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Rooibos

Aspalathus linearis

Le rooibos (mot afrikaans signifiant « buisson rougeĂątre », prononcĂ© /ʁɔj.bɔs/ en français et /ˈrɔÉȘ.bɒs/ en afrikaans), Aspalathus linearis, est un arbuste de la famille des FabacĂ©es. Il est aussi parfois appelĂ© buisson rouge.

Il pousse majoritairement en Afrique du Sud dans les montagnes du Cederberg, situées au nord de la ville du Cap, dans les fynbos[2] et qui bénéficent d'un climat méditerranéen.

Le rooibos fait partie du genre Aspalathus. Son épithÚte spécifique linearis lui a été donnée par Burman pour sa structure linéaire et ses feuilles en forme d'aiguilles[3].

Il est surtout connu pour l'infusion obtenue avec ses feuilles ayant subi une oxydation et qui est traditionnellement servie avec du lait. Riche en antioxydants et ne contenant pas de caféine, cette derniÚre s'est diffusée hors d'Afrique du Sud et est aujourd'hui bue dans l'ensemble des pays occidentaux, chaude ou froide, avec ou sans lait. Cette forte augmentation de la demande, associée à une zone de production limitée en Afrique du Sud a conduit à une hausse trÚs importante du prix du rooibos sur le marché mondial depuis les années 2010[4] - [5].

Dénomination « thé rouge »

Le rooibos est rĂ©guliĂšrement appelĂ© « thĂ© rouge » par les consommateurs mais aussi par certaines marques. En France, la dĂ©nomination « thĂ© rouge » est cependant interdite par la lĂ©gislation[6]. Elle est ainsi considĂ©rĂ©e comme mensongĂšre et susceptible de tromper le consommateur puisque le produit ne contient pas de thĂ© (feuille du thĂ©ier). Cela peut en outre prĂȘter Ă  confusion avec l'appellation « thĂ© rouge » utilisĂ©e en Asie et particuliĂšrement en Chine pour dĂ©signer une variĂ©tĂ© de « thĂ© noir ». L'utilisation de cette appellation est toutefois aujourd'hui moins frĂ©quente du fait du gain en popularitĂ© du rooibos.

Production

La plante de rooibos a besoin d'un climat méditerranéen[7] et se trouve uniquement à une altitude entre 450 et 900 m. La plante est sensible au gel et à la neige lorsqu'elle est trÚs jeune, mais les plantes matures sont adaptées aux hivers froids et aux étés chauds. Un sol profond, bien drainé, sableux et acide (pH entre 4,5 et 5,5), riche en phosphate et en potasse, est essentiel. La plante a un systÚme racinaire fixant efficacement son propre azote[8] - [9].

Pour la production de l'infusion, les feuilles de rooibos subissent généralement une oxydation leur donnant une couleur brun rougeùtre caractéristique. Le rooibos vert non oxydé est également produit, mais le processus de production plus exigeant du rooibos vert (similaire à la méthode de production du thé vert) le rend plus cher que le rooibos traditionnel. Il porte une saveur maltée et légÚrement herbacée quelque peu différente de son homologue rouge[10] - [11].

Consommation

En Afrique du Sud, on le boit habituellement avec du lait concentrĂ© et du sucre. Sa saveur est plutĂŽt douce. La prĂ©paration du rooibos est Ă  peu prĂšs la mĂȘme que pour d'autres infusions. Le rooibos est infusĂ© pendant 7 Ă  10 minutes dans de l'eau bouillante. L'infusion vire progressivement au rouge-brun.

Il peut ĂȘtre bu nature mais il est souvent associĂ© Ă  des arĂŽmes fruitĂ©s (orange, pomme, bergamote...) ou Ă©picĂ©s.

Propriétés de l'infusion

Le rooibos ne contient pas de caféine et a de faibles niveaux de tanin par rapport au thé noir, au thé vert[12] ou encore au maté.

Effet antioxydant

Le rooibos contient plusieurs substances antioxydantes, notamment des polyphĂ©nols tels que l’aspalathine (seule source naturelle connue), la nothofagine, la quercĂ©tine et la lutĂ©oline [13]. Les antioxydants prĂ©sents protĂšgent les cellules de l’organisme contre les mĂ©faits du stress oxydatif[14].

Bien qu’on ait observĂ© que la plante et plusieurs de ses composants exercent une action antioxydante in vitro et sur des animaux [15], aucun essai clinique n'a permis Ă  ce jour de confirmer que l’infusion de rooibos a de tels effets sur l'homme[16].

Coliques, troubles digestifs et troubles du sommeil

Aucun essai clinique n'a Ă  ce jour Ă©tĂ© mis en Ɠuvre pour Ă©valuer l'efficacitĂ© du rooibos contre ces affections. On n'a pas non plus identifiĂ© dans la plante les substances qui pourraient possĂ©der l'activitĂ© pharmacologique qui lui est attribuĂ©e.

Cependant, l'absence de caféine évite au rooibos de nuire au sommeil comme pourraient le faire le café, le thé ou le maté[12].

Maladie cardiovasculaire

La consommation de rooibos permettrait de diminuer le taux de dĂ©veloppement de maladie cardiovasculaire [17] - [18]. Lors d’une Ă©tude clinique supervisĂ©e, la consommation de rooibos fermentĂ©s a amĂ©liorĂ© le profil lipidique ainsi que le statut redox, tous deux pertinents pour les maladies cardiaques, chez les adultes Ă  risque de dĂ©velopper une maladie cardiovasculaire (aprĂšs une pĂ©riode de lavage de 2 semaines, 40 personnes ont consommĂ© six tasses de rooibos fermentĂ© par jour pendant 6 semaines, suivies d'une pĂ©riode de contrĂŽle)[19].

Hépatotoxicité

La consommation rĂ©guliĂšre de rooibos n’est pas recommandĂ©e pour les personnes atteintes d’une maladie du foie. Trois cas d’hĂ©patotoxicitĂ© (dommage au foie) ont en effet Ă©tĂ© rapportĂ©s en cas de consommation rĂ©guliĂšre de rooibos [20] - [21] - [22], dont un patient en France en septembre 2019 [22].

Galerie

  • Aire de sĂ©chage
    Aire de séchage
  • Buisson de Rooibos
    Buisson de Rooibos
  • CoopĂ©rative Ă  Nieuwoudtville
    Coopérative à Nieuwoudtville
  • Fleur de Rooibos
    Fleur de Rooibos
  • Rooibos rouge (fermentĂ©) et rooibos vert (non fermentĂ©)
    Rooibos rouge (fermenté) et rooibos vert (non fermenté)

Notes et références

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 1 août 2020
  2. (en) M.L. Muofhe et F.D. Dakora, « Nitrogen nutrition in nodulated field plants of the shrub tea legume Aspalathus linearis assessed using 15N natural abundance », Plant and Soil, vol. 209, no 2,‎ , p. 181 (ISSN 1573-5036, DOI 10.1023/A:1004514303787, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Ron Gilmour, « The International Plant Names Index200054The International Plant Names Index. (The Royal Botanic Gardens, Kew, The Harvard University Herbaria, and the Australian National Herbarium): The Plant Names Project 1999. http://www.ipni.org No charge », Electronic Resources Review, vol. 4, no 6,‎ , p. 60–61 (ISSN 1364-5137, DOI 10.1108/err.2000.4.6.60.54, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Au Paradis Du ThĂ© - OĂč acheter du rooibos ? - Guillaume Devaux - 5 Octobre 2018 - Quel prix pour du rooibos ? : «Le rooibos de qualitĂ© est disponible en France Ă  partir de 30 euros le kilos. Un prix en forte augmentation depuis 5 ans. Il a augmentĂ© de plus de 100% en raison d’une demande mondiale forte et de conditions mĂ©tĂ©o difficiles en Afrique du Sud. La production totale de rooibos stagne Ă  environ 15.000 tonnes par an tandis que la demande mondiale ne cesse d’augmenter ce qui induit une forte tension sur les prix de gros, rĂ©percutĂ©s sur les prix au dĂ©tail. »
  5. Les Jardins de GaĂŻa - Prix du rooibos, des enjeux sociaux et environnementaux cruciaux - « DerriĂšre le prix d’un produit se cachent des enjeux cruciaux pour les producteurs et les coopĂ©ratives, dont la portĂ©e Ă©chappe souvent aux consommateurs. Le cas du rooibos, dont le prix a augmentĂ© ces cinq derniĂšres annĂ©es, est particuliĂšrement emblĂ©matique. Afin de mieux comprendre comment se dĂ©compose le prix d’achat du rooibos, nous avons rĂ©cemment menĂ© une Ă©tude sur le sujet. »
  6. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=FFF0FD68597AF4F555CAF8EE970A939B.tplgfr38s_3?idArticle=LEGIARTI000006537775&cidTexte=LEGITEXT000006071296&dateTexte=19841220
  7. (en) Julia F. Morton, « Rooibos tea,aspalathus linearis, a caffeineless, low-tannin beverage », Economic Botany, vol. 37, no 2,‎ , p. 164–173 (ISSN 1874-9364, DOI 10.1007/BF02858780, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) Ralph Holt Cheney et Elizabeth Scholtz, « Rooibos tea, a South African contribution to world beverages », Economic Botany, vol. 17, no 3,‎ , p. 186–194 (ISSN 1874-9364, DOI 10.1007/BF02859435, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) R. M. Cowling, I. A. W. MacDonald et M. T. Simmons, « The Cape Peninsula, South Africa: physiographical, biological and historical background to an extraordinary hot-spot of biodiversity », Biodiversity & Conservation, vol. 5, no 5,‎ , p. 527–550 (ISSN 1572-9710, DOI 10.1007/BF00137608, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. (en) Phiwayinkosi V. Dludla, Elizabeth Joubert, Christo J.F. Muller et Johan Louw, « Hyperglycemia-induced oxidative stress and heart disease-cardioprotective effects of rooibos flavonoids and phenylpyruvic acid-2-O-ÎČ-D-glucoside », Nutrition & Metabolism, vol. 14, no 1,‎ , p. 45 (ISSN 1743-7075, PMID 28702068, PMCID PMC5504778, DOI 10.1186/s12986-017-0200-8, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en) Lauren Standley, Paula Winterton, Jeanine L. Marnewick et Wentzel C. A. Gelderblom, « Influence of Processing Stages on Antimutagenic and Antioxidant Potentials of Rooibos Tea », Journal of Agricultural and Food Chemistry, vol. 49, no 1,‎ , p. 114–117 (ISSN 0021-8561 et 1520-5118, DOI 10.1021/jf000802d, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) E. Joubert, W.C.A. Gelderblom, A. Louw et D. de Beer, « South African herbal teas: Aspalathus linearis, Cyclopia spp. and Athrixia phylicoides—A review », Journal of Ethnopharmacology, vol. 119, no 3,‎ , p. 376–412 (DOI 10.1016/j.jep.2008.06.014, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) A. Von Gadow, E. Joubert et C. F. Hansmann, « Comparison of the antioxidant activity of rooibos tea (Aspalathus linearis) with green, oolong and black tea », Food Chemistry, vol. 60, no 1,‎ , p. 73–77 (ISSN 0308-8146, DOI 10.1016/S0308-8146(96)00312-3, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. Phiwayinkosi V. Dludla, Elizabeth Joubert, Christo J.F. Muller et Johan Louw, « Hyperglycemia-induced oxidative stress and heart disease-cardioprotective effects of rooibos flavonoids and phenylpyruvic acid-2-O-ÎČ-D-glucoside », Nutrition & Metabolism, vol. 14,‎ , p. 45 (ISSN 1743-7075, PMID 28702068, PMCID PMC5504778, DOI 10.1186/s12986-017-0200-8, lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. (en) Jeanine L. Marnewick, Elizabeth Joubert, Pieter Swart et Francois van der Westhuizen, « Modulation of Hepatic Drug Metabolizing Enzymes and Oxidative Status by Rooibos ( Aspalathus linearis ) and Honeybush ( Cyclopia intermedia ), Green and Black ( Camellia sinensis ) Teas in Rats », Journal of Agricultural and Food Chemistry, vol. 51, no 27,‎ , p. 8113–8119 (ISSN 0021-8561 et 1520-5118, DOI 10.1021/jf0344643, lire en ligne, consultĂ© le )
  16. (en) Diane L. McKay et Jeffrey B. Blumberg, « A review of the bioactivity of south African herbal teas: rooibos (Aspalathus linearis) and honeybush (Cyclopia intermedia) », Phytotherapy Research, vol. 21, no 1,‎ , p. 1–16 (DOI 10.1002/ptr.1992, lire en ligne, consultĂ© le )
  17. (en) Phiwayinkosi V. Dludla, Christo J. F. Muller, Johan Louw et Sithandiwe E. Mazibuko-Mbeje, « The Combination Effect of Aspalathin and Phenylpyruvic Acid-2-O-ÎČ-d-glucoside from Rooibos against Hyperglycemia-Induced Cardiac Damage: An In Vitro Study », Nutrients, vol. 12, no 4,‎ , p. 1151 (ISSN 2072-6643, PMID 32325968, PMCID PMC7231041, DOI 10.3390/nu12041151, lire en ligne, consultĂ© le )
  18. (en) B. D. Canda, O. O. Oguntibeju et J. L. Marnewick, « Effects of Consumption of Rooibos ( Aspalathus linearis ) and a Rooibos-Derived Commercial Supplement on Hepatic Tissue Injury by tert -Butyl Hydroperoxide in Wistar Rats », Oxidative Medicine and Cellular Longevity, vol. 2014,‎ , p. 1–9 (ISSN 1942-0900 et 1942-0994, PMID 24738022, PMCID PMC3967803, DOI 10.1155/2014/716832, lire en ligne, consultĂ© le )
  19. (en) Jeanine L. Marnewick, Fanie Rautenbach, Irma Venter et Henry Neethling, « Effects of rooibos (Aspalathus linearis) on oxidative stress and biochemical parameters in adults at risk for cardiovascular disease », Journal of Ethnopharmacology, vol. 133, no 1,‎ , p. 46–52 (ISSN 0378-8741, DOI 10.1016/j.jep.2010.08.061, lire en ligne, consultĂ© le )
  20. (en) Shamantha Reddy, Pragnyadipta Mishra, Sana Qureshi et Singh Nair, « Hepatotoxicity due to red bush tea consumption: a case report », Journal of Clinical Anesthesia, vol. 35,‎ , p. 96–98 (ISSN 0952-8180, DOI 10.1016/j.jclinane.2016.07.027, lire en ligne, consultĂ© le )
  21. (en-US) Michael Engels, Charles Wang, Andres Matoso et Eyal Maidan, « Tea not Tincture: Hepatotoxicity Associated with Rooibos Herbal Tea », ACG Case Reports Journal, vol. 1, no 1,‎ , p. 58–60 (ISSN 2326-3253, PMID 26157822, PMCID PMC4435260, DOI 10.14309/crj.2013.20, lire en ligne, consultĂ© le )
  22. (en) Paul Carrier, Marilyne Debette-Gratien, JĂ©rĂ©mie Jacques et Muriel Grau, « Rooibos, a fake friend », Clinics and Research in Hepatology and Gastroenterology,‎ , p. 101499 (ISSN 2210-7401, DOI 10.1016/j.clinre.2020.06.020, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

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