aucun contrÎle ne soit possible.

Parmi les vertus des tisanes les plus recherchées, citons :

  • tisanes Ă  visĂ©e digestive
anis vert, badiane (anis étoilé), camomille, marjolaine (ou origan), menthe, romarin, sauge, serpolet et thym, verveine.
  • tisanes recommandĂ©es comme calmantes
mélisse, tilleul, fleur d'oranger.
  • tisanes diurĂ©tiques
reine-des-prés, queues de cerise (elles sont à employer avec précaution et jamais tous les jours, car elles peuvent déséquilibrer l'équilibre hydrominéral de l'organisme et installer un état de semi-déshydratation permanent et peu recommandable).

On mélange fréquemment plusieurs plantes pour en combiner les effets (verveine et menthe, verveine et tilleul, etc.)

Les tisanes vendues comme « amaigrissantes » sont des tisanes purgatives et diurĂ©tiques, qui font perdre quelques kilogrammes d'eau du fait de la dĂ©shydratation ; elles peuvent donc ĂȘtre dangereuses pour la santĂ©.

Phytomédecine et pathologies contemporaines

La mise en évidence des effets protecteurs des composés antioxydants, constituants bioactifs de nombreuses plantes (polyphénols, flavonoïdes, acides phénoliques, etc.) a attiré la communauté des chercheurs vers l'utilisation le plus souvent des feuilles sous forme de boissons, tisanes et compléments alimentaires. C'est notamment le cas des propriétés anti-ùge ou des pathologies du vieillissement. On peut citer: Moringa oleifera , les feuilles de curry, les feuilles de goyave , le thé vert, les feuilles d'olivier, le Ginkgo biloba , les feuilles d'herbe du tigre (Centella asiatica), les feuilles de vigne, les feuilles de Justicia adhatoda[11].

Notes et références

  1. Pierre Chantraine, Dictionnaire Ă©tymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (Ă©dition mise Ă  jour), 1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0) Ă  l'article Ï€Ï„ÎŻÏƒÏƒÏ‰.
  2. Tran GD, Sun XD, Abnet CC, Fan JH, Dawsey SM, Dong ZW, Mark SD, Qiao YL, Taylor PR (2005) Prospective study of risk factors for esophageal and gastric cancers in the Linxian general population trial cohort in China. Int J Cancer. ;113:456–463.
  3. Islami F, Boffetta P, Ren JS, Pedoeim L, Khatib D, Kamangar F (2009) High-temperature beverages and foods and esophageal cancer risk - a systematic review. Int J Cancer. ;125:491–524.
  4. Islami F, Pourshams A, Nasrollahzadeh D, Kamangar F, Fahimi S, Shakeri R, Abedi-Ardekani B, Merat S, Vahedi H, Semnani S, Abnet CC, Brennan P, MĂžller H, et al. (2009) Tea drinking habits and oesophageal cancer in a high risk area in northern Iran: population based case-control study. BMJ. ;338:b929.
  5. Wu M & al. (2009) Green tea drinking, high tea temperature and esophageal cancer in high- and low-risk areas of Jiangsu Province, China: a population-based case-control study. Int J Cancer. ;124:1907–1913
  6. Journal de Medecine et de Chirurgie Pratiques a L'Usage des Medecins Praticiens, (lire en ligne), p. 561
  7. Jean-Baptiste Fonssagrives, TraitĂ© de thĂ©rapeutique appliquĂ©e basĂ© sur les indications suivi d'un prĂ©cis de th́rapeutique et de posologie infantiles et de notions de pharmacologie usuelle sur les mĂ©dicaments signalĂ©s dans le cours de l'ouvrage, V. Adrien Delahaye ; Montepellier, (lire en ligne), p. 149
  8. AndrĂ©-Étienne-Just-Pascal-Joseph-François D'Audebard “de” FĂ©russac, Bulletin general et universel des annonces et des nouvelles scientifiques, publie sous la direction du baron de Ferussac, Fain, (lire en ligne), p. 21
  9. Adidas Wilson, L'alchimie des herbes: Guide du débutant: guérir les herbes pour les connaßtre, les cultiver et les utiliser, Babelcube Inc., (ISBN 978-1-0715-5319-0, lire en ligne), chap. 31
  10. Rachel Frély, Vertus et secrets de l'ortie, Paris, Larousse, , 128 p. (ISBN 978-2-03-587303-3), p. 54
  11. (en) Tanima Bhattacharya, Protity Shuvra Dey, Rokeya Akter et Md. Tanvir Kabir, « Effect of natural leaf extracts as phytomedicine in curing geriatrics », Experimental Gerontology, vol. 150,‎ , p. 111352 (ISSN 0531-5565, DOI 10.1016/j.exger.2021.111352, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.